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abc article original Ann Biol Clin 2009 ; 67 (6) : 619-27 Effet protecteur du diclofénac contre le stress oxydatif induit par la toxicité du paracétamol chez le rat Protective effect of diclofenac towards the oxidative stress induced by paracetamol toxicity in rats W. Aouacheri1 S. Saka1 R. Djafer2 G. Lefranc3 1 Laboratoire de biochimie et microbiologie appliquée, Département de biochimie, <[email protected]> 2 Laboratoire de toxicologie, Faculté des sciences médicales, Université Badji Mokhtar Annaba, Algérie 3 Laboratoire d’immunogénétique moléculaire humaine, UPR 1142 CNRS – Institut de génétique humaine, Université Montpellier II, France Résumé. L’association entre le paracétamol (PARA) et le diclofénac (DiCF) a fait l’objet de notre étude. Soixante rats mâles de genre Albinos wistar ont été traités par gavage oral (per os) pendant sept jours. Un lot témoin a été traité par l’eau minérale (0 + 0) mg/kg et un deuxième lot a été traité seulement par une dose toxique de paracétamol (100 + 0) mg/kg. Les lots restants ont été traités par une combinaison de différentes doses toxiques de PARA et une dose thérapeutique de DiCF (15 + 3, 100 + 3, 200 + 3 et 400 + 3) mg/kg. La concentration des transaminases (ASAT, ALAT), phosphatases alcalines (PAL), glutathion peroxydase (GPx), glutathion réductase (GR), glutathion (GSH), glucose, cholestérol, créatinine, bilirubine directe et totale a varié significativement chez les rats traités par rapport aux témoins. La toxicité du PARA a été révélée par une augmentation dose dépendante des taux sanguins de ASAT, ALAT, PAL, GPx, GR, glucose, créatinine, bilirubine (directe et totale), et une diminution de la concentration du cholestérol sérique et du GSH tissulaire, en comparant aux témoins. Les résultats de la déplétion du GSH et l’élévation des enzymes du stress oxydatif (GPx et GR) mettent en évidence le rôle détoxifiant du système glutathion. L’association (PARA + DiCF) a révélé un effet protecteur objectivé par la réduction des concentrations de ASAT, ALAT, PAL, GPx, GR, bilirubine et l’augmentation du taux de GSH. Au regard de ces résultats, il apparaît que le DiCF possède une action protectrice vis-à-vis des effets toxiques du PARA. doi: 10.1684/abc.2009.0376 Mots clés : paracétamol, diclofénac, stress oxydatif, toxicité, glutathion, glutathion peroxydase Article reçu le 22 mai 2009, accepté le 3 septembre 2009 Abstract. Association of paracetamol (PARA) and diclofenac (DiCF) is the aim of our study. 60 male rats “Albinos wistar” were treated by oral gavage (per os) during seven days. A control group was treated by mineral water (0+0) mg/kg and a second group was treated with only a toxic dose of 100 mg/kg of PARA (100+0). Remaining lots were treated with a combination of different toxic doses of PARA and a therapeutic dose of DiCF (15+3, 100+3, 200+3 and 400+3) mg/kg. Plasma concentration of amiotransferases (ASAT, ALAT), alkalines phosphatase (ALP), glutathione peroxidase (GPx), glutathione reductase (GR), glutathione (GSH), glucose, cholesterol, creatinin, direct and total bilirubin, significantly varied in the treated rats regarding to the witness’s rats. The toxicity of PARA revealed by a dose dependant blood increases of ASAT, ALAT, ALP, GPx, GR, glucose, creatinin, bilirubin, and by decreases of cholesterol concentration and tissue GSH in comparisons to controls. The depletion of GSH and the increase of the oxidative stress enzy- Tirés à part : W. Aouacheri Copyright © 20162009 JLE. Ann Biol Clin, vol. 67, no 6, novembre-décembre Téléchargé par un utilisateur anonyme le 09/03/2016. 