Page 1 sur 31 ASSISES DU THERMALISME Jeudi 5 février 2015

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 ASSISES DU THERMALISME Jeudi 5 février 2015 / Casino de ROYAT-­‐CHAMALIÈRES 1. Contexte Les conclusions de l’Atelier 1 « Soutenir le développement du bien-­‐être et du Thermalisme en Auvergne » des Assises du Tourisme, organisées à Clermont-­‐Ferrand le 18 février 2014, rejoignent celles du rapport du Conseil National du Tourisme qui soulignait, en 2011, que le développement des stations thermales passerait par : -­‐ leur diversification à partir de leur cœur de métier : la santé, -­‐ l’amélioration de leur gouvernance en associant l’ensemble des partenaires publics et privés à une démarche de développement global, -­‐ le développement d’une offre européenne de tourisme de santé. Face à ces constats et au regard du potentiel de développement que représentent les stations thermales, le Préfet de Région et le Président du Conseil régional d’Auvergne ont souhaité organiser, en collaboration avec l’Association Thermauvergne, les Assises Régionales du Thermalisme. Celles-­‐ci se sont tenues le 5 février 2015 dans la station de Royat-­‐Chamalières (Puy-­‐de-­‐Dôme). Cet évènement est en lien direct avec la création, en 2013, du Cluster d’Excellence Auvergne INNOVATHERM et la mise en place de la Stratégie de Spécialisation Intelligente (S3) impulsée par la Région Auvergne. • Le cluster INNOVATHERM C’est dans un objectif de diversification des stations thermales que le Cluster INNOVATHERM met en place depuis 2013 un programme d'innovation avec des laboratoires de recherche clermontois, afin de proposer des produits de prévention passant par des protocoles validés par les autorités de santé en ce qui concerne les maladies chroniques. L’un des buts du cluster est de créer de nouveaux formats de cure propres aux stations thermales d'Auvergne en bénéficiant de leurs infrastructures thermales et touristiques. • La S3 Depuis 2013, la Région Auvergne a engagé, avec de nombreux partenaires et acteurs issus du monde économique, une réflexion innovante qui vise à inventer de nouveaux modèles de développement économique et orienter les entreprises auvergnates vers les marchés d’avenir. Page 1 sur 31 Cette nouvelle approche fait suite à un important travail de diagnostic des spécificités et secteurs économiques de l’Auvergne ainsi que de benchmarking. Elle a débouché sur la détermination de 5 Domaines d'Innovation Stratégique (DIS) dont deux sont en lien direct avec le développement des stations thermales : - Le DIS 1 est dédié à « la prévention-­‐santé et le confort de vie des patients ». Son objectif est de pousser sur le marché des produits et des services destinés à la prévention santé des populations et à l’amélioration du confort de vie des patients. Ce DIS est au croisement de la santé, de l’agroalimentaire, du tourisme, du thermalisme et du numérique. Il est en lien avec la « Silver économie » et c’est un facteur contributif au renforcement de l’attractivité. - Le DIS 3 est consacré aux « Espaces de vie durables ». Son objectif est de développer et soutenir les filières économiques exploitant les aménités de l’Auvergne (patrimoine, ressources, culture, énergie, paysage, qualité de vie) et de créer une économie à partir de la qualité de vie de ce territoire. À l’instar du DIS 1, ce DIS est cohérent avec le positionnement régional sur la qualité de vie et le bien-­‐être. 2. Les enjeux pour les stations thermales d’Auvergne • Développer les emplois et le chiffre d’affaires liés à l’activité thermale Le thermalisme et le tourisme des stations thermales d’Auvergne génèrent environ 270 millions d’euros par an dans les stations thermales d’Auvergne, dont 1/3 est imputable directement au thermalisme médicalisé. Le chiffre d’affaires thermal est proche de 35 M€ pour les Établissements Thermaux. Les dépenses indirectes générées par l’activité thermale en Auvergne avoisinent les 55 M€ (hébergement et autres dépenses). Le thermalisme génère plus de 1 million de nuitées (curistes et accompagnants). Près de 8.000 emplois sont liés essentiellement à l’activité thermale des stations (emplois directs, indirects et induits). - Emplois directs : 1.100 personnes, soit 640 Equivalents Temps Plein (permanents, saisonniers, médecins et personnels médicaux). - Emplois indirects : 7.370 personnes, soit 2.980 Equivalents Temps Plein. Depuis 3 ans, le thermalisme médicalisé en Auvergne progresse de 5 % par an alors que la progression nationale s’établit à 2 %, et avec une progression de toutes les stations thermales d’Auvergne en 2014. • Profiter des opportunités de développement pour les stations thermales -­‐ le vieillissement de la population et l’augmentation de l’espérance de vie des Français, -­‐ la prise de conscience par les autorités de santé de la nécessité d'agir en amont sur les maladies chroniques (plus de 15 millions de Français souffrent d'une maladie chronique, une situation qui, avec les progrès médicaux et l'allongement de la durée de la vie, est appelée à s'accentuer), Page 2 sur 31 -­‐
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le fait de disposer d'infrastructures, de personnels qualifiés et d'un environnement de qualité pour développer l’offre des Séjours de Prévention Santé effectués sous contrôle médical, la possibilité d’accompagner les attentes actuelles en matière de santé publique en élargissant le champ d’application de la thérapeutique thermale par : o l’accompagnement du vieillissement, o le traitement des maladies de société (Troubles Musculo-­‐Squelettiques, obésité, allergies…), o la prise en charge globale du patient, o les soins de suite (comme l’après cancer -­‐ étude PACTHe…). Le livre blanc du thermalisme -­‐ rédigé en 2008 par le CNETh (Conseil National des Exploitants Thermaux) -­‐ a d’ailleurs identifié trois défis pour le thermalisme en dehors des cures conventionnées : - la prévention et notamment la prévention primaire et l’éducation à la santé, - la « Silver Economie » : la station thermale comme relais du bien vieillir, - les soins de suite ou la médecine de réhabilitation en relais des établissements de santé. • Passer des stations thermales aux «stations de pleine santé» Les activités pratiquées actuellement dans les stations thermales sont les suivantes : • Le Thermalisme ou la médecine thermale : o Le thermalisme conventionné (secteur très réglementé où les marges de manœuvre d’innovation et de développement sont très faibles). o Le thermalisme non conventionné. • Le Thermalisme de « bien-­‐être » : o Les bains, hammam, sauna, jacuzzi ou thermoludisme (pratiques collectives). o Les soins à la personne ou Spa (« soins » individuels type modelage …). La priorité stratégique à mettre en œuvre pour le développement des stations thermales d’Auvergne : passer des stations thermales aux « stations de pleine santé ». «La santé est un état complet de bien-­‐être physique, mental et social et ne consiste pas seulement en une absence de maladie ou d'infirmité». Cette définition de la santé dans la constitution de l'OMS peut servir de base à un nouveau positionnement des stations thermales d'Auvergne vers un concept de «stations de pleine santé» qui seront des destinations proposant des équipements, des services et des hébergements dans un environnement propice pour mettre en place des produits de prévention santé validés scientifiquement et correspondant aux attentes des clientèles. Page 3 sur 31 Dans une période où l’on vit de plus en plus âgé, le but affiché par les stations thermales est bien de s’inscrire dans les aspirations de notre société de rester en bonne santé le plus longtemps possible. L'objectif est donc de travailler de façon transversale afin de tendre vers une notion de «santé globale» alliant des prestations différentes et complémentaires : soins + activité physique + nutrition + programme d'éducation thérapeutique et avec l’objectif de construire des programmes permettant d'être ou de rester en «pleine santé». 3. Les Assises Régionales du Thermalisme • Objectif des Assises : comment imaginer les stations thermales de demain ? Les stations thermales doivent s’envisager comme de véritables « fabriques du futur », conceptrices de « produits » autour du bien-­‐être et de la santé. Dans cette perspective, il est essentiel de réfléchir à l’écosystème qui assurera le développement de ces stations (c’est-­‐à-­‐dire les composantes nécessaires à leur développement en termes d’équipements, d’hébergements, de loisirs…). Il est donc important d’appréhender la chaîne de valeur de la filière dans son intégralité. Le produit « station de pleine santé » aura à intégrer aussi bien les prestations qui sont du ressort de l’entreprise mais aussi le cadre urbain de la station qui relève davantage de la commune sur laquelle elle est implantée. Ce partenariat public/privé est la clé de succès d’une « station de pleine santé » pérenne. • Les ateliers et les co-­‐animateurs Atelier 1 : Médecine participative et prévention santé : comment adapter les stations thermales d’Auvergne à cet enjeu de santé publique ? -­‐ Professeur Jean CHAZAL, Doyen de la Faculté de médecine de Clermont-­‐Ferrand -­‐ Docteur Danielle FAURE-­‐IMBERT, Présidente de Thermauvergne Atelier 2 : Les activités de Bien-­‐être : simples loisirs touristiques ou actrices de l’optimisation santé ? -­‐ Gilles de FRÉMICOURT, Directeur de Royatonic -­‐ Éric DORÉ, Directeur de l’UFR STAPS de Clermont-­‐Ferrand. Atelier 3 : Les sites thermaux : moteurs du développement d’un cadre de vie exceptionnel ? -­‐ Christine DESCOEUR, Architecte conseiller au CAUE du Puy de Dôme -­‐ Joël HERBACH, Directeur de l’urbanisme de la Ville de Vichy • Les problématiques transversales à traiter dans chaque atelier Pour atteindre l’objectif des Assises, trois problématiques transversales à chaque atelier sont prises en compte : Page 4 sur 31 F Le couple «produit-­‐station» Le développement de nouveaux produits répondant aux attentes de prévention santé ne peut se