El Moudjahid
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El Moudjahid
A L’AFFICHE El Moudjahid de 1956-1962 L’épopée d’un journal «maquisard» époque, y apportent également En minutes, ce film retrace avec des le cette Le104 film documentaire relatant Moudjahid historique de 1956 à réalisé que ce soit à Tunis, Tétouan où chacun son éclairage sur le journal, sur Par exemple, combien savent que acteurs témoins toute l’histoire de la 1962, conçu par Youcef Aggoune et réalisé par Khaled Oulebsir, est Alger. les conditions de travail des journalistes le premier éditorial du journal El Moudpériode qui a suivi la création et l’imun vrai travail d’investigation et de recherche méthodologique sur jahid était signé Abane Ramdane et que ce dernier n’a jamais cessé de prodiune période cruciale de la révolution guer conseils et «astuces» pour aider à algérienne, la période 1956-1962. la bonne marche du titre ? Son épouse témoigne, pour la première fois, dans ce film, évoquant ses fonctions de saisie pression du premier exemplaire du sur machine à écrire des articles et au journal révolutionnaire El Moudjahid. niveau de la ronéo. Pour leur part, les Un titre de presse enfanté dans un témoignages de Pierre Chaulet et Evecontexte particulièrement difficile, lyne Lavalette, qui ont apporté leurs grâce à l’enthousiasme et à la foi exaltée des militants de la cause nationale, contributions à l’édifice éditorial, ont qui ont réussi à éditer une publication également contribué à nous éclairer sur beaucoup plus engagée que son aînée, les multiples facettes de ce grand quotile journal “Résistance algérienne”. dien révolutionnaire. Le scénariste, Youcef Aggoune, un spéSur le choix du procédé de tournage, le et sur les aléas de la clandestinité qui cialiste en communication, a commencé réalisateur Khaled Oulebsir nous a indirendaient difficile de l’éditer quotidienson travail de recherche suite à sa partiqué que le support de film est une canement. Le film ne s’arrête pas uniquecipation à un colloque consacré à l’hisméra de cinéma mais qui peut être ment aux faits historiques, mais laisse toire du quotidien national El utilisée dans le support vidéo. Quant au les témoins évoquer en toute liberté Moudjahid qui s’est tenu en décembre montage, il aura fallu une année entière leurs opinions et convictions, leurs vi2006 à Alger. Il eut alors l’idée de se pour terminer la réalisation technique. sions du monde, ce que leur a inspiré la lancer dans le projet d‘un film docuCe qui est quelque peu long, mais le fréquentation des grandes figures du mentaire sur ce journal. Un film qui seréalisateur cherchait la perfection en nationalisme que sont Abane Ramdane, rait centré sur les témoignages et les prenant tout le temps nécessaire pour Benyoucef Benkhedda et Saad Dahleb, anecdotes des témoins encore vivants éviter les redondances et les images rapour ne citer que ceux-là. Tout le moude cette période. Une idée qu’il mena à tées. vement national s’était impliqué corps son terme avec succès. El Moudjahid de Enfin, on peut dire qu’El Moudjahid de et âme dans cette passionnante aven1956-1962 est une œuvre qui illustre la 1956-1962 est un film plutôt destiné aux ture journalistique. Les témoins se revie quotidienne d’un journal et qui rapchercheurs, historiens et journalistes mémorent aujourd’hui encore porte également les témoignages prés’intéressant à cette période, car les parfaitement les premiers jalons posés à cieux des Réda Malek; Ali Haroune, longues séquences d’interviews qui le cette publication particulière. Brahim Chergui, Zahir Ihaddaden, Mocomposent peuvent ne pas accrocher le Le documentaire du duo Aggoune/Ouhamed Mili et bien d’autres, car la liste grand public. lebsir fourmille d’anecdotes et de détails est longue. Fayçal Abdelghani Les premiers journalistes “militants” de émouvants sur l’immensité du travail Youcef Aggoune, directeur de Média Marketing et scénariste du film «Nous avons choisi de raconter la vie du journal en hommage aux intellectuels qui l’ont fait» asaru cinéma Le patron de Média Marketing, Youcef Aggoune, réalisateur du film documentaire sur le journal El Moudjahid historique, avoue que ce projet se veut un travail scientifique et pédagogique et n’a pas de but lucratif. Il s’agit, selon lui, d’un travail portant sur la mémoire et le patrimoine. 