La langue française dans la cellule familiale mixte au Gabon Le

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La langue française dans la cellule familiale mixte au Gabon Le
Education et Sociétés Plurilingues n°22-juin 2007
La langue française dans la cellule familiale mixte au Gabon
Joséphine MAKANGA MBOUMBA(*)
Il Gabon, come la maggioranza dei Paesi subsahariani, è un Paese plurilingue che
conta una cinquantina di lingue locali e la lingua francese come lingua ufficiale.
Questo stato di plurilinguismo e la forte presenza di popolazioni straniere africane e
non africane nel Paese favoriscono i matrimoni misti. Nella città di Port-Gentil, dove
la diversità linguistica è anche molto presente, la maggioranza delle coppie miste
utilizza spesso la lingua francese, che si vede quindi attribuire uno statuto privilegiato.
L’assenza di una lingua nazionale porta il francese a essere la lingua di comunicazione
nelle coppie, pratica che si estende sia alle coppie «exolingue» (coppie di gabonesi
linguisticamente miste) che alle coppie «esogame» (coppie composte da un gabonese
e uno straniero oppure da due stranieri). Il francese, L2; tende dunque a diventare, in
un certo senso, la lingua quasi veicolare delle coppie linguisticamente miste.
Like most Sub-Saharian countries, Gabon is a multilingual country where over fifty
local languages are spoken and where French is the official language. Multilingualism
and the great number of foreigners, African as well as non-African, living in the
country, promote mixed marriages. In the city of Port-Gentil, where linguistic
diversity is also the case, most mixed households often use French, which gives it a
privileged status. The absence of a national language has turned French into the
language families use to communicate, which is the case in «exolingual» homes
(linguistically mixed Gabonese parents) as well as in «exogamic» homes (one
Gabonese and one foreign parent, or two foreigners from different countries). Thus,
French, the second language (L2), tends in a way to become the quasi-vehicular
language of linguistically mixed families.
Le Gabon est un petit pays, aussi bien par sa superficie (267 667km², soit
un peu plus de la moitié du territoire de la France métropolitaine) que par
sa population (1 308 600) (1). Il est situé au centre-ouest de l’Afrique,
traversé par l’équateur, ouvert sur l’océan atlantique et géographiquement
voisin du Cameroun au nord, du Congo Brazzaville à l’est et au sud et de la
Guinée Equatoriale au nord-ouest. Avant l’arrivée successive des
Européens (les Portugais, les Espagnols, les Hollandais, les Anglais et les
Français) le peuplement du Gabon se fit d’abord par l’installation des
Pygmées et ensuite par d’importants mouvements migratoires des groupes
myéné, benga, séké, kota, fang, téké, nzebi, vili, lumbu et punu. Tous ces
groupes ont des langues génétiquement apparentées provenant de la
branche bantoue (issue elle-même de la famille nigéro-congolaise), seul le
baka, langue pygmée (le peuple est plus ancien, actuellement éparpillé dans
la forêt gabonaise et nommé différemment selon le voisinage) n’appartient
pas à la branche bantoue. Une cinquantaine de langues sont issues de ces
peuples et sont rassemblées en groupes ethniques selon la parenté
linguistique ou géographique (Jacquot 1978, Kwenzi Mikala 1987).
J. Makanga Mboumba, La langue française dans la cellule familiale mixte au Gabon
Les groupes ethnolinguistiques sont composés de langues et/ou dialectes,
reparties dans neuf provinces; l’intercompréhension existe dans certains
cas.
Tableau 1
Groupes ethniques
Fang
Shira-Pounou
Nzabi-Douma
Mbédé-Téké
Kota-Kété
Miéné
Okandé-Tsogho
Pygmées
Naturalisés
TOTAL GABONAIS
Résidents étrangers
TOTAL HABITANTS
N° d’habitants
258 601
241 954
113 656
82 890
71 351
48 767
32 793
3 534
3 239
856 785
153 490
1 010 275
(Source: Boucher 2000: 9)
En dehors des populations autochtones, nous avons aussi les populations
étrangères africaines: de Guinée Equatoriale (assez présente jusque dans les
années 2000), du Cameroun, du Congo, du Nigeria, du Mali, du Sénégal,
du Togo, du Bénin, etc. Il y a aussi d’autres populations étrangères non
africaines telles que des Européens, des Nord-Américains, des Asiatiques,
etc.; elles ne sont pas numériquement importantes, à l’exception des
Français (derniers colonisateurs ayant obtenu le droit d’installer une base
pour explorateurs sur la rive gauche de l’estuaire en 1839).
