le jeu des QuatrArmes, cadeau de Noël idéal des poilus

Transcription

le jeu des QuatrArmes, cadeau de Noël idéal des poilus
Pas-de-Calais le Département
Les Archives du Pas-de-Calais (Pas-de-Calais le Département) - Archives > Activités culturelles > Chroniques de la Grande Guerre > À l'écoute des témoins
> 1916 > Le 25 décembre 1916 : le jeu des QuatrArmes, cadeau de Noël idéal des poilus - Le 21 février 2017 - 06h16
Les informations contenues dans cette page ne sont valables avec certitude que jusqu'à cette date et heure.
Le 25 décembre 1916 : le jeu des QuatrArmes, cadeau de Noël idéal des poilus
Le 25 décembre 2016
(
http://www.archivespasdecalais.fr/var/satellites/storage/images/mediatheque/archives/images/chroniques-de-la-guerre/a-l-ecoute-des-temoins/1916/16-12-25_quatrarmes/1089384-1-fr
)
Le déclenchement de la guerre a encouragé la création de nombreux jeux et jouets allusifs à la guerre et à la patrie, dont le rôle est
d’expliquer et de justifier le conflit. Les jeux de stratégie et de plateau invitent alors les joueurs à construire une tactique menant à la victoire.
Dans son journal du 25 décembre 1916, Le Lion d’Arras vante ainsi le "jeu des QuatrArmes" comme le meilleur cadeau de Noël à offrir aux
Poilus : Plus amusant que les dames. Plus simple que les échecs () , il serait, selon le journal, appelé à un vif succès et spécialement étudié pour
le front.
Ce jeu de pions à règles simples et à tactique raffinée a été édité par H. Bouquet à Paris en 1915 et a reçu la médaille de vermeil au concours
Lépine 1916. La boîte en carton agrafée, de 30 sur 39 cm (centimètres) , renferme un plateau au format 29 sur 32 cm (centimètres) . Celui-ci oppose
quatre tranchées alliées à quatre tranchées ennemies ; les pions sont des fantassins, des cavaliers, des canons et des avions. Chaque arme a son
déplacement et sa puissance propre. Les règles du jeu sont proposées en français et en anglais ; il se joue à deux et s’accommode de fait du
vocabulaire guerrier.
La lithographie couleur qui illustre le couvercle de la boîte est signée O’Galop, alias Marius Roussillon (1867-1946), peintre et dessinateur
humoristique qui a beaucoup travaillé dans la publicité et qui produira de nombreuses affiches et films d’animation visant à soutenir et à exalter
l’effort de guerre. Elle présente deux des protagonistes majeurs du conflit, le général français Joseph Joffre et l’allemand Friedrich Wilhelm von
Hohenzollern, le Kronprinz, fils aîné du Kaiser et prince héritier de l’empire. Ils sont en train de terminer une partie plutôt mal engagée pour le
second : ce dernier semble désappointé devant la stratégie d’un Français réjoui de lui avoir ravi un grand nombre de pions.
Ce dessin de propagande vante indéniablement le génie de Joffre, un général confiant et souriant, qui, à défaut de gagner des batailles sur le
terrain, se débrouille à merveille au jeu des QuatrArmes, face à un Kronprinz complètement dépassé, dont la silhouette efflanquée est une cible
de choix pour les caricaturistes.
()
Le jeu des QuatrArmes
Le Lion d’Arras est parfaitement sûr de rendre un service de premier ordre à nos soldats du front en leur
recommandant chaudement le jeu des QuatrArmes.
1/2
Pas-de-Calais le Département
Ce jeu nouveau, appelé à un succès vif et durable, s’apprend facilement.
Celui à qui le jeu de dames est familier l’apprend en une partie ; celui qui l’ignore, en trois ou quatre.
Mais combien plus intéressant, fécond en combinaisons, fertile en surprises.
Chaque joueur a ses trois canons, ses deux avions, ses cinq cavaliers et ses dix fantassins. Comme les
échecs, c’est le jeu de la guerre, mais il ne tourne pas comme eux au casse-tête, et il faut déjà que les
partenaires soient de belle force pour qu’une partie dure une demi-heure.
Le jeu entoilé, avec ses pions, étudié spécialement pour le front, tient dans une pochette plate :
l’instruction en français et en anglais l’accompagne. Toutes les marraines voudront l’envoyer à leurs
filleuls. Le Lion d’Arras, qui l’aime avec passion, peut les assurer que nulle étrenne ne travaillera aussi
bien à "chasser le cafard".
()
Le Lion, lundi 25 décembre 1916. Archives départementales du Pas-de-Calais, PF 92/2.
2/2