Le Comité de Bassin Rhin -Meuse +31 43 8808576
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RIWA-Meuse Boîte postale 1060 NL – 6201 BB MAASTRICHT Pays-Bas Adresse de visite: Limburglaan 25, Maastricht Le Comité de Bassin Rhin -Meuse Vos références +31 43 8808576 [email protected] www.RIWA-Meuse.org Ligne directe +31 43 8808576 Nos références Date 2015.007UBHR 17 juin 2015 Concerne Annexe(s) La consultation sur SDAGE Rhin-Meuse 2016-2021 Madame, Monsieur C'est avec beaucoup d'intérêt que nous avons pris connaissance du document "Le SDAGE (Schéma directeur d’aménagement et de gestion des eaux) des districts Rhin et Meuse, partie française". Par la présente, nous désirons vous faire part de notre avis concernant ce document. La RIWA-Meuse représente les intérêts des sociétés belges et néerlandaises de production d'eau qui utilisent les eaux de la Meuse pour produire de l'eau potable. La Meuse constitue la source d'eau destinée à la production d'eau potable pour six millions d'habitants répartis sur le territoire des Pays-Bas et de la Belgique. Notre but est de faire en sorte que la qualité des eaux de la Meuse soit telle que les producteurs d'eau potable puissent produire de l'eau potable à partir des eaux de la Meuse en ne mettant en œuvre que des techniques naturelles de traitement d'eau. Cet objectif correspond parfaitement aux buts poursuivis par l'article 7 de la Directive-cadre sur l'eau: Les États membres assurent la protection nécessaire pour les masses d'eau recensées afin de prévenir la détérioration de leur qualité de manière à réduire le degré de traitement de purification nécessaire à la production d'eau potable. Les États membres peuvent établir des zones de sauvegarde pour ces masses d'eau. Notre réaction porte sur le district de la Meuse, et plus particulièrement sur la partie eaux superficielles. 1. Produits phytopharmaceutiques utilisés dans l'agriculture La politique décrite dans le SDAGE vise un changement de comportement dans les pratiques agricoles grâce aux transferts de connaissances, à une mise en oeuvre du guide des bonnes pratiques et un accord de coopération avec les instances agricoles en vue de réduire les émissions. Votre objectif est de réduire l'utilisation de différents pesticides de 10 à 30 % d'ici 2021 et de 100 % d'ici 2028 ou 2033. Cela veut-il dire que les objectifs du précédent plan Ecophyto 2018 (à savoir une réduction de 50 % d'ici 2018) se sont avérés irréalisables? N° registre de commerce Tilburg 18068632 N° TVA NL 8111.70.366.B.01 N° IBAN NL31INGB0655 5762 90 Adresse BIC: INGBNL2A Compte courant ING 065.55.76.290 page 1 de 3 Il s'agit d'une politique basée sur le volontariat, que nous soutenons en tant que telle. L'expérience a bien montré la nécessité d'une gestion stricte de la part des autorités afin de réduire efficacement les émissions grâce ce genre de politique. Il importe également de soutenir les mesures grâce à des moyens financiers de la politique agricole commune de l'UE. Nous vous demandons d'y prêter attention. Les objectifs finaux pourraient ainsi être atteints avant 2028 et au terme de la directive-cadre sur l'eau. Lors de nos visites à Tailfer (station de captage de VIVAQUA), nous avons constaté que les concentrations des pesticides suivants ont dépassé les normes au cours de la période 2010-2014: l’acide aminométhylphosphonique (AMPA), l’isoproturon, l’acide 4-chloro-2-méthylphénoxyacétique (MCPA), le chlortoluron, le glyphosate, le métazachlore et le chloridazone. Votre initiative visant à promouvoir l'agriculture biologique de façon à obtenir d'ici 2020 des cultures biologiques sur 33 % de la surface des zones de protection, nous paraît excellente. 2. Lutte contre les mauvaises herbes dans les espaces publics En 2014, la France a adopté une loi interdisant l'utilisation de pesticides par les communes à partir de 2020, ainsi que leur vente à des particuliers à partir de 2022. Il s'agit là d'une excellente mesure. D'autres pays, comme les Pays-Bas ou la Belgique, ont également pris de telles décisions. Elles permettront ainsi de constater après quelque temps l'absence de dépassements de normes, notamment pour le glyphosate. Le glyphosate et son métabolite l'AMPA sont des substances pour lesquelles nous mesurons le plus grand nombre de dépassements de normes dans nos stations de captage, comme à Tailfer (un dépassement pour le glyphosate et 43 dépassements pour l'AMPA au cours de la période 2010-2014). Pour la version définitive du SDAGE, vous pourriez peut-être aussi fixer un objectif de réduction concernant la cinquantaine de produits à base de glyphosate dont l'utilisation est autorisée en France. 