L`origami la grue de la Paix

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L`origami la grue de la Paix
L’origami
Le mot origami vient du verbe japonais, oru (折る, plier, caractère venant
du chinois zhé 折 avec la même signification) et du nom kami (紙, papier,
du chinois zhǐ 紙/纸), cette technique au Japon datant probablement de
l'ère Edo (1603─1867). L'origami japonais a certainement ses origines
dans les cérémonies où le papier ainsi plié permettait de décorer les tables
(le plus souvent les cruches de saké).
la grue de la Paix
Une des représentations d'origami les plus célèbres est la grue du Japon.
La grue est un animal important pour le Japon (un satellite porte même le
nom de Tsuru (grue)). Une légende dit même : Quiconque plie mille grues
de papier verra son vœu exaucé.
Mémorial Sadako à Hiroshima.
La grue d'origami est devenue un symbole de paix en raison de cette
légende, et est associée également à une jeune fille japonaise, Sadako
Sasaki. Sadako fut exposée, enfant, au rayonnement du bombardement
atomique d'Hiroshima. Elle devint alors hibakusha, une survivante de la
bombe atomique. Ayant entendu la légende, elle décida de plier mille
grues pour guérir. Elle mourut de leucémie en 1955, à l’âge de douze ans,
après avoir plié 644 grues. Ses compagnons de classe plièrent le nombre
restant et elle fut enterrée avec la guirlande de mille grues.
Ses amis érigèrent une statue en granit représentant Sadako dans le parc
de la paix d’Hiroshima : une jeune fille se tenant les mains ouvertes, un
vol de grues de papier au bout des doigts. Chaque année, la statue est
ornée de milliers de guirlandes de mille grues (Sembatsuru).
Depuis, il est entré dans la tradition de plier mille grues en papier
lorsqu'un proche ou bien un ami est gravement malade. Au-delà de la
superstition, cet acte procure courage et volonté au malade, qui se sent
ainsi entouré.
L'histoire émouvante de Sadako a été racontée dans beaucoup de livres et
de films. Dans une version, Sadako écrit un haïku dont le sens est le
suivant :
J'écrirai la paix sur tes ailes et tu voleras de par le monde pour que
plus jamais les enfants ne meurent ainsi.
Pour un Japonais, l'origami est plus qu'un art : il est culture vivante.
Akira Yoshizawa, un précurseur.
Considéré comme le précurseur de l'origami moderne, Akira Yoshizawa
n'en a pas moins de 50.000 à son actif. Ce fils de laitier, né le 14 mars
1911, a commencé à travailler jeune dans une usine de Tokyo, prenant
des cours de dessin technique le soir basé sur l'art traditionnel de
l'origami. Art auquel il se consacrera à temps plein dix ans plus tard, à
l'âge de 26 ans, en 1937.
Le tournant de sa carrière sera marqué par son travail pour un numéro du
magazine Asahi Graph en 1951. Quelques années plus tard, il publiera une
monographie, Atarashi Origami Geijutsu (Le Nouvel art de l'origami), qui
deviendra la bible des origamistes. Soucieux de faire évoluer son art,
Akira Yoshizawa proposera diverses innovations techniques, parmi
lesquelles le pli humide, conférant un aspect sculpté au pliage. Au Japon,
le célèbre origamiste est considéré comme celui qui a su ériger sa passion
du pliage au rang d'art et non plus une simple discipline traditionnelle.
Élevé en 1983, par l'empereur du Japon Hirohito, à l'Ordre du Soleil
Levant, invité en 1998 par le musée du Louvre à exposer ses créations,
Akira Yoshizawa a reçu les plus prestigieuses distinctions. Le jour de ses
94 ans, le 14 mars 1995, le maître s'en est allé.
C'est pendant la période Edo ((1603-1868), que l'art de plier des papiers
pour en faire des objets de distraction se développe. Ainsi naît la fameuse
«cocotte japonaise», qui en fait s'avère la grue du Japon. L'animal
symbolisant le bonheur, les Japonais prennent l'habitude d'en
confectionner pour les offrir. Au fil des années, les réalisations se
complexifient et deviennent au XXe siècle un support d'éducation pour
développer, chez les petits Japonais, leur sens de la créativité et leur
habileté manuelle. Les adultes s'en sont également emparés, définissant
des normes et inventant sans cesse de nouveaux modèles.
Aujourd'hui, le monde entier honore l'origami. Des sociétés regroupant les
amateurs de cet art se sont créées comme, en France, le MFPP
(Mouvement français des plieurs de papier), et des ouvrages entiers lui
ont été consacrés. Sans compter l'exposition des meilleures créations en
Europe et aux États-Unis. Grâce au maître Akira Yoshizawa, la «grue du
Japon» a pu déployer ses ailes pour distiller son art jusqu'aux plus
lointaines contrées.

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