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AUTOROUTES CONCÉDÉES ET MOBILITÉ DURABLE Sommaire MAINTENIR UNE INFRASTRUCTURE SÛRE PAGE 2 DÉPLOYER DES DISPOSITIFS INNOVANTS PAGE 8 RENFORCER LA SÉCURITÉ DES PERSONNELS PAGE 12 SYSTÉMATISER LES ANALYSES ET LES ÉTUDES PAGE 16 FAIRE DE L’AUTOROUTE UN TERRAIN D’ÉCHANGES ET D’APPRENTISSAGE PAGE 20 Autoroutes concédées et mobilité durable L a mobilité durable : un objectif de moyen terme ou une réalité vécue au quotidien ? Si ce concept est au cœur des politiques du Grenelle comme un objectif politique majeur pour les prochaines décennies, elle est d’ores et déjà une réalité pour les sociétés concessionnaires d’autoroutes et d’ouvrages à péage, qui en ont fait un objectif quotidien de leurs programmes d’investissements et de fonctionnement. Le présent document a pour vocation de présenter certaines des actions les plus marquantes entreprises par les sociétés du secteur ; les maîtres mots en sont sécurité, service, fluidité, qualité, partenariat, tout autant de mots qui reflètent l’essence même du secteur, celui d’entreprises au service de l’État et des utilisateurs de leurs infrastructures, dans le cadre de contrats de concession. La déclinaison en est multiple et sa diversité montre l’implication des sociétés concessionnaires : au cœur de ces actions, il y a des hommes et des femmes qui mettent leur intelligence et leur dévouement pour offrir un réseau sûr et de qualité, une information en temps réel fiable et rassurante, des aires sécurisées. Le système des concessions d’autoroutes et d’ouvrages d’art est “gagnantgagnant”. Il permet à la nation de posséder un réseau structurant d’une qualité universellement reconnue dans le monde, sans un euro d’argent public investi ; il permet à l’utilisateur des réseaux de bénéficier, en contrepartie du péage qu’il acquitte, d’un niveau d’exigence et de service parmi les mieux notés dans les enquêtes de satisfaction des usagers des services publics. Les sociétés ont à cœur de mettre à disposition de leurs clients cette exigence de mobilité durable, dont la traduction est concrète et mesurable ; elles ont formulé, dans le Grenelle de l’Environnement, des propositions constructives et équilibrées qui visent à augmenter encore la qualité environnementale, en particulier pour les sections les plus anciennes du réseau. Henri STOUFF Président AUTOROUTES CONCÉDÉES ET MOBILITÉ DURABLE • 1 Maintenir une infrastructure sûre …la garantie d’un haut niveau de sécurité et de confort pour les clients Constructeurs et gestionnaires d'infrastructures, les sociétés d'autoroutes et d'ouvrages à péage agissent au quotidien afin d'offrir un réseau conforme aux attentes, pour toujours plus de confort, de sécurité et de services. Un entretien permanent des infrastructures Pour maintenir la qualité de leurs infrastructures sollicitées par un trafic qui augmente régulièrement, pour répondre aux attentes des clients et du concédant quant au niveau de service, les sociétés d’autoroutes et d’ouvrages à péage procèdent chaque année à de grands chantiers de rénovation ou d’entretien courant. Les chaussées, qui représentent plus de 50% des dépenses d’entretien des infrastructures, sont un élément crucial de confort et de sécurité. Pour conserver et améliorer leur qualité d’adhérence, elles sont refaites en moyenne tous les dix ans. Devant un tel enjeu, les sociétés conduisent une politique stricte de surveillance à l’aide d’appareils sophistiqués d’auscultation. L’AMAC® Pour mesurer les désordres des chaussées, les sociétés utilisent des appareils de plus en plus performants. Le dernier en date a été conçu et développé sur la base d’un cahier des charges répondant à leurs exigences propres. Cet Appareil Multifonction d’Auscultation des Chaussées -l’AMAC®- réalise des mesures en continu, regroupe de multiples fonctions (uni longitudinal, orniérage, bruit de roulement, relevé de dégradations…) et intègre les dernières technologies (GPS, laser, caméras numériques…). Les mesures, effectuées tous les trois ans, permettent de suivre l’évolution des caractéristiques de surface de la chaussée et de déclencher un programme d’entretien si les indicateurs se situent au dessous des seuils définis par chaque société. Les sociétés placent l’innovation et le développement durable au cœur de leur politique de maintenance du réseau autoroutier. Elles ont l’ambition de pérenniser la pratique de valorisation des matériaux à travers le recyclage et de développer de nouvelles techniques respectueuses de l’environnement, telles que l’emploi des enrobés tièdes ou à basse température qui ont l’avantage de réduire la consommation d’énergie et les émissions de CO2 de 50 à 60%. Rénovation des chaussées de l’A4 Illustration de cette démarche, la rénovation des chaussées de l’A4, entre Ferrières et Meaux. Pour la première fois en France, Sanef a utilisé un Enrobé à Module Élevé à base de béton recyclé : la voie lente a été démolie sur une profondeur moyenne de 28 cm. Après traitement, le béton extrait de cette voie a été réintégré dans la composition du nouvel enrobé à haute performance qui est venu combler la partie démolie. Le premier bilan économique et écologique est positif avec notamment un taux de recyclage supérieur à 50% qui limite les apports en matériaux et la pollution liée à leur acheminement. Au total, pour la campagne de travaux 2007, plus de 42 000 tonnes d’enrobés recyclés à partir de ceux existants ont ainsi été utilisés. Par ailleurs, la société pratique la méthode du “renforcement de chaussée par substitution”. Ce procédé consiste à ne traiter structurellement que la voie lente, la plus sollicitée par le trafic poids lourds. Toutes les voies sont ensuite recouvertes d’une couche de surface qui assure une chaussée uniforme et un confort pour l’ensemble des clients. Ce procédé, en ne traitant que les parties qui le nécessitent, permet une économie substantielle de matériaux. À long terme, et à l’inverse des chaussées, les ouvrages d’art (environ 10 000 sur le réseau concédé) présentent des désordres parfois invisibles et ont des vieillissements structurels mal connus. Leur maintenance est un enjeu important pour les gestionnaires qui doivent assurer leur pérennité et la sécurité des clients les empruntant. C’est pourquoi ces ouvrages sont visités chaque année et subissent, en moyenne tous les cinq ans, une vérification approfondie effectuée par des experts. La part du budget d’entretien annuel qui leur est consacré est de l’ordre de 20%. AUTOROUTES CONCÉDÉES ET MOBILITÉ DURABLE • 2 - 3 MAINTENIR UNE INFRASTRUCTURE SÛRE La Charte Innovation Avec la signature d’une Charte de l’innovation routière, en 1999, entre l’ASFA et la Direction générale de routes, le secteur autoroutier est partenaire de la politique de promotion