Le tableau 1 synthétise la situation ethnolinguistique au Gabon en
rassemblant parfois plusieurs ethnies sous la même désignation. Ce tableau
simplifié montre l’importance numérique du groupe Fang composé de six
dialectes mais dont le fang (terme dénommant à la fois le groupe et un
dialecte) est le plus représenté dans le Nord, seule région presque monoethnique (2) à la différence des autres régions du Gabon. Il existe aussi
d’autres groupes ethniques nombreux tels que les miéné et shira- punu (3)
répartis dans les régions du centre, du sud-ouest et du sud. Le
plurilinguisme est très présent dans les deux villes principales, Libreville et
Port-Gentil, qui restent assez composites avec la forte présence des
étrangers et un taux élevé d’exode rural (les taux sont déjà élevés en 1993:
73% de la population vit dans les centres urbains, dont 52% à Libreville,
Port Gentil et Franceville). Comme un bon nombre de pays du Sud, le
Gabon connaît une diversité ethnique, d’où le développement du
plurilinguisme.
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J. Makanga Mboumba, La langue française dans la cellule familiale mixte au Gabon
A côté des langues autochtones et de celles des migrants africains et non
africains, nous avons la langue française qui a un statut particulier par
rapport aux autres langues étrangères. Elle reste à ce jour la seule langue
officielle. L’importance des ethnies est uniquement numérique: aucun
parler n’est officiellement privilégié, même s’il est usité dans certains
régions et dans certains secteurs publiques tels que la radio, le tribunal,
l’hôpital ou encore pour la diffusion de la culture gabonaise.
Hors institution, la langue française se voit ainsi jouer à la fois le rôle de
langue de communication inter-ethnique et entre les Gabonais et les
migrants. Il peut arriver qu’un locuteur maîtrise plusieurs langues et n’ait
pas besoin de la langue française pour communiquer avec un membre d’un
groupe ethnique différent du sien, mais ce type de situation ne s’est pas
généralisé, à la différence de certains pays africains où il existe des langues
locales véhiculaires, cas de la langue mboshi au Congo démocratique (l’exZaïre).
Le statut du français
La situation pluriethnique et la présence des migrants (15% en 1993 dont
des Africains et des non Africains) entraînent, de nos jours, une
augmentation considérable des mariages linguistiquement mixtes, c’est-àdire des mariages formés de deux individus de langues maternelles
différentes. La langue française est alors amenée à s’étendre dans la cellule
familiale.
Le but de cet article, réalisé en français à partir d’une enquête conduite à
Port-Gentil, est de faire ressortir le fonctionnement du français comme
langue de foyers mixtes. L’étude se limite à une population réduite et
concerne concrètement un seul terrain d’enquête, la ville de Port Gentil. Le
tableau 2 répertorie uniquement les principales langues co-présentes à Port
Gentil.
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Tableau 2
Langues négro-africaines
Les langues gabonaises
Myèné, fang, Punu, nzebi, Aduma,
kota,
Obamba, téké, vili, Sango, povi,
Vungu, gisir, Mitsogo, varama, Galwa,
nkomi,
Orungu, bakwélé, Bawandji, lumbu,
Mpongwé …
Autres langues d’Afrique
Ashanti, djerma, bamiléké,
igbo, sarakolé, langues ouestafricaines
Langues
européennes
Français,
espagnol,
anglais…
(Source: Ondzaga Essoba 2001: 9)
La notion de mariage mixte au Gabon
Le terme mixte peut révéler divers paramètres dans une société: l’âge, la
religion, l’ethnie, la langue, la «race» (4), la couleur, etc. «On parle, dans la
vie sociale, de mariages ‘mixtes’ quand on a le sentiment que la norme de
la proximité sociale entre les conjoints est, d’une manière ou d’une autre,
transgressée» (Schnapper 1998: 10). La présente étude vise spécialement
une mixité linguistique existant entre deux individus unis par le mariage ou
cohabitant. C’est le sens que nous attribuerons dans cet article à
l’expression couples linguistiquement mixtes.
Le mariage mixte (mixité de «races») était (et est encore souvent) perçu
dans les sociétés américaines ou européennes comme une transgression de
la norme. «Le mariage mixte implique donc une différence, une distance
sociale entre conjoints par rapport aux normes sociales» (Le Gall 2004: 5).
