L`éLECtRICIté pouR touS

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L`éLECtRICIté pouR touS
LES CAHIERS
DE L’émergence
L’électricité pour tous
avril 2013
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L’électricité pour tous,
c’est maintenant !
La problématique de l’électricité fait partie intégrante du projet de société du
Président Ali Bongo Ondimba, sur la base duquel il a été élu : « Notre production
d’électricité sera triplée d’ici 2016 grâce à notre potentiel hydroélectrique et
gazier, permettant ainsi d’assurer l’électricité à tous les citoyens et de réduire
le coût de l’électricité. » (L’Avenir en Confiance, axe 6).
UN PEU D’HISTOIRE
I
l y a plus de quinze ans, les équipements électriques
sur le territoire gabonais étaient fortement vétustes.
En effet, entre 1987 et 1997, le gouvernement stoppa
tous types de projets permettant d’améliorer le réseau
national. Pour y remédier, l’Etat décida de confier la
gestion électrique à la Société d’énergie et d’eau du
Gabon (SEEG) en 1997. Des travaux sont lancés mais
des interruptions répétées dans la distribution d’électricité
gâchent encore régulièrement le quotidien des Gabonais.
Le 4 décembre 2009, sous l’impulsion du nouveau Président
Ali Bongo Ondimba, le gouvernement décide alors de
bâtir un programme ambitieux permettant au pays de se
doter d’infrastructures compétitives, et notamment de
nouveaux réseaux d’électricité.
Ces efforts doivent néanmoins répondre à de nouveaux
écueils : la poussée démographique de Libreville
ou le développement industriel de Port-Gentil, par
exemple, entraînent aujourd’hui encore des problèmes
en approvisionnement et en distribution d’électricité.
En 2011, le taux d’accès à l’électricité est estimé à 85%
en zone urbaine, et à moins de 50% en zone rurale. Si
ce taux demeure l’un des plus élevés au niveau de l’Afrique
subsaharienne, le pays doit néanmoins relever son offre en
électricité pour atteindre ses objectifs d’émergence. Le but
est de porter la capacité de production d’électricité du pays
à plus de 1200 MW en 2020 contre 390 MW aujourd’hui.
LES GRANDES DATES DE L’électricité AU GABON :
Janvier 2010 : Interdiction du torchage du gaz au Gabon. Cette décision vise à favoriser les techniques nouvelles de récupération et de
réinjection, plus écologiques et plus rentables, afin de respecter les engagements internationaux en matière de développement durable.
Décembre 2010 : Lors du Conseil des Ministres, le gouvernement interdit à la Société d’énergie et d’eau du Gabon (SEEG) de suspendre ses
prestations les week-ends et jours fériés pour factures impayées.
Janvier 2011 : EDF rachète la moitié des parts détenues par Veolia dans la Société d’Energie et d’Eau du Gabon pour un montant de 975
milliards de FCFA. Soit 25% du capital de la SEEG.
1
Février 2011 : Suite à l’audit de la SEEG, le gouvernement annonce une série de mesures afin de pallier les difficultés rencontrées par la
société. Le respect strict des délais contractuels de réalisation des branchements en eau et en électricité et de traitement des réclamations a été
imposé par le gouvernement.
Juin 2011 : Lors du 5ème Conseil des Ministres délocalisé à Koulamoutou (Ogooué-Lolo), le Chef de l’Etat et le gouvernement décident de
construire une micro-centrale hydroélectrique à Iboundji. Les travaux sont entrepris par l’entreprise espagnole Acciona.
Juillet 2011 : Signature d’un partenariat entre la Société d’Energie et d’Eau du Gabon (SEEG) et l’Institut international d’Ingénierie de l’eau et
de l’environnement (2iE) pour la création d’un « Campus Afrique Centrale ».
15 septembre 2011 : Lors du Conseil des ministres décentralisé de Franceville, le Président fait plusieurs annonces majeures sur l’électricité.
L’Etat entre dans le capital de SETEG (Société d’électricité, de téléphone et d’eau du Gabon). Cet acte doit « permettre la construction des
infrastructures d’eau et d’électricité, la réduction des coûts des travaux sur l’ensemble du territoire et la sécurisation de l’accès à l’eau potable
et à l’électricité. »
Le Président annonce également le déblocage d’une enveloppe de 94 milliards de FCFA pour améliorer l’offre en eau potable et en électricité.
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Octobre 2011 : Lors du 8ème Conseil des Ministres délocalisé à Mouila, le Chef de l’Etat et le gouvernement décident de construire une
microcentrale de 450 KW sur la rivière Bibaka à Malinga. Les travaux sont entrepris par l’entreprise espagnole Acciona.
