MIS 3886 MR28 Myanmar franz

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MIS 3886 MR28 Myanmar franz
Œuvre Pontificale Missionnaire
Secteur « Droits de l’Homme »
Dr. Otmar Oehring (éditeur)
Postfach 10 12 48
D-52012 Aachen
Tel.: 0049-241-7507-00
Fax: 0049-241-7507-61-253
E-Mail: [email protected]
© missio 2008
28
Menschenrechte
Human Rights
ISSN 1618-6222
missio-Bestell-Nr. 600 291
Droits de l’Homme
Anne Schreiber
La situation des droits
de l’homme au
Myanmar/Birmanie.
Les premiers pas
politiques d’une
Église minoritaire
Depuis quarante ans, l’Union de Myanmar se trouve sous le coup d’une dictature militaire. Les
habitants vivent dans un climat de peur. Ils n’ont aucune sécurité juridique car la Constitution est
suspendue depuis 1988. Les Églises chrétiennes, qui ne représentent qu’une petite minorité dans
le pays, subissent restrictions, contrôles et répression. Leurs membres* sont presque exclusivement
issus des minorités ethniques du pays. Les Églises sont ainsi des églises minoritaires à double titre.
En septembre 2007, la situation politique en Birmanie s’est subitement aggravée. Les manifestations
pacifiques, conduites par des moines bouddhistes Theravada, ont été réprimées dans le sang. Les
généraux ont tenté de couper la Birmanie du monde extérieur.
Les pages qui suivent s’appuient sur une étude publiée en 2004, « Les droits de l’homme au
Myanmar/Birmanie : l’Église sous la dictature militaire » et l’étendent aux événements politiques
de septembre/octobre 2007. Cette nouvelle étude s’intéresse principalement au rôle des religions
et à leur engagement politique. Elle met de surcroît en relief les défis et les perspectives de soutien
qui pourraient aider et encourager les Birmans dans leur engagement en faveur de la paix et la liberté.
* Pour des raisons de lisibilité, nous renonçons à utiliser un langage inclusif, c’est-à-dire qui équilibre les
genres. Il en résulte que dans la description des groupes comprenant des hommes et des femmes, nous
n’utilisons que la notion générique, la plupart du temps masculine, par exemple « chrétiens » pour « chrétiens
et chrétiennes ».
Version du 05.02.2008
24 La situation des droits de l’homme en Papouasie (Indonésien)
en allemand (2006) – Numéro de commande 600 277
en anglais (2006) – Numéro de commande 600 278
en français (2006) – Numéro de commande 600 279
en indonésien (2006) – Numéro de commande 600 280
25 Le Timor oriental fait face à son histoire : le travail de la
Commission d’accueil, de vérité et de réconciliation
en allemand (2005) – Numéro de commande 600 281
en anglais (2005) – Numéro de commande 600 282
en français (2005) – Numéro de commande 600 283
en indonésien (2005) – Numéro de commande 600 284
26 L’asile pour les convertis ? La question de l’examen de la
crédibilité d’une conversion par le pouvoir exécutif et
judiciaire
en allemand/en anglais/en français (2007) –
Numéro de commande 600 285
27 La situation des droits de l'homme en République populaire
de Chine – Des changements dans la politique en matière
de religion ?
en allemand (2005) – Numéro de commande 600 286
en anglais (2005) – Numéro de commande 600 287
en français (2005) – Numéro de commande 600 288
28 La situation des droits de l’homme au Myanmar/Birmanie.
Les premiers pas politiques d’une Église minoritaire
en allemand (2008) – Numéro de commande 600 289
en anglais (2008) – Numéro de commande 600 290
en français (2008) – Numéro de commande 600 291
29 Le Zimbabwe : Regarder la vérité en face –
Assumer la responsabilité
en allemand/en anglais/en français (2008) –
Numéro de commande 600 292
30 Diffamation des religions et droits de l’homme
en allemand/en anglais/en français (2008) –
Numéro de commande 600 293
Grâce à ses études, à ses multiples séjours en Asie et à son travail actuel, Anne Schreiber possède des
connaissances approfondies de l’espace asiatique et des Églises locales en Asie du Sud et au
Myanmar. Elle vit en Allemagne et travaille dans le secteur du dialogue interculturel en philosophie
et en théologie.
Toutes les publications sont aussi disponibles comme
fichiers PDF. http://www.droitsdelhomme.missio.de
1
Table des matières
2 Informations générales sur le Myanmar/la Birmanie
3 1. Introduction
4
5
6
8
2. La situation politique au Myanmar
2.1 L’armée et la sangha – une relation symbiotique
2.2 La « révolution safran »
2.3 La violence contre les manifestants pacifiques
9
10
10
11
12
13
15
3. La position des églises durant les événements de septembre/octobre 2007
3.1 Les relations interreligieuses au Myanmar
3.2 L’État et les minorités religieuses
3.3 L’engagement pour la paix de l’Église catholique
3.3.1 La stratégie de réserve dissimule des problèmes
3.3.2 L’Église catholique est-elle habilitée à avoir des activités politiques ?
3.3.3 Un nouvel engagement politique au sein de l’Église catholique locale
17
17
18
19
20
20
20
22
23
4. S’Engager pour la démocratisation
4.1 Les défis de la politique internationale
4.1.1 Les sanctions économiques
4.1.2 Le changement de régime au Myanmar
4.1.3 Les défis posés aux États de l’ASEAN
4.1.4 Les défis posés à la Communauté européenne (CE)
4.1.5 Les défis posés à la République fédérale d’Allemagne
4.2 La mission de l’Église au Myanmar
4.3 Les défis posés à l’aide humanitaire
24 5. Conclusions
25
25
26
26
6. Bibliographie
Monographies
Articles et communiqués de presse
Littérature électronique
29 Notes
2
3
Informations générales sur le Myanmar/la Birmanie1
Nom
Superficie
Habitants
Population
Croissance
démographique
Espérance de vie
Langues
Taux d’alphabétisation
État
Capitale/Siège
du gouvernement
Organe constitutionnel
suprême
Chef d’État
Religions
Union de Myanmar (également appelée Birmanie ou Burma
en anglais).
678 500 km2 dont 657 740 km2 de terres2.
50 519 0003.
Le Myanmar est un État multiethnique. Les Birmans4 représentent
le plus grand groupe ethnique (68 %). Les autres groupes sont les
Shans (9 %), les Karens (7 %), les Arakans ou Rohingyas (4 %), les
Chinois (3 %), les Indiens (2 %), les Môns (2 %) et des petites
minorités ethniques (5 %).
Le taux de croissance est de 0,815 %.
62,49 ans : 64,83 pour les femmes et presque 60 pour les hommes.
La langue officielle est le birman. Les minorités ethniques parlent
toutes leur propre langue.
Le taux d’analphabétisme est bien supérieur pour les femmes
(13,6 %) que pour les hommes (6,1 %).5
Dans cette ancienne république socialiste qui s’est dotée d’une
constitution en 1974, le « State Law and Order Restoration
Council » (SLORC), (« Conseil d’État pour la restauration du droit
et de l’ordre ») prend le pouvoir en 1988 à la faveur d’un coup
d’État militaire. Depuis 1997, l’exécutif est aux mains du « State
Peace and Development Council » (SPDC), « Conseil d’État pour
la paix et le développement », composé de 19 membres et qui a
succédé au SLORC. Le pays, dont la capitale est Yangon (autrefois
Rangoon), est divisé en 7 États et en 7 divisions administratives.
Yangon. Depuis 2005, la capitale administrative et siège du
gouvernement est Naypyidaw.
Le Parlement élu en 1990 (Assemblée populaire) avec 485 membres
n’a pu entamer ses travaux. La Convention nationale instituée
en 1993 avec 700 membres (dont 600 désignés par l’armée) est
l’assemblée constituante. Elle a avorté en 1996 et a été à nouveau
formée en 2003. En 2007, après ses premiers résultats, l’Assemblée
nationale est révoquée.
Depuis le 18 mai 2007, le chef du gouvernement (premier ministre)
est Thein Sein.6 Than Shwe, l’ancien chef d’État et de gouvernement
et président du SLORC, assume depuis le 23 avril 1992 la fonction
spécialement créée de président. L’âge du droit de vote est de 18 ans,
les dernières élections se sont déroulées en 1990.
90 % des habitants sont bouddhistes (bouddhisme Theravada),
majoritairement des Birmans, 6 % sont chrétiens (les baptistes
forment un groupe bien plus nombreux que les catholiques),
ils sont majoritairement issus des différentes minorités ethniques, 4 % sont musulmans, ils font partie du peuple des
Rohingyas/Arakans, 1 % sont de religions animistes et il existe
encore 2 % d’autres religions, comme les hindous, pour la plupart
des Tamouls indiens.7
1. Introduction
La Birmanie, Burma, Myanmar,8 est le pays des pagodes dorées, décrit dans les
9
vieilles sources sri lankaises comme le « pays doré » (suvannabhumi)
, dans lequel
..
10
vit le « peuple préféré de Bouddha » . Cette façade rutilante est trompeuse. En
septembre 2007, nous sont parvenues des nouvelles et des images atroces, qui firent
passer ce pays normalement peu présent à notre esprit à la une des médias du monde
entier. La répression sanglante des manifestations pacifiques, ordonnée par les généraux, qui fit des victimes principalement parmi les moines, nonnes et fidèles
bouddhistes, a attiré l’attention de l’opinion publique mondiale. Bien que les
généraux aient coupé la connexion avec le monde extérieur en bloquant
l’accès Internet et les mails, ils n’ont pas réussi à dissimuler ce qui se passait dans
le pays. On avait pu lire dès 1988 dans les médias que les militaires avaient
réprimé dans le sang les manifestations étudiantes, certes dans une bien moindre
mesure qu’en 2007. Depuis, les médias et les canaux d’informations se sont démultipliés – une situation que les généraux ont probablement aussi peu prise en
compte que la possibilité de voir les protestations se répandre dans tout le pays.