22 Asaru cinéma : Comment vous est venue l’idée de faire ce documentaire ? Youcef Aggoune : L’idée a germé en mars 2006, suite à une rencontre avec Zahir Ihaddaden. Toutefois, j’avais d’abord entrepris des contacts directs avec les rares témoins de l’époque 19561962 qui sont encore en vie. Nous avons alors commencé le tournage en sollicitant une vingtaine d’acteurs qui ont témoigné sur leurs parcours et activités au sein de cette publication. Nous avons pu ainsi mettre en boite, grâce aux moyens du centre international de presse, 20 heures d’enregistrement. Le documentaire est surtout destiné à un public averti. Avez-vous prévu une version grand public ? Effectivement, la première approche dans ce film est d’ordre scientifique. Il est destiné à un public de chercheurs et d’universitaires. Toutefois, on prévoit prochainement une version pour le grand public car on peut retoucher le produit en lui apportant des illustrations vivantes. On prévoit d’offrir un pack numérisé qui sera composé de bases de données du colloque (50eme anniversaire d’El Moudjahid) en plus du film documentaire et de l’album photos. C’est une contribution citoyenne et désintéressée de notre entreprise. On peut même s’inspirer de notre film pour l’écriture d’un scénario de fiction. La matière est riche en évènements qui peuvent être exploités sous tous les angles imaginables. Pourquoi n’avez-vous pas utilisé dans votre film des archives sonores pour mieux illustrer les témoignages ? D’abord, je tiens à préciser encore une fois que le travail réalisé comporte une trame historique avec un ordre chronologique bien précis. On a privilégié la vie du journal et son apport à la révolution. On ne cherche pas à tout raconter, car ce n’est pas possible vu l’ampleur et la complexité du sujet. Avez-vous pris contact avec la télévision nationale pour la promotion de ce documentaire ? Nous avons effectivement transmis une copie du film à Monsieur Hamraoui Habib Chawki, DG de l’ENTV, qui nous avait demandé de le visionner. Nous espérons, bien entendu, qu’il sera diffusé un jour à l’ensemble du public algérien via la télévision nationale. Peut-on avancer, enfin, que votre documentaire est un hommage appuyé à tous ces intellectuels qui ont beaucoup apporté à la révolution ? Je dirai, en toute modestie, que c’est effectivement une œuvre qui rend hommage à l’ensemble des intellectuels et militants de la cause nationale qui ont grandement contribué à la lutte pour l’indépendance de l’Algérie. Notre souhait le plus fort, c’est que notre patrimoine journalistique dont El Moudjahid historique est l’un des fleurons, soit sauvegardé et préservé au profit de tous les Algériens.. Propos recueillis par F. A. Alger, terre de civilisations de Ramdane Rahmouni Une invitation au voyage spatio-temporel Le documentaire de 52 minutes présente aux spectateurs la richesse historique et civilisationnelle de l’Algérie à travers un véritable voyage spatio-temporel dans toutes les régions d’Algérie, mettant ainsi en valeur les multiples sites culturels, historiques et archéologiques de notre pays. Le réalisateur explique à ce sujet «j’ai voulu, à travers ce film qui a nécessité beaucoup de recherches sur le plan documentaire, particulièrement historique, montrer que l’Algérie est un véritable creuset de civilisations». Après plus de deux années d’un intense travail de recherche, le documentaire réussit à mettre en exergue «la richesse culturelle de l’Algérie qui, depuis l’aube de l’humanité, constitue une terre d’accueil, pas seulement pour les premiers hommes qui sont apparus sur terre, mais aussi pour bon nombre de civilisations qui ont eu, tour à tour, entre leurs mains le destin de notre pays», ex- plique-t-il. «L’Algérie a été toujours ouverte aux différentes civilisations et a toujours eu des relations avec le reste du monde, notamment l’Egypte, la Grèce, les autres pays d’Afrique, particulièrement le Soudan», ajoute-t-il. Les gravures et les peintures rupestres du Tassili n’Ajjer et du Hoggar nous content l’épopée de plus de 6 000 ans de civilisation et nous font remonter jusqu’aux Garamantes, ce peuple très ancien qui a vécu dans ces régions aujourd’hui désertiques. L’Algérie antique peuplée par les Imazighen, qui constitueront le socle ethnographique sur lequel viendront se greffer d’autres peuples, pour former un melting-pot composé des Libyques, Phéniciens et Gétules, qui prirent le nom de Numides, dans un pays où Massinissa fonda son royaume, le premier Etat berbère de l’histoire. A.C. asaru cinéma N°4 Décembre 2007 La salle Ibn Zeydoun de l’Office Ryadh El Feth à Alger a accueilli le 14 novembre dernier, l’avant-première du film documentaire Alger, terre de civilisations, réalisé par Ramdane Rahmouni dans le cadre de la manifestation culturelle Alger, capitale de la culture arabe 2007. 23