17 Orientation

Éducation, formation, orientation
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Orientation
On parle généralement d’orientation des élèves ou des étudiants, ou d’orientation
scolaire et professionnelle. L’orientation des jeunes est aussi liée à un parcours de vie.
C’est dans ce sens que l’INJEP a réalisé plusieurs études posant la question du rapport
entre jeunes, orientation et pratiques d’information. La question de l’orientation
ne se limite pas aux politiques publiques de l’Éducation nationale. Elle concerne
l’ensemble des acteurs de l’information et l’accompagnement des jeunes.
Quelques définitions
« L’orientation a besoin d’espaces et de dégagements.
Elle emprunte des chemins zigzagants plutôt que des
lignes droites » (Ronzeau, 2006).
Lorsque l’on parle d’orientation des jeunes, il convient
de distinguer plusieurs aspects :
• un parcours spatial aiguillant vers des chemins que
l’on ne choisit pas toujours ;
• un ensemble de démarches d’informations, d’aides
de guidance, d’accompagnements éducatifs qui appartiennent aux spécialistes ou relèvent des missions de
différents acteurs du système éducatif (ou en dehors
du système éducatif ) ;
• les procédures au sens juridique du terme, attribuant
des droits précis à l’institution et aux usagers.
L’orientation, c’est aussi pour l’institution la gestion du
flux des élèves, c’est-à-dire la façon dont le système
scolaire sélectionne et répartit. C’est encore un outil
dans le rapport formation/emploi.
Monique Ronzeau distingue quant à elle deux aspects
de l’orientation : celle organisée par l’école selon un
calendrier officiel, aux paliers sixième, quatrième,
troisième, seconde ; celle concernant chaque élève qui
choisit des études puis une profession. L’orientation
ne s’arrête pas aux études ni aux premiers choix professionnels, elle peut changer tout au long de la vie.
La loi du 24 novembre 2009, relative à l’orientation et à
la formation professionnelle tout au long de la vie, instaure un droit nouveau, inscrit dans le Code du travail,
comme dans celui de l’éducation. Elle affirme la notion
de « service public de l’orientation » (article 4) et instaure
un service public de l’orientation tout au long de la vie
afin de garantir l’accès de toute personne à une information gratuite, complète et objective sur les métiers,
les formations, les certifications et les débouchés ainsi
que sur les niveaux de rémunération.
Une multiplicité d’acteurs
Historiquement, les dispositifs d’orientation reposent
en France sur des réseaux nationaux rattachés soit
à l’enseignement scolaire (centres d’information et
d’orientation [CIO], ONISEP) ou universitaire (services
universitaires d’information et d’orientation [SUIO]),
soit au ministère chargé de la jeunesse (Centre d’information et de documentation jeunesse [CIDJ], centres
régionaux et points d’information jeunesse [CRIJ
et PIJ]), ou encore sur des outils nationaux de type
Centre Inffo.
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encadré 1
Le service public de l’orientation tout au long de la vie
Le service public de l’orientation tout au long de la vie (SPO) est mis en place pour garantir à toute personne le droit
d’être informée, conseillée et accompagnée en matière d’orientation. Il a été institué par loi du 24 novembre 2009.
Ce service public de l’orientation repose sur trois dispositifs majeurs :
• un site Internet avec mise en place d’une plate-forme Internet « Orientation pour tous » ;
• une plate-forme téléphonique avec un numéro de téléphone unique (0811 70 39 39). Ce service téléphonique a
pour objectif de fournir un premier niveau d’information, avant que l’usager ne soit orienté vers l’opérateur ou la
structure adapté ;
• un service local de proximité par la labellisation de structures d’accueil, d’information et d’orientation du public.
Ces structures organisées en réseau porteront le nom d’« Orientation pour tous, pôle information et orientation
sur les formations et les métiers ».
Pour coordonner l’exercice des compétences respectives en la matière, l’État (autorité académique) et les régions
(présidents de conseil régionaux) doivent conclure annuellement une convention. Un travail de préfiguration du
nouveau SPO a débuté en janvier 2013.
