ONIX A-65
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ONIX A-65
BANC D’ESSAI AMPLI INTEGRE L’INTEGRE A-65 DU FABRICANT BRITANNIQUE ONIX SYMBOLISE L’ARCHETYPE DE LA PETITE ELECTRONIQUE ANGLOSAXONNE DE QUALITE QUI RESTE ABORDABLE FINANCIEREMENT. NOS COUSINS D’OUTRE-MANCHE ONT TOUJOURS EU CETTE APPROCHE DE LA HAUTEFIDELITE POUR TOUS ET BIEN LEUR EN A PRIS. LA BOITE NOIRE D’ONIX RESTE DANS CETTE TRADITION DU PRODUIT D’ENTREE DE GAMME FABRIQUE AVEC BEAUCOUP DE SOIN ET D’ATTENTION AUDIOPHILE. ondée en 1979 par Tony Brady, la société commence à concevoir et à fabriquer des préamplificateurs pour cellule phono lectrice dans une arrière-boutique de Brighton, en Angleterre. De fil électrique en aiguille, la notoriété grandit jusqu’à la sortie du premier intégré de la marque, le OA20, qui établit une sorte de repère en termes de rapport qualité sur prix. Ce qui frappe déjà sur le produit, ce sont l’alimentation surdimensionnée et la qualité des composants utilisés. L’entreprise connaît quelques péripéties mais, en 2008, deux amateurs nostalgiques relancent la marque sous licence de leur propriétaire (un consortium chinois). Ils conçoivent en Angleterre selon la philosophie initiale (grosse alimentation et esprit audiophile) de nouveaux produits, dont cet intégré A-65, qui sont assemblés en Asie. F LA SIMPLICITE AVANT TOUT Il est fréquent de rencontrer dans les montages à tubes amateurs et commerciaux des schémas d’amplification minimalistes composés de très peu d’étages. Le magazine L’Audiophile avait publié dans une de ses dernières parutions un 40 ONIX A-65 Une précieuse musicalité circuit d’amplification à un seul tube qui permettait d’obtenir 1 W de haute qualité tout à fait utilisable avec des enceintes à haut rendement. Le transistor Mos-Fet a ouvert de nouvelles voies à l’amplification à transistors. Nelson Pass notamment a conçu nombre de circuits symétriques à très peu d’étages qu’il a poussés au minimalisme absolu avec ses récents amplificateurs SIT constitués d’un seul transistor Mos-Fet de dernière génération sur le trajet du signal. Avec la technologie bipolaire, il est encore impossible de mettre la main sur un circuit à transistors aussi simple que les plus simples des circuits à tubes ou Mos-Fet. Les raisons en sont multiples, citons notamment la nécessité d’une polarisation en courant sous faible impédance. Avec le A-65, le concepteur britannique a essayé de créer un produit aussi simple que possible en limitant le nombre de composants actifs bipolaires en action. Le signal entrant est traité par un ampli opérationnel OPA604 qui, comme l’exception qui confirme la règle, est un modèle faible bruit à transistors JFet. Il est suivi d’étages à transistors discrets bipolaires jusqu’à l’étage driver à FICHE TECHNIQUE Origine : Royaume-Uni Prix : 1 495 euros Dimensions : 430 x 109 x 401 mm Poids : 10,5 kg Puissance nominale : 2 x 66 W sous 8 ohms Bande passante : 10 Hz – 30 kHz à -0,5 dB Rapport signal sur bruit : > 91 dB-A Distorsion : < 0,003 % (3 W, 1 kHz) Sensibilité : 205 mV (47 K) Entrées : 4 RCA (ligne), 1 RCA (monitoring), 1 RCA (bypass) Sorties : 1 RCA (enregistrement), 2 haut-parleurs base d’une paire complémentaire 2SD669 et 2SB649 attaquant le push-pull de sortie 2SC2387 et 2SA1186. Pas de mise en parallèle de plusieurs éléments pour « sortir » de la puissance à tout prix mais un choix raisonné de deux transistors par canal pour délivrer une bonne dose de puissance avec un maximum de raffinement. CONSTRUCTION RATIONNELLE Livré avec une magnifique télécommande XRC1 compatible avec toute la gamme Onix, le A-65 prend place dans un châssis en tôles d’acier pliées en U puis imbriquées (capot et fond). La face avant rapportée est en altuglas noir très épais avec sérigraphie de couleur or. L’effet visuel est réussi et souligné par la présence de deux mollettes dorées (sélection des sources à gauche et volume au centre). Une prise casque par jack 6,35 mm et le poussoir doré