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AUTOROUTES CONCÉDÉES
ET MOBILITÉ DURABLE
Sommaire
MAINTENIR UNE INFRASTRUCTURE SÛRE
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DÉPLOYER DES DISPOSITIFS INNOVANTS
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RENFORCER LA SÉCURITÉ DES PERSONNELS
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SYSTÉMATISER LES ANALYSES ET LES ÉTUDES
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FAIRE DE L’AUTOROUTE UN TERRAIN D’ÉCHANGES ET D’APPRENTISSAGE
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Autoroutes concédées
et mobilité durable
L
a mobilité durable : un objectif de moyen terme ou une réalité vécue
au quotidien ? Si ce concept est au cœur des politiques du Grenelle
comme un objectif politique majeur pour les prochaines décennies,
elle est d’ores et déjà une réalité pour les sociétés concessionnaires d’autoroutes
et d’ouvrages à péage, qui en ont fait un objectif quotidien de leurs programmes
d’investissements et de fonctionnement.
Le présent document a pour vocation de présenter certaines des actions
les plus marquantes entreprises par les sociétés du secteur ; les maîtres mots
en sont sécurité, service, fluidité, qualité, partenariat, tout autant de mots qui
reflètent l’essence même du secteur, celui d’entreprises au service de l’État
et des utilisateurs de leurs infrastructures, dans le cadre de contrats de concession.
La déclinaison en est multiple et sa diversité montre l’implication des sociétés
concessionnaires : au cœur de ces actions, il y a des hommes et des femmes
qui mettent leur intelligence et leur dévouement pour offrir un réseau sûr et
de qualité, une information en temps réel fiable et rassurante, des aires sécurisées.
Le système des concessions d’autoroutes et d’ouvrages d’art est “gagnantgagnant”. Il permet à la nation de posséder un réseau structurant d’une qualité
universellement reconnue dans le monde, sans un euro d’argent public investi ;
il permet à l’utilisateur des réseaux de bénéficier, en contrepartie du péage qu’il
acquitte, d’un niveau d’exigence et de service parmi les mieux notés dans les
enquêtes de satisfaction des usagers des services publics.
Les sociétés ont à cœur de mettre à disposition de leurs clients cette exigence
de mobilité durable, dont la traduction est concrète et mesurable ; elles ont formulé,
dans le Grenelle de l’Environnement, des propositions constructives et équilibrées qui visent à augmenter encore la qualité environnementale, en particulier
pour les sections les plus anciennes du réseau.
Henri STOUFF
Président
AUTOROUTES CONCÉDÉES ET MOBILITÉ DURABLE • 1
Maintenir une infrastructure sûre
…la garantie d’un haut niveau de sécurité et de confort pour les clients
Constructeurs et gestionnaires d'infrastructures, les sociétés d'autoroutes et d'ouvrages à péage agissent au quotidien
afin d'offrir un réseau conforme aux attentes, pour toujours plus de confort, de sécurité et de services.
Un entretien permanent
des infrastructures
Pour maintenir la qualité de leurs infrastructures sollicitées par un trafic qui augmente régulièrement, pour répondre aux attentes des clients et du concédant quant au niveau de service,
les sociétés d’autoroutes et d’ouvrages à péage procèdent chaque année à de grands chantiers
de rénovation ou d’entretien courant.
Les chaussées, qui représentent plus de 50% des dépenses d’entretien des infrastructures,
sont un élément crucial de confort et de sécurité.
Pour conserver et améliorer leur qualité d’adhérence, elles sont refaites en moyenne tous
les dix ans. Devant un tel enjeu, les sociétés conduisent une politique stricte de surveillance à l’aide
d’appareils sophistiqués d’auscultation.
L’AMAC®
Pour mesurer les désordres des chaussées, les sociétés utilisent des appareils de plus
en plus performants. Le dernier en date a été conçu et développé sur la base d’un cahier
des charges répondant à leurs exigences propres. Cet Appareil Multifonction d’Auscultation
des Chaussées -l’AMAC®- réalise des mesures en continu, regroupe de multiples fonctions
(uni longitudinal, orniérage, bruit de roulement, relevé de dégradations…) et intègre les dernières technologies (GPS, laser, caméras numériques…).
Les mesures, effectuées tous les trois ans, permettent de suivre l’évolution des caractéristiques de surface de la chaussée et de déclencher un programme d’entretien si les indicateurs
se situent au dessous des seuils définis par chaque société.
Les sociétés placent l’innovation et le développement durable au cœur de leur politique de maintenance
du réseau autoroutier. Elles ont l’ambition de pérenniser la pratique de valorisation des matériaux
à travers le recyclage et de développer de nouvelles techniques respectueuses de l’environnement,
telles que l’emploi des enrobés tièdes ou à basse température qui ont l’avantage de réduire la consommation
d’énergie et les émissions de CO2 de 50 à 60%.
Rénovation des chaussées de l’A4
Illustration de cette démarche, la rénovation des chaussées de l’A4, entre Ferrières et
Meaux. Pour la première fois en France, Sanef a utilisé un Enrobé à Module Élevé à base
de béton recyclé : la voie lente a été démolie sur une profondeur moyenne de 28 cm. Après
traitement, le béton extrait de cette voie a été réintégré dans la composition du nouvel
enrobé à haute performance qui est venu combler la partie démolie. Le premier bilan
économique et écologique est positif avec notamment un taux de recyclage supérieur
à 50% qui limite les apports en matériaux et la pollution liée à leur acheminement.
Au total, pour la campagne de travaux 2007, plus de 42 000 tonnes d’enrobés recyclés
à partir de ceux existants ont ainsi été utilisés.
Par ailleurs, la société pratique la méthode du “renforcement de chaussée par substitution”.
Ce procédé consiste à ne traiter structurellement que la voie lente, la plus sollicitée par
le trafic poids lourds. Toutes les voies sont ensuite recouvertes d’une couche de surface qui
assure une chaussée uniforme et un confort pour l’ensemble des clients. Ce procédé, en ne
traitant que les parties qui le nécessitent, permet une économie substantielle de matériaux.
À long terme, et à l’inverse des chaussées, les ouvrages d’art (environ 10 000 sur le réseau
concédé) présentent des désordres parfois invisibles et ont des vieillissements structurels
mal connus. Leur maintenance est un enjeu important pour les gestionnaires qui doivent
assurer leur pérennité et la sécurité des clients les empruntant. C’est pourquoi ces ouvrages
sont visités chaque année et subissent, en moyenne tous les cinq ans, une vérification
approfondie effectuée par des experts. La part du budget d’entretien annuel qui leur est
consacré est de l’ordre de 20%.
AUTOROUTES CONCÉDÉES ET MOBILITÉ DURABLE • 2 - 3
MAINTENIR UNE INFRASTRUCTURE SÛRE
La Charte Innovation
Avec la signature d’une Charte de l’innovation routière, en 1999, entre l’ASFA
et la Direction générale de routes, le secteur autoroutier est partenaire
de la politique de promotion et de soutien à l’innovation en matière de travaux routiers.
