Elaborer un Plan de déplacements inter

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Elaborer un Plan de déplacements inter
Guide méthodologique pour élaborer un
Plan de Déplacements Inter-Entreprises
Juillet 2009
Prospective et Stratégie d’agglomération
Le Plan de Déplacement Inter-Entreprise :
Une démarche collective en faveur de la mobilité des entreprises et des salariés.
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En Rhône-Alpes, 33% des déplacements ont un motif professionnel (domicile/travail et déplacements professionnels) dont 1 sur 2 est réalisé
par un autosoliste (1 seule personne par véhicule).
Pour 98% des salariés de la région, le stationnement est gratuit et/ou facilité sur le lieu de travail.
Entre 1975 et 2000 la distance domicile-travail à temps de trajet identique a doublé !
En ville, 1 trajet sur 2 en voiture fait moins de 3 km
5 140€ : budget transport moyen annuel par ménage
Repenser la question des déplacements des entreprises, des salariés, devient une nécessité !
De nombreuses entreprises se sont lancées dès la fin des années 1990 dans l’élaboration de Plan de Déplacement Entreprise (PDE) dans lequel
figure un panel de solutions pour améliorer les déplacements des salariés et encourager l’utilisation des modes de transports alternatifs à la
voiture individuelle. Si le cas de ST Microelectronics à Grenoble ou de l’Institut Gustave Roussy à Villejuif est fréquemment cité, sur le territoire
du Grand Lyon, à ce jour, plus de 120 PDE ont été mis en place avec le Sytral, Autorité Organisatrice des Transports Urbains sur l’agglomération
lyonnaise, ce qui représente environ 13 000 salariés.
Depuis quelques années, à l’initiative du Grand Lyon, se mettent en place les Plans de Déplacement Inter-Entreprises où sur une même zone,
plusieurs entreprises mutualisent moyens -techniques et financiers- et solutions pour élaborer un programme d’actions en faveur d’une mobilité
plus durable.
Initiée au départ dans le cadre d’une démarche temporelle par le Grand Lyon afin de mieux articuler temps de vies, temps de déplacements et
nouveaux services en mobilité, la démarche est devenue multi-partenariale entre Grand Lyon, Ademe, Région Rhône Alpes et Sytral.
Ce petit guide a pour vocation d’apporter des éléments d’éclairage et de méthodologie sur la démarche de PDIE animée par le Grand Lyon,
avec le soutien de l’ADEME, de la Région Rhône-Alpes et du SYTRAL.
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Un PDIE, c’est quoi ?
Un PDIE, Plan de Déplacement Inter-Entreprise, est une déclinaison du Plan de Déplacement Urbain à l’échelle micro-territoriale.
Un Plan de Déplacement Inter-Entreprises, c’est :
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•
un ensemble de mesures mutualisées entre entreprises d’une zone d’activités visant à faciliter et rationnaliser les déplacements,
pour inciter salariés, clients ou fournisseurs d’une même zone à utiliser d’autres moyens de transport que la voiture individuelle :
covoiturage, transports en commun, vélo, marche à pied…
Des mesures concrètes :
En adhérant à la démarche PDIE, chaque entreprise de la zone peut s’engager sur une ou plusieurs actions :
• encourager les salariés à prendre les transports en commun grâce à une participation de l’entreprise au financement de
l’abonnement TC,
• ouvrir une concertation avec le Sytral pour l’amélioration ou la création de desserte en TC,
• organiser et promouvoir le covoiturage à travers la plateforme de mise en relation du Grand Lyon (www.covoituragegrandlyon.org),
• rationnaliser le stationnement,
• promouvoir l’utilisation des modes doux par l’amélioration et la sécurisation des accès vélo et piétons, par la mise à disposition
de vélo et d’arceaux…,
• envisager la réorganisation du travail (développement du télétravail et de la visioconférence).
