Compte-rendu de la réunion du 18 juin2011

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Compte-rendu de la réunion du 18 juin2011
CENTRAIDER est soutenu par la Région
Centre et l’Etat
«LES MANIFESTATIONS POPULAIRES ET LE CLIMAT
D’INSECURITE
EN AFRIQUE ET AU MOYEN-ORIENT »
Causes et conséquences sur notre action de solidarité internationale
Tours- Centre de vie du Sanitas- Samedi 18 juin 2011
COMPTE-RENDU
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Centraider – 59 bis faubourg Chartrain, 41100 Vendôme
Tél. : 02 54 80 23 09 – Email : [email protected]
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PROPOS INTRODUCTIFS
Gabriel MOUSSANANG, administrateur en charge de la commission Afrique de
Centraider et président de l’association ADIBE1.
Depuis la fin de l’année 2010, des soulèvements populaires spontanées ou nés par
mimétisme, appelés communément « le printemps arabe », ne cessent de s’amplifier tant
en intensité qu’en nombre de pays touchés : Tunisie, Egypte, Libye, Bahreïn, Yémen,
Syrie, Algérie, Maroc, Burkina Faso… sans oublier l’extraordinaire imbroglio politico-tragicomique ivoirien, avec toutes leurs conséquences à plusieurs points de vue : politique,
économique, social et humanitaire.
Coïncidence ou pas, toutes ces manifestations populaires incontrôlables se
produisent dans des pays où les régimes politiques en place sont vieillissants et/ou
dictatoriaux, indéboulonnables par le jeu d’alternance démocratique classique.
En témoignent : l’accession au pouvoir du tunisien Ben Ali en novembre 1987 après
« une révolution de velours » renversant Bouguiba, le père fondateur de la République; il
dut s’enfuir sous la pression de la rue le 14 janvier 2011 ; l’égyptien Hosni Moubarak au
pouvoir de 1975 à 1981 comme Vice-Président, puis Président depuis le 14 nov. 1981 à la
disparition tragique de Anouar el- Sadate ; la rue a eu raison de lui le 11 février 2011.
D’autres dirigeants contestés par la rue résistent encore parce qu’ils ont l’armée avec eux,
mais pour combien de temps ? Ali Abdullah Saleh, du Yémen, au pouvoir depuis 1978 ;
Bachar El-Assad le syrien, venu au pouvoir à la mort de son père en juillet 2000 ; plus près
du Tchad, le Colonel Mouammar Kadhafi arrivé au pouvoir par un coup d’Etat le 1er
septembre 1969 en Libye, une coalition militaire internationale à tort ou à raison sillonne
le ciel libyen pour chasser ce dictateur du pouvoir ; ou encore le Burkinabé Blaise
Compaoré qui a accédé au pouvoir le « jeudi noir » 15 octobre 1987 grâce à un coup d’Etat
militaire où son prédécesseur Thomas Sankara a été tué !
De ces mouvements extraordinaires de la rue, il y a fort à parier que leurs origines
proviennent de la soif de liberté et de démocratisation, du besoin de travailler et d’en
vivre, de l’aspiration à la justice sociale, la volonté de mettre fin aux privilèges et à la
corruption rampante et galopante érigée en système formel dans la plupart des pays du
Sud en général, besoin de reconnaissance des diplômes, etc. Et pour illustrer ce dernier
exemple, en janvier de cette année, lors d’une mission humanitaire d’ADIBE au sud du
Tchad, dans la région de Doba, une délégation composée de trois jeunes gens est venue
me demander de l’aide au nom de « l’Association de jeunes diplômés chômeurs » de ce
département où pourtant le pétrole tchadien est exploité ! Ce type de chômage est un vrai
scandale pour tous ces pays dont les jeunes devraient pourtant constituer des forces vives !
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ADIBE : Amis du dispensaire de Békamnan au Tchad
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Mais, sur ce même terreau de la misère et du manque de libertés politiques, ou
pour des raisons politico-religieuses, au Yémen comme dans la Corne de l’Afrique et au
Sahel, il se développe de plus en plus un commerce lucratif ou politique ou les deux à la
fois : des actes de piraterie, des prises d’otages et en particulier des occidentaux, rendant
de plus en plus difficiles les déplacements des occidentaux en zone sahélienne : le
Darfour, le Mali, le Burkina Faso, la Mauritanie, le Niger, et dans une moindre mesure la
Côte d’Ivoire et le Sénégal !
Selon des spécialistes, « ce mouvement terroriste aujourd’hui implanté au Sahel, a
été formé par des Algériens provenant des groupes islamiques armées (GIA). Le GIA est une
organisation radicale et violente qui se réclame de l’islamisme intégriste, dont la
constitution a commencé en 1992 et dont le but est de renverser le gouvernement en
place ».
Très fortement réprimé par l’armée algérienne, il subsiste dans des zones
marginales comme les montagnes du Nord algérien mais a connu un repli vers le sud des
espaces Sahariens. En abordant les zones sahariennes, la nature du mouvement a changé ;
son caractère national a laissé place à une envergure internationale :
- Les recrutements se font dans plusieurs pays (en Mauritanie, au Mali, au Tchad…) ;
- La base, à l’origine algérienne, s’élargit ;
- Les cibles sont devenues internationales, et particulièrement occidentales (notamment
françaises).
Le mouvement peut être divisé en deux groupes :
- Un groupe à l’Ouest plus crapuleux ;
- Un groupe à l’Est plus idéologique, plus radical, moins accessible à la négociation. Il est
responsable de l’enlèvement et de la mort de Michel Germaneau. Ce groupe a d’ailleurs
fait allégeance à Al Qaida.
Par ailleurs, le rattachement du Groupe Salafiste pour la Prédication et le Combat
(GSPC) à la mouvance Al Qaida avec la création d’Al Qaida au Maghreb Islamique (AQMI) a
sensiblement renforcé la menace terroriste dans la région sahélo-saharienne. Outre les
attaques contre les forces armées (jusqu’à présent essentiellement en Mauritanie mais
également au Mali) et les attentats-suicides, le mode d’action privilégié de ce groupe se
caractérise depuis la fin de l’année 2008 par des enlèvements et assassinats
d’Occidentaux.
Donc, l’enlèvement le 16 septembre 2010 de cinq de nos compatriotes à Arlit
(Niger), l’attentat contre l’ambassade de France à Bamako (Mali) le 5 janvier 2011 et la
mort le 8 janvier 2011 de deux de nos compatriotes, enlevés à Niamey (Niger) le 7 janvier,
témoignent du niveau particulièrement élevé de la menace terroriste au Sahel.
