2012 Capacités d`agir et intervention sociale

Conférence AFPE St Brieuc
« Capacités d’agir et intervention sociale »
1er Mars 2012
Mr André MOISAN
Thématique : Comment des personnes en difficultés peuvent se saisir de toutes leurs
capacités pour parvenir à une autonomie ?
De nos jours, on regarde de manière différente l’intervention sociale mais la modification de
se regard ne vient pas uniquement de la crise économique actuelle.
Présentation du Conservatoire National des Arts et Métiers qui est un grand établissement
d’étude supérieur. Ce lieu permet la promotion sociale des étudiants qui y travaillent. Il y a un
large choix de formation. C’est aussi un lieu de recherche en travail social.
Présentation de André MOISAN : maître de conférence de l’établissement public de Paris,
Chercheur en lien avec le CNRS, Management des société, droit en intervention sociale,
santé, travail. Originaire des côtes d’armor.
Point de départ de la réflexion
•
Mobilisation collective des personnes.
Dans la tradition agricole, on retrouve cette « capacités d’agir »., notamment avec les
coopératives.
Question : Est ce que les capacités d’agir n’étaient pas déjà encrées dans les traditions ?
Qu’est ce qui différencie ces mobilisations de ce qui se fait maintenant ?
•
Investissement de recherche dans la notion d’auto formation, comme fait social et
institution.
-
De « la société des individu » de N. Elias à la « condition biographique » et la
« gouvernance biographique » de C. Nicole- Drancourt.
Il s’agit de la question de la place de l’individu dans la société appuyer par les termes
ayant le préfixe « auto ».
En s’appuyant sur l’expérience des APP : Atelier pédagogique personnalisé = label
pédagogique. Ces ateliers sont basés sur un contrat de départ.
André MOISAN - « Capacités d’agir et interventions sociale » - 1er Mars 2012 à AFPE St Brieuc
L’APP s’engage à mettre à disposition de l’apprenant des ressources pédagogiques
pour réussir l’auto formation pédagogique.
La personne est active, elle est seule a travailler sur les supports des formations mais
est accompagné par un ou plusieurs formateurs dont les pédagogies peuvent varier.
-
Passage d’une « socialisation individualisante » à une « individualisation
socialisante » (par ex dans les APP).
Il y a 2 modèles pédagogiques :
- SOCIALISATION INDIVIDUALISANTE, l’individu est seul en face de ses
ressources. Il s’agit d’arracher le sujet à ses dépendances. Il y a des règles strictes, un cadrage
dans lequel l’individu se crée par son libre arbitre.
-
INDIVIDUALAISATION SOCIALISANTE , il s’agit de créer un contexte permettant
la reprise de confiance en leurs capacités. Les personnes se sont prouvées qu’elles étaient en
capacités de pouvoir apprendre.
A l’inverse du schéma précédent, on parle d’une situation de déliaison sociale ou ils ont pu
faire expérience de leurs capacités et ont développé des capacités de socialisation. Ce modèle
a permis d’engendrer des transformations sociales de fond.
Conséquence entre les deux schéma = transformations sociales différentes.
•
La médiation sociale
La médiation sociale est souvent perçue comme un espace d’intervention « bouchetrou », où
les intervenants sociaux classiques font défaut.
Aujourd’hui il existe une réinterrogation du regard sur cette fonction du fait de la pluralité des
acteurs qui interviennent sur le bien commun.
Débat sous jasent au sein de l’intervention sociale
Le travail social est le réparateur des fractures de la société (Discours critique)
D’une certaine façon, il y a toujours des innovations, une prise avec le réel, des personnes qui
interviennent pour mettre en lumière les capacités publics et professionnelles (vision
modernité positive).
André MOISAN - « Capacités d’agir et interventions sociale » - 1er Mars 2012 à AFPE St Brieuc
I – L’AUTO-FORMATION
•
Il y a une évolution de la notion d’autoformation. On passe de la notion « Apprendre
et se former par soi même », avec une dimension cognitive à une dimension existentielle
où « l’apprenant se donne sa propre forme », c’est le sujet apprenant.
•
En lien, il existe une évolution sociale des modes d’accès à la connaissance :
•
Autoformation = une double déviance par rapport aux normes d’apprentissage
scolaire et par rapport au milieu d’origine (selon Dumazedier)
•
Autoformation = un « Fait social » qui s’impose à l’individu
•
Autoformation = « Institutionnalisation »
Quatre modes d’accès à la connaissance
•
Par soi
Autodidaxie, néo-autodidaxie, éducation informelle et apprentissage au quotidien. Il s’agit de
combler les lacunes de l’école. L’apprentissage encré dans un tissus de relations sociales n’est
jamais purement individuel
•
Avec et par les autres , dans dynamique de Réseau d’échange réciproque de savoir
avec un certain nombre de principes constatés :
•
Donner / Recevoir / Rendre
•
C’est un geste gratuit.
