dossier presse yavinPropriétaire
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La Paix Maintenant http://www.lapaixmaintenant.org/ [email protected] 10 rue Saint-Claude, 75003 Paris Le pays » des colons « Un film écrit et réalisé par Haïm Yavin A propos de Haïm Yavin D epuis 40 ans, Haïm Yavin a mené une carrière remarquable dans le journalisme télévisé en couvrant des sujets aussi variés que les problèmes de société, les questions de politique interne, en passant par le conflit israélo-arabe et le processus de paix. Il a participé à la création de Chanel One en Israël à la fin des années 60 dont il est devenu le premier présentateur de « Mabat », le journal télévisé du soir, un poste qu’il a gardé près de 30 ans. Il a par ailleurs exercé les fonctions de correspondant étranger aux Etats-Unis et en Europe, de rédacteur en chef, de directeur de l’information et directeur général d’Israel TV. Il a reçu le Prix Israël en 1997. Sans surprise, Haïm Yavin est devenu une icône culturelle israélienne, quelques fois surnommé « le Walter Cronkite israélien » ou « M. Télé ». En plus de son expérience de journaliste télévisé, il a également réalisé à peu près 80 documentaires, comprenant des films sur la communauté juive américaine, la communauté juive soviétique, le processus de paix d’Oslo, Jérusalem, Gaza, la vallée du Jourdain, Ramallah et le Goush Katif. A propos du film « Le pays des colons » Cette série documentaire en cinq parties est une production personnelle pour laquelle Haïm Yavin a parcouru à titre individuel les Territoires occupés sur une période de deux ans. Ce documentaire couvre un large spectre de la politique israélienne, allant de ceux qui ont abandonné leur objectivité à ceux qui se plaignent que Haïm Yavin soit resté silencieux trop longtemps. En réponse au tapage médiatique que cette série a provoqué en Israël, Haïm Yavin a répondu : « Ce qui m’a motivé à faire « Le pays des colons » n’est pas seulement parce que cela m’inquiète et tourmente au cours du temps, pas seulement parce que c’est la question fatidique la plus importante, la plus existentielle de notre vie et de notre existence même dans cette partie du monde, pas seulement parce que c’est fondamental quant à l’avenir de nos enfants et pas seulement parce qu’il s’agit du sujet numéro un dans mon agenda aussi bien personnel que professionnel, mais parce que c’est surtout devenu un traumatisme effrayant et choquant pour moi durant la dernière Intifada. Je me suis dit – tu ne peux pas garder le silence plus longtemps. Et j’ai décidé de raconter les choses telles qu’elles sont et de le faire sous forme de récit personnel. Je pense que c’est cela qui a suscité une réaction passionnée du public – pour et contre – voilà le présentateur objectif qui devient soudainement franc et provocateur. Cela a fait un boucan d’enfer. Cela va-t-il changer les choses ? Certains pensent que non. Il va falloir attendre. » • Ce que la presse israélienne dit au sujet du film Raanan Shaked du Yedioth Ahronoth (01/06/05) a écrit : « Le souffle coupé, le cœur s’étreint de colère. C’est la seule réponse humaine au film « Le pays des colons ». Non, il y a en fait une autre réaction raisonnable : après avoir regardé « Le pays des colons », chaque Israélien soucieux de son avenir, chaque Israélien humain, devrait se lever samedi prochain, aller jusqu’aux colonies les plus proches de chez lui et traîner ses habitants, à coups de pieds et en criant, vers le chemin du bon sens. C’est ce qui ressort du film « Le pays des colons », le journal personnel des territoires de Haïm Yavin qui atteint ici un sommet professionnel impressionnant en tant que journaliste d’investigation. Bien que cela n’apporte rien de neuf au niveau de l’information, « Le pays des colons » vous époustouflera, principalement par la diffusion sur écran, étalé sur plusieurs heures, de la dureté profonde de la folie honteuse des colons dans les territoires occupés, avec l’approbation tacite des gouvernements israéliens, avec l’impuissance de l’armée… » Assaf Schneider de Maariv (01/06/05) a écrit : « … En tant que produit journalistique de télévision, que peut-on dire au sujet du voyage personnel de Yavin entre les barrages routiers, devant les soldats qui sont insensibles parce que tels sont les ordres, à côté de la froide Daniela Weiss et dans le salon des habitants des avant-postes illégaux, lesquels sont si sympathiques (jusqu’à ce qu’on leur rappelle qu’il existe, même assez proches de nous, des gens appelés ‘Palestiniens‘.) ? Le reportage avec la petite caméra Sony est un truc efficace qui marche toujours… La différence ici est que tout s’assemble afin de présenter une idée désagréable : le désengagement a déjà pris place il y a longtemps. Trente ans plus tôt, pour être précis, quand les premiers colons sont restés à Sebastia. Seulement, il s’agit d’un désengagement de leur part de l’Etat d’Israël, de ‘l’israélité’. Cela leur échappe parfois, ici et là, lorsqu’ils parlent avec mépris de ‘ceux qui vivent à Tel-Aviv et à Haïfa’, quand ils menacent en fait de brûler leur carte d’identité, quand ils désignent quiconque n’est pas issu de leurs rangs ‘une génération de faibles’, quand ils n’arrivent pas à comprendre pourquoi Yavin ne souhaite pas qu’un jour arrive où ‘Mohammed nous fera à tous du café.’ Le sentiment est dur : après tout, il est vrai que ‘nous sommes des frères’ et que les gouvernements israéliens successifs les ont bien envoyés là-bas, génération après génération … » Tom Segev du Haaretz (27/05/05) a écrit : « … Pendant deux ans et demi, Yavin a sillonné la Cisjordanie et la bande de Gaza avec une petite caméra portative, qu’il a fait fonctionner lui-même sans équipe technique. Ici et là, les colons l’ont insulté en le traitant de représentant de médias gauchistes hostiles, mais la plupart du temps ils lui ont parlé en supposant qu’il était leur homme, et à juste titre : jusqu’à présent il était l’homme de tout le monde. Le film qu’il a rapporté semble destiné à soulager sa conscience : « Je ne peux vraiment pas faire grand-chose pour remédier à cette douleur, à part la documenter, de manière à ce que ni moi ni d’autres comme moi ne puissent dire que nous n’avons rien vu, rien entendu, ne savions rien » dit-il dans le film ». • Le piège de l’occupation et des colonies La conquête des Territoires a été effectuée en juin 1967 suite à la victoire militaire d’Israël sur les armées égyptienne, syrienne et jordanienne. Le 5 juin 1967, l’état-major israélien lance une attaque préventive contre l’Egypte et la Syrie qui multiplient les menaces d’anéantissement et les provocations politiques et militaires depuis quelques mois. A tort ou à raison, les Israéliens se voient anéantis par les armées arabes. Ils vivent les semaines précédant cette guerre dans l’angoisse de l’extermination. En juin 1967, l’Egypte et la Syrie contraignent Israël à mener une guerre de défense pour assurer sa survie. Malgré les objurgations israéliennes, la Jordanie fut entraînée dans le conflit. C’est ainsi qu’Israël occupe la Cisjordanie, annexée par les Jordaniens en 1950, et la Bande de Gaza, administrée par l’Egypte depuis 1949. De monnaie d’échange, les Territoires sont devenus un espace de colonisation organisée. Au lendemain de la guerre de 1967, Israël se proposait de faire de ces territoires une monnaie d’échange, selon le principe « les Territoires contre la paix ». Devant le refus arabe, Israël s’est trouvé contraint d’administrer ces territoires. Tout en mettant en place, au début, une occupation qu’ils présentaient comme « libérale », les gouvernements successifs, de gauche comme de droite, se sont engagés dans une politique de colonisation et de peuplement. De 12.000 colons en 1980, on est passé maintenant à 267.000 (sur une population juive israélienne d’environ 5.550.000 habitants), qui se répartissent en près de 121 colonies ou villes, hors Jérusalem. En août 2005, l’armée israélienne s’est retirée de la Bande de Gaza et a procédé à l’évacuation des 17 colonies qui y ont été construites. 