faire que si ce produit est en phase avec les différents acteurs de la station. Pour emblématiques qu’ils soient, les thermes ne peuvent à eux seuls représenter toute la richesse d’une station thermale, communauté aux multiples acteurs économiques (professionnels de santé, hébergeurs, prestataires touristiques, offices de tourisme, puissance publique…). De leur collaboration en bonne intelligence, dépend l’attractivité de la station thermale. Les relations qui existent entre ces partenaires, tant au niveau de l’organisation, de l’exploitation que de la promotion, peuvent être largement optimisées, de telle sorte que la station thermale s’érige en une véritable destination et rejoigne, avec davantage d’atouts, l’offre concurrentielle des séjours touristiques. La problématique est de savoir comment améliorer la gouvernance en associant l’ensemble des partenaires à cette démarche de développement global ? F La formation Le développement de ces nouveaux produits va impliquer l'émergence de nouvelles compétences. Il s’agira de détecter ces besoins et de savoir comment former les personnes à ces métiers liés à l’évolution du thermalisme et des stations thermales : - Qui sera le médecin thermal de demain ? Quelle implication aura-­‐t-­‐il dans la démarche de prévention ? Et dans la recherche ? - Quels nouveaux métiers, quelles nouvelles compétences faudra t’il intégrer au sein des stations ? Education à la santé, Nutrition, Exercice physique… ? F Le développement territorial Parce que les stations thermales regroupent un grand nombre de commerces et de services publics et privés, elles jouent incontestablement un rôle fondamental en matière d’aménagement du territoire. Elles favorisent le maintien des populations et des emplois (pour mémoire non délocalisables) et luttent ainsi contre les risques de déprise démographique. Malgré les difficultés financières que rencontrent toutes les collectivités, elles continuent à consacrer des moyens financiers importants à la promotion de leur territoire et à l’amélioration de leur offre touristique globale. Sauf quelques rares exceptions, les stations thermales en France et en Auvergne sont toutes des stations classées de tourisme, classement qui valide l’excellence touristique en termes d’hébergements, d’activités et de services en France. Page 5 sur 31 Les stations thermales revendiquent donc un positionnement particulier lié à leur activité spécifique. Quelles incidences pourrait avoir la réforme territoriale initiée depuis quelques mois concernant la promotion et le développement des stations thermales ? Avec la montée en puissance des intercommunalités à la fois en termes de périmètre et de compétences déléguées, quel sera demain le rôle dévolu aux stations thermales alors qu’elles sont insérées parfois dans des intercommunalités dont la priorité peut ne pas être le développement thermal et touristique ? Quelle sera leur représentation au sein des intercommunalités et des Offices de Tourisme Intercommunaux? Quelle peut-­‐être leur marge de manœuvre ? Page 6 sur 31 RELEVÉ DE DISCUSSIONS ET PROPOSITIONS DES ATELIERS Atelier 1 : Médecine participative et prévention santé : comment adapter les stations thermales d’Auvergne à cet enjeu de santé publique ? Intervention du Professeur Jean CHAZAL, Doyen de la Faculté de Médecine de Clermont-­‐Ferrand : Leroy HOOD, biologiste américain, a marqué l’idée d’une médecine nouvelle -­‐ la médecine 4P (Préventive, Prédictive, Participative, Personnalisée) -­‐ avec le travail mené sur le séquençage du génome humain. C'est dans ce contexte qu'est apparue la systems biology, avec comme jalon marquant, la création de l'Institute for Systems Biology. - La médecine participative place le citoyen comme acteur de sa santé et de la santé. - La médecine préventive est une approche pro-­‐active qui fait passer le curseur du curative au préventif voire vers le bien-­‐être. - La médecine prédictive signifie une capacité à évoluer le risque, pour un individu, de développer une pathologie et à une échéance donnée. Si la validation scientifique reste à préciser, elle offre des possibilités de thérapies. - La médecine personnalisée est la manière dont la génétique peut déterminer la prise en charge du patient. Elle implique adaptation, méthode et diagnostic En France, le financement des dépenses de santé est un enjeu sociétal majeur. Les dépenses pour la santé sont importantes et dynamiques (+ 2,5 % par an). Dans le contexte macroéconomique actuel, le système de santé français est confronté à un défi capital : celui de faire progresser de façon continue la qualité du service rendu tout en contribuant à l’effort national de maîtrise des dépenses publiques. Des réponses sont apportées à travers : - La Stratégie Nationale de Santé qui a pour ambition de définir un cadre de l’action publique pour les années qui viennent, afin de combattre les injustices et inégalités de santé et d’accès au système de soins et d’adapter le système de santé français aux besoins des patients, ainsi qu’aux lentes mais profondes mutations qui sont en cours (vieillissement de la population, développement des maladies chroniques, diversification des risques sanitaires…). - L’Agence Nationale d'Appui à la Performance des établissements de santé et médico-­‐sociaux (ANAP), instituée par la loi du 21 juillet 2009 portant réforme de l'hôpital et relative aux patients, à la santé et aux territoires, et qui a pour objet d’aider les établissements de santé et médico-­‐sociaux à améliorer le service rendu aux patients et aux usagers, en élaborant et en diffusant des recommandations et des outils dont elle assure le suivi de la mise en œuvre, leur permettant de moderniser leur gestion, d’optimiser leur patrimoine immobilier et de suivre et d’accroître leur performance, afin de maîtriser leurs dépenses. 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Le Comité de performance et la modernisation de l’offre de soins (COPERMO) qui a été mis en place pour valider et suivre les actions proposées par les Agences Régionales de Santé. Les autres objectifs de la COPERMO sont de sélectionner et de prioriser les projets d'investissements nécessitant un financement de l'État et d'assurer le suivi des établissements en difficulté. L’Objectif National des Dépenses d’Assurance Maladie (ONDAM) = montant prévisionnel établi annuellement pour les dépenses de l’assurance maladie en France. C’est un outil de régulation des dépenses de l’assurance maladie. Les lois de santé : « Prévention, un des socles de notre politique de santé » : la refondation du système de santé français est une mesure majeure pour faire face aux défis qui le mettent aujourd’hui à l’épreuve, comme le vieillissement de la population ou les maladies chroniques. C’est dans le cadre de la stratégie nationale de santé que cet enjeu est pris en charge, avec notamment la loi de santé, dont les quatre orientations sont : o l’inscription de la prévention comme un des socles de notre politique de santé, o la mise en place d’un service territorial de santé au public pour améliorer la prise en charge des Français, o le pari de l’innovation, o l’établissement d’une nouvelle gouvernance pour une politique de santé plus performante. Cela implique à terme l’évolution d’une médecine spécialiste vers une médecine nouvelle, une imagerie nouvelle et une pharmacologie nouvelle car on vit vieux… mais pas mieux. L’allongement de la durée de vie est une réalité pour autant, on note une recrudescence des maladies chroniques aux causes multifactorielles liées à la fois à des facteurs de risques acquis et à des facteurs de risques héréditaires, génétiques. Une prise en charge PERSONNALISÉE est nécessaire comme une prise en charge PARTICIPATIVE de PRÉVENTION en tenant compte éventuellement du haut risque héréditaire de maladies chroniques. • Cancer : -­‐ 40 % sont évitables par changement de comportement, -­‐ les prédispositions héréditaires concernent 5 à 10 % des cancers, -­‐ la nutrition est impliquée dans le risque de cancer dans 40 % des cas, -­‐ la sédentarité est impliquée (80 % de la population) dans 20 % des cas, -­‐ le risque héréditaire de cancer du sein est supérieur de 20 % chez les femmes sédentaires, obèses, sans enfant. • Maladies cardio-­‐vasculaires : même situation. Page 8 sur 31 Les stations thermales dans tout ça ? Ce sont des partenaires, au même titre que : -­‐ l’ARS, -­‐ le CHU, le CJP, -­‐ les Universités (Recherche Formation), -­‐ CRNH, -­‐ Oncauvergne, Cardiauvergne, -­‐ CPAM, -­‐ Médecine du travail, -­‐ Médias (information/sensibilisation/éducation), -­‐ Collectivités locales. Elles ont un rôle en matière d’éducation à la santé et sont des actrices collaboratives du CEPIA (Centre Expérimental de Prévention Individualisé en Auvergne). Elles doivent travailler à la mise en place d’un prototype de prise en charge globale et d’accompagnement de programmes personnalisés de prévention. Cela implique une prise en charge MULTIDISCIPLINAIRE par des «PRÉVENTOLOGUES» : médecins, infirmier(e)s, kinésithérapeutes, préparateurs physiques, restaurateurs, administratifs, conseillers en génétique… Intervention du Docteur Danielle Faure-­‐Imbert, Présidente de Thermauvergne : Pour atteindre l’objectif global qui est de rester en bonne santé le plus longtemps possible, trois étapes sont nécessaires : -­‐ La prévention, c’est dans un premier temps une prise de conscience individuelle sur nous-­‐même, sur notre état de santé physique et mental -­‐ Il faut ensuite s’interroger sur ce qui permettrait d’améliorer la situation, en nous posant des questions sur notre alimentation, sur notre pratique du sport, sur notre capacité à nous détendre pour arriver à un état de bien-­‐être. -­‐ Il faut enfin savoir comment mettre en œuvre les changements permettant d’atteindre cet objectif de « bien-­‐être » au sens de santé par le bien-­‐être au travers d’une approche proactive pour améliorer et maintenir notre santé et notre qualité de vie. Les stations thermales sont une réponse