Et le Ministère des affaires étrangères et européennes (MAEE), face aux menaces
terroristes, déconseille aux Français de se rendre dans certains pays ou dans certaines
régions du Sahel, en délimitant notamment des « zones rouges et des zones oranges.
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Et nous, acteurs de coopération décentralisée et de
solidarité internationale, devons-nous dépasser ces zones rouges ou rester en deçà ?
Quelles alternatives pour que notre action de développement et de solidarité avec les pays
du Sud, singulièrement avec les pays du Sahel, se poursuive ?
Pour analyser toutes ces situations et répondre aux différentes questions, la
Commission Afrique de CENTRAIDER que j’ai l’honneur de présider, a invité des hommes et
des femmes de terrain pour nous accompagner toute la journée.
Je veux remercier d’abord, M. le Premier Ministre, Fidel Moungar qui a bien voulu
annuler son voyage au Tchad pour participer à notre débat – nous apprécions hautement
cette marque de considération accordée à la Commission Afrique-, ensuite Sarah de
Rekeneire, chargée de mission Sénégal et programmes concertés de Cités Unies France,
Pascal Meyer, Direction de la Coopération Internationale du Conseil régional du Centre qui
nous porte toujours dans son cœur, puis Carole Eckert de l’association France Volontaires,
Michel Ossant, du jumelage Rivière - Ouéguédo au Burkina Faso, Issouf Elli Moussami, de
l’association « La Saharienne », et Georges Rondeau du CID-MAHT et de la Cimade 37.
Et comment ne pas remercier chacun de vous qui êtes là, ce matin, répondant ainsi
à notre appel de ce 18 juin 2011, pour faire le succès de ce débat actuel et tant attendu ?
Et, je laisse le meilleur pour la fin, je tiens à exprimer toute ma gratitude à Lucie
Lonqueu qui, dès son arrivée à CENTRAIDER le 18 avril dernier a pris le taureau par les
cornes pour finir par l’immobiliser définitivement aujourd’hui ! Car, c’est elle, avec le
soutien actif de Stéphanie Chapuis, directrice de CENTRAIDER, qui a noué et nourri tous
les contacts jusqu’à la maturité de cette journée ! Alors Stéphanie, et Lucie, bravo et
grand merci !
INTERVENTIONS
Fidel Moungar, ancien Premier ministre du Tchad
Historique / Analyse des manifestations populaires en Afrique et au Moyen Orient
1) Les fais historiques des années 1980/1990
Fidel Moungar précise qu’il a annulé son voyage au Tchad pour être avec nous
aujourd’hui et se dit très heureux d’être là.
En Europe
Nous assistons à l’effondrement du bloc de l’est européen. Ainsi, les politiques d’aide
au développement sont réorientées et désormais soucieuses de la promotion de la bonne
gouvernance et des droits humains.
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Du côté de l’Afrique
C’est la période des Conférences Nationales Souveraines (CNS). Les nations sont en
quête de démocratie. Tout d’abord, Mobutu du Zaïre ouvre le bal avec la toute première
CNS (qui s’est étalée sur une année et demie, soit du deuxième semestre de 1990 à 1992).
Elle avait réuni les délégués représentant toutes les couches de la population, toutes les
régions et la diaspora du Zaïre (Congo-Kinshasa). L’objectif était d’analyser ensemble et en
toute liberté la situation politique du pays et de trouver des solutions idoines. Mais
finalement, la conférence a été suspendue et le régime en place a refusé d’appliquer les
résolutions qui devaient en émaner. Cet élan de démocratie aboutit finalement à une
guerre civile. Ensuite, le Congo-Brazzaville s’engage à son tour dans des débats houleux
qui déboucheront sur la guerre civile. En 1992, après le Bénin, le Tchad se livre au même
exercice.
On s’aperçoit que les intentions ne sont pas toujours bonnes et les résultats non
plus. La concertation doit être nécessaire et les solutions, issues des citoyens. Ce rappel
montre que des actes pleins d’espérance ne conduisent pas toujours à l’émancipation des
peuples africains.
2) Le printemps arabo-africain
Tunisie
Le printemps tunisien est né d’un mouvement populaire. Une organisation s’est mise
en place pour faire fuir le dictateur Zine El Abidine Ben Ali, grâce aux moyens modernes de
communication et notamment « Facebook1 ». Ce printemps a littéralement bouleversé les
citoyens issus de ce mouvement populaire et pour le moment, aucun leader ne se détache.
Les leaders naîtront de cette expérience et pourront peut-être agir à l’avenir dans
l’intérêt de la Nation et dans le sens des aspirations profondes des Tunisiens !
Egypte
Hosni Moubarack est au pouvoir depuis 30 ans. Il est arrivé au pouvoir par un coup
d’Etat après avoir fait assassiner la personne qui gouvernait avant lui. Aujourd’hui, il subit
la révolte populaire et apparaît vaincu. Les rues du Caire demandent la fin du pouvoir
politique et économique des gouvernants. A 82 ans, Moubarak est chassé du pouvoir par
l’intifada égyptienne au grand dam des avis complaisants de Paris et de Washington. Suite
à cette chute du pouvoir, quelles sanctions sont possibles ? Souvent, des sanctions sont
prises mais non appliquées. On peut s’étonner de la réaction des USA, longtemps fidèles
alliés du régime égyptien.
Syrie
Place stratégique importante pour régler le conflit israélo-palestinien. Le peuple a
envie de changements et espère toujours voir ces changements. Cependant, les moyens de
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www.facebook.fr
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pression des Etats-Unis sont limités sur un pays qui ne reçoit pas
d’aide financière de leur part. Ainsi le conflit se poursuit
actuellement. Mais la question de l’après se pose également.
Libye
Intervention de la France auprès des populations en danger. D’un point de vue africain,
et selon Fidel Moungar, c’est Mouammar Kadhafi qui a le plus fait pour sa population, sur le
plan sanitaire et social. Les risques actuels : déstabilisation de la sous région et risque de
développement des mouvements terroristes. Les puissances occidentales qui interviennent,
et notamment la France, font preuve d’un aventurisme excessif dans cette crise.
L’intervention de ces puissances mondiales crée plus de problèmes qu’elle n’en résout. La
prochaine étape sera probablement la bataille au corps à corps. Le Conseil de Sécurité des
Nations-Unies abordera la situation libyenne dans quelques jours. Quant au
positionnement de la Libye, les tensions y sont plus fortes qu’en Afrique Noire et c’est
d’ailleurs l’espoir d’un printemps pour l’Afrique noire.