Celle-ci s’applique aux produits, procédés et matériels qui ne sont pas encore
suffisamment éprouvés pour être soumis à une normalisation.
Concrètement, les sociétés d’autoroutes concluent des protocoles d’accord
pour réaliser des expérimentations sur leurs réseaux. Depuis le début de la Charte,
18 protocoles d’accord ont été signés avec 7 sociétés concessionnaires d’autoroutes
pour la réalisation de 18 chantiers expérimentaux.
Une sécurité renforcée
dans les tunnels
10%
des chaussées
refaites chaque année
Pour être conforme à la réglementation relative à la sécurité dans les tunnels routiers de plus
de 300 m (circulaire interministérielle du 25 août 2000), les sociétés d’autoroutes et d’ouvrages
à péage lancent d’importants programmes de rénovation et de sécurisation.
D’une part, des travaux de génie civil sont entrepris pour permettre, la protection et l’évacuation
des automobilistes et l’intervention des services de secours en cas d’incident ou d’accident :
galeries inter-tubes, abris, amélioration des systèmes de désenfumage…
D’autre part, les équipements de sécurité et d’information des clients sont renforcés :
vidéosurveillance, détection automatique d’incidents (DAI), radio, panneaux à message variable
(PMV), barrières automatiques, portiques de signalisation, capteurs de pollution, etc.
Cette mise en conformité a un impact considérable sur les coûts d’exploitation induits par
les investissements rendus obligatoires.
SFTRF et la sécurité du tunnel du Fréjus
Depuis 2005, deux postes de secours fixes, installés au tiers et au deux tiers du tunnel
du Fréjus, avec deux agents de sécurité présents 24h/24 et un véhicule anti-incendie,
permettent de diminuer les délais d’intervention en cas d’incident.
Par ailleurs, 241 caméras vidéo, couplées à un dispositif de détection automatique d’incident,
surveillent en permanence la circulation.
Grâce à l’optimisation de la gestion des équipements existants, le système de désenfumage
a été amélioré : selon les données des stations météo situées sur les deux plates-formes
et le lieu de l’incendie, les possibilités de soufflage et d’extraction de l’ensemble du tunnel
sont automatiquement utilisées pour cantonner les fumées le plus près possible de l’incendie.
Enfin, conformément à la directive européenne 2004/54/CE du 29/04/2004 qui prévoit
la création d’un “exploitant unique” pour la gestion des tunnels binationaux, le tunnel du Fréjus
est doté depuis le 1er mai 2007, d’un exploitant unique, le Groupement Européen d’Intérêt
Économique dénommé “Groupement d’Exploitation du Fréjus” (GEF).
Tunnels sous haute surveillance
Un audit permanent des politiques de sécurité des tunnels du Mont Blanc et du Vuache est
réalisé par un expert indépendant, conformément à la directive européenne d’avril 2004.
Sa mission consiste à vérifier la structure et les équipements de chaque tunnel, en exploitation
normale et en cas d’événement. Il s’assure également de l’efficacité des procédures en cas
d’incident et de la bonne coordination entre les services et avec les partenaires
extérieurs. Il vérifie en outre les modalités de formation des équipes et participe aux exercices de sécurité.
Chaque année, ses observations font l’objet d’un rapport détaillé, transmis au préfet
de Haute-Savoie pour le tunnel du Vuache, et au comité de sécurité et à la commission
intergouvernementale de contrôle pour le tunnel du Mont Blanc.
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tunnels de plus
de 500 m de long
Duplex A86, le tunnel “nouvelle génération”
Puits d’accès de secours tous les 1 000 m en moyenne, refuges, niches de sécurité et postes d’appel d’urgence
tous les 200 m, boutons poussoirs d’alarme tous les 40 m, caméras vidéo tous les 100 m en moyenne,
incidents détectés en 10 secondes, panneaux à message variable tous les 400 m en moyenne,
véhicules de secours et d’intervention adaptés au tunnel…
la liste est longue de tous les dispositifs de sécurité qui équipent le Duplex A86, en Ile-de-France.
Répondant en tous points aux normes adoptées après l’incendie du tunnel du Mont Blanc,
ce tunnel a été conçu autour d’une priorité, la sécurité. Le Duplex A86, traduction symbolique
de l’architecture du tunnel, a pour originalité essentielle d’être à deux niveaux de circulation
superposés et unidirectionnels. Réservé aux seuls véhicules légers, il a été conçu pour une catégorie
de véhicules homogènes, sans possibilité de croisement.
Chaque niveau dispose de deux voies de circulation et d'une bande d'arrêt d'urgence par sens.
En toutes circonstances, un automobiliste en difficulté a accès, à moins de 100 m, à un refuge
étanche et pressurisé, relié par téléphone et vidéo au poste de contrôle et de surveillance
de Rueil-Malmaison.
Dans chaque refuge, un escalier d’évacuation mène au second niveau de circulation qui peut servir
de galerie de secours. De plus, des puits d’accès de secours, tous les 1 000 m en moyenne,
relient directement le tunnel à la surface.
Le Duplex A86 met en œuvre un système innovant de désenfumage. En cas d’incendie, les fumées
sont poussées dans le sens de la circulation par un apport d’air frais et aspirées par les trappes
d’extraction situées tous les 400 m en aval de l’incendie. Les fumées sont ainsi cantonnées
dans une zone limitée. Un dispositif supplémentaire d’aspersion par brouillard d’eau
est par ailleurs actionné pour limiter les effets de l’incendie (température et toxicité) et faciliter l’intervention
des services de secours.
AUTOROUTES CONCÉDÉES ET MOBILITÉ DURABLE • 4 - 5
MAINTENIR UNE INFRASTRUCTURE SÛRE
Des équipements de sécurité
à la pointe
Les sociétés poursuivent leurs programmes pluriannuels d’installation et de mise en conformité
des équipements de sécurité. Ces équipements doivent prévenir les accidents et limiter
leurs conséquences ; ainsi, par exemple, les dispositifs de retenue : glissières de sécurité
en accotement et terre-plein central, atténuateurs de chocs devant des obstacles (piles de ponts,
têtes de tunnel, îlots des barrières de péage), glissières pour les motos dans les bifurcations
et les échangeurs, glissières en béton pour renforcer le terre-plein central sur les axes à fort
trafic poids lourds, etc.
D’autres équipements ont un impact immédiat sur le comportement des conducteurs. Ainsi, dans
le domaine du marquage au sol, les lignes latérales vibrantes et sonores qui délimitent la bande
d’urgence alertent le conducteur inattentif ou en train de s’endormir. De ce fait, elles permettent
d’agir contre la somnolence au volant, premier facteur d’accident mortel sur autoroute.