D’un point de vue législatif…
- La LOTI (1982) encourage les Autorités Organisatrices des Transports à mettre en place un service de conseil en mobilité à l’intention des employeurs
et des gestionnaires d’activités générant des flux de déplacements importants,
- La LAURE (loi sur l’air - 1996) encourage les entreprises et les collectivités publiques à favoriser le transport de leur personnel,
- La Loi SRU (2000) impose aux Autorités Organisatrices des Transports des agglomérations de plus de 100 000 habitants d'encourager la mise en
œuvre de PDE.
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Un PDIE, pourquoi ?
Pourquoi engager une démarche collective ?
-
pour répondre aux contraintes de déplacements de la zone d’entreprises,
pour mutualiser forces et moyens,
pour créer et utiliser des outils communs,
pour partager des solutions et des mesures communes à la zone d’activité mais également répondre à une demande spécifique de chaque entreprise,
pour ouvrir la concertation auprès des décideurs institutionnels et des Autorités Organisatrices des Transports.
Des avantages pour tous : une démarche gagnant-gagnant-gagnant
Pour les salariés :
-
meilleure gestion de leurs temps de déplacements et donc de leurs temps de vie,
diminution du budget transport,
réduction du stress et de la fatigue pour augmenter les performances,
mobilisation autour d’une démarche éco-citoyenne.
Pour l’entreprise :
-
des salariés qui gèrent mieux leurs temps de trajets et donc leurs temps de travail,
réduction des dépenses liées au stationnement,
amélioration de l’accessibilité su site pour les visiteurs, les clients et les livraisons,
réduction des problèmes de RH (recrutement, mobilité des stagiaires…),
des réductions financières sur la majoration forfaitaire accident de trajet de la CRAM,
mobilisation des salariés autour d’un projet fédérateur,
valorisation de l’image de l’entreprise et de la zone d’entreprise à travers une prise en compte visible des enjeux de déplacement et de développement durable.
Pour la collectivité :
-
réduction de la circulation et du trafic automobile, de la pollution et du bruit,
promotion des zones d’activité par une meilleure desserte,
valorisation du territoire par la prise en compte de l’environnement et du développement durable,
l’amélioration de la desserte en transport en commun,
répondre aux préoccupations des citoyens concernant l’augmentation du prix du pétrole.
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Les expérimentations en cours sur le territoire du Grand Lyon
Dès 2006, le plateau Nord - ZI PERICA et le Parc Technologique de St Priest ont souhaité réfléchir à la question des déplacements des salariés de leur zone
d’entreprises. Pour chacun des territoires, il s’agissait de mettre en place un PDIE à destination des salariés des zones industrielles, mais aussi des clients,
livreurs et partenaires commerciaux.
Avec l’aide d’un bureau d’études spécialisé, un diagnostic a été réalisé sur chacune des deux zones d’activité ; les actions sont mises en œuvre
progressivement et portent essentiellement sur l’amélioration ou la création d’une desserte en TC, l’encouragement à l’utilisation des modes-doux et des
deux-roues, la mise en place d’un service de covoiturage ainsi que d’un « point info-transport » multimodal dans les zones d’entreprises.
En 2007, de nouvelles demandes de territoires sont apparues dont la zone industrielle de la Vallée de la Chimie, dans le cadre de l’agenda 21 territorial
(demande émanant de l’Institut Français du Pétrole), l’hyper-centre de Lyon avec le PDIE des commerces de la Presqu’ile de Lyon (demande émanant de
l’Association Tendance Presqu’ile) et la zone Techlid dans l’Ouest lyonnais, à la demande du président de l’Association Techlid.
Concernant le PDIE Lyon Presqu’ile et Techlid , le choix a été fait de recourir à la création d’un poste de « conseil en mobilité locale » subventionné par le
Grand Lyon, la Région Rhône-Alpes et l’ADEME. Ces postes ont pour objet d’élaborer le diagnostic « déplacement », de définir un plan d’actions et d’en assurer
la mise en œuvre.