Voici les dernières informations suite au Conseil de Sécurité de l’ONU du 28 juillet 2011
concernant la Libye (que nous avons jugé utiles d’ajouter après coup à ce compte-rendu):
« L'ONU appelle les parties à un cessez-le-feu et à trouver une solution politique :
« Comme nous l'avons signifié à plusieurs reprises, un cessez-le-feu doublé d'arrangements
transitionnels qui répondent aux aspirations du peuple libyen constituent la seule solution
à la crise en Libye », a dit jeudi 28 juillet 2011 B. Lynn Pascoe devant le Conseil de
sécurité. »
3) Les rébellions en Afrique noire
Guinée
La situation se stabilise.
Côte d’Ivoire
Le pouvoir a fermé les yeux à Laurent Gbagbo. Il s’agit d’un pays riche, de nombreuses
multinationales y sont implantées. Fidel Moungar a participé récemment à un débat « pro
Gbagbo » à Alençon. Pour lui, il faut arrêter ce type de débats et penser plutôt à la
constitution des Etats-Unis d’Afrique. Du côté d’Alassane Ouattara, selon lui, il y a une
trop forte implication de la communauté internationale et de la France en particulier. On
sent le besoin d’être protégé en tant que président. Pour ces raisons, Fidel Moungar reste
sur sa faim et se pose la question si Ouattara est « un bon président » ? Ouattara, sous
prétexte de faire changer les choses, condamne la politique de l’ONU et l’intervention
excessive de la France.
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Tchad
Fidel Moungar n’a jamais fait aboutir sa candidature aux élections présidentielles au
Tchad, car, successivement il a été tout d’abord éliminé dès le départ pour la fausse raison
qu’il serait français, donc n’avait pas le droit de se présenter à ces élections, puis aux
dernières élections d’avril 2011, pour raison de « filiation » : pour le pouvoir en place, les
parents de F. Moungar ne seraient pas tchadiens, ce qui est aussi faux que la première
allégation. Comment aurait-il pu être élu Premier Ministre par la Conférence Nationale
Souveraine en 1993, s’il n’était pas tchadien, de père et de mère, et malgré sa bonne
intégration dans la société française ? Il n’y a jamais eu d’élections (avec toutes les
portées démocratiques qu’elles impliquent) au Tchad. La tricherie a toujours existé et est
toujours cautionnée par l’Union Européenne. La promotion du tribalisme est toujours
menée par le dictateur, ce qui a conduit à la division des gens et des ethnies.
Le Tchad reste cependant un pays où il fait bon vivre, les tchadiens sont
multiethniques, ce sont des gens très ouverts. Le printemps est pressenti au Tchad pour
arrêter la division Nord-Sud.
4) Perspectives
Les sociétés civiles internationales doivent prendre leur destin en main. Les
révolutions sont coûteuses en vie humaine.
Est-ce que les révolutions populaires vont continuer dans le bon sens ? Quels risques
pour la coopération ? La principale crainte est que la révolution doit éclore d’Hommes de
pouvoir, d’Hommes intègres. Nous sommes contents que ces changements aient lieu, nous
nous en félicitons, ils ont été seulement organisés par les peuples. Comment faire pour que
ces pays ne retombent pas dans le cahot ?
Sarah De Reickeneire, chargée de mission Sénégal et
programmes concertés
Au vue de l’actualité, apport de préconisations liées à la sécurité dans les pays
africains et au Moyen-Orient
Cités Unies France (CUF) est la fédération des collectivités françaises engagées à
l'international et regroupe un réseau de 3000 collectivités.
L’activité de CUF consiste à animer des réseaux, mais aussi à accompagner et
mettre en place certains projets. CUF est aussi membre fondateur de CGLU (Cités et
Gouvernements Locaux Unis). Le Sahel est la zone de l’Afrique où il y a le plus de
coopération.
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Contexte : Ce qui se passe actuellement en zone sahélienne a directement un lien
avec le printemps arabe. La sécurité en zone sahélienne se pose suite à ces évènements
décrits précédemment et sur l’évolution d’AQMI (Al Qaïda au Maghreb Islamique) dans
cette zone. Comment le MAEE1 réagit ? Comment les associations de solidarité
internationale réagissent et continuent à coopérer ?
1) Situation au Maghreb / Sahel et Makrech
Manifestations populaires actuelles en Afrique
« Réveil du Monde Arabe » universalité et multiplicité
Ces manifestations populaires émanent de la jeunesse populaire et des mouvements
de jeunesse structurés qui s’appuient sur des réseaux sociaux.
L’exemple tunisien fut l’espoir pour tous les autres pays. Aujourd’hui, nous assistons à un
enlisement et notamment l’expérience libyenne qui illustre l’enlisement et les interactions
géographiques avec le Sahel.
Les principales raisons de ces soulèvements
* Mot d’ordre : dignité
On sent émaner la soif de justice et de démocratie dans ces soulèvements.
* Situation économique et sociale
La situation économique et sociale des jeunes ne cesse de s’aggraver puisque nous sommes
dans un système de transition démographique. La population africaine, et en particulier les
jeunes, connaissent le chômage de masse, les jeunes sont sans espoir. De plus, le prix des
denrées alimentaires, qui représente une grosse part des dépenses des ménages, flambe
actuellement dans cette zone.
* Transition démographique
Dans les pays de cette zone sahélienne, la transition démographique est à peine entamée.
* Ouverture réseaux sociaux Internet
Le développement des réseaux sociaux sur Internet a permis de lancer ces soulèvements et
d’unir le peuple dans les révoltes.
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Ministère des affaires étrangères et europénnes
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Les interactions régionales
* Burkina Faso : Un étudiant est décédé de ses blessures suite aux manifestations
populaires. Le campus universitaire a été fermé à la suite de cet évènement. Un
soulèvement militaire s’en est suivi à Ouagadougou. Commerçants et juristes se sont réunis
eux aussi et ont rejoint le mouvement de départ constitué par les étudiants et les
militaires. Depuis deux mois, le couvre feu n’est pas débloqué et les manifestations
s’intensifient. La population a peur qu’une modification de la constitution (Art.37) soit
faite par le Président Blaise Compaoré. On sent le « ras-le-bol » de la population et les
tensions électorales sont pressenties.
* La Côte d’Ivoire représente un espoir de démocratie pour le peuple après tout ce qui
s’est passé.
