Note sur le travail des enfants en Afrique

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Note sur le travail des enfants en Afrique
Note sur le travail des enfants en Afrique
L'Afrique est le continent le plus touché par le travail des enfants, avec 41 % d'enfants de 5 à 14 ans
au travail, soit 80 millions. C'est le pourcentage le plus élevé au monde. L'Afrique accumule un retard
énorme au niveau de son développement. Si rien n'est fait ce chiffre devrait atteindre les 100
millions en 2015 !
De nombreuses raisons explique ce phénomène :
La pauvreté, "raison majeure et omniprésente" qui limite beaucoup les possibilités économiques
et professionnelles dans les zones rurales et pousse les familles à recourir à tous les moyens
d'accroître leurs maigres revenus.
Un accès à l'éducation insuffisant car les enfants sont arrachés plus fréquemment à la protection
de leur famille parce qu'ils cherchent à s'instruire.
Ignorance, de la part des enfants et de leurs familles, des risques encourus.
La migration des adultes des villages vers les bidonvilles expose les enfants à de plus grands
risques.
Une forte demande des employeurs qui veulent une main d'oeuvre bon marché et soumise,
particulièrement dans le secteur informel.
La porosité des frontières.
Le désir des jeunes eux-mêmes qui veulent voyager et explorer.
Un engagement politique, une législation et des mécanismes judiciaires insuffisants face au trafic
des enfants.
Le sida est un autre facteur aggravant dont il faut tenir compte dans de nombreux pays d'Afrique.
Vu le grand nombre de chefs de familles morts du sida, les familles s'enfoncent de plus en plus dans
la pauvreté et les responsabilités sont de plus en plus lourdes pour les survivants, particulièrement
les enfants.
C'est le Nigeria qui arrive en tête. C'est le pays le plus peuplé du continent africain. Selon l'Unicef, il
compterait 12 millions d'enfants au travail. En Afrique du Sud, 400 000 enfants pauvres, non
scolarisés issus des "township" (bidonvilles), seraient au travail (source : Réseau contre le travail des
enfants). En Égypte les chiffres varient entre ½ millions (chiffres officiels) et 2 millions d'enfants
travailleurs (selon des études locales).
En Afrique, les enfants travaillent d'abord pour nourrir leur famille :
travaux agricoles
cuisine
corvées d'eau
travail domestique (concerne 37% des fillettes africaines)
L'exode rural vient accentué le phénomène car pour beaucoup partir en ville est devenu une
nécessité vitale.
C'est ainsi que l'on trouve en ville des centaines de milliers d'enfants cireurs de chaussures, vendeurs
ambulants, placiers dans les parkings (parking boys), chiffonnier (zabaleen) collecte des ordures....
Une tradition africaine bien ancrée consiste à placer les filles et certains garçons comme
domestiques en ville (Les "boys" et les "petites bonnes"). Ce phénomène est bien sûr accentué par la
pauvreté des familles qui voient là un moyen relativement "simple" de faire rentrer de l'argent. Les
enfants se retrouvent alors confrontés à des situations diverses allant des employés de maison
relativement bien traités, aux fillettes durement exploitées et/ou victimes d'abus sexuels.
En Afrique subsaharienne, au Maghreb et en Égypte des millions d'enfants travaillent en tant
qu'apprentis chez les forgerons ou les potiers, dans les ateliers textiles, les tanneries, les fabriques
d'articles de cuir.
Au Maroc, 5 000 à 10 000 enfants de 8 à 14 ans produisent des tapis.
L'agriculture est également une grande pourvoyeuse du travail des enfants :
vergers d'Afrique du Sud
plantations de vanille de Madagascar
champs de jasmin d'Égypte
grandes cultures d'Afrique subsaharienne.
Les enfants sont recrutés sur place mais des trafics existent. C'est ainsi que les enfants sont échangés
à travers le Togo, le Nigeria, la Côte d'Ivoire, le Gabon et le Cameroun.
Selon les conclusions des études, quelque 284.000 enfants travailleraient dans des conditions
dangereuses dans des exploitations de cacaoyers en Afrique occidentale, pour la plupart familiales,
et notamment 200.000 en Côte d'Ivoire.
Le travail dangereux des enfants comprend, entre autres, la pulvérisation d'insecticides et le
débroussaillage à l'aide de machettes. Il semble aussi que la traite de personnes touche de nombreux
enfants, jusqu'à 2.500, employés dans la culture des cacaoyers en Côte d'Ivoire et au Nigeria.
Au Cameroun, en Côte d'Ivoire, au Ghana et au Nigeria, des chercheurs nationaux se sont livrés à
plusieurs études avec l'appui de l'USAID et du ministère américain du travail, de l'industrie
chocolatière, du Programme international sur l'élimination du travail des enfants (IPEC) de
l'Organisation internationale du travail (OIT) et des gouvernements d'Afrique occidentale. Les
chercheurs ont interrogé plus de 4.800 agriculteurs, des travailleurs adultes et adolescents et des
chefs de file des collectivités. La Côte d'Ivoire, le Nigeria, le Cameroun et le Ghana produisent les
deux tiers du cacao mondial, la Côte d'Ivoire étant à elle seule responsable de 40 % de la production
mondiale de cacao. Non seulement ces enfants accomplissent des tâches dangereuses, mais les
chances d'une éducation leur échappent. Ils sont perdants sur tous les plans.
Enfin, on trouve des enfants travailleurs également dans le secteur minier (mines d'or de Côte
d'Ivoire et du Burkina Faso, les mines de chrome du Zimbabwe et les gisements de diamants de la
République Démocratique du Congo (ex Zaïre)). Au Burkina Faso on peut voir des enfants à peine
âgés de 8 ans creuser dans des mines d'or. C'est ainsi qu'ils se retrouvent dans des puits pouvant
atteindre 60 mètres de profondeur où les risques d'éboulements sont omniprésents. Qu'ils soient au
fond des mines où à l'extérieur, ces jeunes enfants travaillent durant des heures à la chaleur et dans
la poussière pour des pépites d'or qui ne font que passer dans leurs mains.