En ce qui concerne la Vallée de la Chimie, l’association pour le développement durable de la vallée de la chimie créée fin 2007 assure le portage du projet
tandis qu’un bureau d’études techniques a été missionné pour la réalisation du diagnostic. Celui-ci a proposé un ensemble de mesures dont la première
concerne la mise en place d’un outil de covoiturage. Parallèlement, un comité de pilotage Ressources Humaines a été crée afin d’assurer un management et
une communication efficace en interne.
Les commerçants du 7e arrondissement de Lyon se sont associés pour la réalisation d’un PDIE, porté par l’association des commerçants du 7e arrondissement,
tandis que certaines entreprises et des gros comptes souhaitent s’engager dans une démarche similaire.
En 2008, en parallèle à la coordination de l’ensemble des PDIE, d’autres territoires ont fait appel au Grand Lyon pour évaluer l’opportunité de réaliser un PDIE :
c’est le cas de la ZI Lyon Sud-Est à Corbas, qui a lancé un diagnostic fin 2008 (opérationnel fin 2009).
Parallèlement, la CCI de Lyon, en partenariat avec la DDTEFP, le Grand Lyon et des entreprises de services à la personne, a engagé une étude concernant les
déplacements des salariés des entreprises de services à la personne sur les territoires de l’Ouest lyonnais. L’objectif est d’offrir aux salariés une alternative de
déplacement viable leur permettant de se rendre sur leurs lieux de travail très diversifiés dans les meilleures conditions possibles.
Et demain ? D’autres projets pourraient voir le jour : la question des déplacements des salariés du centre commercial Part Dieu, les déplacements des
entreprises nouvellement implantées à Lyon Confluence, les ZI du Val de Saône dans le cadre de la mise en place de l’Agenda 21 territorial, et de Meyzieu.
Toutes ces démarches, animées par le Grand Lyon, sont menées dans une large concertation Ademe, Région RA, et Sytral. La phase amont « diagnostic
déplacements » et « élaboration d’un plan d’action » fait l’objet d’un cofinancement public à 80%, 20 % restant à la charge des entreprises.
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La structure porteuse du PDIE peut être de différents types :
- une association de commerçants telle que l’association de développement du commerce du 7e arrondissement ou Tendance Presqu’ile,
- une association d’entreprises (Association pour le développement durable de la vallée de la chimie par exemple),
- un syndicat mixte : SYPARTEC chargé du développement de la zone d’activité Savoie Technolac ou encore le syndicat de communes Val de Saône.
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Un PDIE, comment ?
Vous souhaitez vous lancer dans la démarche PDIE ?
La réalisation d’un PDIE s’articule autour de 4 grandes étapes :
Durée
Détail
Appui financier
Commentaires : En premier lieu, et si besoin est, une étude d’opportunité est menée afin de vérifier la pertinence de réaliser un PDIE sur le territoire
concerné. Sa réalisation n’est ni obligatoire ni indispensable mais donne cependant une première esquisse des problèmes majeurs que rencontrent les
salariés et les entreprises dans leurs déplacements quotidiens et des attentes des entreprises.
Ce pré-diagnostic de sensibilisation est un gage de réussite pour la suite de la démarche.