Cette mise en place anticipée reste conditionnée à l’adoption de la loi de décentralisation prévue pour l’automne 2013.
Exemple du service public d’orientation dans la région Centre : www.centre.pref.gouv.fr/Actualites/Service-Public-de-l-Orientation
De nombreux autres opérateurs interviennent également en matière d’orientation : Pôle emploi, les permanences d’accueil, d’information et d’orientation (PAIO)
et missions locales (pour les 16-25 ans), Cap emploi
(pour les travailleurs handicapés), l’Association pour
l’emploi des cadres (APEC), le Centre national d’information sur les droits des femmes et des familles (CIDFF).
Différents dispositifs d’information et d’orientation
ont également été mis en place comme les points
relais information-conseil en matière de validation des
acquis de l’expérience (VAE) ou les commissions de
droit et d’autonomie des maisons départementales des
personnes handicapées (MDPH).
Par ailleurs, des initiatives locales ont contribué au
développement de structures territoriales ayant des
missions d’information et d’orientation, comme les
maisons de l’information sur la formation et l’emploi
(MIFE) ou les maisons de l’emploi (MDE) dont les
membres fondateurs sont l’État et les collectivités
locales, mais qui ont vocation à intégrer une pluralité
d’institutions dont les représentants des entreprises.
Parmi ce foisonnement d’institutions, les cités des
métiers visent à la mise en commun des ressources
des différents partenaires. Elles constituent un réseau
spécifique dans la mesure où il est exclusivement
centré sur l’orientation (alors que la plupart des autres
structures assurent également d’autres missions).
À noter aussi :
• les régions sont amenées à jouer un rôle croissant
dans le domaine de l’orientation, dans le cadre de la
décentralisation de la formation professionnelle, de
la mise en place de politiques dites d’accueil, d’information et d’orientation (AIO) : régions Centre, RhôneAlpes, Bourgogne… (voir encadré 1) ;
• les partenaires sociaux, qui participent à l’information
et l’orientation des salariés ou demandeurs d’emploi ;
• les organismes consulaires comme les chambres de
commerce et d’industrie (CCI). Ainsi, le bureau d’information, d’orientation et de perfectionnement (BIOP) de
la chambre de commerce de Paris s’adresse aux élèves,
étudiants, aux salariés et aux entreprises. Il a initié une
rencontre annuelle baptisée « Nuit de l’orientation » et
développe de nombreuses initiatives autour de ce sujet.
Les pratiques d’information
changent la donne
Les études réalisées par l’INJEP depuis 2006 montrent
que dans leur parcours d’information sur l’orientation,
les jeunes accordent une importance toute particulière
au conseil et à l’accompagnement de leurs recherches.
Elles soulignent ainsi l’importance de la présence
d’adultes de confiance dans l’environnement proche
des jeunes, ces adultes pouvant se trouver dans le
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cadre scolaire (enseignants, conseiller principal d’éducation, conseiller d’orientation) ou en dehors du cadre
scolaire : animateurs, professionnels de l’information
des jeunes, éducateurs…
Le rôle des parents et des pairs est aussi essentiel. Une
enquête réalisée par l’Office national d’information
sur les enseignements et les professions (ONISEP)
en novembre 2011 révèle ainsi que 67 % des lycéens
interrogés s’appuient en priorité sur leurs parents ou
leur famille pour choisir leur orientation après le lycée
(graphique 1). Les entretiens semi-directifs réalisés
dans le cadre des études de l’INJEP montrent quant à
eux le poids des personnes de confiance et des pairs
dans les parcours d’orientation des jeunes.
Le rôle d’Internet est aussi très important, mais la
maîtrise de l’outil dans la recherche d’information sur
l’orientation est le reflet des inégalités des parcours des
jeunes dans leur orientation : l’âge, le genre, le contexte
familial, le parcours scolaire jouent ici un rôle essentiel.
