09_harcelement sexue..

Transcription

09_harcelement sexue..
Printemps 2002
Volume 5 Numéro 1
Spécial
Harcèlement sexuel en milieu de travail
Mot du comité-journal
Après une absence prolongée et justifiée, le journal du Centre est enfin de retour. Fidèle à luimême dans son contenu coloré et intéressant, il a toutefois subi une légère modification…il n’a
plus de nom. La raison est fort simple et selon nous, valable : Au cour de la dernière année, le
C.A.P.A.S. a changé de nom et s’appelle maintenant C.A.L.A.C.S. (Centre d’Aide et de Lutte
contre les Agressions à Caractère Sexuel). Or, puisque le journal portait le nom de C.A.P.A.S.
Cité, vous comprendrez l’importance de lui trouver un autre nom adapté à la réalité du Centre. Un
concours est donc ouvert à toutes idées nouvelles et originales. N’hésitez pas à nous partager vos
éclairs de génie soit par courrier, par téléphone ou par courriel (voir les coordonnées plus bas).
Comme vous pourrez le constater au cours de votre lecture, nous avons profité du présent numéro
pour lever le voile sur le harcèlement sexuel puisque ce thème a été au cœur du travail du
C.A.L.A.C.S. durant toute l’année. Effectivement, le Centre a reçu une subvention du Ministère
de la Santé et des Services Sociaux, ce qui nous a permis de mettre sur pied des activités de
sensibilisation et d’information sur le harcèlement sexuel en milieu de travail auprès de la
clientèle adulte. Puisque le journal constitue un bon outil de sensibilisation et que le harcèlement
sexuel a été au cœur de nos priorités annuelles, nous avons cru bon d’en faire le thème afin que vous
aussi, vous puissiez y voir plus clair!
Sur ce, nous vous souhaitons une très bonne lecture…
Concours
“Nommez votre journal”
Titre:________________________________________
Sommaire
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M
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Expliquez:___________________________________________
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Nom:__________________________Tél:__________
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u
c
Centre d’Aide et de Lutte contre les Agressions à Caractère Sexuel (C.A.L.A.C.S.)
C.P. 63 Granby, Québec. J2G 8E2
Tél: (450) 375-3338 Télécopieur: (450) 375-0802 e-mail: [email protected]
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Mot de la Collective
Membres de la collective
Carole Thériault
Annie Blouin
Chantal Brassard
Chantal Pontbriand
Claudette Frappier
Amélie Cournoyer
Natalie Turcotte
Cathérine Robert
L’équipe des travailleuses
Chantal Brassard
Annie Blouin
Carole Thériault
Gabrielle Champagne
Sophie Blais
Natalie Turcotte
Membres du comité journal
Carole Thériault
Annie Dutil
Amelie Cournoyer
Sophie Blais
Cathérine Robert
Le comité-journal est de nouveau actif après une pause de plusieurs mois. Le
dernier numéro, à vous avoir été présenté, est le spécial du 15e anniversaire du
centre au printemps 2001. Depuis ce temps, beaucoup de changements sont
survenus tant au niveau de l’équipe du Centre, des locaux, qu’aux membres du
comité-journal. En l’espace d’une année, il y a eu l’embauche de 2 travailleusespermanentes, l’arrivée de 2 nouvelles militantes et une nouvelle contractuelle qui
travaille toujours avec nous actuellement. Nous avons par le fait même agrandit
nos locaux pour être en mesure de loger toutes ses nouvelles têtes et pour
permettre de tenir des rencontres de groupe dans des espaces plus appropriés. La
dernière année en est une de restructuration dans tous les sens du terme, avec
l’arrivée des nouveaux budgets suite à une consolidation de tous les Centres du
membres du regroupement québécois des C.A.L.A.C.S. Après une étude des
besoins des différentes régions du Québec, des sous ont été distribués selon les
besoins de chaque centre, chaque région. De plus, six nouveaux centres devraient
être créés suite à cette évaluation. Tous ces rebondissements nous ont occupé
pendant la dernière année mais, nous tenions à ce que le journal reprenne vite car
il permet le lien entre nous et les gens de la communauté.
Nous vous invitons finalement à vous joindre à nous pour savourer ce numéro fait
par la toute nouvelle équipe du comité-journal 2001-2002 sur le sujet du
harcèlement sexuel en milieu de travail.Vous constaterez que celui-ci peut
prendre différentes formes et affecte une grande partie de la population malgré le
faible taux de dénonciation.
Autres collaboratrices-teurs:
Gabrielle Champagne
Une femme qui a témoigné de
son vécu
Activités à venir
venir
Merci à toutes les personnes qui
ont participé, de près ou de loin,
à la réalisation de ce numéro.
Assemblée générale annuelle:
L’AGA est un moment privilégié pour la Collective du C.A.L.A.C.S de présenter l’ensemble des activités réalisées en 2001-2002. Ce sera également le
moment officiel pour remercier les militantes de leur implication à la Collective
et combler les postes vacants. L’AGA aura lieu le 17 juin prochain à 19h00 au
739 Rue Dufferin. Une confirmation de votre présence est souhaitée.
Date de tombée du prochain
numéro:
31 octobre 2002
Nous vous rappelons que ce
journal est recyclable alors
n’hésitez pas à le distribuer après
lecture...
Formation du C.A.L.A.C.S.
