Prévention des risques hyperbares
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Prévention des risques hyperbares
Fiche Prévention – H2 F 01 13 Prévention des risques hyperbares Définition du milieu hyperbare Le milieu hyperbare se définit comme un environnement où les travailleurs sont exposés à une pression relative supérieure à 100 hectopascals. Nous définirons plus loin quels sont les risques inhérents pour la santé. Postes et tâches en milieu hyperbare Les personnes exposées à ce risque sont : les plongeurs ou scaphandriers (mention A) : relevant des travaux dans les TP et l’Industrie ; les plongeurs (mention B) : relevant des activités physiques, sportives, culturelles, scientifiques, archéologique, aquacoles, secours, défense… ; les hyperbaristes (mention C) : relevant des domaines techniques médicales, scientifiques, défenses, secours et sécurité ; les hyperbaristes (mention D) : relevant des travaux hyperbare en ambiance sèche (ex. : tunneliers). Seules les catégories mentions A et D appartiennent au BTP. Les scaphandriers exécutent les travaux dans les milieux liquides parmi lesquels : inspection préalable aux travaux définis par la présente liste : reconnaissance d’ouvrages d’art, d’infrastructures, de retenues d’eaux, de coques de navires ou de galeries souterraines, bathymétrie, contrôle non destructif de coques de navires, d’ouvrages, de structures ou équipements de ceux-ci ; balisage préalable aux travaux définis par la présente liste : pose et dépose de balisages retenus par corps morts, ancre ou ancrage dans la roche ; travaux en zone portuaire ou en site fluvial, lacustre ou maritime : pose, entretien et dépose de mouillages, de chaînes et de corps morts dont les masses respectives sont supérieures à 100 kg, pose, entretien et dépose de récifs artificiels, de pontons flottants et d’anodes sacrificielles soudées, dévasage des fonds, retrait d’objets ou de déchets de masse supérieure à 100 kg autres que ceux retirés à des fins de sécurité par les services de secours, déroctage par moyen mécanique, chimique ou par explosif ; travaux de géotechnique : implantation et réalisation de forages et carottages géotechniques ; travaux sur ouvrages immergés, écluses, sas, aqueducs, collecteurs d’assainissement, chambres, sphères de stockage, puits de lixiviats, réservoirs, retenues d’eaux ou galeries naturelles : réalisation ou réhabilitation de génie civil (Fig. 1), pompage et dévasage, nettoyage haute pression, décapage, traitement des salissures et sédiments des ouvrages, structures et organes mobiles, pose, entretien et dépose de batardeaux, de gabions, de ceintures métalliques, d’aérateurs, de barrages flottants, de barrages à bulles, d’organes mobiles ou d’équipements, réalisation et démolition d’enrochements, pose, entretien et dépose d’instrumentations autres que celles utilisées à des fins de recherche ; pose, entretien et dépose d’hélices, d’anodes sacrificielles soudées, de grilles de prise d’eau, protection cathodique, brossage et traitement de surface de coques ou d’hélices, soudage, condamnation de passage de coques ou étanchement de fuites ou de brèches (Fig. 2), renflouement, arasement et démantèlement de navires ou d’épaves. Fig. 2 Travaux de soudure subaquatiques Les hyperbaristes mention D exécutent, dans les milieux secs, les travaux suivants : Fig. 1 Opération subaquatique de nettoyage sous haute pression travaux sur installations industrielles, nucléaires, médicales, agro-alimentaires, conchylicoles ou infrastructures métalliques : pose, entretien, dépose ou démolition d’infrastructures et d’équipements ou d’organes techniques, pompage, nettoyage haute pression, décapage, traitement des salissures des installations, structures, éléments techniques et organes mobiles, découpage, soudure, peinture, remplacement d’anodes sacrificielles soudées ; travaux sur canalisations ou câbles en souille ou lestés : réalisation de souilles, creusement de tranchées à des fins de pose, d’entretien ou de dépose de canalisations, de conduites ou de câbles, pose, protection, réparation ou dépose de canalisations, de conduites ou de câbles, assistance à un navire câblier, notamment travaux sur charrue de creusement et de recouvrement ; dépollution pyrotechnique : neutralisation, déplacement et pétardement ; utilisation d’explosifs autres que pour le déroctage ; travaux sur navires hors embarcations de plaisance et hors navires militaires : assistance au mouillage de navire nécessitant la mise en œuvre d’équipement de travail, mise sur tin, sanglage ou élingage, creusement de tunnels, de galeries de différentes sections (excavation sous air comprimé, entretien et maintenance des tunneliers…) ; travaux de soudage hyperbare ; contrôle de l’étanchéité de l’enceinte des réacteurs nucléaires (INB) ou de caissons d’oxygénothérapie hyperbare (OHB) hospitaliers : détection de fuites, jointage… ; intervention en caissons immergés. Risques pour la santé Les affections survenant en milieu hyperbare sont essentiellement la conséquence de l’augmentation de la pression du milieu d’intervention. Elles s’expliquent par des lois physiques : loi de Mariotte : quand la pression absolue d’une quantité fixe de gaz augmente, son volume diminue (à température constante) : PxV = constante ; loi de Dalton : la pression partielle d’un gaz dans un