4 colonies au nord de la Cisjordanie ont également été évacuées dans le cadre de ce plan de désengagement unilatéral. Les colonies ont un coût économique et financier très important pour Israël : par an, un budget de plus de 556 millions de dollars. • La colonisation contribue au durcissement du conflit Le développement de la colonisation prive aujourd’hui les Palestiniens de 40% de leur territoire. De plus, celle-ci a été planifiée de façon à empêcher l’émergence d’un futur Etat palestinien viable. Cette situation a été l’un des facteurs déterminants dans l’exacerbation du conflit. Tout accord futur doit donc inclure le principe de l’évacuation des colonies de Cisjordanie. Or, depuis 1967, l’aile militante des colons qui, au nom d’une certaine conception pervertie du sionisme, revendique la souveraineté juive sur tous ces territoires, s’est constituée en un puissant lobby. Il exerce une pression sur tous les gouvernements israéliens, en s’opposant à toute solution de compromis. La situation est donc bloquée. Or, ce blocage est catastrophique pour les sociétés israélienne et palestinienne. Le maintien de l’occupation et de la colonisation joue non seulement contre les Palestiniens mais aussi contre les intérêts fondamentaux de l’Etat d’Israël. L’armée israélienne voit ses missions légitimes de défense du territoire national réduites à des opérations de police en Cisjordanie. Ses soldats s’épuisent à protéger les colonies dont certaines ne comptent que quelques dizaines d’habitants isolés au cœur d’une population hostile. Les soldats israéliens sont censés assurer la défense de colons qui les méprisent et les insultent. Toute la supériorité technologique de l’armée ne suffit pas à assurer son contrôle sur 3 millions de Palestiniens. Sur le plan international, Israël est isolé, alors qu’à la suite des accords d’Oslo, le pays avait effectué une percée diplomatique remarquable. De plus, Israël vit une grave crise économique et sociale, là encore liée à la dégradation sécuritaire. En effet, une partie considérable du budget de l’Etat est affectée aux colonies et à toute une série d’infrastructures civiles et militaires liées à celles-ci. Enfin, l’occupation des territoires palestiniens a un coût moral pour la société israélienne. Une société démocratique ne peut occuper et dominer une autre population qui n’aspire qu’à l’indépendance et à la liberté. En mettant fin à l’occupation de la Cisjordanie, Israël se débarrassera d’un lourd fardeau qu’il traîne depuis trop longtemps. • Le désengagement de Gaza : août 2005 Les colonies ont été complètement démantelées et en septembre 2005, l’occupation de ce territoire conquis à l’Egypte en 1967 se termine. Il est enfin restitué à son véritable propriétaire : le peuple palestinien. Même si le Premier ministre israélien Ariel Sharon ne l’envisageait pas de cette manière, le désengagement de Gaza est une étape essentielle dans la mesure où elle constitue un premier pas vers la mise en place de frontières raisonnables et acceptables pour Israël et ses voisins palestiniens. Israël vient de prouver qu’il peut restituer des territoires conquis, et ce jusqu’au dernier centimètre. Il s’agit là d’un précédent qui n’a échappé à personne, à commencer par les opposants au plan de désengagement. Ces derniers ont perdu une bataille importante. Ils avaient promis un soulèvement populaire massif ainsi qu’une paralysie du 50 000 colons sont implantés dans pays, voire une guerre civile. Rien de tout cela ne s’est les territoires pour des raisons idéoproduit. Bien au contraire, le désengagement de Gaza logiques et risqueraient de poser profut mis en œuvre beaucoup plus facilement et plus rapiblème*. dement que prévu. La mouvance sioniste-religieuse, dont sont issus les activistes du mouvement colon, est même confrontée aujourd’hui à une véritable crise existentielle dès lors qu’elle s’est dans certains cas largement identifiée à ce mouvement et dans d’autres, elle a fait le choix du silence face à l’idéologie haineuse et suicidaire de ce mouvement. Avec le désengagement de Gaza, une étape a été franchie. Le chemin vers la paix avec les Palestiniens et la fin de l’occupation doit se poursuivre. C’est