Le C.A.L.A.C.S offrira une formation le 14 juin prochain, portera sur la problématique des agressions à caractère sexuel (ACS). Elle fournira aux femmes
intéressées, l’occasion d’approfondir leurs connaissances et d’échanger leurs
opinions face à cette problématique. Pour vous inscrire, vous devez contacter le C.A.L.A.C.S au 375-3338, avant le 5 juin 2002. La formation se tiendra
de 9:00 AM à 12:00 et de 13:00 à 16:00.
Avis aux intéressées!!
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Spécial harcèlement sexuel en milieu de travail
Un brin d’histoire…
Le harcèlement sexuel au travail n’est pas un phénomène nouveau genre des années ’90. En remontant
l’histoire, nous pouvons nous apercevoir qu’en fait, il existe depuis plusieurs siècles. Déjà au Moyen
Âge sous le régime féodal, les seigneurs, de par leur statut, usaient du pouvoir qui leur était conféré
pour s’octroyer certains privilèges sexuels. Concrètement, le seigneur avait à son service des serfs qui
étaient attachés à sa terre et qui dépendaient de lui. Le seigneur jouait donc le rôle “ d’employeur ” et le
serf, celui “ d’employé ”. Ainsi, vu sa position hiérarchique avantageuse, le seigneur possédait tous les
droits de préséance sur la virginité des nouvelles épouses de ses serfs.
Puis, avec l’arrivée de l’industrialisation, de nouveaux types d’emploi sont apparus entre autres, celui
d’intermédiaire (acheteur) entre l’entreprise et la travailleuse à domicile. Les conditions salariales des
travailleuses étaient médiocres de telle sorte que ces dernières n’avaient d’autre choix, pour survivre,
que d’accepter le crédit que leur offraient ces intermédiaires. Ceux-ci se retrouvaient donc en position
de pouvoir par rapport aux travailleuses sur qui ils pouvaient alors exercer des pressions d’ordre sexuel.
Dans les années suivant la deuxième guerre mondiale, le phénomène continue de faire pression sur les
femmes. Les offres d’emploi discriminantes où l’employeur présente formellement ses exigences peuvent en témoigner. “Doit être jeune et avoir une belle apparence…”. Aujourd’hui encore, bien que certaines lois interdisent cette forme de discrimination, le harcèlement sexuel est plus que jamais existant.
Effectivement, depuis l’intégration massive des femmes sur le marché du travail, le harcèlement sexuel
est une réalité de plus en plus présente ou du moins, de plus en plus visible et, puisque le nombre de
femmes sur le marché du travail ne cesse d’augmenter, il est fort possible que le harcèlement sexuel ne
cesse de croître lui aussi. En 1991, les femmes représentaient 45% de l’ensemble des travailleurs, comparativement à 38% en 1976. Bien que l’augmentation de travailleuses soit encourageante, leur situation sur le marché du travail n’a certes pas évoluée et elles sont toujours des cibles adéquates pour l’abus de pouvoir.
Contrairement à la croyance populaire voulant que le harcèlement sexuel soit un problème privé entre
deux personnes, il prend plutôt sa source dans l’éducation sociale de notre société patriarcale. Dès l’enfance, les femmes sont conditionnées à répondre aux stéréotypes sexuels préétablis par la gent masculine, détentrice du pouvoir social. Il ne va pas sans dire que ces stéréotypes sexuels valorisent l’action
pour l’homme et la passivité pour la femme, favorisant par le fait même la tolérance, l’acceptation et le
renforcement des attitudes de domination et d’agressivité des hommes envers les femmes. Le harcèlement sexuel, qu’il soit évident ou subtil, est un acte de domination, d’humiliation, d’abus de pouvoir et
de violence qui selon l’histoire, a maintenu et continue toujours de maintenir les femmes dans la peur et
dans les rapports de forces inégaux. Le harcèlement sexuel est un problème social qui renvoie à des racines profondes soit celles du patriarcat. Il importe donc de poser des actions individuelles et sociales
afin de dénoncer cette forme d’oppression spécifique faite aux femmes.
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Spécial harcèlement sexuel en milieu de travail
LE HARCÈLEMENT SEXUEL :
QUAND C’EST NON!, ÇA VEUT DIRE NON!
Le harcèlement sexuel, comme toutes les formes de violence, profite des rapports de pouvoir inégaux entre les personnes et discrimine principalement les femmes qui, tout comme les enfants, représentent la grande majorité des victimes d’agression à caractère sexuel. La tolérance de notre société face à la violence contribue à perpétuer les inégalités dans notre société et ce, en maintenant
les femmes et les enfants dans l’oppression et les rapports de pouvoir. Ils sont donc perçu(e)s comme des personnes faibles, ayant moins de droits et de pouvoir que les hommes. Contrairement à ce
que la croyance populaire le présume, la violence sexuelle n’est pas le résultat d’un désir sexuel incontrôlable chez l’agresseur mais, il s’agit bien d’un acte qui vise à humilier et à rabaisser la personne agressée au moyen de la sexualité. Le harceleur prend le contrôle du corps, des droits et de l’intégrité physique et psychologique de la victime dans le but de la dominer en retirant un sentiment de
supériorité. C’est donc l’abus de pouvoir et non le désir sexuel, qui procure un sentiment de satisfaction chez le harceleur. Cette forme de violence, comme toutes les autres formes de violence, est socialement inacceptable et est punissable au sens de la loi.
