Centre de tournage- rectification
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Centre de tournage- rectification
MACHINES-OUTILS CDJ.04.02.94.99 Centre de tournagerectification: quand est-il justifié? En règle générale, la grande majorité des entreprises usinant les métaux est parfaitement consciente de la tendance qui se précise toujours plus consistant à intégrer différentes opérations d’usinage sur une même et unique machine-outil. Ce n’est pas une nouveauté, cette tendance ayant commencé lors de l’arrivée sur le marché du premier centre de tournage-fraisage en 1992, suivie quelques années après par des centres de fraisage-tournage. tifier, on est parvenu à répertorier un certain nombre de considérations que les responsables des entreprises intéressées par la mise en œuvre, chez elles, de machines capables de combiner des opérations de tournage, de de rectification et d’autres, d’ailleurs, sur des pièces traitées thermiquement doivent prendre sérieusement en considération. Les constructeurs ont développé le concept multi-opérations sur des machines à l’origine fondamentalement des centres de tournage auxquels ils ont ajouté des possibilités de fraisage. D’autres constructeurs sont partis ensuite de leurs concepts de centres d’usinage et y ont ajouté la possibilité d’effectuer des opérations de tournage, par exemple en y intégrant une table rotative. On considère être du tournage dur des opérations effectuées sur des pièces d’une dureté supérieure à 45 Rc. Ceci concerne aussi bien des roulements en acier trempé que des engrenages et une grande variété de pièces arbrées. Faire appel à des centres de tournage pour usiner des pièces préalablement traitées thermiquement présente beaucoup d’avantages. Dans bien des cas, le recours au tournage dur est capable de réduire, voire d’éliminer complètement, certaines opérations de rectification de finition. En usinage classique, l’ébauche de pièces brutes va jusqu’à approcher les cotes finales en ne laissant qu’une surépaisseur suffisante pour une finition par rectifica- Fig. 1 - Que l’on ne s’y trompe pas, cette vue est bien à l’endroit. Le tour à broche inversée est une machine-outil désormais très répandue pour effectuer des opérations de tournage dur associées à de la rectification. Divers constructeurs les proposent sous forme d’une unité intégrée pratiquement réalisée à la demande, en grande partie en utilisant des éléments modulaires très étudiés. Doc. Index Le but de cette combinaison de possibilités, et d’autres bien entendu, a consisté à accroître le rendement en réduisant la manipulation des pièces Au lieu de procéder au tournage des pièces sur un tour puis de les transporter sur un centre d’usinage, ou l’inverse, pour compléter les opérations nécessaires, ces pièces peuvent être entièrement usinées ou, au moins, de manière bien plus complète en un seul montage sur une de ces machines-outils multifonctionnelles. Jusque récemment encore, la majorité des avancées dont ont bénéficié les machines multi-opérations ont été concentrées sur l’usinage à l’état “doux”. L’usinage dur, c’est-à-dire de pièces à l’état traité thermiquement, a généralement été effectué sur des machines classiques avec des techniques faisant appel à des étapes succesives. On s’est, cependant, rendu compte que les économies rendant attractif l’usinage multi-opérationnel devenu classique pouvaient, aussi, s’appliquer à la fabrication de pièces trempées. Le tournage et la rectification à l’état dur, qui sont des opérations de finition, sont eux-aussi maintenant combinés sur une même machine-outil. Ce que représente le tournage dur Combiner différentes opérations sur une même machine est une idée régulièrement plus séduisante et populaire. Mais, dans la pratique, ce n’est pas une simple substitution des solutions usuelles. Optimiser des opérations distinctes en un seul cycle exige une planification et une bonne compréhension des plus et des exigences de chacune. Par des entretiens menés récemment avec des constructeurs de machines à tourner-recTRAMETAL - Juillet-Août 2003 - 59 MACHINES-OUTILS E E I T I Fig. 2 - La gamme des tours à broche inversée Vertical Line d’Index peut recevoir divers modules d’usinage. Parmi ces modules, outre des tourelles porte-outils (T), il s’en trouve de diverses configurations pour rectifier extérieur (E) et pour rectifier intérieur (I). tion. On retire