L’ouverture du pays au tourisme et les nouvelles libertés offertes par Internet
comme par le courrier électronique ont signé l’impossibilité d’isoler complètement le pays du jour au lendemain du reste du monde. La mondialisation
médiatique a porté ici ses fruits. Ainsi, on a pu voir des images des manifestations et les répressions violentes firent les gros titres de nombreux journaux occidentaux, même de ceux de petits quotidiens locaux. Les images ont clairement
montré la colère de la population et témoignaient de la manière dont les généraux ont bafoué les droits démocratiques fondamentaux. Auparavant, il fallait
chercher l’information sur les innombrables violations des droits de l’homme
dans les publications spécialisées, mais en septembre 2007 il devint pratiquement
impossible d’ignorer les crimes dont le régime militaire était capable. Les photos
des manifestants battus et abattus firent le tour de la planète. Une photo montre clairement qu’un journaliste japonais n’a pas été touché par hasard, ainsi que
l’affirment les généraux, mais qu’il a été froidement abattu. La colère de
l’opinion publique mondiale à l’égard de la junte birmane a été grande. Des
nouvelles sanctions ont été prises, différents gouvernements ont fait des
déclarations et adressé des mises en garde aux dirigeants birmans. Même le grand
pays voisin et ami chinois n’a pu éviter d’appeler son petit partenaire et protégé
à régler la crise pacifiquement. Cependant, les gouvernements chinois et russe
sont restés fidèles à eux-mêmes et ont opposé leur veto à une résolution du
Conseil de sécurité des Nations Unies au motif de l’argument toujours brandi à
cette occasion des « affaires internes ».11
4
Les pages qui suivent s’appuient sur une étude publiée en 2004, « Les droits de
l’homme au Myanmar/Birmanie : l’Église sous la dictature militaire »12 et l’étendent
aux événements politiques de septembre/octobre 2007. Cette nouvelle étude
s’intéresse principalement au rôle des religions et à leur engagement politique. Elle
met de surcroît en relief les défis et les perspectives de soutien qui pourraient aider et
encourager les Birmans dans leur engagement en faveur de la paix et de la liberté.
2. La situation politique au Myanmar
L’armée est à la tête de la Birmanie depuis 1962.13 C’est aujourd’hui l’un des États
les plus pauvres et les plus sous-développés du monde.14 La junte militaire au pouvoir depuis 1988 maintient sa mainmise sur la population du pays par l’instrument
de la pauvreté et de l’absence d’instruction. Dans ce pays riche en ressources naturelles, 25 % de la population vit en dessous du seuil de pauvreté.15 Les violations
des droits de l’homme de tous types sont monnaie courante. Des associations
comme amnesty international ou Human Rights Watch en ont fait souvent état,
tout comme d’autres organisations qui informent et publient des rapports sur les
violations des droits de l’homme commises sur le globe.16 Les seules élections organisées sous la dictature militaire, en 1990, n’ont pas été reconnues par la junte au
pouvoir, car le parti de l’opposition, dirigé par Aung San Suu Kyi, future prix Nobel
de la paix (1991), avait clairement remporté le scrutin. La constitution de 1978 a
été suspendue en 1988. En 2003, en guise de première de sept étapes vers un « système démocratique authentique et discipliné », les généraux instituèrent une assemblée nationale, qu’ils ont révoquée en 2007 sans fournir aucun élément sur le
calendrier des six étapes suivantes.17 La Convention nationale a éclairci toutefois
un point : les généraux veulent aussi assurer leur pouvoir pour l’avenir. C’est là une
première raison expliquant que le parti de l’opposition, qui a remporté les élections
en 1990, ne sera pas associé à l’élaboration de la nouvelle constitution. L’absence
durable de constitution nationale signifie toutefois que les Birmans vivent depuis
20 ans dans une insécurité juridique permanente, qui laisse la porte grande ouverte à l’arbitraire des dirigeants – aux échelons supérieurs comme inférieurs de la hiérarchie – et à la corruption.
Durant ce temps, les généraux n’ont cessé de s’éloigner des préoccupations
et des besoins de la population. Le déplacement de la capitale administrative montre clairement que cet éloignement est délibéré. En novembre 2005, le gouvernement a déménagé de la capitale Yangon pour s’installer dans une ville bâtie au
milieu de la jungle à cet unique effet.
5
« Aucune justification officielle n’a été fournie pour le déménagement inopiné, mais il semble avoir été dicté avant tout par la peur de contestations civiles à Yangon et par celle de la critique des pays étrangers à l’égard du SPDC, par
la crainte d’une intervention militaire étrangère et par la nécessité pour le SPDC
de posséder un lieu plus central, qui permette d’intervenir militairement contre les troubles ethniques dans la zone frontalière orientale du pays. »18
Comme ces derniers mois l’ont montré, le déménagement du régime n’a pas
pu empêcher les deux premières « menaces » de se produire. De nombreux Birmans pensent que les raisons réelles du déménagement du gouvernement ne résultent pas d’un calcul rationnel mais de la foi en l’astrologie et en la numérologie
des généraux.19 L’homme à la tête de la junte, le général Than Shwe, « un
homme malade de soixante-quinze ans qui se montre rarement en public » et
qui a la réputation d’être peu sociable, s’est fié avant tout à ses astrologues pour
déterminer le futur lieu de résidence du gouvernement, Pyinmana Naypyidaw
(ou Nay Pyi Taw), la « résidence des Rois ».20 Avec ce transfert, les généraux se
sont définitivement coupés du peuple birman. « L’accès [à la ville] est formellement interdit aux civils et aux étrangers ».21
Les généraux ont définitivement perdu le contact avec la population ainsi que
le sens des réalités en s’isolant et en instaurant un régime de terreur. Ce fut patent
lors d’une erreur de calcul politique commise en août 2007, à savoir l’augmentation
du prix des carburants de 500 %. Comme la goutte d’eau qui fait déborder le vase,
cette hausse déclencha réactions et actions sur lesquelles les généraux
n’avaient visiblement pas compté, d’autant qu’elles provenaient d’un camp inattendu.
2.1 L’armée et la sangha22 – une relation symbiotique
Les moines et nonnes du bouddhisme Theravada sont des gens qui se sont retirés
de la vie « séculière » pour se consacrer entièrement à la voie de leur rédemption.
Normalement, l’engagement laïc ou politique ne fait pas partie de cette voie.
Cependant, on trouve un engagement politique des moines bouddhistes dans certains pays à majorité bouddhiste Theravada, comme en Birmanie ou encore au Sri
Lanka.23
Heinz Bechert a démontré avec force détails que le bouddhisme politique en
Birmanie est une tradition, c’est-à-dire que les communautés monastiques ou que
des moines à titre personnel ont une action politique.24 Hans-Bernd Zöllner écrit :
« Le rôle du moine rebelle a une longue histoire en Birmanie ».25 Aujourd’hui encore, le moine U Wisara est considéré comme un héros national et vénéré comme le
premier martyr de la lutte birmane pour l’indépendance menée contre les Britan-
6
niques. Bien que le régime militaire au pouvoir depuis 1988 vole régulièrement leurs
robes aux moines26 et les condamne parfois à de longues peines de prison,27 il
existe une relation presque symbiotique entre l’armée et la sangha. Les généraux
se présentent volontiers comme les protecteurs et les bienfaiteurs du bouddhisme.
Ils ont donc été surpris par la contestation aussi massive des moines.
Le bouddhisme s’est implanté dès le 5e/6e siècle après JC28 en Birmanie et est de
toutes « les grandes religions du monde présentes » dans le pays celle qui a
« la plus longue tradition ». De surcroît, les bouddhistes forment la plus grande communauté religieuse. Ces deux éléments peuvent expliquer pourquoi le bouddhisme
constitue la religion privilégiée par le régime militaire. « Il existe toutefois d’autres
raisons plus pertinentes et relevant du pragmatisme politique qui ont amené le régime militaire à se rapprocher du bouddhisme et avant tout à le professer. Même les
dictateurs ont besoin d’un soutien populaire afin de pouvoir s’affirmer durablement.
En ‘privilégiant’ le bouddhisme, c’est-à-dire en soutenant les monastères, en faisant
construire des pagodes, etc., les généraux du Myanmar se raccrochent à des traditions anciennes : les souverains en tant que promoteur du bouddhisme. Mais le peuple suit ceux qui protègent le bouddhisme. »29 Les privilèges accordés au bouddhisme ne doivent cependant pas masquer que la junte entretient des rapports ambivalents
avec la communauté bouddhiste. L’ambivalence se décèle particulièrement à l’endroit du clergé bouddhiste, que le régime cherche à contrôler.30 Bien que le bouddhisme soit clairement privilégié par l’État, la sangha est strictement contrôlée. Après
l’adoption de la loi sur l’organisation sangha (« Sangha Organization Law »), toutes
les organisations monastiques ont été interdites à l’exception des neuf ordres monastiques reconnus par l’État. Ces neuf ordres sont placés sous l’autorité du « State Monk
Coordination Committee » (« Sangha Maha Nayaka Committee »), subventionné
par l’État et que les moines élisent indirectement.31 Ce comité contrôle également
les deux universités bouddhistes de Yangon et de Mandalay, subventionnées par
l’État, qui forment les moines bouddhistes. Les moines qui s’opposent aux règles militaires doivent compter sur de lourdes sanctions. L’International Religious Freedom
Report relate par exemple qu’en 2003 26 moines se sont fait dérober leur robe avant
d’être jetés en prison. En 2004, ils ont été condamnés à des peines de 7 à 18 ans de
prison, parce qu’ils ont refusé les dons vestimentaires du régime.32
2.2 La « révolution safran »
Même si les moines bouddhistes de Birmanie portent dans leur grande majorité des vêtements rouges, l’expression de « révolution safran » s’est imposée dans
les publications, anglophones en premier lieu, qui ont relayé les événements de
septembre 2007, c’est-à-dire les manifestations pacifiques de milliers de moines
et de nonnes. Avant la hausse du prix de l’essence déjà, des manifestations ont
7
été organisées par des membres du « 88 Generation Students’ Group », le « groupe
de la génération des étudiants de 88 », un mouvement oppositionnel d’anciens
leaders estudiantins. Certains moines qui ont défilé en septembre faisaient
également partie de la génération 1988, c’est-à-dire du groupe qui avait à cette
époque là déjà organisé et encadré la révolte.
Le fait que les moines aient également refusé les dons des militaires pendant
les manifestations de 2007 a dû toucher de plein fouet le gouvernement, car cela
signifiait qu’il perdait la bénédiction de la communauté des moines.