Des équipements et services
dédiés aux poids lourds
Accroître le confort sur l’autoroute, c’est aménager et entretenir en permanence les aires de service
et de repos pour inciter les conducteurs à faire des pauses. C’est aussi proposer des services
adaptés à des clientèles différentes qui empruntent le même parcours et se croisent sur les aires.
Ainsi, pour répondre aux attentes des transporteurs routiers, et répartir au mieux le stationnement
des poids lourds sur des axes très fréquentés, les sociétés diversifient leur offre : création
de places de stationnement supplémentaires sur les aires, services spécifiques (boutiques,
restauration, douches…), aménagement de parkings surveillés et développement de centres
routiers sécurisés.
Ce concept répond à la forte demande des transporteurs, de leurs clients et des compagnies
d’assurances pour sécuriser le fret routier. Conçus pour protéger les marchandises, ces espaces
offrent aussi des pauses sûres pour les chauffeurs.
Surveillés 24h/24, 7j/7, avec des moyens technologiques à la pointe pour détecter les intrusions,
ils répondent aux exigences restrictives des clauses de garantie contre le vol des contrats
d’assurance, permettant une meilleure couverture pour les transporteurs.
Pauses en toute sécurité
pour les poids lourds
Actuellement, deux offres de service sont proposées. La première est un espace sécurisé,
intégré dans une aire de service d’autoroute, avec accès aux installations commerciales et
services déjà existants. La seconde est un site de type centre routier, clos et sécurisé situé
au plus près des sorties d’autoroute, donc aisément accessible, avec des services spécialement
développés pour les chauffeurs. Il comporte en général un bâtiment multiservices qui abrite
restaurant, bar, boutiques, espaces de détente et de repos, laverie, douches, etc.
Sur l’axe Europe du Nord-Espagne via Lyon, les poids lourds disposent désormais d’un
réseau de quatre sites, distants d’environ quatre heures.
Le centre routier Truck Étape de Béziers servira de modèle pour une douzaine de Truck
Étape prévus en France dans les six ans à venir. Celui de Valenciennes sur l’A2, ouvert en
2008, est site “pilote” de la Commission européenne pour définir une future norme
européenne en matière de parkings poids lourds sécurisés.
Un accès aux installations
plus facile pour tous
Les sociétés d’autoroutes agissent au quotidien pour améliorer le confort de tous leurs clients.
Elles considèrent donc l’accessibilité des équipements et des services comme un véritable
enjeu de qualité.
Pour ce faire, un recensement des services accessibles aux personnes à mobilité réduite a été
effectué par les personnels d’exploitation sur les aires de repos et de service : toilettes, cabines
téléphoniques, aires de pique-nique, carburant et boutiques, espaces de restauration, hôtels,
mais aussi distributeurs de billets, stations de gonflage, accès à Internet, espaces clients
Liber-t.
Audit des installations
Sur le réseau AREA, un audit a été réalisé par un bureau d’études spécialisé qui a permis
de visualiser la nature des obstacles auxquels les personnes, notamment en fauteuil roulant,
peuvent se heurter pour accéder aux installations. Il a débouché sur un programme d’actions
à mener.
Une démarche similaire a été conduite sur les aires de l’Autoroute Blanche (ATMB).
Le programme d’amélioration est en cours (sanitaires, stationnements, suppression des
pentes supérieures à 4% et des bordures de plus de 2 cm…).
97%
des toilettes accessibles
à tous sur les aires de service
Accessibilité pour les personnes
à mobilité réduite
Afin de faciliter l’accessibilité de son réseau à tous, Cofiroute élargit, d’une part, les accès
de quelque 660 refuges situés devant les postes d’appel d’urgence d’ici à fin 2008. D’autre
part, elle équipe progressivement chacune de ses aires de repos d’au moins une table
de pique-nique accessible aux personnes à mobilité réduite, positionnée à proximité des
places de parking réservées et accessible grâce à des cheminements piétons matérialisés
par des dalles podotactiles.
Guide des services accessibles
Les sociétés d’autoroutes ont édité un “Guide des services accessibles… pour vous aider à aller plus loin”.
Il s’adresse à un public large qui peut rencontrer temporairement des difficultés d’accessibilité et prend en compte
le réseau routier non concédé en offrant une continuité sur l’ensemble des autoroutes (A20, A75…).
AUTOROUTES CONCÉDÉES ET MOBILITÉ DURABLE • 6 - 7
Déployer
des dispositifs innovants
…des réponses aux exigences de sécurité et de mobilité durables
Afin de garantir la fluidité de la circulation et la sécurité routière en toutes circonstances, les sociétés d’autoroutes déploient
des solutions pour optimiser l’utilisation de l’infrastructure existante et offrir aux clients des conditions satisfaisantes
en terme de temps de parcours, de sécurité et de confort de conduite.
Des organisations optimisées
Les sociétés visent une meilleure efficacité opérationnelle pour relever les défis de la gestion
du trafic : organisation globalisée des équipes sur des axes très fréquentés, recours aux pratiques
des réseaux urbains pour limiter la gêne due aux travaux (chantiers mobiles, chantiers
de nuit…), mobilisation coordonnée avec les partenaires lors des épisodes neigeux…
Organisation des patrouilles
en Vallée du Rhône
Pour faire face aux difficultés d’exploitation de l’axe A7 en Vallée du Rhône, ASF réfléchit
à de nouvelles organisations pour optimiser l’utilisation de cette infrastructure dans sa configuration actuelle.
La société a expérimenté un dispositif d’intervention des équipes de sécurité afin d’améliorer
la surveillance du réseau et les délais d’intervention.
Il repose sur une organisation globalisée des patrouilles sur les districts de Valence, Montélimar
et Orange (sur un linéaire d’environ 180 km), coordonnée par un superviseur basé au
PC régional d’Orange. En liaison permanente avec les districts, il est chargé d’orchestrer
de manière optimale le déploiement des équipes d’intervention en fonction des événements
et des conditions de trafic du moment.
Cette action a permis de réduire de 20% le délai moyen d’intervention et de 50% les délais
maximum.
Échanges d’information routière
en Ile-de-France
Suite à un accord, Cofiroute, le SISER (Service interdépartemental de la sécurité et
de l’exploitation de la route) et le CRICR (Centre régional d’information et de coordination
routière) se concertent régulièrement pour mieux coordonner leurs actions.
La mise en commun d’informations routières entre les trois gestionnaires constituent une
collaboration innovante au service de l’amélioration des conditions de circulation
en Ile-de-France, sur l’A10 entre Saint-Arnoult et les Ulis.
Ayant pour objectif la continuité du service à l’automobiliste, ce dispositif comprend la mise
en place d’itinéraires de délestage en cas de très fort trafic, la diffusion d’informations
en temps réel sur Autoroute FM, les PMV et le site Internet.