et de soutien à l’innovation en matière de travaux routiers. Celle-ci s’applique aux produits, procédés et matériels qui ne sont pas encore suffisamment éprouvés pour être soumis à une normalisation. Concrètement, les sociétés d’autoroutes concluent des protocoles d’accord pour réaliser des expérimentations sur leurs réseaux. Depuis le début de la Charte, 18 protocoles d’accord ont été signés avec 7 sociétés concessionnaires d’autoroutes pour la réalisation de 18 chantiers expérimentaux. Une sécurité renforcée dans les tunnels 10% des chaussées refaites chaque année Pour être conforme à la réglementation relative à la sécurité dans les tunnels routiers de plus de 300 m (circulaire interministérielle du 25 août 2000), les sociétés d’autoroutes et d’ouvrages à péage lancent d’importants programmes de rénovation et de sécurisation. D’une part, des travaux de génie civil sont entrepris pour permettre, la protection et l’évacuation des automobilistes et l’intervention des services de secours en cas d’incident ou d’accident : galeries inter-tubes, abris, amélioration des systèmes de désenfumage… D’autre part, les équipements de sécurité et d’information des clients sont renforcés : vidéosurveillance, détection automatique d’incidents (DAI), radio, panneaux à message variable (PMV), barrières automatiques, portiques de signalisation, capteurs de pollution, etc. Cette mise en conformité a un impact considérable sur les coûts d’exploitation induits par les investissements rendus obligatoires. SFTRF et la sécurité du tunnel du Fréjus Depuis 2005, deux postes de secours fixes, installés au tiers et au deux tiers du tunnel du Fréjus, avec deux agents de sécurité présents 24h/24 et un véhicule anti-incendie, permettent de diminuer les délais d’intervention en cas d’incident. Par ailleurs, 241 caméras vidéo, couplées à un dispositif de détection automatique d’incident, surveillent en permanence la circulation. Grâce à l’optimisation de la gestion des équipements existants, le système de désenfumage a été amélioré : selon les données des stations météo situées sur les deux plates-formes et le lieu de l’incendie, les possibilités de soufflage et d’extraction de l’ensemble du tunnel sont automatiquement utilisées pour cantonner les fumées le plus près possible de l’incendie. Enfin, conformément à la directive européenne 2004/54/CE du 29/04/2004 qui prévoit la création d’un “exploitant unique” pour la gestion des tunnels binationaux, le tunnel du Fréjus est doté depuis le 1er mai 2007, d’un exploitant unique, le Groupement Européen d’Intérêt Économique dénommé “Groupement d’Exploitation du Fréjus” (GEF). Tunnels sous haute surveillance Un audit permanent des politiques de sécurité des tunnels du Mont Blanc et du Vuache est réalisé par un expert indépendant, conformément à la directive européenne d’avril 2004. Sa mission consiste à vérifier la structure et les équipements de chaque tunnel, en exploitation normale et en cas d’événement. Il s’assure également de l’efficacité des procédures en cas d’incident et de la bonne coordination entre les services et avec les partenaires extérieurs. Il vérifie en outre les modalités de formation des équipes et participe aux exercices de sécurité. Chaque année, ses observations font l’objet d’un rapport détaillé, transmis au préfet de Haute-Savoie pour le tunnel du Vuache, et au comité de sécurité et à la commission intergouvernementale de contrôle pour le tunnel du Mont Blanc. 33 tunnels de plus de 500 m de long Duplex A86, le tunnel “nouvelle génération” Puits d’accès de secours tous les 1 000 m en moyenne, refuges, niches de sécurité et postes d’appel d’urgence tous les 200 m, boutons poussoirs d’alarme tous les 40 m, caméras vidéo tous les 100 m en moyenne, incidents détectés en 10 secondes, panneaux à message variable tous les 400 m en moyenne, véhicules de secours et d’intervention adaptés au tunnel… la liste est longue de tous les dispositifs de sécurité qui équipent le Duplex A86, en Ile-de-France. Répondant en tous points aux normes adoptées après l’incendie du tunnel du Mont Blanc, ce tunnel a été conçu autour d’une priorité, la sécurité. Le Duplex A86, traduction symbolique de l’architecture du tunnel, a pour originalité essentielle d’être à deux niveaux de circulation superposés et unidirectionnels. Réservé aux seuls véhicules légers, il a été conçu pour une catégorie de véhicules homogènes, sans possibilité de croisement. Chaque niveau dispose de deux voies de circulation et d'une bande d'arrêt d'urgence par sens. En toutes circonstances, un automobiliste en difficulté a accès, à moins de 100 m, à un refuge étanche et pressurisé, relié par téléphone et vidéo au poste de contrôle et de surveillance de Rueil-Malmaison. Dans chaque refuge, un escalier d’évacuation mène au second niveau de circulation qui peut servir de galerie de secours. De plus, des puits d’accès de secours, tous les 1 000 m en moyenne, relient directement le tunnel à la surface. Le Duplex A86 met en œuvre un système innovant de désenfumage. En cas d’incendie, les fumées sont poussées dans le sens de la circulation par un apport d’air frais et aspirées par les trappes d’extraction situées tous les 400 m en aval de l’incendie. Les fumées sont ainsi cantonnées dans une zone limitée. Un dispositif supplémentaire d’aspersion par brouillard d’eau est par ailleurs actionné pour limiter les effets de l’incendie (température et toxicité) et faciliter l’intervention des services de secours. AUTOROUTES CONCÉDÉES ET MOBILITÉ DURABLE • 4 - 5 MAINTENIR UNE INFRASTRUCTURE SÛRE Des équipements de sécurité à la pointe Les sociétés poursuivent leurs programmes pluriannuels d’installation et de mise en conformité des équipements de sécurité. Ces équipements doivent prévenir les accidents et limiter leurs conséquences ; ainsi, par exemple, les dispositifs de retenue : glissières de sécurité en accotement et terre-plein central, atténuateurs de chocs devant des obstacles (piles de ponts, têtes de tunnel, îlots des barrières de péage), glissières pour les motos dans les bifurcations et les échangeurs, glissières en béton pour renforcer le terre-plein central sur les axes à fort trafic poids lourds, etc. D’autres équipements ont un impact immédiat sur le comportement des conducteurs. Ainsi, dans le domaine du marquage au sol, les lignes latérales vibrantes et sonores qui délimitent la bande d’urgence alertent le conducteur inattentif ou en train de s’endormir. De ce fait, elles permettent d’agir contre la somnolence au volant, premier facteur d’accident mortel sur autoroute. Des équipements et services dédiés aux poids lourds Accroître le confort sur l’autoroute, c’est aménager et entretenir en permanence les aires de service et de repos pour inciter les conducteurs à faire des pauses. C’est