Juillet 2012 : Déblocage par la Banque Africaine de Développement d’un prêt de 57 millions d’euros pour lancer la construction de deux
centrales hydroélectriques, Fé 2 et L’Impératrice, dans la province du Woleu-Ntem (nord) et de la Ngounié (sud). L’objectif est de fournir en
électricité les régions rurales du pays et créer des emplois directs et indirects. La livraison des travaux est prévue en 2015.
Septembre 2012 : A l’occasion du bilan socio-économique, le Président affiche, de nouveau, son ambition énergétique avec une attention
particulière portée à l’énergie verte. Cinq grands projets doivent être menés (>>voir plus loin).
Octobre 2012 : Ali Bongo Ondimba participe au Forum mondial de l’énergie à Dubaï et déclare : « Nous nous battons pour parvenir à assurer
un accès électrique à 100% des Gabonais en 2016 ; et ce sera une énergie 100% propre, renouvelable à 80 %. »
Le Président précise qu’en 2016, « l’ensemble de la production d’électricité au Gabon reposera sur 100% d’énergie propre, produite
uniquement par l’hydroélectricité et le gaz, en substitution complète aux centrales thermiques utilisant des combustibles pétroliers. »
Novembre 2012 : La SEEG renforce en urgence et provisoirement des groupes électrogènes de Libreville de 20 MW pour pallier le déficit en gaz.
LES chiffres clés
94
285
300
1 200
6 000
En milliards de FCFA, la somme débloquée par le Chef de l’Etat en septembre 2011 afin
d’améliorer l’offre en eau potable et en électricité ;
En kilowatts, la consommation annuelle d’un congélateur branché toute l’année.
Les modèles écologiques, type classe A, consomment près de deux fois moins (157 kWh) ;
En milliards de FCFA, la somme totale des chantiers qui sont intégralement financés par l’Etat
gabonais. Le Grand Poubara coûte à lui seul près de 200 milliards de FCFA ;
En mégawatts, la capacité de production d’électricité souhaitée par le Chef de l’Etat en 2020 ;
En mégawatts, la capacité de production hydroélectrique gabonaise, selon l’Energy Information
Administration (EIA).
Liste des problèmes
récurrents rencontrés par
les Gabonais
L
’électricité souffre des mêmes problématiques que
l’eau. A l’intérieur du pays comme à Libreville, les
constats sont les mêmes :
Néanmoins, tout est entrepris aujourd’hui pour atteindre
l’objectif fixé par le gouvernement : produire près de 1000
MW d’ici 2016.
2
Une production insuffisante au vu de l’augmentation
croissante de la population dans la capitale ;
Un réseau de transport, de raccordements et de
distribution vétustes ;
Le prix élevé du kWh : environ 40% de l’électricité produite
l’est par des centrales thermiques alimentées au gaz et au
gazole. Avec la flambée des prix sur le marché mondial du
baril de pétrole, la facture électrique s’alourdit.
Même si une majorité des Gabonais ont accès à l’électricité,
les problèmes sont récurrents, entre coupures et délestages.
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Centrale thermique d’Owendo
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Le saviez-vous ?
La coupure, c’est quand l’électricité distribuée jusqu’au foyer est insuffisante. Les 390 MW d’électricité actuellement produits au Gabon ne suffisent plus. Pour inverser la tendance, il faut produire en urgence au moins le
double, soit 800 MW. Un délestage, c’est un choix volontaire qui a pour but de rationner, c’est-à-dire de donner
moins d’électricité à un quartier pour qu’un autre en ait.
LES
SOLUTIONS
TRouvées
:
Au Gabon, il existe deux grands types de centrales électriques
La centrale (ou barrage)
dite hydroélectrique,
c’est-à-dire celle qui produit
de l’électricité à partir de la
force de l’eau.
La centrale
dite thermique,
c’est-à-dire celle qui produit
de l’électricité à partir de la
chaleur.
L’énergie passe par des
transformateurs afin
d’abaisser la tension de
l’électricité à 220 volts.
Lignes à haute tension
FOYERS
3
Avec les travaux en cours, le circuit électrique va s’améliorer afin que l’électricité fonctionne 24 heures sur
24 partout au Gabon. Les nouveaux barrages permettront d’alimenter les populations rurales comme de produire de
l’électricité propre à moindre coût, promouvoir le développement de l’industrie, alimenter les Zones Economiques Spéciales
de Nkok et bientôt de Port-Gentil, générer des emplois et améliorer les conditions de vie des populations locales.
