2009 10 Accord de confidentialité IP
Transcription
2009 10 Accord de confidentialité IP
L’ACCORD DE CONFIDENTIALITE Par Isabelle Pinaud Conseil en Propriété Industrielle, L’accord de confidentialité est sans doute le type d’accord le plus fréquemment signé dans le monde de la recherche et de l’industrie. Pour cette raison, il prend souvent la forme d’un accord type pré-formaté qui laisse, à priori, peu de place à la négociation. Mais si cet accord ne présente pas de grandes difficultés au niveau de sa mise en place, il exige une grande vigilance de la part de ses signataires, pendant et après son exécution. Rappelons qu’un accord de confidentialité doit tout d’abord être utilisé à bon escient. L’objet et la finalité d’un accord de confidentialité sont de préserver le secret d’informations sensibles échangées entre les co-contractants, en dehors de tout partenariat contractualisé. Par exemple, l’accord de confidentialité peut couvrir les informations communiquées par une start up à des « business angels » dans le cadre d’une levée de fonds. Le plus souvent, il protège des informations confidentielles dans le cadre de négociation d’un contrat, par exemple, un accord de licence, un accord de fourniture ou un accord de R&D. En aucun cas, l’accord de confidentialité ne saurait couvrir une prestation même si celle-ci a pour objectif d’évaluer l’intérêt de contracter avec un tiers. Ainsi, une étude de faisabilité ou expertise ou un prêt de matériel biologique doivent donner lieu à la négociation de contrats spécifiques qui intégreront leur propre clause de confidentialité. Quelles informations sont protégées par l’accord de confidentialité ? Seules les informations de nature confidentielle, échangées entre les co-contractants pour les besoins de leurs négociations pendant la durée de validité sont couvertes par l’accord. En conséquence, il est impératif d’établir un avenant au contrat en cas de négociations qui se prolongeraient au-delà de la durée de validité de l’accord. De même, si les parties entament de nouvelles négociations portant sur un objet différent de celui précisé dans l’accord. En outre, l’accord de confidentialité ne protège que les informations dont le caractère confidentiel est expressément signalé au cocontractant « récepteur ». Les parties peuvent toutefois choisir de L’accord de confidentialité Isabelle Pinaud – Septembre 2009 2 placer leurs échanges sous le principe du « tout confidentiel ». En tout état de cause, quelles que soient les modalités de communication des informations confidentielles, les parties à l’accord de confidentialité devront conserver la preuve tangible de toutes communications et réceptions d’informations confidentielles. C’est un exercice fort délicat qui demande la mise en place de procédures strictes de gestion des informations reçues et communiquées avec, de préférence, la nomination d’un coordinateur responsable du suivi de l’accord. De cette gestion dépendra l’efficacité de l’accord de confidentialité. En effet, la mise en cause de la responsabilité d’un co-cotractant qui méconnait son obligation de confidentialité est illusoire si l’on ne peut pas démontrer par des documents appropriés qu’il a bien reçu l’information confidentielle sous accord de confidentialité. Quels sont les engagements des co-contractants ? En signant un accord de confidentialité, chacune des parties à l’accord s’engage à ne pas divulguer et à ne pas publier les informations confidentielles qui lui sont communiquées. En outre, chacune des parties s’engage à ne pas en faire un usage autre que celui pour lequel elles ont été communiquées et à ne pas se les approprier, par dépôt de brevet, par exemple. La durée de ces obligations de secret et de non usage est précisée dans l’accord ; elle est fixée d’un commun accord entre les parties en fonction de la nature des informations qui sont communiquées. La durée de l’obligation de confidentialité est en général de plusieurs années. Le risque est donc grand pour les cocontractants d’oublier qu’ils sont liés par un engagement de confidentialité, une fois l’accord de confidentialité expiré et ce surtout si les négociations qu’il couvrait n’ont pas abouties. Il est alors nécessaire de prendre toutes les mesures adéquates pour éviter un tel oubli et sensibiliser les personnes concernées des entreprises cocontractantes à l’obligation de respecter les engagements de secret et de non usage qui survivent à l’accord de confidentialité. Ces mesures peuvent consister en la mise en place d’un système d’archivage informatique qui permette d’avoir une vue synthétique du nombre d’accords signés, de leur objet, de leur durée. L’accord de confidentialité est trompeur ; malgré son apparence anodine et banale, il est l’un des accords les plus difficiles à gérer pour une entreprise ou un laboratoire de recherche. Des mesures de formation et de sensibilisation du personnel à l’exécution du contrat et à son suivi « post-contractuel » doivent être régulièrement proposées aux personnels concernés. Il faut, entre autre, sensibiliser le personnel à l’usage du courrier électronique utilisé trop souvent de façon inadéquate et lui rappeler la précaution élémentaire qui consiste à s’assurer que le signataire est effectivement habilité à signer l’accord de confidentialité. Par Isabelle PINAUD ([email protected]), Conseil en Propriété Industrielle - Cabinet REGIMBEAU - Pôle Contrats – Paris, le 10 septembre 2009 L’accord de confidentialité Isabelle Pinaud – Septembre 2009 3 A propos du Cabinet Regimbeau : Le Cabinet Regimbeau, Conseil en Propriété Industrielle, accompagne depuis plus de 75 ans les entreprises et les porteurs de projets des secteurs privés et publics, pour la protection, la valorisation et la rentabilisation de leurs innovations (brevets, marques, dessins et modèles). 10 associés animent une équipe de 180 personnes, dont les compétences s'exercent dans tous les aspects stratégiques de la propriété industrielle: veille technologique, contrats de licence, audit de portefeuilles de PI, négociations dans le cadre de partenariat, acquisition des droits, contentieux. La force de frappe homogène du Cabinet Regimbeau et de ses agences régionales permet de répondre à des logiques stratégiques internationales, tout en préservant des relations personnalisées de très haute qualité avec ses clients. PARIS Cabinet Regimbeau 20, rue de Chazelles 75847 PARIS CEDEX 17 Tél. : +33 (0) 1.44.29.35.00 Fax : +33 (0) 1.44.29.35.99 Contact : [email protected] RENNES Cabinet Regimbeau Espace performance Bâtiment K 35769 ST GREGOIRE CEDEX Tél. : +33 (0) 2.23.25.26.50 Fax : +33 (0) 2 23.25.26.59 Contact : [email protected] LYON Cabinet Regimbeau 139, rue Vendôme 69477 Lyon Cedex 06 Tel :+33 (0)4 72 83 85 70 Fax : +33 (0)4 78 24 30 78 Contact : [email protected] GRENOBLE World Trade Center 5 place RobertSchuman BP1510 38025 Grenoble Cedex 1 Tél. : +33 (0) 4 76 70 64 79 Fax : +33 (0) 4 76 28 28 49 Contact : [email protected] www.regimbeau.eu L’accord de confidentialité Isabelle Pinaud – Septembre 2009