Tract de la semaine 44

Transcription

Tract de la semaine 44
Site de Sochaux
Souffrance
au trav-AÏE !
Cette semaine, de nombreux évènements sont malheureusement venus confirmer la réalité de la souffrance au travail, au-delà de la belle vitrine que la Direction PSA a tenté de présenter aux médias avec la
signature de l’accord « stress », en grandes pompes et en présence du ministre du travail M. Darcos.
Suicide à Vélizy
Thales sous le choc
Christophe, un salarié Peugeot d’une quarantaine
d’années, s’est pendu vendredi sur le site de Vélizy,
dans le magasin dont il avait la responsabilité.
Se suicider sur son lieu de travail n’est jamais dénué
de sens, et cela interpelle chacun d’entre nous.
Au-delà de l’émotion que suscite la mort d’un
collègue, les salariés ont été aussi été choqués par
la précipitation de la Direction PSA qui a aussitôt
affirmé à la presse que ce geste n’était pas lié à sa
situation professionnelle mais devait relever de
problèmes personnels.
Cette réaction prématurée manque de dignité,
alors que les enquêtes débutent seulement (police,
inspection du travail, CHSCT).
Elles tenteront de déterminer les causes de ce
drame. Elles seront sans doute l’occasion pour les
salariés de Peugeot-Sport et Citroën-Sport de
s’exprimer sur la restructuration/fusion en cours
qui impacte fortement leurs postes et leur avenir.
Pour sa part, la CGT se gardera de toute affirmation péremptoire ou précipitée.
Les salariés de Thales (ex-Thomson : fabrication de
puces électroniques) à Chateaubourg (Bretagne) ont
débrayé après le suicide d’une salariée qui avait été
déclassée et affectée à des tâches subalternes.
La Direction condamnée
A Mulhouse, un salarié du Ferrage a saisi les
Prud’hommes en raison du harcèlement dont il
était victime de la part de sa hiérarchie (surveillance tatillonne, manque de respect, affectation à
des « postes-sanction », …).
La Direction de l’usine, alertée à plusieurs reprises par le salarié et par la CGT, n’a pris aucune
mesure pour faire cesser cette situation.
La semaine dernière, les Prud’hommes ont
condamné Peugeot à verser au salarié 4 800 € de
dommages et intérêts. Au-delà de la somme, ce
jugement est surtout une réparation morale pour
l’ouvrier concerné.
Espérons que la Direction retiendra la leçon et mettra
fin à d’autres situations similaires dans l’entreprise.
Renault : faute inexcusable ?
Antonio B, ingénieur informatique s’est suicidé le
20 octobre 2006 en se jetant du 5ème étage du
Technocentre Renault de Guyancourt.
Le 19 octobre 2009, le Tribunal a examiné la demande de sa famille qui souhaite la condamnation de
la Direction Renault pour « faute inexcusable ».
En effet, au cours des semaines qui ont précédé
son suicide, Antonio était sous une pression permanente, et ramenait du travail à la maison les
soirs et les week-ends pour tenter d’atteindre les
objectifs qui lui étaient fixés.
Le Tribunal rendra sa décision le 14 décembre.
A Sochaux, combien d’ETAM et d’IC travaillent
après l’heure normale le soir ? Combien travaillent aussi chez eux le soir ou le week-end ?
Combien font des heures ou des jours supplémentaires, sans même pouvoir se faire payer ?
Pressions à Sochaux
Suite à l’accord « stress PSA» la Direction veut imposer l’usage du questionnaire « STIMULUS », y
compris aux médecins du Montage et de Logistique qui utilisaient jusqu’à présent le système plus
objectif « KARASEK ».
La Direction fait donc pression sur les infirmières
pour qu’elles fassent remplir par les salariés un
questionnaire différent de celui préconisé par les
médecins qui dirigent leur service.
La CGT demande à la Direction de respecter le
libre choix des médecins et de cesser les pressions sur les infirmières.
