Comment mettre en place une procédure de recrutement ?
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Comment mettre en place une procédure de recrutement ?
Embaucher un salarié Fiche n° 03/010 Comment mettre en place une procédure de recrutement ? Embaucher, c’est répondre à un besoin de compétences pour assurer le fonctionnement ou le développement de l’activité de l’entreprise. C’est choisir un candidat qui disposera des compétences requises pour conduire un projet ou exécuter un travail. Dans cette perspective, l’employeur dispose d’une liberté de recrutement soumise toutefois à certaines contraintes. Le respect de l’obligation de réembauchage et de réintégration Tout salarié licencié pour motif économique bénéficie d’une priorité de réembauchage pendant 1 an à compter de la date de son licenciement s’il en manifeste le désir, par lettre recommandée avec avis de réception, auprès de son employeur, dans un délai d’un an depuis la notification de son licenciement. L’employeur devra alors l’informer des emplois devenus disponibles et compatibles avec sa qualification ou avec la qualification qu’il a acquise (à condition qu’il en ait informé l’employeur). La salariée enceinte ou en congé de maternité ayant démissionné sans préavis dispose également d’une priorité de réembauchage d’un an. Si l’employeur ne respecte pas la priorité de réembauchage, il est passible d’une sanction financière sous forme d’indemnité au moins égale à 2 mois de salaire. Important La priorité de réembauchage ne peut s’exercer que lorsque l’employeur procède à un appel à candidatures externes et non quand il procède à une mutation en interne. Par ailleurs, l’employeur a l’obligation de réintégrer la ou le salarié à l’issue d’un congé de maternité ou d’adoption, à l’expiration d’un congé spécial (création d’entreprise, etc.) ou d’un mandat parlementaire. Leur contrat de travail n’est pas rompu mais simplement suspendu ; il ne s’agit donc pas de réembauchage mais de réintégration. Important Les emplois momentanément vacants du fait de l’indisponibilité de leurs titulaires (congés pour maladie, congés payés, etc.) ne peuvent pas faire l’objet d’une priorité de réembauchage. L’interdiction de toute pratique discriminatoire L’employeur ne peut pas invoquer, pour écarter une personne d’une procédure de recrutement ou de l’accès à un stage ou à une période de formation en entreprise, un motif fondé sur : - l’origine ou le sexe ; - les mœurs ou l’orientation sexuelle ; - l’âge ou la situation de famille ; - l’appartenance ou la non-appartenance, vraie ou supposée, à une ethnie, une nation ou une race ; - les opinions politiques et les activités syndicales ou mutualistes ; - les convictions religieuses ; - l’apparence physique ou le patronyme ; - l’état de santé ou le handicap ; - l’état de grossesse ou les caractéristiques génétiques. Le respect de la réglementation sur le cumul d’activités L’exercice simultané de deux ou plusieurs emplois salariés, dans le cadre de plusieurs contrats de travail, n’est pas interdit par la loi. Toutefois, le salarié qui cumule des emplois dans le privé ne peut pas effectuer des travaux rémunérés au-delà de la durée maximale du travail, telle qu’elle ressort des lois et règlements en vigueur dans sa profession. La durée maximale du travail est fixée par la loi à : - 10 heures par jour ; - 48 heures par semaine (durée maximale absolue) ou 44 heures par semaine calculées sur une période quelconque de 12 semaines consécutives (durée maximale moyenne). Attention : L’employeur doit, avant d’embaucher un salarié, s’assurer que le salarié n’exerce pas déjà une autre activité dont la nature ou l’horaire rendrait son embauche « illégale ». Par ailleurs, l’employeur ne peut pas occuper des fonctionnaires, agents et ouvriers des services publics de l’Etat, des régions, des départements, des communes, des offices et établissements publics à un emploi privé rétribué ou leur faire effectuer, à titre privé, un travail moyennant rémunération. Le respect des règles de non-concurrence L’employeur qui embauche un ancien salarié d’une entreprise concurrente peut être condamné à payer des dommages et intérêts à l’ancien employeur (action en concurrence déloyale) : - s’il n’a pas vérifié, au moment de l’embauche, que le salarié n’était pas lié par une clause de nonconcurrence ; - s’il a organisé le débauchage du salarié de son ancienne entreprise ; - s’il a embauché le salarié tout en sachant qu’il était encore lié par un contrat de travail chez l’entreprise concurrente. FICHES PRATIQUES DU DROIT DU TRAVAIL - MOINS DE 50 SALARIÉS - AVRIL 2008 - K © EDITIONS TISSOT 03/010 K Fiche n° 03/010 Comment mettre en place une procédure de recrutement ? Le respect de la législation prévoyant une protection particulière pour certaines catégories de salariés 03/010 K Tout employeur employant au moins 20 salariés est tenu d’occuper, à temps plein ou à temps partiel, des