mélange gazeux est égale à la pression qu’il aurait s’il occupait seul le même volume. Lorsque la pression augmente, les pressions partielles des gaz constituant un mélange gazeux (air ou mélange synthétique) augmentent dans les mêmes proportions. La pression totale est la somme des pressions partielles. À certaines pressions partielles, certains gaz deviennent toxiques. C’est le cas de : l’oxygène (O2), le gaz carbonique (CO2), l’azote (N2), et des gaz ou aérosols introduits : le monoxyde de carbone (CO), le méthane 2 Fiche Prévention – H2 F 01 13 © oppbtp septembre 2013 (CH4), les vapeurs d’huile, les solvants et les autres polluants ; loi de Henry : à température constante et à saturation, la quantité de gaz dissous dans un liquide est proportionnelle à la pression partielle qu’exerce ce gaz sur le liquide. Barotraumatismes de l’oreille et des sinus Les barotraumatismes de l’oreille moyenne (Fig. 3) Ils sont rencontrés dans (1 %) des interventions et sont liés à une mauvaise équilibration des pressions de part et d’autre du tympan, en raison d’une mauvaise perméabilité de la trompe d’Eustache, entraînant douleurs, otites, voire perforation tympanique (douleurs et otites constituent une inaptitude temporaire aux travaux en milieu hyperbare). Risque d’accidents mécaniques, ou barotraumatismes Ce sont des lésions traumatiques d’un organe, consécutives à une variation de pression. Ils sont la conséquence de la loi de Mariotte. Les barotraumatismes de l’oreille interne Encore moins fréquents, ils se traduisent par des douleurs auriculaires, des nausées accompagnées parfois de vomissements, une baisse de l’audition et des vertiges rotatoires importants. Les barotraumatismes des sinus (Fig. 4) Ils sont dus à une mauvaise équilibration des pressions entre les sinus de la face et l’air ambiant situé dans les fosses nasales, provoquant douleurs, saignements, maux de tête à la descente ou à la remontée. Barotraumatismes pulmonaires Les accidents dus aux surpressions pulmonaires. Ces accidents sont extrêmement graves, parfois mortels. Ils s’observent notamment chez les plongeurs débutants et se produisent lors de la remontée à glotte fermée, lorsque la pression diminuant, les volumes gazeux pulmonaires se dilatent, pouvant entraîner une déchirure pulmonaire, un pneumothorax, un pneumomédiastin, un emphysème sous-cutané, voire des embolies gazeuses susceptibles de provoquer des troubles neurologiques graves (hémiplégie, perte de connaissance…). Fig. 3 Schéma de l’oreille moyenne Marteau Membrane de la fenêtre ovale Canaux semi-circulaires Enclume Pavillon de l’oreille externe Membrane du tympan Conduit auditif Ramifications cochléaires et vestibulaires du nerf auditif Cochlée (ou limaçon) Oreille moyenne Étrier Membrane fenêtre ronde Trompe d’Eustache 3 Fiche Prévention – H2 F 01 13 © oppbtp septembre 2013 et si le temps d’exposition est suffisamment long (supérieur à 24 h à 1 bar), ce qui se traduit par une irritation des voies respiratoires avec douleur et brûlures thoraciques, toux et un essoufflement. L’hyperoxie et l’effet Lorrain Smith sont des risques très présents dans la plongée professionnelle moderne, d’une part à cause de l’utilisation de plus en plus fréquente de mélanges suroxygénés (Nitrox) et, d’autre part, par l’emploi presque systématique d’oxygène pur en cours de décompression. Le gaz carbonique (CO2) Une mauvaise ventilation du casque chez le scaphandrier, le rejet du gaz carbonique par les tubistes lors de l’expiration vont augmenter la pression partielle en gaz carbonique dans l’espace confiné du sas. L’intoxication au gaz carbonique se manifeste par des maux de tête, un essoufflement, voire une perte de connaissance. Par ailleurs, un taux élevé de CO2 semble favoriser les accidents de décompression. La valeur limite est : PCO2 = 10 hPa. L’azote (N2) L’azote contenu dans l’air devient narcotique pour des pressions partielles de 4 bars (PN2 maximale permise = 5,6 bars) ; de ce fait, la respiration d’air comprimé est interdite au-delà de 5 bars (50 m). Fig. 4 Schéma de la face et des sinus Barotraumatismes de la face (Squeeze) Ils sont dus au masque (ou au casque) de plongée (effet ventouse sur le visage : la cause en est la noncompensation du volume de gaz contenu dans le masque à la descente). Barotraumatismes dentaires Ils surviennent en cas de mauvais état dentaire (caries) ou de plombages défectueux, et se manifestent par des douleurs dentaires, voire un arrachement de plombage. Risque d’accidents biochimiques Ces accidents sont une des conséquences de la loi de Dalton. L’oxygène (O2) Effet neurotoxique de l’oxygène (effet Paul Bert). Les accidents neurologiques surviennent lorsque la pression partielle d’oxygène inspirée est supérieure à environ 1,7 à 2 bars. Le symptôme essentiel est une crise convulsive. Si cette crise survient dans l’eau, il y a risque majeur de noyade. Dans une enceinte sèche de type caisson, le risque de traumatisme sur les vannes ou les équipements est bien réel. Toxicité pulmonaire de l’oxygène (effet Lorrain Smith). L’oxygène peut devenir toxique pour le tissu pulmonaire si la pression partielle augmente (au-delà de 0,5/0,6 bar) La narcose à l’azote se traduit par des troubles de l’attention, de l’orientation, de la concentration, l’apparition d’hallucinations visuelles, voire auditives, pouvant