619 article original mes (GPx and GR) suggest a detoxification function of the glutathione system. The association (PARA + DiCF) revealed a protective effect, resulting in the increase of the concentrations of ASAT, ALAT, ALP, GPx, GR, bilirubin and the increase of GSH. Regarding to all these results, it has been suggested that DiCF has a protective action towards the toxic effects of PARA. Key words: paracetamol, diclofenac, oxidative stress, toxicity, glutathione, glutathione peroxidase Chacun a chez soi des médicaments de première urgence ou destinés à soigner les petits maux de tous les jours. Cependant, le fait de pouvoir s’en remettre à soi-même pour se soigner banalise l’emploi des médicaments de la pharmacie familiale et peut faire oublier qu’il y a des précautions à prendre avec tout médicament, sans exception. L’utilisation d’un médicament, aussi courant soit-il, n’est jamais anodine, et comporte toujours des risques potentiels [1]. En Algérie, l’automédication est une pratique très développée et malgré le danger certain représenté par l’ingestion de médicaments par ce phénomène anarchique, les intoxications médicamenteuses ne bénéficient toujours pas d’une grande sensibilisation en direction des citoyens. De prix de revient bas, le paracétamol (PARA) constitue l’un des produits les plus vendus au monde [2]. La prise du paracétamol sans diagnostic ni prescription médicale est très répandue en Algérie. Il fait partie du quotidien et il n’y a pas de famille où il n’est pas pris systématiquement aussi bien en cas de douleurs dentaires, de maux de tête, ou de fièvre, parfois à des doses trop élevées. L’intoxication par le paracétamol est devenue la plus fréquente des intoxications accidentelles et représente l’une des formes les plus courantes d’intoxication par les produits pharmaceutiques [3, 4], pouvant conduire à une nécrose hépatique [5]. Le paracétamol est le métabolite actif de la phénacétine et l’acétanilide qui sont les plus importants dérivés de l’aniline dont les propriétés se rapprochent des salicylates [6]. Il est couramment utilisé comme un agent analgésique et antipyrétique [7]. Il est sans danger lorsqu’il est pris à des doses thérapeutiques, mais un surdosage peut entraîner une grave voire mortelle hépatotoxicité [8]. Le paracétamol est un composé lipophile et passe bien la barrière digestive d’où sa bonne absorption et donc une bonne disponibilité (environ 90 % sous forme orale). Le paracétamol a une bonne diffusion tissulaire et se distribue rapidement dans l’organisme, particulièrement dans le foie et le rein [9, 10]. Le paracétamol est métabolisé, essentiellement au niveau du foie selon deux voies : l’une est principale dont 90 % du paracétamol administré sera dégradé en divers métabolites inactifs par la sulfo620 conjugaison (principal métabolisme chez l’enfant, et représente 30 % chez l’adulte) et la glucuro-conjugaison (voie métabolique la plus importante chez l’adulte, car elle intervient pour 60 %) [11]. L’autre voie est accessoire, d’importance secondaire, qui intéresse une faible fraction de la dose ingérée (4 %), métabolisée par des acétylations et des N-hydroxylations, sous l’influence d’une monooxygénase à cytochrome P450 aboutissant à un dérivé N-hydroxylé instable à température et pH physiologiques. Ce dernier subit par déshydratation une transformation en un métabolite potentiellement toxique : le N-acétyl parabenzo quinone imine (NAPQI), qui est électrophile, très réactif, et a donc des propriétés de radical libre. Ce métabolite est détoxifié par conjugaison au glutathion réduit (GSH) sous l’action catalytique d’une glutathion Stransférase (GST). Le NAPQI est transformé alors en acides mercapturiques non toxiques, solubles et facilement éliminés dans les urines [9, 12, 13]. Le GSH consommé par le métabolite toxique est normalement régénéré par une synthèse cellulaire accrue [13]. L’excès en NAPQI