travailleurs handicapés, des mutilés de guerre et assimilés, dans la limite de 6 % de l’effectif total des salariés. Par ailleurs, l’employeur n’a pas le droit d’employer des mineurs de moins de 16 ans. Dans le cas des mineurs de plus de 14 ans qui exécutent des travaux légers pendant les vacances scolaires, l’employeur doit solliciter l’autorisation de leurs parents ainsi que celle de l’inspecteur du travail. La consultation préalable des représentants du personnel pour une embauche en CDD ou en intérim La consultation des délégués du personnel est obligatoire lorsque l’employeur envisage de recourir au CDD : - pour remplacer un salarié ayant quitté définitivement l’entreprise en raison de la suppression de son poste de travail ; - pour faire face à une commande exceptionnelle à l’exportation ; - pour accroissement temporaire d’activité dans une entreprise où il a été procédé à un licenciement économique dans les 6 mois (le CDD ne peut dans ce cas excéder 3 mois) Pour plus de précisions sur le recours au CDD, vous pouvez consulter la fiche n° 05/110. Les voies de recrutement utilisables par l’employeur • La procédure de recrutement interne L’employeur peut recourir aux ressources internes de l’entreprise pour pourvoir un poste. Toutefois, la démarche de l’employeur est soumise à certaines obligations. En effet, certains salariés de l’entreprise peuvent bénéficier d’une priorité pour occuper le poste. C’est le cas, par exemple, des salariés à temps partiel qui bénéficient d’une priorité pour l’attribution d’un emploi à temps plein dans leur catégorie professionnelle ou une catégorie équivalente. C’est également le cas des salariés dont l’inaptitude physique a été constatée, ou dont le licenciement pour motif économique est envisagé. • La procédure de recrutement externe Lorsque l’employeur envisage un recrutement externe, il peut procéder de 3 façons : - solliciter l’intervention d’un service public de placement ; - solliciter un cabinet de recrutement. En fonction de la prestation pour laquelle l’employeur aura opté, le cabinet de recrutement procédera pour lui à la recherche effective des candidats, à leur sélection, et leur fera passer des entretiens et éventuellement des tests de recrutement. Le ou © EDITIONS TISSOT les candidats sélectionnés lui seront ensuite présentés. Le cabinet de conseils est tenu par une obligation de conseils et de renseignements, car l’entreprise cliente doit en effet pouvoir prendre sa décision en toute connaissance de cause. Il doit également respecter le principe de non-discrimination dans la procédure de recrutement ; Attention : Pour la collecte et la gestion manuelle ou informatisée d’informations nominatives, les professionnels du conseil en recrutement mandatés par un employeur, afin de l’assister dans le choix d’une personne extérieure pour un poste à pourvoir, doivent observer les règles fixées par la Commission nationale Informatique et Libertés (CNIL). - embaucher directement. L’employeur peut utiliser les moyens de communication pour diffuser une offre d’emploi. Toutefois, le contenu de l’offre d’emploi n’est pas libre. L’employeur est tenu de suivre les prescriptions légales et réglementaires en la matière. Le contenu de l’annonce d’offre d’emploi L’annonce doit être suffisamment précise pour ne susciter que des candidatures adaptées au poste que l’employeur propose. En pratique, elle indiquera au minimum : - l’activité de l’entreprise ; - l’intitulé du poste proposé ; - sa localisation géographique ; - la nature et l’étendue de la mission ; - le profil du candidat (formation, expérience, etc.) ; - la nature du contrat de travail (contrat à durée déterminée ou contrat à durée indéterminée, temps partiel, etc.) ; - les pièces à joindre par le candidat (curriculum vitæ, lettre de motivation, etc.). Le contenu des annonces d’emploi n’est pas totalement libre. En effet, le Code du travail interdit de faire paraître une annonce contenant des mentions discriminatoires concernant notamment l’origine, les mœurs, l’orientation sexuelle, les opinions politiques ou les activités syndicales du candidat. L’inobservation de ces règles est passible de 45.000 euros d’amende et de 3 ans d’emprisonnement. En outre, sauf quelques cas particuliers, il n’est pas possible de préciser le sexe du candidat recherché. L’annonce d’emploi peut mentionner un âge indicatif, mais il est interdit de mentionner une limite d’âge supérieure, sauf bien sûr si l’emploi est soumis par la loi à une condition d’âge (certains contrats d’insertion, par exemple). Enfin, l’annonce doit être datée et rédigée, en principe, en langue française. Attention : Toute allégation fausse ou susceptible d’induire le candidat en erreur, portant notamment sur l’existence, la nature, l’origine ou la description de l’emploi, est punie d’une amende de 37.500 euros et de 1 an d’emprisonnement. FICHES PRATIQUES DU DROIT DU TRAVAIL - MOINS DE 50 SALARIÉS - AVRIL 2008 - K