Des dispositifs de détection et d’alerte
en temps réel
4
8 182
La sécurité, point de départ de la conception même de l’autoroute, mobilise les technologies
les plus innovantes afin de compléter le travail des patrouilleurs, de recueillir et de traiter
le maximum de données en temps réel. De nombreux équipements (stations de comptage,
stations météo, radars, vidéosurveillance, dispositifs de détection automatique d’incidents)
permettent de détecter immédiatement tout événement sur le réseau, d’affecter les moyens
adéquats pour le traiter et d’informer rapidement les automobilistes. Cette réactivité accrue
contribue à diminuer le risque d’accident et de sur-accident favorisé par un trafic dense.
radios FM 107.7
sur
Km
Alerte rapide
Sur l’A13 (SAPN), dans un secteur sensible et à fort trafic, un système automatisé permet
de réduire considérablement le délai de réaction entre l’incident et le déclenchement
de l’alerte. Le dispositif associe la détection automatique d’incident par analyse d’image
(DAI vidéo), des panneaux à message variable et le système de supervision du trafic.
Les voies ont été équipées de caméras qui détectent automatiquement tout événement :
véhicule arrêté ou à contresens, vitesse anormalement lente, piéton, etc. En moins de cinq
secondes, un message d’alerte s’affiche sur les panneaux lumineux situés en amont de la caméra
pour prévenir les automobilistes et les inciter à ralentir. Parallèlement, l’alerte est envoyée au Poste
Central d’Information (PCI) où un opérateur vérifie sur écran le type de danger. Si nécessaire,
il adapte ou précise le message et peut faire intervenir une équipe.
AUTOROUTES CONCÉDÉES ET MOBILITÉ DURABLE • 8 - 9
DÉPLOYER DES DISPOSITIFS INNOVANTS
Le suivi des Transports de Matières Dangereuses (TMD) dans les tunnels fait l’objet d’expérimentations
prometteuses. Des tests réalisés sur le réseau autoroutier, en concertation avec des entreprises de
transport, ont démontré que 100% des véhicules sont détectés par le système de suivi mis en place.
Suivi des TMD dans les tunnels
Escota a mis en place un système de suivi des véhicules transportant des matières dangereuses dans des tunnels de la région niçoise (A8). Ce dispositif est basé sur l’utilisation des
badges de télépéage. Il permet à l’opérateur de connaître en temps réel la nature exacte
des marchandises transportées grâce à leurs codes danger et produit, la localisation des
véhicules dans les tunnels, les distances qui les séparent, et d’émettre une alerte en cas
d’anomalie. Si un incident se produit l’opérateur peut contacter le conducteur du véhicule pour
lui signaler un danger ou lui demander de s’arrêter.
Les sociétés d’autoroutes détectent régulièrement des véhicules à contresens sur leurs réseaux.
Il peut s’agir soit d’un demi-tour sur l’autoroute, soit d’un échangeur pris à contresens. Ces comportements sont liés en particulier à la prise d’alcool, à l’âge du conducteur ou à une moins bonne lisibilité
des échangeurs la nuit.
Pour prévenir ce risque, les sociétés engagent des mesures correctives sur la signalisation et la séparation physique des sens de circulation. Pour mieux le gérer, elles travaillent à la fois sur une détection
rapide et automatique, et sur l’alerte des conducteurs dans le périmètre du contresens.
Dispositifs “anti-contresens”
En cas d’alerte, ATMB a choisi le “cantonnement” : des barrières, activées depuis le poste
de commandement de l’autoroute (PC SIERRA), ferment automatiquement tous les accès et
les conducteurs sont stoppés au péage. Les automobilistes circulant dans la zone de l’incident
sont invités par des panneaux à message variable et la radio autoroutière à ralentir et à se
réfugier sur l’aire de repos la plus proche.
De son côté, SAPN teste deux dispositifs. Le premier consiste en des plots à diodes rouges
inclus dans le revêtement de la chaussée. Cette “ligne rouge” barre la route de tout conducteur en sens inverse.
La deuxième solution : la surveillance d’une bretelle d’accès par un dispositif de détection
par radar. Lorsqu’une voiture s’engage à contresens, elle coupe le faisceau du radar ce qui
déclenche l’allumage de deux panneaux lumineux “sens interdit”, 50 mètres plus loin.
Ces derniers alertent immédiatement l’automobiliste imprudent et déclenchent un enregistrement vidéo. Simultanément, le PCI reçoit une alarme radio et informe les autres conducteurs
via les panneaux lumineux et la radio autoroutière.
L’E-call
Les sociétés d’autoroutes étudient une évolution de la gestion des appels d’urgence
en synergie avec des constructeurs automobiles qui proposent, sur certains modèles, un système embarqué
avec appels géolocalisés. En cas d’incident, il suffit de presser un bouton pour être relié par GSM
à un centre d’assistance qui, grâce au GPS, localise parfaitement l’appel, dispose d’informations précises
sur l’événement et peut donc déclencher une intervention des secours rapide et adaptée.
Le système est activé automatiquement en cas de choc.
La sécurité serait renforcée avec une diminution du risque de sur-accident
grâce à une alerte rapide des véhicules arrivant dans la zone où l’événement s’est produit.
Une fluidité du trafic
en toutes circonstances
Optimiser la capacité des réseaux pour réduire les congestions et l’impact du transport sur
l’environnement est un enjeu majeur pour les sociétés qui expérimentent et déploient de nouvelles
technologies de gestion de trafic et d’information routière.
La régulation dynamique des vitesses, le calcul et la diffusion des temps de parcours, le développement de coopérations transfrontalières constituent des réponses “d’autoroutes intelligentes”.
Pour améliorer les conditions de circulation sur des axes à fort trafic, des sociétés d’autoroutes
mettent en place des dispositifs basés sur un principe simple : plus le trafic est régulier et
homogène, mieux il s’écoule.
Récemment, des essais grandeur nature ont été réalisés : interdiction de doubler pour les poids
lourds, neutralisation de la 3e voie réservée aux véhicules lents dans les pentes, et fermeture
par intermittence d’un échangeur.
Réguler les vitesses pour fluidifier le trafic
L’A7 et l’A9 accueillent en moyenne 75 000 véhicules par jour, avec des pics à 165 000 véhicules
l’été. Pour améliorer l’écoulement du trafic en périodes de forte circulation, ASF a conçu
et mis en place entre Vienne et Orange, sur les 250 km de l’A7, un dispositif de régulation
dynamique des vitesses.
Le système repose sur un logiciel qui détecte 30 minutes à l’avance les risques de bouchon
et ajuste dynamiquement les prescriptions de vitesse à la réalité du trafic : selon sa densité,
les vitesses sont limitées par palier à 110, 90 ou 70 km/h. Les clients en sont informés en
temps réel par des messages diffusés automatiquement sur les PMV et la radio autoroutière.