cause un stress oxydatif [14]. D’ailleurs en cas de surdosage massif, la voie accessoire prend de l’importance parce que la quantité de métabolite toxique produit dépasse les capacités de neutralisation par le glutathion. Les réserves hépatiques en glutathion réduit (GSH) s’épuisent rapidement. Le NAPQI se lie par covalence aux protéines hépatiques et forme des conjugués 3(cystéine-S-yl)-paracétamol. Ces derniers sont libérés dans le sang après l’hépatocytolyse [13]. Ceci est l’origine de la toxicité hépatique exprimée par la nécrose [14-16]. La nécrose cellulaire apparaît lorsque la réserve en glutathion est inférieure à 30 % de la normale [15]. Le glutathion se lie avec le NAPQI dans le foie, sa déplétion augmente le risque de l’hépatotoxicité [13]. Le paracétamol induit alors une hépatite cytolytique qui correspond biologiquement à une élévation des transaminases et histologiquement à une nécrose hépatique [17]. Largement utilisée en Algérie, l’association paracétamolAINS est très souvent prescrite dans le traitement des douleurs inflammatoires (douleur de l’arthrose, douleur Copyright © 2016 JLE. Téléchargé par un utilisateur anonyme 09/03/2016. Ann Biolle Clin, vol. 67, no 6, novembre-décembre 2009 Protection de diclofénac contre la toxicité du paracétamol dentaire, douleur chirurgicale, lombalgies, etc.). Le paracétamol et les anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS) sont des inhibiteurs des cyclo-oxygénases, qui transforment l’acide arachidonique en prostaglandines et thromboxanes. Les AINS agissent sur les cyclo-oxygénases systémiques (COX-1 et COX-2) périphériques, et le paracétamol agit principalement sur la cyclo-oxygénase au niveau du système nerveux central ; l’inhibition sélective de la COX2 a été notamment évoquée [18]. La COX-1 (enzyme constitutive) est exprimée dans la plupart des tissus et responsable des effets indésirables, les plus importants sont l’inhibition de l’adhésivité plaquettaire, les ulcères gastriques et la diminution de la perfusion rénale. La COX2 (enzyme inductible) est spécifique de l’inflammation et de la fièvre, elle est localisée dans les nerfs périphériques et la moelle épinière [19-21]. Les AINS, en provoquant l’inhibition non sélective des deux COX, entraînent une baisse des quantités des prostaglandines et des thromboxanes produites et donc une diminution de l’inflammation (action anti-inflammatoire), diminution de la fièvre (action antipyrétique), diminution de l’agrégation des plaquettes (action anti-agrégeant plaquettaire) et diminution de la protection de l’estomac (action ulcérogène) [22]. L’exemple de l’AINS choisi pour notre étude d’association est le diclofénac (DiCF). Le choix d’un antalgique pour la prise en charge des douleurs aiguës nécessite de prendre en compte plusieurs critères : efficacité, effets indésirables, profil pharmacocinétique et coût [18]. Le DiCF est faiblement dosé et utilisé comme antalgique [23]. C’est un AINS de courte demie vie, il est choisi en association avec le paracétamol de façon à ce que la molécule exerce une action de durée comparable à celle du paracétamol [18]. En plus, les travaux de Munsterhielm et al. [24] ont prouvé l’action synergique entre le paracétamol et le diclofénac. Le DiCF est doué de propriétés anti-inflammatoire, antipyrétique et antalgique. Le métabolisme du DiCF s’effectue en partie par glucuro-conjugaison de la molécule inchangée entraînant la formation de différents métabolites qui sont éliminés. Environ 60 % de la dose sont éliminés dans les urines sous la forme de métabolites et moins de 1 % sont excrétés sous forme inchangée. Le reste est éliminé sous forme de métabolites par la bile avec les fèces [25]. Les médicaments, comme tout xénobiotique, produisent après leur métabolisme des