4 mois
Phase 1 : étude
d’opportunité
ou prédiagnostic
arriver à des
objectifs partagés
entre les entreprises
et les partenaires
- Identification des problèmes et des
difficultés des entreprises, de leurs
motivations et de leurs priorités
- Sensibilisation des entreprises à la
démarche
- « Pré-diagnostic transport » : enquête
d’intérêt auprès des chefs d’entreprises et
évaluation
rapide
de
l’accessibilité
multimodale
- Montage et suivi de l’opération : choix de
la structure porteuse, constitution du
comité de pilotage
- Relation avec les partenaires (Grand Lyon,
ADEME, SYTRAL, Région…)
- Choix définitif du périmètre d’action
Recrutement d’un stagiaire niveau master 1
urbanisme, transport ou développement local dans
une démarche de professionnalisation :
- Tout stage d'une durée supérieure ou égale à 3
mois doit être rémunéré mensuellement. Réf :
Décret n°2008-96 du 31 janvier 2008 - art. 1
- A défaut de convention de branche ou accord
professionnel étendu, le montant horaire de la
gratification due au stagiaire est fixé à 12,5 % du
plafond horaire de la sécurité sociale défini en
application de l'article L. 241-3 du code de la sécurité
sociale, soit 398,13€,
- L’ADEME peut accorder une subvention de 50% du
poste plafonné à 3800€
Si abandon ou non portage par les entreprises, le projet reste en suspens
Si engagement dans la démarche : ANNONCE DU PROJET et début de la phase d’études approfondies
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Plus de détails sur le pré-diagnostic …
Actions
Déclinaison des actions
Réaliser un état des lieux
"accessibilité" global
Etat des lieux initial de l'environnement de la zone, de la desserte, de
l'accessibilité, …
Réalisation d'une plaquette de communication PDIE, à destination des
entreprises de la zone d'activités
Entretiens auprès de chefs d'entreprises
Sensibiliser les entreprises
à la démarche PDIE
Traitement du questionnaire analyse des résultats
Réunion, petit déjeuner de sensibilisation et présentation des résultats de
l'enquête (relayer l'information à toutes les entreprises de la zone).
Intervention des institutions et de chefs d'entreprises
Signature d'une charte d'engagement des entreprises,
désignation d'un référent PDIE dans chaque structure et suites à donner au pré-diagnostic
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Phase 2 :
diagnostic
évaluer
l’accessibilité de la
zone et connaître les
pratiques de
déplacement de
chacun,
tester des
solutions de report
modal,
proposer un plan
d’actions.
Durée
4 mois
Détail
- Diagnostic affiné : recueil et analyse des
données internes à chaque entreprise
(stationnement, compte « déplacements »
des
entreprises,
géolocalisation
résidentielle des salariés…),
- Étude accessibilité et desserte
multimodale de la zone : ligne et fréquence
des TC, aménagements cyclables et
piétons…,
Appui financier
Financement public et privé :
- à hauteur de 80% par les partenaires institutionnels
(ADEME, Grand Lyon, Région RA),
- les 20% restants par les entreprises et les
associations d’entreprises (selon les territoires entre
3 et 10 €/salariés).
- Travail avec les entreprises,
- Désignation d’un référent PDIE dans
chaque entreprise ou pour chacune des
actions menées,
- enquête salariés, groupes de travail intraet inter- entreprises,
- Élaboration d’un plan d’actions sur les
territoires.
Commentaires : La réalisation du diagnostic et l’élaboration du plan d’action, nécessitent un savoir-faire particulier et une méthodologie rigoureuse ;
d’où la nécessité de s’appuyer sur un prestataire spécialisé.
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Phase 3 : mise
en œuvre du
plan d’actions
Durée
Détail
12
mois
et
plus
- Hiérarchisation des actions dans le temps,
- Réalisation d’un planning prévisionnel de suivi
PDIE,
- Réalisation d’un support méthodologique à
destination des référents PDIE de chaque
entité,
négocier avec
les partenaires
et expérimenter
des actions.
- Information multimodale à destination des
salariés,
- Négociation avec les partenaires
institutionnels (AOT, SNCF, ...),
- Expérimentation des mesures : vélo/scooter à
assistance électrique, logiciel de covoiturage…,
- Mise en place des actions en entreprises :
participation au billet TCL, réalisation d’un site
de covoiturage (en interne ou via un
prestataire), aménagements cyclables…,
Appui financier
Financement public et privé :
Le financement des actions est fonction du plan
d’actions du diagnostic territorial, mais également
des mesures à mettre en œuvre choisies et validées
par la structure porteuse.