Dans les sociétés africaines (bantoues), les mariages mixtes étaient
généralement rares, et se faisaient entre des villages différents. L’élément
majeur justifiant la mixité était d’assurer le bon voisinage, surtout l’unité
des tribus. En d’autres termes, deux membres de villages voisins dont les
relations étaient liées aux échanges, aux partages d’un fleuve, d’une forêt,
de champs, etc. pouvaient s’unir dans le but de consolider ces liens. La
mixité des mariages impliquait généralement un choix en rapport avec les
intérêts de la communauté.
Aujourd’hui, avec le changement de vie, de mentalités, le partage culturel,
les mariages mixtes («races», ethnies, langues, religions, etc.) sont en
évolution rapide, quels que soient le degré ou le type de mixité concerné.
La notion de mariage mixte comportant tout de même une certaine
difficulté conceptuelle, nous nous sommes limitée dans cette étude à la
mixité linguistique. L’expression mariages linguistiquement mixtes
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J. Makanga Mboumba, La langue française dans la cellule familiale mixte au Gabon
(Deprez & Dreyfus 1998) regroupe ici deux types de foyers: le premier que
nous qualifierons d’exolingue, un foyer composé de deux Gabonais dont les
langues locales (maternelles) sont différentes, la langue étant le seul
élément majeur qui les sépare, même si certaines normes sociales peuvent
les différencier. C’est le cas d’un foyer composé d’un locuteur mpogwé et
d’un locuteur fang. Le second sera qualifié d’exogame, désignant l’union
d’un Gabonais et d’un migrant, ou bien celle de deux migrants de pays
différents vivant au Gabon. Dans ce type de foyer il y a non seulement la
langue mais aussi la culture qui peut les différencier. Le terme exogame
serait donc plus approprié pour définir la distance non seulement
linguistique mais aussi «raciale» et/ou culturelle entre les conjoints.
Les foyers exolingues font face uniquement à une diversité linguistique
donc aux aspects micro-culturels (relative au groupe ethnique). Par contre,
les foyers exogames renvoient aussi bien à une différence de langue qu’à
une différence macro-culturelle (relative au pays, au continent).
Il est vrai que différentes études ont déjà été menées sur les situations
linguistiques du Gabon, mais celles-ci se limitent le plus souvent à de
simples articles, mémoires (maîtrise, DEA) ou thèses. Au vu de certaines
études existant sur les relations que le français et les langues africaines
entretiennent (Moussirou Mouyama 1984, Boucher 1998, 2000, 2001,
Mitchell 2004, Itembo 1999, Makanga Mboumba 2005, etc.), le Gabon
reste, tout de même, par rapport aux autres pays du Sud, un terrain
linguistique multilingue faiblement étudié. L’étude qui va suivre apportera
de nouvelles informations puisqu’elle accorde un intérêt particulier aux
familles linguistiquement mixtes où le français connaît un/des statut(s)
particulier(s).
La langue française reste-t-elle un simple outil véhiculaire de
communication nécessaire, ou une langue prestigieuse qui tend à s’imposer
inconsciemment chez les jeunes et s’étend chez les parents par le biais de la
cellule familiale mixte?
Les foyers mixtes étudiés
Au cours de mon enquête centrée sur l’usage du français, dans un même
groupe ethnique (groupe miéné par exemple), l’intercompréhension peut
n’être que partielle (le groupe miéné rassemblant plusieurs langues). Un
locuteur du galwa pourrait normalement comprendre un locuteur du
mpongwé, en revanche un locuteur du galwa comprendra difficilement un
locuteur du benga.
Nous avons d’abord effectué une enquête chez trente-trois jeunes scolarisés
(10-25 ans) issus de mariages mixtes (exolingues et exogames). Puis nous
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J. Makanga Mboumba, La langue française dans la cellule familiale mixte au Gabon
avons pu interroger dix huit couples mixtes (36 locuteurs différents des
foyers auxquels appartiennent les jeunes examinés dans cette étude). Les
différents mariages mixtes ont été regroupés dans le tableau ci-dessous.