L’escalade, qui est un processus conduisant le harceleur à utiliser des moyens qui semblent d’abord
inoffensifs mais, qui deviennent de plus en plus destructeurs, est presque toujours prévisible lorsque
l’on parle du harcèlement sexuel. Ainsi, cela peut prendre diverses formes exprimées de façon verbale (des blagues sexistes; des remarques sur l’apparence physique ; des petits surnoms "affectueux"; des confidences insistantes du harceleur; des invitations réitérées de tout genre; des propositions explicites ; des promesses sousentendues ou carrément formulées ; des menaces de représailles, etc.), non verbale (l'affichage de matériel dégradant et/ou pornographique ; des regards insistants qui mettent mal à l'aise ; des sifflements ; des notes de service, des
dessins, des lettres (invitations, déclarations passionnées, menaces) ; la présence continuelle du harceleur près de soi;
des signes explicites à connotation sexuelle ; la présence du harceleur autour du domicile, etc.), et / ou physique
(des frôlements (ce sont souvent des manœuvres discrètes qui font croire à des hasards, jusqu'à ce qu'elles se répètent
trop souvent) ; des attouchements de toutes catégories (de la petite tape amicale aux caresses forcées ; la violence physique; l'agression sexuelle, etc.). Il s’agit donc d’une aggravation du phénomène et est, dans la majeure
partie des cas, subit par la victime même après avoir exprimée au harceleur son non-consentement.
Il est important de mentionner que c’est la notion de consentement qui détermine s’il s’agit d’un flirt
ou de harcèlement sexuel et ce, puisqu’il arrive que la subtilité l’emporte sur la raison. En effet, la
plupart du temps, le harcèlement sexuel commence par un flirt qui peut sembler flatteur à première
vue. L’abus de pouvoir n’est pas toujours perceptible mais, la victime s’en trouve rapidement incommodée par les paroles, gestes et/ou regards du harceleur sur elle. Ce qui semblait être du flirt cesse
donc de l’être pour devenir harcèlement sexuel lorsqu’il y a non-consentement de la victime, qu’elle n’y retire aucun plaisir et aucun désir. Que ce soit verbal ou non-verbal, le non-consentement
indique au harceleur que la femme n’est pas disposée à répondre de quelques manières que ce soit
aux avances répétées. De plus, un consentement donné sous pression, menace, chantage, manipulation, intimidation et contrôle, n’est pas un consentement éclairé. La responsabilité des gestes et/
ou paroles revient donc au harceleur qui abuse de son pouvoir pour agresser sa victime.
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Spécial Harcèlement sexuel en milieu de travail
Des conséquences ?
Le harcèlement sexuel est lourd de conséquences tant pour la victime que pour l’ensemble de la société. Pour la victime, le harcèlement sexuel peut l’amener à sentir son climat de travail devenir de
plus en plus difficile à supporter, voire même intolérable. Cette situation affectera directement son
emploi en la rendant moins disponible psychologiquement et physiquement, entraînant ainsi une
baisse de son rendement, des oublis, des retards, des absences et une accumulation de travail. Elle
en vient à vivre de plus en plus d’insatisfaction face à son emploi, ce qui affecte inévitablement son
intérêt et sa motivation. Elle se décourage, perd confiance en elle-même et son anxiété augmente
considérablement. Elle éprouve beaucoup de rage face à l’impuissance dans laquelle le harceleur
la maintient. Quant à ses craintes, elles sont de plus en plus présentes telles que la peur des représailles, de ne pas être crue, de se faire accuser de provocation, d’aller travailler et d’affronter le harceleur, du jugement de la part des collègues, d’être perçue comme une “ faiseuse de troubles ”, de
perdre son emploi, d’être harcelée par le harceleur, etc. Elle éprouve de la gêne, se sent blessée
dans sa dignité et peut parfois remédier à la situation en changeant d’emploi, occasionnant ainsi des
pertes sérieuses face à son statut professionnel. Et puisque nous passons plus de temps dans notre
milieu de travail qu’à notre domicile, il est certain que les difficultés rencontrées au travail ont des
répercussions dans la vie privée, notamment parce que la victime n’est plus la même et que ces
conséquences individuelles affecteront ses relations interpersonnelles, familiales et conjugales.
Les représailles
Comme le harcèlement sexuel au travail est une forme d’abus de pouvoir, lorsque le harceleur sent
que son pouvoir est menacé soit parce qu’il se butte à un refus de la femme ou parce que cette dernière dépose une plainte, il passe alors aux représailles: une conséquence qui caractérise principalement cette forme d’agression à caractère sexuel (ACS). Les représailles sont reliées au pouvoir
que possède le harceleur au sein du milieu de travail et peuvent prendre la forme d’un transfert, d’un
changement dans les dates de vacances, de modifications des heures de travail, de mauvaises évaluations de rendement, des plaintes, de mauvais propos à son égard, de congédiement, etc.
Ces quelques conséquences individuelles (puisqu’il en existe plusieurs autres), amènent également
des répercussions pour l’ensemble de la société notamment la peur et l’insécurité pour toutes les
femmes, le maintien des inégalités, l’augmentation du taux de criminalité, du taux de chômage, de la
violence et de la tolérance à la violence, des problèmes de santé mentale, du suicide, des demandes de services d’aide (pour les victimes, pour les harceleurs, etc.), des coûts économiques et de
l’appauvrissement des femmes.