- mesure TC : le décret du 31 décembre 2008 oblige
les entreprises et collectivités à prendre en charge la
moitié de l’abonnement aux transports en commun,
- mesure covoiturage : le Grand Lyon met à
disposition des territoires un outil informatique de
mise en relation,
- mesure vélo : la région et l’ADEME (achat de
matériel), le conseil général (aménagement sur
voirie), les entreprises (local, arceaux)…
- Informer et communiquer sur les mesures
mises en œuvre : flyers, stand, réunion…
Phase 4 :
suivi PDIE
évaluer la
réussite des
mesures
engagées grâce
à des indicateurs
Durée
Année
n+1
Détail
- Enquête annuelle auprès des salariés pour
évaluer les changements de comportements et
le report modal
Appui financier
Financement public et privé
- Définition d’indicateurs en relation avec
l’ADEME : bilan carbone, kilomètres et
quantité de CO2 économisée…
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Les points importants pour réussir et pérenniser la
démarche
Une démarche mutipartenariale
Il est essentiel de réunir très en amont du projet un maximum de partenaires afin de vérifier la pertinence de la démarche, de progresser dans une démarche
collective et concertée et d’évaluer les ressources tant humaines que financières que chaque acteur peut apporter.
Le Grand Lyon (DPSA et DGDEI), la Région Rhône-Alpes et l’ADEME travaillent conjointement depuis 2006 et les premières expérimentations en apportant
soutien, informations et méthodologie de projet aux entreprises désireuses de se lancer dans un PDIE.
Ces partenaires historiques participent aux réunions d’information et comités de pilotage, et engagent actuellement une réflexion plus globale sur une
animation territoriale sur plusieurs territoires.
Outre les collectivités et institutions publiques, il est important et indispensable d’intégrer les entreprises à tous les stades du projet.
Un projet de PDIE doit être porté par les entreprises, et plus particulièrement par les associations d’entreprises qui fédèrent et représentent la sphère privée.
Elles sont les principaux interlocuteurs entre les instances publiques et les entreprises et interviennent à toutes les étapes du projet :
-
formulation des attentes et fédération des entreprises autour d’un objectif commun,
organisation des comités de pilotage aux différents stades du projet,
participation aux réflexions sur les actions à mettre en œuvre,
diffusion de l’information à toute la zone d’activités.
Le SYTRAL, AOTU pour le compte du Grand Lyon, intervient en aval du diagnostic. Il prend en considération les pistes d’actions proposées par le plan d’actions
et les nombreuses attentes des entreprises par rapport au réseau de transport collectif. Le cas échéant, le SYTRAL dispose de trois leviers d’actions pour
encourager le report modal de la voiture vers le transport collectif :
- la distribution de kit d’informations (plans, informations réseaux personnalisé par entreprise, informations sur les parcs relais…) aux salariés,
- la participation à hauteur de 4€ sur l’abonnement au TCL (soit un abonnement TCL qui revient à 21.60€ pour l’entreprise et pour le salarié, sur une
base d’un abonnement city pass de 47.60 €),
- l’aménagement ou le réaménagement de la desserte du site par les transports en commun.
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L’importance d’un diagnostic exhaustif
Il convient de bien informer les entreprises sur la nécessité de réaliser un diagnostic, qu’elles considèrent bien souvent comme une étape longue et
fastidieuse.
Le diagnostic s’attache à évaluer les spécificités du site, que ce soit en terme de topographie, d’accessibilité ou de saturation des réseaux de transport
environnants. Il s’agit du volet accessibilité qui porte sur l’analyse de l’offre de transport existante, de ses atouts, ses contraintes et ses opportunités. Il s’en
suit un diagnostic « mobilité » qui s’attache à recueillir les informations en interne par des enquêtes salariés-entreprises (pratique de déplacements, horaires,
saturation des parkings, localisation résidentielle …). Une connaissance fine des populations et de leur besoin est essentielle pour estimer les potentialités de
report modal et les actions à envisager.
A partir des informations recueillies lors des enquêtes terrain et salariés, le prestataire en charge de la réalisation du PDIE identifie les points importants à
améliorer et évalue les potentialités de report modal.