adaptée pour mettre en pratique ces projets. La prévention en santé est une mission essentielle de la médecine thermale et l’éducation thérapeutique est la pierre angulaire de la prévention en santé. À l’heure de l’optimisation des dépenses de santé, la prévention et l’éducation sanitaire ont plus que jamais une place à conquérir dans la chaîne de soins. Fortes de leur expérience solide dans la prise en charge globale des patients, les stations thermales, au travers de la cure thermale, sont des partenaires privilégiés pour la mise en place de ces actions préventives. La prévention fait partie intégrante des soins proposés par les stations thermales. Page 9 sur 31 Dans le cadre de la prévention santé, les stations thermales proposent de véritables outils d’acquisition ou d'amélioration des savoirs en santé. Des stages sur des thèmes spécifiques, comme l’arrêt du tabac, les maux de dos ou d’articulations, la gestion du stress, le contrôle du poids…, des conférences grand public, des programmes d’éducation thérapeutique sont dispensés pendant la cure thermale et font partie intégrante du programme de soins de chaque patient. Les programmes d’éducation thérapeutique répondent à des cahiers des charges nationaux et visent à donner un cadre de référence à une pathologie spécifique : Qui fait quoi ? Pour qui ? Où ? Quand ? Comment et pourquoi mettre en œuvre et évaluer une éducation thérapeutique ? Ce cadre commun permet ensuite de proposer à chaque patient un programme personnalisé. Les professionnels du thermalisme ont déjà conçu des programmes spécifiques pour l'asthme, l'insuffisance veineuse chronique, le syndrome métabolique, la fibromyalgie, la polyarthrite rhumatoïde. D'autres sont en cours de finalisation (psoriasis, dermatite atopique,...). La finalité de ces programmes est l’amélioration de la qualité de vie du patient et de celle de ses proches. Concrètement, cela se traduit par l’acquisition et le maintien par le patient de compétences d’auto soins et la mobilisation ou l’acquisition de compétences d’adaptation pour la gestion d’une longue maladie. Les stations thermales regroupent tous les éléments propices à la mise en œuvre d’une médecine prédictive, préventive, personnalisée et participative, qui se concentre sur le bien-­‐être. Elles sont également compétentes pour évaluer cette prévention afin d’en valider l’intérêt médical grâce à leur approche scientifique dans le cadre des travaux de l’AFRETh (Association Française pour la REcherche Thermale). Elles sont en capacité de proposer des programmes de formation à leur personnel permanent. Il serait intéressant de remplacer le terme « patient » par « citoyen » et nécessaire de repenser notre système de santé. Il s’agit donc d’une vraie révolution culturelle à entamer. Les stations thermales pour être complètement en phase avec cette révolution devront aussi s’adapter en ouvrant à l’année afin « d’industrialiser le processus ». Les stations thermales seront un partenaire important dans les différentes étapes de formation sur la prévention santé du citoyen tout au long de sa vie. Les mairies et les établissements scolaires seront également des partenaires incontournables car la prévention santé doit commencer dès le plus jeune âge pour une meilleure réceptivité du message. Des questions demeurent en suspens : -­‐ Qui va fédérer tous les acteurs de la station thermale pour l’adapter à cet enjeu de santé publique ? La création de postes de directeur de station comme cela existe déjà en station de ski serait certainement une solution permettant d’atteindre cet objectif. -­‐ Les jeunes médecins sont sensibilisés aux médecines naturelles. Cependant sont-­‐ils véritablement préparés à la prévention santé ? L’intégration de nouveaux aspects de leur métier tels que l’anthropologie, la prévention santé, l’éducation thérapeutique, l’endobiogénie et la nutrition dans leur parcours de formation serait une mesure adaptée. Page 10 sur 31 Débats / échanges avec la salle : Jean-­‐Pierre GROUZARD, Président de la Fédération des curistes médicalisés : il est important de prendre en compte la nécessaire prévention thérapeutique des patients. Comment peut-­‐
on coordonner un peu plus les patients et la population ? Il ne faut pas laisser tomber le volet médical pour les « sirènes » de la diversification. Professeur CHAZAL : la santé doit concerner des personnes qui à la base ne sont pas malades. Les médecins sont parfois réticents à l’exercice de la prévention (car acte non rémunéré) => c’est donc globalement un système qui est à repenser. Frédéric BONNICHON, Maire de Châtel-­‐Guyon : il faut réfléchir à la problématique de saisonnalité des stations thermales : ouverture à l’année des stations, changer les habitudes de fonctionnement. « Industrialisation » de la filière thermale. Des moyens financiers devront être dédiés aux stations thermales pour qu’elles mettent en œuvre cet enjeu de santé publique. Cela pourrait se traduire par un engagement politique dans le CPER. Christian CORNE, Président de la Fédération Thermale et Climatique Française : la prévention doit être faite efficacement. Le modèle de prévention stabilisé nationalement passe par une prévention tout au long de la vie => réceptivité du message de prévention. Prévention dès le plus jeune âge. Louis GISCARD d’ESTAING, Maire de Chamalières : la commune de Chamalières s’est investie de l’enjeu de la prévention ce qui se traduit au travers de différentes initiatives : - dans les cantines scolaires : nutrition (maîtrise du processus d’achat et préparation des menus). - Santé par cœur : risque cardio. - Adhésion au réseau des villes santé de l’OMS. Professeur CHAZAL : renouvellement du contenu des formations universitaires des médecins. Il faut aller sur le principe même de la vie et du bien-­‐être. Témoignage d’une personne en rémission de cancer : les facteurs nutritionnels et la sédentarité sont trop méconnus. Les activités physiques sont vraiment à préconiser. Les élus ont une responsabilité majeure à jouer : repas collectifs dans les cantines, aller à l’école à pied… -­‐ Évaluation de la prévention. -­‐ En matière de nutrition l’accompagnement est fondamental. Jean-­‐Jacques MANY, Directeur des Thermes de Royat : tout le monde veut faire de la prévention/ mais qui paye ? Professeur CHAZAL : Pas de prise en charge / de prise en compte aujourd’hui. Tout le système est à repenser. L’acte de prévention doit être rémunéré. La question du financement d’une médecine participative se pose également. Page 11 sur 31 Walid BEN YOUSSEF, CEIS : il y a des forces contraires en termes : -­‐ Organisationnel : médicine organisées en forme de silo -­‐ Dialogue : non rémunéré et donc contre-­‐productif pour un médecin. Les stations thermales peuvent apporter des réponses en élargissant « l’expérience thermale » car elle concerne toute la famille : éducation, participatif. Expérience de santé, de la vie, de ces usages : leviers en termes de marges de manœuvre économiques. Université Blaise Pascal : qui va faire la prévention ? Cela relève du rôle du médecin. Quid des autres acteurs ? -­‐ Toute une série d’intervenants qualifiés interviennent tout au long d’un parcours thermal. -­‐ Les outils numériques sont des aides pour s’autoévaluer. Christine FLOUZAT, Ingénieur-­‐projet du cluster INNOVATHERM : une des premières idées du cluster est de se positionner sur la prévention secondaire ou tertiaire. La proposition du nouveau modèle économique est une piste nouvelle. Aucun projet ne se fera sans prise de conscience. Elle n’est pas une réalité aujourd’hui chez le grand public. L’approche globale doit être décloisonnée. La mise en œuvre opérationnelle demeure à réaliser. Les entreprises ont une responsabilité sociétale dans l’enjeu de la prévention-­‐santé (offre d’un chèque de santé aux salariés). Moyens existent, reste à mobiliser les bons acteurs de la société. Professeur CHAZAL : il faut s’appuyer sur le poids des médias pour la sensibilisation à la prévention. Les médias savent/doivent/peuvent éduquer. Jean-­‐Paul VINCENT : la prédiction d’un problème de santé peut-­‐elle être réglée en dehors d’une station thermale ? Danielle FAURE-­‐IMBERT : le simple dialogue préventif du médecin ne fonctionne pas donc une réponse autre doit être apportée. La prévention primaire est la plus difficile des démarches à ancrer. La station met en place plusieurs éléments de prévention (alimentation, activités physiques…). Le fait de répéter crée l’adhésion. Il y a aussi les soins thermaux qui permettent de mettre le patient en situation d’écoute, d’apprentissage des conseils de prévention. Les stations thermales s’attachent depuis plusieurs années à mettre e œuvre des démarches d’évaluation (approche scientifique qui évalue le bénéfice apporté par les soins). Jean-­‐Paul VINCENT : les établissements thermaux s’adressent à une clientèle/patientèle assez spécifique. Le personnel ne sait pas, par sa formation, prendre en charge/s’adapter à un autre type de clientèle. Danielle FAURE-­‐IMBERT : Des cycles de formations qualifiantes sont de plus en plus mise en place pour répondre à cet enjeu. Les formations qualifiantes sont également des réponses mises en place par le GIE et l’association THERMAUVERGNE. L’enjeu de personnels formés est compris. Saisonnalité de l’activité pourrait être mise à profit pour mettre en place des parcours de formation. Page 12 sur 31 François-­‐Xavier JOUANIN, Hécate Formation : peu probable que l’accueil du personnel fasse l’objet d’une formation spéciale. Les métiers plus spécifiques sont formés et l’accueil du patient par le praticien est appréhendé de façon plus transversale. Le développement de la palette d’offre des soins par les stations thermales permettra certainement de gérer cela. Claude PRACROS, 1ère Adjointe à la Mairie de Royat : comment inventer le club de santé du troisième millénaire (santé/bien-­‐être/diéthétique/éducation thérapeutique/nutrition « plaisir »…) ? La station thermale dispose de tous les atouts pour le faire