Enfin, peu importe le milieu et le contexte où le harcèlement sexuel se produit, il n’en demeure pas
moins que les répercussions sont nombreuses et touchent l’ensemble de la société qui, par sa tolérance à la violence, contribue à légitimer ces comportements discriminants et violents à l’égard des
femmes.
Gabrielle Champagne
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Spécial harcèlement sexuel en milieu de travail
Le harcèlement sexuel:
Un mythe ou une réalité?
Il est difficile de juger de l’ampleur de la
problématique du harcèlement sexuel en
milieu de travail, car les femmes éprouvent souvent de la difficulté à identifier
clairement si elles ont vécu du harcèlement sexuel ou non. Puisque les femmes
sont conditionnées à se soumettre au
pouvoir masculin, plusieurs d’entre elles
ont fini par accepter les comportements
harcelants comme faisant partie intégrante de l’emploi et de leur vie. Les
recherches sur le harcèlement sexuel
présentent des résultats qui varient
considérablement selon la méthode de
cueillette des données. Il nous est tout de
même permis de croire que les statistiques actuelles sont sous-évaluées et ce,
parce qu'elles datent de plusieurs années
déjà. De plus, nous sommes d'avis que la
prévention et la sensibilisation ont certainement permis d'en augmenter la dénonciation.
Quelques statistiques
En 1993, une recherche de StatistiquesCanada, faite auprès de 12 000 femmes,
a permis d'établir que “ 6% des femmes
au travail ont subi au moins un incident
impliquant du harcèlement sexuel, au
cours des 12 mois précédant l'enquête et
près de 23% des femmes interrogées ont
mentionné avoir été harcelées au moins
une fois au travail durant leur vie. Près
du quart des femmes interrogées ont
subi une forme ou une autre de harcèlement sexuel au travail, incidents impliquant dans la majorité des cas, des commentaires sur leur apparence physique
ou leur vie sexuelle. Les femmes jeunes
et célibataires sont les cibles les plus
visées : 10% des femmes de moins de 25
ans ont déclaré avoir été harcelées et 9%
de celles qui ont subi ce harcèlement
étaient célibataires ”. Cette enquête a
aussi permis de découvrir que :
•
•
55% des incidents signalés impliquaient un collègue de travail;
39% des incidents impliquaient une
personne en autorité;
•
•
77% des institutrices interrogées ont
affirmé avoir été harcelées par un
élève;
73% se sont plaintes d'avoir subi
des frôlements corporels non sollicités.
Un mythe ?
Les mythes sont des croyances populaires acceptées et qui perdurent depuis des
générations dans notre éducation. Ils
sont des images irréalistes mettant en
scène des êtres et des actions dans lesquels se projettent certaines de nos valeurs et nos peurs. Les mythes se sont
élaborés afin de fournir des explications
face à des situations menaçantes. Ces
réponses aux réalités dérangeantes ont
pour fonction de nous sécuriser, de diminuer l'anxiété éprouvée quand on se sent
effrayé(e) ou impuissant(e), qu'on ne
comprend pas ce qui se passe ou qu'on
se sent coupable. Malheureusement, ces
représentations symboliques sont souvent teintées de jugements qui ont une
grande influence sur la vie sociale et
surtout, sur notre façon de percevoir le
harcèlement sexuel au travail.
Encore aujourd’hui, les réactions des
gens ne sont pas favorables envers la
femme qui ose lever le voile sur le harcèlement sexuel au travail. On continue
de croire qu’elle est toujours responsable
de “ mettre les freins ” aux ardeurs masculines. Ce qui est désolant c’est de
constater que la plupart des préjugés
sont dirigés envers les victimes et non
envers les personnes qui commettent les
actes de harcèlement sexuel. Les préjugés renforcent donc les croyances populaires, accentuent le problème du harcèlement sexuel, maintient les femmes
victimes dans la peur, la honte, l’oppression et les inégalités sociales, déresponsabilisent davantage les harceleurs
sexuels pour faire porter le poids du
fardeau sur les épaules de la victime, etc.
Dans un tel contexte les victimes se
transforment alors en accusées, et les
harceleurs sont ainsi TOLÉRÉS. Nous
continuons de percevoir le harcèlement
sexuel au travail comme un problème
privé. Il n’est donc pas surprenant que
lorsqu’un employeur est au courant d’une situation de harcèlement sexuel, il va
plutôt protéger le harceleur en pénalisant
la travailleuse. Il peut entre autres, refuser de discuter du problème, minimiser
la situation, lui rappeler de s’habiller
autrement et ce, en ne faisant rien de
concret pour régler le problème.