Ce dispositif constitue une référence dans le domaine de la gestion optimisée du trafic
par son ampleur et ses excellents résultats : respect de la limitation à 110 km/h par 90%
des conducteurs, augmentation de 15 à 20% des débits pendant les heures de pointe, diminution de 20 à 30% des volumes d’encombrement et du nombre d’accidents.
Les sociétés d’autoroutes réfléchissent donc aux conditions de pérennisation du dispositif
et à son extension à d’autres axes à très fort trafic. ASF devrait en particulier étendre son
dispositif sur l’A9 (entre Montpellier et Narbonne).
Temps de parcours diffusés
sur plus de
2 000 Km
Un autre outil efficace de gestion des réseaux est la diffusion des temps de parcours en temps
réel. Actuellement, l’application la plus aboutie permet d’organiser des reports de trafic d’une
partie de réseau sur une autre. Elle répond aussi à une attente forte des clients en terme
de confort et de sécurité, avec une diminution du stress. Ils peuvent organiser leur trajet
à l’avance et éventuellement le modifier en cas d’incident. Ce service utilise la multiplicité
des moyens de diffusion de l’information routière : panneaux à message variable, sites
Internet, radios autoroutières, serveurs vocaux interactifs…
Optimisation du service d’hiver
Par sa situation géographique (axe Paris-Lyon, desserte Bourgogne-Europe du Nord, autoroutes
du centre de la France et autoroutes rhônalpines), le réseau du groupe APRR est particulièrement exposé aux intempéries. Afin de limiter les conséquences d’une coupure aléatoire sous
précipitations neigeuses, une redéfinition du plan d’intempérie de la zone Est a été entreprise
pour redéfinir les zones sensibles et les mesures associées notamment celles de stockage de
poids lourds et définir des points éventuels de coupures d’autoroute en cas d’urgence.
AUTOROUTES CONCÉDÉES ET MOBILITÉ DURABLE • 10 - 11
Renforcer la sécurité
des personnels
…un enjeu quotidien pour les sociétés d’autoroutes
Garantir la sécurité maximum du personnel sur le réseau est un enjeu clé car ses missions l’exposent directement au danger
que représente la circulation sur autoroute : toute intervention mal organisée peut avoir des conséquences dramatiques.
Les sociétés d’autoroutes sont depuis longtemps engagées dans l’analyse des risques et mettent en œuvre des procédures
strictes pour prévenir et limiter l’exposition au danger des équipes en intervention. Par ailleurs, elles axent leurs initiatives
principalement sur la formation des personnels, l’équipement de l’infrastructure et l’information des clients.
Réduire l’exposition aux risques
des agents
Pour éliminer les situations d’exposition au risque du personnel dans les zones à fort trafic
et limiter sa présence sur les voies, des dispositifs de signalisation et d’alerte sont installés
en terre plein central et en accotement : séquences de signalisation fixe, biseaux de rabattement
automatiques, panneaux lumineux...
Développer la démarche de “pré-séquençage”
Traverser les voies pour disposer ou enlever des panneaux de signalisation temporaire
et des cônes reste une situation sensible pour les personnels surtout dans les virages, près
d’un échangeur ou de zones de végétation qui limitent parfois la visibilité. Des panneaux
de signalisation automatisés, implantés à demeure sur le terre plein central, peuvent être
actionnés rapidement depuis le fourgon d’intervention arrêté sur la bande d’urgence,
et ce sans que les intervenants aient à traverser les voies : c’est la démarche de “pré-séquençage” qu’ASF développe progressivement.
De son côté, Sanef a équipé l’A1 de séquences complètes de panneaux réglementaires
en accotement et en terre plein central, soit 114 séquences de panneaux fixes et 22 de biseaux
de rabattement manuel.
La séquence fixe évite le port de 600 kg de panneaux et de lests, divise par 16 le nombre
de traversées de chaussée et permet de ne plus tracter de remorques et d’économiser
du carburant.
Un nouveau marquage routier
au service de la sécurité
Sur une section de l’A43 à très fort trafic, en entrée de Lyon, AREA a mis en œuvre un marquage routier longue durée qui permet également une mise en circulation immédiate.
Ceci réduit donc l’exposition des agents routiers au trafic ainsi que la gêne aux clients.
Par ailleurs, ce produit éco-conçu par la société PROSIGN et labellisé NF environnement,
diminue notamment de 20% les émissions de CO2 lors de l’application par rapport à un
produit issu de l’industrie pétrolière.
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flèches lumineuses
de rabattement (FLR) et
fourgons percutés en 2007
Parallèlement, l’équipement des véhicules d’intervention s’améliore : installation de flèches
lumineuses de rabattement (FLR), feux bleus à éclats, système de suivi GPS…
Les FLR, panneaux lumineux de grande dimension, visibles à 200 m au moins, équipent les
fourgons pour signaler la neutralisation d’une voie en cas d’opération d’urgence ou de travaux.
Un dispositif de balisage novateur pour une
sécurité accrue
Depuis fin 2006, AREA (groupe APRR) expérimente un dispositif novateur de balisage :
la flèche lumineuse de rabattement (FLR) à décalage latéral. Objectif : améliorer la sécurité
des équipes d’intervention, en limitant leur exposition aux dangers de la circulation. Le dispositif consiste en un panneau de signalisation qui coulisse latéralement par rapport à sa
remorque porteuse. En cas de heurt par un véhicule qui tarde à se rabattre, la gravité du choc
est sensiblement minimisée. Fort de son succès, cet équipement est aujourd’hui largement
utilisé sur le réseau AREA (un total de 12 flèches seront en service mi-2008) et le dispositif est
en cours d’examen par la Commission Nationale d’Innovations des Matériels du ministère.
AUTOROUTES CONCÉDÉES ET MOBILITÉ DURABLE • 12 - 13
RENFORCER LA SÉCURITÉ DES PERSONNELS
Être le plus visible possible pour le maximum de sécurité lors d’une intervention d’urgence
c’est aussi l’objectif des nouveaux feux bleus à éclats installés sur les fourgons.
Cet équipement, réservé jusqu’à récemment aux véhicules prioritaires (pompiers, gendarmes,
ambulances), est désormais autorisé pour les véhicules d’intervention des services gestionnaires
des autoroutes.
Pour renforcer la sécurité des équipes travaillant au péage, les sociétés d’autoroutes ont toutes
engagé des actions de prévention spécifiques : sensibilisation du personnel, installation
d’atténuateurs de chocs, amélioration des cheminements piétons ou encore sécurisation des
traversées de voies télépéage.
Sensibiliser les clients
à la sécurité des équipes
Les sociétés d’autoroutes lancent régulièrement des campagnes de communication pour
informer leurs clients sur les comportements à avoir aux abords de chantiers ou lors d’une
intervention.