aussi proposer des services adaptés à des clientèles différentes qui empruntent le même parcours et se croisent sur les aires. Ainsi, pour répondre aux attentes des transporteurs routiers, et répartir au mieux le stationnement des poids lourds sur des axes très fréquentés, les sociétés diversifient leur offre : création de places de stationnement supplémentaires sur les aires, services spécifiques (boutiques, restauration, douches…), aménagement de parkings surveillés et développement de centres routiers sécurisés. Ce concept répond à la forte demande des transporteurs, de leurs clients et des compagnies d’assurances pour sécuriser le fret routier. Conçus pour protéger les marchandises, ces espaces offrent aussi des pauses sûres pour les chauffeurs. Surveillés 24h/24, 7j/7, avec des moyens technologiques à la pointe pour détecter les intrusions, ils répondent aux exigences restrictives des clauses de garantie contre le vol des contrats d’assurance, permettant une meilleure couverture pour les transporteurs. Pauses en toute sécurité pour les poids lourds Actuellement, deux offres de service sont proposées. La première est un espace sécurisé, intégré dans une aire de service d’autoroute, avec accès aux installations commerciales et services déjà existants. La seconde est un site de type centre routier, clos et sécurisé situé au plus près des sorties d’autoroute, donc aisément accessible, avec des services spécialement développés pour les chauffeurs. Il comporte en général un bâtiment multiservices qui abrite restaurant, bar, boutiques, espaces de détente et de repos, laverie, douches, etc. Sur l’axe Europe du Nord-Espagne via Lyon, les poids lourds disposent désormais d’un réseau de quatre sites, distants d’environ quatre heures. Le centre routier Truck Étape de Béziers servira de modèle pour une douzaine de Truck Étape prévus en France dans les six ans à venir. Celui de Valenciennes sur l’A2, ouvert en 2008, est site “pilote” de la Commission européenne pour définir une future norme européenne en matière de parkings poids lourds sécurisés. Un accès aux installations plus facile pour tous Les sociétés d’autoroutes agissent au quotidien pour améliorer le confort de tous leurs clients. Elles considèrent donc l’accessibilité des équipements et des services comme un véritable enjeu de qualité. Pour ce faire, un recensement des services accessibles aux personnes à mobilité réduite a été effectué par les personnels d’exploitation sur les aires de repos et de service : toilettes, cabines téléphoniques, aires de pique-nique, carburant et boutiques, espaces de restauration, hôtels, mais aussi distributeurs de billets, stations de gonflage, accès à Internet, espaces clients Liber-t. Audit des installations Sur le réseau AREA, un audit a été réalisé par un bureau d’études spécialisé qui a permis de visualiser la nature des obstacles auxquels les personnes, notamment en fauteuil roulant, peuvent se heurter pour accéder aux installations. Il a débouché sur un programme d’actions à mener. Une démarche similaire a été conduite sur les aires de l’Autoroute Blanche (ATMB). Le programme d’amélioration est en cours (sanitaires, stationnements, suppression des pentes supérieures à 4% et des bordures de plus de 2 cm…). 97% des toilettes accessibles à tous sur les aires de service Accessibilité pour les personnes à mobilité réduite Afin de faciliter l’accessibilité de son réseau à tous, Cofiroute élargit, d’une part, les accès de quelque 660 refuges situés devant les postes d’appel d’urgence d’ici à fin 2008. D’autre part, elle équipe progressivement chacune de ses aires de repos d’au moins une table de pique-nique accessible aux personnes à mobilité réduite, positionnée à proximité des places de parking réservées et accessible grâce à des cheminements piétons matérialisés par des dalles podotactiles. Guide des services accessibles Les sociétés d’autoroutes ont édité un “Guide des services accessibles… pour vous aider à aller plus loin”. Il s’adresse à un public large qui peut rencontrer temporairement des difficultés d’accessibilité et prend en compte le réseau routier non concédé en offrant une continuité sur l’ensemble des autoroutes (A20, A75…). AUTOROUTES CONCÉDÉES ET MOBILITÉ DURABLE • 6 - 7 Déployer des dispositifs innovants …des réponses aux exigences de sécurité et de mobilité durables Afin de garantir la fluidité de la circulation et la sécurité routière en toutes circonstances, les sociétés d’autoroutes déploient des solutions pour optimiser l’utilisation de l’infrastructure existante et offrir aux clients des conditions satisfaisantes en terme de temps de parcours, de sécurité et de confort de conduite. Des organisations optimisées Les sociétés visent une meilleure efficacité opérationnelle pour relever les défis de la gestion du trafic : organisation globalisée des équipes sur des axes très fréquentés, recours aux pratiques des réseaux urbains pour limiter la gêne due aux travaux (chantiers mobiles, chantiers de nuit…), mobilisation coordonnée avec les partenaires lors des épisodes neigeux… Organisation des patrouilles en Vallée du Rhône Pour faire face aux difficultés d’exploitation de l’axe A7 en Vallée du Rhône, ASF réfléchit à de nouvelles organisations pour optimiser l’utilisation de cette infrastructure dans sa configuration actuelle. La société a expérimenté un dispositif d’intervention des équipes de sécurité afin d’améliorer la surveillance du réseau et les délais d’intervention. Il repose sur une organisation globalisée des patrouilles sur les districts de Valence, Montélimar et Orange (sur un linéaire d’environ 180 km), coordonnée par un superviseur basé au PC régional d’Orange. En liaison permanente avec les districts, il est chargé d’orchestrer de manière optimale le déploiement des équipes d’intervention en fonction des événements et des conditions de trafic du moment. Cette action a permis de réduire de 20% le délai moyen d’intervention et de 50% les délais maximum. Échanges d’information routière en Ile-de-France Suite à un accord, Cofiroute, le SISER (Service interdépartemental de la sécurité et de l’exploitation de la route) et le CRICR (Centre régional d’information et de coordination routière) se concertent régulièrement pour mieux coordonner leurs actions. La mise en commun d’informations routières entre les trois gestionnaires constituent une collaboration innovante au service de l’amélioration des conditions de circulation en Ile-de-France, sur l’A10 entre Saint-Arnoult et les Ulis. Ayant pour objectif la continuité du service à l’automobiliste, ce dispositif comprend la mise en place d’itinéraires de délestage en cas de très fort trafic, la diffusion d’informations en temps réel sur Autoroute FM, les PMV et le site Internet. Des dispositifs de détection