de mise sous tension situés à droite, et six diodes LED à gauche (rappel de la source sélectionnée, « bypass » de la section préampli et mise en service de la boucle d’enregistrement) complètent l’équipement frontal. L’arrière reçoit deux paires de fiches haut-parleurs isolées et dorées ainsi que sept paires de connecteurs RCA. L’intérieur de la machine accueille une carte principale regroupant tous les composants discrets et le transformateur torique a priori largement dimensionné. Tout le câblage secteur est maintenu sur la droite du châssis et ne s’approche jamais des étages audio. On distingue la carte interface pour le casque à droite et la carte de gestion de la sélection des sources et du signal infrarouge de la télécommande à gauche. Le circuit imprimé central est agencé de manière symétrique. D’ailleurs l’enroulement symétrique secondaire attaque deux ponts redresseurs, soit un par canal. Dès lors, les canaux gauche et droite sont totalement séparés comme dans une configuration double mono. Les choix audiophiles du fabricant se reconnaissent notamment par les condensateurs électrolytiques principalement d’origine Nichicon « Gold Tune », les condensateurs de liaison Wima au polypropylène, les résistances à film métallique de précision et le potentiomètre Alps motorisé. Chaque paire de transistors de puissance est installé sur un dissipateur en aluminium massif. Enfin, toutes les basses tensions dont celles envoyées à l’ampli opérationnel en entrée sont régulées. 41 BANC D’ESSAI AMPLI INTEGRE ONIX A-65 FABRICATION & ECOUTE Construction : On ne peut être que très agréablement surpris par cet appareil dont l’esthétique et la très complète télécommande reflètent plus les attributs d’une électronique au double du prix. Le soin apporté à l’assemblage mécanique et à l’implantation interne inspire une grande confiance. Composants : Rien à redire non plus à propos des composants assurément audiophiles installés au sein du châssis. Il apparaît même que le constructeur n’a pas cherché à économiser à un endroit plus qu’à un autre, le standard de qualité est constant, qu’il s’agisse des composants passifs (condensateurs Nichicon et Wima, résistances à film de précision) ou des éléments mécaniques (dissipa- teurs en aluminium massif, généreux transformateur torique). Les quelques câbles nécessaires dont des câbles coaxiaux blindés entre l’entrée sélectionnée, le potentiomètre et l’étage de gain en tension, ont été justement sélectionnés pour l’usage qu’on en attend. Grave : La restitution des premières octaves ne pose pas de problème particulier au A-65. Il semble contenir avec conviction les haut-parleurs qui ne « bavent » pas tout en bas. Sur la piste « The gates of Istanbul » par Loreena McKennitt (CD An Ancient Muse ), le grave en soutien de la mélodie n’enfle pas outre mesure, comme c’est très souvent le cas avec beaucoup d’autres petites électroniques, et reste bien articulé. Des essais avec d’autres éléments (lecteur, enceintes, câbles) ont confirmé la régularité de comportement de l’Onix dans cette zone du spectre. Médium : L’Onix mérite un prix d’excellence sur ce critère. La justesse des timbres qu’il distille est tout à fait remarquable pour un appareil de ce prix voire d’un prix deux à trois plus élevé. La soprano Marlis Petersen interprétant « Ach, um deine feuchten Schwingen » de Mendelssohn se matérialise littéralement devant l’auditeur tant la palette d’inflexions vocales riches en harmoniques et en modulations fait que l’interprète semble présente dans la pièce. On y croit absolument. Aigu : D’une manière générale, les montages à transistors d’entrée voire de milieu de gamme évitent rarement le côté un peu brillant et souvent systématique de la reproduction des registres de haut La mise en place de tous les composants répond aux impératifs essentiels de trajet le plus court, d’une part, avec la section audio loin du secteur, et d’absence de perturbations mutuelles, d’autre part, avec une bonne séparation des signaux. 