« Traduit littéralement, le terme birman pour ‘faire la grève’ signifie ‘retourner le bol de l’aumône’. Lorsque les moines n’acceptent plus l’aumône en
effet, ils refusent au donateur la possibilité de bénéfices spirituels. En quelque sorte, ils l’excommunient, l’excluent de la communauté bouddhiste, lui
ôtent les fondements de la préservation et de la protection de sa vie dans le
cycle des réincarnations. La grève politique et la grève religieuse [...] sont donc
indissociables en Birmanie. »33
La hausse drastique du prix de l’essence fit que beaucoup de Birmans ne
purent plus se permettre de prendre le bus.34 Le 5 septembre, au cours d’une manifestation à Pakkoku, des moines manifestants sont blessés par des militaires.
« Même si les manifestations précédant le 5 septembre furent un événement
important de l’histoire de la Birmanie [...], le 5 septembre marque un tournant.
Des centaines de moines bouddhistes descendirent dans la rue […]. La décision des moines de se rallier au mécontentement fut d’une importance capitale, car les moines en Birmanie jouissent d’un grand prestige moral et ont toujours été au cœur des soulèvements politiques depuis l’époque coloniale. »35
Le régime ne présenta pas ses excuses pour son comportement inconvenant
à l’égard des moines. « Et comme au temps de la colonisation déjà, le conflit dégénéra lorsqu’on s’en prit à la dignité des moines. »36 Hans-Bernd Zöllner, fin connaisseur de la Birmanie, écrit :
« La misère économique de la population dont les puissants sont responsables
et la dignité des moines, aux côtés de la population, sont indissociablement liées
en Birmanie. Un moine ne peut suivre sa vocation d’assister spirituellement et
religieusement la population que si cette dernière subvient à ses besoins matériels. Le bouddhisme ne peut donc prospérer que dans une économie florissante.
Mais cela signifie aussi que lorsqu’on nuit à la dignité et donc à l’intégrité des
moines, c’est aussi à la dignité humaine des laïcs que l’on porte atteinte. »37
8
9
2.3 La violence contre les manifestants pacifiques38
L’on sait depuis 1988 au plus tard que les gouvernements militaires du Myanmar
recourent à la violence pour mater les manifestations. Lorsqu’en 1988 les étudiants
se sont soulevés contre la dictature et la régression économique qu’elle provoquait,
les manifestations ont été écrasées dans le sang. Les universités ont été déplacées
de la ville à la campagne, démantelées en toutes petites unités avec un niveau faible de formation. Il fallait faire disparaître les grandes universités centrales d’un point
de vue géographique, car elles étaient susceptibles de devenir le repaire
d’« insurrectionnels » cultivés. Néanmoins, la junte militaire n’a jamais réussi à étouffer complètement la flamme de la génération 1988 et c’est ainsi que les manifestations
de 2007 furent lancées par les leaders de « la génération étudiante de 88 ».
En 1987, après « avoir souffert des décennies durant de [voir leurs] droits politiques rognés et des dysfonctionnements économiques », la dépréciation monétaire et la « libéralisation du commerce du riz » à l’automne de cette même année
furent seulement le « déclencheur de la contestation politique »39. Certes, la
pérennisation des manifestations se traduisit par la démission de l’ancien dirigeant
du parti, Ne Win, après 26 ans de règne, d’abord comme général puis comme
président autoproclamé et finalement comme acteur politique principal.40 Mais elle
n’a pas débouché sur la démocratisation du pays. Sous son successeur, Sein Lwin,
connu pour « ses procédés atroces contre les étudiants manifestants », on estime
qu’environ 3 000 manifestants pacifiques perdirent la vie pendant les seuls 17 jours
où il est resté au pouvoir.41 Lorsque Lwin fut lui aussi contraint de démissionner,
naquit brièvement l’espoir d’une victoire du mouvement de démocratisation.42
« Dans de nombreux lieux, les comités d’étudiants et de moines reprirent
l’administration en pleine désagrégation. Des milliers de personnes se joignirent
à la grève générale en réclamant la démission immédiate du gouvernement et
l’institution d’un gouvernement intérimaire. »43 Mais le 18 septembre 1988, un coup
d’État militaire dirigé par le général Saw Maung porta les prédécesseurs de l’actuelle
junte militaire au pouvoir, le « Conseil d’État pour le rétablissement du droit et de
l’ordre » et réduit à néant les rêves d’une démocratisation du pays.
« Durant les opérations militaires [de 1988], des manifestants ont été assassinés dans les rues de Rangoon. Parmi les victimes se trouvaient également
des moines et du personnel médical. Aucune enquête officielle n’a été
menée, mais des estimations crédibles avancent le chiffre de 3 000 personnes tuées au cours de la répression des manifestations de septembre 1988.
Entre mars et septembre 1988, on estime jusqu’à 10 000 le nombre de personnes assassinées à travers tout le pays. »44
En septembre 2007, les généraux ont hésité avant d’employer la violence
contre les manifestants. Cette hésitation a laissé de l’espoir dans un premier temps.
Beaucoup pensaient que les généraux ne pourraient se permettre d’user de violence contre des manifestations pacifiques qui, de plus, étaient menées par des
moines bouddhistes, car cela équivaudrait à perdre profondément la face au sein
de leur propre population, mais aussi vis-à-vis des autres États asiatiques ayant
une forte communauté bouddhiste. En effet, les moines jouissent d’une très haute
estime. L’espoir d’une solution pacifique crût encore lorsque les policiers autorisèrent le cortège des manifestants à passer le 21.09.2007 devant le domicile de
l’opposante Aung San Suu Kyi, où elle se trouve toujours en résidence surveillée. Cette rencontre d’une valeur symbolique extrême fut interprétée comme le
signe que les généraux étaient prêts à négocier avec l’opposition. Quelques
jours plus tard cependant, les généraux frappèrent.
3. La position des Églises durant les
événements de septembre/octobre 2007
Par le passé, l’Église catholique du Myanmar a choisi d’adopter une « politique »
de non ingérence dans les affaires de la junte militaire. Dans certains diocèses,
des évêques entretiennent même des relations « amicales » avec les dirigeants
locaux, ce qui leur garantit une liberté certaine dans l’exercice de leurs activités,
sans compter quelques privilèges. La Conférence épiscopale du Myanmar et les
évêques à titre personnel ont avancé deux arguments principaux pour expliquer
pourquoi ils se sont abstenus de se prononcer sur la situation de non droit dans
le pays et sur les multiples violations des droits de l’homme : la peur des conséquences personnelles d’une part, la crainte de perdre la relative liberté et tranquillité dont jouit la communauté catholique de l’autre.45
Les chrétiens ont poursuivi cette stratégie de réserve au début des manifestations de 2007. L’on trouve ainsi des informations rapportant que « les chrétiens du nord de la Birmanie restent bizarrement en retrait », « bien que les protestations des moines birmans contre l’autoritarisme de la junte militaire
s’accentuent ».46 Ces propos se réfèrent aux baptistes de l’État de Kachin, la communauté chrétienne la plus importante. Mais ces déclarations valent également
pour la communauté catholique. Au demeurant, on note un changement visible de la position de l’Église catholique du Myanmar depuis les manifestations
« safran ». La stratégie de non ingérence a laissé place, au moins partiellement,
à des prises de position publiques sur la situation politique du pays.
10
3.1 Les relations interreligieuses au Myanmar
Ce que nous avions dit dans l’étude publiée en 2004 sur les relations entre les
différentes religions du pays reste d’actualité.47 Les conflits entre membres des différentes religions persistent, même entre les communautés chrétiennes. Comme
en 2004, ce sont les musulmans qui subissent toujours les plus grandes restrictions,
discriminations et persécutions. On peut ainsi lire dans l’International Religious Freedom Report que la mention « musulman » portée sur les cartes d’identité délivrées
par le régime – et que chaque ressortissant ou habitant jouissant d’un droit de séjour
illimité doit porter sur soi en toute occasion – a souvent pour effet de déclencher des
tracasseries de la part de la police ou des services d’immigration.48 Le rapport présente en détail les représailles multiples auxquelles les musulmans sont exposés en
Birmanie. Pourtant, la plupart du temps, les autres religions du pays ne font preuve d’aucune solidarité avec la population musulmane, jugée radicale et intégriste.49
Les relations entre bouddhistes et chrétiens sont elles aussi entravées par des
attaques à l’encontre de la minorité chrétienne. Le clergé bouddhiste participe luimême également à ces tracasseries et discriminations.50 En janvier 2007 encore, des
chrétiens se plaignaient de « la coopération entre les moines et le régime militaire :
dans l’État fédéré du Chin, 300 moines auraient été envoyés par le gouvernement
pour convertir par la force des chrétiens au bouddhisme, et dans le village de Koh
Kyi, dans l’État fédéré du Rahkaing, un moine aurait apparemment incendié l’église
du village avec l’appui de l’armée. »51 Les rapports relatent également de façon récurrente que l’on contraint les membres des minorités religieuses au travail forcé, pour
leur faire édifier une pagode ou un autre monument bouddhiste. L’édifice bouddhiste est parfois situé à un emplacement sur lequel s’élevait auparavant un bâtiment
détruit de la minorité religieuse qui doit désormais construire le nouvel édifice.52
3.2 L’État et les minorités religieuses
La position de la junte militaire vis-à-vis des minorités religieuses, qui sont aussi les
minorités ethniques du pays, semble plutôt se tendre que l’inverse. En janvier 2007,
le « Sunday Telegraph » titrait ainsi : « La Birmanie ‘ordonne’ l’extermination des
chrétiens ».53 En octobre de la même année, « AsiaNews » affichait pour sa part en
manchette que « Au Myanmar, la junte cherche à ‘éliminer’ les chrétiens et les musulmans ».54 Le « Sunday Telegraph » citait dans son article un document secret intitulé « Programme d’éradication du christianisme en Birmanie »,55 qui émanait probablement d’une fuite au sein des services de l’un des ministères. Le texte commençait
par la phrase « La pratique du christianisme ne peut pas avoir de patrie »56 et appelait à arrêter tout individu qui tentait d’en convertir (« evangelize ») un autre. Le
« Sunday Telegraph » suppose que le document, qui lui avait été communiqué clandestinement par des organisations des droits de l’homme, a été rédigé par un « grou-
11
pe bouddhiste soutenu par l’État », avec l’accord tacite de la junte militaire. Bien
que le gouvernement ait rejeté la paternité du document, il n’a entrepris aucune
démarche officielle pour rejeter ou renier son contenu. « AsiaNews » rapporte la crainte de voir le régime restreindre les droits des minorités religieuses « et en tout
premier lieu le droit de vote ». Les membres des minorités religieuses ont par exemple rencontré des difficultés pour obtenir une carte d’identité. Certains expriment
leur inquiétude : « le gouvernement pense peut-être à nous exclure ; si nous
n’avons pas le droit de nous faire enregistrer, alors nous n’avons en réalité plus
d’existence, ce qui pourrait déboucher sur des difficultés sérieuses pour exercer notre
droit de vote et pour accéder au système de santé publique. »57
Les chrétiens du Myanmar constituent une minorité à double titre. D’une part,
les chrétiens sont presque tous issus des diverses minorités ethniques, de l’autre ils
forment de par leur nombre de loin la plus petite minorité du pays. De surcroît, les
chrétiens se plaignent d’être souvent considérés comme des étrangers et souvent
stigmatisés comme tels, et ce de la part des bouddhistes comme des membres du
gouvernement. Cet argument fait ici référence au fait que les différentes communautés chrétiennes sont installées depuis bien plus récemment que le bouddhisme
dans le pays et qu’elles sont arrivées dans les bagages des puissances coloniales.58
L’héritage de la colonisation est un legs que les chrétiens doivent assumer non seulement en Birmanie mais également dans de nombreux autres pays asiatiques.