Tableau 3
Couples
Foyers
(exolingues)
(les deux
locuteurs sont de
nationalité
gabonaise)
Foyers exogames
(et exolingues)
(un Gabonais &
un migrant ou
deux migrants de
langues
différentes vivant
au Gabon)
Première langue
du père
Fang
téké
vili
galwa
mpongwe
vili
nkomi
ilumbu
fang
vili
nkomi
vili/ilumbu
ipunu
fang
ipunu
fang
eshira/fon (bénin)
Première langue de
la mère
ipunu
eshira
eshira
ilumbu
ipunu
ipunu
eshira
eshira
eshira
nkomi
fang
mpongwe
galwa
galwa
obamba
akélé
nkomi/fon(bénin)
Langue
du conjoint
ipunu
fang
ilumbu
ipunu
nkomi
ipunu
vili
obamba
vili
fang
mpongwè
mpongwè
fang
(lambaréné)
galwa
lumbu/vili
Langue de la
conjointe
galwa
galwa
ipunu
obamba
obamba
nzembi
adouma
téké
fang
eshira
nkomi/eshira
adjumba
fang (bitam)
obamba
obamba
ipunu
français
français
français
français
vili
cameroun
mpongwe
nkomi
vili
nkomi
nkomi/mina
(togo)
bambara (sénégal)
haoussa (nigéria)
ibos (nigéria)
mooré (burkina
faso)
français
vili
ipunu
yuruba (togo)
fang
mbochi (congo)
nkomi
douala (cameroun)
mina (togo)
fon (benin)
yuruba (togo)
embosi
ipunu
nkomi
ipunu
fang/akélé
lumbu/vili
bamiléké
(Cameroun)
anglais
français
uthu (Rwanda)
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ipunu
J. Makanga Mboumba, La langue française dans la cellule familiale mixte au Gabon
L’appropriation de la langue française par les enquêtés
Nous noterons par L1 la langue première, L2 la langue seconde et LL la ou
les langues locales: langues de la région des parents. Le tableau 4 présente
en pourcentage, l’acquisition de la langue française par les interviewés:
Tableau 4
Foyers mixtes
jeunes issus de foyers
exolingues
Jeunes issus de foyers
exogames (exolingues)
Conjoints de couples
exolingues (sur 30)
Conjoints de couples
exogames (sur 6)
Français L1
Français L2
Français LM
74,48%
23,52
0%
31,25
37,5
31,25
17%
83%
0%
0%
83%
17%
A Port-Gentil, la langue française est en général la langue de première
acquisition (L1) car plus de la moitié des jeunes sont issus de foyers
exolingues. Chez les couples exolingues, parmi les cinq conjoints, deux
femmes et trois hommes ont le français en L1. Les deux conjointes sont
issus elles-mêmes de foyers exolingues, bien que leurs différentes langues
soient étroitement apparentées. Parmi les jeunes ayant la langue française
en langue de 2ème acquisition (L2), la pratique de la LM n’est pas totale: ils
pensent mieux maîtriser la langue française que leur langue locale
(maternelle) (5), même si celle-ci a été la première dans le processus
d’acquisition.
Dans les foyers exogames, cinq jeunes ont le français en L1 parce que l’un
des parents est français, le français est ainsi considéré comme une de leurs
langues locales (maternelles). Nous retrouvons la même exception chez un
des conjoints des couples exogames. Par contre, aucun d’eux n’a eu le
français comme L1 mais étant donné la dimension de l’échantillonnage,
aucune conclusion ne peut en être tirée.
Contrairement aux jeunes, les différents conjoints des foyers exogames ont
presque tous le français comme L2, de même que les deux types de
couples.
La communication dans la cellule familiale
Il existe dans les foyers mixtes trois principaux types de stratégie de
communication: le transfert linguistique ou assimilation linguistique, la
continuité linguistique et l’alternance de langues ou alternance codique.
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J. Makanga Mboumba, La langue française dans la cellule familiale mixte au Gabon
1) Dans les foyers exolingues, le français L1 sert de langue de communication entre les
différents membres de la famille: conjoints, enfants, grands-parents, etc. C’est alors la
seule langue qui permet d’assurer une intercompréhension totale. On parle ainsi de
transfert linguistique, une stratégie généralement présente dans les foyers où les enfants
ont le français en L1. En revanche, quand des personnes possèdent une langue locale
différente de la langue parlée à la maison, dans certains cas, la langue locale peut être
utilisée exceptionnellement et de façon isolée avec la mère ou bien avec les parents de
celle-ci, mais lors des rassemblements familiaux c’est le français qui prend le dessus.
C’est par exemple le cas des jeunes issus des couples mpongwé-ipunu, ilumbu/vilimpongwé, eshira/fon-nkomi/fon. Bien que le français ne soit pas L1 chez les différents
conjoints, il reste la seule langue usitée lors des rassemblements familiaux, cas des
couples fang-galwa, ipunu-obamba, nkomi-obamba, etc. C’est fréquent dans les foyers
où l’un des conjoints est lui-même issu d’un foyer mixte (exogame ou exolingue), tel
que le foyer fang-ilumbu/vili.