Totem™
au service de la sécurité
Pour inciter les conducteurs à adapter leur vitesse dans les zones de travaux et ainsi mieux
protéger ses équipes intervenant sur les chantiers, Sanef a développé Totem™. Il s’appuie
sur une technologie de lecture et de reconnaissance automatique des plaques minéralogiques,
qui, couplée à un radar de mesure de vitesse, permet d’afficher en temps réel un message
de prévention personnalisé aux conducteurs ne respectant pas les limitations fixées aux
abords des chantiers.
Entièrement mobile et facile à mettre en service, le système s’adapte à toutes les configurations
de chantier en s’intégrant au balisage existant. Les tests réalisés enregistrent une diminution
d’environ 20% de la vitesse moyenne sur les zones de chantier, ainsi que la disparition des
vitesses supérieures à 130 km/h.
“Découvrez les métiers de l’autoroute”
Chaque année, les équipes d’intervention sont victimes de plus d’une centaine d’accidents
provoqués par le trafic. Les sociétés organisent donc des journées portes ouvertes
sur autoroute qui permettent aux clients de découvrir les métiers des équipes de sécurité,
d’entretien, de péage et des PC autoroutiers au travers de nombreuses animations :
démonstrations de matériels, ateliers thématiques…
Ces journées sont l’occasion de rappeler l’importance d’adapter sa vitesse
et de redoubler de vigilance pour la sécurité de ceux qui travaillent à rendre
l’autoroute plus sûre.
Des plans prévention
pour la sécurité des personnels
Les sociétés d’autoroutes s’engagent dans une politique de prévention des risques routiers
professionnels. Elle se formalise notamment par la signature conjointe de Chartes de sécurité
routière avec la Direction de la Sécurité et de la Circulation Routières (DSCR) et la CNAMTS.
Trois objectifs principaux sont fixés : faire des salariés de la société des ambassadeurs de la
sécurité routière, diminuer le nombre d’accidents du travail et de trajet dus à la route et réduire
de 20% en trois ans le nombre de sinistres avec conducteur responsable.
350 000
interventions d’urgence
Professionalisme et sécurité routière
Dans le cadre de la Charte de sécurité routière signée en 2004 avec la CNAMTS et la Délégation
Interministérielle à la Sécurité Routière (DISR/DSCR), ASF a pris des mesures concrètes
dans l’organisation du travail : usage plus fréquent de la visioconférence pour limiter les
déplacements, mise à disposition d’un document “temps de parcours” entre les sites de
l’entreprise permettant aux salariés de mieux préparer leur déplacement. Sont aussi
concernés l’environnement du conducteur et l’équipement de son véhicule : ralentisseurs
de vitesse sur les sites ASF, places de parking aménagées, passages piétons, limiteur de
vitesse sur les véhicules...
L’accent est également mis sur la formation. De 2005 à 2007, 2 180 salariés ont passé un
“diagnostic de conduite” d'une demi journée avec un moniteur professionnel.
Parallèlement, 1 476 salariés ont obtenu l’habilitation “sécurité tracé” depuis 2006. Ce “permis
de conduire” interne, requis pour pouvoir utiliser une voiture ASF, met en particulier l'accent sur
les règles de conduite et les consignes de sécurité à respecter sur autoroute. 700 autres salariés
seront formés en 2008.
Enfin, depuis 2007, un Pass' Compétences formalise cette volonté de professionnaliser encore
davantage les différents métiers. Composé d’un volet “pré-requis métiers” et d’un volet
“Sécurité”, c’est un passeport pour exercer ses fonctions au sein de l’entreprise, qui atteste
de la maîtrise, par chaque salarié, des pré-requis et des règles de sécurité liés à son métier.
Pour créer un état d’esprit sécurité et développer une prise de conscience collective, les sociétés
multiplient les initiatives afin d’impliquer tous leurs personnels. Ainsi elles ont créé des opérations
“Challenges sécurité” qui mobilisent les équipes sur le terrain et récompensent leurs initiatives
et leurs performances.
Challenge en district
Après un essai concluant, Sanef a mis en place dans tous ses districts un Challenge sécurité
destiné à sensibiliser les équipes et à faire évoluer les mentalités en passant d’une logique
où l’on “ne fait pas exprès” d’avoir des accidents à une logique où l’on “fait exprès de ne
pas en avoir”.
Des challenges sont remportés et le personnel des districts gagnants récompensés pour leur
contribution à l’amélioration des résultats sécurité.
AUTOROUTES CONCÉDÉES ET MOBILITÉ DURABLE • 14 - 15
Systématiser les analyses
et les études
…pour apporter des réponses concrètes aux enjeux de la sécurité
Les nombreuses actions entreprises par les sociétés d’autoroutes pour améliorer la sécurité sur leurs réseaux portent leurs fruits :
depuis 25 ans, elle ne cesse de progresser. Alliées à la politique volontariste du gouvernement, ces actions ont permis d’obtenir
des résultats sans précédent. Toutefois, l’analyse de tous les accidents mortels sur autoroutes révèlent qu’il reste encore
d’importantes marges d’amélioration possible.
L’analyse détaillée
de chaque accident
Pour mieux comprendre les mécanismes d’accidents, les comportements des conducteurs
et de leurs véhicules, pour concevoir des actions plus efficaces et mieux ciblées, les sociétés
d’autoroutes ont mis en place une méthode pour analyser chaque accident mortel survenu
sur le réseau concédé.
Analyse d’un accident
De jour sur chaussée sèche. Le conducteur s’endort et perd le contrôle de son véhicule.
Le véhicule ripe sur la glissière centrale, le conducteur se réveille, freine et donne un coup
de volant vers la droite. Le véhicule traverse les voies de circulation ainsi que la bande d’urgence,
percute le talus herbeux et effectue plusieurs tonneaux avant de s’immobiliser sur le toit
dans le talus. Le passager arrière est éjecté.
Bilan : un tué – un blessé léger
Cet accident a fait l’objet d’un travail d’enquête approfondi par les “analystes sécurité”
désignés dans chacune des sociétés.
À partir des informations relevées sur le terrain et des renseignements consignés dans le procès
verbal de la Gendarmerie, l’analyste a pu définir le déroulement de l’accident, les dysfonctionnements, et identifier le ou les facteurs qui l’ont provoqué ou aggravé. Parmi ceux fréquemment
relevés figurent la vitesse excessive, les interdistances trop faibles, la baisse de vigilance,
les chocs sur véhicule arrêté, le sous- gonflage des pneus, etc.
Autre étape essentielle du dispositif : les réunions d’échanges et de synthèse entre les sociétés
lui assurent notamment la cohérence des analyses, permettent d’améliorer la méthodologie
et d’établir, chaque année, la liste des principaux facteurs relevés dans les accidents mortels
sur autoroutes.
-38 %
Un partage des expériences
d’accidents mortels
sur le réseau autoroutier
entre 2002 et 2007
Pour un meilleur partage d’expériences, pour une politique homogène d’équipement
d’un réseau, pour une évaluation de l’efficacité des mesures prises, des sociétés ont créé
des comités de sécurité.