Quelques éléments essentiels du diagnostic :
-
Accessibilité et performance du réseau TC : type de réseau, fréquence, amplitude, temps de trajet…
Géolocalisation résidentielle des salariés : par entreprise, par horaire de travail, par rapport au réseau…
Accessibilité modes doux : selon typologie du vélo, topographie, dangerosité, localisation résidentielle…
Évaluation économique : cout de transport par mode, indemnités et VT versés, cout stationnement, cout infrastructure…
Enquêtes salariés : pratique actuelle, localisation résidentielle, attentes et besoins, propension au report modal…
Le volet managérial
Il faut bien avoir en tête qu’un PDIE n’est pas un PDE et que la communication autour d’une démarche inter-entreprises est beaucoup plus complexe de par la
multiplicité des acteurs.
La réussite du projet réside dans la capacité de l’entreprise à proposer des solutions de déplacement cohérentes avec les problématiques du site et de
communiquer efficacement envers ses salariés afin de lever les éventuels points de blocage.
Outre le comité de pilotage qui se réunit régulièrement au cours des comité de pilotage, des groupes de travail RH, composés principalement d’une dizaine de
salariés volontaires, sont formés et remplissent plusieurs fonctions :
- un appui technique au prestataire en charge de la réalisation du PDIE,
- un apport substantiel en terme de vécu du territoire,
- un relai essentiel de l’information auprès des salariés,
- une ressource indispensable pour l’alimentation des réflexions.
Un référent PDIE est également nommé au sein de chacune des entreprises ; il est chargé de sensibiliser les employés de l’entreprise à la démarche, de
collecter les données, de participer aux groupes de travail et d’assurer la communication des actions mises en œuvre.
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Proposer des alternatives attrayantes
A l’issu du diagnostic, un ensemble de mesures est envisagé et approuvé en concertation avec les entreprises et les partenaires institutionnels. Le plan
d’actions permet de définir les mesures à mettre en œuvre et de les hiérarchiser dans le temps.
Plusieurs familles de solutions existent pour rendre plus attractifs les modes de transport alternatifs et faciliter le report modal, pour les déplacements
domicile – travail comme pour les déplacements professionnels. On distingue communément :
Solutions
Inciter à l’utilisation des transports en
commun
Favoriser la pratique du vélo
Encourager la pratique du covoiturage
Communiquer sur l’information transport
multimodale
Rationnaliser l’usage de la voiture
Repenser le temps du travail
-
Déclinaisons
Communiquer/informer sur les réseaux de transports en commun,
participation de l’entreprise à l’abonnement TC à hauteur de 50%,
déplacement d’un arrêt,
modification de l’horaire et/ou de la fréquence de passage,
création/extension d’une ligne de TC.
-
création d’emplacements couverts et sécurisés pour le stationnement des vélos,
location de vélo,
aménagement de pistes cyclables sécurisées dans et aux abords de la zone d’activités,
mise à disposition de douches pour les salariés,
essai de vélo (scooter) à assistance électrique,
distribution de kit de sécurité.
-
création d’un site de covoiturage (outil covoiturage du Grand Lyon) www.covoiturage-grandlyon.com
mise à disposition des meilleurs emplacements de stationnement (à proximité des entrées),
communication sur la pratique et ses avantages,
réflexion sur la création d’aire de regroupement de covoiturage.
- création d’un « point info transport »,
- markéting individualisé sur des solutions pour se déplacer autrement,
- actions évènementielles à destination des salariés sur toutes les pratiques de déplacement alternatif.
- création d’un pool de véhicules professionnels partagé par toutes les entreprises,
- communication sur le système de location de véhicule (autopartage),
- création d’un système de taxis partagés.
- aménager les horaires de travail pour coller aux horaires de TC, des covoitureurs…,
encourager le travail à distance pour limiter les déplacements inutiles (télétravail, téléconférence).
Une seule solution n’est pas envisageable : la réussite du projet réside dans le choix offert aux salariés de repenser leurs déplacements !