Nous avons aussi rencontré un couple d’intellectuels fang (lambaréné)-fang (bitam) qui
reconnaît utiliser le français avec leurs enfants isolément et lors des rassemblements
(enfants et parents uniquement). Bien que les deux variétés dialectales soient très
différenciées, l’intercompréhension (sans être générale) peut être assurée entre les deux
conjoints. Ils peuvent communiquer sans problèmes majeurs mais, par habitude, la
pratique du français s’est imposée, y compris dans l’éducation des enfants, et elle reste
de loin la seule langue usitée. Nous pouvons le constater dans certaines réponses:
QUESTION: Quelle langue utilisez-vous avec votre conjoint-e, avec vos enfants,
avec vos parents?
«On utilise le français entre nous et aussi avec nos enfants, en fait c’est la seule
langue commune qu’on a ici, et puis quand on s’est rencontré, n’étant pas de la
même région, on a préféré communiquer en français, il peut arriver que dans des
endroits où on souhaite parler en secret, on communique en fang, ce qui est rare,
parce qu’il y a des mots que je ne comprends pas, elle non plus. Bon, avec la
venue des enfants on a continué à parler en français, on fait leur éducation en
français, mais avec mes parents c’est différent, je parle en fang uniquement, sauf
avec mes frères et sœurs avec qui je peux très souvent parler en français ou les
deux» (Moris M., conjoint fang, 36 ans, ingénieur).
«Avec mes enfants je parle en français, mais avec mes parents, mes frères et
sœurs on parle en fang uniquement. Il peut arriver qu’avec mes frères et sœurs je
parle en français, mais faiblement… enfin c’est faible» (Edwige A.N., conjointe
fang, 34 ans, assistante de direction).
Ce dernier cas peut faire partie des exceptions parce que le peuple fang reste l’une des
ethnies conservatrices (Mitchell 2004); il s’agit peut-être d’un problème de générations.
2) Le phénomène de continuité linguistique consiste à pratiquer uniquement sa langue
maternelle à la maison. Cette stratégie de communication est ainsi présente dans les
foyers exolingues tels que lumbu-punu, galwa-ilumbu, nkomi-eshira, vili-eshira, la
communication se fait dans une de ces langues ou dans les deux. Lorsque le fang est
l’une des langues maternelles, elle prend généralement le dessus et est la plus pratiquée,
surtout quand il s’agit de la langue de la mère. Dans le cas où un Gabonais de langue
nkomi/galwa est marié (ou vit maritalement) avec une Gabonaise lumbu/eshira, sa
langue prédomine et reste la seule langue locale usitée dans les rassemblements
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J. Makanga Mboumba, La langue française dans la cellule familiale mixte au Gabon
familiaux (enfants-parents). Ces deux exemples mettent en valeur la loi de la majorité.
Rappelons qu’au Gabon certains groupes ethniques sont numériquement majoritaires.
Port Gentil est une ville où l’ethnie nkomi est majoritaire et où l’intercompréhension est
possible avec l’ethnie galwa.
Certains jeunes issus des couples exolingues maîtrisent les deux parlers maternels, les
aptitudes de compréhension et d’expression sont toutes les deux présentes. C’est le cas
des jeunes (21-25 ans) nés de couples fang-ipunu, fang-eshira, fang-akélé, ou galwalumbu.
Dans certains foyers, le français est au départ la langue de l’un des conjoints et reste la
seule langue parlée. La continuité linguistique est aussi présente dans ces foyers
exogames ou le français est la langue maternelle de l’un des conjoints. La
communication se fait totalement en français. Exceptionnellement, l’usage isolé d’une
autre langue locale est possible avec les enfants hors rassemblements familiaux.
Observons les réponses suivantes:
QUESTION: Quelle langue utilisez vous en
conjoint/conjointe, avec vos enfants, avec vos parents?
famille
avec
votre
«[…] mes parents ont l’habitude de parler à mes enfants en lumbu sans que ces
derniers ne répondent, mais je me rends compte qu’ils comprennent déjà
quelques mots…» (Jean Claude M., conjoint lumbu/vili, 43 ans, ingénieur).
«Ça fait tellement longtemps que je suis au Gabon et j’ai fini par parler français,
avec ma femme je parle français ou anglais des fois, avec mes enfants aussi, sauf
que eux ils parlent plus français à cause de l’entourage, je crois même qu’ils
parlent trois langues. Je les entends souvent parler des fois avec les parents de
ma femme, enfin ils comprennent au moins ce qu’ils disent» (Charles C.,
conjoint anglais, 52 ans, chef d’entreprise).
