Cueco ou la nature des choses

Transcription

Cueco ou la nature des choses
Ville de Limoges
l’exposition
Cueco
ou la nature des choses
Du 4 juillet au 28 septembre 2008
A la galerie des Hospices
Tous les jours sauf le lundi
de 10h00 à 19H00
Entrée : 1€
« J’ai envie de faire des dessins pour les non-voyants que je réaliserais
à l’aveugle –en cachant d’une feuille le dessin que je tracerais- et je ne
regarderais jamais le résultat. Ces dessins seraient exposés pour des
aveugles qui ne les verraient pas non plus. J’aurais ainsi fait une
exposition radicalement conceptuelle qui mettrait à égalité
celui qui dessine sans regarder et celui qui regarde sans voir.
L’artiste aveuglé et l’aveugle « voyant » seraient à égalité. »
Henri Cueco
« Cueco ou la nature des choses » à la galerie des hospices à Limoges
Sommaire
« Cueco ou la nature des choses »
page 1
Henri Cueco
page 2
Les œuvres présentées
page 4
La scénographie de l’exposition
page 5
Fiche technique
page 6
« Cueco ou la nature des choses » à la galerie des hospices à Limoges
« Cueco ou la nature des choses »
« La nature est à l’intérieur » Cézanne
La Ville de Limoges présente, du 4 juillet au 28 septembre 2008 à la
galerie des Hospices, l’exposition « Cueco ou la nature des choses » qui
donne à voir trois séries de « paysages » de l’artiste. Grâce au choix des œuvres
proposées, en étroite collaboration avec Hubert de Blomac et Evelyne Arthaud,
commissaires de l’exposition, le public peut entrer dans cet exercice du regard si
particulier de Cueco et dans sa manière de le faire partager.
Le parcours de l’exposition souligne les allers retours récurrents de
l’artiste tout au long du développement de l’œuvre, du paysage à l’atelier,
de l’extérieur à l’intérieur, du réel à l’imaginaire, comme l’exercice d’une
pensée, s’obligeant à peindre le motif puis s’efforçant à l’abstraire, à fixer sur la toile
ce qui est par nature insaisissable. Henri Cueco immobilise ce qui se dérobe,
transpose cette fragile et éphémère sensation pour construire un art radicalement
critique, ouvrant le chemin d’une peinture contemporaine qui s’affranchit de la
simple représentation, non par son sujet ou sa technique mais dans sa manière même
d’en penser son rapport au monde.
Le thème permanent du travail de Cueco est le rapport de l’homme
à la nature. L’artiste est particulièrement préoccupé par le rôle social de l’artiste et
par la réalisation d’une peinture qui ne se satisfait pas de n’être que la déclinaison de
la peinture elle-même. Parallèlement, c’est un artiste complet qui a également réalisé
des décors de théâtre, des lithographies et des livres d’artistes. Ecrivain, il a
également écrit des livres, articles théoriques et essais.
L’exposition « Cueco ou la nature des choses » met en regard trois
séries d’œuvres :
*des grandes peintures sur toile et des grands dessins sur papier de
Paysages : grands feux, chemins de l’atelier, des années 1980-1988.
*des petites peintures sur toile : dite la « petite peinture », paysages sur le motif
sur forme de fragments (2000) jusqu’aux séquences de « Ciels » de la toute dernière
période (2007-2008).
*des textes choisis parmi les livres écrits par Cueco sur cet exercice de
déconstruction/ construction, caractérisant le regard du peintre depuis « Le journal
d’une pomme de terre » de 1988-1991 au « 120 paysages que je ne peindrai jamais »,
de 2005.
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« Cueco ou la nature des choses » à la galerie des hospices à Limoges
Henri Cueco
Henri Cueco est né à Uzerche (Corrèze) en 1929. Il vit et travaille en région
parisienne et en Corrèze. Le thème permanent, récurrent de son travail est le
rapport de l’homme à la nature. Contrairement à de nombreux artistes de sa
génération, il est préoccupé du rôle social de l’artiste et par la réalisation d’une
peinture qui ne satisfait pas de n’être que la déclinaison de la peinture elle-même.
Personnalité marquante de la Nouvelle Figuration ou Figuration
Critique, Cueco participa activement au salon de la Jeune Peinture, à la coopérative
des Malassis, dont il fut membre fondateur en 1969.
Réflexion sur l’image, l’itinéraire de Cueco est fait de ruptures
apparentes. Les cassures du temps idéologiques, psychologiques, génèrent les
cycles de son travail. Se succèdent de 1965 à 1975, Les Jeux d’adultes et Les
Hommes rouges ; de 1972 à 1976, Les Chiens et Les Claustras ; de 1977 à 1987,
les Herbes / Paysages dessinés marquent un retour au motif ; de 1987 à 1990,
Sols d’Afrique, série inspirée non pas par un récit de voyage (« je hais le
folklore »), mais par des livres sur l’Afrique dont les photos l’émeuvent. En 1993, il
publie son journal d’atelier ou Journal d’une pomme de terre. A l’occasion
de cette parution, la galerie Louis Carré & Cie présente 150 petits portraits de
pomme de terre, œuvres réalisées parallèlement à l’écriture de son journal.