Des structures pour mieux cibler
les actions sécurité
Initié en 1998, le Comité Sécurité AREA a pour objet de veiller à l'homogénéité et à l'optimisation des différents aménagements de sécurité réalisés sur le réseau. Il se réunit chaque
mois pour analyser tous les accidents survenus et les événements à risque pour
les automobilistes mais aussi pour le personnel intervenant sur l'autoroute.
Escota a mis en place un comité d’analyse des “zones d’accumulation des accidents”,
qui permet de comptabiliser les événements intervenus sur le réseau, de les étudier et
de proposer des améliorations pour renforcer encore la sécurité.
Ces comités et correspondants, en traitant les données recueillies, sont des pivots essentiels
de l’ensemble des actions sécurité engagées par les sociétés d’autoroutes : information
et sensibilisation, amélioration des équipements sur le réseau en général, et sur les zones
“à risques” en particulier. Ces études permettent de localiser les zones d’accidents et de mettre
en place des dispositifs adéquats (vidéosurveillance, limitation de vitesse, panneaux d’alerte…)
AUTOROUTES CONCÉDÉES ET MOBILITÉ DURABLE • 16 - 17
SYSTÉMATISER LES ANALYSES ET LES ÉTUDES
Penser l’aide à la mobilité
de demain
Pour rendre l’autoroute encore plus sûre, plus fluide et l’intégrer dans un espace européen
de mobilité durable, les sociétés d’autoroutes s’appuient, depuis deux décennies, sur l’essor
des nouvelles technologies de communication et des systèmes de transport intelligents,
communément appelés ITS. Leur participation active à des projets européens, tels que ARTS,
CENTRICO et SERTI, a permis de déployer, avec un cofinancement de la Commission
européenne, de multiples dispositifs de veille pour fluidifier la circulation, détecter rapidement
toute anomalie et en informer les clients en temps réel.
Des applications ITS multiples
Pour gagner en fluidité, les sociétés diffusent les temps de parcours et prennent des mesures
de gestion du trafic comme la régulation des vitesses. Pour plus de sécurité, elles installent des
dispositifs d’alerte rapide dans des secteurs sensibles, font le suivi du transport des matières
dangereuses en tunnel, mettent en place, dans un but pédagogique, des dispositifs d’alerte
sur les vitesses et les inter-distances.
Quant à la gestion de crises (épisodes neigeux…) et de grands événements, elle est facilitée
par les échanges en temps réel entre opérateurs multiples et par des procédures de gestion de
trafic transfrontalières.
40
millions de cartes trafic
en temps réel consultées
sur Internet en 2007
L’autoroute concentre aujourd’hui les technologies les plus innovantes pour constituer
une base d’informations trafic en temps réel, déjà diffusées largement sur la radio FM 107.7,
les panneaux à message variable et l’Internet. Ces informations sont également disponibles
à bord des véhicules équipés de systèmes de navigation. En 2010, la moitié des conducteurs
pourraient utiliser ce type d’outil d’aide à la mobilité.
Demain, l’information se fera aussi du véhicule à l’infrastructure, voire de véhicule à véhicule.
L’appel d’urgence depuis les véhicules est un exemple du dialogue qui s’instaure.
Dans ce domaine, les sociétés d’autoroutes suivent avec intérêt les initiatives qui visent
à équiper les véhicules d’un système d’appel d’urgence embarqué et automatique.
Grâce à une intervention plus rapide des secours, il pourrait sauver des vies et sécuriser les
lieux pour réduire les sur-accidents.
Systèmes coopératifs
pour la sécurité routière
Plusieurs projets européens travaillent sur le développement de systèmes de communication
entre véhicules, et entre les véhicules et l’infrastructure. Les sociétés participent à ces projets
qui visent à préfigurer les nouveaux services autoroutiers.
Dans le cadre du projet COOPERS (systèmes coopératifs véhicules/infrastructure et
véhicule/véhicule), ASF teste l’intégration des appels d’urgence émis par les véhicules
déjà équipés de cette fonctionnalité. L’information passe ainsi directement du véhicule aux
équipements de l’autoroute (PMV, radios FM 107.7…). D’autres applications seront testées
grandeur nature sur les réseaux ATMB, Sanef et SAPN qui concernent la communication
sur les vitesses limites et les incidents.
Le projet ROSATTE, auquel participent APRR, AREA et Cofiroute, concerne notamment
la transmission des limites de vitesses à bord des véhicules, en liaison avec les autres
acteurs de l’information routière comme les éditeurs de cartes routières.
Le projet CVIS réunit opérateurs autoroutiers (en France, ASF), équipementiers et industriels
de l’automobile et des télécoms afin de définir de nouvelles applications coopérantes entre
véhicules et infrastructures : alerte sur les dangers, informations et services aux conducteurs
de poids lourds.
Cofiroute participe également au projet Safespot qui rassemble 51 partenaires européens,
laboratoires de recherche, constructeurs automobile, responsables des infrastructures et
autorités locales.
AUTOROUTES CONCÉDÉES ET MOBILITÉ DURABLE • 18 - 19
Faire de l’autoroute un terrain
d’échanges et d’apprentissage
…et un espace partagé en toute sécurité
Bien que l’autoroute soit reconnue comme étant quatre fois plus sûre que la route, la sensibilisation pour agir sur le comportement
des conducteurs est un axe fort de l’engagement des sociétés. Elles n’hésitent pas à multiplier les initiatives, la plupart en partenariat
avec la Sécurité Routière, des associations, des entreprises…
Une démarche qualité
Apporter un haut niveau de sécurité et de service aux clients est un objectif majeur de l’action
quotidienne de tous les salariés des sociétés.
Charte Sécurité et Qualité
“La sécurité et l’agrément de nos clients sont nos priorités, quelles que soient les conditions
de circulation, à tout moment et en tout point de notre réseau autoroutier” : la charte
Sécurité et Qualité de Cofiroute traduit ces priorités en engagements.
Avec elle, la société s’engage auprès de ses clients sur des objectifs précis de qualité de
service : les informer avec précision sur toute situation anormale et sur les travaux en cours
sur son réseau ; les accompagner et veiller sur leur sécurité pendant leur trajet ; optimiser
leur temps de parcours. Affichée sur toutes les barrières de péage, dans les espaces clients
et diffusée dans l’entreprise, la charte a été aussi largement diffusée sous la forme de cartes
postales, avec un espace correspondance qui permet au client de faire ses remarques.
Elle prolonge et concrétise la démarche de progrès continu avec des engagements simples
et lisibles, en externe comme en interne.
Une démarche qualité c’est aussi fournir au client une information très en amont pour qu’il puisse
adapter ses déplacements en fonction des perturbations attendues.
Des sociétés proposent à leurs clients d’être informés en temps réel des prévisions de trafic
ou événement en s’abonnant, par exemple, à des services d’envoi de SMS.
