Un policier en procès

Transcription

Un policier en procès
Un policier en procès
Transcription
Extrait du Journal en français facile du 02/05/2016
Zéphyrin Kouadio :
Un policier devant les juges. C’est toujours en France. Michel Neyret, ancien directeur-adjoint de la police
judiciaire à Lyon, doit expliquer à la justice ses relations avec ses indicateurs, celles ou ceux qui donnent des
indications, des informations, aux policiers.
Adrien Delgrange :
Michel Neyret est accusé de corruption, trafic de stupéfiants, de drogue, ou encore d’association de
malfaiteurs. Son procès s’est ouvert ce matin devant le tribunal correctionnel de Paris. Il comparaît libre, il
n’est pas emprisonné à l’heure actuelle. Ce procès est une affaire suivie de très près par l’institution policière
car Michel Neyret était présenté comme l’un des meilleurs flics de France. Alors, comment s’est-il retrouvé sur
le banc des accusés ? Au palais de justice de Paris pour RFI, Franck Alexandre.
Franck Alexandre :
Costume sombre, cheveux mi-longs, teint hâlé, il veut porter beau, Michel Neyret, mais l’ex-policier de choc
de la PJ lyonnaise va pourtant vite perdre de sa superbe. Le tribunal le presse de questions sur la gestion de
ses fameux indics, les frères Bénichou notamment, bien impliqués dans le milieu lyonnais. Malheureusement,
pour Michel Neyret, son indic Gilles Bénichou n’est pas présent à l’audience, il a déserté le procès. Alors, l’expolicier se retrouve bien seul sur le gril.
« Dans ma carrière, j’ai eu trois quatre indics, pas plus », explique Michel Neyret, qui a toujours privilégié le
renseignement humain pour réaliser de belles affaires. Mais l’ancien de l’antigang ajoute qu’ « un indic, c’est
une gestion complexe qui prend du temps, il faut leur apporter quelque chose ».
La question est de savoir où on place le curseur entre l’intérêt policier et l’entorse à la loi. Michel Neyret, qui a
fourni de nombreuses informations sensibles à la pègre lyonnaise a alors bien du mal à défendre sa gestion
très personnelle des indics. « À l’époque, je pensais maîtriser les choses, plaide-t-il, j’ai peut-être été débordé
par la situation ». « On a du mal à croire que vous vous êtes fait berner », insiste le président. « Je n’ai pas
fait preuve de professionnalisme », répond penaud le policier déchu.
Au palais de justice, Franck Alexandre, RFI.
Extrait du Journal en français facile du 02/05/2016
Rédactrice : Delphine Ripaud