3.3 L’engagement pour la paix de l’Église catholique
Bien que l’Église catholique du Myanmar ait tenu une position apolitique par le passé,
elle recourait aux instruments qui lui sont propres pour contribuer à la paix et à la
réconciliation dans le pays. Depuis 2003, la Conférence épiscopale catholique et le
« Myanmar Council of Churches » protestant organisent tous les ans une semaine
de prière œcuménique pour la paix et la réconciliation du 28 septembre au 4 octobre à Yangon.59 À l’automne 2007, les évêques ont encore absolument tenu à ce que
la prière soit, avec l’engagement social pour la population en Birmanie, le seul moyen
d’action de l’Église pour contribuer à la paix et à la réconciliation dans le pays. Une
interview de deux évêques birmans à Rome, relayée dans « AsiaNews » le 27.11.2007,
le met clairement en évidence. L’archevêque Charles Maung Bo de Yangon et
l’évêque Po Ray de Mawlamyine renvoient tous les deux à la prière lorsqu’on leur
demande comment les catholiques peuvent contribuer à « la paix et à la démocratie ». Ainsi monseigneur Saw Po Ray dit notamment : « la seule chose que nous pouvons offrir à ceux qui risquent leur vie dans la lutte pour la démocratie et la défense
des droits de l’homme est la prière. »60 Pour monseigneur Bo, « les événements de
septembre sont en partie le résultat d’un long cycle de prières pour la paix, dans
lesquelles l’Église birmane s’est engagée dans tous ses diocèses depuis 2005. »61
12
3.3.1 La stratégie de réserve renferme des problèmes
La dernière phrase citée de Bo peut paraître cynique, même si ce n’est certainement pas son propos. On peut en déduire en effet que les prières des chrétiens
ont motivé des fidèles d’une autre religion à se faire tuer dans les rues ou torturer en prison au cours de la lutte pour un avenir meilleur et plus digne. Cette
obstination à voir dans la prière et l’engagement social la seule alternative
d’action pour l’Église est justifiée par l’argument que « en tant que minorité, nous
ne pouvons pas prendre ouvertement position, puisque le gouvernement est décidé à réprimer sévèrement toute expression déviante d’opinion. Nous voulons survivre en tant que communauté et c’est pour cela que nous ne devons pas nous
faire remarquer et rester prudents. »62
Même s’il existe de vraies raisons d’adopter une stratégie de réserve, il ne faut
pas non plus omettre qu’elles ont pour effet de stabiliser une dictature qui fait
partie des plus cruelles du monde. Se taire dans une situation de répression d’une
dureté extrême et d’injustice criante revient à conforter indirectement les dictateurs et à prendre de ce fait une part de responsabilité dans leurs crimes. Au
demeurant, l’argument cité a perdu de sa force depuis septembre 2007, même
s’il est évident que la communauté chrétienne de Birmanie veuille survivre et
que les choses sont plus difficiles pour elle, en tant que minorité, que pour la
majorité des bouddhistes. Mais les événements ont montré que même le clergé
bouddhiste n’était pas protégé des persécutions du régime. Et l’on sait bien – même
si c’est parfois douloureux – que le silence ou la réserve dans une dictature est
un des meilleurs ferments d’une répression longue et durable. Même si la
majorité bouddhiste de Birmanie n’est certainement pas aussi facile à éliminer
que les minorités religieuses, il n’en reste pas moins que les bouddhistes sont eux
aussi exposés aux persécutions. Ce sont principalement des bouddhistes qui sont
morts, ont été enfermés, battus et incarcérés en septembre.
L’explication de monseigneur Bo ne convainc pas non plus totalement lorsqu’il déclare que « le problème est de ne pas nous faire remarquer de façon générale si nous voulons poursuivre notre travail. C’est pour cela que j’encourage tous
les diocèses à ne pas aller dans la rue mais à chercher ensemble la prière. Nous
sommes une petite minorité et nous devons prendre ce fait en considération. »63
Il ne peut être question de « devoir » ici. L’Église n’est pas contrainte dans ses décisions. Le renvoi au statut de minorité ne doit pas devenir un refuge, même « inconfortable ». De surcroît, l’Église « devrait » sans doute moins s’occuper d’affaires
sociales, d’éducation et de santé, si l’État avait un autre gouvernement à sa tête.
Il est bien évidemment plus facile de juger et de sommer d’agir lorsque l’on
n’est pas concerné plutôt que de s’exposer soi-même à devenir une cible éventuelle de répression et de discrimination. En ce sens, la critique extérieure est
forcément injuste. Il ne s’agit en rien de contester la force de la prière. Mais l’on
13
peut aussi noter que si l’Église catholique persiste à affirmer que la prière est sa
seule alternative d’action, son attitude change. Le seul fait que les deux évêques
donnent une interview (cf. 3.3) en est un signe. Ils y parlent ouvertement et clairement de la situation du pays et critiquent ce faisant le régime militaire. En outre,
ils témoignent leur respect et leur reconnaissance envers l’engagement des moines bouddhistes. Monseigneur Bo déclare ainsi : « ils sont devenus le porteparole du peuple » et exprime sa solidarité en affirmant « dans nos cœurs, nous
nous sentions très proches des moines bouddhistes », une solidarité qui ne va
pas de soi entre les diverses religions du Myanmar.64
3.3.2 L’Église catholique est-elle habilitée à avoir des activités
politiques ?
Depuis que la théologie de la libération a fait son apparition en Amérique latine au cours de la seconde moitié du siècle dernier, le débat sur l’engagement des
prêtres s’est intensifié au sein de l’Église. Il s’agit notamment de trancher si et
dans quelle mesure le clergé catholique doit ou peut avoir une activité politique.
En Asie également, les rapports de l’Église à la politique font l’objet de
débats. Nous disposons d’un exemple montrant que les évêques et théologiens
asiatiques pensent que l’Église doit strictement refuser de s’immiscer indirectement dans la chose publique. C’est ce qu’a affirmé l’évêque vietnamien Paul Bui
Van Doc au cours d’une conférence organisée au Vietnam par Misereor65 et la
« Vietnamese Academy of Social Sciences » (VASS) de Hanoi en octobre 2007.66
Pour étayer le bien fondé de sa pensée, l’évêque cite la lettre encyclique « Deus
caritas est » du pape Benoît XVI qui dit : « La société juste ne peut être l’œuvre
de l’Église, mais elle doit être réalisée par le politique. »67 Monseigneur Van Doc
insiste également sur le fait que :
« L’Église s’est rendue de plus en plus compte que sa mission est de nature
pastorale et non politique. Elle ne veut pas s’ingérer dans les affaires internes
de quelque pays que ce soit. L’Église est organisée de manière à satisfaire les
besoins religieux des fidèles, alors que la communauté politique crée des relations et des structures au service de l’intérêt commun ici-bas. »68
Monseigneur Van Doc a raison d’affirmer que la mission de l’Église est pastorale, mais cela n’implique pas pour autant que la responsabilité de l’Église n’est
en aucun cas de nature politique. Car il faut bien se demander quelle est la responsabilité pastorale, mais aussi politique, de l’Église locale d’un pays lorsque le
gouvernement ne se préoccupe précisément pas de l’intérêt général et qu’aucun
effort politique n’est fait à l’extérieur pour remédier ou tenter de remédier à cette
14
15
situation d’iniquité. Les phrases qui suivent de la lettre encyclique citée par monseigneur Van Doc ne donnent pas non plus de réponse satisfaisante. « L’Église ne
peut ni ne doit prendre en main la bataille politique pour édifier une société la plus
juste possible. Elle ne peut ni ne doit se mettre à la place de l’État. Mais elle ne peut
ni ne doit non plus rester à l’écart dans la lutte pour la justice. »69 Un des instruments de l’Église pour le pape Benoît XVI est la « voie de l’argumentation rationnelle » pour réveiller « les forces spirituelles ». L’argumentation rationnelle peut
déjà être en soi une action politique dans un régime de non droit si elle se fait publiquement et peut même entraîner des répressions politiques. Ceci prévaut pour le
Myanmar comme pour d’autres dictatures. De surcroît, on a la preuve au Myanmar que le régime se ferme face à l’argumentation rationnelle défendant la justice et le bien public, c’est-à-dire qu’il n’autorise pas cette « argumentation rationnelle ». Dans de nombreuses situations de répression politique, il ne s’agit d’ailleurs
pas de s’approprier la lutte politique, mais d’accepter des responsabilités politiques
pour le bien de la communauté et de l’Église. Le droit canon laisse au clergé de nombreuses possibilités d’action politique dans ces configurations précises.
Le droit canon de l’Église catholique interdit à ses clercs « de remplir les charges publiques qui comportent une participation à l’exercice du pouvoir civil »
(Can. 285 §3).70 Simultanément, les clercs « s’appliqueront toujours et le plus possible à maintenir entre les hommes la paix et la concorde fondée sur la justice. 71 »
Le paragraphe du droit canon qui suit précise les restrictions de cette « application ».
