Fiche th matique - Festival du Film et Forum International sur les

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Fiche th matique - Festival du Film et Forum International sur les
LE FILM
Congo, un combat pour la vie
de Patrick Forestier, France, 2006, 35’
Depuis le génocide des Tutsis au Rwanda en 1994, la province du Sud-Kivu située entre le
Rwanda et la République démocratique du Congo est à la merci des rebelles rwandais hutus et
des milices de l’armée congolaise qui violent, torturent et massacrent les femmes de la région en
toute impunité. Des actes de barbarie insoutenables rendus dicibles par la pudeur du reportage qui
nous interpelle sur la nature humaine
LE SUJET
CRIMES CONTRE L’HUMANITE ET RESPONSABILITE DE PROTEGER
Co-présenté par l’OMCT
en collaboration avec les Etats Généraux
LE DEBAT
Intervenants:
Christine Schuler Deschryver, militante des droits humains
Bertrand Ramcharan, professeur à l’Institut universitaire de hautes études internationales de
Genève
Osman Hummaida, ancien directeur de l’Organisation soudanaise contre la torture, membre de
l’Assemblée des délégués de l’OMCT
Fabrice Weissman, ancien chef de mission au Soudan, Medecins Sans Frontières
Modérateur: François Sergent, rédacteur-en-chef adjoint, Libération
CRIMES CONTRE L’HUMANITE
ET RESPONSABILITE DE PROTEGER
La « responsabilité de protéger » les populations menacées de génocide, de crimes de guerre, de nettoyage
ethnique et autres crimes contre l’humanité, est une obligation de droit international qui enjoint la
communauté des nations à intervenir lorsqu’un Etat ne veut pas ou n’est pas en mesure de porter secours à
sa population. Saluée en 2005 par l’Assemblée générale des Nations Unies alors que la violence faisait
rage au Darfour et en Ituri (RDC), cette responsabilité résulte des échecs successifs de la communauté
internationale en Serbie et au Rwanda.
Un an plus tard, qu’en est-il de cette «responsabilité de protéger»? La communauté internationale s’estelle dotée d’un moyen de prévenir les crimes contre l’humanité et en particulier les génocides ? Fin 2006,
Kofi Annan déclarait : « Il semble, à en juger par ce qui se passe au Darfour, que nous n'ayons pas
beaucoup progressé depuis les désastres de la Bosnie et du Rwanda. Soixante ans après la libération des
camps de la mort nazis et 30 ans après les massacres au Cambodge, la promesse « plus jamais » sonne
bien creux (…) Comment une communauté internationale qui prétend faire respecter les droits de l'homme
peut-elle tolérer que ces horreurs continuent ?»
En effet, comment comprendre cette non-assistance aux populations en danger, cette absence de
« sentiment collectif d'urgence qui nous pousserait à agir » pour reprendre les mots de l’ancien Secrétaire
Général ?
LES INTERVENANTS
Christine Schuler Deschryver, née à Katana (République Démocratique du Congo) en 1964, de
nationalité belge et congolaise. Militante des droits de l'homme, elle prend en charge des milliers de
femmes et d’enfants victimes de viols et de violence dans le Sud Kivu (Est RDC). Elle est également
active dans la protection de l'environnement et tout particulièrement du Parc national du Kahuzi Biega.
Elle travaille depuis 1995 à la coopération technique allemande pour qui elle supervise l'administration et
la logistique des programmes de développement et d'aide alimentaire d'urgence dans l'Est de la RDC.
Bertrand Ramcharan, professeur à l’Institut universitaire de hautes études internationales de Genève.
Docteur en droit international, il a été Haut-Commissaire intérimaire aux droits de l'homme des Nations
Unies, et Chancelier de l’Université de Guyane. En trente ans de carrière à l’ONU il a entrepris des
missions diplomatiques et d’enquête en ex-Yougoslavie, en Côte d’Ivoire, en Asie centrale, et au
Rwanda, et a visité des camps de prisonniers de guerre en Iran et en Irak. Dernièrement il a été membre de
la mission du Conseil des droits de l’homme au Darfour. Il est l’auteur de plusieurs ouvrages sur le droit
international humanitaire.
Osman Hummaida, ancien directeur de l’Organisation soudanaise contre la torture, membre de
l’Assemblée des délégués de l’OMCT. Depuis dix ans il travaille avec un réseau de défenseurs des droits
de l’homme et de ONGs, pour exposer, réduire et éradiquer la torture et autres violations des droits de
l’homme au Soudan. De 1997 à 2006 il a été l’auteur de rapports annuels sur la situation des droits
humains au Soudan. Il a collaboré avec plusieurs Rapporteurs Speciaux de l’ONU et autres mécanismes
onusiens, et a contribué à plusieurs rapports sur la crise au Darfour.
Fabrice Weissman, ancien chef de mission au Soudan, Medecins Sans Frontières
POUR EN SAVOIR PLUS
Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme: www.ohchr.org
La responsabilité de protéger - Rapport de la Commission internationale de l'intervention et de la
souveraineté des états: www.iciss.ca
Organisation mondiale contre la torture: www.omct.org
LE REALISATEUR
Patrick Forestier, grand reporter à Paris Match, couvre depuis 1979 les crises internationales. Il
a couvert l’invasion soviétique en Afghanistan, le combat de Solidarnosc en Pologne, la guerre
entre l’Iran et l’Irak, la première guerre du Golfe et la chute de Saddam Hussein. Il a dénoncé la
pédophilie en Thaïlande, la prostitution à Saint-Domingue et à Ho Chi Minh Ville, les massacres
des enfants des rues à Rio de Janeiro, la Mafia russe à Moscou. Il a suivi les troupes du
commandant Massoud pendant la chute des Talibans ainsi que la prise de pouvoir à Mogadiscio
par les tribunaux islamistes. Il est l’auteur de six ouvrages qui ont reçu de nombreux prix
littéraires dont Hôtel Palestine et Le train de la mort rouge. Il a également réalisé de nombreux
reportages pour TFI, M6 et France 2 tel que Shériffs à Rio dans les favelas, Les derniers
journalistes de Bagdad ou Sur les traces du Ben Laden au Tibesti .