Piste 3 - Le code de Hammurabi, un recueil de

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Piste 3 - Le code de Hammurabi, un recueil de
Piste 3 - Le code de Hammurabi, un recueil de jurisprudence
Doc 1- Le code d’Hammurabi 1792 -1750 avant J.-C. Basalte. H : 2,25 m. Paris, musée du
Louvre
Objectif
Comprendre la nécessité de la loi. Aborder les concepts de justice, d’égalité, de démocratie.
Activités
a- Lire « Le Loup et de l’agneau » de Jean de La Fontaine. Dans cette fable, le plus faible estil protégé ? Que se passerait-il dans notre société si les plus faibles n’étaient pas défendus par
la loi ?
b- Lire cet extrait du code de Hammurabi : « Si quiconque crève un œil ou brise un os ou une
dent d’un notable, on lui brise un os ou une dent, mais les mêmes blessures sont payées d’une
mine d’argent si la victime est un homme ordinaire et de la moitié de son prix, si c’est un
esclave (art. 195-199) ». Qui décide de la sanction ? Qu’arrive-t-il à celui qui a tué ? La
sanction est-elle la même pour tous ?
c- Lire cet extrait d’article de presse : « Émile Louis, auteur de sept assassinats de jeunes
femmes entre 1975 et 1979, a été condamné à la peine maximale. Les jurés de la cour
d’assises d’appel de Paris ont suivi le réquisitoire de l’avocat général : une peine de perpétuité
avec une période de sûreté de dix huit ans. » (Le Figaro du 15 octobre 2007). Qui décide de la
sanction ? Au nom de qui ? En quoi cette condamnation illustre-t-elle l’article 6 de la
Déclaration des droits de l’homme et du citoyen (« La loi est l’expression de la volonté
générale ») ?
d- Relier chacun des trois exemples au principe qui lui correspond : la loi d’un seul, la loi du
plus fort ou la loi de tous. Rédiger un texte de cinq lignes répondant aux questions suivantes :
quel type de loi est le plus juste ? Pourquoi ?
Eléments d’analyse
Le code de Hammurabi, œuvre capitale de la civilisation mésopotamienne, est une haute stèle
de basalte en forme de cône, découverte en 1902 à Suse par des assyriologues français. En
haut du monument, Hammurabi, roi de Babylone de 1792 à 1750 av. J.-C., est représenté
debout, recevant les insignes royaux, le bâton et le cercle, du dieu de la justice, Shamash.
Connu aujourd’hui essentiellement par cette stèle, Hammurabi était à la fois un grand
conquérant, un habile diplomate et un administrateur exceptionnel. Il a agrandi le royaume et
immortalisé le nom de Babylone en faisant d’elle une capitale religieuse et intellectuelle.
Le texte, de langue akkadienne, est écrit en cunéiforme. Un prologue indique que les grands
dieux ont appelé Hammurabi sur le trône « pour proclamer le droit dans le pays, pour éliminer
le mauvais et le pervers, pour que le fort n’opprime pas le faible ». Le corps du texte se
compose de 282 « articles » qui sont des décisions de justice. Elles forment un recueil de
jurisprudence. Ces décisions sont toutes rédigées selon le même schéma : si un homme
commet telle action, il subira telle sanction. Parmi les grands thèmes abordés, certains sont
récurrents : le faux témoignage, le vol, le commerce, les dépôts et les gages, le mariage, les
enfants, le divorce, l’adoption, les coups et blessures, les salaires. L’inscription s’achève par
un épilogue incitant à respecter le droit ainsi établi : ces textes doivent être lus et servir de
modèle en matière d’équité.
Le code est un témoignage précieux sur la société babylonienne. Il trace un tableau d’une
société tripartite composée de groupes numériquement inégaux : les notables, les hommes
libres et les esclaves. Les châtiments sont adaptés au rang de la victime. Par exemple, si
quiconque crève un œil ou brise un os ou une dent d’un notable, on brise un os ou une dent,
mais les mêmes blessures sont payées d’une mine d’argent si la victime est un homme
ordinaire et de la moitié de son prix, si c’est un esclave (art. 195-199). La conception de la
justice est donc basée sur la loi du talion, mais cette loi ne s’applique qu’à la classe
supérieure. Cela correspond au sentiment profond de différence entre les hommes. Le code
témoigne également d’un effort réel pour protéger la femme et l’enfant contre l’abandon, les
sévices et la misère. Et si les peines peuvent nous paraître très sévères, la clémence est
admise. L’adultère de la femme est puni de mort, mais le mari peut pardonner à son épouse et
le roi à l’amant, leur évitant ainsi d’être « liés ensemble et jetés dans le fleuve » (art. 129).
De nombreuses copies du code de Hammurabi ont été retrouvées. Cette diffusion, largement
au-delà des frontières babyloniennes, est la preuve de son succès. La qualité de la langue et la
perfection formelle de son écriture ont certainement contribué à la notoriété de la stèle, bien
longtemps après la mort de son auteur.
Documents ressources
Stèle : « Code de Hammurabi »
Basalte (inscription gravée en akkadien)
H. : 2,25 m ; l. : 70 cm ; ép. : 47 cm
Epoque paléo-babylonienne : fin du règne de Hammurabi, XVIIIe siècle avant J.-C.
Trouvée à Suse en trois morceaux, sur l’ Acropole, en décembre 1901- janvier 1902 par
Jacques de Morgan.
Butin de Mésopotamie (probablement Sippar).
Paris, Musée du Louvre, département des Antiquités Orientales, Sb 8
© Photo RMN / Christian Larrieu (vue 1 et détail1)
© 2002 Musée du Louvre / Raphaël Chipault (détail 2)