Ophélie Gaillard est cette musicienne virtuose, révélée aux Victoires

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Ophélie Gaillard est cette musicienne virtuose, révélée aux Victoires
Ophélie Gaillard est cette musicienne virtuose, révélée aux Victoires de la musique classique en 2003. Depuis on
célèbre toujours son « geste souple », et le dessin précis de son archet au contact du violoncelle. Spécialiste de
musique baroque et classique, elle fonde l’ensemble Pulcinella, qui rassemble des solistes virtuoses. Pour autant,
c’est avec un œil curieux et avisé qu’elle aborde ses collaborations, allant chercher au-delà de sa pratique. Côté
scène, elle a pu faire danser – même furtivement – Damien Jalet, Sidi Larbi Cherkaoui et Daniel Larrieu sur une
Suite de Bach. Son travail avec Ibrahima Sissoko relève de son envie de brouiller les pistes et de faire fi des
frontières. La rencontre entre le hip hop et la danse classique a déjà été éprouvée, et reconnue dès 98 lorsque
Mourad Merzouki offrit un beau Récital. Ici, il s’agit plutôt de se frotter au duo en tant qu’exercice de style,
lorsque chacun se confronte à l’autre dans sa corporéité, prenant en compte ses racines et ses influences.
Au cœur des croisements
Ibrahima Sissoko a de son côté un solide parcours d’interprète dans diverses compagnies hip hop (Choréam,
Hamalian’s, Déséquilibres). Il chorégraphie pour sa propre compagnie Ethadam, pour laquelle il vient de créer
un Lac des Cygnes. Une autre façon de jouer encore avec la notion de répertoire. En Filigrane traduit son
immersion dans un univers autant musical que gestuel. Le socle qui sert d’autel à leur rencontre accueille
également des technologies multimédia pour habiller leur dialogue d’une atmosphère poétique. Dans cet espace
contraint, les corps se mêlent et de démêlent, faisant du croisement physique et symbolique l’enjeu du spectacle.
Nathalie Yokel