et d’alerte en temps réel 4 8 182 La sécurité, point de départ de la conception même de l’autoroute, mobilise les technologies les plus innovantes afin de compléter le travail des patrouilleurs, de recueillir et de traiter le maximum de données en temps réel. De nombreux équipements (stations de comptage, stations météo, radars, vidéosurveillance, dispositifs de détection automatique d’incidents) permettent de détecter immédiatement tout événement sur le réseau, d’affecter les moyens adéquats pour le traiter et d’informer rapidement les automobilistes. Cette réactivité accrue contribue à diminuer le risque d’accident et de sur-accident favorisé par un trafic dense. radios FM 107.7 sur Km Alerte rapide Sur l’A13 (SAPN), dans un secteur sensible et à fort trafic, un système automatisé permet de réduire considérablement le délai de réaction entre l’incident et le déclenchement de l’alerte. Le dispositif associe la détection automatique d’incident par analyse d’image (DAI vidéo), des panneaux à message variable et le système de supervision du trafic. Les voies ont été équipées de caméras qui détectent automatiquement tout événement : véhicule arrêté ou à contresens, vitesse anormalement lente, piéton, etc. En moins de cinq secondes, un message d’alerte s’affiche sur les panneaux lumineux situés en amont de la caméra pour prévenir les automobilistes et les inciter à ralentir. Parallèlement, l’alerte est envoyée au Poste Central d’Information (PCI) où un opérateur vérifie sur écran le type de danger. Si nécessaire, il adapte ou précise le message et peut faire intervenir une équipe. AUTOROUTES CONCÉDÉES ET MOBILITÉ DURABLE • 8 - 9 DÉPLOYER DES DISPOSITIFS INNOVANTS Le suivi des Transports de Matières Dangereuses (TMD) dans les tunnels fait l’objet d’expérimentations prometteuses. Des tests réalisés sur le réseau autoroutier, en concertation avec des entreprises de transport, ont démontré que 100% des véhicules sont détectés par le système de suivi mis en place. Suivi des TMD dans les tunnels Escota a mis en place un système de suivi des véhicules transportant des matières dangereuses dans des tunnels de la région niçoise (A8). Ce dispositif est basé sur l’utilisation des badges de télépéage. Il permet à l’opérateur de connaître en temps réel la nature exacte des marchandises transportées grâce à leurs codes danger et produit, la localisation des véhicules dans les tunnels, les distances qui les séparent, et d’émettre une alerte en cas d’anomalie. Si un incident se produit l’opérateur peut contacter le conducteur du véhicule pour lui signaler un danger ou lui demander de s’arrêter. Les sociétés d’autoroutes détectent régulièrement des véhicules à contresens sur leurs réseaux. Il peut s’agir soit d’un demi-tour sur l’autoroute, soit d’un échangeur pris à contresens. Ces comportements sont liés en particulier à la prise d’alcool, à l’âge du conducteur ou à une moins bonne lisibilité des échangeurs la nuit. Pour prévenir ce risque, les sociétés engagent des mesures correctives sur la signalisation et la séparation physique des sens de circulation. Pour mieux le gérer, elles travaillent à la fois sur une détection rapide et automatique, et sur l’alerte des conducteurs dans le périmètre du contresens. Dispositifs “anti-contresens” En cas d’alerte, ATMB a choisi le “cantonnement” : des barrières, activées depuis le poste de commandement de l’autoroute (PC SIERRA), ferment automatiquement tous les accès et les conducteurs sont stoppés au péage. Les automobilistes circulant dans la zone de l’incident sont invités par des panneaux à message variable et la radio autoroutière à ralentir et à se réfugier sur l’aire de repos la plus proche. De son côté, SAPN teste deux dispositifs. Le premier consiste en des plots à diodes rouges inclus dans le revêtement de la chaussée. Cette “ligne rouge” barre la route de tout conducteur en sens inverse. La deuxième solution : la surveillance d’une bretelle d’accès par un dispositif de détection par radar. Lorsqu’une voiture s’engage à contresens, elle coupe le faisceau du radar ce qui déclenche l’allumage de deux panneaux lumineux “sens interdit”, 50 mètres plus loin. Ces derniers alertent immédiatement l’automobiliste imprudent et déclenchent un enregistrement vidéo. Simultanément, le PCI reçoit une alarme radio et informe les autres conducteurs via les panneaux lumineux et la radio autoroutière. L’E-call Les sociétés d’autoroutes étudient une évolution de la gestion des appels d’urgence en synergie avec des constructeurs automobiles qui proposent, sur certains modèles, un système embarqué avec appels géolocalisés. En cas d’incident, il suffit de presser un bouton pour être relié par GSM à un centre d’assistance qui, grâce au GPS, localise parfaitement l’appel, dispose d’informations précises sur l’événement et peut donc déclencher une intervention des secours rapide et adaptée. Le système est activé automatiquement en cas de choc. La sécurité serait renforcée avec une diminution du risque de sur-accident grâce à une alerte rapide des véhicules arrivant dans la zone où l’événement s’est produit. Une fluidité du trafic en toutes circonstances Optimiser la capacité des réseaux pour réduire les congestions et l’impact du transport sur l’environnement est un enjeu majeur pour les sociétés qui expérimentent et déploient de nouvelles technologies de gestion de trafic et d’information routière. La régulation dynamique des vitesses, le calcul et la diffusion des temps de parcours, le développement de coopérations transfrontalières constituent des réponses “d’autoroutes intelligentes”. Pour améliorer les conditions de circulation sur des axes à fort trafic, des sociétés d’autoroutes mettent en place des dispositifs basés sur un principe simple : plus le trafic est régulier et homogène, mieux il s’écoule. Récemment, des essais grandeur nature ont été réalisés : interdiction de doubler pour les poids lourds, neutralisation de la 3e voie réservée aux véhicules lents dans les pentes, et fermeture par intermittence d’un échangeur. Réguler les vitesses pour fluidifier le trafic L’A7 et l’A9 accueillent en moyenne 75 000 véhicules par jour, avec des pics à 165 000 véhicules l’été. Pour améliorer l’écoulement du trafic en périodes de forte circulation, ASF a conçu et mis en place entre Vienne et Orange, sur les 250 km de l’A7, un dispositif de régulation dynamique des vitesses. Le système repose sur un logiciel qui détecte 30 minutes à l’avance les risques de bouchon et ajuste dynamiquement les prescriptions de vitesse à la réalité du trafic : selon sa densité, les vitesses sont limitées par palier à 110, 90 ou 70 km/h. Les clients en sont informés en temps réel par des messages diffusés automatiquement sur les PMV et la radio autoroutière. Ce dispositif constitue