Collectionneur dans l’âme ou âme de collectionneur –« l’humanité
se divise en deux catégories : les jeteurs et les gardeurs. C’est de
famille »-, Cueco supporte mal qu’on jette, qu’on détruise. Si bien qu’en plus des
trésors arrachés aux décharges ou chinés, il vit parmi tous les objets dont il
refuse de se défaire : cailloux, noyaux et queues de cerises, noyaux de pêches, de
prunes, noisettes, amandes, bouts et entaillures de crayons, papiers froissés,
élastiques de bureau, ficelles etc. Dès 1986, il peint les objets qu’il accumule
sur des petits formats tout en déclarant : « J’ai voulu prendre un risque
avec la banalité et parfois c’est elle qui a gagné ». Il dresse l’inventaire de sa
collection dans son livre Le Collectionneur de collections, paru en 1995 aux Editions
du Seuil.
L’approche plastique de Cueco est avant tout tournée vers les
conditions de l’avènement de l’image. La logique de cette démarche conduit
l’artiste à travailler à partir d’œuvres de la période classique. Depuis 1994, Cueco
décortique en plasticien la construction des scènes sur lesquelles se
représente et s’organise le désordre du monde. En observateur attentif, il
relate de manière impitoyable ce qu’il voit, ce qu’il fait et ce qu’il ressent en
s’appuyant sur les œuvres de Nicolas Poussin et de Philippe de
Champaigne. Ces Variations présentées au Centre d’art contemporain de Meymac
en 1997 portent principalement sur quatre œuvres : L’Enlèvement des Sabines de
Nicolas Poussin, Ex-Voto, Le Christ mort et le Cardinal de Richelieu de Philippe de
Champaigne.
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« Cueco ou la nature des choses » à la galerie des hospices à Limoges
Durant l’été 2000, l’artiste s’installe avec son matériel de peintre dans les
prés au Pouget, et peint le ciel et les nuages, les couchés de soleil, les arbres,
les haies et les clôtures par beau et mauvais temps. Une série de 155
tableaux illustre la campagne de Corrèze racontée dans un ouvrage intitulé La
petite peinture, reproduction exacte, en couleurs, des pages de son carnet d’artiste,
publié aux Editions Cercle d’art en 2001.
Cueco apporte son concours à l’association Pays-Paysage dont il fut un
des fondateurs en 1979. Cette association est riche d’une collection de près de 700
livres d’artistes axés principalement sur les thèmes de l’enfance et du paysage. Esprit
doué d’un grand sens de l’humour, il publie aussi de nombreux textes : L’arène
de l’art, essai écrit avec Pierre Gaudibert en 1988, critique virulente d’un
minimalisme académique et d’un art conceptuel devenus trop officiels, à son goût, en
France ; Journal d’atelier, 1988-1991 ou le Journal d’une pomme de terre,
paru à l’Ensb-a, 1993 ; Comment grossir sans se priver, publié aux Editions
Franck Bordas en 1997 ; Le Volcan, Paris, Editions Balland, 1998 ; Discours
inaugural du centre national de la faute d’orthographe et du lapsus, La
Louvière, Editions Le Daily-Bul, 1998 ; Le Troubadour à plumes, Brive-laGaillarde, Editions François Janaud, 1999 ; L’inventaire des queues de cerises,
Paris, Editions du Seuil, 2000 ; Dessine-moi un Bouton, Paris, Editions du Seuil,
2000 ; Dialogue avec mon jardinier, Paris, Editions du Seuil, 2000 ; plusieurs
ouvrages accompagnent les expositions personnelles, ainsi La petite peinture
parue au Cercle d’art en 2001 ou Narcisse Navré publié en 2003 aux Editions du
Seuil.
Enfin, Henri Cueco est un homme de radio : il participe régulièrement
aux émissions radiophoniques Les Décraqués et Les Papous dans la tête de Bertrand
Jérôme et Françoise Treussard sur France Culture dont les Editions Gallimard
publient en 2004, l’anthologie.
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« Cueco ou la nature des choses » à la galerie des hospices à Limoges
Les œuvres présentées
Trois séries d’œuvres composent l’exposition : les grands paysages
peints ou dessinés, les petites peintures sur toile et une série de textes de
l’artiste.