alors la pièce du tour pour l’envoyer au traitement thermique d’où elle revient en ayant atteint les spécifications de dureté exigées pour le service que l’on attend d’elle. Selon sa géométrie, malheureusement, le traitement thermique provoque une certaine déformation au sein de la pièce. Au mieux, sa surface nécesssitera un certain nettoyage avant d’être acheminée sur une rectifieuse pour l’amener à ses cotes finales et aux spécifications d’état de surface requises. Avec le tournage dur, le stade intermédiaire de traitement thermique se trouve éliminé du cheminement que doit suivre la pièce au cours de sa fabrication. Une pièce tournée dur peut directement être envoyée sur une rectifieuse ou, comme on s’en rend compte dans de nombreux ateliers, la pièce peut souvent satisfaire les exigences du donneur d’ordre aus- Fig. 3 - Sur le centre de tournage-rectification Nodier-Emag, qui utilise la morphologie broche inversée que le constructeur a été le premier à mettre sur le marché, la combinaison rectification a été développée en coopération avec le constructeur de rectifieuses Reinecker qui fait partie du même groupe. Comme on le voit ici, les outils pour opérations de tournage, de fraisage et de perçage éventuel sont montés sur une tourelle, les meules de rectification extérieure et intérieure sont fixes sur un module séparé. La broche porte-pièce se déplace au-dessus d’eux. Voir aussi d’autres détails sur la fig. 7. si bien quant à ses cotes qu’à son fini de surface, ce qui conduit alors à supprimer totalement le besoin d’une rectification finale. Mais, le tournage dur n’est pas une panacée et donc pas une technique de remplacement de la rectification. La production efficace et de qualité régulière de pièces nécessitant une grande précision et un haut degré de fini de surface est mieux satisfaite en passant par de la rectification. Aussi, combiner ces deux opérations sur une seule et même machine apporte à l’atelier le meilleur des deux mondes. Cela ne répond pas à tous les cas d’application mais peut s’avérer extrêmement efficace dans certains d’entre eux. Tourner et rectifier de pair Les pièces que l’on fait passer sur un centre de tournage-rectification, dans leur majorité, n’exigent pas d’être rectifiées sur toutes leurs surfaces. Les axes de moteurs, par exemple, ne demandant à être rectifiés que sur leurs portées ou leurs surface d’usure. Pour le reste des détails, le tournage dur est plus que suffisant. Dans des cas semblables où des tolérances très serrées dimensionnelles et d’état de surface ne sont imposées qu’à quelques endroits précis, le recours à un centre de tournage-rectification où le tournage dur et la rectification se succèdent en un seul serrage se justifie pleinement. Par contre, l’usinage d’une pièce présentant des diamètres multiples dont la plupart doivent être rectifiés est vraiment destiné à une machine à rectifier offrant la possibilité d’effectuer aussi du tournage. La détermination du procédé d’usinage secondaire requis sur un type de pièce est ce qu’un constructeur comme Junker définit comme étant le plus petit dénominateur commun (PDC). Par exemple, si l’on a recours à de la rectification sur une machine conçue à la base pour du tournage, le PDC est l’opération de rectification. De même, si l’on fait du tournage sur une machine définie à la base pour de la rectification, le PDC est l’opération de tournage. Les entreprise envisageant d’investir dans des machines multi-opérations de tournagerec-tification doivent donc prendre en considération l’opération prédominante, qu’il s’agisse du tournage ou de la rectification, qui sera nécessaire pour le type d’application retenu sur ces machines. C’est la rectification qui sera prise en compte lorsqu’il entre en jeu les facteurs suivants: ✔ Usinage d’une matière dure ou réputée difficile, ✔ Respect ✔ 60 - Juillet-Août 2003 - TRAMETAL de tolérances dépassant ce que permet le tournage, Fini de surface exigé trop élevé pour du tournage dur. MACHINES-OUTILS fieuse comme Junker, ont une approche nettement différente de la construction de leurs machines combinées à tourner dur et à rectifier. Alors que le but de fabrication est identique, les machines de ces constructeurs ne représentent que trois solutions d’une grande variété de configurations possibles pour effectuer la tâche multi-opérations de tournage dur et de rectification sur