Chers adhérents, chers amis professionnels du livre, Mesdames

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Chers adhérents, chers amis professionnels du livre, Mesdames
DISCOURS DE VINCENT MONTAGNE
A L’OCCASION DE L’ASSEMBLEE GENERALE DU SYNDICAT NATIONAL DE L’EDITION
JEUDI 30 JUIN 2016
Chers adhérents, chers amis professionnels du livre,
Mesdames, Messieurs
Avant tout permettez-moi de vous remercier pour votre confiance.
J’ai l’honneur, la joie, la responsabilité aussi, de présider le Syndicat national de l’édition depuis
2012. Le Syndicat vient de me renouveler sa confiance. Je dis « me », mais ça n’est pas exact. Car
c’est un projet collectif que le Sne vient de valider, un projet porté par des femmes et des
hommes, qui réunis représentent notre métier dans sa diversité : Antoine Gallimard en qualité
de Vice-Président, Dominique Illien en qualité de Trésorier, Laurent Beccaria (Les Arènes), Alban
Cerisier (Madrigall), Francis Esménard (Albin Michel), Nathalie Jouven (Hachette Livre), Alain
Kouck (Editis), Hervé de La Martinière (La Martinière-Le Seuil), Liana Levi (Liana Levi), Irène
Lindon (Minuit), Sylvie Marcé (Belin), Arnaud Nourry (Hachette Livre), Françoise Nyssen (Actes
Sud) et Isabelle Ramond-Bailly (Editis) choisie pour occuper le siège laissé vacant après le départ
de Pierre Dutilleul et à qui je souhaite tout particulièrement la bienvenue.
Un projet collectif ; un projet d’avenir aussi, car les éditeurs et avec eux tous les acteurs de la
chaîne du livre sont porteurs de solutions d’avenir.
Au cours de notre Assemblée générale ce matin, les membres du Bureau, les Présidents de
groupes et commissions ont exposé quelques-unes des nombreuses actions portées par le Sne
cette année. Merci à tous les éditeurs pour leur engagement, bénévole, rappelons-le, au sein du
Syndicat, un engagement au service de l’intérêt général et collectif. Merci aux présidents de ces
groupes et commissions pour leur disponibilité encore plus grande. Permettez-moi de saluer et
de remercier tout particulièrement aujourd’hui Hélène Wadowski, Directrice de Flammarion
Jeunesse qui après 7 ans de présidence, a confié en février dernier, les rênes du groupe Jeunesse
à Thierry Magnier, président des Éditions Thierry Magnier, directeur d’Actes Sud Junior, du
Rouergue et des éditions Hélium.
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DISCOURS DE VINCENT MONTAGNE – ASSEMBLEE GENERALE DU SNE - 30 JUIN 2016
Et plus récent encore, puisque l’élection a eu lieu mardi soir, je voudrais remercier Rebecca
Byers, Directrice des Droits et Acquisitions des Editions Perrin qui après 5 ans de présidence de
la commission internationale, a choisi de passer la main également. Un flambeau confié à Judith
Becqueriaux, Responsable des Cessions de Droits des Editions Denoël.
Et que d’actions ont été menées cette année ! Du combat politique en faveur du droit d’auteur,
aux rencontres en région pour promouvoir la richesse de nos secteurs éditoriaux ; de la défense
du maintien d’un taux de TVA réduit pour le livre numérique à la mise en œuvre de projets
communs pour faciliter l’accès à tous les publics de nos ouvrages via la rentrée littéraire
accessible, du dialogue constant avec les auteurs, les libraires, le ministère de la Culture, la SOFIA,
le CNL, le CFC, la SCELF… à la participation à de nombreux salons pour promouvoir le livre et la
lecture, du formidable effort des éditeurs scolaires pour accompagner la réforme sans précédent
lancée par le ministère de l’Education nationale au lancement du grand chantier de réinvention
du Salon du Livre… je pourrai ainsi multiplier les exemples presque à l’infini, au risque de lasser !
Je vous invite à lire en détail notre rapport d’activité publié cette année sous une forme nouvelle,
plus attractive, mieux éditorialisée. Mieux qu’un long discours, il met en avant les principales
réalisations de notre syndicat tout au long de cette année. Et puisque j’évoque les outils de
communication, je profite de cette occasion pour remercier l’équipe de communication du Sne,
Véronique Stéphan et Tiphaine Duchenoy pour le travail qu’elles réalisent avec votre concours à
tous pour professionnaliser nos outils de communication, améliorer notre visibilité et développer
la notoriété de notre syndicat.
Ce rapport l’illustre parfaitement : nous n’avons pas ménagé nos efforts. Et cette année, nos
efforts portent leurs fruits. Enfin !
Les chiffres le disent : après cinq années de baisse consécutive, l’édition renoue en 2015 avec la
croissance. C’est le principal enseignement des statistiques que nous publions aujourd’hui. Merci
à Karen Boublil Politis pour ce travail à la fois de collecte de données, mais également ce travail
analytique qui fait que nos chiffres constituent une référence pour la profession.
Comme Pierre Dutilleul a pu le développer tout à l’heure, le revenu des éditeurs a progressé en
2015 de 0,6 % en valeur et de 3,5 % en volume.
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Bien que cette croissance soit relativement modeste (les principaux panélistes l’évaluent à 1,5 %,
mais sous-pondèrent les catégories éditoriales telles que l’édition scolaire et professionnelle), de
nombreux signaux encourageants invitent à l’optimisme pour 2016.