Pour leur part, la majorité des collègues
refusent d'aider la femme harcelée. On
lui dit : “ Prends sur toi, c’est pas si grave ”, “ Bien voyons, t’es folle, y pourrait
être ton grand-père ” ou “ C’est pas possible, il a une femme depuis dix ans et
deux enfants ”. Ils font semblant que
rien ne se passe, ne veulent rien faire ou
vont même jusqu'à nuire à la femme
harcelée dans son travail. Alors, elle
peut devenir le sujet de propos médisants à son égard, ruinant irrémédiablement sa réputation et non celle du harceleur. Dans un tel contexte, la femme n’y
trouve aucune solidarité qui pourrait lui
apporter du réconfort et de la valeur à
ses perceptions. Habituellement, on préfère l’éviter plutôt que de lui servir de
témoin et c’est une des principales raisons qui expliquent pourquoi l’agression
à caractère sexuel est le crime le moins
dénoncer à la police au Canada (6%
seulement). Alors, nous avons tous et
toutes un rôle à jouer dans cette problématique sociale puisque nous sommes
tous et toutes responsables, de prêt ou de
loin, de la continuité du harcèlement
sexuel qui se produit dans le milieu de
travail. À vous alors d’appuyer irrémédiablement la victime dans ses démarches de dénonciation et ce, pour le bien
de tout le monde.
Gabrielle Champagne
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Spécial harcèlement sexuel en milieu de travail
Pour reprendre le pouvoir...
La plus grande arme du harceleur
demeure le silence de sa victime
puisqu’il la maintient dans l’oppression et l’abus de pouvoir.
Bien que la responsabilité du geste appartient à l’agresseur, il n’en
demeure pas moins que le fait de
briser le silence est un moyen efficace pour la victime de reprendre du pouvoir sur sa vie. Briser
le silence peut simplement dire
d’en parler avec une personne en
qui nous avons confiance (ami(e),
collègue, membre de la famille,
intervenant(e), etc.) ou le dénoncer publiquement. Dénoncer le
harcèlement sexuel dont nous
sommes victimes au travail est
certes une tâche délicate et difficile mais, qui se prépare avec soin.
Voici donc quelques directives
pouvant être utiles pour dénoncer
ces gestes, paroles ou regards oppressants.
Les ripostes
La riposte est une “ réponse vive,
instantanée, faite à un interlocuteur agressif ” afin de lui signifier
son non-consentement et ce, en
refusant ses avances, ses attentions et son comportement inopportun. Lui rappeler que dans notre langage, lorsque nous disons
NON, CELA SIGNIFIE NON!
Lui demander fermement, et si
possible devant témoins, de cesser ses agissements. Idéalement, il
est important de DÉNONCER
IMMÉDIATEMENT ( nous savons très bien que la subtilité du
harcèlement sexuel ne nous permet pas souvent d’y mettre un
frein dès le départ), en répétant à
voix haute ce que le harceleur
vient de dire à voix basse ou en
défendant son espace vital par
exemple, en disant “ Vous pouvez
reculer pour me parler, je ne suis
pas sourde ”. Il est important de
ne pas rester isolée, de tenter d'en
parler à des collègues ou à des
ami(e)s ou de contacter un groupe
de support comme le CALACS.
N'hésitez pas à répéter à l'entourage les propos que le harceleur
vous tient, aussi grossiers soientils. Si vous avez trouvé d'autres
employées qui subissent ou ont
subi les agissements du même
harceleur, contactez-les et agissez
ensemble.
Tenir un journal détaillé de
tous les éléments et y inscrire :
a) Les dates, les heures, les lieux
et les circonstances du harcèlement ainsi que les faits, les
paroles et les gestes subis;
b) Les noms et, si possible, les
numéros de téléphone de témoins auditifs et/ou visuels ;
c) Les répercussions émotives
ou physiques vécues à la suite
de chaque événement ;
d) Les détails de chacune des
démarches entreprises suite au
harcèlement sexuel, notamment les demandes faites au
harceleur, les discussions avec
d'autres employées sur le sujet, les démarches entreprises
auprès du syndicat ou de la
direction, les rencontres avec
le médecin, etc. ;
e) Le détail des différentes ré-
percussions de la situation sur
le travail : mutation, changement d'horaires, surcharge de
travail, etc.;
f) Les lettres, notes de service,
dessins provenant du harceleur sont à conserver.
Le journal pourra être un outil
indispensable si des recours juridiques sont pris.
Les stratégies alternatives
Si la femme désire riposter au
harcèlement sexuel, les stratégies
alternatives comportent de nombreux avantages. Ces stratégies
favorisent la reprise du pouvoir
de la femme harcelée puisqu’elle
sent qu'elle domine davantage la
situation qui bouleverse sa vie.
Avec de l'imagination et la solidarité de ses collègues, elle peut
contrer le harcèlement sexuel au
travail avec autant, sinon plus,
d'efficacité que les différents recours légaux. Il est important de
savoir adapter les actions au lieu
de travail ainsi qu'aux situations
qui se présentent. Ces actions
peuvent être faites de façon individuelles ou avec l’aide de collègues de travail qui vous appuient
dans vos démarches. Par exemple,
l'employée peut déposer, de façon
anonyme, des textes traitant du
harcèlement sexuel, des dépliants
et/ou affiches du CALACS et ce,
partout sur les lieux de son travail. Si on ne parlait pas de ce
problème avant, ce geste change
bien souvent les attitudes en bri-
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Spécial harcèlement sexuel en milieu de travail
propres comportements et propos
sexistes, mais aussi en refusant de
jouer à l'autruche quand elles et ils
en sont témoins. Dès qu'une femme
est harcelée quelque part, c'est l'affaire de tout le monde..