Actuellement, trois barrages existent :
Le barrage de Kinguélé, dans la province de l’Estuaire, qui produit 68,4 MW et alimente Libreville et ses environs.
Le barrage de Tchimbélé, dans la province du Woleu Ntem, qui produit 57,60 MW.
Les barrages Poubara 1 et 2 dans la province du Haut-Ogooué qui produisent à eux deux 38 MW.
Cela représente une production totale d’un peu moins de 170 Mégawatts. L’objectif pour
2020 est que les trois nouveaux barrages produisent 500 MW d’énergie hydraulique. Soit le
triple.
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Les autres projets qui vont permettre d’atteindre
l’objectif fixé par le gouvernement : atteindre une
capacité de production de 1000 MW d’ici fin 2016
La centrale thermique d’Alénakiri, objectif de
production : 70 MW. Elle va permettre de renforcer la
production d’électricité des Librevillois et les environs mais
aussi d’alimenter en électricité la zone économique de
Nkok. C’est une centrale de 3ème génération conforme aux
normes internationales. Elle va fonctionner principalement
au gaz naturel, donc produire de l’énergie verte c’est-àdire respectueuse de l’environnement, conformément aux
souhaits du chef de l’Etat. Elle est construite par la société
israélienne Télémania. Après des premiers essais réalisés
entre le 8 et le 15 mars 2013, la centrale devrait entrer en
fonctionnement dès juin 2013.
Le barrage hydroélectrique du Grand Poubara (HautOgooué et l’Ogooué-Lolo), objectif de production : 240 MW.
La 2ème phase de travaux est en cours de finalisation.
Le barrage pourrait être actif dès l’été 2013. Ce barrage
va produire 160 Mégawatts qui vont alimenter l’usine de
féro-manganèse de la Comilog ainsi que toute la région
du Haut-Ogooué et de l’Ogooué-Lolo. Entre 70 MW et 80
MW de l’électricité produite par ce barrage ira à la Comilog.
La centrale thermique de Port-Gentil, objectif de
production : 105 MW à terme (la 1ère phase s’achèvera à la
fin du 1er trimestre 2013 avec une puissance de 52,5 MW.)
Le barrage hydroélectrique de Fé 2 situé dans la
province du Woleu-Ntem (nord), objectif de production : 52
MW Alstom s’occupera de fabriquer les turbines).
Le barrage hydroélectrique de l’Impératrice
situé à Ngounié (sud), objectif de production : 70
MW (Alstom s’occupera de fabriquer les turbines).
Réalisés par la société gabonaise CODER Gabon, les barrages Fé 2 et L’Impératrice ont pour
objectifs de fournir en électricité les régions rurales du pays et de créer des emplois directs
et indirects (maçon, conducteur d’engins, couleur de bêton, chef de chantier, conducteur de
travaux). Les bases de vie ont été construites sur chaque chantier et les prévisions partent
sur une mise en service des deux barrages au plus tard début 2015.
Les projets d’avenir
Dans les prochains mois, un nouveau projet est fortement envisagé, celui de réaliser un réseau national de transport
interconnecté et de développement de l’électrification rurale. Ils permettront l’électrification de quelque 250 villages en
plus d’alimenter Libreville.
De plus, un autre projet de barrage hydroélectrique est à l’étude, à Ngoulmendjim, dans l’Estuaire. Actuellement, l’étude
d’impact environnemental et social est en cours. Ce barrage pourrait produire 6000 MW.
Enfin, deux micro-centrales hydroélectriques sont également en cours de construction à Iboundji (Ogooué-Lolo) et
Malinga (la Ngounié) par l’entreprise espagnole Acciona.
4
En plus de l’énergie hydraulique et l’énergie thermique, il y a d’autres
alternatives pour le futur :
Les panneaux solaires : ils servent à produire de l’électricité. Depuis 2000, le Gabon a recours à cette forme d’énergie
pour électrifier les villages qui ne pourront pas, avant plusieurs années, être raccordés au réseau de distribution d’énergie
électrique classique. Ce sont des villages isolés, enclavés ou difficiles d’accès.
L’énergie éolienne : en 2011, le Gabon a lancé une étude pour évaluer le potentiel et les premiers résultats ont montré
que dans la région de Moukalaba, qui est dans la province de la Nyanga, certains vents étaient enregistrés avec une
vitesse moyenne de 8 m/s. Une force prometteuse qui pourrait permettre de produire de l’électricité.