la raison pour laquelle, Israël peut et doit tenter d’autres désengagements en Cisjordanie afin de gagner la confiance des Palestiniens qui pourront enfin se réunir avec les Israéliens autour d’une table de négociation. ■ Sources : Shalom Archav Israël, Americans for Peace Now, La Paix maintenant (France), Shalom Archav Belgique. Cela implique que les autres 220 000 pourraient quitter ces territoires - certes le coeur lourd - dès l'instant qu'une solution acceptable de relocalisation leur serait proposée. Ainsi c'est moins de 50 000 colons (moins de 1% de la population) qui tiennent en otage un pays de plus de 7 millions d'habitants. * Selon un sondage de grande envergure commandité par Shalom Archav - La Paix Maintenant et réalisé entre avril et juin 2002. Chaim Yavin 8, Rosenblum St. T el Aviv , 67676 972/3/7411 141 052 3/300 500 fax 972/3/7411143 e -ma il: hyavin@ netvision.net.il La Paix Maintenant http://www.lapaixmaintenant.org/ [email protected] 10 rue Saint-Claude, 75003 Paris Projection/débat autour du film de Haïm Yavin en présence de l'auteur "Le pays des colons" lundi 11 juin 2007 à 20h 30 au cinéma "Reflets Médicis" 5 rue Champollion,75005 Paris M° Saint-Michel ou Odéon « Je suis parvenu à la conclusion, profondément ancrée, que tant qu'il y aura des colonies, il n'y aura pas de paix. » Interview de Haïm Yavin LPM : Qu'est-ce qui vous a poussé à faire ce film? Deux choses : l'histoire en elle-même est fascinante. Moi qui ai déjà à mon actif plus de 80 documentaires, j'avais "faim" de faire ce travail. J'ai voulu voir les choses de près. Mais la goutte d'eau qui a fait déborder le vase a été la deuxième Intifada. Je voyais bien qu'au journal télévisé, nous ne donnions pas toutes les informations et que nous ne disions pas toute la vérité au peuple, ni à propos d'Israël, ni à propos des Palestiniens. J'ai décidé d'aller voir les choses de près, et je suis parti. Je ne pré- tends pas ici avoir fait davantage qu'un carnet de voyage. Voir les choses de près, rencontrer des gens, de toutes sortes et de toutes origines. LPM : Qu'avez-vous découvert que vous ne saviez pas, vous qui êtes journaliste et donc un témoin privilégié? Ce n'est pas mon premier film sur le problème israélo-palestinien. J'en ai déjà monté ou réalisé une dizaine sur ce sujet. En réalité, la découverte principale a été sur moimême. Ce film est ma prise de position, mon opinion. Cela, je ne l'avais jamais fait auparavant. Mais la situation m'y obligé. L'Intifada a été terrible. Quel pays préparons-nous pour nos enfants? La proximité avec les gens, sans aucune distance, cela aussi a été nouveau. Ce n'était plus le format "objectif" des infos, mais l'aspect humain. Je suis parvenu à la conclusion, profondément ancrée, que tant qu'il y aura des colonies, il n'y aura pas de paix. Je ne sais pas ce qui se passera après l'évacuation, mais c'est notre dernière chance. LPM : A votre avis, quel a été l'impact de votre film en Israël? Et aux EtatsUnis quand vous l'avez présenté? Je ne sais pas. Cela dépend à qui l'on pose la question. En Israël, certains pensent que la série a facilité le désengagement de Gaza. La série a eu un énorme impact aux Etats-Unis. Jusqu'aujourd'hui, je reçois des invitations à des conférences. Je crois qu'en Israël, ce film a "gratté" la couche d'indifférence des gens qui ne pensent pas forcément que les territoires leur appartiennent. On m'a aussi rapporté qu'il y a gens de droite qu se sont dit : "Bon, il va falloir reconsidérer tout ça." LPM : Que pensez-vous de cette capacité qu'a la société israélienne d'oublier très vite ce qu'elle ne veut pas voir? L'attitude des Israéliens à l'égard des territoires et des Arabes montre qu'ils pratiquent la politique de l'autruche et du refoulement. Cette indifférence leur facilite la vie. Il est plus facile de garder le contrôle des territoires, de ne pas réveiller le fauve qui dort. Nous n'agissons qu'en cas de catastrophe, comme au Liban ou lors de guerre du Kippour. Je crains que, là aussi, nous attendions une sorte de catastrophe avant de nous prendre en mains ■