entraîner un comportement inadapté à la situation (arrachement du masque, des tuyaux, erreur d’appréciation du travail à effectuer…). L’hélium (He) Pour plonger au-delà de 60 m, l’azote doit être remplacé totalement ou partiellement par un autre gaz inerte. D’où l’utilisation de mélanges respiratoires synthétiques contenant de l’hélium. À partir de 30 bars, en mélange oxygène hélium, on constate le syndrome nerveux des hautes pressions (SNHP) ; celui-ci se caractérise par un tremblement et des troubles sérieux de la vigilance. Une compression lente en atténue les effets. Le monoxyde de carbone (CO) L’intoxication au monoxyde de carbone peut être due à une pollution de la source de l’air respirable ou de la production de gaz par l’activité en cours. Elle se traduit par une hypoxie provoquant des troubles de la conscience et des séquelles neurologiques graves. L’intoxication au monoxyde de carbone a été responsable de plusieurs accidents mortels en plongée. La thérapeutique peut impliquer un traitement en oxygénothérapie hyperbare. 4 Fiche Prévention – H2 F 01 13 © oppbtp septembre 2013 Les conséquences de la décompression sur la santé sont dues à la loi de Henry. Conséquences biologiques de la dissolution des gaz. Lors de la compression Les gaz composant les mélanges respirables se comportent de manière différente selon leur nature. L’oxygène, combiné à l’hémoglobine ou dissous dans le plasma, va être utilisé directement pour couvrir les besoins des tissus de l’organisme. L’azote (comme d’autres gaz inertes tels que l’hélium), inutilisé par les tissus, se dissout dans les liquides proportionnellement à la pression partielle du gaz et au coefficient de solubilité du gaz (l’azote est 5 à 6 fois plus soluble dans les graisses que dans l’eau). La dissolution de l’azote n’est pas instantanée, elle se fait de façon progressive suivant une courbe d’allure asymptotique jusqu’à un état d’équilibre correspondant à la saturation si le séjour est suffisamment long (42 h pour l’azote). Lors de la décompression Lorsque la pression ambiante est baissée (décompression), la quantité d’azote dissous dans les tissus diminue moins vite que cette pression. Le dégazage progressif de tous les tissus nécessite une décompression à vitesse décroissante en respectant les paliers. L’absence de paliers ou une remontée trop rapide entraîne une rupture des équilibres avec formation de bulles (azote, hélium…) éliminées par la circulation sanguine. Ces bulles obstruent les petits vaisseaux sanguins et provoquent les accidents de décompression. Risques d’accidents à la décompression Les symptômes de type 1 Symptômes sous-cutanés Ils sont liés à l’apparition de bulles de gaz dans les capillaires sous-cutanés. Ils sont souvent liés à la température pendant le séjour ou la décompression. Ils ne nécessitent pas, en général, de recompression. Ils se traduisent par : des puces : fourmillements, démangeaisons, sensations de piqûre, de brûlure, siégeant surtout au niveau du tronc ou des membres supérieurs. des moutons : éruption avec « boursouflures » de la peau, plus ou moins étendues, peu douloureuses. Symptômes ostéo-athro-musculaires Ces symptômes, dénommés « bends » sont provoqués par la présence de bulles de gaz dans les articulations, dans les tendons près de leurs insertions, dans les os et les vaisseaux articulaires. Le « bend » apparaît habituellement dans un délai d’une demi-heure à plusieurs heures, après une plongée ou un séjour en air comprimé ayant comporté un effort physique. Sa localisation touche généralement une seule articulation : par ordre décroissant, l’épaule, le genou, le coude, la hanche, le poignet et la cheville, rarement plusieurs articulations. Le côté atteint est souvent fonction des efforts fournis en cours de travail. La douleur est le symptôme principal : insidieuse à son début, elle peut s’accentuer progressivement jusqu’à devenir intolérable avec sensation de broiement et d’arrachement, accompagnée d’une gêne fonctionnelle. Cette douleur résiste aux antalgiques mais cède, en général, rapidement à la recompression d’urgence surtout lorsqu’elle est entreprise sans délai après l’apparition des symptômes. Les victimes de « bends » doivent bénéficier dans les plus brefs délais d’une recompression thérapeutique sous peine de voir apparaître plusieurs mois ou plusieurs années après, une nécrose aseptique atteignant la moelle et le tissu osseux : l’ostéonécrose dysbarique. Cette ostéonécrose peut aussi apparaître chez des personnes n’ayant jamais présenté de bends. Celle-ci se traduit par des douleurs articulaires (épaules, hanches surtout) devenant permanentes avec, impotence fonctionnelle. Le diagnostic sera confirmé par l’IRM ou la scintigraphie osseuse, plus sensibles et permettant un diagnostic plus précoce que la radiographie. Les symptômes de type 2 (sérieux) Symptômes vestibulaires Il s’agit d’un blocage circulatoire par des bulles d’azote ou d’hélium (uniquement dans le cas de plongée profonde de type « off-shore ») dans une des branches de l’artère qui irrigue l’oreille interne. Les symptômes se manifestent par des vertiges, des troubles de l’équilibre, parfois une baisse de l’audition avec des sifflements d’oreille (acouphènes), des nausées puis des vomissements. Ces accidents sont souvent associés à la plongée très profonde à l’hélium, mais