Vivre mieux au travail ?
ETAM et IC
Management ou managerie
Critères dangereux
Certains hiérarchiques appliquent avec zèle les logiques de la Direction. Ils y rajoutent des systèmes
de « copinage » où, pour avoir un meilleur poste ou
progresser, il faut être copain ou avoir la bonne carte syndicale. Par peur, par incompétence ou par
ambition, ils contribuent à pourrir l’ambiance.
Heureusement, nombreux sont ceux qui savent
prendre leurs distances avec ces méthodes de la
Direction. Avec les petits moyens dont ils disposent, ils agissent au quotidien pour que
l’ambiance soit convenable dans leur secteur,
dans leur service. Merci à eux.
La pression sur les salariés est entretenue par
les critères d’évaluation définis dans l’accord
sur les classifications des ETAM (annexe 3).
Critères qui servent à déterminer si le salarié
aura ou pas une augmentation de salaire ou une
promo :
« Le collaborateur adhère aux décisions de la
hiérarchie. Il adapte en permanence son organisation à l’évolution de la situation. Il se saisit des opportunités de faire mieux, plus, plus
vite. L’engagement personnel est important. La
prise de risque est réelle s’il s’agit d’améliorer
les résultats ».
Et s’il est hiérarchique : « Il fait preuve d’un véritable charisme. Il peut demander des effort significatif à l’équipe qui adhère aux ambitions collectives ».
Ces critères sont dangereux car ils n’ont rien à
voir avec l’exercice du métier, la compétence
professionnelle.
Ils nous jugent sur notre « comportement », ils
visent à faire de nous des petits soldats, ils encouragent la soumission de façade, le surinvestissement dans le travail et la course à
l’échalote !
Fausses notes
Par sa directive du 9 juin 2008, la Direction du
personnel a demandé que, lors de l’évaluation de
la performance de chacun, il y ait dans chaque
service:
30 % de notes « excellent » ou « exceptionnel »
50 % de notes « bon »
20 % de notes « insuffisant » ou « inacceptable ».
Le hiérarchique doit donc respecter cette ventilation, faute de quoi il lui est reproché de ne pas être
suffisamment « sélectif ». Et tant pis si chacun fait
son boulot correctement, il faut quand même désigner des mauvais !
La CGT a refusé de signer l’accord de classification. Et lors des discussions sur l’accord stress,
nous avons demandé que ces critères et notations
soient revus. Nous n’avons malheureusement pas
été suivis par les autres syndicats.
Démarche unitaire
Face à la dégradation de la situation des salariés de Sochaux, les syndicats CGT, CFDT,
SIA adressent un courrier commun à
l’Inspection du Travail, demandant :
La remise de gammes détaillées, avec les
temps, aux ouvriers et aux médecins du travail,
Un moratoire sur l’enlignement des postes
de préparation,
Un moratoire sur les suppressions de postes.
Nous regrettons que les autres syndicats n’aient
pas voulu s’associer à cette démarche unitaire.
Pétition seniors
2500 signatures à Sochaux
Vous êtes déjà 2500 à avoir signé pour :
Une préretraite à partir de 55 ans pour les salariés ayant eu des emplois ou horaires pénibles (doublage, nuit …)
Leur remplacement par des embauches en CDI
De vrais postes et horaires adaptés, pour le
personnel à restrictions médicales
L’allègement des charges de travail et 10 minutes de pause par heure en fabrication pour
éviter une usure prématurée de l’organisme et
combattre les maladies professionnelles.
Ces pétitions, et celles signées sur les autres sites
PSA, pèseront sur la prochaine négociation le 24/11.
Si vous n’avez pas encore mis votre signature dans
la balance, adressez-vous aux militants CGT.
CGT du Site de Sochaux : PEUGEOT, SENSE, STPI, ONET, ISS, SIEDOUBS. Octobre 2009