mais il est essentiel que le médecin généraliste connaisse le rôle et les possibilités de traitement qui peuvent être offerte par le thermalisme. Danielle FAURE-­‐IMBERT : en matière d’enseignement médecine thermale, tout est à recommencer. Le CNETh travaille à la remise en place d’une formation plus intensive (DU dans 4 universités françaises) pour permettre de pratiquer la médecine thermale. Il existe également le projet cluster pour proposer une formation continue à destination des médecins installés afin de les sensibiliser à la médecine thermale. Christian CORNE : stations thermales comme centre de pleine santé. Cela passe par le fait qu’il y ait un portage politique (adjoint au maire ?) dédié spécifiquement sur le thermalisme et une commission extra-­‐municipale (à l’échelle intercommunale ?) qui informe, transmet, sensibilise sur l’acticité thermale. Jean-­‐François BERAUD, Secrétaire Général de l’Association Nationale des Maires des Communes Thermales (ANMCT) : la prise de conscience doit être relayée nationalement. Il est désormais essentiel de faire évoluer le modèle économique des stations, les partenariats, le thermalisme. La station thermale est un laboratoire qui permet de le faire. Didier MONSSUS, Président, Directeur-­‐Général des Thermes de Bourbon-­‐Lancy : quelle coordination sur l’ensemble des stations thermales pour que chacun s’appuie en tant que de besoin sur les savoir-­‐faire des autres ? Annick d’HIER, Conseillère municipale de Chamalières : la question du bien-­‐être au travail est une problématique à lier à la prévention santé. Professeur François CORNELIS, Généticien du CHU de Clermont-­‐Ferrand : les stations thermales sont le fer de lance de la prévention. Un nouveau métier émerge : le conseiller génétique. 6 personnes ont été recrutés au CHU et qui peuvent être mis à disposition des stations thermales ; des liens avec l’université (STAPS) sont à tisser également autour de l’activité physique. Audrey FOURNIER-­‐BAPTISTINI, spécialiste univers thermal. Les activités de thalasso sont aussi des réponses à la prévention santé. Le cadre thermal est un outil pour soutenir la prévention. Page 13 sur 31 Bertrand BLOYER, Directeur des Thermes de Néris-­‐les-­‐Bains et des Nériades : tous les exploitants thermaux sont convaincus de l’intérêt du bien-­‐être et proposent des produits qui vont en ce sens. En revanche, ce type de séjour ou de prestation a un coût non pris en charge. Un appui scientifique est indispensable pour « prouver » le bénéfice des soins et trouver des financements aux produits proposés. La mobilisation des compétences n’est pas toujours simple dans les stations pour participer aux expériences menées. Possibilité d’ouverture à l’année difficile. Danielle FAURE-­‐IMBERT : il ne faut pas se mettre de barrière au changement. Il faut essayer de nouvelles choses. L’allongement de l’ouverture des stations est une piste. Il faut l’exploiter. Jérôme PHELIPEAU : les échanges tournent autour des métiers actuels ou du bien-­‐être. Cela revêt unecaractère restreint des échanges (c’est français). Il faut vraiment regarder ce qui se fait au niveau européen. L’appropriation de la « culture thermale » par la population « non malade » n’est pas évidente. Le cadre français est médicalisé. Sommes-­‐nous nos propres freins ? Il faut casser les codes et envisager l’avenir : ouvrir à d’autres clients/patients, sur les ailes de saisons, s’affranchir des limites du local, de la sécurité sociale…. La clé de succès sera d’être performant partout. Faut-­‐il discuter d’une charte, d’un cahier des charges commun à toutes les stations ? Il faut redéfinir ce que sont les stations thermales. À partir de cela, on pourra définir un modèle rapidement exportable et envié. Dans certains pays européens (République Tchèque), les stations sont tournées sur l’ensemble des pathologies chroniques = la coopération à l’échelle européenne pourrait être intéressante. Docteur FOUROT, Médecin thermal à La Bourboule : l’éducation thérapeutique n’apporte quelque chose que si le patient est lui-­‐même motivé. Préconisations issues des échanges : -­‐ Mettre en œuvre l’évaluation des résultats de cette prévention santé sur 10 à 15 ans pour apporter la preuve du service médical rendu. -­‐ Étendre l’expérience thermale vécue par le « citoyen » à la famille qui est un acteur incontournable de la prévention santé. La prévention primaire est une expérience citoyenne et familiale qui s’opère au travers d’une prise de conscience indispensable. -­‐ Associer les médias qui ont certainement un rôle important à jouer dans cette révolution culturelle afin de promouvoir les stations thermales comme stations de pleine santé. -­‐ Garder le leadership en Auvergne sur ces questions et commencer à mettre en œuvre des actions concrètes en sensibilisant les étudiants en médecine et les médecins traitants pour qu’ils informent mieux leurs patients sur les cures thermales et les séjours santé proposés par les stations thermales auvergnates. -­‐ Créer une commission extra-­‐municipale « prévention santé » au sein de chaque station thermale auvergnate. -­‐ Mobiliser les politiques afin qu’ils adhérent et soutiennent la démarche. -­‐ S’inspirer des bonnes pratiques proposées dans les stations thermales européennes. -­‐ S’adresser à une clientèle française, européenne et internationale. Page 14 sur 31 Conclusions de l’atelier 1 : -­‐ Il est nécessaire de décloisonner les acteurs de la station thermale, chacun travaillant de son côté sans véritablement s’inscrire dans une démarche collective. -­‐ Il faut organiser la prévention santé et la récolte des données. -­‐ Il convient de nommer un responsable (adjoint au maire, personne qualifiée…) à la prévention santé dans chacune des villes thermales auvergnates pour animer une commission spécifique (commission extramunicipale mixte). -­‐ Il est important de repenser l’organisation des établissements thermaux (dates et horaires d’ouverture, formation des personnels…) et d’élargir ses missions. -­‐ Il apparait nécessaire de créer dans les stations thermales auvergnates une charte de qualité dont les signataires seraient les élus, les professionnels de la santé, les hôteliers, les restaurateurs, les acteurs culturels et sportifs, les universitaires afin que tous les acteurs des stations thermales auvergnates s’engagent dans la même démarche de prévention santé de manière coordonnée. -­‐ Il semble indispensable de s’interroger sur le modèle de gouvernance à adopter, la prévention santé devant associer un grand nombre de partenaires aux préoccupations quelquefois différentes : local à l’échelle de la station ? Régional ou national ? -­‐ Le rôle des médias sera décisif pour aboutir dans les meilleurs délais à une appropriation collective sur ces enjeux de santé publique. -­‐ La démonstration scientifique sera privilégiée pour valider l’intérêt médical des actions de prévention (donc des produits) qui seront proposées par les stations thermales d’Auvergne. -­‐ On peut s’interroger sur la généralisation à toutes les entreprises des initiatives lancées par Michelin, Sanofi, Limagrain relatives à la création d’un chèque santé pour leurs salariés. -­‐ L’ouverture des stations thermales à une nouvelle offre de prévention santé nécessitera une adaptation aux nouveaux métiers. -­‐ Pour la diffusion des messages incitant à la prévention santé, il faudra veiller à ne pas être trop rébarbatif et trop répétitif dans le contenu des messages de prévention. -­‐ Le CHU de Clermont-­‐Ferrand dispose d’un réseau de Conseillers en génétique et en médecine prédictive. Ce réseau pourrait être mobilisé pour la mise en place des actions de prévention à l’échelle des stations. -­‐ Les actions de prévention santé doivent : o s’adresser à tous, de l’enfant à la personne âgée, o tenir compte des contraintes de leur financement : Assurance maladie ? Mutuelles ? Patients ? o bénéficier d’un accompagnement financier des pouvoirs publics et des collectivités (la prévention santé étant aujourd’hui un axe prioritaire de la politique de santé en France), via le CPER 2015-­‐2020 notamment o s’inscrire dans la durée car il s’agit d’engager un travail à long terme (offre, communication, commercialisation, démonstration scientifique…) o nécessiter une formation différente initiale et continue des médecins pour qu’ils se tournent naturellement vers cet axe fort de la politique de santé et les stations thermales, le médecin traitant étant au cœur du système. Page 15 sur 31 Par leur organisation en réseaux structurés grâce à l’association Thermauvergne, au G.I.E. Auvergne Thermale Qualité et à la création récente du Cluster Innovatherm, grâce à la Région Auvergne et son implication dans la Stratégie de Spécialisation Intelligente (S3), les stations thermales auvergnates ont tous les atouts nécessaires pour inventer un nouveau modèle, collaboratif et innovant, leur permettant de s’adapter à cet enjeu de santé publique qu’est la médecine préventive et la prévention santé en mettant en œuvre une réflexion dont les Assises Régionales du Thermalisme en Auvergne sont le point de départ. Dans le prolongement de ces premières Assises Régionales du Thermalisme, l’enjeu identifié est de savoir comment aujourd’hui les stations passent à l’acte ? Comment peuvent-­‐elles faire évoluer cet écosystème ? Comment la région Auvergne devient-­‐elle la région leader en matière de prévention santé ? Page 16 sur 31 Atelier 2 : les activités de Bien-­‐être : simples loisirs touristiques ou actrices de l’optimisation santé Éric DORÉ et Gilles de FRÉMICOURT, animateurs de l’Atelier 2, introduisent les débats en se présentant. Gilles de FRÉMICOURT précise que le centre thermoludique et Spa Royatonic connaît une évolution très positive de sa fréquentation (189.000 entrées en 2014) en partie liée au caractère urbain de son environnement. Il présente également aux participants Jean-­‐Jacques GAUTIER, Président du SPAS (Syndicat des Spas créé en 2010 pour regrouper les professionnels du