* Sénégal : Des manifestations dans la banlieue de Dakar ont déjà eu lieu. De nombreux
mouvements de revendications émanent de la société civile, à un an des élections.
Ce sont les mêmes facteurs économiques qui ont conduit aux révolutions arabes: absence
de perspectives pour les jeunes, chômage de masse, pas encore de transition
démographique, des prix alimentaires qui flambent, et une ouverture sur le reste de
l'Afrique via le réseau Internet, même faible.
Quels enjeux pour ces
mouvements d’indignation?
pays
dans
lesquels
émergent
tous
ces
Au Niger, depuis un an et le départ de Mamadou Tanja, la tension présidentielle est passée.
Le printemps démocratique est là : le leader a le soutien de la société civile et les
ministres sont également issus de la société civile.
Vulnérabilité au SAHEL
* « Zone grise »
- Historiquement zone de séparation entre deux champs géopolitiques distincts
géographiquement, le Sahel est cette zone grise située entre le Sahara et l’Afrique Noire.
- Différents centres politiques. Empires ancrés territorialement/frontières mouvantes,
dont chacun découlait de la territorialité de l’autre ce qui entraîne un problème de
gouvernance chronique.
- Caractéristiques du territoire : armement croissant;
réchauffement climatique et ingérences étrangères.
transition
démographique;
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* Montée du terrorisme (AQMI)
Depuis 1998, mouvements affiliés à AQMI : Al Qaïda au Maghreb Islamique.
- AQMI : 250 à 300 combattants répartis en « katibas » - de la Mauritanie au Tchad.
- Les pays du Sahel sont les plus démunis du monde et doivent faire face à d’immenses
défis sur le plan du développement.
- Ils doivent gérer les menaces issues du terrorisme, du mécontentement des tribus et du
trafic en tout genre : armes, cigarettes, drogues - cocaïne du sud vers le nord et haschich
d’ouest en est -, montée en puissance d'un prosélytisme salafiste extrémiste (qui
bouleverse le soufisme traditionnel).
- La présence d’AQMI repose sur des liens économiques, sociaux, familiaux et religieux que
ce groupe a noués avec certaines populations et groupes sociaux. Elle se renforce par sa
maîtrise des routes-clés saharo sahéliennes par lesquelles transitent les différents trafics.
L’infiltration d’AQMI au sein de ces trafics de drogue et l’enlèvement d’occidentaux
alimentent financièrement ce réseau terroriste.
- Spirale descendante dans laquelle l’insécurité a un impact très négatif sur les activités
économiques, notamment le tourisme. Paradoxe: un moyen de lutter contre la
radicalisation, dans des pays où la population est majoritairement jeune et dans lesquels
le chômage est important, est de privilégier le développement économique. Les jeunes
sont tentés de rejoindre ces mouvements terroristes puisqu’ils sont souvent au chômage.
De plus en plus de personnes rejoignent ainsi des mouvements tels que AQMI.
- Du Niger au nord Mali, le circuit financier est très important car les armes de Lybie
circulent via le nord du Sahara (en plus des enlèvements et des circuits de la drogue). On
peut distinguer trois types d’acteurs : Business, Politico-énergétique et « Mafias »
* Réponse multidimensionnelle, globale et concertée : la situation d'insécurité de la
région est elle-même complexe, interactions entre facteurs sous-jacents, sources directes
de menaces, et des facteurs facilitateurs et/ou intensificateurs. Les évènements
conjoncturels et structurels sont difficiles à différencier actuellement.
* Relativisation du prosélytisme: le Sahel a toujours été traversé par ces mouvements.
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2) Conséquences pour la coopération
Carte du Ministère des affaires étrangères et européennes (MAEE) au 18/06/2011. Les
zones oranges sont déconseillées et les zones rouge fortement déconseillées.
Source : http://www.diplomatie.gouv.fr/fr/conseils-aux-voyageurs (dossier Sahel)
Le Sahel est une zone où la coopération décentralisée est très développée par la France.
La carte du Sahel établie par le centre de crise du MAEE se traduit par :
- Le rapatriement des volontaires (VIA, VIE, VSI1) au Mali et au Niger;
- L’annulation de missions au Sud; retard dans la mise en œuvre des projets; etc.
Il s’agit donc de trouver des alternatives pour continuer à travailler.
Problématique : Comment changer le paradigme des actions puisque d’un côté le
partenaire dit « venez » et de l’autre, le MAEE2 dit « non » ? Comment se positionner dans
ce jeu actuel en tant que responsable politique des dirigeants associatifs qui envoie des
personnes en mission ? Comment continuer à accompagner les partenaires malgré le
contexte sécuritaire complexe ? En tant qu’acteurs au Nord, c’est aussi à nous
d’accompagner le partenaire dans ces changements. Le mode de coopération est à
adapter, à inventer.
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Dispositifs de volontariats : VIE (volontariat international des entreprises), VIA (volontariat international
associatif) et VSI (volontariat de solidarité internationale).
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Positionnement de CUF
« En réponse aux demandes de ses adhérents, Cités Unies France met en place
progressivement des outils à disposition des collectivités qui souhaitent poursuivre leurs
coopérations :
-
Des sessions de formations organisées avec des professionnels de terrain pour
informer et sensibiliser les élus, agents territoriaux et responsables associatifs sur
la gestion des risques ;
-
Des moyens de communication pour pallier les déplacements, tels que les systèmes
de visioconférence ;
-
Des documents d’information sur mesure (liens pratiques, renseignements
juridiques, etc.) ;
-
Une capitalisation des pratiques des ONG qui agissent depuis plusieurs années dans
des zones difficiles comme le Darfour, l’Afghanistan ou le Pakistan. »
Source : Communiqué de presse : « Coopération décentralisée et sécurité au Sahel :
Comment maintenir les liens ? »
Démarche préconisée
1) Tout d’abord évaluer les risques : pourcentage de chance, impact (par rapport à la
collectivité) ;
2) Mettre en place des liens depuis la France via les moyens de communication
existants : skype, téléconférence, Internet et téléphone ;
3) Plaidoyer pour une facilitation de l’obtention des visas afin de favoriser la venue
des partenaires ici. Le MAEE tient ce discours : « faites venir vos partenaires ! »
Mais c’est le ministère de l’Intérieur qui délivre les visas (différent de la politique du
MAEE).
Par ailleurs, on peut aussi imaginer des réunions dans des pays tiers et des
déplacements en convois sécurisés. En conclusion, des solutions alternatives restent à
trouver, notamment dans des régions où l’électricité est rare.
