oser innover mémoire - Stratégie numérique du Québec
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OSER INNOVER ENTREPRISES INNOVANTES MÉMOIRE PRÉSENTÉ DANS LE CADRE DE LA CONSULTATION PUBLIQUE SUR LA STRATÉGIE NUMÉRIQUE DU GOUVERNEMENT DU QUÉBEC 21 DÉCEMBRE 2016 Madame la Ministre, C’est avec grand plaisir que,nous participons, par la présente, à la réflexion du gouvernement sur la stratégie numérique du Québec. Vous trouverez des recommandations qui selon nous viendront appuyer à la fois la croissance de nos entreprises en démarrage et stimuler notre activité économique. Depuis 20 ans, le Centech accompagne des entrepreneurs dans le démarrage et le développement de leurs projets technologiques. De «jeunes pousses» à chefs de file exportateurs, nous accompagnons, des entreprises de haute technologie à fort potentiel économique tels que: Kinova, CVT Corp, Robotshop, Effenco, Sollum, Audible reality, Ecotuned, Mecadémic, etc. Doyen des services universitaires d’encadrement aux entrepreneurs technologiques, le Centech est à même de reconnaître l’impact du virage structurel qui ces dernières années a secoué l’industrie, particulièrement quant à la dynamique d’accompagnement nécessaire au développement d’entreprises performantes et viables. Fort de ce constat, le Centech a procédé à une refonte complète de ses processus en se mesurant aux meilleures pratiques internationales, et ce, dans le but avéré d’augmenter les chances de réussite des entreprises qu’il soutient. Pour toutes questions quant à nos recommandations, n’hésitez pas à me contacter. Il me fera grand plaisir d’y répondre. Espérant que nos recommandations susciteront un intérêt de votre part , je vous souhaite, madame la Ministre, de belles Fêtes et mes meilleurs vœux pour la Nouvelle Année. Richard Chénier Directeur, CENTECH [email protected] 514-396-8552 1 APPUYER EFFICACEMENT LES ENTREPRISES TECHNOLOGIQUES EN DÉMARRAGE RECOMMANDATIONS Recommandation 1 : Créer et privilégier des pôles d’entreprises en démarrage dans certaines régions du Québec. Créer des pôles de développement technologique vigoureux Centech a modernisé ses façons de faire en s’inspirant des meilleurs. Parmi ceux-ci, Communitech de la région de Waterloo, qui jouit d’une réputation internationale. Nous les avons rencontrés pour mieux comprendre les raisons de leur succès. Deux éléments clés se distinguent : nombre et densité. - - La notion de nombre vient du fait que l’entrepreneuriat est «darwinien». Beaucoup d’entrepreneurs technologiques démarrent leur entreprise, de ce nombre très peu d’entre elles survivent particulièrement en technologie. La notion de densité fait référence aux talents qui travaillent au sein de projets qui, dès qu’ils échouent, sont récupérés par ceux qui avancent. Actuellement, dans la région de Montréal, des initiatives apparaissent un peu partout, le talent se disperse. En parallèle, l’accompagnement offert n’est pas nécessairement efficace ou adéquat. Cet élément porte atteinte à la qualité des services offerts aux entrepreneurs et à la récupération de ces talents au profit d’autres projets porteurs. Présentement à Montréal, quatre pôles se distinguent : Centech, District 3, la Maison Notman et les environs de La Gare. À Québec, nous retrouvons le Camp et à Sherbrooke l’Espace Inc. Nous suggérons fortement d’optimiser les écosystèmes actuels en les aidant à générer un nombre constant d’entreprises en démarrage et en créant un pool de talents, une densité, afin de les établir comme des écosystèmes de calibre mondial, créant ainsi des corridors d’excellence forts et performants reconnus internationalement. Recommandation 2 : Mettre en place un crédit d’impôt non remboursable représentant 0,0025% du chiffre d’affaires des entreprises ayant plus de 10M$ de chiffre d’affaires lorsque cette dernière fait l’acquisition de produits et/ou de solutions d’entreprises en démarrage innovantes crédibles et reconnues. Dans l’éventualité où cette somme n’est pas dépensée, celle-ci devrait être versée à un fonds dédié à soutenir différentes initiatives liées aux entreprises en démarrage. Placer la PME et la grande entreprise comme levier de développement Depuis des années, les gouvernements mettent en place des programmes pour soutenir la modernisation et l’amélioration de la productivité des entreprises, particulièrement dans le domaine manufacturier. Malgré les sommes prévues, il n’est pas rare de voir ces programmes sous-utilisés et de constater que la productivité fait du sur place, préférant mettre les efforts autour des opérations courantes. Pourtant, l’entreprise en démarrage innovante, plus agile, pourrait aider ces PME en les rendant plus concurrentielles. Néanmoins, ces entreprises préfèrent le confort des 2 relations déjà existantes et établies et ne veulent pas courir le risque de faire affaires avec une jeune entreprise innovante. Résultat, il n’y a pas suffisamment d’innovation, la productivité du Québec stagne et l’économie prend graduellement du retard sur la scène internationale. C’est pourquoi nous proposons au gouvernement de mettre des incitatifs pour stimuler la mise en place d’un réseau d’acheteurs pionniers pour l’acquisition de produits et de solutions développés par des entreprises en démarrage crédibles et reconnues. Mesure particulièrement dédiée aux secteurs plus traditionnels et conservateurs. La mise en place de