métabolites actifs qui sont normalement neutralisés et éliminés par l’organisme sous forme soluble facile à éliminer dans les urines et la bile. Le problème de l’intoxication médicamenteuse se pose après l’ingestion de doses en dessus de la dose thérapeutique. Face à ce danger, la cellule vivante peut se défendre Copyright © 20162009 JLE. Ann Biol Clin, vol. 67, no 6, novembre-décembre grâce à plusieurs systèmes de détoxification intracellulaires dont le plus important est celui de glutathion. Le GSH agit comme un agent nucléophilique ou comme un antioxydant contre les composés électrophiliques ou oxydatifs, résultant des sources endogènes ou exogènes [26]. Ce rôle de glutathion lui est attribué grâce au groupement thiol (-SH) de la cystéine qui entre dans sa composition. Le glutathion est alors un tripeptide formé de la succession de trois acides aminés donnant le γ-L-glutamyl-Lcystéinyl-glycine. Il constitue le majeur composé thiol non protéique intracellulaire [27]. Le système enzymatique de glutathion est en réalité un cycle d’oxydoréduction qui fait intervenir deux enzymes essentielles qui maintiennent un rapport normal GSH/ GSSG (100/1) : la glutathion réductase (GR) (EC : 25.1.6.4.2) qui transforme le glutathion oxydé (GSSG) en sa forme réduite (GSH). Sies et al. [28] ont indiqué que cette enzyme est responsable de la régénération de plus de 97 % du glutathion réduit total à partir du glutathion oxydé. La glutathion peroxydase (GPx) (EC : 27.1.11.1.9) est la seule séléno-enzyme dans les cellules des mammifères, sa molécule contient quatre atomes de sélénium dans le centre actif sous forme de sélénocystéine. Elle catalyse les réactions de réduction des peroxydes organiques et inorganiques en utilisant le GSH comme donneur de protons, ce qui provoque l’oxydation de glutathion réduit (GSH) en glutathion oxydé (GSSG) et la production d’alcool primaire non toxique. Ce système enzymatique contient également la glutathion Stransférase (GST) qui catalyse la réaction de conjugaison entre le GSH et les substances étrangères (xénobiotiques, carcinogènes, composés électrophiles, etc.) afin de former des métabolites glutathion-conjugués [29]. En clinique, le but de l’association paracétamol-diclofénac est d’améliorer l’efficacité et/ou de réduire les effets secondaires [18]. L’objectif de notre étude a été orienté vers l’évaluation de la balance bénéfices-risques de cette association à travers le dosage des enzymes du système enzymatique de glutathion (enzymes antioxydantes) ainsi que d’autres paramètres biochimiques. Matériel et méthodes Animaux Soixante rats mâles (Albinos wistar) ont été fournis par l’Institut Pasteur d’Alger, âgés de 10 semaines, avec un poids moyen de (250 ± 10 g). Les rats ont été exposés à une photo-période journalière de 12 heures et une température ambiante de (21 ± 3 °C). Ils ont été nourris par un régime alimentaire standard, l’eau étant quotidiennement renouvelée. Après la période d’accoutumance, les ani- Téléchargé par un utilisateur anonyme le 09/03/2016. 621 article original maux ont été répartis au hasard en six groupes de 10 rats chacun. Le traitement des rats par (PARA + DiCF) mg/kg a été réalisé par gavage oral (per os) pendant sept jours. Le lot témoin a été traité par l’eau minérale (0 + 0) mg/kg, le deuxième lot a été traité seulement par une dose toxique de 100 mg/kg de paracétamol (100 + 0) mg/kg. Les lots restants ont été traités par la combinaison des deux médicaments. Le DiCF a été utilisé par une seule dose thérapeutique (3 mg/kg), cependant le PARA a été donné par différentes doses (15, 100, 200 et 400) mg/kg. Les solutions de traitement ont été préparées par le mélange de (PARA + DiCF) selon les doses étudiées (15 + 3, 100 + 3, 200 + 3 et 400 + 3) mg/kg. Soixante-douze