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Pascal Meyer, directeur du service de la coopération
internationale au Conseil régional du Centre
Les accords de coopération décentralisée en région
La Région Centre a établi 9 accords de coopération dans le monde dont 3 en Europe. La
Mauritanie et le Mali avec lesquels elle entretient des relations étroites comptent parmi
les pays les plus pauvres du monde.
Face aux conditions d’insécurité, et depuis la fin 2010, la France développe une politique
spécifique de soutien aux trois Etats les plus gravement touchés (Niger, Mali, Mauritanie) :
« le plan Sahel » (soutien aux armées nationales, coopération civile dans les secteurs de la
justice et des douanes, aide bilatérale au développement…).
Les ressortissants français semblent plus particulièrement visés que les autres nationalités
pour différentes raisons :
-
intérêt économique fort ;
présence historique sur le terrain ;
intervention en Libye.
Il est à noter que la criminalité organisée (liée au trafic de drogue notamment) constitue
un facteur supplémentaire d’instabilité.
La situation qui prévaut actuellement dans la zone sahélienne est d’une grande
complexité : terrorisme d’inspiration religieuse, sous-traitance avec des bandes armées,
criminalité organisée, territoire très vaste et difficilement maîtrisable … Qui plus est, les
équilibres sont fragiles dans cette zone de « fracture civilisationnelle » et l’hypothèse de
la résurgence d’un conflit entre « peuples du Sud » et « peuples de Nord » n’est pas à
exclure totalement (d’où, peut être, la très grande prudence des autorités maliennes
durant cette période troublée).
Les révolutions populaires, et après ?
En dehors des éléments structurels faisant référence au processus de transition
démographique, on peut identifier au moins 4 facteurs déclenchants :
-
la préexistence d’un mouvement syndical fortement ancré (ex : en Tunisie et en
Egypte),
le rôle important et trop souvent sous estimé d’Al Jazzera,
le rejet du népotisme, du « dynastisme »,
le rejet de la corruption.
On peut à cet égard noter :
-
que ce mouvement d’espoir et de liberté ne bénéficie pas d’un puissant relais
européen,
que se pose naturellement la question d’un éventuel post-islamisme.
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Que penser de l’avenir de ces mouvements ?
-
le retour à des régimes forts n’est pas à exclure,
un désenchantement face à l’incapacité des nouveaux régimes issus de ces
mouvements à répondre aux revendications économiques et sociales,
assisterons-nous à une réforme des mouvements religieux (modernisation, modèle
turc…) ?
Quelles conséquences pour la coopération internationale ?
Les conditions de sécurité sont aujourd’hui à prendre très au sérieux. La première
conséquence pour ce qui concerne nos actions de coopération décentralisée avec le Mali et
la Mauritanie s’est traduite par le retrait des volontaires de solidarité internationale
chargés d’accompagner la mise en œuvre et le suivi de nos programmes. Cette situation
nous conduit à réviser nos modes d’intervention et à nous appuyer désormais plus
largement sur les compétences et les ressources humaines locales.
L’insécurité régnante ne doit pas être un motif de désengagement des collectivités
françaises intervenant dans la zone sahélienne. A cet égard, l’exécutif de la Région Centre
a exprimé clairement son souhait de poursuivre et de renforcer ses liens de coopération
durant cette période troublée. Au niveau de la direction de la coopération internationale
de la Région, les agents essaient de travailler différemment. Il s’avère nécessaire que les
collectivités puissent échanger sur la question de l’évolution de leurs pratiques au sein des
différents réseaux auxquels elles appartiennent : l’ARF (Association des Régions de
France), CUF, Centraider... Les liens de coopération sont à réinventer.
A l’heure où le tourisme est en phase de devenir l’une des premières activités génératrices
de ressources, le classement, par le MAEE, d’une grande partie du Mali en zone rouge n’est
pas sans conséquences graves pour l’économie de ce pays (en particulier dans la région de
Mopti qui compte sur son territoire une grande partie des sites visités : mosquée de
Djenné, pays Dogon, delta intérieur du Niger). L’activité touristique y est aujourd’hui dans
une situation catastrophique (et également toute la chaîne liée aux métiers du tourisme).
Echanges avec la salle
Retour sur la Lybie
Georges Rondeau, Président de la Cimade 37 : « Nous n’avons rien à faire en Lybie car nous
n’avons pas connaissance des peuples lybiens. Les mouvements terroristes existent au
Sahel depuis plus de 20 ans et cela ne va pas s’arrêter demain ».
Déplacements en zone sahélienne
Pascal Meyer, Région Centre : « Il est donc très important de préparer les gens
mentalement à toutes ces situations avant qu’ils ne se rendent sur place. Il faut mesurer
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les risques et s’organiser en fonction de ceux-ci. Le travail de préparation au départ des
jeunes par France Volontaires est d’ailleurs à souligner (préparation interculturelle,
adaptation au contexte politique).
4 questions à l’ex premier ministre tchadien : M. Fidel Moungar.
*Etes-vous laïc ?
Fidel Moungar : « Je suis pour un état laïc, décentralisé et transparent ».
*Tribalisme ; fédéralisme : Pensez-vous que ces problèmes existent toujours et est-ce une
menace pour le Tchad ?
Fidel Moungar : « La France en fait un peu trop, la relation n’est pas très bonne avec le
Conseil de Sécurité des Nations-Unies»…. Au Tchad, il y a des parties politiques qui prônent
le fédéralisme. Cependant, la notion de nation tchadienne doit transcender les ethnies et
le régionalisme, au-delà des différences culturelles et linguistiques locales
*Comment avoir accepté d’avoir été le premier ministre d’un dictateur ?
Fidel Moungar : « Lorsque je suis arrivé au pouvoir, le pays était dans une phase de
transition. Idriss Déby prétendait apporter la liberté lors de son arrivée au pouvoir en
décembre 1990. On ne peut pas être ministre de l’éducation avec rien ; à ce titre, j’avais
demandé à avoir les moyens nécessaires de mon action quand j’avais occupé initialement
ce poste. Le Président Idriss Déby a une gestion du pouvoir qui est très violente. Un
démocrate de parole n’est pas un démocrate d’exercice. Puis, élu ensuite par la
Conférence Nationale Souveraine au poste de Premier Ministre, les mesures que j’avais
prises allaient à l’encontre de la politique du Président ».
*Comment sont les relations entre la république Centrafricaine et le Tchad ?