•
Il s’agit d’un groupe « flexible et poreux ». La personne peut se retirer car il
n’y a aucune pression du groupe sur l’individu. Par conséquent, le groupe se fait et
reconstruit en permanence par un engagement renouvelé.
•
Il se produit des effets de révélations en chaque personne, par une dynamique
symbolique.
Ce n’est pas seulement une idée de connaissance, il y a beaucoup de symbolique :
« j’existe car je suis reconnu comme porteur d’un savoir. Je suis donc identifier par
moi ou les autres comme quelqu’un. »
Chacun est porteur de savoir ayant une valeur, car des individus veulent que je leur
transmettent mes connaissances (« alors que ces connaissances étaient pour moi du
quotidien »)
- Ce qui créer du lien et la durée de ses réseaux, c’est la socialité du « don contre
don ».
André MOISAN - « Capacités d’agir et interventions sociale » - 1er Mars 2012 à AFPE St Brieuc
•
De soi, en se donnant sa propre forme par :
•
Une formation expérientielle : institutionnellement, il y a eu dernièrement
reconnaissance que le savoir se construit aussi grâce au contact avec la réalité,
notamment par la mise en œuvre des VAE
•
« Récits de soi » que l’individu se construit en particulier pour répondre aux
injonctions des institutions ( reconstruire sa propre histoire). Caractéristique de notre
société que de se construire sa biographie.
•
Par les dispositions de formations individualisés avec 2 conceptions :
•
standardisation de l’acte pédagogique (l’individu n’a pas de prise avec
son apprentissage)
•
sujet apprenant
II - EMPOWERMENT
Cette démarche s’appuie sur les travaux de P.Freire qui met en avant la « conscientisation
des personnes à prendre les choses en main ».
Plusieurs champs de développement :
•
Développement économique et social. Remise en cause d’une logique de
développement « top > down ».
L’Empowerment affirme l’idée qu’il faut donner du pouvoir aux acteurs locaux pour qu’ils
puissent être acteurs de leur propre vie. On est associé à notre propre vie.
L’estime de soi et la conscience critique sont liés au travail communautaire et à la
participation démocratique.
•
L’intervention social d’intérêt collectif peut-il être un champ de développement de
l’Empowerment ?
Participation
Conscience
critique
Compétences
Estime de soi
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•
Rénovation urbaine
Selon les pays, l’empowerment a été abordé différemment :
- Etat unis : donner la capacité des gens a agir
- France : met en place les dispositifs pour que les gens participes
III - CAPABILITY( Notion de Amartya Sen)
Il s’agit d’une rupture avec une économie fondée centralement sur la notion d’utilité,
d’intérêt. Il y a une critique de l’économie qui ne voit l’existence sociale que par l’existence
économique.
Existe une maîtresse idée qui est « chacun est dépositaire de capacités » et ne plus voir
uniquement le niveau de ressources de chacun, avec 3 notions à prendre en compte :
-
compétences = ressources personnelles (« Je peux parce que j’ai le droit d’agir »
-
choix = liberté et opportunité dans ses réalisations personnelles
-
droits et moyens = biens collectifs
Capability : capacité de choix de son mode de vie. Capacité comme potentiel
d’épanouissement et de réalisation.
AUTOFORMATION / EMPOWERMENT / CAPABILITY
Est-ce une reformulation de « l’émancipation » des années 50/60. Ces notions sont différentes
selon les liens entre les nations, les mouvements sociaux, les individus.
IV - Accompagnement
Règles de base de l’accompagnement :
-
de l’individu à la personne (du travail sur autrui au travail avec autrui). L’individu est
interchangeable, tandis que la personne a des relations, est le nœud d’un réseau social.
-
Une démarche ressourciste à l’opposé d’une conception lacunaire : on n’est pas dans la
conception qu’il manque quelque chose à la personne mais qu’il a engrangé des valeurs et
des finalités propres.
-
Enjeu du 1er regard. Il faut casser le rapport « je ne sais rien » Grâce à ce premier regard
on instaure le principe que chacun sait des choses que l’autre ne sait pas.
-
Installation d’une relation libre avec la liberté de venir ou pas et une orientation vers la
réalisation (en donnant les moyens de réaliser ce à quoi on apporte de la valeur).
André MOISAN - « Capacités d’agir et interventions sociale » - 1er Mars 2012 à AFPE St Brieuc