une référence dans le domaine de la gestion optimisée du trafic par son ampleur et ses excellents résultats : respect de la limitation à 110 km/h par 90% des conducteurs, augmentation de 15 à 20% des débits pendant les heures de pointe, diminution de 20 à 30% des volumes d’encombrement et du nombre d’accidents. Les sociétés d’autoroutes réfléchissent donc aux conditions de pérennisation du dispositif et à son extension à d’autres axes à très fort trafic. ASF devrait en particulier étendre son dispositif sur l’A9 (entre Montpellier et Narbonne). Temps de parcours diffusés sur plus de 2 000 Km Un autre outil efficace de gestion des réseaux est la diffusion des temps de parcours en temps réel. Actuellement, l’application la plus aboutie permet d’organiser des reports de trafic d’une partie de réseau sur une autre. Elle répond aussi à une attente forte des clients en terme de confort et de sécurité, avec une diminution du stress. Ils peuvent organiser leur trajet à l’avance et éventuellement le modifier en cas d’incident. Ce service utilise la multiplicité des moyens de diffusion de l’information routière : panneaux à message variable, sites Internet, radios autoroutières, serveurs vocaux interactifs… Optimisation du service d’hiver Par sa situation géographique (axe Paris-Lyon, desserte Bourgogne-Europe du Nord, autoroutes du centre de la France et autoroutes rhônalpines), le réseau du groupe APRR est particulièrement exposé aux intempéries. Afin de limiter les conséquences d’une coupure aléatoire sous précipitations neigeuses, une redéfinition du plan d’intempérie de la zone Est a été entreprise pour redéfinir les zones sensibles et les mesures associées notamment celles de stockage de poids lourds et définir des points éventuels de coupures d’autoroute en cas d’urgence. AUTOROUTES CONCÉDÉES ET MOBILITÉ DURABLE • 10 - 11 Renforcer la sécurité des personnels …un enjeu quotidien pour les sociétés d’autoroutes Garantir la sécurité maximum du personnel sur le réseau est un enjeu clé car ses missions l’exposent directement au danger que représente la circulation sur autoroute : toute intervention mal organisée peut avoir des conséquences dramatiques. Les sociétés d’autoroutes sont depuis longtemps engagées dans l’analyse des risques et mettent en œuvre des procédures strictes pour prévenir et limiter l’exposition au danger des équipes en intervention. Par ailleurs, elles axent leurs initiatives principalement sur la formation des personnels, l’équipement de l’infrastructure et l’information des clients. Réduire l’exposition aux risques des agents Pour éliminer les situations d’exposition au risque du personnel dans les zones à fort trafic et limiter sa présence sur les voies, des dispositifs de signalisation et d’alerte sont installés en terre plein central et en accotement : séquences de signalisation fixe, biseaux de rabattement automatiques, panneaux lumineux... Développer la démarche de “pré-séquençage” Traverser les voies pour disposer ou enlever des panneaux de signalisation temporaire et des cônes reste une situation sensible pour les personnels surtout dans les virages, près d’un échangeur ou de zones de végétation qui limitent parfois la visibilité. Des panneaux de signalisation automatisés, implantés à demeure sur le terre plein central, peuvent être actionnés rapidement depuis le fourgon d’intervention arrêté sur la bande d’urgence, et ce sans que les intervenants aient à traverser les voies : c’est la démarche de “pré-séquençage” qu’ASF développe progressivement. De son côté, Sanef a équipé l’A1 de séquences complètes de panneaux réglementaires en accotement et en terre plein central, soit 114 séquences de panneaux fixes et 22 de biseaux de rabattement manuel. La séquence fixe évite le port de 600 kg de panneaux et de lests, divise par 16 le nombre de traversées de chaussée et permet de ne plus tracter de remorques et d’économiser du carburant. Un nouveau marquage routier au service de la sécurité Sur une section de l’A43 à très fort trafic, en entrée de Lyon, AREA a mis en œuvre un marquage routier longue durée qui permet également une mise en circulation immédiate. Ceci réduit donc l’exposition des agents routiers au trafic ainsi que la gêne aux clients. Par ailleurs, ce produit éco-conçu par la société PROSIGN et labellisé NF environnement, diminue notamment de 20% les émissions de CO2 lors de l’application par rapport à un produit issu de l’industrie pétrolière. 34 64 flèches lumineuses de rabattement (FLR) et fourgons percutés en 2007 Parallèlement, l’équipement des véhicules d’intervention s’améliore : installation de flèches lumineuses de rabattement (FLR), feux bleus à éclats, système de suivi GPS… Les FLR, panneaux lumineux de grande dimension, visibles à 200 m au moins, équipent les fourgons pour signaler la neutralisation d’une voie en cas d’opération d’urgence ou de travaux. Un dispositif de balisage novateur pour une sécurité accrue Depuis fin 2006, AREA (groupe APRR) expérimente un dispositif novateur de balisage : la flèche lumineuse de rabattement (FLR) à décalage latéral. Objectif : améliorer la sécurité des équipes d’intervention, en limitant leur exposition aux dangers de la circulation. Le dispositif consiste en un panneau de signalisation qui coulisse latéralement par rapport à sa remorque porteuse. En cas de heurt par un véhicule qui tarde à se rabattre, la gravité du choc est sensiblement minimisée. Fort de son succès, cet équipement est aujourd’hui largement utilisé sur le réseau AREA (un total de 12 flèches seront en service mi-2008) et le dispositif est en cours d’examen par la Commission Nationale d’Innovations des Matériels du ministère. AUTOROUTES CONCÉDÉES ET MOBILITÉ DURABLE • 12 - 13 RENFORCER LA SÉCURITÉ DES PERSONNELS Être le plus visible possible pour le maximum de sécurité lors d’une intervention d’urgence c’est aussi l’objectif des nouveaux feux bleus à éclats installés sur les fourgons. Cet équipement, réservé jusqu’à récemment aux véhicules prioritaires (pompiers, gendarmes, ambulances), est désormais autorisé pour les véhicules d’intervention des services gestionnaires des autoroutes. Pour renforcer la sécurité des équipes travaillant au péage, les sociétés d’autoroutes ont toutes engagé des actions de prévention spécifiques : sensibilisation du personnel, installation d’atténuateurs de chocs, amélioration des cheminements piétons ou encore sécurisation des traversées de voies télépéage. Sensibiliser les clients à la sécurité des équipes Les sociétés d’autoroutes lancent régulièrement des campagnes de communication pour informer leurs clients sur les comportements à avoir aux abords de chantiers ou lors d’une intervention. Totem™ au service de la sécurité Pour inciter les conducteurs à adapter leur vitesse dans les