Télécharger l`Article en

Transcription

Télécharger l`Article en
Landes
prêt sur quinze ans, mais, au dernier moment, le couple fait machine arrière : peur de
s’engager, peur du chômage. Ils restent à
Capbreton, où les maisons dites verticales
ont été privilégiées, et où les prix sont plus
doux qu’à Hossegor. Une maison des années
1960, de 100 m2 sur 900 m2 de terrain, a
trouvé preneur à 480 000 euros. Les propriétaires, un couple de retraités, ont préféré
Dans tout le département, c’est la tendance. Malgré la
emménager dans un appartement, un T3 de
65 m2, avec terrasse et parking, proche du
baisse des prix, les acheteurs ont peur de s’engager,
port de Capbreton, acheté 250 000 euros.
et, quand ils franchissent le pas, c’est avec un budget limité Ceux qui jugent Capbreton trop cher mettent
le cap sur Seignosse, où les appartements
’érosion des prix et du
construits dans les années 1970
volume des transactions,
sur la zone de Seignosse-Océan
comprise entre 5 et 10%, a
ont du mal à se vendre : un apfrappé tout le département des
partement de 42 m2, avec petit
Landes en 2009. Près du golf,
balcon, resté à l’affiche pendant
une villa de 120 m2 avec un
un an, vient de se négocier à
jardin de 1 200 m2 a été acquise
82 000 euros au lieu des
par des Parisiens pour
115 000 euros demandés au dé690 000 euros, alors que les
part.
vendeurs, des Luxembourgeois,
Dans l’intérieur des terres, à
en demandaient 750 000 euros.
Mont-de-Marsan, la décrue des
La renégociation à la baisse a
prix n’épargne aucun bien. Les
concerné aussi une maison en
« castors », ces maisons de
très bon état de 120 m2,
100 m2 sur des terrains de 600 à
construite au milieu des années
800 m2, qui se vendaient en 2006
2
1970, sur un terrain de 2 100 m ,
autour de 190 000 euros, se
Même à Hossegor, les ventes traînent
restée à la vente neuf mois, au
négocient aujourd’hui entre
prix de 790 000 euros. Finalement, c’est un prix de 2005-2006 », estime Michel Moser, 145 000 et 165 000 euros, selon leur état de
couple de traders français travaillant à président de la Fnaim Landes et patron de rénovation. Dans le quartier de SaintLondres et à New York qui l’a acquise, mais l’agence Moser Immobilier, à Hossegor. Médard, à deux kilomètres du centre-ville,
pour 750 000 euros, et avec un objectif radiReste une inquiétude latente : « Nous une maison de 110 m2 proposée à
cal : la maison sera rasée pour laisser place sentons que les acquéreurs sont enclins à 190 000 euros, très bien restaurée avec un
à une construction contemporaine. Un scé- reporter leur décision d’achat. Ils ont le sen- jardin de 800 m2, mise en vente en 2008, a
nario qui n’est pas rare à Hossegor et qui timent de naviguer à vue, sans certitude sur trouvé preneur à 147 000 euros. « De plus en
fait grincer les dents des gens du cru, l’avenir », confie Michel Moser. Et de citer le plus, les demandes s’orientent vers des prix
lesquels n’apprécient pas forcément de voir cas de ce couple, lui dans le secteur aéronau- qui n’excèdent pas 150 000 euros. On sent
disparaître le style basco-landais.
tique, elle, commerciale, prêts à vendre leur une réelle crise de confiance », indique
Comment se profile 2010 ? « Le démar- appartement de 65 m 2 à Capbreton, qui Dominique Vincent, patron de l’agence ACI.
rage est lent, mais nous devrions récupérer jouxte Hossegor, pour s’installer dans une Seuls les appartements du centre-ville semles 5 à 10% perdus en 2009 et revenir aux maison. Une simulation est faite pour un blent trouver preneur rapidement.
C. G.
La crise de confiance
D. Schneider / Urba Images Server
L
● IX