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Quatre questions pour mieux comprendre sa facture d’électricité
Lorsque vous recevez votre facture, des informations peuvent paraître floues.
Petit décryptage :
Qu’est-ce qu’un kiloWattheure (kWh) ?
C’est la quantité d’énergie consommée par une ampoule de 100 Watts pendant 10 heures ou
bien celle consommée par un radiateur de 1000 Watts pendant une heure. Sur votre facture, vous
pouvez également trouver l’historique de vos consommations en kWh.
Qu’est-ce qu’un Point de Livraison (PDL) ?
C’est une référence technique à 14 chiffres qui se trouve sur le compteur. Elle est unique et
personnelle, et ne change jamais.
Que signifie « coût d’acheminement » ?
Sur certaines factures, on peut voir apparaître le coût d’acheminent à côté du prix total de
consommation. Ce coût prend en compte l’entretien du réseau électrique et des compteurs.
C’est le gestionnaire du réseau qui fixe ce prix, et non le fournisseur.
Les taxes et les contributions sont-elles obligatoires ?
Oui. Certaines taxes et contributions sont collectées par la Conseil National de l’Eau et de l’Electricité
et permettent d’alimenter la solidarité nationale et d’aider les Gabonais économiquement faibles.
D’autres permettent de financer les surcoûts de production d’électricité ou les politiques de
soutien aux énergies renouvelables.
LES ACTIONS DE L’émergence En 2013
Voici les projets mis en œuvre depuis 2011 par le Ministère du Pétrole, de l’Energie et des Ressources
Hydrauliques.
5
1 Extension du poste d’Ambowé (Libreville).
Livré depuis janvier 2013
2 Construction du poste 90/20 kV d’Angondjé (Libreville).
Livré depuis janvier 2013
3 Extension des réseaux HTA/BT à Bel-Air (Libreville).
Livré depuis janvier 2013
4 Extension des réseaux HTA/BT à Montalier (Libreville).
Livré le 8 février 2013
5 Extension des réseaux HTA/BT à Bikélé 1 et 2 (Libreville).
Livré le 8 février 2013
6 Livraison de la centrale à gaz d’Alénakiri.
Livré mi-février 2013
7 Extension des réseaux HTA/BT à Kessi près de Fougamou.
Date de livraison : avril 2013
8 Pose du câble souterrain de 90 kV entre la nouvelle centrale thermique à gaz d’Alénakiri, le
poste de télé-conduite de Bisségue et le poste source d’Angondjé.
Pour Alénakiri et Bisségué, la phase 1 des travaux est terminée ; pour Angondjé, les travaux sont terminés.
9 Mise en service du premier groupe de 40 MW à la centrale hydroélectrique du Grand Poubara.
Date de livraison : mars 2013
10 Extension des réseaux HTA/BT au Cap Estérias.
En cours
11 Pré-électrification de la localité de Batouala dans l’Ogooué-Ivindo.
En cours
12 Construction de la ligne de 90 kV Ambowé - Angondjé.
En cours
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LIBREVILLE
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8 CONSEILS pour économiser de l’énergie
Des gestes très simples permettent de faire de réelles
économies d’énergie :
Utilisez des ampoules à économie d’énergie : les lampes basse consommation consomment
5 fois moins d’énergie et durent jusqu’à 10 fois plus longtemps.
Pensez à éteindre les lumières dans les pièces inoccupées.
Dégivrez régulièrement le réfrigérateur. L’accumulation de givre baisse les performances de
l’appareil et augmente fortement sa consommation.
Evitez de placer un appareil produisant du chaud comme une cuisinière ou un radiateur à côté
d’un réfrigérateur ou d’un congélateur.
Ne laissez pas les appareils en veille (télévision, ordinateur, décodeur…). S’ils restent en veille
toute l’année, les appareils peuvent consommer près de 500 kWh/an !
6
Privilégiez les lessives à moyenne ou basse température. Un cycle à 30° consomme trois fois
moins d’énergie qu’un cycle à 90°C.
Isolez efficacement l’habitat, en particulier la toiture.
Lors de l’utilisation d’un climatiseur, veillez à bien fermer toutes les ouvertures pour qu’il ne
fonctionne pas en surrégime.
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N°1 - Janvier 2013 / L’éducation au gabon
N°2 - février 2013 / l’activité de la filière bois au Gabon
N°3 - mars 2013 / l’EAU POTABLE AU GABON
N°4 - AVRIL 2013 / l’électricité pour tous
pour réagir, poser une question, suivre les chantiers, l’actualité,
rendez-vous sur :
www.legabon.org
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