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Une bonne communication pour pérenniser la démarche
Le lancement des actions est un évènement qu’il est nécessaire d’appuyer par d’importants moyens de communication à différentes échelles. Ainsi, il convient
de sensibiliser les chefs d’entreprises et les référents PDIE sur la manière de bien communiquer au sein de leur entreprise. Car ce sont ces personnes qui vont
diffuser l’information vers les salariés.
Cette communication doit être concertée entre les entreprises pour atteindre une taille critique importante (lors du lancement d’un site de covoiturage par
exemple) et créer instantanément un effet « boule de neige ». Ces campagnes d’information combinées à des animations sur le terrain doivent ensuite être
répétées plusieurs fois dans l’année pour mettre en valeur les bonnes pratiques, inciter d’autres salariés/entreprises à rejoindre le mouvement et ainsi
pérenniser les pratiques. Voici quelques exemples de communication efficace :
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Affiches et tracts
Points info transport (stand)
E-mail, web et blog
Journal interne, newsletter
Mobilisation des communes : bulletins, affiches
Diaporama court en réunion de direction, en salle de repos
Petit déjeuner d’échange et de sensibilisation
Information lors du recrutement
Jeux concours et prix pour le meilleur report modal (clé usb, mug…)
L’animation territoriale est un levier essentiel pour ancrer la démarche dans les pratiques quotidiennes. Pour cela, l’animation sur le terrain doit être forte dès
le lancement du plan d’actions, et continue sur les années suivantes. Qui assure cette animation ? Il faut se poser la question dès le lancement de la
démarche. Plusieurs solutions ont été trouvées sur les territoires du grand lyon ::
- recrutement d’un animateur par la structure porteuse (Techlid, Lyon Presqu’ile, commerçant du 7ème),
- recrutement d’un animateur mutualisé sur plusieurs territoires (Vallée de la Chimie, Parc technologique St Priest et Lyon Sud-Est),
- recrutement d’un poste au sein de la CCI,
- le développeur économique et l’association dégagent du temps pour animer le plan d’actions (PERICA).
En premier lieu, elle va consister à concrétiser les mesures du plan d’action en négociant avec l’AOTU pour une meilleure desserte du site en TC, en
expérimentant les vélos à assistance électrique, en organisant des stands covoiturage,… L’objectif étant toujours de faire une expérimentation afin d’évaluer la
pertinence de la mesure et l’adhésion des salariés.
Le rôle de l’animateur territorial sera de pérenniser les pratiques dans le temps. Pour cela, il dispose de plusieurs actions tels que :
- réaliser des bilans pour évaluer les points forts à conforter et les points faibles à retravailler,
- rencontrer les entreprises pour contraindre le stationnement,
- organiser des rencontres et jeux concours pour fidéliser les salariés,
- informer les nouveaux salariés sur le PDIE.
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L’évaluation des actions mises en œuvre
La méthodologie utilisée pour réaliser le diagnostic permet d’obtenir des données précieuses, qui vont être utile lors de l’évaluation des actions mises en
œuvre. Ainsi, il est nécessaire de faire un retour sur les actions concrètes, le report modal effectif ainsi que les économies énergétiques réalisées.
L’ADEME met à disposition des entreprises, et plus particulièrement des référents PDIE des entreprises, un outil d’évaluation des plans de mobilité.
http://eide.plan-deplacements.fr/login.php?do=new
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Éléments de financement des PDIE
Exemples de financement du diagnostic et d’un animateur territorial
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Financement des actions
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Pour aller plus loin…
Contacts
ADEME :
Mathias Copy, [email protected]
www.ademe.fr
www.plan-deplacements.fr
Région Rhône-Alpes :
Anne Cambon, [email protected]
www.rhonealpes.fr/20-transports.htm
www.multitud.org
Grand Lyon :
Lucie Verchère-Tortel
[email protected]
www.espacedestemps.grandlyon.com
www.covoiturage-grandlyon.com
SYTRAL :
Laurence Barberia, [email protected]
www.sytral.fr
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