42 médium et d’aigu. Cette caractéristique qui trahit généralement une conception «économique» semble en revanche assez bien maîtrisée avec l’Onix A-65 qui maintient un très bon niveau de précision d’analyse au-delà de 3 kHz. Les instruments orientaux et autres percussions sur la piste «Caravanserai» (Loreena McKennit, CD An Ancient Muse) délivrent des sonorités bien distinctes les unes des autres avec des variations satisfaisantes en harmoniques et en amplitude. Dynamique : L’énergie disponible en sortie de l’Onix doit essentiellement à cette alimentation musclée, signe distinctif du constructeur qui se démarque radicalement des concurrents à cet égard. La dynamique subjective de l’orchestre Concentus Musicus Wien dirigé par Harnoncourt sur la Marche de Radetzky n’est pas si éloignée de celle ressentie avec notre système repère d’un prix sans commune mesure. Les cuivres et les percussions ne se troublent pas mutuellement durant les forte et conservent une belle dose d’expressivité. Attaque de note : Le stockage énergétique en sortie d’alimentation permet à l’unique paire complémentaire de transistors de sortie de réagir au quart de tour. Il est souvent plus intéressant de limiter la puissance efficace en utilisant le moins de composants possibles pour exacerber la rapidité d’exécution du schéma. L’Onix A-65 est de cette race-là qui suit la cadence et décortique la complexité de n’importe quelle partition jusqu’à un niveau écoute relativement confortable. Scène sonore : Résultat logique de ses excellentes capacités dynamiques et de sa vivacité, la scène sonore que délivre le A-65 étonne par son ampleur et par la précision de focalisation des sources. On a vraiment l’impression d’écouter une électronique plus ambitieuse et plus coûteuse tant la perspective spatiale rappelle par de nombreux aspects ce que nous avons entendu de plus épanoui. La distribution scénique (certes artificielle et en studio) des interprètes sur la piste « Cara vanserai » de Loreena McKennitt est éblouissante de présence. Transparence : La restitution de l’Onix fait preuve d’une ouverture sonore peu commune dans cette gamme de produits et de prix. C’est la fraîcheur et la respiration qui s’imposent dès les premières notes émanant de l’appareil. Certes l’intégré commence à montrer quelques limites quand on pousse un peu haut le niveau sonore. L’équilibre n’est alors plus tout à fait linéaire avec un haut médium un peu mis en avant (clarté du piano, Ballade n° 1 de Chopin par Jean Muller, CD Chopin Récital). Néanmoins, en écoute domestique, le A-65 ne triche jamais et nous gratifie en permanence d’une transparence réellement étonnante. Rapport qualité/prix : A l’évidence, notre perception subjective de l’appareil a été plus que positive. Pour rappel, nous évaluons un appareil en l’insérant en lieu et place de son alter ego dans notre système repère puis déterminons les différences audibles à l’écoute de pistes repères. L’Onix A-65 a passé cette épreuve du feu avec brio avec une musicalité évidente dans l’absolu, mais il devient tout à fait remarquable au prix proposé. VERDICT Nul doute que ce petit intégré britannique va faire parler de lui. L’Onix A-65 est à n’en pas douter le fidèle descendant des électroniques OA20 du début et autres OA31 de la fin de l’époque anglaise. Il en reprend la philosophie d’abord technique notamment au niveau des composants mis en œuvre et de la fabrication très professionnelle, puis esthétique par un châssis simple et extrêmement élégant. Son prix très raisonnable et ses performances musicales en font un best-seller né. Dominique Mafrand CONSTRUCTION COMPOSANTS GRAVE MEDIUM AIGU DYNAMIQUE ATTAQUE DE NOTE SCENE SONORE TRANSPARENCE QUALITE/PRIX ■■■■■■ ■■■■■■ ■■■■■■ ■■■■■■ ■■■■■■ ■■■■■■ ■■■■■■ ■■■■■■ ■■■■■■ ■■■■■■ SYSTEME D’ECOUTE Electroniques : Lecteur Icos Elsberg Fado Enceintes : Pierre-Etienne Léon Maestral Câbles : Jorma Design n° 2 (M et HP) 43