Peintures et dessins
*7 rouleaux de paysages sur papier libre, mine de plomb et acrylique :
Forêt blanche, 219 x 295 cm
Le Chemin de l’atelier, 220 x 220 cm
Neige, 219 x 231 cm
Le Grand Pré, 219 x 379 cm
Série Feux de Pré, 3 tableaux (365 x 219 cm - 760 x 220 cm - 825 x 198 cm)
*9 dessins encadrés sous verre
Série Ronces et Rosiers
Série La Sécheresse de l’été, 2003, mine de plomb sur papier, 104 x 74 cm
*5 acryliques sur toile encadrées
Série La Sécheresse de l’été (2004, 130 x 163 cm)
*3 acryliques sur toile
Série Ciels (2 tableaux)
Série Petite Peinture (1 tableau -2007, 200 x 200 cm)
*21 acryliques sur toile
Série Ciels (2006-2007), tableaux encadrés et assemblée par 6 éléments, 54 x 68 cm.
*40 acryliques sur toile
Série « Petite Peinture » (environ 19 x 27 cm chaque)
« La petite peinture doit s’effectuer confortablement au soleil s’il ne fait pas trop chaud, à
l’ombre pour se rafraîchir. On recherchera comme les chats les espaces moitié ombre, moitié
soleil, mais le petit tableau doit être tenu ou posé à l’ombre. On aimera, pour travailler, les
coussins pour le confort des fesses. Ainsi installé au grand air avec deux chaises et un petit
banc, un vieux chiffon, quelques couleurs dans un panier, l’entreprise artistique a grande
allure. » Cueco
Une série de textes directement apposés sur les cimaises, choisis parmi les textes du
livre signés de Cueco, sur la construction du regard sur le paysage, depuis « Le Journal d’une
pomme de terre » de 1988-91 jusqu’au « 120 paysages que je ne peindrai jamais » de 2005,
mis en scène avec l’accord de l’artiste, avec un statut d’images dans l’espace de l’exposition.
« Ecrire une série de textes sur le thème des peintures que je ne ferais jamais, soit parce que
j’en suis incapable, soit parce que c’est trop tard, soit parce qu’étant capable de les voir, de
les décrire en ce qui paraît une évidence, les peindre n’a plus d’importance. » Cueco.
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« Cueco ou la nature des choses » à la galerie des hospices à Limoges
La scénographie de l’exposition
Le principe de la scénographie de l’exposition Cueco est de délimiter dans la
longueur de la galerie quatre salles successives, développant le parcours
thématique du « paysage » dans l’œuvre, depuis les grands « paysages dessinés
et peints sur papier » des années 80, en passant par l’espace intimiste dédié à la
« petite peinture » de 2000-2001, pour revenir aux dessins et peintures de la série
« Sécheresse de l’été », 2004, et finir en beauté sur le tout dernier travail de 20072008, acrylique sur petites toiles montées en séquences des « Ciels ».
Cette progression emmène le visiteur du très proche, du très
intime, des brins d’herbes aux pieds du peintre à l’infini, au lointain du ciel,
mise en regard dans l’espace de l’exposition, troublant le spectateur qui en vient à
douter de son propre point de vue sur les choses de la nature, et le conduira peut-être
à se questionner sur la « Nature des choses »…
Par ailleurs, un film, réalisé par la Direction de la communication de la
Ville de Limoges (l’équipe de la « 7 » à Limoges ») sous la forme d’un entretien
avec Cueco en avril dernier, est diffusé en boucle dans l’exposition afin de présenter
cet artiste atypique et clairvoyant. Ainsi, pendant 14 minutes, Henri Cueco,
avec humour et simplicité, entrouvre la porte de son univers
passionnant. Lors de cet entretien exclusif, mené par Evelyne Artaud et
Hubert de Blomac, commissaires de l’exposition, il révèle son attachement à la
Corrèze, son pays qu’il a toujours dessiné ou peint.
Il évoque également son goût du dessin répété au quotidien qu’il tient de
son père d’origine espagnol qui avait fait les Beaux-Arts à Valencia. Il parle également
des rencontres (comme celle avec Rebeyrolle) et des mouvements artistiques qui ont
influencé son parcours, son travail et son retour à la « Nature »… Enfin, il évoque la
projection publique récente du film « Dialogue avec mon jardinier » qui lui a offert
une nouvelle célébrité.
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« Cueco ou la nature des choses » à la galerie des hospices à Limoges
Fiche technique
Exposition « Cueco ou la nature des choses »
Du 4 juillet au 28 septembre 2008
A la Galerie des Hospices
2 rue Félix Eboué – Limoges
Renseignements : 05 55 45 61 60
Tous les jours sauf le lundi
De 10h00 à 19H00
Commissaires de l’exposition
Hubert De Blomac
Evelyne Artaud
Entrée 1 €
Tarif réduit : 0,50€ (pour les groupes à partir de 10, les étudiants et scolaires de plus de 12
ans et les personnes en possession d’un billet de l’exposition « Une Féerie de Porcelaine »)
Gratuit (pour les demandeurs d’emploi, les bénéficiaires du
RMI, les enfants de moins de 12 ans
et les personnes en possession du billet jumelé de l’Office de tourisme)
Catalogue de l’exposition : 22€
Affiche : 1 €
Réservations pour les groupes (à partir de 10-maximum 25)
auprès de la Galerie des Hospices au 05 55 45 65 27
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