zones de travaux et ainsi mieux protéger ses équipes intervenant sur les chantiers, Sanef a développé Totem™. Il s’appuie sur une technologie de lecture et de reconnaissance automatique des plaques minéralogiques, qui, couplée à un radar de mesure de vitesse, permet d’afficher en temps réel un message de prévention personnalisé aux conducteurs ne respectant pas les limitations fixées aux abords des chantiers. Entièrement mobile et facile à mettre en service, le système s’adapte à toutes les configurations de chantier en s’intégrant au balisage existant. Les tests réalisés enregistrent une diminution d’environ 20% de la vitesse moyenne sur les zones de chantier, ainsi que la disparition des vitesses supérieures à 130 km/h. “Découvrez les métiers de l’autoroute” Chaque année, les équipes d’intervention sont victimes de plus d’une centaine d’accidents provoqués par le trafic. Les sociétés organisent donc des journées portes ouvertes sur autoroute qui permettent aux clients de découvrir les métiers des équipes de sécurité, d’entretien, de péage et des PC autoroutiers au travers de nombreuses animations : démonstrations de matériels, ateliers thématiques… Ces journées sont l’occasion de rappeler l’importance d’adapter sa vitesse et de redoubler de vigilance pour la sécurité de ceux qui travaillent à rendre l’autoroute plus sûre. Des plans prévention pour la sécurité des personnels Les sociétés d’autoroutes s’engagent dans une politique de prévention des risques routiers professionnels. Elle se formalise notamment par la signature conjointe de Chartes de sécurité routière avec la Direction de la Sécurité et de la Circulation Routières (DSCR) et la CNAMTS. Trois objectifs principaux sont fixés : faire des salariés de la société des ambassadeurs de la sécurité routière, diminuer le nombre d’accidents du travail et de trajet dus à la route et réduire de 20% en trois ans le nombre de sinistres avec conducteur responsable. 350 000 interventions d’urgence Professionalisme et sécurité routière Dans le cadre de la Charte de sécurité routière signée en 2004 avec la CNAMTS et la Délégation Interministérielle à la Sécurité Routière (DISR/DSCR), ASF a pris des mesures concrètes dans l’organisation du travail : usage plus fréquent de la visioconférence pour limiter les déplacements, mise à disposition d’un document “temps de parcours” entre les sites de l’entreprise permettant aux salariés de mieux préparer leur déplacement. Sont aussi concernés l’environnement du conducteur et l’équipement de son véhicule : ralentisseurs de vitesse sur les sites ASF, places de parking aménagées, passages piétons, limiteur de vitesse sur les véhicules... L’accent est également mis sur la formation. De 2005 à 2007, 2 180 salariés ont passé un “diagnostic de conduite” d'une demi journée avec un moniteur professionnel. Parallèlement, 1 476 salariés ont obtenu l’habilitation “sécurité tracé” depuis 2006. Ce “permis de conduire” interne, requis pour pouvoir utiliser une voiture ASF, met en particulier l'accent sur les règles de conduite et les consignes de sécurité à respecter sur autoroute. 700 autres salariés seront formés en 2008. Enfin, depuis 2007, un Pass' Compétences formalise cette volonté de professionnaliser encore davantage les différents métiers. Composé d’un volet “pré-requis métiers” et d’un volet “Sécurité”, c’est un passeport pour exercer ses fonctions au sein de l’entreprise, qui atteste de la maîtrise, par chaque salarié, des pré-requis et des règles de sécurité liés à son métier. Pour créer un état d’esprit sécurité et développer une prise de conscience collective, les sociétés multiplient les initiatives afin d’impliquer tous leurs personnels. Ainsi elles ont créé des opérations “Challenges sécurité” qui mobilisent les équipes sur le terrain et récompensent leurs initiatives et leurs performances. Challenge en district Après un essai concluant, Sanef a mis en place dans tous ses districts un Challenge sécurité destiné à sensibiliser les équipes et à faire évoluer les mentalités en passant d’une logique où l’on “ne fait pas exprès” d’avoir des accidents à une logique où l’on “fait exprès de ne pas en avoir”. Des challenges sont remportés et le personnel des districts gagnants récompensés pour leur contribution à l’amélioration des résultats sécurité. AUTOROUTES CONCÉDÉES ET MOBILITÉ DURABLE • 14 - 15 Systématiser les analyses et les études …pour apporter des réponses concrètes aux enjeux de la sécurité Les nombreuses actions entreprises par les sociétés d’autoroutes pour améliorer la sécurité sur leurs réseaux portent leurs fruits : depuis 25 ans, elle ne cesse de progresser. Alliées à la politique volontariste du gouvernement, ces actions ont permis d’obtenir des résultats sans précédent. Toutefois, l’analyse de tous les accidents mortels sur autoroutes révèlent qu’il reste encore d’importantes marges d’amélioration possible. L’analyse détaillée de chaque accident Pour mieux comprendre les mécanismes d’accidents, les comportements des conducteurs et de leurs véhicules, pour concevoir des actions plus efficaces et mieux ciblées, les sociétés d’autoroutes ont mis en place une méthode pour analyser chaque accident mortel survenu sur le réseau concédé. Analyse d’un accident De jour sur chaussée sèche. Le conducteur s’endort et perd le contrôle de son véhicule. Le véhicule ripe sur la glissière centrale, le conducteur se réveille, freine et donne un coup de volant vers la droite. Le véhicule traverse les voies de circulation ainsi que la bande d’urgence, percute le talus herbeux et effectue plusieurs tonneaux avant de s’immobiliser sur le toit dans le talus. Le passager arrière est éjecté. Bilan : un tué – un blessé léger Cet accident a fait l’objet d’un travail d’enquête approfondi par les “analystes sécurité” désignés dans chacune des sociétés. À partir des informations relevées sur le terrain et des renseignements consignés dans le procès verbal de la Gendarmerie, l’analyste a pu définir le déroulement de l’accident, les dysfonctionnements, et identifier le ou les facteurs qui l’ont provoqué ou aggravé. Parmi ceux fréquemment relevés figurent la vitesse excessive, les interdistances trop faibles, la baisse de vigilance, les chocs sur véhicule arrêté, le sous- gonflage des pneus, etc. Autre étape essentielle du dispositif : les réunions d’échanges et de synthèse entre les sociétés lui assurent notamment la cohérence des analyses, permettent d’améliorer la méthodologie et d’établir, chaque année, la liste des principaux facteurs relevés dans les accidents mortels sur autoroutes. -38 % Un partage des expériences d’accidents mortels sur le réseau autoroutier entre 2002 et 2007 Pour un meilleur partage d’expériences, pour une politique homogène d’équipement d’un réseau, pour une évaluation de