Fidel Moungar : «Elles sont tendues. »
Discussion autour de la Chine sur la place internationale et les échanges avec le
Sud
De plus en plus d’Africains étudient en Chine. Les Chinois sont présents partout et
apprennent le français. Les Chinois sont à la conquête du foncier, avec plus d’un million
d’hectares sur l’Afrique que ce soit en location ou en achat. Présomption de ressources en
énergies et matières premières. La criminalisation est un fléau en développement. Sur la
scène internationale, les Chinois mettent en place un jeu d’acteurs avec de forts intérêts
géopolitiques et un opportunisme économique très marqué. Les Chinois sont employés
partout dans le monde, dans des entreprises créées par la Chine, la Chine vide son sac de
chômeurs partout. Quels moyens techniques pour faire reculer la misère ? Difficile de
mettre cela en adéquation avec la population locale (qui a une logique de conservatisme),
il faudrait envisager de changer cette manière de voir les choses. Il faudrait faire rentrer
une technologie adaptée aux techniques locales (permettant une meilleure production),
mais cela paraît difficile, donc on emploie des Chinois qui sont prêts à tout (solution de
facilité) !
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SUITE DES INTERVENTIONS
Carole Eckert, chargée de mission « sécurité, gestion et
prévention des risques »
« France Volontaires » est né suite à l’affaire de l’arche de Zoé (qui s’est
déroulée en 2007). L’association est née sur le socle de l’AFVP (Association Française
des Volontaires du Progrès).
Présentation de l’association : Voir power-point ci-joint.
Situation au Sahel
Géographiquement, la zone sahélienne correspond à la superficie de l’Europe. Le nord
Mali fait une fois et demie la France avec un million d’habitants.
Suite à l’assassinat de Michel Germaneau en Mauritanie en 2010, France Volontaires a
mis en place certaines mesures de sécurité en direction des volontaires. Dès septembre, un
volontaire a été retiré au nord de Mopti (à Djana). Ce fut quelque peu difficile avec les
partenaires, au Nord comme au Sud car ils ne voyaient pas le danger.
Mesures de sécurité
Les déplacements ont été limités suite à l’attentat à Bamako. Deux jeunes français ont été
tués par AQMI à cette occasion. Dans les procédures d’enlèvements, AQMI utilise des soustraitants. Il est souvent très compliqué d’identifier les réels auteurs de ces enlèvements.
France Volontaires a eu l’occasion de rencontrer les autorités sur place, au Mali et au
Niger. Au Mali, le discours officiel était « Partez, vous n’avez rien à faire ici ». Au Niger, la
communauté française était choquée et traumatisée. Des psychologues ont été envoyés de
Paris pour proposer une cellule psychologique au lycée français de Niamey puisqu’il est
interdit aux Français de sortir de Niamey. Une semaine après le décès de deux jeunes
volontaires (en 2010), il reste un volontaire de la Guilde et deux volontaires de France
Volontaires.
De retour en France en avril 2010, Carole Eckert assiste au groupe pays Niger de Cités
Unies France et l’ambassadeur du Niger en France demandait aux partenaires français
de « ne pas nous laisser ».
Comment palier cette absence ?
* Mise en place de moyens de communication. Le seul problème est qu’il n’y a pas
d’électricité là où certaines associations locales sont implantées.
* Faire venir les partenaires du Sud. Seulement, il est difficile de les faire venir du fait que
les visas soient délivrés par le ministère de l’intérieur et non le MAEE1.
1
MAEE : Ministère des affaires étrangères et européennes
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Le retrait des volontaires
Le 2 février 2011, Michèle Alliot-Marie, alors Ministre des affaires étrangères,
adresse une lettre aux associations de volontariat, aux ambassades et aux entreprises qui
envoient des volontaires et demande le rapatriement des volontaires VIA/VIE1. Chaque
structure a demandé une réunion d’explication et de concertation en mars à travers le
CLONG Volontariat2. Mais personne n’a bougé, pas de changement sur leur position du côté
du Ministère. Suite à cette réunion, les structures d’envoi de volontaires ont demandé à
rencontrer M. Juppé, nouveau Ministre des affaires étrangères, afin de négocier le retrait
de cette règle vis-à-vis des européens et plus précisément des français.
Deux mois avant de préparer le retour des VSI3, France Volontaires a entamé une
discussion avec les partenaires pour la continuité du projet :
-
Certains volontaires ont décidé de rester sur place ;
D’autres sont rentrés ;
D’autres ont signé un contrat de travail de droit local.
Au Mali, trois salariés locaux ont été licenciés. Il est donc important de voir les
financements possibles pour employer des autochtones.
France volontaires s’est positionnée en tant qu’employeur. Le Ministère utilise la
responsabilité en tant qu’employeur pour demander ce retrait des volontaires. En Syrie, 10
volontaires sont encore présents. Dans le cadre du renforcement de la coopération avec
ces trois pays : Niger, Mali et Mauritanie, un programme européen de développement
économique et pour la paix a été mis en place avec un budget de 2 millions de francs CFA.
M. Mayat, nouveau Ministre des affaires étrangères au Mali, arrivé en mars dernier,
est à la fois ex-directeur du service de renseignements au Mali et essaie de reprendre les
choses en main. La lettre du Ministère était finalement faite pour dire au Mali de lutter
pleinement contre le terrorisme, et qu’il ne suffisait pas de prendre les armes uniquement
mais aussi de mettre en place un plan de développement au nord Mali.
France Volontaires a rencontré M. Pierre Camatte, ex-otage qui a raconté son
enlèvement. Cependant, il ne s’est pas exprimé sur ses conditions de détention car c’est
toujours très difficile de s’exprimer sur ce sujet.
1
VIA : Volontariat international en administration/ VIE : Volontariat international en entreprise.
2
CLONG : Comité de liaison des ONG de volontariat (www.clong-volontariat.org)
3
VSI : Volontariat de solidarité internationale
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Michel Ossant, Comité de Jumelage Rivière (Indre-et-Loire) Ouéguédo (Burkina Faso)
Le printemps de la rébellion
Le printemps a débuté avec la mort d’un jeune étudiant. Parallèlement, un
mouvement de force ainsi que des incendies de bâtiments publics ont annoncé la rébellion
du peuple. Le gouvernement a réagi tout de suite en fermant les écoles, notamment à
Tenkodogo. La gendarmerie a fermé également et tous les documents du service
administratif ont brûlé. Les religieux et les parents d’élèves ont organisé une milice pour
surveiller les écoles et les bâtiments publics. Le gouverneur a été félicité pour le calme
dans son village. Les réunions de rue (discussions entre citoyens) ont eu lieu à la place des
manifestations. De plus, les avocats se sont mis en grève car le pouvoir de justice est
bafoué puisque des prisonniers ont été libérés.