«Avec mon mari on parle seulement français on a tellement de distances dans les
coutumes, avec mes enfants aussi je parle français sauf que des fois je peux leur
dire des mots en uthu qu’ils comprennent sans le parler. Je n’ai plus de famille et
je suis loin de chez moi, j’ai rarement la possibilité de parler uthu sauf avec des
amis du même pays au téléphone, le français est finalement la langue que je
parle le plus» (Monique Z., conjointe uthu, 39 ans, commerçante).
QUESTION: Quelle langue parlez-vous en famille, avec vos parents, avec vos
frères et sœurs, avec vos grands- parents?
«Je parle uniquement français avec tous les membres de ma famille, je n’ai
appris que cette langue, même avec les parents de mon père ils parlent aussi
français parce que quand ils parlent en punu je ne comprends pas» (Aimé B.,
jeune issu d’un couple punu-français, 15 ans, 4ème).
«Je parle français avec tous les membres de ma famille, mais je parle aussi un
peu fang avec ma mère peut-être pas très bien, mais je parle quand même»
(Elizia M., jeune issue d’un couple français-fang, 17 ans, 1ère).
«Je parle seulement français avec tous les membres de ma famille, mais je
comprends très bien le yuruba sauf que je ne parle pas bien, peut-être parce je
parle trop souvent le français» (Joane D., jeune issu d’un couple français-yuruba,
22 ans, réceptionniste).
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J. Makanga Mboumba, La langue française dans la cellule familiale mixte au Gabon
3) Parallèlement aux deux stratégies mentionnées ci-dessus, on recourt souvent, sinon
très souvent, à l’alternance des langues, elle est parfois très souvent présente. Plus d’une
langue peuvent être parlées à la maison mais le français reste l’une des langues les plus
parlées, il peut être ainsi en mixité avec une ou plusieurs langues locales, on parle alors
d’alternance codique. Nous avons rencontré trois exemples d’alternance, au niveau
communicationnel et interactionnel: un cas où le français est en mixité avec une ou deux
langues maternelles; un cas où seules les deux langues locales des conjoints alternent, et
un cas où l’on introduit le français dans des énoncés en langue locale – ou vice versa.
Dans certains foyers, le recours à la langue française au cours des rassemblements peut
être incontournable, nous parlerons alors de mixité complète. C’est l’exemple des foyers
exolingues où le fang, le nkomi ou l’eshira est la langue de l’un des conjoints et où
celle-ci, quand elle est la langue de la mère, prédomine généralement chez les enfants. Il
peut y avoir compréhension chez le conjoint et les enfants mais avec une incapacité
d’expression, ils ont donc recours à la langue française:
«[…] quand ma mère me parle dans sa langue, je comprends mais je n’arrive pas
à répondre dans cette même langue, donc je parle en français» (Ralph B., jeune
issu d’un couple mpongwé-punu, 14 ans, 4ème ).
«Je parle français avec mes enfants et ma femme, avec elle je peux aussi lui
parler en langue (i.e. en langue locale) sans qu’elle ne réponde aussi en fang
mais elle comprend très bien, avec mes parents c’est uniquement le fang»
(Adrien O., conjoint fang, 42 ans, forestier).
Dans un petit nombre de foyers où le français est faiblement usité, les communications
peuvent se faire aussi dans les différentes langues maternelles, tout dépendra du choix
des interlocuteurs, nous parlerons ainsi de mixité faible. Le recours à la langue française
n’est pas ici un problème d’incompétence. Chez certains jeunes, la compréhension et
l’expression sont partielles, les explications par exemple peuvent être renforcées par la
langue française, ou alors certains items ou expressions seront en français. Les discours
ci-dessous sont les réponses respectives de quelques jeunes dont l’un des parents est
nkomi, eshira, punu, mina:
«[…] par exemple quand je parle avec mes grands-parents qui ne comprennent
pas le français, je peux utiliser des mots en français parce que je ne sais pas
comment on les dit en langue myéné» (Steven T., 12 ans, 6ème).
«[…] je n’arrive pas à parler la langue avec mes grands parents donc je leur
parle dans le mauvais français, mais y a souvent des mots que je peux dire en
langue. Par exemple les noms des choses» (Marilyne S., 15 ans, 4ème).
«Avec ma grand-mère par exemple, quand elle est arrivée, elle ne parlait même
pas un peu français, mais comme nous on ne sait pas parler la langue, elle s’est
débrouillée à parler le français. C’est pas le bon français mais on comprend ce
qu’elle veut dire» (Franck B., 16 ans, apprenti mécanicien).
«[…]la mère de ma mère est togolaise, elle me parle des fois en mina avec des
mots nkomi parce que je comprends quand même la langue de mon père, lorsque
je ne comprends pas elle m’explique en français» (Herman O., 32 ans,
comptable).
