Bicci di Lorenzo, Bapteme Christ - Musée des Beaux

Transcription

Bicci di Lorenzo, Bapteme Christ - Musée des Beaux
Fiche d’œuvre/
15e siècle
Bicci Di Lorenzo (Florence, 1373 – id., 1452)
Le Baptême du Christ, non daté
Le Baptême du Christ
non daté
Bois
127 x 59 cm
Collection Cacault, acquis en 1810
Inv. : 16
L’œuvre
L'iconographie
Le Christ est debout dans le Jourdain, l'eau jusqu'aux chevilles. Il a les mains croisées et le regard baissé. Jean-Baptiste
laisse couler l'eau entre ses doigts. Deux anges à gauche tiennent le linge. Les poissons dans l'eau rappellent le symbole
christique des premiers chrétiens (Ichtus en grec, signifiant « poisson », correspond aux initiales de « Jésus-Christ, fils de
Dieu Sauveur ») et renvoient à certains épisodes des Évangiles tels que « la pêche miraculeuse ». Les rinceaux de vigne,
ainsi que la croix tenue par Jean-Baptiste ornant les bords du tableau évoquent la Passion du Christ. Le dogme trinitaire
est représenté dans ce tableau : le Christ, le Saint-Esprit figuré par la colombe, et la main symbolisant Dieu.
La présence de Saint François d'Assise
Dans l'iconographie chrétienne, saint François d'Assise est souvent associé au Christ en raison d'un épisode célèbre de
son histoire relatée, entre autre, dans La Légende dorée de Jacques de Voragine (13e siècle). D'après ces écrits, s'étant
retiré pour prier sur le mont Alverne, près d'Assise en Italie, François a une vision. Un séraphin ayant les traits du Christ
lui apparaît. De ses membres jaillissent des faisceaux de lumière qui marquent François aux mêmes endroits que le Christ
sur la croix. C'est pourquoi l'artiste le présente ici agenouillé aux côtés du Christ, recevant les stigmates du séraphin situé
dans le médaillon doré de la partie supérieure du retable. Saint François est l'un des saints les plus vénérés d'Italie et de
toute la chrétienté, de son vivant et après sa canonisation en 1228. Il est très souvent représenté dans les décors religieux
du haut Moyen-âge et de la Renaissance. Sa présence aux côtés du Christ annonce la crucifixion et donc, la mort de ce
dernier.
Une œuvre encore médiévale
Dans un 15e siècle qui voit de grandes nouveautés esthétiques à Florence, cette œuvre témoigne de la persistance de
certains « archaïsmes » : fond d'or symbolisant le divin, personnages nimbés, représentation de Dieu à travers une main,
traitement hiératique des corps, absence de perspective avec un paysage stylisé sans souci d'échelle avec les
personnages et une vue assez frontale du Jourdain où le mouvement de l'eau est suggéré par des hachures.
Ces archaïsmes correspondent à un univers mental encore médiéval où la peinture est là non pas pour représenter d'une
façon « réaliste » mais pour signifier de manière symbolique.
Avant le 14e siècle, on parle de cécité du Moyen-âge pour le paysage. La méfiance du christianisme à l'égard du monde
sensible explique sans doute que les éléments naturels ne soient présents que dans un rôle symbolique, ou pour aider les
croyant à mieux situer le lieu où se déroule une scène.
Musée des beaux-arts de Nantes / Service des Publics
L’artiste
Peintre et sculpteur florentin, Bicci di Lorenzo est membre d’une famille de peintres actifs de 1370 à 1452 dans la ville de
Florence, berceau de l'art de la Renaissance.
L'artiste exécute de nombreuses commandes laïques et religieuses, pour des familles de notables ainsi que des peintures,
des fresques et des décorations pour des chapelles, comme celles de Santa Lucia dei Bardi, de San Marco et de la Trinità.
En 1424, il fait partie de la confrérie des peintres de Florence, où il dirige un atelier important, comprenant plusieurs
membres de sa famille. Sa manière de peindre fut marquée par Agnolo Gaddi et Gentile Fabriano.
Musée des beaux-arts de Nantes / Service des Publics