Des partenariats ciblés
Le réseau autoroutier constitue un espace d’information et de sensibilisation privilégié pour
inciter tous les conducteurs à adopter un comportement citoyen et responsable au volant.
Ainsi, les sociétés d’autoroutes multiplient les initiatives auprès de publics ciblés (chauffeurs
routiers, motards, futurs conducteurs, scolaires et jeunes…).
Opération “Sécurité, un réflexe de Pros”
Cette action, mise en place par la SFTRF et la SITAF, les deux sociétés concessionnaires
du tunnel du Fréjus, a été développée avec l’appui des organisations professionnelles
et des groupements d’entreprise de transport. Elle vise au travers des outils de formation à
sensibiliser et former les conducteurs routiers à la conduite à tenir en cas d’incendie
dans le tunnel. L’objectif est d’en faire de véritables partenaires des personnels de la sécurité
de l’ouvrage.
Mieux partager l’autoroute
Le groupe APRR a lancé une campagne destinée aux professionnels de la route pour un
partage de l’autoroute plus harmonieux entre véhicules légers et poids lourds. Sous le slogan
“Le partage de la route”, elle met l’accent sur les règles essentielles de sécurité : le respect
des distances de sécurité et des limitations de vitesse, la non consommation d’alcool
et de drogue au volant et la nécessité de faire une pause régulièrement.
Cette campagne visuelle, compréhensible dans toutes les langues, s’appuie sur l’ensemble
des moyens d’information : autocollants, dépliants, PMV, spots radios…
AUTOROUTES CONCÉDÉES ET MOBILITÉ DURABLE • 20 - 21
FAIRE DE L’AUTOROUTE UN TERRAIN D’ÉCHANGES ET D’APPRENTISSAGE
L’autoroute est bien plus sûre que les autres réseaux routiers. Pour autant, conduire sur autoroute
se s’improvise pas et y évoluer en toute sécurité demande d’acquérir pratique et habitudes.
Afin que les apprentis conducteurs se familiarisent avec leur réseau, les sociétés signent des
conventions de partenariats avec les auto-écoles.
Un partenariat avec les auto-écoles
ATMB propose aux auto-écoles partenaires des passages gratuits sur l’Autoroute Blanche
dans le cadre des leçons de conduite. En complément, des mallettes pédagogiques
comprenant un DVD interactif sur la conduite sur autoroute, une vidéo sur le tunnel du Mont
Blanc, un livret pour tester ses connaissances et un gilet jaune réfléchissant sont remises
aux élèves. Des visites du réseau sont également programmées pour les moniteurs.
Offre pour la conduite accompagnée
ALIS a décidé de mettre en place une offre de télépéage destinée aux parents référents
dans le cadre de la conduite accompagnée. Outre la mise à disposition d’un télébadge sans
frais, cette offre s’accompagne d’une réduction de 50% du péage sur le réseau Rouen/Alençon
de l’A28, du vendredi 18h au dimanche 21h.
Des actions de sensibilisation
vers les clients
150 000
gilets distribués gratuitement
aux clients de l’autoroute
Le port de la ceinture de sécurité, la fatigue au volant, le respect des distances de sécurité
et des limitations de vitesse, le gonflage des pneus, la conduite en tunnel… Autant de thèmes
qui permettent de développer des initiatives concrètes pour agir sur les comportements.
Adoptez la bonne conduite en tunnel
Dans la continuité de l’important programme de rénovation et de sécurisation des tunnels des
réseaux APRR et AREA, le groupe autoroutier a choisi de sensibiliser l’ensemble de ses clients
aux spécificités de la conduite en tunnel à travers un dépliant intitulé “Adoptez la bonne conduite
en tunnel”, édité à 800 000 exemplaires. Présenté sous forme de pictogrammes légendés,
pour une appropriation facile et immédiate de l’information, ce document dresse un panorama
des principaux équipements présents dans les tunnels et rappelle les bons réflexes à adopter,
en situation normale et en cas d’événement : incendie, panne, accident ou bouchon… Le
support se veut suffisamment générique pour être compatible quelles que soient les particularités des ouvrages (monotube ou bitube, par exemple).
“Votre gilet de sauvetage sur autoroute”
En cas d’arrêt sur la bande d’urgence, l’automobiliste, devenu temporairement piéton,
s’expose à des risques : être vu est alors primordial, surtout la nuit. Ainsi, les patrouilleurs
des sociétés d’autoroutes ont distribué gratuitement un gilet de sécurité aux conducteurs
arrêtés sur la bande d’urgence. Objectif : faire du port du gilet de sécurité, devenu obligatoire
en France et dans cinq pays européens (Autriche, Belgique, Espagne, Italie et Portugal),
un réflexe chez tous les conducteurs.
Cette opération nationale a été relayée sur les différents réseaux autoroutiers.
Les sociétés d’autoroutes ont installé des stations de gonflage en libre-service, à proximité
des barrières de péage. Lors des grands départs, elles organisent des opérations d’assistance
gratuite au gonflage, avec des partenaires comme Michelin ou la Matmut, pour sensibiliser
les clients aux risques d’éclatement et à la surconsommation de carburant.
Stations de gonflage nouvelle génération
Pour rendre les stations de gonflage plus visibles et plus ergonomiques pour les utilisateurs,
ASF a renouvelé les équipements de ses 28 stations existantes, en partenariat avec
Michelin. Cofiroute a fait de même sur son réseau et organise régulièrement des opérations
de sensibilisation invitant les automobilistes à contrôler la pression de leurs pneumatiques,
à l’occasion notamment des départs en vacances.
Cette initiative qui vise à renforcer leur fréquentation contribue à améliorer la sécurité puisque,
malgré les progrès accomplis, les enquêtes démontrent que 60% des véhicules roulent
encore avec au moins un pneu dangereusement sous-gonflé.
335
stations de gonflage
sur autoroute
Campagne de communication service hivernal
Pour accompagner la mise en œuvre des Plans intempéries ou neige, qui pourraient être
déclenchés par le Préfet de zone ou de département visant le plus souvent à interdire
la circulation aux poids lourds, APRR a édité un dépliant d’information en quatre langues.
Objectifs : sensibiliser les professionnels de la route aux règles de conduite hivernale et les
informer des modalités de mesures d’arrêt obligatoire, pour la sécurité de tous.
AUTOROUTES CONCÉDÉES ET MOBILITÉ DURABLE • 22 - 23
La sécurité sur l’autoroute :
Grâce aux infrastructures, équipements et services qu’elle propose,
une réalité
l’autoroute est chaque jour de plus en plus sûre.
AUTOROUTES CONCÉDÉES ET MOBILITÉ DURABLE • 24 - 25
Création :
– Photothèque : Sociétés d’Autoroutes et ASFA/DR - Couverture : Photothèque ESCOTA / Michel MARTINI – APRR / Xavier CHABERT

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