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J. Makanga Mboumba, La langue française dans la cellule familiale mixte au Gabon
Lors des rassemblements familiaux, dans plus de la moitié des cas (76%), les trois
langues sont en mixité, mais le français prédomine toujours. Le père, la mère ou même
l’un des grands-parents peut s’adresser à son enfant/petit enfant (jeune locuteur) en
langue locale, ce dernier peut soit donner sa réponse en français, soit commencer en
langue locale et terminer en français. Ces situations laissent entrevoir à la fois une
alternance de compétence et d’incompétence. Ce jeune locuteur ne maîtrise pas assez la
langue maternelle et fait donc appel à la langue française qu’il maîtrise mieux pour se
faire comprendre.
Ceci nous amène à parler de l’alternance codique à l’intérieur des discours. Nous avons
eu des cas de figure où le recours à la langue française se fait très souvent dans les
unités syntaxiques tels que le discours et la phrase. C’est aussi possible dans les
discours/phrases en français où les unités de la langue maternelle peuvent intervenir; en
général, dans la communication avec les grands-parents. Dans ce type de stratégie nous
avons une forme d’alternance d’incompétence. Nous avons eu des réponses telles que:
«[…] avec ma grand-mère, je parle la langue mais il y a des choses que je
n’arrive pas à dire en ilumbu/vili, déjà que je ne sais pas vraiment faire la
différence entre les deux langues, donc je parle en français» (Juste K., jeune issu
d’un couple ilumbu/vili-ilumu/vili/ipunu, 24 ans, technicien supérieur).
La difficulté que ce locuteur rencontre dans la pratique de sa/ses langue(s)
est évidente, bien que ses trois langues soient étroitement apparentées. Le
recours à la langue française est automatique et rassurant.
«[…] avec les parents de ma mère, je parle français mais quand c’est un mot que
je connais et qu’on utilise souvent en langue douala, des mots concernant la
nourriture par exemple, je les emploie, mais ça ne veut pas dire que je parle
douala. Je peux comprendre certaines choses mais pas tout, c’est d’ailleurs ma
grand-mère qui me force à apprendre» (Luce G., jeune issue d’un couple
mpogwé-douala, 11 ans, 6ème).
Chez cette locutrice, le discours en français peut être pourvu d’items appartenant à la
langue locale (maternelle). On remarque aussi le souhait voilé des grands-parents à
contraindre leurs petits-enfants à pratiquer les langues locales, même si finalement les
petits-enfants les obligent à parler en français.
«[…] ma grand-mère se débrouille souvent à parler le français puisque nous on
ne parle pas le punu, c’est amusant mais elle arrive maintenant à quand même
parler le français et on essaie de la soutenir» (Fred D., jeune issu d’un couple
bambara (sénégal)-punu, 10 ans, CM2).
Mais la force démesurée du français dans les couples peut amener les anciennes
générations à essayer de pratiquer celle-ci avec les nouvelles générations, d’où la
naissance d’une nouvelle variété.
Une forme de lutte culturelle?
La prédominance de la langue française dans les foyers mixtes entraîne la
marginalisation communicationnelle des langues locales. En général, la
femme étant une sorte de «base» dans l’éducation des enfants, sa culture ou
sa langue peut être la plus vite assimilée par rapport à celle du père.
47
J. Makanga Mboumba, La langue française dans la cellule familiale mixte au Gabon
Certaines situations amènent aussi les enfants à être perpétuellement en
contact avec les grands-parents (les deux parents travaillent, les enfants
sont en vacances, etc.), ou encore le lieu d’habitation peut être la région
d’origine de l’un des parents. Ces aspects peuvent favoriser l’apprentissage
d’une langue locale qui dominera. Dans ce type de situation les différences
culturelles et linguistiques peuvent prendre du relief, l’usage de la langue
française lors des rassemblements serait gênant et engendrerait de
véritables coupures. Une forme de lutte culturelle peut naître au sein de
couples formés uniquement de Gabonais, surtout lorsqu’ils se retrouvent
dans la région natale de l’un des conjoints ou au contact perpétuel des
grands-parents. Les anciennes générations en quête de sauvegarde de leurs
mœurs, de leurs langues, contraignent les jeunes à s’identifier à celles-ci.
Malheureusement, ces derniers peuvent ressentir une sorte de lassitude, de
frustration ou de difficulté à apprendre trois langues dans un
environnement où le français est omniprésent.