bien-­‐être) qui les assistera dans l’animation de cet atelier. De quoi parle-­‐t-­‐on ? Éric DORÉ propose à l’assistance de réfléchir à la sémantique des différents termes liés aux stations thermales, à savoir la Santé, le Bien-­‐Être, les Spas. Stéphane HUIN, Chef de Produit et de Promotion pour « La Route des Villes d'Eaux du Massif Central » et Auvergne Thermale, fait part de son expérience sur la thématique en question, à savoir le rapprochement entre les notions de bien-­‐être et de santé dans les stations thermales. Quand il a été embauché en 2001 par La Route des Villes d'Eaux du Massif Central, structure qui émane au départ de Thermauvergne, il lui avait clairement été demandé de ne pas s’intéresser à l’aspect thermalisme médicalisé pour ne travailler exclusivement que sur le développement touristique (donc lié au bien-­‐être) des stations thermales de la région. Il y avait alors une coupure nette entre ces deux aspects des stations thermales qui allait jusqu’à deux structures différentes de promotion, une communication vers des cibles différenciées, un cloisonnement des clientèles aux attentes parfois opposées… Aujourd’hui, tout cela est moins clivant. Il y a des passerelles évidentes entre les deux secteurs, avec notamment des demandes de plus en plus fréquentes pour des séjours tout compris, combinant bien-­‐être et santé (même chez les tour-­‐opérateurs qui référencent les stations thermales). Les clients qui viennent pour des séjours santé (voire des cures de 3 semaines) sont aussi en attente d’activités plus ludiques et tournées autour du Spa. Inversement, ceux qui choisissent une formule bien-­‐être sont de plus en plus nombreux à être en attente d’un bénéfice santé de leur séjour. Stéphane HUIN pense qu’il y a des rapprochements à faire au sein d’une même station entre les offres des différents acteurs. Raphaël BAUTISTA, Directeur adjoint du CRDT Auvergne, précise que pour lui la Santé recouvre l’ensemble des produits médicaux et le Bien-­‐être inclut des notions très larges, allant jusqu’à la qualité de l’hôtellerie et de la table avec les produits du terroir. Jean-­‐Pierre LEFÈVRE, qui a exploité les Thermes du Mont-­‐Dore, fait part de son expérience, notamment pour ouvrir l’établissement à une clientèle différente, plus jeune et plus active. Page 17 sur 31 Son pari risqué d’ouverture des Thermes l’hiver pour l’après-­‐ski s’est révélé payant. Il souligne la problématique du grand public à appréhender, profiter des bienfaits de l’eau thermale en dehors d’une dimension médicale. Jean-­‐Yves BECHLER, Commissaire à l’Aménagement du Massif Central, pense que la convergence de ces trois éléments est liée au pouvoir d’achat de la clientèle. Il est acquis que la santé est pour tous, qu’en est-­‐il du bien-­‐être : bien-­‐être pour tous ou bien-­‐être haut de gamme, luxueux ? Par ailleurs se pose le problème du mélange des clientèles curistes et bien-­‐être. Gérard ANDRÉ, Président de Tempo Hospitality Consulting, revient sur l’aspect « pouvoir d’achat » de la clientèle et soulève la question « Quelle clientèle veut-­‐on : française ou étrangère ? » Pour la clientèle « santé », il s’agit essentiellement d’une clientèle française jusqu’en 2017 avec le renouvellement de la convention nationale thermale et la prise en charge par l’Assurance Maladie. Selon lui, le bien-­‐être est le but ultime recherché alors qu’au niveau de la santé, c’est la recherche du mieux-­‐être qui prime. Une réglementation bien spécifique s’impose au thermalisme, ce qui en fait sa force et son originalité et ce qui le différencie du bien-­‐être. Il rappelle également que l’univers du Spa revêt une quinzaine de formes différentes : médi-­‐spa, spa thermal, spa marin, spa d’hôtel… Johann DOGER de l’Association «Amour d’Auvergne» insiste sur le nécessaire rassemblement des différents acteurs des stations thermales, en associant le monde sportif et en alliant tourisme et thermalisme. Le couple produit-­‐station : Éric DORÉ propose qu’on aborde cette question importante et transversale aux Assises Régionales du Thermalisme. Alain CHAPY, Maire de Néris-­‐les-­‐Bains, prend la parole pour rappeler le poids de la locomotive « cure thermale 3 semaines » dans sa station, à côté d’un autre axe de développement, le bien-­‐être, les objectifs de ces deux marchés pouvant être différents. Raphaël BAUTISTA pense qu’il est important de regarder l’environnement des stations thermales, notamment la thalassothérapie. Il juge qu’il sera difficile pour les stations thermales auvergnates d’attirer la clientèle étrangère par rapport à la concurrence. Il soulève également une question : qui se positionne pour l’attirer ? L’établissement thermal ou un ensemble incluant l’hôtellerie ? Jean-­‐Jacques GAUTIER fait une remarque sémantique. Dans le bien-­‐être, il y a 3 acteurs : la thalassothérapie, le thermalisme et le Spa qui utilisent respectivement l’eau de mer, l’eau thermale et l’eau de réseau. La thalassothérapie se désengage peu à peu de son ancrage médical alors que le Spa n’a jamais été dans l’univers médicalisé. Page 18 sur 31 Jean-­‐Pierre LEFÈVRE insiste sur le gros avantage du thermalisme touristique. La thalassothérapie est un produit de luxe lié à un hébergement de luxe, alors que les stations thermales offrent une grande diversité d’hébergements et de tarifs. Le problème de l’Auvergne est selon lui la qualité de l’hébergement, même s’il existe des démarches ponctuelles d’acteurs locaux pour adapter l’offre en la matière. Stéphane HUIN réagit sur la qualité de l’hébergement dans les stations thermales auvergnates pour signaler que de gros progrès qualitatifs ont été enregistrés dans ce registre depuis une dizaine d’années, notamment dans l’hôtellerie. Il cite notamment l’exemple de Royat qui a vu plusieurs hôtels de différentes gammes se rénover ou apparaître comme le Princesse Flore. Le cas de la station thermale cantalienne, Chaudes-­‐Aigues est également frappant par la transformation complète du parc d’hébergement, avec aujourd’hui des hébergements de qualité multi-­‐gammes. Gérard ANDRÉ complète son propos en affirmant que les stations thermales n’ont pas à complexer et que la thalassothérapie ne se porte pas si bien que cela. Il juge incontournable le rôle des élus locaux qui sont à la fois des apporteurs d’idées et de fonds. Christine de BEJARRY, hôtelière à Royat, fait part de son expérience. Pour elle, il n’y a pas que la clientèle de prestige au sein de la station. Son établissement résiste grâce au thermalisme conventionné. Elle reconnaît que la clientèle bien-­‐être est intéressante mais plus volatile et difficile à conquérir. Il faut des hébergements pour toutes les cibles de clientèles. Marc TORRE, Responsable du Service Tourisme à la CCIR Auvergne, fait un point sur l’évolution du parc hôtelier dans les stations thermales de la région. La baisse quantitative du nombre d’établissements a été compensée par une progression qualitative et une montée en gamme des hôtels. Johann DOGER pense qu’il est possible d’attirer une clientèle prestige en offrant une prestation complète (qui inclurait des visites de châteaux par exemple). Gérard ANDRÉ compare les stations thermales à des stations de ski. Il faut réfléchir à la gouvernance des stations thermales auvergnates dans un schéma semi-­‐intégré et une activité thermale monopolistique. La particularité en Auvergne est d’avoir des établissements thermaux propriété de groupes (démarche privée) et d’autres dans la sphère publique. Les communes n’ont pas forcément les mêmes libertés et les mêmes moyens que le secteur privé. Yvan AYMON, Président de Valais Excellence en Suisse, fait état de l’interdépendance qui prévaut dans les stations de ski de son secteur. Tous les acteurs sont liés, ce qui oblige par exemple les remontées mécaniques à investir dans l’hébergement. Du fait de cette interdépendance valable aussi dans les stations thermales, il suggère de créer une plateforme de transfert de flux de financement. Cet outil géré par le public aurait l’avantage de faciliter les liens et d’assurer une cohérence d’ensemble. Page 19 sur 31 L’évolution du produit de demain : Gérard ANDRÉ précise que le bien-­‐être constitue l’objectif et non pas le produit. Selon lui, c’est aux acteurs de développer les produits qui donnent un contenu à cet objectif. Jean-­‐Jacques GAUTIER rappelle que les Spas ne connaissent pas de saisonnalité et que cette notion est intéressante pour les stations thermales afin d’accroître la durée de leur saison. Jean-­‐Pierre LEFÈVRE tempère cet enthousiasme en précisant qu’il est difficile d’ouvrir un établissement thermal sur certaines périodes de l’hiver, en raison de conditions météorologiques et de coût d’énergie, même s’il constate une évolution positive de l’amplitude d’ouverture des établissements thermaux auvergnats. Raphaël BAUTISTA pense qu’il faut ouvrir plus largement les stations thermales, avec une vision globale qui inclut l’animation et les lieux de visite. Il souligne également que le concept Nattitude a produit une amélioration qualitative de l’hébergement. Il pointe en revanche « l’état d’esprit » des loueurs de meublés qui privilégient la location sur 3 semaines au détriment de la location à la semaine et à la nuitée. Il regrette également que les médecins thermaux ne soient pas encore ouverts sur d’autres pratiques. Il pose la question « tous les établissements thermaux sont-­‐ils convaincus par la diversification ? ». Selon lui, c’est l’affaire de tous, d’où la difficulté… Mélanie RANCE, Responsable du Pôle Médical Sportif au CREPS Vichy Auvergne, intervient pour souligner le rôle majeur de l’activité physique dans la santé et se demande comment mieux intégrer ses acteurs au thermalisme. Johann DOGER suggère la mise en place de portes ouvertes dans les établissements thermaux. Stéphane HUIN prend la parole au nom de l’ensemble des exploitants thermaux d’Auvergne pour mettre en évidence que beaucoup de choses existent déjà avec une opération de découverte du thermalisme (et son volet « 3 soins pour 30 euros ») au printemps et un développement considérable ces dernières années des activités complémentaires aux soins thermaux, à savoir notamment les ateliers et conférences santé autour de l’activité physique et de la nutrition. Au niveau de la production touristique (notamment chez les voyagistes), l’activité physique – et principalement la randonnée – est associée avec succès aux soins de bien-­‐être. Charles DALENS, chargé de mission à la DRJSCS, trouve réducteur le packaging de l’activité et soulève la question « Que fait-­‐on pour les usagers, les locaux ? ». Il prône un parcours de soins ouvert, plus sur la continuité. Jean-­‐Jacques GAUTIER rappelle que le thermalisme concerne le domaine de la santé curative, alors que dans le bien-­‐être on parle en termes de clients, d’optimisation santé avec une plus grande transversalité dans laquelle de multiples acteurs peuvent intervenir. Page 20 sur 31 Souhaitant rebondir sur les propos de Mélanie RANCE sur le CREPS de Vichy, Gérard ANDRÉ se projette dans le « Vichy Bien-­‐Être 2025 » et considère que le CREPS fera partie des acteurs incontournables de la destination, la clientèle évoluant et tendant vers l’utilisation du sport comme un des moyens pour procurer du bien-­‐être. Éric DORÉ juge important de capter le reste de l’année la clientèle qui vient ponctuellement en station thermale et ainsi la rendre moins volatile, notamment par le biais d’objets connectés. Jean-­‐Pierre LEFÈVRE considère que le sport est un élément important et évident pour les stations thermales, mais doit être de préférence accessible gratuitement au plus grand nombre. Michel FURET, Secrétaire Général Auvergne de la Fédération Française de Randonnée, insiste sur le besoin de liens inhérent à l’individu et la nécessité de proposer une découverte accessible de l’environnement des stations thermales par le biais du sport, activité peu ou pas coûteuse. Sarah BOIVIN, médiatrice scientifique spécialisée en alimentation au CRESNA, intervient pour relever la dichotomie entre l’éducatif et le mercantile lié au bien-­‐être. Selon elle, les passerelles entre thermalisme et alimentation sont évidentes. Jean-­‐Jacques GAUTIER relève la nécessité de garder un ancrage thermal mais de conquérir une autre clientèle, celle qui veut bien vieillir. Il y a selon lui l’opportunité d’aller au-­‐delà de la prise en charge médicale. Le développement territorial : Marc TORRE considère qu’il y a nécessité d’un partenariat plus étroit entre les collectivités territoriales et les acteurs privés. Jean PINARD, Délégué Général d’Auvergne Nouveau Monde, pointe l’absence de gouvernance en Auvergne et de coopération entre les hébergeurs. Il appelle de ses vœux la création d’un outil de gouvernance coopératif, une sorte de « Limagrain du Tourisme ». Jean-­‐Pierre LEFÈVRE juge fondamental le poids du public, qui peut parfois conduire à une sorte d’inertie. Bernard FARINELLI, Directeur du Développement Local Durable au Conseil Général du Puy-­‐de-­‐Dôme, se dit surpris des propos opposant le public et le privé, compte tenu des nombreuses aides publiques à la rénovation des établissements thermaux et des hôtels. Selon lui, l’argent public n’est pas systématiquement gaspillé. Il voit trois étapes dans la gouvernance : 1/ additionner tous les avis des acteurs, 2/ coordonner, 3/ financer, et crois dans l’alliance public-­‐privé autour d’un projet. Page 21 sur 31 Jean-­‐François JOBERT, Directeur du CRDTA, souligne la multiplicité d’acteurs ayant tous un rôle à jouer. Au lieu de rester chacun cantonné dans son secteur, il faudrait une entité « station » avec une stratégie partagée. Jean PINARD juge que la crise n’est pas suffisamment profonde pour que les acteurs se mettent autour d’une même table. L’opposition public / privé ne se justifie pas selon lui. Il faut de la complémentarité pour créer la dynamique. Pour preuve, Royatonic a été en quasi intégralité avec des fonds publics. Raphaël BAUTISTA regrette le poids des lobbies « médecins thermaux » et « établissements thermaux » dans l’évolution nécessaire des stations thermales. Élisabeth BERTRAND, Directrice de l’Office de Tourisme de Châtel-­‐Guyon, pense que les stations thermales bougent quand elles sont en difficulté. Elle évoque les nombreux projets de sa station (appel à projets pour un nouvel établissement thermal, rénovation du théâtre grâce à un appel au mécénat…) donnée pour morte il y a quelques années. Il n’y a pas de recette 100 % privé ou 100 % public, il faut selon elle prendre de la hauteur et travailler les uns avec les autres. Jean-­‐Jacques GAUTIER relève l’opposition entre le thermalisme pur qui repose sur de la « cueillette » de curistes et le bien-­‐être qui demande à aller conquérir la clientèle, en fédérant les énergies. Jacqueline BONNARD, adjointe au maire de Châteauneuf-­‐les-­‐Bains en charge du thermalisme, fait part de son inquiétude en tant que plus petite station thermale de l’Auvergne, isolée de surcroît et de ce fait moins attractive pour une clientèle touristique. Alain CHAPY souligne que les stations thermales ne manquent pas d’atouts mais que l’environnement intercommunal n’est pas toujours forcément solidaire, les villes d’eaux devant se débrouiller seules. Il croit plus aux initiatives individuelles lancées par des élus ou porteurs de projets privés qu’aux tables rondes très larges. La formation : Jean-­‐Pierre LEFÈVRE signale qu’il y a une profonde évolution ces dernières années de la formation thermale, avec une vraie professionnalisation, encore plus accentuée dans l’univers du Spa thermal. Carine DA COSTA, chargée de communication pour les Thermes de Néris-­‐les-­‐Bains, se félicite de la reconnaissance du métier d’agent thermal. Le recours à des intervenants extérieurs pour les activités complémentaires aux soins thermaux est nécessaire mais il y a des difficultés de recrutements. Jean-­‐Jacques GAUTIER précise que les esthéticiennes ont une méconnaissance du soin santé et inversement pour les professionnels des établissements thermaux envers les soins esthétiques. L’arrivée du profil de « Spa praticien » a été très bénéfique pour les Spas thermaux. Page 22 sur 31 Il considère que le recrutement de prestataires extérieurs pour les activités complémentaires aux soins n’est pas un modèle économique viable à long terme car il ne favorise pas la cohésion de l’équipe et le partage d’informations. Selon lui, l’embauche de personnel sur la nutrition et sur l’activité physique et sportive est indispensable dans les stations thermales. Caroline GALLAND, responsable du développement de Hécate Formation, rappelle que son organisme implanté à Vichy est le seul en France à proposer un diplôme d’hydro-­‐balnéologue, avec un personnel polyvalent, compétent sur la diététique et la relaxation. Romain FOURNIER, Directeur du développement du Spa École Fournier à Vichy, renforce l’arsenal avec la formation de spa praticien et accompagne déjà les stations thermales de la région. Carine DA COSTA complète leur propos en mettant l’accent sur la difficulté de sortir le personnel thermal de son contexte de soins thermaux, même s’il est formé parallèlement pour d’autres activités. Mélanie RANCE clôture les débats en soulevant la question de l’employabilité de ces profils, qui conditionne leur développement. Conclusions de l’atelier 2 par le rapporteur Éric Doré : Le bien-­‐être est un objectif, pas le produit. La question de l’hébergement (prérequis du bien-­‐être) est le point central de l’offre. Trois aspects à distinguer : le qualitatif / le type de gamme / le quantitatif. La qualité de l’offre de bien-­‐être révèle une grande hétérogénéité. Il faut penser différemment l’offre « cure thermale » et l’offre « bien-­‐être », avec l’objectif d’innover et de chercher d’autres clientèles. Au niveau de la mutualisation des acteurs, a-­‐t-­‐on sollicité tous les acteurs des stations thermales ? (milieu associatif, lieux de visite…). La taille de l’Auvergne est un réel atout. Du fait de l’interdépendance des acteurs, il est nécessaire de mettre tout le monde autour de la table. La création d’une plateforme réunissant l’ensemble des acteurs a été évoquée. Le principe d’initiatives individuelles mais soutenues par l’ensemble des acteurs apparaît comme le plus payant. Compte-­‐tenu du caractère volatile de la clientèle « bien-­‐être » et afin d’avoir un suivi, l’utilisation des objets connectés paraît incontournable. N’ayant pas en interne tout le personnel requis, les centres thermaux font appel à des professionnels extérieurs, ce qui pose un problème de cohérence et d’inscription dans un vrai projet de station thermale. Un positionnement à trancher : le bien-­‐être pour tous ou le bien-­‐être luxueux ? Page 23 sur 31 Atelier 3 : les sites thermaux : moteurs du développement d’un cadre de vie exceptionnel ? La création des stations thermales en Auvergne s’inscrit à la fois dans le mouvement de la médicalisation de la société française du XIXème siècle, du développement des transports et de l’avènement des loisirs, comme le souligne le conservateur en chef, Bernard TOULIER. Elles ont bénéficié de l’image « naturelle » du thermalisme : les eaux thermales ne seraient-­‐elles pas un don de la nature? Cette notion rend difficile l’idée d’un produit visant à être rentable. Les villes d’eaux, modèle original : Les stations thermales se sont constituées comme des villes idéales, véritables espaces urbains de villégiature, de soins et d’accueil. Ces exceptions urbaines ont bénéficié souvent de projets d’urbanisme donnant du sens au lieu d’implantation, vallée encaissée, coulée verte, mise en scène des reliefs….cadrant parfois le paysage. Mais surtout, elles sont marquées par une organisation rigoureuse autour des déplacements réorganisant l’espace de la ville autour de la gare, des services, des établissements thermaux, du théâtre... La programmation de ces espaces urbains impose la présence de la nature dans la ville dans une construction savante autour