Un geste collectif a bien souvent
plus d'impact aux yeux des personnes visées, harceleurs ou employeurs. Lorsque les femmes s'appuient entre elles, elles risquent de
subir moins de représailles. Ainsi,
cela peut signifier d’aller voir le
harceleur en groupe pour lui demander de cesser ses agissements et
lui signaler que maintenant, tout le
monde est au courant de la situation
et que nous jugeons cela inacceptable. Soutenir une collègue qui est
aux prises avec des problèmes de
harcèlement sexuel au travail, c'est
l'écouter et la croire.
Plusieurs autres recours sont aussi
possibles mais, il importe de
consulter une aide extérieure tel que
le CALACS, qui sera en mesure de
vous orienter vers la ressource la
plus appropriée. En fait, les recours
quant au harcèlement sexuel en milieu de travail sont particuliers.
D’abord, le harcèlement sexuel
n’est pas criminel ainsi, les recours
se font au civil. Ensuite, la taille de
l’entreprise, le statut de la victime
et du harceleur, le nombre d’années
d’ancienneté dans l’entreprise,
l’existence ou non d’un syndicat ou
d’une politique sur le harcèlement
sexuel en milieu de travail sont autant de facteurs pouvant influencer
la ressource qui sera à même de
vous aider. À titre d’exemples, il
est possible de porter plainte à La
Commission des droits de la personne du Québec; La Commission
canadienne des droits de la personne pour les personnes employées
dans des entreprises placées sous
juridiction fédérale ; Les tribunaux
civils;La Commission de la santé et
de la sécurité du travail (C.S.S.T.)
dans le cadre de la Loi sur les accidents du travail et les maladies professionnelles; Son employeur; Son
représentant syndical (griefs et arbitrages prévus par la convention collective); Le comité étudiant ou les
professeurs; Le patron du harceleur; le comité d'action des non organisés (information et soutien dans
les démarches); La Commission de
la fonction publique (personnes au
service de l'administration fédérale). Ces endroits sont à même de
pouvoir offrir une indemnisation
financière comblant la perte de salaire, la réintégration au travail et
une indemnisation pour dommages
moraux à la victime.
lement sexuel au travail et tout le
monde y gagne à s’impliquer. Ainsi, selon les politiques déjà en place
dans le milieu de travail, plusieurs
actions peuvent être posées. Par
exemple :
•
•
•
•
S’il n’y a pas de politique sur le
harcèlement sexuel au travail, il
pourrait s’agir de mettre sur
pied un groupe qui prendrait en
charge la création d’une telle
politique ;
Faire une semaine thématique
de prévention du harcèlement
sexuel en invitant une personneressource dans votre milieu, tel
un C.AL.A.C.S. ;
Poser des affiches sur le harcèlement sexuel dans les salles
réservées aux employé(e)s ;
Écrire un article sur le sujet qui
serait remis dans les casiers des
La responsabilité de l'employeur
en matière de harcèlement sexuel
dans son milieu de travail
L'employeur(e) peut être tenue responsable des actes commis par ses
employées lorsque ces actes sont
reliés à l'emploi. Il incombe à l'employeur(e)de veiller à ce que son
personnel puisse travailler dans un
milieu où il ne sera soumis à aucune forme de harcèlement. Il en est
de même pour les fournisseurs de
biens et de services qui doivent
veiller à ce que leur clientèle ne soit
pas harcelée, ni harcelante à l’égard
des employé(e)s.
Malheureusement, le harcèlement sexuel est encore
un sujet tabou, que l’on
tend de camoufler sous la
couverture!!
Et la lutte dans tout ça ? !
L’action est le meilleur moyen de
prévenir et de lutter contre le harcè-
•
employé(e)s ou qui ferait partie
d’un journal d’informations internes ;
Etc.
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Spécial harcèlement sexuel en milieu de travail –Témoignage
UN TABOU POUR LEQUEL ON APPLIQUE LA LOI DU SILENCE.
Les mots “ harcèlement sexuel ” ne m’étaient pas inconnus. Nous entendons ces mots par les médias et certains documentaires en parlent. Nous faisons certains commentaires que si cela nous arrivait, nous ne réagirions pas comme ces victimes. Et bien, voilà de beaux préjugés envers les victimes.
J’ai été victime moi-même, j’avais une tout autre opinion mais quand un harceleur se met à la tâche,
tu n’y vois rien. La plupart sont de fins manipulateurs.
Il y a ces paroles et gestes, en apparence banals, qui ont le pouvoir de tout détruire sur leur passage.
Durant trois ans, j’ai enduré des obscénités et des attouchements par un de mes collègues de travail.
Avant la rencontre de cet homme, j’étais une jeune femme enthousiaste, forte de caractère, positive,
confiante en la vie, etc. Je vous délivre dans cet article mon expérience vécue qui est loin d’être charmante mais, où il est important de briser la loi du silence.