ils peuvent également survenir après des interventions à l’air. Symptômes cérébraux Ils sont très rares, mais très graves, et sont la conséquence d’un trouble circulatoire cérébral entraînant, entre autres, troubles neurologiques, épilepsie, hémiplégie. Symptômes médullaires Rares pour les tubistes et les scaphandriers, moins rares chez les plongeurs amateurs mais toujours très graves, ils peuvent se traduire par une paraplégie ; ils sont parfois liés à la présence d’un foramen ovale perméable ou d’un shunt intrapulmonaire. Autres risques d’accidents Des effets psychologiques, dus au défaut de visibilité (obscurité, turbidité de l’eau…) ou à la présence de courant, ont pour conséquence une augmentation du stress. Associés au travail, l’inflammabilité des matériaux étant accentuée en milieu hyperbare, pour les hyperbaristes mention D, des incendies peuvent se déclarer plus facilement. 5 Fiche Prévention – H2 F 01 13 © oppbtp septembre 2013 Pénibilité et conditions de travail Le facteur de pénibilité est dû au travail en milieu où la pression est supérieure à la pression atmosphérique. Le travail en hyperbarie comporte des risques spécifiques, éventuellement aggravés par des conditions de travail en milieu hostile (milieux aqueux, souterrain, respiration de gaz comprimés, etc.) qui entraînent des effets qui leur sont propres. Caractérisation Les activités exercées en milieu hyperbare définies à l’article R.4461-1 sont classées au titre d’un environnement agressif (article D. 4121-5). Elles sont susceptibles de laisser des traces durables, identifiables et irréversibles sur la santé du travailleur exposé à ces situations au cours de son parcours professionnel (caractérisation de la pénibilité au travail issue de la loi de novembre 2010 portant réforme des retraites). Il convient donc de considérer : l’exposition à 100 hPa ; la pression relative est supérieure à 100 hectopascals (pression absolue au niveau des voies respiratoires du travailleur, au moment où elle atteint sa valeur maximale pendant la durée de travail, diminuée de la pression atmosphérique locale) ; mais aussi les cumuls d’autres contraintes et risques liés aux techniques des travaux réalisés, et à certains facteurs aggravants (notamment les risques spécifiques liés à l’environnement dans lequel les travaux sont réalisés, des facteurs qui, considérés comme mineurs sous pression atmosphérique, peuvent devenir aggravants sous l’eau). Par exemple : l’exécution de travaux et interventions énumérés par le tableau de maladies professionnelles n° 29 ; les conditions particulières d’entrée et de sortie du poste de travail (habillage/déshabillage, port d’équipements lourds, douches répétées, compression/ décompression) ; les conditions environnementales d’exercice spécifiques, liées notamment à la température, à la vitesse de courant et à la houle ; la fréquence et le temps d’exposition ; le port d’EPI spécifiques ; la sollicitation physique importante (manipulation d’outils lourds…) ; la conscience d’évoluer dans un périmètre de dangers (obscurité, isolement, milieu biologique hostile) = « ressenti du salarié » : charge mentale (stress). Surveillance médicale du travail La détermination de l’aptitude médicale aux travaux en milieu hyperbare nécessite un bilan médical approfondi avant l’affectation au poste et un suivi auprès du médecin du travail tant que dure l’exposition. Saturation L’état de saturation est atteint lorsqu’il y a équilibre entre les pressions partielles des gaz inertes (azotehélium) alvéolaires et tissulaires. Cette saturation n’est cependant atteinte, pour une pression donnée, qu’après une durée variable selon les tissus. En effet, les tissus sont caractérisés par leur période ou temps nécessaire à leur demisaturation (cette durée peut varier de quelques minutes à plusieurs heures). Schématiquement, on retient deux types de tissus : les tissus à période courte : sang, cerveau, moelle épinière, etc. les tissus à période longue : graisse, os, tendons, articulations, etc. Décompression Lorsqu’on diminue la pression de l’air respiré (décompression), la pression de l’air alvéolaire diminue, la quantité d’azote dissous dans les tissus diminue, c’est-à-dire que le nombre de molécules d’azote sortant de la phase liquide sera supérieur au nombre de molécules y entrant : c’est la désaturation, qui va se poursuivre jusqu’à un nouvel état de saturation correspondant à la nouvelle pression ambiante. La vitesse du processus va cependant, là aussi, dépendre de la période respective de chaque tissu, si bien que, lors de la décompression, la pression partielle de l’azote dissous dans les tissus sera supérieure à la pression partielle de l’azote sous forme gazeuse : les tissus se trouvent alors en état de sursaturation par rapport à la pression ambiante (un liquide est sursaturé lorsqu’il contient en dissolution plus de gaz qu’il ne devrait en contenir à cette pression). Cet état de sursaturation est instable et persiste jusqu’au moment où la saturation correspondant à la nouvelle pression ambiante est atteinte. Cette sursaturation ne doit pas dépasser une certaine valeur critique (appelée coefficient de sursaturation critique) au-delà de laquelle il peut y avoir formation de bulles d’azote dans les tissus de l’organisme qui vont être éliminées par la circulation sanguine. Ces