cette action pourrait procurer plusieurs bénéfices : 1) l’entreprise en démarrage obtiendrait ce dont elle a le plus de besoin, soit des clients et des revenus; 2) l’entreprise établie peut être mise en lien avec des produits novateurs souvent difficiles d’accès faute de connaissance de ces produits développés par des entreprises naissantes; et 3) aider à la fois les entreprises établies à améliorer leur compétitivité et leur productivité que de permettre l’émergence de nouvelles entreprises créatrices d’emplois de la nouvelle économie. Recommandation 3 : Dédier 0,0015% du budget annuel d’achat des différents organismes et institutions gouvernementales à l’acquisition de produits ou de solutions d’entreprises en démarrage crédibles et reconnues. Dans l’éventualité où cette somme n’est pas dépensée, celle-ci est versée à un fonds dédié à soutenir par différentes initiatives l’écosystème des entreprises en démarrage. User du pouvoir d’achat gouvernemental Le gouvernement du Québec acquiert pour des milliards annuellement. Pourtant, les différentes institutions publiques sont quasi inatteignables pour une entreprise en démarrage. Le plus aberrant, ce sont par exemple, les cas d’entreprises en démarrage qui œuvrent dans les technologies de la santé. Ils vendent leurs produits à l’international et ils ont toutes les difficultés possibles à percer le marché national. Il en va donc de la cohérence du gouvernement de donner l’exemple et d’encourager par ses politiques certains produits émergents. À titre informatif, 0,0015% d’un budget d’achat de 50M$ équivaut à 75k$ en acquisition de produits ou de solutions d’entreprises en démarrage. Un montant qui peut faire une grande différence pour une entreprise en démarrage en plus de lui procurer de vrais clients. Recommandation 4 : Établir un réseau de représentants natifs de villes stratégiques du monde pour faciliter le démarchage de clients et d’investisseurs pour les entreprises en démarrage du Québec à l’échelle international. Développer une représentation internationale forte Les entreprises en démarrage technologiques et/ou innovantes sont nées pour le marché global. Par contre, pour s’établir et développer son réseau sur le marché international, la marche est souvent très haute. Certains endroits dans le monde pallient à ce défi en ayant des représentants natifs du pays pour créer des liens plus rapides pour les entreprises en démarrage de l’écosystème qui l’embauche. Il n’est pas toujours utile de demander à une entreprise en démarrage d’ouvrir un bureau à l’étranger. Souvent la présence d’un représentant natif d’endroits stratégiquement ciblés peut 3 souvent faire un travail extraordinaire, accompagné de quelques voyages de l’entreprise pour rencontrer des clients et des investisseurs potentiels une fois le travail de triage effectué. Recommandation 5 : Modernisation des règles et actualisation des programmes gouvernementaux pour le soutien à l’exportation de produits et solutions technologiques novatrices développées par les jeunes entreprises québécoises. Appuyer les entreprises technologiques à potentiel élevé qui veulent se déployer rapidement à l’international Actuellement, plusieurs jeunes entreprises technologiques sont destinées à l’international. (Il va sans dire qu’avant de s’attaquer aux marchés internationaux ces entreprises doivent s’assurer d’avoir un produit commercialisable.) Nous constatons que pour plusieurs de celles-ci, le marché international s’ouvre plus rapidement que le marché national. Il faut les soutenir bien et rapidement afin que ces entreprises puissent s’établir comme des chefs de file. Au Centech, nous avons vécu ce cas avec plusieurs de nos entreprises en démarrage: CVT Corp, Kinova, Mecademic, Effenco, EVEY, Ara Robotique, FZ Engineering, Sollum, Audible reality, Corpobids, etc. L’accès aux programmes gouvernementaux pour le marché international est ardu pour une jeune entreprise technologique, particulièrement ceux d’Export-Québec et les programmes ne sont pas assez agressifs pour soutenir ceux à haut potentiel à devenir rapidement des joueurs de calibre mondial. Les programmes sont encore trop conservateurs par rapport aux projets technologiques de ces entreprises. Recommandation 6 : Créer d’importants fonds d’amorçage et d’investissement pour soutenir les entreprises en démarrage qui fabriquent des objets technologiques manufacturiers et innovants. Valoriser les objets technologiques innovants Les dernières années furent marquées par les entreprises en démarrage qui développent des applications et des solutions logicielles. Plusieurs fonds d’investissement de capital de risque d’ici et d’ailleurs portent beaucoup d’attention à ce secteur. En contrepartie , nous observons que ces secteurs de marché sont dorénavant saturés. À l’opposé, il existe peu de fonds d’amorçage et de capitaux dédiés aux jeunes développeurs d’objets technologiques innovants. Pour les investisseurs et les acteurs du milieu financier, le risque est souvent jugé trop élevé puisque ce type d’entreprise exige plus de capitaux pour se rendre en phase de commercialisation que le développement d’applications et de solutions logicielles. Situation ayant pour conséquence de freiner voire même de menacer la survie des entreprises en démarrage qui fabriquent des produits technologiques manufacturiers et innovants à haut potentiel commercial. 4