une seule machine. Qui plus est, ces machines peuvent être configurées pour réaliser d’autres opérations en plus du tournage-rectification. Machine à broche inversée Fig. 4 - La construction à banc incliné retenue par Junker fait appel à un chariot porte-outils en ligne pour amener les outils de tournage, de fraisage et de rectification dans la zone d’usinage. Le module de rectification, que l’on voit ici avec ses protection jaunes, peut être équipé de forets pour des opérations de perçage dur. Fig. 5 - Une broche pick-up sur la machine Hardpoint 1000 construite par Junker simplifie une application où tout l’usinage doit être exécuté en un seul montage de pièce. Comme on le voit ici, la broche principale est fixe et la broche secondaire se déplace sur la ligne de centre pour saisir une pièce partiellement usinée. Le tournage dur est généralement une meilleure solution dans les conditions suivantes: ✔ Géométrie de pièce complexe rendant le tournage avec un outil monopointe plus pratique, ✔ Taux d’enlèvement de matière relativement élevé, ✔ Passes interrompues. Pour beucoup de pièces, certaines ou l’ensemble de ces conditions est imposé par les exigences du processus de fabrication. La combinaison de tournage dur et de rectification sur une même et unique machine donne plus de flexibilité pour optimiser chaque opération. Tirer parti des avantages des deux techniques d’usinage sur une pièce que l’on ne monte qu’une seule fois est plus facile que lorsqu’il faut la déplacer d’une machine à une autre. Quelle catégorie de machine retenir? Comme on peut l’imaginer, un constructeur de tours comme le sont, par exemple, Index ou Emag, et un constructeur de recti- La machine de tournage-rectification Index V300 prise en exemple ici est construite autour du concept de son centre de tournage vertical à broche inversée. Faisant appel à une conception à colonne mobile, le chariot portant la broche principale est capable de saisir lui-même les ébauches coulées, forgées ou autres. Le chargement et le déchargement sont intégrés par le concept même de la broche inversée. La base de la machine peut être équipée (fig. 2) d’une grande variété d’unités porteoutils susceptibles d’effectuer une diversité d’opérations de tournage, de rectification et de perçage. C’est une machine construite pour de grands volumes de production et des familles de pièces. Mais, de par sa modularité, sa construction est facilement reconfigurable pour différents types de pièces. En service, la broche présente la pièce aux modules porte-outils montés sur le banc pour des opérations de tournage et de rectification intérieures et extérieures, y compris pour différentes configuration de perçage. Pour des travaux de tournage-rectification, une tourelle VDI est montée sur le banc de la machine avec à la fois la disponibilité d’outils fixes et rotatifs. L’unité de rectification extérieure utilise des meules courantes et superabrasives faisant jusqu’à 40 mm de large et 400 mm de diamètre. Un moteur de 7,5 kW peut entraîner cette unité jusqu’à 6000 t/mn. Des routines de dressage automatique sont prévues en se servant du mandrin de la broche principale. L’unité de rectification extérieure est pourvue d’un système intégré d’équilibrage de la meule électro-magnétique. Pour la rectification intérieure, on peut monter aussi des meules courantes ou superabrasives. La broche est prévue pour des attachements HSK 32 afin d’assurer le maximum de précision et de rigidité broche-meule. Son entraînement par moteur à haute fréquence de diverses caractéristiques est prévu pour délivrer une puissance de 2 à 15 kW avec des vitesses de 45000 à 100000 t/mn. Un type d’opération supplémentaire peut être ajouté à cette machine avec un ensemble à diode laser pour intégrer dans le processus 64 - Juillet-Août 2003 - TRAMETAL MACHINES-OUTILS Fig. 6 - La modularité fait aussi partie du concept de la machine multiopérations de Junker. De manière à s’accomoder de divers niveaux de production, deux jeux de broches principales et de broches secondaires peuvent être utilisés pour usiner des pièces jusqu’à quatre à la fois. Cet article est une adaptation originale d’une étude réalisée par Chris KOEPFER, Rédacteur à la Revue “Modern Machine Shop” avec laquelle TRAMETAL entretient des relations d’échange d’informations au bénéfice de ses Lecteurs Fig. 7 - Cette vue de détail de la zone de travail du centre de tournagerectification Emag de sa gamme VMC permet de mieux comprendre l’organisation des outils. La tourelle ici à l’avant est montée latéralement sur le côté gauche d’un convoyeur des pièces sous la broche, dont une est en cours de mesure. Les postes porte-meules, ici au fond, sont montés latéralement sur la droite de la broche porte-pièce. 