Ce collègue de travail a fréquenté le même Cégep que moi. À cette époque, je ne l’avais jamais aperçu , quoique lui m’avait observé. Il se souvenait même des vêtements que je portais deux ans auparavant. En 1998, la compagnie pour laquelle je travaillais depuis 1993, m’a offert un poste que cet
homme occupait aussi. En apparence, cet homme était plutôt sympathique, et il était marié, père de
quatre enfants. Il m’a décrite comme une jeune femme timide, très indépendante, voire même sauvage mais, surtout très charmante. En mai 1998, j’ai refais son entraînement car il s’était absenté du
travail environ trois mois. Il me faisait continuellement des compliments sur ma façon de lui enseigner le travail, il me disait que j’étais travaillante, dynamique, pleine de vie, sociable, drôle, etc., et
surtout très belle. Il a commencé à me poser des questions sur mes parents, frères et sœurs, mon
rang dans la famille, mon ami de cœur. Il avait établit une atmosphère de confiance. Ensuite, les
questions plus indiscrètes ont commencé et si je cherchais à les fuir, il me disait: «qu’il n’avait rien
là, je n’avais pas à être gênée, ça faisait partie des plaisirs de la vie, etc. ». Donc, peu à peu il en savait beaucoup sur ma vie. Ensuite, il s’est mis à me raconter ses liaisons passées de façon très explicite même si je lui ai demandé d’arrêter. Il m’a alors répondu: «de ne pas faire ma vierge effarouchée».
Ce qui avait semé le doute en moi quant à savoir si ce n’était pas moi qui était trop prude. Donc,
j’ai continué à écouter ses déboires jours après jours.
Ces paroles se sont accompagnées de gestes. À plusieurs reprises, il m’a fait des attouchements tels
que des caresses aux mollets, tapes sur les fesses, frôlements de ses mains sur les fesses et sur les
seins, jet d’air comprimé dans les parties génitales, etc. Je lui disais à chaque fois de ne plus recommencer, mais en vain. Ses propos n’avaient rien de taquineries: « Je te poignerais bien un sein »,
« Si j’avais une maîtresse, je la voudrais charnue comme toi car, ce sont les plus cochonnes », « Tu
as de beaux gros seins, des belles grosses fesses » et ils étaient accompagnés des gestes pour l’illustrer et d’un coup du bassin vers l’avant. Il agissait la plupart du temps lorsqu’il n’y avait personne.
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Spécial harcèlement sexuel en milieu de travail—témoignage.
J’ai décidé de me confier à un autre de mes collègues de travail et c’est à ce moment que j’ai appris
que cet homme faisait de harcèlement sexuel. Je n’arrivais pas à croire que ça m’arrivait à moi. Et bien
oui, cela commence doucement sans grande importance et cela s’intensifie peu à peu. Et voilà, que le
harceleur a le contrôle sur toi, tes émotions, ton humeur, ton attitude, sur toute ton identité. J’ai porté, une première fois, le harceleur à tout avouer au patron. Il m’a fait ses excuses et promis de ne plus
recommencer mais, peine perdue. Fin manipulateur, il n’a pas lâcher prise, se faisant tour à tour mielleux et menaçant. Pendant l’année qui a suivitt, il a multiplié les représailles. Il nuisait subtilement à
mon travail. Stressé, incapable de dormir, j’ai porté une seconde et une troisième plainte à mon employeur. J’en étais rendue à le voir exercer les paroles et les actes sur moi comme s’il me touchait et
me pénétrait; c’était devenu un viol psychologique. C’en était trop! Le syndicat s’en est mêlé et il
voulait que je continue de travailler avec cet homme qui me “ violait ”. Il n’en était pas question et je
me suis dit que tout ça n’était pas acceptable. Je suis allée chercher de l’information sur le harcèlement sexuel au C.A.L.A.C.S. de Granby et G.A.I.H.S.T.( Groupe d’Aide et d’Information sur le Harcèlement Sexuel au Travail) de Montréal. C’est là que j’ai compris que “ ÇA NE FAIT PAS PARTIE DE LA JOB ”. La compagnie et le syndicat ne pouvaient pas m’aider car, il n’existait pas de politique en la matière. J’ai donc fait instaurer une politique contre le harcèlement au travail par le biais
des droits de la personne et de la C.S.S.T.
Anonyme
Ce témoignage représente ce que les femmes victimes de harcèlement sexuel subissent. Les
difficultés qu’elles rencontrent sont liées, entre autres, à l’attitude de ceux et celles qui devraient les soutenir (patron(ne)s, membres du syndicat, collègues de travail, famille et proches).
Si de surcroît, ses proches manquent de courage pour affronter la situation avec elle, s’ils sont
hostiles, moralisateurs ou indifférents, la personne harcelée assumera de se taire. Ses agissements seront donc adaptés à ce qui est acceptable dans son milieu, c’est-à-dire la plupart du
temps en étouffant ses propres sentiments de colère, de doute, de peur pour se conformer
aux exigences de ses pairs.
Voilà de quoi est fait ce triste silence, mais son effet le plus dévastateur est sans doute que la
victime en vient à ne plus accorder d’importance à ce qu’elle a vécu; convaincue que si cette
situation est tolérée par ces pairs, elle doit l’être également pour elle-même.
Si le milieu de travail et l’environnement de la femme victime de harcèlement sexuel permet
des conditions et un climat favorable à l’expression de ses sentiments et à la dénonciation, il
est évident, pour nous, qu’elle s’en sortira plus rapidement et ce, de par le soutien qu’elle a
reçu. De plus, cela peut permettre aux collègues de travail de comprendre la femme qui dénonce le fait pour garder son emploi tout en essayant de s’occuper de sa sécurité et de son climat
de travail.
Carole Thériault
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Ce qui m’aide ...
Ce qui ne m’aide pas...
Lorsqu’on me croit quand je dis que j’ai été
agressée et que ça m’a blessée.