A Bobo-Dioulasso, l’école militaire est en révolution, toujours avec les armes en l’air.
Huit personnes ont trouvé la mort depuis le début des manifestations. Depuis un mois, il
n’y a plus de couvre-feu. A Koudougou, la colère est toujours là avec la mort du jeune
Justin, mort en février dans les locaux de la police de cette localité. Malgré tous ces
évènements, la vie reprend petit à petit.
Problématiques locales
- Avec les cartes d’identité : le pays a fait des cartes d’identité semblables aux nôtres,
et elles sont devenues payantes.
- Frontières : la route menant à la frontière de la Côte d’Ivoire est fermée. Pour se
rendre en Côte d’Ivoire, les Burkinabés sont contraints de passer par le Togo.
La lenteur administrative continue
La délégation de Ouéguédo est venue pour rencontrer la communauté de communes
du chinonais. Le maire est venu il y a deux mois, ce fut l’occasion pour échanger
longuement sur la situation à Ouéguédo et les accords de coopération.
En fonction des moyens, nous faisons ce que nous pouvons. Les démarches passent
par le ministère, les ambassades. Mise en place d’un système financier fiable afin d’éviter
des transactions camouflées. Le transfert d’argent s’effectue de compte à compte : un ici
et un là-bas (trésor public) pour plus de transparence.
Faire venir les partenaires du Sud
Il faut prévenir l’ambassade au moins deux mois avant la date prévue de la
manifestation. Le consulat, en fonction du nombre de personnes, va leur donner un
numéro.
D’après les Burkinabés, face à la situation actuelle « on n’a pas le droit d’avoir peur ».
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Issouf Elli Moussami- Association « La Saharienne » et « Les
Toubous du Sahara ».
Présentation
« Les Toubous du Sahara » est une association créée en 1999 pour scolariser les
enfants nomades à l’aide de « tentes-écoles ». L’école se déplace avec les nomades euxmêmes. Ce concept est adapté au mode de vie des populations locales. Les premiers
élèves sont maintenant au lycée, puisque l’association existe depuis 10 ans.
« La Saharienne » est une association de tourisme équitable. Elle est
complémentaire à l’association des « Toubous du Sahara ». Sa spécificité est qu’elle agit
dans un contexte en manque de stabilité et permet ainsi l’entretien d’une relative paix. La
zone où cette association intervient contient de nombreuses ressources naturelles
(pétrole, uranium). Personne ne profite des retombées économiques de ces ressources là.
Du côté des Touaregs, cette situation crée des tensions. Les Chinois sont arrivés dans cette
région du désert et ont voulu s’emparer de l’exploitation de l’uranium. Conséquences : les
Touaregs se sont armés massivement pour chasser les Chinois. Les grandes étendues du
désert sont difficiles d’accès. Il s’agit d’un lieu où la population est laissée-pour-compte.
Très peu d’associations œuvrent pour les Toubous. Le taux de scolarisation est de 2.5%. Le
mode de vie n’est pas tout à fait traditionnel.
Cette zone a toujours était considérée comme une zone rouge par le MAEE. Actuellement
cette zone est plus rouge que d’habitude. « La Saharienne » et « les Toubous du Sahara »
sont donc les seules associations à travailler là-bas. L’idée étant que les Toubous travaillent
directement avec l’Education nationale (sans l’association), la situation actuelle ne change
pas vraiment le fonctionnement du partenariat. L’association a donc une mission
d’accompagnement et de formation. Dans la zone, il existe un lieu où le pétrole est
exploité en grande partie par les Chinois, tous ceux qui ne sont pas Chinois ne sont pas les
bienvenus. Les Français et les Toubous sont expulsés de ce lieu. Le coup d’Etat du Niger a
conduit le pays à une démocratie exemplaire.
Comment coopérer dans un contexte de crise ?
Définition de « coopérer » selon Issouf Elli Moussami : nom commun, capacité à
collaborer, réciprocité, tissage de liens d’amitié, de fraternité. Contexte de crise : Peut-on
parler de crise quand le peuple se soulève pour se libérer ? L’indignation est-elle à l’origine
d’un contexte de crise ? Le peuple crée des conditions de lutte, de démocratie mais on ne
peut pas parler de crise. Pourquoi coopérer, quelles sont les motivations de tous ?
Comment faire pour poursuivre la coopération ? Utilisation des moyens de
communication modernes, nous continuons à travailler ensemble et à créer des liens.
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Georges Rondeau – La Cimade d’Indre et Loire
Formalités pour l’obtention de visas
Voici quelques règles à connaître pour obtenir ces visas d’entrée en France. Plusieurs types
de visas existent :
Personnalités officielles : Pas de problème pour obtenir les visas. Elles peuvent
même venir avec leur famille.
Les visas longs séjour peuvent être obtenus pour mariage, stage en entreprise et
formation.
Les visas à multiples entrées sont réservés aux commerçants, techniciens en soins
spécialisés (voilà pourquoi les personnes restent ici).
Les visas à courte durée.
Les étudiants : possibilité d’obtenir un visa pour 6 mois.
Congrès, séminaire, formation épisodique en fonction des garanties bancaires dans
les pays d’origine et d’accueil, situation familiale et sanitaire à prouver. Il faut
produire une série de documents.
Pour l’obtention de passeport biométrique, il est important de fournir des garanties
bancaires, notre identité à nous (partenaire) et notre adresse précise (personnelle, à
nous) ; lettre d’invitation, d’hébergement. Fournir également la preuve en cas
d’impossibilité d’accueillir la personne, fournir les raisons pour lesquelles on ne pourrait
pas la recevoir.
Problèmes rencontrés : le formulaire est à remplir très précisément malgré des termes
compliqués qui ne veulent rien dire. Si le dossier est mal rempli, il ira directement à la
poubelle.
Pour les personnes mariées suivant les rites religieux et français, il est souvent nécessaire
de faire traduire l’acte de mariage en document civil pour faire reconnaître les mariages.
Ce document est à faire traduire à l’ambassade afin qu’il soit reconnu par la France.
Ensuite, il faudra faire parvenir une copie légalisée au consulat.
Certains points sont incompréhensibles pour les gens sur place : par exemple, en cas de
date de naissance non connue, prouver la filiation.