68 sorte de palette pour les applications de multi-usinages. La tête de rectification à grande vitesse peut être adaptée pour effectuer aussi du perçage dur. de fabrication un traitement de trempe sur les diamètres extérieurs, les surfaces frontales et une trempe partielle sur les diamètres intérieurs, la pièce étant prise dans le mandrin de la broche principale. Tous les outils montés en ligne Avec Junker, la machine de tournage-rectification est appelée Hardpoint. Construite sur une base ressemblant à un tour à banc incliné, le modèle 1000 de cette machine utilise une disposition de ses outils en ligne pouvant assurer de manière combinée du tournage dur, de la rectification, de l’usinage de précision excentré et des opérations de perçage. Une broche principale fixe et une autre mobile sont placées face à face dans l’axe des centres. Comme sur un centre de tournage, la seconde broche peut être programmée pour prendre les pièces dans la broche principale afin de procéder à des opérations de reprise sur leur partie arrière. Pour les opérations de rectification, chaque broche fait un double travail en servant de porte-pièce. Les chariots d’outils en ligne se déplacent sur glissières indépendantes, entraînés par vis à billes. La machine accepte des pièces de 80 mm de diamètre et de longueur. Les porte-outils en ligne peuvent recevoir une variété de configurations d’outils pour assurer l’usinage de pièces complexes. Des modules d’outils de tournage fixes et de fraisage motorisés, ainsi que des têtes de rectification peuvent être montés en ligne sur une - Juillet-Août 2003 - TRAMETAL Le constructeur a conçu modulaire sa gamme de machines Hardpoint et, bien qu’ayant été développée pour le marché de l’automobile, son concept flexible trouve aussi des applications dans toutes les industries où l’on fait de la production en petites séries. Mais, pour les production en grandes séries, la machine de base peut être reconfigurée (fig. 6) avec jusqu’à quatre broches indépendantes susceptibles d’assurer l’usinage multi-opérations d’un total de quatre pièces à la fois. Cette solution convient-elle à vos besoins? ll est évident que l’idée d’associer le tournage dur et la rectification est séduisante. Le montage unique d’une pièce est avant tout un facteur supplémentaire de précision, particulièrement lorsque des détails géométriques sur les pièces ont des relations directes entre eux, comme des spécifications de concentricité par exemple. La réduction des opérations et des interventions en cours de processus représente un autre avantage en combinant plusieurs opérations et, dans le cas des pièces préalablement traitées thermiquement, l’élimination d’un arrêt dans l’écoulement du travail pour procéder au traitement thermique peut représenter une économie importante sur le temps total de fabrication, donc de livraison des pièces. Les machines-outils actuelles, quelle qu’en soit l’origine, sont plus rigides et plus précises que leurs aînées. Les technologies de servocommande, de commande numérique et des outils de coupe ont progressé à un point tel que le tournage et le fraisage des alliages durs et des matières traitées thermiquement approchent le niveau de précision de la rectification. Il apparaît donc très judicieux d’optimiser un processus de fabrication impliquant une série d’étapes successives qui, historiquement, mettent en jeu deux, trois, voire quatre machines différentes pour les réunir sur une machine conçue pour ne plus requérir qu’un seul et unique montage de départ. On ne peut nier, en effet, que pouvoir appliquer les meilleures opérations d’usinage pour une pièce déterminée représente une sérieuse avancée vers une plus grande efficacité des fabrications. ❑ Les Lecteurs intéressés par les machines multi-opérations peuvent consulter l’édition numéro 59 de TRAMETAL de Novembre 2001, pages 21 à 40, où sont, entre autres, examinés et illustrés en détail les modèles des constructeurs qui suivent: DMG, EMAG, FAMAR, HITACHI SEIKI, HESSAP, INDEX, OKUMA et WEISSER.