heures après l’arrêt du traitement, des prélèvements sanguins ont été réalisés pour le dosage sanguin des paramètres biochimiques et des enzymes de glutathion. Puis les rats ont été décapités. Le foie, les reins, les intestins et la rate sont isolés, lavés avec 0,1 M de tampon phosphate (pH 7,4), pesés et stockés pour servir au dosage du glutathion tissulaire. Méthodes Le dosage du glucose a été réalisé par un glucose-mètre (Accu-Check Aviva fourni par Roche Diagnostics). Les paramètres biochimiques : cholestérol, créatinine, ASAT (aspartate aminotransférase), ALAT (alanine aminotransférase), phosphatases alcalines (PAL), bilirubine directe (D) et totale (T) ont été dosés sur analyseur Roche Diagnostics. La GPx et la GR ont été dosées selon la méthodologie de Randox laboratoires. Le glutathion réduit a été déterminé par spectrophotométrie selon la méthode de Weckbeker et Cory [30]. Le dosage des protéines a été effectué par la méthode de Bradford [31]. Analyse statistique Les résultats ont été représentés sous forme de moyennes plus ou moins l’écart type (M ± SD). La comparaison entre les différents groupes est effectuée par un test t de Student grâce au logiciel Minitab (version 13.31). Résultats L’étude statistique de la variation des poids des organes par rapport à 100 g du poids corporel a montré qu’il n’y a pas de différence significative des rapports hépatocorporel, réno-corporel, cardio-corporel et splénocorporel des rats traités comparant aux témoins (tableau 1). Les résultats illustrés dans le tableau 2 et qui concernent le dosage des paramètres biochimiques Tableau 1. Variations des rapports organo-corporels chez les rats témoins (0 + 0) et traités avec des doses associées PARA + DiCF (100 + 0 ; 15 + 3 ; 100 + 3 ; 200 + 3 ; 400 + 3) mg/kg après 7 jours de traitement (chaque valeur représente la moyenne ± SD de 10 rats). Rapports (%) Doses (PARA + DiCF) mg/kg Hépato-corporel Réno-corporel Cardio-corporel Spléno-corporel Témoin (0 + 0) 3,80 ± 0,45 0,645 ± 0,08 0,302 ± 0,03 0,41 ± 0,06 (100 + 0) 3,67 ± 0,26 0,654 ± 0,04 0,305 ± 0,02 0,37 ± 0,06 (15 + 3) 3,82 ± 0,48 0,696 ± 0,08 0,320 ± 0,05 0,44 ± 0,07 (100 + 3) 3,94 ± 0,25 0,672 ± 0,03 0,330 ± 0,04 0,38 ± 0,09 (200 + 3) 3,67 ± 0,19 0,674 ± 0,06 0,301 ± 0,04 0,43 ± 0,12 (400 + 3) 3,76 ± 0,35 0,680 ± 0,08 0,311 ± 0,04 0,37 ± 0,03 Tableau 2. Concentrations des paramètres biochimiques chez les rats témoins (0 + 0) et traités avec des doses associées PARA + DiCF (100 + 0 ; 15 + 3 ; 100 + 3 ; 200 + 3 ; 400 + 3) mg/kg après 7 jours de traitement (chaque valeur représente la moyenne ± SD de 10 rats). Paramètres Doses (PARA + DiCF) mg/kg Glucose (g/L) Cholestérol (g/L) Créatinine (mg/L) Bilirubine D (mg/L) Bilirubine T (mg/L) ALAT (UI/L) ASAT (UI/L) PAL (UI/L) Témoin (0 + 0) 1,56 ± 0,14 0,820 ± 0,07 4,14 ± 0,51 0,63 ± 0,24 1,29 ± 0,26 59,7 ± 14,8 153,2 ± 26,9 172,2 ± 37,0 (100 + 0) 1,722 ± 0,16* 0,779 ± 0,15 4,50 ± 0,76 1,12 ± 0,47* 1,65 ± 0,42* 71,5 ± 11,3* 245,2 ± 73,0* 212,4 ± 45,3* (15 + 3) 1,56 ± 0,29 0,749 ± 0,08 4,36 ± 0,62 0,83 ± 0,21 1,49 ± 0,42 60,1 ± 18,3 163,2 ± 37,1 173,8 ± 43,6 (100 + 3) 1,69 ± 0,23 0,740 ± 0,09 4,52 ± 0,63 1,06 ± 0,46* 1,60 ± 0,44 65,3 ± 13,3 166,9 ± 20,0 193,7 ± 32,0 (200 + 3) 1,77 ± 0,14* 0,726 ± 0,04* 4,79 ± 0,71* 1,31 ± 0,70** 1,83 ± 0,52** 115,5 ± 14,3*** 313,5 ± 75,6*** 234,9 ± 43,3** (400 + 3) 1,95 ± 0,34** 0,703 ± 0,07* 4,95 ± 0,53** 1,37 ± 0,33*** 1,96 ± 0,59*** 140,1 ± 26,6*** 425 ± 10,7*** 244,0 ± 59,4** * (P < 0,05) ; ** (P < 0,01) ; *** (P < 0,001) : différence significative par rapport aux témoins. 