du parc thermal favorisant la déambulation. Le curiste accède ainsi à un espace dynamique d’échange, de circulation autour de l’eau thermale, de maillage qui est national, européen, voir mondial. Des questions se posent : - Ce réseau de villes thermales s’est construit autour d’un « espace-­‐réseau » relié sur des services de santé, de confort, de loisirs. Demain, dans la construction de nouveaux périmètres et de nouvelles organisations territoriales, ce type de villes atypiques peut-­‐il apporter de nouveaux usages dans l’appropriation de l’espace à l’échelon local ? Par exemple, dans l’aire métropolitaine, ces villes originales, ces « bonnes villes », comme les définies Éric ORSENNA, vont-­‐elles jouer un rôle spécifique? -­‐ Comment tisser un nouveau réseau de proximité? Sur quel périmètre travailler? -­‐ Inversement, dans le contexte concurrentiel entre les métropoles européennes, comment l’aire urbaine auvergnate peut-­‐elle utiliser ses stations thermales pour augmenter son attractivité et conforter son identité? -­‐ Avons-­‐nous développé un sentiment de l’acquis? -­‐ Est-­‐il possible de développer une stratégie visionnaire? Sommes-­‐nous et serons-­‐nous capables de programmer une urbanité du « bien vivre » ? Page 24 sur 31 Christine DESCOEUR rappelle que de nombreuses stations thermales ont une origine gallo-­‐romaine. Le XIXème siècle est marqué par un développement des stations thermales : -­‐ spécialisation médicale grâce aux analyses précises, -­‐ émergence des transports avec l’arrivée du chemin de fer (tel que le train thermal allant de Paris à Vichy, à Riom/Châtel-­‐Guyon, La Bourboule et Le Mont-­‐Dore) et le réseau routier local relié au réseau national et européen, -­‐ explosion des loisirs avec l’apparition du thermalisme de santé et de pleine nature. Les villes thermales vont donc se construire de manière rapide, parfois en rivalité les unes des autres. Les guides touristiques vont proposer au consommateur un choix exceptionnel d’offres thermales. Les plans d’urbanisme bien maîtrisés entretiennent un rapport étroit avec le lieu. Cette dynamique est renforcée par le cadre régalien de 1930 sur les espaces. Les plans d’urbanisme s’établissent souvent à partir de la gare. La coulée verte est ponctuée des services (thermes et équipements de loisirs, parc thermal). Exemples de Saint-­‐Nectaire, La Bourboule et Châtel-­‐Guyon. Alexandre ARNAUD, Conservateur des Monuments Historiques de la DRAC Auvergne, précise que les élus des stations thermales ont su utiliser la loi de 1930 sur le patrimoine et qu’ils ont intérêt à développer des Aires de Valorisation de l’Architecture et du Patrimoine (AVAP) pour gérer les ensembles urbains. Il cite le label « Ville et Pays d’Art et d’Histoire » (VPAH) comme un outil de valorisation du patrimoine (organisation de visites et outils pédagogiques). Il rappelle qu’aucune ville thermale n’est engagée dans cette démarche pour conserver leur cadre de vie et le mettre en valeur. Jérôme PROUHÈZE, Chargé de Développement du Grand Clermont, évoque la réflexion autour de la rivière Allier et les habitants du Grand Clermont. Il précise que la clientèle de proximité constitue une cible à privilégier. Christine DESCOEUR souligne l’action de « La Route des Villes d’Eaux du Massif central »en matière d’inventaire et de médiation du patrimoine thermal ainsi que celle du Service Régional de l’Inventaire d’Auvergne au sujet de la recherche sur le patrimoine thermal. Elle poursuit par les Plans d’Aménagement de Bourg (PAB) menés dans plusieurs stations, qui prennent en considération la dimension patrimoniale des villes d’eaux. Léa LEMOINE, Chef de Projets Patrimoine et Numérique de « La Route des Villes d’Eaux du Massif central », précise qu’un travail de réflexion autour de la valorisation du patrimoine thermal est engagé depuis 2008 avec les acteurs locaux des villes thermales, allant de la connaissance de ce patrimoine (inventaires) à sa médiation (expositions, concours…). Delphine RENAULT-­‐JOUSEAU, Responsable du Service Régional de l’Inventaire, rappelle qu’un inventaire complet du Mont-­‐Dore, de la Bourboule et de Vichy a été réalisé par son service. Elle précise que toutes ces données sont accessibles sur la base de données Mérimée et Palissy du site Internet du Ministère de la Culture et de la Communication et que des publications grand public ont été éditées. Elle souligne le travail de « La Route des Villes d’Eaux du Massif central » sur ce patrimoine en matière de médiation numérique. Elle cite l’étude de son service sur le patrimoine ferroviaire et la villégiature en cours et les connexions à effectuer avec les utilisateurs des TER auvergnats pour leur faire connaître le patrimoine des villes thermales. Page 25 sur 31 Joël HERBACH évoque le phénomène de repli sur elles-­‐mêmes des villes thermales et précise qu’elles ont tout intérêt à s’ouvrir et offrir plus d’accès à la population locale, dans une perspective de réappropriation de leur territoire, avec une offre vivante et dans une dynamique de développement durable qui pourrait rayonner sur l’ensemble du territoire. Jean-­‐Pierre JARDILLIER, Maire de Saint-­‐Yorre indique que l’industrialisation a fait cesser l’activité thermale sur sa commune. Jean IMBERT, Président de l’Association Patrimoine et Renouveau de Châtel-­‐Guyon, note que les villes thermales ont dans le passé joué un rôle très important dans les loisirs et qu’elles devraient prendre une part essentielle dans la médiation culturelle, notamment grâce aux outils numériques. Joël HERBACH poursuit cette idée en précisant que les villes d’eaux doivent redevenir un foyer d’excellence en matière culturelle. Nathalie LESCURE, Architecte DPLG, souligne le travail d’inventaire de « La Route des Villes d’Eaux du Massif central » et précise que l’exception culturelle figure bien à La Bourboule et dans le Sancy à travers ses paysages, son patrimoine et ses pôles de vie. Elle ajoute que ses habitants devraient réapprendre à voir ces richesses. Les sources, marqueurs pour l’identité des territoires : À côté de quelques sources bien connues, il en existe des centaines d’autres, jadis exploitées, aujourd’hui tombées dans l’oubli. Ces eaux minérales, véritables curiosités de la nature, n’ont rien à voir avec les sources communes que l’on trouve partout. Leur long séjour dans les chaudes entrailles de la terre, qui dure parfois des dizaines d’années, les charge en éléments dissous (gaz, fer, sel, calcium, magnésium, éléments radioactifs…). Les sources thermominérales, ce sont aussi ces eaux chaudes, voire bouillantes, s’écoulant en hiver sur le sol gelé des plateaux d’Auvergne ou, au contraire, des sources froides qui désaltèrent. Joël HERBACH précise que les sources et la géothermie sont un facteur d’image. Le cluster INNOVATHERM contient d’ailleurs un volet sur le sujet, en parallèle de l’activité thermale et de bien-­‐être. Philippe ROCHER, Directeur Adjoint du BRGM indique que les villes de Néris-­‐les-­‐Bains et Chaudes-­‐Aigues exploitent déjà la géothermie. La technique ne bloque pas mais un tel choix relève essentiellement d’une volonté politique. Claude PASSAVY, Administrateur des thermes de Châteauneuf-­‐les-­‐Bains indique que dans le cadre des travaux de réhabilitation des thermes, les calories de l’eau thermale seront utilisées pour le chauffage. Les sources tendent à disparaître face à la problématique d’utilisation de l’eau thermale avec l’ARS. L’Auvergne Thermale s’est saisie de cette question. Il s’agit d’une interprétation locale dans la mesure où d’autres régions ont développé des piscines extérieures. Page 26 sur 31 Joël HERBACH remarque que les barrières sociétales peuvent constituer un vrai frein au développement économique, social et culturel. L’accès à la ressource thermale est limité pour la population locale, alors que les sources à proximité des villes d’eaux pourraient représenter de véritables pré-­‐enseignes à l’activité thermale. Delphine RENAUT-­‐JOUSEAU s’interroge sur le budget à allouer pour la restauration de certains bâtiments ou lieux et leurs nouveaux usages. Christine DESCOEUR évoque la question de la mutualisation des territoires, dans une dynamique imaginative qui peut facilement se retrouver dans les constructions architecturales des villes thermales. Elle cite l’exemple de la Source du Grand Saladis à proximité des Martres-­‐de-­‐Veyre en précisant que l’imaginaire n’est pas du tout soulevé. Les sources doivent être remises en valeur dans la nature de manière moderne. Joël HERBACH cite l’exemple de la Source du Lys à Hauterive en rappelant qu’elle se situe à l’extérieur de la ville et qu’elle est toujours fréquentée par des visiteurs, alors qu’au centre de Vichy, on ne voit aucune source. Il précise qu’un entretien léger de cette source n’engendrerait pas beaucoup de frais. Un inventaire précis de ces sources serait une première étape à la prise en compte de ces richesses. Cette étude dans les villes d’eaux et leur environnement proche pourrait mettre en relief les modèles d’exploitation et de mise en valeur, les problèmes de sécurité pour certaines qui ne sont pas accessibles et l’exploitation de la géothermie. Il poursuit par le travail collaboratif à imaginer avec les Universités pour que l’Auvergne devienne pionnière dans ce domaine. Philippe ROCHER rappelle qu’il existe une carte de toutes ces sources, mais pas de réel inventaire. Joël HERBACH indique que les acteurs locaux concernés par cette thématique ont tout intérêt à mutualiser leurs réflexions et travaux, afin de mettre une véritable stratégie dans un second temps afin de savoir comment relier le paysage à la ressource et à la culture. Hélène RENAUD, Attachée parlementaire de Danielle AUROI, rappelle qu’en 2013, Danielle AUROI a émis la demande de réhabilitation de la Chaire d’Hydrologie à la Faculté de médecine. Les eaux thermales, attraction universelle et intemporelle : Certaines ont été sacralisées par les thermes gallo-­‐romains, et avant cela dans notre région par