bulles obstruent les petits vaisseaux sanguins, ralentissent ou arrêtent la circulation d’amont (ischémie), provoquant alors l’accident de décompression (extrait de l’Encyclopédie MédicoChirurgicale de décembre 2008, réf. A 16-560-A-10, intitulé : « risques de la plongée sous-marine et du travail en milieu hyperbare », C. Géraut, D. Tripoli, L. Géraut). Cette notion de coefficient de sursaturation critique va conditionner le retour vers la pression atmosphérique. Un dégazage progressif de tous les tissus nécessite une décompression à vitesse décroissante, en respectant une vitesse de remontée contrôlée (12 m/min) et des paliers au fur et à mesure qu’on se rapproche de la pression atmosphérique. La limite d’âge pour postuler au certificat est fixée à 18 ans. 6 Fiche Prévention – H2 F 01 13 © oppbtp septembre 2013 PpN2 < 4 800 hPpa ; PpO2 d’un mélange respiré ne doit pas être inférieure Prise en charge des accidents La meilleure prise en charge d’un accident de décompression est la rapidité de la procédure de recompression. Les protocoles de recompression sont variables en fonction des signes présentés par l’accidenté. Cette recompression d’urgence est réalisée soit sur site dans un caisson de recompression d’urgence, soit dans un caisson médical en milieu hospitalier en faisant respirer à la victime pendant plusieurs heures de l’oxygène pur sous pression, en alternance avec de l’air, afin de limiter les effets toxiques de l’oxygène. Démarche de prévention La démarche de prévention repose sur l’application des principes généraux de prévention. Ces principes permettent de graduer les mesures de prévention à prendre. Prévention technique Cette approche n’est pas exhaustive, car chaque situation en milieu hyperbare est spécifique et nécessite une étude approfondie et particulière, mais elle donne des axes de réflexion. Éviter le risque Éviter le risque, c’est éviter de pénétrer en milieu hyperbare. Ceci résulte d’un choix de méthode de travail, de l’existence d’une alternative technologique ou d’une opportunité technique. Quelle que soit la situation, il convient de ne pas oublier que le travail dans une atmosphère hyperbare est humainement contre nature car il soumet à des contraintes physiques et psychologiques importantes. Ces interventions ne sont jamais sans danger (voir l’article « Évitons la pression ! » paru dans le n° 6/1997 des Cahiers des comités de prévention du BTP, p. 12 à 15) et il est important de prendre toutes les précautions indispensables afin de les limiter. à 160 hPa (selon la durée d’exposition, pour des valeurs fortes). Pour les vapeurs d’huile, respecter une pression partielle exprimée en équivalent méthane inférieure à 0,5 hPa et 3 une concentration inférieure à 0,5 mg/m . Prévenir l’incendie Dans une enceinte hyperbare, la pression partielle en oxygène ne doit jamais être supérieure à 25 % de la pression totale. L’analyse de l’ensemble des conditions (combustibles, sources d’énergie…) doit être prise en compte dans les procédures (soudage, découpage, enceintes hyperbares avec masques à oxygène, etc.). Adapter le travail à l’homme Limiter la durée du travail à trois heures par jour pour les scaphandriers (mention A), six heures par jour pour les hyperbaristes (mention D) au-delà de 0,75 bars, y compris les temps de compression et de décompression (arrêté à paraître en 2012). Réduire la durée quotidienne de séjour dans l’eau à quatre-vingt-dix minutes lorsque l’un des facteurs de nuisance suivants est constaté : si aucun moyen de prévention adapté n’a pu être mis en œuvre et que l’un des critères suivants est observé sur le site : les valeurs limites d’ampleur de houle et de vitesse de courant fixées par l’employeur dans le manuel de sécurité hyperbare sont atteintes ou dépassées ; la température de l’eau est inférieure à 10° C ou supérieure à 30° C ; les conditions d’intervention précitées provoquent une gêne ou une fatigue anormale chez l’opérateur ; des outils hydrauliques ou pneumatiques à percussion d’une masse supérieure à 15 kilogrammes sont manipulés. Le conseiller en prévention hyperbare (CPH) recueille l’avis des travailleurs sur ces critères, organise le travail sur cette base et consigne les éventuelles restrictions sur le fiche de sécurité. Évaluer le risque qui ne peut être évité L’évaluation de l’exposition au risque hyperbare a conduit à la mise en œuvre d’une démarche globale reposant sur : la formation de l’équipe de plongée ; la connaissance de la qualité de l’air ou des mélanges respirables ; la maîtrise de la pression et des procédures d’intervention ; l’analyse des conditions de travail. Combattre le risque à la source Adapter les gaz respiratoires aux activités hyperbares. Limiter la respiration d’air comprimé à une pression relative de 5 000 hPa. Au-delà de 5 000 hPa, des mélanges respiratoires spécifiques doivent être utilisés. Respecter les limites admissibles de pressions partielles des gaz respirés : PpCO2 < à 10 hPa ; PpCO < 5 000 hPa ; Les travaux sont suspendus lorsque l’ampleur de la houle ou du clapot, ou la vitesse du courant sont susceptibles de mettre en danger le travailleur. Respecter les tables de procédures de décompression en fonction de la pression d’intervention et du temps passé en milieu hyperbare. Éviter les efforts physiques ou la sollicitation forcée et répétée des articulations pendant le travail. Privilégier la mécanisation des tâches (moyens de manutention ou de déplacement de charge - Fig. 5). Améliorer le confort du personnel en prévoyant des sas de dimension suffisante. Diminuer les contraintes thermiques, notamment au froid de la décompression pour les hyperbaristes mention D, facteur favorisant les accidents de décompression. Pour la plongée, il est souhaitable de favoriser la circulation d’eau chaude dans la combinaison et d’assurer le réchauffage des gaz respiratoires. 