L’article 287 §2 énonce qu’un prêtre ne s’engagera pas activement dans un parti politique ou dans la direction d’un syndicat. Or, le travail politique ne se limite pas à
l’adhésion à un parti politique ou à une association syndicale. Lorsqu’une Église
chrétienne dans un pays tel que le Myanmar signale ouvertement et très clairement
la situation inique que le régime militaire génère, il s’agit déjà au sens strict d’une
action à fort caractère politique. Il est intéressant de noter que l’interdiction générale prononcée dans le droit canon est levée sur un aspect remarquable :
« [Ils ne prendront pas une part active dans les partis politiques ni dans la
direction des associations syndicales], à moins que, au jugement de l’autorité ecclésiastique compétente, la défense des droits de l’Église ou la promotion
du bien commun ne le requièrent. »72
Interprété positivement et rapporté à la situation du Myanmar, cet alinéa peut
signifier que l’évêque d’un diocèse particulier peut tout à fait autoriser un prêtre à
s’engager dans le parti d’opposition, pour promouvoir par ce biais le bien commun
fondamentalement bafoué par les dirigeants de la Birmanie. Le « Münsterische Kommentar zum Codex Iuris Canonici » (Commentaire de Münster du Codex Juris
Canonici) confirme explicitement cette possibilité. Dans le commentaire du paragraphe 287 § 2, on peut lire dans la sixième section du commentaire « ‘les exceptions’ [pouvant déboucher sur la participation active d’un prêtre à un parti politique sont réunies] ‘lorsque des forces antidémocratiques menacent l’espace public
vital de l’épanouissement des droits de l’homme ou empêchent la proclamation de
l’Évangile – même de façon secrète – et qu’aucun laïc ne serait en mesure d’être actif
dans un tel camp’. »73 Le commentaire précise aussi que ce ne sont pas les seules
« exceptions » et que les prêtres peuvent s’engager politiquement même sans carence de laïcs, lorsqu’il donne l’exemple « des prêtres politiquement actifs (même si ce
n’était pas forcément dans un sens partisan) dans de nombreuses communes et Kreise de l’ex-RDA (« République démocratique d’Allemagne ») après l’effondrement »
et « dont la participation à la ‘Table ronde’ n’était pas due au manque de laïcs, mais
parce qu’ils faisaient partie des rares personnes à qui l’on pouvait se fier. » Sur la
base de ces exemples, le commentaire conclut : « Les exceptions aux interdictions
citées peuvent être indiquées pour des motifs divers. »74 Si l’engagement politique
direct du clergé est protégé par le droit canon dans des circonstances particulières,
les activités politiques « indirectes », ainsi que la dénonciation publique des abus
de pouvoir, etc., sont d’autant plus légitimes. Le pape Benoît XVI lui-même a eu
un geste politique lorsque le 30 septembre 2007, face à l’écrasement sanglant des
manifestations organisées sur tout le territoire du Myanmar, il a clairement appelé les dirigeants du Myanmar à trouver une solution pacifique aux conflits. D’une
certaine façon, le plus haut dignitaire de l’Église catholique se ralliait ainsi à un appel
que l’archevêque de Yangon avait déjà lancé plusieurs jours auparavant.
3.3.3 Un nouvel engagement politique au sein de l’Église
catholique locale
On s’aperçoit également de l’extérieur qu’un tournant se dessine dans l’attitude
ou la tactique de l’Église catholique du Myanmar vis-à-vis de la junte militaire.
Cela transparaît clairement dans les prises de position publiques sur les événements politiques de septembre 2007. De surcroît, ces déclarations communes des
Églises chrétiennes ont montré une solidarité, une unité et une unanimité rares.
Début octobre, l’UCA-News (« Union of Catholic Asian News ») mentionne
une lettre de l’archevêque de Yangon, Charles Maung Bo, également secrétaire général de la Conférence épiscopale du Myanmar, et de l’archevêque Samuel Mahn San
Si Htay, président du Myanmar Council of Churches, adressée au chef de l’État, le
général Than Shwe.75 Leur appel : « Traiter ce cas avec amour paternel et avec des
moyens pacifiques, pour garantir la stabilité, la paix et la non-violence, ce que souhaite également le peuple ». Si l’appel des deux archevêques, lancé au nom de tous
16
les chrétiens vivant dans le pays, peut paraître des plus prudents, il ne faut pas oublier
que ces deux hommes s’exposent au danger avec cette initiative. C’est ici un fait
qui, au Myanmar, peut à tout moment avoir des conséquences personnelles.
Cette lettre des deux archevêques en date du 28.09.2007 avait été précédée
deux jours auparavant d’une lettre de la Conférence catholique épiscopale du
Myanmar appelant tous les fidèles à prier pour leur pays.76 Dans cette dernière
missive, signée par le secrétaire général, monseigneur Bo, comme par le président de la Conférence épiscopale, monseigneur Paul Zinghtung Grawng, dans
laquelle les évêques énoncent clairement la position de l’Église catholique du
Myanmar face aux événements en cours dans le pays, l’on peut lire :
« 3. Conformément au droit canon et à la doctrine sociale de l’Église catholique, les prêtres et les chefs religieux ne participent pas à des actions politiques
partisanes et aux contestations actuelles.
4. En tant que citoyens de ce pays, les catholiques peuvent agir librement
en fonction de ce qu’ils pensent juste. Leurs guides spirituels et chefs religieux
peuvent leur offrir un accompagnement adéquat. »77
Le 6 octobre 2007, l’hebdomadaire catholique anglais « The Tablet » rapporte que l’archevêque de Yangon a été touché par des gaz lacrymogènes lors de
la dispersion de la manifestation : « Monseigneur Charles Maung Bo a été contraint de fuir les larmes aux yeux de la pagode Sule dans le centre de Yangon, lorsque les troupes ont lâché du gaz lacrymogène sur la foule, afin de la disperser. »78
Le journal reprend des citations de l’archevêque dans lesquelles il se prononce
clairement contre la participation des prêtres aux manifestations contre le régime. En ce sens, l’on ne peut soupçonner que Charles Bo se trouvait en qualité de
manifestant dans la pagode. Mais les déclarations publiées dans « The Tablet »
montrent également que l’archevêque n’a pas non plus évité de se trouver à proximité des manifestations. Comment autrement aurait-il pu se retrouver dans
la nappe de gaz de l’armée ? On relève ici du courage et un engagement personnel
qui laisse de l’espoir quant à l’évolution de l’Église au Myanmar. Ils sont plus forts
que les motifs tactiques qui ne cessent d’être avancés pour justifier la réserve mais
aussi l’immobilité de l’Église catholique, sous-tendus en réalité par la peur.
« AsiaNews » montre clairement que la nouvelle « politique » de courage de monseigneur Bo rencontre l’appui de ses propres rangs en annonçant
que des catholiques et même quelques prêtres sont descendus dans la rue aux
côtés des moines et des autres manifestants.79 Comme on pouvait l’entendre sur
place, ainsi que le rapporte « AsiaNews », les élèves et étudiants des établissements
scolaires catholiques de Yangon et de Mandalay ont participé aux manifestations.
Des prêtres auraient rencontré des moines pour leur exprimer leur soutien.
17
4. S’engager pour la démocratisation
Lorsque la population d’un pays bouge pour améliorer sa propre situation, lorsque
l’Église a le courage de ne pas se contenter de rester en dehors mais d’exprimer
clairement sa solidarité avec les personnes qui s’engagent, alors ces personnes
devraient recevoir toute l’aide possible de l’extérieur pour atteindre leurs objectifs,
au moins sur le long terme. Les événements de septembre 2007 ont en effet d’une
part montré que l’initiative du changement peut parfaitement émaner de la Birmanie
elle-même, mais que, de l’autre, les forces visant le changement au sein du pays ne
suffisent pas. L’aide extérieure est impérative pour que le pays entame un processus de démocratisation. Il importe peu ici que de nombreux habitants attendent
d’abord une plus grande paix, un niveau de vie plus élevé et une alimentation
suffisante, plutôt que davantage de démocratie.80 L’avenir qu’ils souhaitent serait en
effet mieux garanti par une démocratie que ce n’est le cas sous l’actuelle dictature
militaire, génératrice de pauvreté pour les habitants du Myanmar et instrument du
maintien au pouvoir de la junte. Par ailleurs, la démocratie est un mot inconnu pour
des gens qui dans certains cas ont passé leur vie entière sous une dictature, qui ont
longtemps été totalement coupés du monde et qui n’ont souvent qu’un niveau
d’instruction très faible.
Si la vie des habitants du Myanmar doit lentement évoluer vers la liberté, la
justice, le droit à la codécision, etc., alors il est nécessaire d’avoir un processus
démocratique que des forces à l’intérieur et à l’extérieur du pays revendiquent,
soutiennent et tentent de mettre en œuvre.
Dans le cadre de cette brève étude, il est impossible de mentionner la
totalité des recommandations et défis élaborés par les hommes politiques et les
experts. Nous nous concentrerons sur l’Église catholique du Myanmar et sur les
organisations d’aide humanitaire qui la soutiennent. On trouvera une présentation détaillée des réactions internationales à la répression sanglante des manifestations pacifiques, ainsi que les défis que posent le régime militaire et
l’opposition au Myanmar dans le rapport de l’« International Crisis Group ».81
4.1 Les défis posés à la politique internationale
En septembre 2007, « Human Rights Watch » a édité un catalogue détaillé de recommandations, contenant également des propositions concrètes à destination du Conseil des droits de l’homme de l’ONU, de l’Union européenne, de l’« Association des
nations de l’Asie du Sud-Est » (ASEAN), des États à titre individuel, etc. Human Rights
Watch justifie ce procédé indirect, inhabituel pour l’organisation, par le fait qu’el-
18
le a déjà « transmis de bonne foi des douzaines de recommandations au gouvernement qui les a systématiquement ignorées. »82
Human Rights Watch propose notamment un panel large de sanctions
devant affecter le régime militaire et ses appuis au sein du pays. Mais le sens de
sanctions, économiques au premier chef, qui aggravent encore souvent la situation de la population déjà pauvre, a toujours fait débat.
