sud ouest

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PERIODICITE : Quotidien
22 décembre 2014
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Les médecins auront une excuse
Un jour après les urgentistes, les
médecins généralistes cesseront
également le travail. Ils resteront au
chaud, laissant à d'autres le soin
d'exhiber tracts et banderoles. "
Initialement, le mot d'ordre fixé par
le syndicat MG France (1) prévoyait
ce mouvement le 6 janvier, explique
le président de MG 64, Jean-Jacques
Benichou. Finalement, ce sera mardi
23 décembre. " Avant Noël, donc.
" Ceux qui voudront reconduire le
mouvement seront libres de le faire
",
annonce
le
responsable
départemental
des
médecins
généralistes. " À titre personnel, je
juge ce mouvement préférable avant
et non pendant les fêtes. "
Une question de statut
En cause, le statut des grévistes. "
La médecine générale est reconnue
comme une spécialité depuis 2006,
précise Jean-Jacques Benichou.
Hélas, cette reconnaissance ne se
traduit pas dans la réalité de notre
pratique. " En effet, la revalorisation
tarifaire de 2007 exclut les
généralistes. " Elle est passée de 23
à 25 euros pour les autres
spécialités, pas pour nous ", déplore
le président de MG 64.
D'après lui, Marisol Touraine "
reconnaît à juste titre le rôle
primordial du généraliste, mais n'a
pas les moyens de ses ambitions ".
Toutefois, la ministre de la Santé surnommée " MST " par ses
détracteurs -, n'est pas ici sollicitée
pour une augmentation, aux dires
des grévistes. " C'est une question de
statut ", insiste Jean-Jacques
Benichou, qui redoute le mot "
nantis ". " Nous suivons le patient,
mais aussi sa famille. Nous
l'orientons. Et nous sommes
également capables de réaliser des
actes. Le généraliste est le seul à
proposer une prise en charge
globale. "
Jean-Jacques Benichou pense que ce
mouvement sera comparable à 2002.
PHOTO B. L.Formation " dépecée "
Élément charnière du dispositif de
santé, il peine souvent à s'entourer,
afin d'escalader la montagne de
dossiers administratifs qui l'attend
chaque semaine. Souvent, il formule
également le vou d'une souscription
au système du tiers payant réalisée
sur la base du volontariat. Enfin, le
toubib moyen n'apprécie guère le "
dépeçage actuel des formations ". "
Il faut attendre la huitième année
pour bénéficier d'un stage chez un
généraliste, indique Jean-Jacques
Benichou. De plus, huit jours de
formation
continue
étaient
indemnisés il y a six ans.
Aujourd'hui, c'est deux. "
Pour toutes ces raisons, plus de 70
% des 700 généralistes du
département
pourraient
fermer
boutique ce mardi 23 décembre. " Il
faut remonter plus de dix ans en
arrière pour trouver trace d'une
mobilisation comparable ", prévoit
le président du syndicat. Aussi,
merci d'attendre les fêtes pour
commander un docteur au Père
Noël.
T. V.
(1) À l'appel des Médecins
généralistes (MG) de France, le
front des généralistes (composé de
plusieurs syndicats, dont ceux des
internes) s'est réuni, avant d'être
rejoint par les syndicats de médecins
libéraux CSMF et SML.
Décision en suspens à Pau : hier
dimanche, les urgentistes palois
n'avaient pas décidé s'ils suivraient
le mouvement de grève national.
Une réunion pourrait avoir lieu
aujourd'hui à l'hôpital pour se
déterminer.
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