7 Fiche Prévention – H2 F 01 13 © oppbtp septembre 2013 Éviter les efforts physiques immédiatement après la décompression. Privilégier les tracés de galeries dans les zones ne comportant pas d’interventions hyperbares (hyperbaristes mention D). Planifier les interventions de maintenance et d’entretien dans les zones à pression atmosphérique (hyperbaristes mention D). Prévoir les procédures d’intervention et les procédures de sécurité (scaphandriers mention A et hyperbaristes mention D). Pour les travaux à effectuer sans visibilité, procéder à des répétitions pratiques, en aveugle et en pression atmosphérique, des interventions qui seront réalisées (plongeurs ou scaphandriers mention A). Fig. 5 Mise à l’eau d’un scaphandrier avec panier d’immersion Tenir compte de l’état d’évolution de la technique Privilégier les techniques supprimant les interventions de l’homme dans le milieu hyperbare, notamment dans les tunneliers : robotisation ou mécanisation des chargements des outils de coupe, automatisation des dispositifs de nettoyage de la vis et des concasseurs, contrôle à distance de l’usure de pièces (caméra, témoins d’usure, visualisation à distance du joint de roulement principal de tête, fonctionnement automatique du graissage des joints de tête). Robotiser les matériels d’intervention subaquatique et visualiser à distance (vidéo sous-marine assistée, Rov, caméra acoustique, etc.). Remplacer ce qui est dangereux par ce qui est moins dangereux ou pas dangereux Privilégier les interventions dans des zones de pression moins élevée (puits intermédiaires, consolidation des terrains). Préférer les plongées au narguilé plutôt qu’en scaphandre autonome (contrôle de la pression, liaisons phoniques, profondeur lue en surface, eau chaude, ligne de vie, caméra, lumière, etc.) Utiliser des outils hydrauliques plutôt que pneumatiques. Planifier la prévention Les contraintes organisationnelles sont importantes du fait des conditions de travail difficiles. Elles font l’objet d’une évaluation des risques préalable et primordial à la préparation du chantier (décret n° 2011-45 du 11 janvier 2011). Procéder à des exercices de secours avec les organismes compétents, l’équipe de scaphandriers/ secours et le chef des opérations hyperbares (COH) (plongeurs ou scaphandriers mention A). Établir les procédures de coordination entre les services de secours internes et les services d’urgence extérieurs (Samu, pompiers, Sécurité civile, etc.). Prévoir les différents dispositifs de secours et de contrôle de l’atmosphère, leur maintenance et leur entretien. Prévoir les différents moyens d’accès de séjour, de sortie, d’organisation, de surveillance, ainsi que ceux de production, de transfert, de stockage, de distribution, de contrôle des gaz respiratoires. Prévoir les dispositions organisationnelles relatives à la décompression en cas d’accident. Respecter la recommandation qui prévoit que, durant les deux heures qui suivent une décompression, il faut éviter toute tâche nécessitant un effort physique (exemple la manutention manuelle) mais également que toute activité physique intense est interdite pendant un délai de 12 heures. Cette restriction est mentionnée dans le manuel de sécurité hyperbare et dans la notice de poste remise au travailleur. À l’issue d’une intervention hyperbare, le délai à observer avant d’être soumis à une pression absolue significativement plus basse que la pression absolue du lieu d’opération est donné en fonction des différentes modalités d’intervention et des variations éventuelles de la pression ou de l’altitude. L’employeur désigne un conseiller en prévention hyperbare qui participe à l’évaluation des risques, à la mise en œuvre de toutes les mesures propres à assurer la santé et la sécurité des travailleurs intervenant en milieu hyperbare, à l’amélioration continue de la prévention des risques à partir de la situation de travail. 8 Fiche Prévention – H2 F 01 13 © oppbtp septembre 2013 Le tableau suivant récapitule ces différents facteurs : Modalités d’intervention Supérieur à 2 600 m ou vol en avion Supérieur à 500 m commercial (env. 250 hPa) (env. 500 hPa) Variation de la pression ou de l’altitude Air comprimé Air comprimé ou Héliox avec palier Saturation Héliox Recompression d’urgence l’hyperbariste de secours en cas d’accident ou de malaise survenant dans le milieu hyperbare. Prévoir des moyens de communication efficaces d’alerte et de secours. Constituer des équipes formées et cohérentes. Concevoir les commandes des machines de manière à les différencier au toucher (travail en aveugle). Protections individuelles 2 heures 12 heures 12 heures 24 heures Fournir des vêtements de protection, des appareils respiratoires certifiés CE, les accessoires et un dispositif de réserve de gaz de secours appropriés (Fig. 6). Fig. 6 