4.1.1 Les sanctions économiques
La précédente étude de 2004 rappelait déjà les répercussions de sanctions
économiques sur les Birmans qui vivent déjà au-dessous du seuil de pauvreté.83 De
surcroît, ce genre de boycott peut uniquement avoir un impact si les grands amis
du Myanmar que sont la Chine et d’autres pays comme l’Inde84 le soutiennent.85
Mais cela ne semble toujours pas être le cas à l’heure actuelle, en premier lieu pour
ce qui concerne la Chine. Pour l’expert du Myanmar qu’est Zöllner, le « réflexe »
des sanctions en réaction aux événements politiques est « parfaitement inutile et
contreproductif », ainsi qu’il le déclare dans une interview accordée au quotidien
berlinois « taz ».86 Il poursuit : « Je n’ai rencontré personne en Birmanie qui attende quoi que ce soit de ces sanctions – et je n’ai pas parlé avec un seul sympathisant
du régime. » L’opinion de Zöllner est corroborée dans un article du magazine
« Spiegel ». Jürgen Kremb y relate une rencontre à Yangon, à laquelle l’avait convié la fondation Friedrich-Ebert. Aucun des Birmans invités, parmi lesquels se trouvaient des opposants, n’a approuvé les sanctions économiques. Le « Spiegel » cite
un Birman : « Ils [l’UE et les États-Unis] doivent asphyxier les généraux au moyen
des téléphones portables, d’Internet et de voyages à l’étranger »87
Lorsqu’on lui demande ce qu’il faut faire concrètement dans la mesure où le
boycott économique ne sert à rien, Zöllner répond : « Si une personne veut aujourd’hui témoigner sa solidarité avec la Birmanie, elle doit se renseigner, s’y rendre,
remettre de l’argent aux bonnes personnes et ensuite rapporter et publier ses
impressions. » Le jugement de Zöllner est sévère, lorsqu’il affirme que « nos hommes politiques aussi doivent commencer par se renseigner. Ils n’ont aucune idée
[de ce qui se passe]. » Il faut lui donner raison lorsqu’il recommande de suspendre
immédiatement le « boycott des visas à l’encontre des généraux de la junte ». Même
s’il peut paraître naïf de proposer d’inviter les généraux en Allemagne et aux
États-Unis pour leur montrer « comment la démocratie fonctionne correctement
et comment gérer l’économie d’un pays. »88, cette proposition fait cependant preuve d’une logique certaine. Si les sanctions n’aident pas, si les résolutions du Conseil de sécurité de l’ONU ne sont jamais adoptées en raison du veto de la Chine et
de la Russie et si les déclarations sont « affadies », si les intérêts économiques de pays
19
comme la Chine ou l’Inde soutiennent directement ou indirectement le régime,
alors il faut trouver de nouvelles pistes, aussi naïves puissent-elles paraître.
4.1.2 Le changement de régime au Myanmar
Dans quels délais les transformations politiques au Myanmar sont-elles non seulement réalisables mais aussi judicieuses ? Les réponses sont multiples. À l’heure
actuelle, seules des offensives militaires externes pourraient provoquer un changement immédiat ou rapide de la situation politique. Or, une telle solution n’est
pas souhaitable, comme le prouvent les invasions américaines de l’Afghanistan et
de l’Irak. L’alternative est une transformation lente et pacifique, qui doit être soutenue et exigée aussi bien par les forces démocratiques à l’intérieur de la Birmanie
que par tous les gouvernements et organisations hors des frontières birmanes. Il
s’agira d’un processus de démocratisation de longue haleine pour tous les participants. Zöllner s’exprime également sur ce point dans l’interview citée plus haut :
« Le seul scénario [d’avenir] rationnel est que les ‘crapules’ au pouvoir aient
l’opportunité de mener leur feuille de route à son terme, c’est-à-dire
d’élaborer une constitution, d’organiser un référendum qui n’a rien à voir
avec la démocratie mais qui permette une certaine stabilité et une certaine
sécurité juridique. Dans 10 ou 15 ans, peut-être, la situation pourra ainsi être
meilleure si la Birmanie et la communauté internationale coopèrent. Le
scénario ne me plaît pas, mais il me paraît être la seule voie réaliste. »89
De nombreux experts s’accordent sur le fait que les transformations en
Birmanie ne pourront se faire qu’avec l’armée. C’est en ce sens que s’exprime
par exemple Yang Razali Kassim, « membre du Centre d’études politiques de
l’Université Nanyang de Singapour. »90 Par ailleurs, l’opposition, et en premier
lieu son chef, Aung San Suu Kyi, doivent accepter que les processus de
transformation ne sont imaginables dans un premier temps qu’en accord avec
« l’ennemi », soit les généraux. Il est d’ores et déjà évident que ce sera un exercice de haute voltige. D’un côté, existe le danger de se faire récupérer par les généraux, au moins dans la présentation des faits vers l’extérieur. De l’autre, se couper strictement des hommes au pouvoir renferme le danger de donner lieu à une
« non coopération » improductive.
Le scénario esquissé par Zöllner peut sembler pessimiste, mais il semble être
le seul réaliste si l’on veut voir réussir un processus de démocratisation pacifique.
Il faut en effet que les Birmans commencent par « apprendre » la démocratie.
L’opposition dans le pays n’a pas eu l’occasion jusqu’à présent de s’essayer au gouvernement démocratique. C’est là l’un des plus grands défis du mouvement de réfor-
20
me : se préparer à une politique démocratique qui, après un pouvoir de transition,
ne se transforme pas en un nouveau chaos ou ne s’achève pas en dictature.
4.1.3 Les défis posés aux États de l’ASEAN91
L’Association des nations de l’Asie du Sud-Est, dont le Myanmar est membre, est
la première organisation à porter une grande responsabilité vis-à-vis des habitants
du Myanmar. Un pas important serait que les pays de l’ASEAN déclarent et maintiennent un embargo sur les armes à destination du Myanmar. De surcroît, les
États membres devraient forcer leur affilié birman à respecter la Charte signée par
les États de l’ASEAN lors de leur 13e sommet en novembre 2007.92 Certains
acteurs politiques des États membres, à l’instar du ministre des Affaires étrangères de l’Indonésie, Alatas, ont certes exprimé leur déception face à cette charte
« affadie » à leurs yeux,93 mais l’on doit toutefois au moins garantir le respect de
ce qu’elle exige. Elle doit par exemple ouvrir à la création d’une commission des
droits de l’homme. C’est une étape importante pour la région, même si les mécanismes de sanction en cas d’infractions font tout autant défaut qu’un calendrier
pour instituer la commission.94 Pour donner une force aux revendications de la
Charte, l’exclusion de la Birmanie en cas de violation ne doit pas en rester à la
menace mais être véritablement appliquée. Ceci n’étant qu’une idée parmi les multiples possibilités de peser plus fortement sur le régime militaire du Myanmar, ce
dont jusqu’à présent les États de l’ASEAN se désintéressent souvent.
4.1.4 Les défis posés à la Communauté européenne (CE)
Le « Document de stratégie CE–Birmanie/Myanmar » publié en 2007 pour la période 2007-2013 fait de l’éducation et de la santé ses deux secteurs principaux. Le papier
légitime ce choix en déclarant : « Compte tenu de la situation politique, la gouvernance constituera une préoccupation majeure lorsqu’il s’agit d’exécuter les programmes de développement. La bonne gouvernance devrait être traitée comme une
question transversale et les programmes d’assistance de la Commission doivent intégrer systématiquement la promotion de la démocratie et des droits de l’homme. »95
Il reste à espérer que la CE maintienne, voire raffermisse encore, sa stratégie de soutien critique, en dépit des événements politiques de l’automne 2007.
4.1.5 Les défis posés à la République fédérale d’Allemagne
Au cours de sa visite en Inde en octobre 2007, la chancelière allemande Angela
Merkel a notamment appelé le régime militaire de Birmanie à mettre en œuvre
des réformes démocratiques.96 Le fait qu’elle l’ait fait à partir de l’Inde témoigne
21
d’un doigté diplomatique, tant l’Inde fait toujours partie des États qui fournissaient quelques semaines auparavant encore des armes aux généraux birmans.97
De surcroît, Mme Merkel faisait clairement comprendre par son geste qu’il fallait
non seulement se tourner vers les détenteurs du pouvoir au Myanmar mais aussi
entamer des discussions avec les gouvernements des États qui soutenaient directement ou indirectement le régime en place, par l’intermédiaire de relations
économiques par exemple. Au demeurant, il faudrait que Mme Merkel réitère constamment et partout ses exigences de démocratisation du Myanmar, si elle voulait qu’elles portent des fruits. Une seule mention ne peut avoir d’effet. Une position de sommation constante, tenue également vis-à-vis des alliés du Myanmar,
présuppose cependant que la prospérité de son propre pays ne fasse pas partie des
priorités politiques. Il est possible d’éviter l’emprise, voire la tutelle, des intérêts
économiques, à l’unique condition d’être prêt à accepter des préjudices pour sa
propre économie, parce que l’on se fait le porte-parole d’un peuple harassé. Cela
pose un défi non seulement aux hommes politiques mais à la nation entière. Car
cette attitude impérative est « impopulaire » et ne peut être tenue sur la longueur
par le gouvernement que si la population lui accorde son appui et soutien. Dans
quelle mesure les Allemands sont-ils prêts à accepter des détriments économiques
pour aider la population d’un autre pays ? Arriver à créer une position qui
accepte des pertes pour le bien d’une population largement inconnue requiert un
travail de lobby sur la longue durée, non seulement de la part du gouvernement,
mais aussi des organisations d’aide humanitaire et autres organismes en Allemagne,
tout particulièrement de la part de ceux qui s’adressent aux jeunes. C’est la raison pour laquelle il faut promouvoir cette attitude dès l’école.
Une initiative de la fondation Friedrich Ebert montre combien il est difficile
d’arriver à discuter directement avec des dictateurs. Selon le quotidien « Frankfurter
Allgemeine Zeitung », cette « initiative de médiation allemande » a suscité
l’irritation au sein de l’Union européenne, avant même son déroulement. La fondation travaille avec le « Myanmar Institute for Strategic and International Studies »,
placé sous la tutelle du ministère birman des Affaires étrangères. Pour la troisième
fois, ils ont réuni des représentants du Myanmar et de la Communauté européenne.