Les études de l’INJEP (Marquié, 2012) pointent aussi
la nécessité d’une conception élargie de l’information
compte tenu de l’hétérogénéité des publics ; le fait que
l’information délivrée soit trop centrée sur l’offre et ne
prenne pas assez en compte les pratiques des jeunes ;
la nécessité de connaître et de reconnaître le rôle des
jeunes dans la transmission, la production et la diffusion de l’information sur l’orientation.
En résumé, nous retiendrons cette définition de
l’orientation de Monique Ronzeau (2006) : « L’orientation,
comme la liberté, est une conquête, un horizon plus
qu’un droit ou un état. Évasion lointaine ou avancée
modeste, l’orientation s’élabore avec tous les matériaux de notre histoire et des trajectoires familiales
graphique 1
La famille, principal appui des lycéens
dans leur choix d’orientation
67
Pour choisir votre orientation après le lycée,
sur qui pouvez-vous vous appuyer en priorité ?
(en %, deux réponses possibles)
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Source : Portrait du lycéen face à ses choix d’orientation, enquête ONISEP/Harris
réalisée par Internet du 4 au 14 novembre 2011.
Note : Échantillon de 500 lycéens représentatifs de la population française
lycéenne. Méthode des quotas et redressement appliquée aux variables
suivantes : sexe, âge, filière et niveau d’études du lycéen, catégorie socioprofessionnelle du chef de famille, et région d’habitation.
antérieures. Elle est mouvement pour organiser l’avenir,
transformer notre vie et notre milieu ; elle échappe en
grande partie à notre contrôle. »
Gérard Marquié
encadré 2
Livre vert pour la jeunesse : dix propositions sur l’orientation
Les travaux de la commission de concertation pour la jeunesse, en 2009, ont débouché sur cinquante-sept
propositions, dont dix sur le thème de l’orientation. Ces propositions concernent : l’autonomie à travers le libre
choix dans l’orientation (par exemple, modifier les pratiques professionnelles de l’orientation pour les inscrire
dans l’environnement familial et extrascolaire des jeunes) ; dédramatiser l’orientation scolaire et professionnelle
(par exemple, créer un livret de compétences, support d’une orientation positive) ; organiser tous les étages d’un
service public de l’orientation territorialisé (SPOT) qui ne soit plus une sous-partie de l’Éducation nationale (par
exemple, garantir une organisation locale rendue lisible et visible pour les jeunes).
Ces propositions ont débouché sur plusieurs expérimentations mises en œuvre dans le cadre d’appels à projets
du fonds d’expérimentation pour la jeunesse.
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Bibliographie
Bibliographie
• Cahiers pédagogiques, no 504, 2013, dossier « Le sens de
l’orientation » (www.cahiers-pedagogiques.com/No-504Le-sens-de-l-orientation).
• Marquié G., 2012, « Orientation : les pratiques
d’information des jeunes changent la donne », Jeunesses :
études et synthèses, n° 9.
• Commission sur la politique de la jeunesse, 2009,
Livre vert, (www.ladocumentationfrancaise.fr/
rapports-publics/094000308/index.shtml)
• Odry D. (dir.), 2006, L’orientation, c’est l’affaire de tous,
tome 1 : Les enjeux, Amiens, CRDP d’Amiens, coll. « Repères
pour agir ».
• Delesalle C., 2007, S’informer pour s’orienter. Pratiques et
parcours de jeunes, Paris, INJEP, coll. « Cahiers de l’action », no 14.
• Ronzeau M., 2006, L’orientation : un avenir pour chacun,
Gap, Éditions Yves Michel.
• Galland O., 2009, Les jeunes Français ont-ils raison d’avoir
peur ?, Paris, Armand Colin.
Sitographie
Sitographie
• Orientation pour tous : information et orientation sur
les formations et les métiers
www.orientation-pour-tous.fr/
• Onisep : information nationale et régionale sur
les formations et les métiers
www.onisep.fr
• Centre d’information et de documentation jeunesse
www.cidj.com
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