Scaphandrier équipé 4 heures 12 heures 12 heures (48 heures en offshore) 48 heures En cas d’utilisation d’un système informatisé, pour déterminer les temps de décompression, le délai à respecter est celui fourni par ce système s’il est supérieur à celui indiqué dans le tableau ci-dessus. Prendre des mesures de protection collectives en priorité sur les protections individuelles Protections collectives La protection collective est surtout liée à la conception des matériels, qui doit répondre aux prescriptions relatives à la qualité des gaz respirables et des seuils réglementaires de pressions partielles des gaz ainsi qu’aux normes relatives à l’utilisation des matériels sous pression. Les mélanges respirables fournis par des compresseurs doivent être analysés après tout montage d’une installation nouvelle, puis au moins une fois par an, ainsi qu’après constatation d’une anomalie ou après toute réparation importante de l’installation. L’aspiration des compresseurs doit être effectuée dans un endroit ne présentant pas de risque de pollution, notamment des gaz d’échappement de moteur, des brouillards de vapeurs d’huiles ou d’hydrocarbures, du gaz carbonique ou de l’oxyde de carbone. Les filtres doivent être purgés ou changés régulièrement. Les mélanges respiratoires doivent être adaptés aux activités hyperbares et respecter, en particulier, les limites de profondeur en fonction du mélange utilisé (pas plus de 50 m pour la plongée à l’air). Aménager les accès et les circulations sur le site. Vérifier que le sens d’ouverture des portes des sas est bon en fonction des différentes pressions ou équiper les portes de dispositifs de sécurité (hyperbaristes mention D). Assurer la surveillance extérieure (pression atmosphérique) de manière à faciliter l’intervention de S’assurer que les appareils respiratoires délivrent l’air ou le mélange respiratoire sans résistance excessive et répondent aux exigences fixées par la normalisation en vigueur. Assurer des moyens suffisants d’hydratation et de protection contre le froid lors de la plongée et pendant les paliers de décompression, si nécessaire. Formation, information des salariés Formation spécifique aux risques de l’intervention et au site pour les scaphandriers mention A, pour le conseiller en prévention hyperbare, le chef de sas et le chef des opérations hyperbares (décret du 11 janvier 2011), sanctionnée par un certificat d’aptitude à l’hyperbarie (CAH). Formation à l’utilisation des protections individuelles. Formation aux interventions de secours. Informer les salariés du contenu du manuel de sécurité hyperbare et du plan spécifique à l’opération (PP SPS ou plan de prévention). Prévention médicale Mesures spécifiques pour prévenir les accidents. Barotraumatismes Surpression pulmonaire : une parfaite intégrité de la fonction pulmonaire est nécessaire : ne pas bloquer la respiration à la remontée en particulier dans les derniers 10 mètres. Barotraumatisme de l’oreille moyenne : la prévention repose sur une bonne maîtrise des manœuvres d’équilibration des pressions de part et d’autre du 9 Fiche Prévention – H2 F 01 13 © oppbtp septembre 2013 tympan (manœuvre de Valsalva*). Une mauvaise perméabilité de la trompe d’Eustache (rhume, rhinite, catarrhe tubaire) constitue une contre-indication temporaire au travail en milieu hyperbare. Une anomalie anatomique entraînant un dysfonctionnement de la trompe d’Eustache est une contre-indication définitive. Barotraumatisme des sinus : une sinusite ou un état catarrhal contre-indique momentanément le travail en air comprimé ou en plongée. Barotraumatisme des dents et de l’appareil digestif : un bon état dentaire et des amalgames en bon état sont nécessaires ; avant une intervention en milieu hyperbare, éviter d’absorber des féculents et des boissons gazeuses. Accidents biochimiques Il n’y a pas de prévention médicale car une bonne prévention technique en évite le risque. Accidents de décompression Il n’y a pas de prévention médicale, ce sont les règles techniques établies par le décret du 11 janvier 2011 qui assurent la prévention. Relevé comparatif des cas reconnus Périodes Maladies cumulées BTP Maladies cumulées toutes professions 1950-1959 86 97 1960-1969 51 54 1970-1979 23 36 1980-1989 16 25 1990-1999 6 22 2000-2007 4 19 Le tableau n° 29, réparant les lésions provoquées par des travaux effectués dans des milieux où la pression est supérieure à la pression atmosphérique, a été créé le 11 février 1949. Sa dernière mise à jour date du 19 juin 1977. L’analyse des statistiques des maladies professionnelles reconnues permet de faire les observations suivantes : près de 80 % des cas concernent des salariés du BTP (scaphandriers, tubistes, travaux en tunneliers…), mais d’autres professions en dehors du BTP peuvent être concernées (exemple : archéologues, plongeurs scientifiques, cinéastes, moniteurs de plongée, notamment en mention B, etc.) ; depuis 1950, on constate une décroissance régulière et importante du nombre de pathologies reconnues. Cela s’explique avant tout par l’amélioration des connaissances des effets de l’hyperbarie sur l’organisme humain, ce qui a permis de circonscrire le risque et d’élaborer des procédures de travail et de sécurité adaptées ; malgré les gains en sécurité importants depuis 40 ans, le « zéro maladie professionnelle » n’est pas