« L’objectif est de rompre avec l’incapacité de dialoguer et de chercher des ‘ébauches de base de confiance’ ».98 Cette approche extrêmement judicieuse fut cette
fois condamnée à l’échec, car l’instrumentalisation redoutée d’une rencontre de
ce type par les dirigeants du Myanmar s’est effectivement produite. Sur la version
Internet du « Spiegel », l’on put ainsi lire le 9 octobre 2007 dans un article intitulé « La fondation Friedrich Ebert tombe dans le piège propagandiste tendu par la
junte » combien « les relations avec les dictateurs sont épineuses. »99 Les généraux
n’ont pas respecté l’accord conclu en amont selon lequel « le contenu des entretiens ne paraîtr[aient] pas dans la presse ». Les actualités du soir même et les jour-
22
naux occidentaux ainsi que l’organe central de la junte « Nouvelle lumière du Myanmar » du lendemain firent tous état de la rencontre d’une telle manière que, selon
le Spiegel, une seule une seule question se posait : « Pourquoi les sociaux-démocrates et leurs invités ne se sont-ils pas tout simplement levés et n’ont-ils pas quitté la salle ? »100 En dépit de cet incident, les opposants de Yangon défendent
l’engagement de la fondation Friedrich Ebert qui les a invités à une réunion à
l’hôtel Savoy de Rangoon. « Ce qui fait plier le régime, c’est l’ouverture et non
l’isolement »101 dit un opposant en défendant le travail de la fondation Friedrich
Ebert au Myanmar. En revanche, il est impossible de défendre les propos du président de la délégation, Christian Hauswedell, anciennement délégué du gouvernement fédéral pour les relations asiatiques.102 Il a en effet déclaré à un journaliste du « Spiegel » lors de la réunion au Savoy que « les médias dramatisent pas mal
ce qui se passe ici. » Jürgen Kremb cite d’autres propos de Hauswedell : « les généraux n’auraient employé la violence qu’avec la plus grande réserve. »103
4.2 La mission de l’Église au Myanmar
Lorsque l’on veut faire des citoyens responsables de gens qui ont pour certains vécu
leur vie entière sous une dictature militaire, c’est-à-dire lorsque l’on veut préparer
de façon satisfaisante les gens à vivre en démocratie, il faut aussi s’exercer aux structures démocratiques à petite échelle. C’est là que l’Église catholique du Myanmar
peut intervenir en observant et examinant ses propres structures, en se demandant
si elle contribue à la responsabilité et à la prise de responsabilité, notamment chez
les laïcs, ou si ces derniers sont maintenus sous la tutelle des prêtres et religieux et
donc ne peuvent pratiquer dans le rayon d’action de l’Église ni la prise de responsabilité ni les structures démocratiques. Pouvoir élire les responsables de paroisses
et des conseils paroissiaux dans toutes les paroisses constituerait par exemple une
étape importante de la prise de responsabilité par les laïcs et du soutien de leur autonomie. Une autre étape importante serait aussi de ne pas se contenter de former
les prêtres et religieux mais aussi les laïcs dans les domaines de la science politique,
de la recherche sur les solutions pacifiques des conflits, de la gestion des conflits,
des moyens de surmonter les traumatismes, etc. Cette formation serait à même de
préparer les membres issus de ses propres rangs au processus de démocratisation et
de leur permettre d’y prendre part activement le cas échéant.
Le travail de Caritas au Myanmar (« Karuna Myanmar Social Service ») et de la
Commission Justitia et Pax se mesurera entre autres à l’aune de leur contribution
à la formation et à la préparation de l’émergence d’une société civile démocratique.
En ce qui concerne l’engagement politique direct ou indirect de l’Église du Myanmar, c’est-à-dire de la Conférence épiscopale, des évêques et des prêtres à titre individuel, soulignons les choses suivantes :104 une Église ou une religion dont le fon-
23
dateur enfreint les commandements religieux de sa communauté dans l’intérêt des
gens,105 doit sans cesse réinterroger les règles et commandements de sa propre communauté et se lancer le défi de les enfreindre pour empêcher une grave injustice.
Cela prévaut également lorsque les commandements et interdits religieux se légitiment rationnellement et/ou se justifient sur le plan religieux dans la plupart des
situations.
Mais la peur est généralement mauvaise conseillère, avant tout quand il est
question d’engagement pour la justice et pour la paix. Cela prévaut aussi dans le
cas d’une attitude qui cherche à maintenir des conditions de vie supportables
quoique insatisfaisantes, au lieu de se mobiliser pour un avenir plus humain.
4.3 Les défis posés à l’aide humanitaire
Des rapports consciencieux avec les donateurs de fonds requièrent que les
collaborateurs des organisations d’aide humanitaire qui se rendent au Myanmar connaissent parfaitement la situation du pays. Le montant des « frais de gestion » si
souvent cités, occasionnés par exemple par les voyages, ne doit pas être un argument. C’est la connaissance de la situation qui fonde un conseil compétent et est
à la base de l’élaboration de projets. Les Églises locales en particulier, qui œuvrent
dans des conditions politiques, sociales ou culturelles difficiles, ont besoin dans certaines circonstances d’accompagnement extérieur pour développer de nouvelles perspectives, de nouvelles alternatives d’action, des stratégies pour résoudre les problèmes, etc. Les organisations d’aide humanitaire peuvent régler cela dans le cadre
de leurs possibilités de soutien si et uniquement si elles disposent de la main
d’œuvre qualifiée pour ces missions. En outre, il faut renoncer autant que possible
et nécessaire à un dialogue formaté selon ses propres ambitions et règles avec les
partenaires religieux comme laïcs au Myanmar, afin de ne pas exiger trop d’eux. Il
faut s’adapter à leurs possibilités. Cela signifie également de former ou de faire
former les partenaires à la gestion de projets, à la rédaction de requêtes, de dossiers
et de rapports, ainsi qu’à l’administration des finances.
Une autre proposition à citer est la rencontre Sud-Sud mais aussi Nord-Sud. Il
relève de la responsabilité de l’Église locale, mais aussi des organisations d’aide humanitaire de permettre des rencontres entre les Églises locales de pays qui ont dû et
doivent faire face à des défis politiques comparables et qui, le cas échéant, ont déjà
élaboré des solutions. Ces rencontres ne doivent pas être réservées au clergé mais
également comprendre des laïcs choisis, afin de développer collectivement des
visions d’une autre Birmanie. Au cours de ces rencontres, il est nécessaire de se poser
des questions dérangeantes et des défis, de s’investir activement, d’écouter les expériences des autres et de les transposer à sa propre situation.
24
25
5. Conclusions
Plus de six mois après l’écrasement sanglant des manifestations pacifiques de
septembre 2007, « plus de 700 manifestants [se trouvent toujours] en prison et
d’autres sont arrêtés presque quotidiennement. » Et « Internet est de plus en plus
strictement contrôlé. »106 De nombreux monastères bouddhistes sont plus ou
moins à l’abandon, des institutions sociales importantes, gérées par les moines
bouddhistes, ont été fermées.
À long terme, ce qui peut aider les gens au Myanmar est qu’on ne les laisse
pas seuls, mais que l’on se mobilise pour eux à tous les niveaux pour entamer
un processus de démocratisation pacifique et de longue durée – et que cette mobilisation perdure encore dans un an.
Jusqu’à présent, de nombreux États ont mené une politique de sanctions et
d’exclusion à l’encontre de la junte militaire. L’exemple de la fondation
Friedrich Ebert montre combien il peut être dangereux de tenter une nouvelle
stratégie de rapprochement. Mais comme l’exclusion et les sanctions n’ont apporté aucune amélioration de la situation des Birmans ces vingt dernières années, il
semble temps de tenter d’autres stratégies, au titre desquelles, peut-être, une politique d’incitations positives, mais surtout un dialogue dur mais réel avec les généraux et la Chine. Dans ce dialogue, ainsi que le constate fort justement Zöllner, il
s’agit de chercher en particulier à discuter avec la jeune génération : « Nous ne devons
pas oublier pour la jeune génération que les académies militaires sont les meilleures universités du pays et que ces généraux ont pu en outre réunir des expériences
dans d’autres pays d’Asie. »107 L’« International Crisis Group » insiste aussi sur
l’importance d’un dialogue de ce type :
« L’instrument crucial pour promouvoir durablement la paix, la démocratie et un développement global est d’avoir un dialogue critique avec le régime et d’autres groupes. Mais il fait défaut autant en Occident que dans les
pays de la région. »108
On ne peut être qu’entièrement d’accord avec l’« International Crisis Group »
lorsqu’il déclare que seul le dialogue critique peut briser l’isolement des généraux
et leur donner la confiance nécessaire pour penser à de nouvelles pistes d’avenir.
Développer de nouvelles stratégies est la tâche de la politique internationale
autant que des divers gouvernements. Cela va supposer de se rendre au Myanmar,
que ce soit en qualité d’homme politique, de représentant ecclésiastique ou de
simple touriste, puis de rapporter et de discuter de ce que l’on a vu et des expériences
que l’on a faites. Les organisations caritatives religieuses devraient précisément aujour-
d’hui faire de nombreux efforts, proposer des conseils aux différentes communautés religieuses en Birmanie et offrir leur aide de façon simple, rapide et durable.
6. Bibliographie
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Notes
1
2
3
4
Les données se fondent sur les sources suivantes : CIA - The World Factbook 2007 – Burma ; Der Fischer Weltalmanach 2008.
Der Fischer Weltalmanach 2008, p. 341 indique une superficie de 676 552 km2.
Chiffres de 2005. Der Fischer Weltalmanach 2008, p. 341. CIA - The World Factbook 2007 - Burma, p. 3 cite simplement le chiffre de 47 373 958 habitants.
Dans ce qui suit, nous emploierons Birman, (en italique) pour désigner la majorité ethnique de Birmanie. Le terme Birman
(sans italique) renverra à l’ensemble de la population de la Birmanie. Nous suivrons la même règle pour les adjectifs.
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Données de 2007.
Cf. par ex. aussi : Ministère allemand des Affaires étrangères - Myanmar 2007. Site Internet du gouvernement militaire à Yangon.
Les données sont celles fournies par le gouvernement. Cf. International Religious Freedom Report 2006: Burma, p.
1. On trouve des chiffres différents dans CIA - The World Factbook 2007 - Burma, p. 4. Dans ce dernier ouvrage, les
chrétiens et les musulmans ne représentent que 4 % chacun. Cf. également : Der Fischer Weltalmanach 2008, p.