l’efficacité des mesures prises, des sociétés ont créé des comités de sécurité. Des structures pour mieux cibler les actions sécurité Initié en 1998, le Comité Sécurité AREA a pour objet de veiller à l'homogénéité et à l'optimisation des différents aménagements de sécurité réalisés sur le réseau. Il se réunit chaque mois pour analyser tous les accidents survenus et les événements à risque pour les automobilistes mais aussi pour le personnel intervenant sur l'autoroute. Escota a mis en place un comité d’analyse des “zones d’accumulation des accidents”, qui permet de comptabiliser les événements intervenus sur le réseau, de les étudier et de proposer des améliorations pour renforcer encore la sécurité. Ces comités et correspondants, en traitant les données recueillies, sont des pivots essentiels de l’ensemble des actions sécurité engagées par les sociétés d’autoroutes : information et sensibilisation, amélioration des équipements sur le réseau en général, et sur les zones “à risques” en particulier. Ces études permettent de localiser les zones d’accidents et de mettre en place des dispositifs adéquats (vidéosurveillance, limitation de vitesse, panneaux d’alerte…) AUTOROUTES CONCÉDÉES ET MOBILITÉ DURABLE • 16 - 17 SYSTÉMATISER LES ANALYSES ET LES ÉTUDES Penser l’aide à la mobilité de demain Pour rendre l’autoroute encore plus sûre, plus fluide et l’intégrer dans un espace européen de mobilité durable, les sociétés d’autoroutes s’appuient, depuis deux décennies, sur l’essor des nouvelles technologies de communication et des systèmes de transport intelligents, communément appelés ITS. Leur participation active à des projets européens, tels que ARTS, CENTRICO et SERTI, a permis de déployer, avec un cofinancement de la Commission européenne, de multiples dispositifs de veille pour fluidifier la circulation, détecter rapidement toute anomalie et en informer les clients en temps réel. Des applications ITS multiples Pour gagner en fluidité, les sociétés diffusent les temps de parcours et prennent des mesures de gestion du trafic comme la régulation des vitesses. Pour plus de sécurité, elles installent des dispositifs d’alerte rapide dans des secteurs sensibles, font le suivi du transport des matières dangereuses en tunnel, mettent en place, dans un but pédagogique, des dispositifs d’alerte sur les vitesses et les inter-distances. Quant à la gestion de crises (épisodes neigeux…) et de grands événements, elle est facilitée par les échanges en temps réel entre opérateurs multiples et par des procédures de gestion de trafic transfrontalières. 40 millions de cartes trafic en temps réel consultées sur Internet en 2007 L’autoroute concentre aujourd’hui les technologies les plus innovantes pour constituer une base d’informations trafic en temps réel, déjà diffusées largement sur la radio FM 107.7, les panneaux à message variable et l’Internet. Ces informations sont également disponibles à bord des véhicules équipés de systèmes de navigation. En 2010, la moitié des conducteurs pourraient utiliser ce type d’outil d’aide à la mobilité. Demain, l’information se fera aussi du véhicule à l’infrastructure, voire de véhicule à véhicule. L’appel d’urgence depuis les véhicules est un exemple du dialogue qui s’instaure. Dans ce domaine, les sociétés d’autoroutes suivent avec intérêt les initiatives qui visent à équiper les véhicules d’un système d’appel d’urgence embarqué et automatique. Grâce à une intervention plus rapide des secours, il pourrait sauver des vies et sécuriser les lieux pour réduire les sur-accidents. Systèmes coopératifs pour la sécurité routière Plusieurs projets européens travaillent sur le développement de systèmes de communication entre véhicules, et entre les véhicules et l’infrastructure. Les sociétés participent à ces projets qui visent à préfigurer les nouveaux services autoroutiers. Dans le cadre du projet COOPERS (systèmes coopératifs véhicules/infrastructure et véhicule/véhicule), ASF teste l’intégration des appels d’urgence émis par les véhicules déjà équipés de cette fonctionnalité. L’information passe ainsi directement du véhicule aux équipements de l’autoroute (PMV, radios FM 107.7…). D’autres applications seront testées grandeur nature sur les réseaux ATMB, Sanef et SAPN qui concernent la communication sur les vitesses limites et les incidents. Le projet ROSATTE, auquel participent APRR, AREA et Cofiroute, concerne notamment la transmission des limites de vitesses à bord des véhicules, en liaison avec les autres acteurs de l’information routière comme les éditeurs de cartes routières. Le projet CVIS réunit opérateurs autoroutiers (en France, ASF), équipementiers et industriels de l’automobile et des télécoms afin de définir de nouvelles applications coopérantes entre véhicules et infrastructures : alerte sur les dangers, informations et services aux conducteurs de poids lourds. Cofiroute participe également au projet Safespot qui rassemble 51 partenaires européens, laboratoires de recherche, constructeurs automobile, responsables des infrastructures et autorités locales. AUTOROUTES CONCÉDÉES ET MOBILITÉ DURABLE • 18 - 19 Faire de l’autoroute un terrain d’échanges et d’apprentissage …et un espace partagé en toute sécurité Bien que l’autoroute soit reconnue comme étant quatre fois plus sûre que la route, la sensibilisation pour agir sur le comportement des conducteurs est un axe fort de l’engagement des sociétés. Elles n’hésitent pas à multiplier les initiatives, la plupart en partenariat avec la Sécurité Routière, des associations, des entreprises… Une démarche qualité Apporter un haut niveau de sécurité et de service aux clients est un objectif majeur de l’action quotidienne de tous les salariés des sociétés. Charte Sécurité et Qualité “La sécurité et l’agrément de nos clients sont nos priorités, quelles que soient les conditions de circulation, à tout moment et en tout point de notre réseau autoroutier” : la charte Sécurité et Qualité de Cofiroute traduit ces priorités en engagements. Avec elle, la société s’engage auprès de ses clients sur des objectifs précis de qualité de service : les informer avec précision sur toute situation anormale et sur les travaux en cours sur son réseau ; les accompagner et veiller sur leur sécurité pendant leur trajet ; optimiser leur temps de parcours. Affichée sur toutes les barrières de péage, dans les espaces clients et diffusée dans l’entreprise, la charte a été aussi largement diffusée sous la forme de cartes postales, avec un espace correspondance qui permet au client de faire ses remarques. Elle prolonge et concrétise la démarche de progrès continu avec des engagements simples et lisibles, en externe comme en interne. Une démarche qualité c’est aussi fournir au client une information très en amont pour qu’il puisse adapter