Au Gabon, particulièrement à Port Gentil où le taux d’exogamie
linguistique semble élevé, le français, seule langue à assurer
l’intercompréhension, est présent aussi bien dans les foyers mixtes à
tendance unilingue que dans les foyers mixtes bilingues voire trilingues. On
y rencontre ainsi divers types de foyers mixtes (la langue française est
représentée par F, et LL renvoie à la langue locale):
•
•
•
•
•
•
•
•
unilingues à dominance français (très faible pratique en LL)
unilingues à dominance langue locale (très faible présence de F)
bilingues à dominance français (mixité de F et de LL)
bilingues à dominance langue locale (mixité de LL et F)
bilingues équilibrés (pratique de F et LL)
bilingues partiels (compréhension bonne, expression nulle en LL)
bilingues complets (compréhension et expression bonnes en LL)
trilingues équilibrés (pratique de F et des deux LL).
La prédominance du français dans les foyers mixtes conduit à un usage
marginal des langues locales. Au-delà de la cellule familiale mixte, le
français est souvent pratiqué par des locuteurs gabonais de même origine
ou de même famille (entre frères et sœurs).
Une étude externe à cet article mais consacrée à l’évaluation des
compétences (Makanga Mboumba 2005) a démontré que chez certains
élèves enquêtés le français occupe la première place dans le processus
d’acquisition. Bien qu’ils ne soient pas tous issus des foyers mixtes, ils
affirment utiliser le français en mixité avec leurs langues locales dans des
regroupements (père, mère, frères et/ou sœurs), au cours des discussions
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J. Makanga Mboumba, La langue française dans la cellule familiale mixte au Gabon
animées. La langue française y est la mieux maîtrisée et semble la plus
appropriée.
On comprend pourquoi la coexistence du français et de deux ou plusieurs
langues locales entraîne forcément des stratégies de transfert, d’alternances
codiques, où les phénomènes de continuum, d’interférence, de calques, etc.,
sont très souvent inévitables. D’où le métissage linguistique entre des
langues locales et du français. Ce qui aboutit inévitablement à la création
de variétés du français: le français local, dialectal ou le sabir francoafricain).
Cet article pourrait ouvrir sur des travaux consacrés à la description du
français parlé au Gabon (projet de thèse), même si une étude exhaustive est
sans doute souhaitable pour vérifier les faits observés ici.
Notes
(*) Je remercie M. Laurent Kashema, professeur à l’Université Marc Bloch de
Strasbourg qui, par ses précieux conseils, son aide illimitée et sa grande patience m’a
permis de structurer et de rédiger ce travail. J’exprime aussi ma reconnaissance à M.
Yannick Lefranc, maître de conférence à l’Université Marc Bloch de Strasbourg, qui
m’a permis par ses conseils et sa disponibilité de mener ces travaux à terme. J’adresse
également mes remerciements à Michel, Firmin et Guy-Marin qui ont eu confiance en
moi et qui m’ont encouragée dans cette voie.
(1) http://www.tlfq.ulaval.ca/AXL/afrique/gabon.htm (2002)
(2) Le peuplement des Haoussa en terre gabonaise se fit en 1899 suite à de longs
mouvements migratoires. Les Haoussa partent du Nigeria et du Niger pour émigrer vers
différentes régions équatoriales d’Afrique centrale. Une migration importante se fait
entre 1905 et 1959 par trois principales portes d’entrée: Minkebé et Nkolmengwa dans
la région septentrionale, Mvadi dans le Nord-Est et les côtes du Komo dans l’Estuaire.
Mais en 1910, pour des raisons économiques, ils se dispersent et on remarque une forte
implantation dans les provinces du Nord et du Nord-Est: les provinces du Woleu Ntem,
de l’Ogoué Ivindo et de l’Estuaire (Journal Officiel L’Union Plus, 24 février 2006).
(3) Il faut préciser qu’il existe d’autres classifications des groupes ethno-linguistiques
que celle de Boucher (2000).
(4) Le mot «race» a été parfois utilisé par les grands-parents de nos enquêtés, pour
désigner la langue ou le groupe socioculturel d’un locuteur de groupe différent, qu’il
soit étranger ou non.
(5) Le terme langue maternelle renvoie à la première langue locale acquise dans la
famille, elle peut être celle de la mère (ce qui est généralement le cas), celle du père ou
bien celle de son tuteur légal (cela peut être une tante, une sœur aînée, une/un
aïeule/aïeul, etc., si l’enfant lui est confié depuis son jeune âge).
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J. Makanga Mboumba, La langue française dans la cellule familiale mixte au Gabon
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