341. Ici, les chrétiens représenteraient 5,6 % de la population et les musulmans 3,6 % (chiffres de 1992).
Les difficultés à décrire un pays oublié de l’opinion publique mondiale et sous le joug de la dictature depuis des décennies
commencent dès sa dénomination. « Quelle que soit celle qu’on choisisse, un certain malaise persiste. ‘Birmanie’ est le nom
que les Portugais lui ont donné, par référence à l’appellation « Mbirma » en langue Môn. Les colonisateurs anglais parlaient
de « Burma », qui provient de « bama » un terme courant en Inde. Depuis 1989, le pays s’appelle officiellement Myanmar. Le gouvernement voulait par ce biais ‘souligner l’identité spécifique (du pays) par rapport à une désignation coloniale
ainsi que sa diversité culturelle.’ [Klemens Ludwig 1997, p. 11] Car le Myanmar est un État pluriethnique. Mais précisément
les ‘peuples non Birmans et beaucoup de dissidents rejettent cette réforme, car ils considèrent qu’il s’agit de poudre aux yeux.
De plus, les linguistes font dériver ‘Myanmar’ de ‘Bama’, ce qui donc ne décrit que les Birmans' [Klemens Ludwig 1997, p.
11]. Afin de ne suivre ni la dictature militaire, ni d’éviter totalement d’utiliser la désignation officielle du pays, nous emploierons indifféremment Birmanie ou Myanmar dans cette étude. Nous renonçons en revanche à l’ancienne dénomination
« Burma » utilisée par les colons anglais, car elle est peu appréciée dans le pays. » Anne Schreiber 2004, p. 3-4.
Heinz Bechert 1995, p. 169.
Cf. Heinz Bechert 1995, p. 169.
« En raison de la ferme opposition de la Chine et de la Russie », le Conseil de sécurité de l’ONU n’a même pas pu
s’accorder sur une « condamnation totale des violations des droits de l’homme par la junte militaire en Birmanie ».
Au lieu de cela, « après une lutte de plusieurs jours », il a publié le 11.10.2007 « une déclaration affadie ». Frankfurter Rundschau 12.10.2007 09:57. Cf. également United Nation. Security Council SC/9139 11.10.2007.
Anne Schreiber 2004.
International Religious Freedom Report 2006: Burma, p. 1.
Cf. par ex. World Development Indicators, World Bank 01.07.2006, World's 50 Poorest Countries – Infoplease 2007,
Human Development Report 2006.
CIA - The World Factbook 2007 - Burma, p. 8.
Cf. par ex. International Religious Freedom Report 2006: Burma; Human Rights Watch World Report 2007. Asia. Burma ;
Burma. Country Reports on Human Rights Practises – 2006 ; amnesty international. Rapport annuel 2007 ; Amnesty International Annual Report 2007 – Myanmar ; Religious Freedom World Report. Burma 2004 ; DAGA Dossier 2001 ; Site Internet de la Free Burma Coalition ; Site Internet du Free Burma Net.
The Irrawaddy 03.09.2007.
Human Rights Watch World Report 2007. Asia. Burma.
Cf. par ex. Aung Zaw 05.10.2007, p. 8 ou Angela Köckritz 27.09.2007.
Angela Köckritz 27.09.2007.
Angela Köckritz 27.09.2007.
sangha, en sanskrit et pali, « la foule, le groupe », désigne la communauté des moines, et le cas échéant des nonnes, dans le bouddhisme Theravada.
Cf. sur cette question Bechert 2000.
Sur la tradition du bouddhisme en Birmanie, sur le bouddhisme politique, sur son idéologie et sa politique culturelle,
cf. le travail de Heinz Bechert : 2000. Cf. également Aung Zaw 05.10.2007 et Hans-Bernd Zöllner 26.09.2007.
Hans-Bernd Zöllner 26.09.2007.
Pour agir contre les moines, ils doivent d’abord les priver de leur statut. Les militaires pensent le faire en volant
leur robe aux moines et en les forçant à porter des vêtements ordinaires.
On soupçonne que depuis 1988 300 moines environ auraient été emprisonnés et condamnés. Cf. Aung Zaw 05.10.2007, p. 1.
Cf. par ex. Emanuel Sarkisyanz 1965, p. 5-6 et Heinz Bechert 2000, p. 3-4.
Anne Schreiber 2004, p. 5.
Cf. par ex. International Religious Freedom Report 2006: Burma, p. 2sq.
International Religious Freedom Report 2006: Burma, p. 2.
International Religious Freedom Report 2006: Burma, p. 2.
Cf. par ex. Hans-Bernd Zöllner 26.09.2007.
Cf. par ex. Hans-Bernd Zöllner 26.09.2007.
Human Rights Watch December 2007, p. 28-9.
Hans-Bernd Zöllner 26.09.2007.
Hans-Bernd Zöllner 26.09.2007.
Les événements de septembre 2007 en Birmanie sont présentés en détail in Human Rights Watch December 2007.
Cf. également la présentation in International Crisis Group 31.01.2008.
Susanne Prager 1994, p. 265.
CIA - The World Factbook 2007 - Burma, p. 2.
Cf. Susanne Prager 1994, p. 265. Cf. aussi amnesty international. Rapport annuel 1989, p. 325-332.
Cf. Susanne Prager 1994, p. 265.
Susanne Prager 1994, p. 265.
Human Rights Watch 25.09.2007, p. 2.
Cf. Anne Schreiber 2004, p. 21-2.
Kachinnews 20.09.2007.
Anne Schreiber 2004.
International Religious Freedom Report 2006: Burma, p. 4.
Cf. par ex. Schreiber 2004, p. 6-7.
On ne peut exclure qu’il arrive aussi que des chrétiens s’en prennent à des bouddhistes.
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Peter Mühlbauer 06.10.2007, p. 3.
Cf. par ex. International Religious Freedom Report 2006: Burma, p. 6 et Peter Mühlbauer 06.10.2007, p. 2.
Peter Pattisson 21.01.2007 12:02.
AsiaNews 27.10.2007 11:19.
Peter Pattisson 21.01.2007 12:02.
Peter Pattisson 21.01.2007 12:02.
AsiaNews 27.10.2007 11:19.
Cf. sur cette question par ex. Anne Schreiber 2004, p. 8sq.
Cf. UCAN MY03483. 1465 01.10.2007.
Marta Allevato 27.11.2007 15:20.
Marta Allevato 27.11.2007 15:20.
Marta Allevato 27.11.2007 15:20.
Marta Allevato 27.11.2007 15:20.
Marta Allevato 27.11.2007 15:20.
En 1958, les évêques allemands fondèrent une association caritative baptisée MISEREOR, dont le siège se trouve
à Aix-la-Chapelle et dont le but est d’agir « contre la faim et la maladie dans le monde ». Cf. MISEREOR.
Pour un exemple de l’implication politique de l’Église dans le domaine politique, voir les déclarations de l’Église catholique d’Inde sur la position des Dalits chrétiens au sein du pays. Dalit, participe passé de la racine sanskrit dal « brisé »,
« fendu », « exterminé », est le terme qu’utilisent eux-mêmes ceux qu’on appelait autrefois les « Intouchables » en Inde,
c’est-à-dire ceux qui se trouvent au dernier échelon du système hiérarchique des castes. Pour un autre exemple concret très
récent de l’engagement politique d’une Église locale en Asie, voir les déclarations de la Conférence épiscopale du Pakistan
sur la situation politique du pays en novembre 2007. Dans une déclaration publique, les évêques exigent la fin de l’état
d’urgence, la restauration de l’ordre constitutionnel et la libération des prisonniers politiques. Fidesdienst 27.11.2007.
Benoît XVI 2005, par. 28. Version française en ligne sur le site du Vatican : http://www.vatican.va/holy_father/benedict_xvi/encyclicals/documents/hf_ben-xvi_enc_20051225_deus-caritas-est_fr.html.
Paul Bui Van Doc 2007, p. 14.
Benoît XVI 2005, par. 28.
Code de droit canonique (1983), 285 - § 3. Consultable en ligne sur : http://www.droitcanon.com/Code_1983.html#_Toc385307326.
Code de droit canonique, 287 - § 1.
Code de droit canonique, 287 - § 2.
Münsterischer Kommentar 1996, 287 / 3-4.
Münsterischer Kommentar 1996, 287 / 4.
Cf. UCAN MY03483. 1465 01.10.2007.
UCAN MY03461.1464 26.09.2007.
UCAN MY03461.1464 26.09.2007.
Robert Mickens 06.10.2007.
AsiaNews 28.09.2007 14:12.
Cf. par ex. Kate MacGeown 09.10.2007 10:44.
International Crisis Group 31.01.2008.
Human Rights Watch December 2007, p. 112.
Schreiber 2004, p. 34.
Selon les déclarations du ministère des Affaires étrangères d’Inde (« External Ministry »), le commerce bilatéral
(« bilateral trade ») entre l’Inde et la Birmanie représente un volume de 1 milliard de dollars US. Le 12.12.2007,
le Myanmar et l’Inde ont signé un « Memorandum of understanding for setting up a centre for development and
sharing of the two countries' information technology skills ». Mizzima News 12.12.2007.
Cf. sur ce point également International Crisis Group 31.01.2008, p. 28-9.
Hans-Bernd Zöllner 30.10.2007.
Jürgen Kremb 09.10.2007 15:19.
Hans-Bernd Zöllner 30.10.2007.
Hans-Bernd Zöllner 30.10.2007.
Bernd Musch-Borowska 22.10.207 18:09.
Cf. également par ex. sur cette question, les recommandations in Human Rights Watch, décembre 2007, en particulier pages 124-5.
Cf. asean 2007.
Cf. par ex. Jochen Buchsteiner 21.11.2007.
Cf. par ex. Nicolas Glass 22.11.2007.
Document de stratégie CE–Birma/Myanmar (2007-2013), p. 17.
Cf. par ex. Frankfurter Rundschau 31.10.2007 10:37.
Fin novembre 2007, l’Inde a suspendu toutes les ventes d’armes à destination du Myanmar. Cf. Wai Moe 27.11.2007.
Frankfurter Allgemeine Zeitung 02.10.2007, p. 2.
Jürgen Kremb 09.10.2007 15:19.
Jürgen Kremb 09.10.2007 15:19.
Jürgen Kremb 09.10.2007 15:19.
Frankfurter Allgemeine Zeitung 02.10.2007, p. 2.
Jürgen Kremb 09.10.2007 15:19.
On ne mentionne pas ici les laïcs car l’Église ne doute pas qu’ils ont des possibilités d’action politique directe.
Cf. par ex. l’évangile de saint Marc 2, 27-8 ; 3, 1-6.
Bernd Musch-Borowska 31.01.2008 14:19.
Hans-Bernd Zöllner 30.10.2007.
International Crisis Group 31.01.2008, p. 27.
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