Conférence Agricole départementale
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Conférence Agricole départementale
Conférence Agricole départementale Lundi 12 septembre 2016 à 13h30 Centre Mondial de la Paix à Verdun DOSSIER DE PRESSE Depuis plusieurs années, l’agriculture connaît en France et en Meuse des crises dont le caractère structurel et conjoncturel a touché l’ensemble de ses filières et de ses productions. Le rythme de ces difficultés, les efforts et les sacrifices consentis pour les surmonter ne permettent plus à de très nombreuses exploitations meusiennes de faire face cette année à une baisse exceptionnelle des rendements liés à une météorologie calamiteuse. Cette crise agricole touche l’ensemble de l’amont et de l’aval de nos territoires et de nos filières et aura des conséquences sur plusieurs années pour l’agriculture, les agriculteurs et l’ensemble de la ruralité. Cette dramatique situation est encore plus prononcée dans notre département situé en zone intermédiaire, ou nos exploitations sont en système polyculture/élevage. En effet, cela fait plus de deux ans que l’élevage souffre, que la situation financière est déficitaire, et la moisson attendue pour combler une partie de ce déficit ne fera en réalité que le creuser un peu plus. Cette crise fragilise sur le plan humain les hommes et les femmes de l’agriculture et provoque une détresse à un niveau jusqu’ici inconnu. Lors de cette conférence organisée à l’initiative du Conseil Départemental de la Meuse, de la région Grand Est et de la Chambre Départementale d’Agriculture, tous les acteurs qui concourent à l’organisation et au développement de l’agriculture en Meuse seront présents. Un état des lieux de la crise et un diagnostic sur ses impacts sera présenté. Les mesures d’accompagnement à court et moyen terme seront abordées. La mobilisation de chacun des acteurs dans leur capacité juridique et politique à agir sera demandée. 1 Déroulé de la conférence : Introduction Claude LEONARD, Président du Conseil Départemental et Philippe MANGIN VicePrésident de la Région Grand Est en charge de la ruralité et de l’agriculture 1ère séquence : Rappel du contexte et présentation de l’historique de la situation économique agricole meusienne Impact sur la ferme Meuse de la conjoncture 2016 par Bruno BOSCHIERO chargé d’études économiques à la chambre d’Agriculture de la Meuse Impacts et conséquences sur les exploitations meusiennes par les Centres de gestion CERFRANCE ADHEO/ AS CEFIGAM par Louis KUTSCHRUITER Directeur relation client à CerFrance Adhéo 2ème séquence Table ronde n°1 « OPA » et Leviers Cette table ronde permettra aux organisations agricoles de présenter les actions mises en place à court terme pour répondre à la crise et les éléments de réflexion sur les évolutions structurelles à mener. Union Laitière de la Meuse EMC2 : EMC2 Elevage : VIVESCIA : CERFRANCE ADHEO : AS CEFIGAM : Crédit Agricole : Chambre d’Agriculture : MSA : : Denis GEORGE Président Christian JAUNEL. Vice-Président Olivier PERGENT. Administrateur Sylvain HINSCHBERGER. Administrateur Fabrice PIQUET. Vice-Président Marie Claude GUICHARD. Présidente Claude VIVENOT. Président Nicolas PEROTIN. Vice-Président Philippe MENESSON. Président 3ème séquence : Table ronde « Syndicale » et prospective Cette table ronde permettra aux représentants syndicaux de présenter leurs propositions et demandes d’accompagnement pour répondre à court terme à la crise et dans un second temps leurs propositions de plus long terme pour accompagner l’agriculture dans ses évolutions structurelles. Fédération Départementale des Syndicats d’Exploitants Agricoles: Céline Maginot. Présidente Coordination Rurale : Philippe THOMAS. Président Confédération paysanne : Antoine LAMARLE. Porte-Parole Jeune Agriculteurs : Pierre DABIT. Président 4ème séquence : Plateau de synthèse et perspectives Les Présidents invitants à cette conférence, ainsi que M le Préfet seront invités à faire part de leur analyse sur cette crise et les actions mises en œuvre. Conclusion Jean Luc PELLETIER. Président de la Chambre d’Agriculture de la Meuse 2 Chiffres clés - état des lieux L’ensemble du département de la Meuse est profondément touché par la situation de crise agricole sans précédent, toutes filières et tous systèmes de production confondus. L’activité agricole et agroalimentaire, représente 15% de l’emploi du département. C’est donc par répercussion l’ensemble de l’économie meusienne qui est concernée. La perte de valeur est estimée à ce jour à -97 millions d’euros par rapport à l’année 2015. Elle vient s’ajouter à trois années de baisse consécutives. La situation est plus dégradée que durant la dernière crise de 2009. A cela, vient s’ajouter l’effet de la réforme de la Politique Agricole Commune, qui dans notre région intermédiaire, amène une perte des compensations de 13 millions d’euros (-14%), sur la période 2014-2020. Cette baisse, qui fait suite à une perte de même ampleur sur la période 2006-2014, n’est pas compensée par les mesures du 2ème pilier et fragilise encore un peu plus les systèmes de polyculture élevage, pourtant connus pour être des systèmes résilients compte tenu de la complémentarité des productions. Ainsi, le revenu agricole par unité de travailleurs, passe de 33 630€/UTH en 2010 à 13 720€/UTH (soit à peine le SMIC) en 2015. L’estimation 2016 porte ce chiffre à -20 860€/UTH… 3 Cette situation met à mal la trésorerie de l’ensemble des exploitations meusiennes, celle-ci étant déjà difficile pour plus de la moitié d’entre elles. Elle fragilise fortement les exploitations dont la dynamique d’investissement (évolution d’exploitation, jeunes agriculteurs) est forte, et met en péril les exploitations déjà fragilisées par les baisses de prix antérieures, ou les situations climatiques particulières des années passées sur certains secteurs. Certaines ne s’en relèveront pas. 4 Pistes de réflexion Face à cela, au-delà des actions d’accompagnement mises en œuvre par les organisations agricoles, il est impératif qu’un plan d’aide national soit décidé, afin de donner la capacité à l’ensemble des agriculteurs touchés par cette crise de passer ce cap. Ce plan national doit prendre en compte des mesures d’urgence pour faire face au besoin de trésorerie à court terme, telles que la prise en charge d’intérêts permettant une année blanche (annuités, cotisations sociales, …), et l’accélération des paiements des aides PAC. Des dispositifs d’accompagnement humain devront aussi être mis en place pour faire face à la détresse provoquée par cette crise sans précédent. Enfin, il est nécessaire de réfléchir d’urgence à une nouvelle politique agricole et alimentaire, permettant d’allier compétitivité et durabilité pour notre agriculture départementale, régionale et nationale. Les fondamentaux de la Politique Agricole Commune doivent être revus en tirant les enseignements de la dérégulation des marchés et de la prédominance des aléas climatiques. Des mesures fortes doivent être prises pour redonner à l’agriculture la place qui est la sienne sur la scène mondiale. Ces enjeux nécessitent que l’ensemble des dirigeants politiques de notre pays se mobilisent car d’une part, l’agriculture ne saura pas toute seule faire face à ces crises d’ampleur jusqu’ici inconnue et d’autre part, les évolutions structurelles nécessaires pour lui redonner la compétitivité, la durabilité et la résilience qui doivent être la sienne, doivent être portées par tous. 5