“Je te trouve courageuse de m’en parler. Ce ne
doit pas être facile.”
Lorsqu’on ne me croit pas ou minimise l’importance de
mon agression ou de mes sentiments.
“Voyons, c’est pas si grave.”
Lorsqu’on me dit de prendre mon temps, que
c’est normal d’être bouleversée ou mêlée.
“Je suis là. Si tu as encore envie d’en parler, tu
peux venir me voir. Ça ne me dérange pas.”
Lorsqu’on me dit de me dépêcher de régler ça, d’en
finir et d’oublier tout ça.
“C’est du passé maintenant.”
“Arrête de t’en faire.”
“Pense à autre chose maintenant”
Lorsqu’on m’aime comme je suis et pense seulement que je suis une bonne personne qui
passe un dur moment ces temps-ci.
“Ça arrive à tout le monde de faire face à une situation qui la dépasse.”
“Personne n’est à l’abri des périodes plus difficiles.”
“Tu n’es pas moins bonne que les autres, c’est
seulement que tu as passé à travers quelque chose de très difficile et que c’est normal que ça
prenne un certain temps.”
Lorsqu’on me manifeste que ce n’est pas normal d’être
comme je suis, de réagir comme je le fais et qu’on me
fait sentir que je suis particulièrement affectée par ce
qui est arrivé.
“Tu as toujours été trop sensible.”
“On ne sait jamais comment te prendre.”
“Tu te retrouves toujours dans des situations impossibles.”
“Y’a décidément rien à faire avec toi.”
Lorsqu’on se place de mon côté et n’excuse
pas les gestes de mon agresseur.
“Ce n’est pas correct ce qu’il a fait.”
“Il est le seul responsable de ce qu’il t’a fait.”
“T’as le droit de ne plus vouloir le voir.”
Lorsqu’on croit en ma capacité de m’en sortir, de me guérir.
“J’ai confiance en toi.”
“T’es capable.”
“Tu es forte, plus que tu penses.”
☺
Je
Ça
Je
Ça
Ça
me sens soutenue
me donne de l’énergie
ne me sens pas jugée
me fait du bien
m’aide vraiment!
Lorsqu’on se range du côté de mon agresseur.
“Essaie de le comprendre.”
“Fait un effort pour le voir, lui parler.”
“Il a eu des moments difficiles lui aussi.”
“Tu es certaine que tu ne l’as pas provoqué?”
Lorsqu’on me fait sentir que si j’étais plus forte, je
m’en sortirais plus facilement.
“Fait des efforts.”
“Secoue-toi un peu, prends-toi en main.”
“Ça ne sert à rien de pleurer.”
Je
Je
Je
Je
Ça
me sens jugée
ne me sens pas comprise
me sens coupable, pas bonne
n’ai pas envie d’en reparler
ne m’aide pas vraiment!
Vous avez le droit de choisir les personnes à qui vous parlez de votre agression et vous avez le droit de vous entourer de
personnes qui vous font du bien. Vous le méritez bien!
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Renouvellement de la carte de membre
Il est maintenant temps de renouveller votre carte de membre, ou pour celles qui ne le sont pas
encores, devenir membre du C.A.L.A.C.S. La carte de membre, valide du 1 avril au 31 mars, donne
les privilèges suivants:
♦
Droit de vote à l’assemblée générale
♦
Possibilité d’être militante active en s’impliquant à la collective et /ou aux différents comités du
C.A.L.A.C.S.
♦
Participer aux rencontres thématiques organisées par la collective
♦
Recevoir le bulletin de liaison du Centre (2 fois l’an)
♦
Participer à l’organisation d’activités spéciales
Les conditions d’admissibilité des membres régulières sont les suivantes:
♦
Être femme
♦
Avoir 16 ans et plus
♦
Résider sur le territoire du C.A.L.A.C.S.
♦
Adhérer aux buts et objectifs du C.A.L.A.C.S. et les promouvoir
♦
Faire la demande en remplissant la formule d’adhésion ci-bas
♦
Répondre à toute autre condition jugée opportune par la collective
Seules les MEMBRES RÉGULIÈRES ont un droit de vote à l’assemblée générale
Les membres collaborateurs regroupent toute personne ou tout groupe qui veut s’associer aux buts
du C.A.L.A.C.S.
Les membres honoraires regroupent toute personne ou tout groupe de personnes présentées et
nommées par la Collective qui a su se distinguer par une action significative favorisant l’existence et
la promotion du C.A.L.A.C.S.
Alors, n’hésitez pas en remplir le coupon ci-dessous et à nous l’envoyer.
À retourner par la poste: remplir et découper ce coupon, l’insérer dans une enveloppe avec ou sans contribution
volontaire.
OUI, j’appuie la cause du C.A.L.A.C.S. en désirant être membre
Je désire être: membre régulière ( )
Don volontaire
ou membre collaborateur ( )
5,00$ ( ) 10,00$ ( ) Autres ( )
S.V.P. INSCRIRE EN LETTRES MOULÉES
Nom:_______________________________________________
Adresse:____________________________________________
Ville:________________________________________________
Tél: (
)__________________ code postal:________________
Signature:____________________________________________
Date:_____________________
jusqu’au 31 mai 2003
Si intéressée, demandez les règlements généraux du CALACS en nous contactant au 375-3338
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