2016 est l’année d’une réforme scolaire d’une ampleur sans précédent. Le renouvellement des
manuels scolaires, qui mobilise l’ensemble des acteurs depuis plusieurs mois, devrait apporter
un souffle nouveau au secteur.
L’édition française est également active et de plus en plus attractive à l’international : les
cessions de droits de traduction ont progressé en 2015. La perspective de l’invitation d’honneur
de la France à Francfort en 2017 participe au renforcement de cette dynamique.
C’est une bonne nouvelle pour le monde de l’édition. Mais c’est aussi une excellente nouvelle
pour notre société.
Car éditer, c’est bien sûr faire preuve de créativité et de dynamisme. Editer, c’est bien sûr faire
des choix. Prendre des risques. Innover toujours.
Mais éditer, ici comme ailleurs, c’est aussi et peut-être avant tout assumer une responsabilité,
militer, défendre des valeurs.
Editer : c’est défendre un projet de société.
Je vous le disais lors de la cérémonie des vœux, en janvier 2016, sur le plan humain, l’année 2015
fut une année de tragédies, en France comme à l’étranger. Nous ne comptons plus les victimes
de la barbarie. Nous n’oublions pas non plus celles et ceux, auteurs, journalistes, éditeurs du
monde entier qui aujourd’hui encore, au moment où nous parlons souffrent de persécutions, qui
sont menacés de mort, ou emprisonnés, parce qu’ils osent une parole libre.
Ces temps troublés nous rappellent combien notre rôle est essentiel et doit être défendu.
Défendre la liberté d’expression, la liberté de publication, sont au cœur de nos missions. A bas
bruit, car il n’aime pas le feu des projecteurs, l’éditeur poursuit sans relâche son travail qui
consiste à garantir ce pluralisme que beaucoup de pays nous envient.
A l’heure des mirages du numérique et de la gratuité, de plus en plus de voix s’élèvent pour
contester l’existence d’une intermédiation. Les attaques contre le droit d’auteur, en France
comme en Europe, participent de ce mouvement. Notre métier d’éditeur, et plus largement les
métiers des producteurs et créateurs de contenus sont remis en question.
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Nous devons dans les années à venir poursuivre nos actions pour défendre le droit d’auteur, et
au-delà le respect de tous les acteurs de la chaîne du livre.
Car derrière les mirages du numérique et de la gratuité, c’est bien l’appauvrissement de la liberté
d’expression qui guette.
« L'idée des droits n'est autre chose que l'idée de la vertu introduite dans le monde politique »
nous dit Alexis Tocqueville (De la démocratie en Amérique, 1835).
Le droit d’auteur fut une conquête difficile de la liberté de la création. Seul son maintien permet
de garantir l’équilibre, l’indépendance et de la diversité de la création.
Et face à ces enjeux, la solidarité de tous les acteurs de la chaîne du livre est indispensable.
Ensemble nous devons éveiller les consciences.
Nous devons mieux faire connaître notre métier également et le rôle qu’il joue dans la société.
Accepter de communiquer davantage. Notre métier le mérite. Il est un pilier de la création et le
pivot de la chaîne du livre. Il est au cœur des autres industries culturelles et créatives. En d’autres
termes, il est au cœur de la création, de la diversité culturelle et de son rayonnement.
Autre priorité pour notre syndicat : favoriser le désir de lecture ; inciter à la lecture
Former les lecteurs de demain, développer le goût de lire chez les plus jeunes devrait être une
priorité nationale. C’est cette conviction qui préside à l’organisation annuelle des Petits
champions de la lecture, dont la quatrième finale nationale s’est déroulée la semaine dernière à
la Comédie Française, en présence de nos nombreux partenaires et de la Ministre de l’Education
nationale.
Favoriser le désir de lecture, c’est cette ambition qui nourrit le projet de rénovation du Salon
Livre Paris initiée l’an passé. Et que nous allons poursuivre dans les années à venir, avec les
équipes renouvelées de Reed et en particulier Sébastien Fresneau, qui a pris avec énergie les
rênes du Salon. Il a toute notre confiance.
Inciter à la lecture et développer notre présence à l’étranger, c’est enfin ce qui motive notre
participation active à l’organisation de la foire de Francfort de 2017, année où la France sera le
pays invité d’honneur. Une occasion privilégiée pour le couple franco-allemand de renforcer ses
liens et de porter une vision culturelle commune.
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Après deux mandats, je mesure l’importance pour le Sne d’agir en France, mais également plus
largement à l’échelle européenne et internationale. Je comprends également l’importance de
tisser des liens forts avec toutes celles et ceux qui appartiennent à la chaîne du livre. Je sais enfin
l’importance que revêt un syndicat uni et représentatif de la diversité de l’édition.
Avec l’ensemble des membres du bureau, avec les Présidents de groupe et commissions, avec le
travail efficace des équipes permanentes du Syndicat, avec le soutien et le concours de tous les
maillons de notre chaîne du livre, je voudrais que ce troisième mandat qui m’est confié soit placé
sous le signe de l’ouverture. A l’image du livre.
Facteur d’intégration, fer de lance de la liberté de penser, le livre est le socle de toute vie sociale
et citoyenne. Il est un « outil de liberté » comme le disait Jean Guéhenno.
Ensemble, chers consœurs et confrères, chers amis professionnels du livre, construisons l’avenir
du livre et de l’édition.
Je vous remercie.
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