ses déplacements en fonction des perturbations attendues. Des sociétés proposent à leurs clients d’être informés en temps réel des prévisions de trafic ou événement en s’abonnant, par exemple, à des services d’envoi de SMS. Des partenariats ciblés Le réseau autoroutier constitue un espace d’information et de sensibilisation privilégié pour inciter tous les conducteurs à adopter un comportement citoyen et responsable au volant. Ainsi, les sociétés d’autoroutes multiplient les initiatives auprès de publics ciblés (chauffeurs routiers, motards, futurs conducteurs, scolaires et jeunes…). Opération “Sécurité, un réflexe de Pros” Cette action, mise en place par la SFTRF et la SITAF, les deux sociétés concessionnaires du tunnel du Fréjus, a été développée avec l’appui des organisations professionnelles et des groupements d’entreprise de transport. Elle vise au travers des outils de formation à sensibiliser et former les conducteurs routiers à la conduite à tenir en cas d’incendie dans le tunnel. L’objectif est d’en faire de véritables partenaires des personnels de la sécurité de l’ouvrage. Mieux partager l’autoroute Le groupe APRR a lancé une campagne destinée aux professionnels de la route pour un partage de l’autoroute plus harmonieux entre véhicules légers et poids lourds. Sous le slogan “Le partage de la route”, elle met l’accent sur les règles essentielles de sécurité : le respect des distances de sécurité et des limitations de vitesse, la non consommation d’alcool et de drogue au volant et la nécessité de faire une pause régulièrement. Cette campagne visuelle, compréhensible dans toutes les langues, s’appuie sur l’ensemble des moyens d’information : autocollants, dépliants, PMV, spots radios… AUTOROUTES CONCÉDÉES ET MOBILITÉ DURABLE • 20 - 21 FAIRE DE L’AUTOROUTE UN TERRAIN D’ÉCHANGES ET D’APPRENTISSAGE L’autoroute est bien plus sûre que les autres réseaux routiers. Pour autant, conduire sur autoroute se s’improvise pas et y évoluer en toute sécurité demande d’acquérir pratique et habitudes. Afin que les apprentis conducteurs se familiarisent avec leur réseau, les sociétés signent des conventions de partenariats avec les auto-écoles. Un partenariat avec les auto-écoles ATMB propose aux auto-écoles partenaires des passages gratuits sur l’Autoroute Blanche dans le cadre des leçons de conduite. En complément, des mallettes pédagogiques comprenant un DVD interactif sur la conduite sur autoroute, une vidéo sur le tunnel du Mont Blanc, un livret pour tester ses connaissances et un gilet jaune réfléchissant sont remises aux élèves. Des visites du réseau sont également programmées pour les moniteurs. Offre pour la conduite accompagnée ALIS a décidé de mettre en place une offre de télépéage destinée aux parents référents dans le cadre de la conduite accompagnée. Outre la mise à disposition d’un télébadge sans frais, cette offre s’accompagne d’une réduction de 50% du péage sur le réseau Rouen/Alençon de l’A28, du vendredi 18h au dimanche 21h. Des actions de sensibilisation vers les clients 150 000 gilets distribués gratuitement aux clients de l’autoroute Le port de la ceinture de sécurité, la fatigue au volant, le respect des distances de sécurité et des limitations de vitesse, le gonflage des pneus, la conduite en tunnel… Autant de thèmes qui permettent de développer des initiatives concrètes pour agir sur les comportements. Adoptez la bonne conduite en tunnel Dans la continuité de l’important programme de rénovation et de sécurisation des tunnels des réseaux APRR et AREA, le groupe autoroutier a choisi de sensibiliser l’ensemble de ses clients aux spécificités de la conduite en tunnel à travers un dépliant intitulé “Adoptez la bonne conduite en tunnel”, édité à 800 000 exemplaires. Présenté sous forme de pictogrammes légendés, pour une appropriation facile et immédiate de l’information, ce document dresse un panorama des principaux équipements présents dans les tunnels et rappelle les bons réflexes à adopter, en situation normale et en cas d’événement : incendie, panne, accident ou bouchon… Le support se veut suffisamment générique pour être compatible quelles que soient les particularités des ouvrages (monotube ou bitube, par exemple). “Votre gilet de sauvetage sur autoroute” En cas d’arrêt sur la bande d’urgence, l’automobiliste, devenu temporairement piéton, s’expose à des risques : être vu est alors primordial, surtout la nuit. Ainsi, les patrouilleurs des sociétés d’autoroutes ont distribué gratuitement un gilet de sécurité aux conducteurs arrêtés sur la bande d’urgence. Objectif : faire du port du gilet de sécurité, devenu obligatoire en France et dans cinq pays européens (Autriche, Belgique, Espagne, Italie et Portugal), un réflexe chez tous les conducteurs. Cette opération nationale a été relayée sur les différents réseaux autoroutiers. Les sociétés d’autoroutes ont installé des stations de gonflage en libre-service, à proximité des barrières de péage. Lors des grands départs, elles organisent des opérations d’assistance gratuite au gonflage, avec des partenaires comme Michelin ou la Matmut, pour sensibiliser les clients aux risques d’éclatement et à la surconsommation de carburant. Stations de gonflage nouvelle génération Pour rendre les stations de gonflage plus visibles et plus ergonomiques pour les utilisateurs, ASF a renouvelé les équipements de ses 28 stations existantes, en partenariat avec Michelin. Cofiroute a fait de même sur son réseau et organise régulièrement des opérations de sensibilisation invitant les automobilistes à contrôler la pression de leurs pneumatiques, à l’occasion notamment des départs en vacances. Cette initiative qui vise à renforcer leur fréquentation contribue à améliorer la sécurité puisque, malgré les progrès accomplis, les enquêtes démontrent que 60% des véhicules roulent encore avec au moins un pneu dangereusement sous-gonflé. 335 stations de gonflage sur autoroute Campagne de communication service hivernal Pour accompagner la mise en œuvre des Plans intempéries ou neige, qui pourraient être déclenchés par le Préfet de zone ou de département visant le plus souvent à interdire la circulation aux poids lourds, APRR a édité un dépliant d’information en quatre langues. Objectifs : sensibiliser les professionnels de la route aux règles de conduite hivernale et les informer des modalités de mesures d’arrêt obligatoire, pour la sécurité de tous. AUTOROUTES CONCÉDÉES ET MOBILITÉ DURABLE • 22 - 23 La sécurité sur l’autoroute : Grâce aux infrastructures, équipements et services qu’elle propose, une réalité l’autoroute est chaque jour de plus en plus sûre. AUTOROUTES CONCÉDÉES ET MOBILITÉ DURABLE • 24 - 25 Création : – Photothèque : Sociétés d’Autoroutes et ASFA/DR - Couverture : Photothèque ESCOTA / Michel MARTINI – APRR / Xavier CHABERT