La poste principale de Poitiers

Transcription

La poste principale de Poitiers
11
h
Centre Presse
Jeudi 26 janvier 2012
la vienne en mémoire
La poste principale de Poitiers
Le 2 février prochain, les récents travaux d’aménagement du hall de “ la grande poste ” de Poitiers seront
inaugurés. L’occasion de revenir sur l’histoire de ce bâtiment.
A
son de l’ancien conseiller du roi,
Charles Ireland. La première
pierre de ce nouveau couvent
est posée le 16 juillet 1676. Les
prières se succèdent à cet endroit pendant plus d’un siècle.
Puis la révolution passe par là :
les sœurs sont expulsées le
1er octobre 1792.
Le tribunal révolutionnaire
s’installe dans ces murs : c’est la
maison de justice du peuple. Le
tribunal siège dans le chœur de
la chapelle des sœurs. Le lieu est
assez vite transformé en une
prison pour 122 détenus : en peu
de temps ils se retrouvent…
400 ! Le Premier Empire ne rétablit pas le couvent : au contraire,
un décret impérial du 9 avril 1811
sonne définitivement le glas de
la religion en faisant murer les
arcades et grillager les fenêtres.
La prison recevra par la suite
des célébrités dont le fameux
Une grande partie du personnel administratif et itinérant des
Postes et Télégraphes, au n° 4 de la rue du Chaudron-d’Or, dans le
courant de l’année 1908, avec sans doute MM. Pujol, Borelli, Bonnin, Cocquard et Forget, noms cités dans l’incendie de 1911.
uparavant, la poste centrale de la ville se trouvait située rue du Chaudron-d’Or, comme en témoigne
le document joint. Un violent incendie détruisit ces locaux, le
25 juillet 1911 : le projet de construction de nouveaux bâtiments
était cependant bien antérieur
car les lieux étaient devenus
bien trop petits et inconfortables.
Après études et recherches,
c’est le terrain d’un ancien couvent qui est choisi. C’est celui de
l’ordre de la Visitation, dans la
rue du même nom (ancienne rue
du Poirier et future rue ArthurRanc). Cet ordre religieux, créé
par saint François de Salles, a
été fondé le 15 juin 1633, rue des
Arènes, par la sœur de l’évêque
de Poitiers. Quelques années
plus tard, la supérieure de la
fondation achète la grande mai-
Le dernier cliché de la prison de la Visitation sur une carte postale
double, éditée au début du XXe siècle.
La poste n’occupa pas les locaux tout de suite : après la
déclaration de la Grande Guerre, ceux-ci furent utilisés comme
hôpital temporaire. Les travaux ne furent terminés qu’en 1919.
général Berton, mis aux fers en
ces lieux, avant d’être guillotiné
sur la place du Pilori, aux cris de
« Vive la liberté ». La création
de la prison de la Pierre-Levée,
au tout début du XXe siècle,
sonne à son tour le glas de celleci : l’ancien couvent de la Visitation est démoli en 1904. Une
partie importante de l’ancien
couvent est détruite pour la
construction du nouvel édifice.
Il retrouve alors, en quelque
sorte, ses lettres de noblesse…
Gérard Simmat
L’entrée du bâtiment principal à trois époques différentes : au moment de la construction en 1911, à la fin des murs extérieurs et des sculptures en 1913 et au début des
années 1950.