comment encourager les plus jeunes à s`intéresser à la

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comment encourager les plus jeunes à s`intéresser à la
JOURNALISME RADIO EN PÉRIODE ÉLECTORALE
COMMENT ENCOURAGER LES PLUS JEUNES À
S’INTÉRESSER À LA CAMPAGNE ÉLECTORALE ?
Avec 200 millions d’habitants âgés de 15 à 24 ans, soit environ 20 % des Africains, l’Afrique a
la population la plus jeune au monde. Ce chiffre devrait doubler d’ici à 2045. En Afrique subsaharienne, 70 % de la population est âgée de moins de 30 ans, un record dans le monde1.
La participation des primo votants aux élections et la prise en compte de leurs attentes sont
essentielles pour construire leur avenir. La radio, média le plus accessible, le plus répandu en
Afrique, joue un rôle primordial en matière d’éducation civique. Comment faire entendre la voix
de ces jeunes et les informer sur les enjeux électoraux ?
PRENDRE EN COMPTE LEURS ATTENTES
Favoriser l’interactivité entre les radios et
les jeunes permet à ces derniers d’exprimer
directement – via des émissions de radio
– ou indirectement – à travers des forums
d’expression sur la page Facebook ou internet
de la station – leurs envies, leurs projets, leurs
préoccupations, mais également de réagir à une
émission et de questionner le média.
La voix des jeunes est aussi portée par des
associations (universitaires, rurales, militantes,
etc.) dont la radio peut se faire l’écho en les
faisant participer à des débats, en présentant des
initiatives « jeunes » et en nouant des partenariats
éditoriaux avec les plus dynamiques.
Il est nécessaire de susciter leur intérêt avec
des émissions consacrées aux problématiques
qui touchent avant tout la tranche 15-30 ans
(éducation, vie universitaire, emploi, concours,
assurance scolaire, etc.), si possible avec des
invités dont ils se sentent proches, avec des
sujets susceptibles de les passionner, comme
le sport et la musique, et des animateurs
dynamiques maniant le langage « jeune ».
1
Sources : UNESCO, Banque mondiale, UNDP.
POUVOIR RÉPONDRE À LA QUESTION :
« VOTER, À QUOI ÇA SERT ? »
En réalisant des interviews de spécialistes du droit
constitutionnel, de politologues, de sociologues,
de représentants d’organisations de la société
civile ou d’organisations internationales, les
radios peuvent aider les jeunes à comprendre le
poids du vote des électeurs.
On peut leur montrer que « voter, ça sert ! »,
à travers des micro-programmes ou sketchs/
spots de 1 minute 30 à 2 minutes (micro-trottoirs
« positifs »). Par exemple, des jeunes disent que
cela ne sert à rien de voter (« ça ne changera
rien… »), et d’autres répondent que c’est
important et expliquent pourquoi cela peut être
déterminant pour leur avenir (privilégier un ton
humoristique et le langage utilisé par les jeunes).
Attention à ne pas faire d’angélisme et à
permettre un questionnement sur la crédibilité
des élections. Il faut également sensibiliser les
jeunes au fait que l’élection n’est qu’un début et
que leur implication dans le contrôle citoyen de
la gestion publique est essentiel.
LES « ÉDUQUER » SUR « QUI, QUAND, OÙ,
COMMENT VOTER ? »
Ces informations, d’ordre essentiellement
pratique, sont particulièrement importantes
surtout pour celles et ceux qui votent pour
la première fois. Le journaliste peut fournir
ces informations aux auditeurs à travers des
« papiers » ou « encadrés » dans les éditions
d’information. Des interviews de responsables
des commissions électorales nationales
indépendantes (CENI, etc.) restent néanmoins
utiles pour préciser certains aspects et faire
entendre la voix institutionnelle. Des « microprogrammes » d’éducation civique2 permettent
de combiner ces deux éléments et de maintenir
l’intérêt de l’auditeur par son format « court ».
Des jeux radiophoniques portant sur des
questions variées d’éducation civique (quelles
conditions faut-il remplir pour voter ou être
candidat, quel est le pouvoir réel des députés ?)
peuvent venir en complément.
Les jeunes électeurs ont souvent une idée encore
plus vague que leurs ainés sur les différents
partis, leurs leaders et ce qui les distingue. La
radio doit les aider à comparer les bilans et
les programmes en compétition, en particulier
en faveur de la jeunesse, tout en portant leurs
attentes.
Aux journalistes d’interroger et d’interpeller
les responsables de partis ou leurs porteparoles lors d’interviews à diffuser à la radio
ou destinées à préparer des portraits, papiers
comparatifs sur leurs programmes (quelles sont
leurs propositions en matière de formation,
d’emploi, de logement, de santé, etc.).
A eux également d’imaginer comment des jeunes
pourraient interpeller les candidats ou leurs
représentants, que ce soit directement ou en
posant des questions préalablement recueillies
auprès de jeunes. Les débats radiophoniques
entre leaders politiques, généralement très
populaires auprès des auditeurs de toutes les
générations, sont à promouvoir en amont et
doivent impérativement intégrer les thématiques
proches de la jeunesse citées plus haut.
Des concerts, des expositions, ou autres
événements culturels, liés à la thématique du
« vote », représentent des moyens d’expression
originaux et proches des jeunes que les radios
peuvent organiser ou relayer.
Attention, la « jeunesse » n’est pas
monolithique. On n’a pas les mêmes
préoccupations selon que l’on est jeune
homme, jeune femme, rural ou urbain,
scolarisé ou non. De plus, chaque jeune
adulte a sa propre sensibilité et ses
opinions même si elles sont souvent moins
marquées que celles des personnes plus
âgées. Attention également à ne pas
oublier celles et ceux qui n’ont pas le
LEUR
PROPOSER
DESsuffisant
INFORMATIONS
SUR
niveau
d’éducation
pour saisir
« L’OFFRE
»
aisémentPOLITIQUE
tous les enjeux.
2
Dans toutes ses émissions et productions,
il faut aussi veiller à l’équilibre entre
hommes et femmes. Qu’il s’agisse de
traiter des préoccupations des un(e)s ou
des autres ou de permettre l’expression
et la présence de toutes et de tous sur
les ondes.
La liste des microprogrammes réalisés dans le cadre du projet FasoMédias se trouve sur le site internet de CFI (http://www.cfi.fr/fr/projet/faso-medias).
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