Echanges avec la salle
Assurances
Même si vous avez souscrit à une assurance professionnelle, et que vous partez dans
un pays déclaré en zone rouge par le MAEE, vous n’êtes plus couverts. Désengagement de
l’assurance (qui va dans le sens des préconisations de l’Etat). Il est donc important
d’examiner les contrats d’assurance à la loupe. Il est très important d’avoir l’attestation
d’assurance en permanence sur vous. Il existe également des assurances « risques
majeurs ».
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CONCLUSIONS
Fidel Moungar
Fidel Moungar souligne l’effort de citoyenneté et s’adresse aux associations en leur
demandant de continuer à travailler ensemble pour le développement de la coopération
citoyenne et pour l’avenir de l’humanité. Continuez cette coopération, les Européens
viendront chez nous en Afrique et les africains viendront chez nous en Europe.
Gabriel Moussanang
Dans le contexte actuel, la solidarité des gens du Nord en faveur des populations du
Sud, en particulier en Afrique, est plus que nécessaire. Le mot d’ordre peut se résumer
ainsi : continuons notre action de solidarité internationale tout en en nous entourant des
précautions nécessaires et en nous adaptant au contexte local et aux moyens de
communication diversifiés disponibles. Seuls les résultats en faveur de nos partenaires du
Sud compteront. Bon courage à nous tous !
Pour aller plus loin sur la thématique
-
Retrouvez en pièces jointes les documents de présentation sous format powerpoint.
-
« Coopération décentralisée et coopération au Sahel » - Synthèse de la conférence
débat du 13 octobre organisée par CUF.
-
http://www.cites-unies-france.org , pôle Afrique
-
http://www.france-volontaires.org/
-
Site du MAEE, dossier Sahel : http://www.diplomatie.gouv.fr/fr/conseils-auxvoyageurs_909/fiches-reflexes_12464/faire_12465/sahel_20568/index.html
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ANNEXES
Liste des intervenants
INTERVENANTS
MOUNGAR Fidel
DE REKENEIRE
Sarah
SAMEDI 18 JUIN A TOURS
Ancien premier du Tchad
[email protected]
[email protected]
9 rue Christiani
75018 Paris
01 53 41 81 81
MEYER Pascal
CUF
Conseil régional du
Centre
[email protected]
9 rue Saint-Pierre Lentin
45041 ORLEANS Cedex 1
02 38 70 32 66
ECKERT Carole
France Volontaires
[email protected]
6 rue Truillot
OSSANT Michel
ELLI MOUSSAMI
Issouf
C.J Rivière Ouéguédo
[email protected]
14 rue des Lavandières
La Saharienne
[email protected]
39 rue de verdun
37300 JOUE LES TOURS
06 13 58 66 90
RONDEAU Georges
MOUSSANANG
Gabriel
Cimade 37
[email protected]
5 rue de la Bazoche
37000 TOURS
06 64 84 48 21
ADIBE/Centraider
[email protected]
9 rue Maurice Bedel
37000 TOURS
06 67 46 28 80
BP220 - 94203 IVRY SUR SEINE 01 53 14 20 55
37500 RIVIERE
02 47 93 18 81
Liste des participants
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NOM
STRUCTURE
MAIL
ADRESSE 1
BIYAK AUDEGUY Danièle
BLANCHARD Xavier
BOLZON Marie-Claude
BERRY FASO TOURAINE
[email protected]
La Perrière 8 route de Bruxières d'Aillac
36230 LYS-ST-GEORGES
DONI DONI
[email protected]
La Pépinière
37460 NOUAN LES FONTAINES
Réseau Afrique 37 / les Amis de Nafadji
[email protected]
c/o CID-MAHT Place G.Pailhou
37000 TOURS
BORDERON Jean-Claude
ADRESSE 2
[email protected]
CAILLY Anne-Marie
Lycée Jean Monet
[email protected]
45 rue Gitonnière
373006 JOUE-LES-TOURS
DEMUSSY Gérard
Pirogue 2000
[email protected]
32 rue de Varennes
45660 SAINT JEAN DE BLANC
DESTRUEL Paul
Amis de Méssaména
[email protected]
2 chemin de la birotte
37320 ESVRES
DJONGKAMLA Dewa
ADIBE
[email protected]
9 rue Maurice Bedel
37000 TOURS
GRUER Martin
DONI DONI
[email protected]
52 rue de la promenade
36180 PELLEVOISIN
GUELTON Béatrice
Massanga Mali
[email protected]
20 rue du Change
45190 BEAUGENCY
GOSSELIN Didier
GREF
[email protected]
10 Allée de la Garenne
37600 FERRIERE-SUR-BEAULIEU
4 rue de la bourie rouge
45000 ORLEANS
JOUVET E
[email protected]
LEZIER Jean-Claude
AGIR abcd
[email protected]
Marie-Laure
GAOUI
[email protected]
MARQUET Jean-Claude
Touraine Berry Patrimoine
[email protected]
16 place Richemont
37550 ST AVERTIN
MENANTEAU Maryse
Amis de Nafadji
[email protected]
24 rue de vaugourdon
37250 VEIGNE
MILLO Chantal
Cercle des Amis de Fana
[email protected]
2 bis rue de la gare
37150 CHISSEAUX
MILLO Michelle
Cercle des Amis de Fana
MOREAU Bernard
Peuples Solidaires 41
[email protected]
2 avenue des Noëls
41350 VINEUIL
MOUSSANANG Sylvie
ADIBE
[email protected]
9 rue Maurice Bedel
37000 TOURS
MURIHANO Patrick
TOUS ENSEMBLE 37
[email protected]
9 rue Agnès Sorel
37300 JOUE-LES-TOURS
ROCHOUX Michel
[email protected]
TORCHET Bernard
Peuples Solidaires 41
[email protected]
38 rue Auguste Michel
41350 ST GERVAIS LA FORET
TREVETIN Jocelyne
Jumelage Chargé Marké Coungo
[email protected]
La Girardière
37530 CHARGE
VACHER Jean-René
Africamitié
[email protected]
11 rue Bvd Richard Wagner
37000 TOURS
VIVET Lucette
Baobab Aide aux enfants Burkina Faso
[email protected]
Maison pour Tous-Place des droits de l'homme
37300 JOUE LES TOURS
Enkadia Sini
[email protected]
79, route de la Chappe
ST-ETIENNE-DE-CHIGNY
AIDES TA
[email protected]
6 Avenue de la Tranchée
37100 TOURS
BAISSIN Christine
23
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