3. Nouvelles substances, parmi lesquelles des résidus médicamenteux Nous nous réjouissons de l'attention accordée aux polluants émergents dans le SDAGE. Dans notre réaction au document "Les enjeux...", nous avons déjà expliqué les inquiétudes que soulève cette problématique auprès des sociétés de production d'eau potable. En outre, d'après plusieurs études, il est de plus en plus évident que ces substances ont également des effets préjudiciables sur le milieu écologique des eaux superficielles. Votre souhait d'évaluer en 2018 l'impact de ces substances sur l'environnement est une bonne chose. La Commission Internationale de la Meuse (CIM) travaille aussi actuellement à l'établissement d'une liste de substances potentiellement à risque pour la production d'eau potable. L'objectif est d'échanger des informations sur ces substances et de discuter de leur impact. Nous pensons qu'il est important de bien harmoniser l'approche de cette thématique dans le district hydrographique de la Meuse. C'est la raison pour laquelle nous vous recommandons d'inclure dans votre programme de surveillance ces nouvelles substances qui figureront à la liste que la CIM établira en 2015 et de les contrôler à au moins un point de mesures situé le long de la Meuse, par exemple à la frontière franco-belge. 4. Changement climatique Nous trouvons positif le fait que vous intégrez dans le SDAGE les impacts du changement climatique et que vous souhaitez plus particulièrement tenir compte des implications pour l'alimentation en eau potable de la Belgique et des Pays-Bas. Nous reconnaissons la nécessité d'un plan d'étiage international pour le district hydrographique de la Meuse. La CIM est en train de développer un plan d'approche concernant la gestion des faibles débits, qui pourrait être utile à cet égard. Nous espérons que la délégation française soutiendra ce plan auprès de la CIM. Dans le cadre de cette approche internationale, il importe également de poursuivre, après le projet Amice, l'étude, au niveau international, des impacts du changement climatique. L'EPAMA développe des initiatives à cet égard. La RIWA-Meuse est volontiers disposée à y prendre part. 5. Industrie En ce qui concerne les rejets industriels, la nouvelle directive européenne relative aux émissions industrielles (2010/75/UE) est en vigueur depuis 2010. Vous avez mentionné dans le SDAGE quelques mesures relatives à ces rejets. Nous aimerions obtenir des informations plus détaillées à ce propos, N° registre de commerce Tilburg 18068632 N° TVA NL 8111.70.366.B.01 N° IBAN NL31INGB0655 5762 90 Adresse BIC: INGBNL2A Compte courant ING 065.55.76.290 page 2 de 3 pouvoir si possible être mis au courant de nouvelles demandes d'autorisations accordées, par exemple, à des entreprises dites IPPC et pouvoir y réagir. 6. Gouvernance internationale Vous indiquez dans le SDAGE vouloir renforcer au niveau du district hydrographique de la Meuse la coopération transfrontalière et la solidarité entre l'amont et l'aval. Nous apprécions particulièrement cette orientation. La CIM est la plate-forme par excellence pour ce genre de proposition. Par rapport aux thèmes évoqués ci-dessus, il est dans l'intérêt des sociétés membres de la RIWA-Meuse productrices d'eau potable que l'on harmonise les politiques entre les pays situés dans le district hydrographique, aussi bien dans la situation actuelle que dans une situation future influencée par le changement climatique. Nous espérons que vous contribuerez à cette harmonisation sur la base des objectifs, orientations politiques et mesures qui figurent dans le SDAGE. Cordialement, RIWA-Meuse H.J.A. Römgens Directeur N° registre de commerce Tilburg 18068632 N° TVA NL 8111.70.366.B.01 N° IBAN NL31INGB0655 5762 90 Adresse BIC: INGBNL2A Compte courant ING 065.55.76.290 page 3 de 3