les Arvernes et les Bituriges. Leur fréquentation se fondait alors autant sur la recherche d’un bien-­‐être convivial que sur des cultes religieux, qui puisaient leur origine dans une fascination « animiste » pour ces phénomènes (sur)naturels. La première de ces deux motivations (bien-­‐être/convivialité) a perduré de fait, alors que la deuxième (religieuse) a disparu dans nos pays occidentaux, l’enjeu curatif étant devenu primordial avec la promotion de la santé depuis le XIXème siècle. Page 27 sur 31 L’accès à l’eau thermale s’en est trouvé privatisé, dans une double logique de maîtrise sanitaire et d'intérêt commercial, perdant progressivement ici ses dimensions culturelle et populaire. En parallèle, l’éloignement de la nature (au quotidien) qui a caractérisé la fin du XXème siècle, a contribué à faire émerger un engouement pour une pratique ludique des bains (thermo-­‐ludisme), indoor et outdoor, de préférence face à un beau paysage. En jouant cette carte, certaines stations thermales ont délaissé l’ambiance intimiste des thermes classiques, rejoignant en cela la cohorte des établissements de thalassothérapie dans un concept (bains + Spa) aujourd’hui banalisé dans son accaparement par l’ensemble du marché hôtelier. Seules quelques stations ont poursuivi l’esprit des thermes, en le modernisant par un design architectural contemporain et par des concepts de wellness basés sur les perceptions sensorielles. Dans le même temps, en de nombreuses parties du monde, les pratiques traditionnelles des bains thermaux ont perduré, conservant leurs dimensions populaires et leur rapport à la nature (Allemagne, Hongrie, Japon, Turquie, Inde…) que ce soit en plein nature ou dans des établissements de bains, avec un accès libre ou peu cher. La nudité, permise ou prescrite dans nombre de sites, procède de cette même convention d'un rapport naturel avec l'eau. Que faudrait-­‐il donc imaginer pour nos stations thermales, qui puisse à la fois les démarquer des autres stations françaises et enrichir l'identité de la métropole auvergnate ? -­‐ Compléter leurs équipements par des bains d'eau thermale en plein air ? -­‐ Favoriser leur accès pour la population locale (horaires, tarifs, simplicité) ? -­‐ Développer des spécificités : naturisme mixte ou non, design architectural, intégration à la nature ? -­‐ Améliorer leur accessibilité par les transports en commun, en les reliant à la gare centrale notamment ? -­‐ Les relier explicitement au milieu urbain par le biais des trames vertes et bleues (coulées vertes, rivières… ? -­‐ Intégrer leur promotion-­‐commercialisation au dispositif touristique métropolitain ? -­‐ Compléter Vulcania d'un bain d'eau thermale en plein air et étendre sa muséographie au thème des eaux thermales ? -­‐ Retrouver une présence magnifiée des sources thermales dans les villes d'eaux ? -­‐ Manifester, au centre de Clermont-­‐Ferrand, la présence des eaux thermales (source, bains publics en plein air) ? -­‐ Mettre en valeur un maximum de sources minérales et thermo-­‐minérales sur le territoire ? -­‐ Les organiser en réseau d'itinéraires de découverte centrés sur les stations thermales ? Page 28 sur 31 Joël HERBACH rappelle que les traditions culturelles de l’eau thermale varient selon les pays. Souvent, cette culture fait écho à la nudité et à une approche du bien-­‐être plus ouverte, un rapport à l’eau plus sensuel et convivial, en plein air et dans la nature. En France, le produit s’est normalisé, le modèle aseptisé (difficile pour le non averti de faire la différence entre un Spa thermal et la balnéothérapie). Christine DESCOEUR ajoute que certains architectes ont orienté leur design vers un travail avec le milieu, la sacralisation de l’eau, la mise en apesanteur, l’ouverture avec des vues, preuves de modernité et de modernisation. Joël HERBACH pose la question de l’animation dans les sites thermaux et des produits naturistes à développer. Il s’interroge sur : -­‐ la nécessité des stations de se démarquer les unes des autres, -­‐ le rapport au marché européen et mondial, -­‐ la connexion avec le milieu naturel, -­‐ la recherche de synergies (avec Vulcania par exemple), -­‐ la création d’un écoquartier thermal, -­‐ le travail avec les artistes contemporains qui pourraient revisiter ces lieux (modèle Horizons dans le Sancy), -­‐ la connexion avec l’environnement (recréer des bains sur la place de Jaude qui seraient un produit d’appel au thermalisme auvergnat), -­‐ la place des offices de tourisme qui sont les portes d’entrée sur l’ensemble du territoire (une activité à créer en hors saison pour les stations thermales). Une dynamique culturelle est à lancer dans les villes thermales et l’ouverture des stations thermales au jeune public, futurs ambassadeurs de la région est à réflechir. Et pourquoi pas un produit touristique avec plusieurs villes thermales ? Page 29 sur 31 IMPRESSIONS ET SUGGESTIONS D’UN GRAND TEMOIN, GERARD ANDRÉ, PRÉSIDENT DE TEMPO HOSPITALITY CONSULTING, SUR LES ÉCHANGES ISSUS DES ASSISES RÉGIONALES DU THERMALISME Les Assises Régionales du Thermalisme avaient pour objectif de sensibiliser tous les acteurs des stations thermales sur le défi qui leur est posé : imaginer les stations thermales de demain. Le document introductif, élaboré par les promoteurs des Assises, précise qu’il y a une priorité stratégique à mettre en œuvre pour le développement des stations thermales d’Auvergne : passer des stations thermales aux « stations de pleine santé ». Plus abruptement, disons que l’industrie dominante (et totalement primordiale actuellement des stations thermales) est le thermalisme médicalisé et conventionné, pour la très grande majorité d’entre elles, en Auvergne tout particulièrement. À quelques trop rares exceptions, « les activités Wellness » existant actuellement dans les stations ne répondent pas aux exigences de produits touristiques attractifs et économiquement porteurs. Les stations sont à une croisée des chemins. Mais, à la différence de la situation existante dans d’autres pays, le chemin qui peut être poursuivi, fort heureusement et au moins pour les dix à quinze années à venir, n’est pas unique. À savoir, ce n’est pas un choix à faire entre l’un ou l’autre des chemins. Ce peut être l’un ou l’autre, l’un et l’autre, ou seulement l’autre. « L’autre » chemin n’est pas du tout bien « asphalté » comme l’est le chemin actuel du thermalisme. Il demeure mal défini, imprécis, limité, encore plein d’inconnues et d’embûches de tous ordres, tant réglementaire que commercial, tant infrastructurel qu’économique. De différentes manières, tout ceci a été dit par les différents intervenants de la matinée. Il n’y a pas lieu d’y revenir. En revanche, la prise de conscience, « l’alerte à donner » était, semble-­‐t-­‐il, l’un des buts des Assise Régionales du Thermalisme. Il est moins certain que cela se soit produit. L’impression majeure : l’exposé de problèmes particuliers, que ce qui doit être fait relève des autres plutôt que de « moi », car « moi », j’ai ceci ou cela qui ne va pas ou que « nous » devons résoudre… À tout le moins pour deux ateliers sur trois, c’est ce qui pouvait être constaté, malgré les efforts des animateurs pour élever le niveau des échanges avec les participants ou pour recentrer le débat. Ce genre de phénomène n’est ni nouveau ni exceptionnel. Sans doute passage obligé d’un tel exercice et pour maintes raisons, il n’était sans doute pas possible, ni souhaitable d’en faire l’économie. Page 30 sur 31 Pour autant et pour avancer, ne faudrait-­‐il pas désormais agir autrement ? Les Assises Régionales du Thermalisme ont rempli la mission de prise de conscience. En revanche, maintes personnes ont dû rester sur leur faim, qui sait, frustrées ? Pas de vision définie, la mission pas déterminée… Douze mois après les Assises du Tourisme – Auvergne et les conclusions pertinentes de son Atelier 1 dédié au développement de l’activité thermale, où est la réelle avancée ? Les mots « avenir, plan, stratégie, actions, méthodes, innovation, initiative… » n’ont peu ou pas été entendus. À l’inverse, « actuellement, problèmes, moyens, pouvoirs publics… » ont été souvent prononcés… Déjà, pour chacun des domaines abordés et tant au niveau des infrastructures et des services, que des produits et des clientèles, ces trois ateliers auraient pu être l’occasion de dresser un état comparatif (façon avoir // vouloir): « la station thermale auvergnate -­‐ 2015 «//» la station auvergnate de pleine santé – 2025 »…, car le délai, ce sera celui-­‐là. Il n’a pas été assez donné la sensation que les choses allaient se mettre en marche, ni comment, ni surtout à partir de quand. Beaucoup de travail et de travaux ont déjà été réalisés. Il y a les compétences scientifiques, médicales, entrepreneuriales et organisationnelles. De plus, des personnalités déjà impliquées ont montré leur motivation. Certains des axes de réflexion sont déjà déterminés. Il serait dommage de ne pas en profiter, voire imprudent de ne pas avancer, disons un peu plus « à marche forcée ». S’appuyant sur l’existant et les travaux en cours ou projetés, de recherche, d’INNOVATHERM entre autres, il serait tout à fait souhaitable d’avoir engagé, avant cet été, les démarches pour : -­‐ constituer un groupe de leaders, la « task force -­‐ station de pleine santé », -­‐ doter cette task force de moyens dédiés, -­‐ établir l’ébauche du plan stratégique que celle-­‐ci aura à conduire en phase initiale de définition et de développement du concept de station de pleine santé, -­‐ en fixer le calendrier et les objectifs, y compris l’ébauche d’un business plan complet, qui servira à la mise en œuvre tant globale au niveau Région Auvergne, que spécifique au niveau de chacune des stations. Il serait bien d’aboutir, avant la fin de l’année 2015, et être en capacité de travailler effectivement sur l’avenir des stations thermales d’Auvergne et probablement au-­‐delà, renforçant d’autant leur représentativité. Page 31 sur 31 

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