encore atteint. En effet, respecter les consignes de sécurité, les procédures ainsi que le suivi médical ne suffit pas car il existe une grande variabilité de réactions de l’organisme humain quand il est soumis à ces conditions extrêmes. Il reste cependant à améliorer les procédures de secours afin d’atteindre le « zéro dommage ». (Lésions provoquées par des travaux effectués dans des milieux où la pression est supérieure à la pression atmosphérique – d’après les statistiques de la CNAM). Réglementation Lésions provoquées par des travaux dans des milieux où la pression est supérieure à la pression atmosphérique – Création 11 février 1949 – Tableau n° 29 du régime général (décret du 2 février 1977) Définition des maladies Délai de prise en charge Ostéonécrose avec ou sans atteinte articulaire intéressant 20 ans l’épaule, la hanche et le genou, confirmée par l’aspect radiologique des lésions. Syndrome vertigineux confirmé par épreuve labyrinthique. 3 mois Otite moyenne ou subaiguë ou chronique. 3 mois Hypoacousie par lésion cochléaire, irréversible, s’accompagnant 1 an ou non de troubles labyrinthiques et ne s’aggravant pas après arrêt d’exposition au risque. Le diagnostic sera confirmé par une audiométrie tonale et vocale, effectuée de six mois à un an après la première constatation. Travaux susceptibles de provoquer ces maladies Travaux effectués par les tubistes. Travaux effectués par les scaphandriers. Travaux effectués par les plongeurs munis ou non d’appareils respiratoires individuels. Interventions en milieu hyperbare. 10 Fiche Prévention – H2 F 01 13 © oppbtp septembre 2013 Glossaire Bar : unité usuelle de la pression – un bar ≈ une atmosphère ≈ une colonne d’eau de 10 mètres de hauteur = 105 Pa. Batardeaux : ouvrage provisoire destiné à mettre un chantier à l’abri de l’eau pour y travailler à sec. Bathymétrie : mesure de la profondeur. simulées expérimentales en ambiance sèche...). Nécrose aseptique : destruction localisée d’un tissu ou d’un organe secondaire à un arrêt circulatoire. Paraplégie : paralysie des deux membres inférieurs. Pneumomédiastin : épanchement d’air dans la région médiane du thorax située entre les deux poumons, le sternum et la colonne vertébrale. Catarrhe tubaire : inflammation de la trompe d’Eustache. Pneumothorax : épanchement d’air entre les deux feuillets de la plèvre recouvrant le poumon. Décompression : voir encadré. Polypnée : augmentation de la fréquence respiratoire. Embolie gazeuse : oblitération d’un vaisseau sanguin par des bulles de gaz. Pressions : Emphysème sous-cutané : infiltration d’air sous la peau. hydrostatique, c’est-à-dire pression de la colonne d’eau qui est située au-dessus de la pression atmosphérique ; absolue : pression mesurée par rapport au vide : PA = pression relative + pression atmosphérique ; partielle : c’est la pression qu’aurait un gaz dans un mélange s’il occupait seul le même volume ; totale : c’est la somme des pressions partielles ou aussi pression absolue. Saturation : voir encadré. Capillaire : vaisseau sanguin très fin. Hémiplégie : paralysie d’une moitié du corps, droite ou gauche. Hyperbariste : personne intervenant sans immersion dans un milieu à une pression supérieure à la pression atmosphérique. Hypoxie : situation physiologique résultant de la respiration d’un gaz pauvre en oxygène ou d’une intoxication à l’oxyde de carbone. IRM : imagerie par résonance magnétique (technique d’imagerie médicale, non irradiante). Manœuvre de Valsalva : manœuvre consistant à créer une surpression au niveau de la gorge en soufflant bouche fermée et nez pincé afin de provoquer l’ouverture de la trompe d’Eustache. Mentions : types d’activités effectuées en milieu hyperbare. Mention A* : activités de scaphandrier dont le travail principal consiste à intervenir en milieu subaquatique pour y effectuer des opérations de génie civil, des travaux maritimes, pétroliers, industriels. Mention D* : activités d’hyperbaristes effectuant des travaux sans immersion (tubistes, soudeurs hyperbares, plongées relative : pression due à la profondeur ou pression Scaphandrier : personne intervenant en milieu subaquatique et soumise à une pression supérieure à la pression atmosphérique. Stroboscopique (effet) : effet associé à la vision d’objets soumis à un mouvement périodique rapide qui entraîne, du fait de la persistance des impressions lumineuses, un apparent ralentissement de ce mouvement. Trompe d’Eustache : conduit qui fait communiquer l’arrièregorge avec l’oreille moyenne. Vertiges rotatoires : sensation qu’éprouve une personne de voir se déplacer les objets qui l’entourent avec impression de chute imminente. *Attention : l’amalgame entre les mentions A et D peut occasionner des difficultés de choix de solutions car les précautions, limites ou exigences des deux familles ne sont pas nécessairement interchangeables. Le recours à l’avis de spécialistes est TOUJOURS nécessaire pour ces activités. POUR EN SAVOIR PLUS - - Décret N° 2011-45 du 11 janvier 2011 relatif à la protection des travailleurs intervenant en milieu hyperbare. Arrêté du 30 octobre 2012 relatif aux travaux subaquatiques effectués en milieu hyperbare (mention A). OPPBTP 25, avenue du Général Leclerc – 92660 Boulogne-Billancourt Cedex – 01 46 09 27 00 – www.preventionbtp.fr Fiche Prévention – H2 F 01 13 © oppbtp septembre 2013 11