622 Copyright © 2016 JLE. Téléchargé par un utilisateur anonyme 09/03/2016. Ann Biolle Clin, vol. 67, no 6, novembre-décembre 2009 Protection de diclofénac contre la toxicité du paracétamol affirment l’existence d’une grande perturbation métabolique. Le traitement des rats par la dose thérapeutique de paracétamol associée au diclofénac (15 + 3) mg/kg a maintenu à des concentrations physiologiques tous les marqueurs en comparaison au lot témoin. Le traitement par la dose toxique du paracétamol (100 + 0) mg/kg a entraîné une augmentation significative des concentrations sériques de glucose, bilirubine D, bilirubine T, ASAT, ALAT, et PAL, par rapport aux témoins. L’association du diclofénac avec le paracétamol a montré une stabilité relative de ces paramètres analysés mais seulement au niveau du lot (100 + 3) mg/kg tout en comparant avec les rats non traités. Avec ou sans l’association au DiCF, la dose toxique du PARA (100 mg/kg) n’a pas influencé les concentrations du cholestérol et de la créatinine qui n’ont pas significativement changé comparativement au témoin. Par contre, cette association a provoqué un changement très significatif des concentrations de tous les marqueurs dosés au niveau des lots (200 + 3 et 400 + 3) mg/kg. Les résultats de la figure 1 montrent une diminution des concentrations de glutathion dans les quatre organes après le traitement par les doses toxiques du paracétamol. Le GSH tissulaire des rats traités par la dose (15 + 3) mg/kg a été maintenu dans les normes du lot témoin. Le traitement par la dose toxique du paracétamol (100 + 0) mg/kg a donné une diminution très significative du GSH dans tous les organes en comparant aux témoins. L’addition du diclofénac à la dose 100 mg/kg du paracétamol a diminué l’effet toxique, mais l’a aggravé au niveau des deux doses 200 et 400 mg/kg par rapport au lot témoin. Le dosage des enzymes d’oxydoréduction du système de glutathion (GPx et GR) a fourni les résultats des figures 2 et 3 qui révèlent l’absence de différences significatives entre le lot (15 + 3) mg/kg et le lot témoin. D’autre part, le groupe de rats qui a bénéficié de Foie la dose (100 + 0) mg/kg a présenté une élévation statistiquement significative de l’activité des deux enzymes. Cette augmentation a été plus faible lors de l’association des deux médicaments à la dose (100 + 3) mg/kg. Malgré cela, les doses très toxiques du paracétamol associées à cet AINS (200 + 3 et 400 + 3) mg/kg ont conduit à des augmentations très hautement significatives de GPx et GR comparativement au groupe contrôle. Discussion Le paracétamol et les AINS sont des analgésiques fréquemment prescrits en association. Le rationnel de la combinaison de ces deux types d’agents a fait l’objet de plusieurs études expérimentales chez l’animal et chez l’homme. Les études sur l’animal, chez des volontaires sains et des patients arthrosiques suggèrent un bénéfice à associer ces deux types de médicament [18]. Au regard des résultats trouvés, nous n’avons pas signalé de variation significative des rapports poids organe/poids corporel malgré les doses toxiques du paracétamol. La croissance physiologique des rats n’a pas été influencée par l’association des deux médicaments. La ration alimentaire n’a donc pas changé et les rats ont gardé un appétit normal ce qui a conservé leurs poids. L’association du diclofénac au paracétamol a exprimé un effet protecteur significatif en diminuant la toxicité du paracétamol. Les rats traités par les doses thérapeutiques des deux médicaments n’ont pas donné de résultats significativement différents de ceux des témoins. Par contre, ceux traités par les doses toxiques de paracétamol ont montré un changement significatif des concentrations des marqueurs biochimiques. Une hyper- Intestins Reins Rate [GSH] (nM/mg Prt) 60 50 * *** 40 *** ** 30 * *** 20 *** *** *** *** *** *** *** *** (200 + 3) (400 + 3) 10 mg/kg 0 (0 + 0) (100 + 0) (15 + 3) (100 + 3) Figure 1. Taux de glutathion (nM/mg protide) chez les rats témoins (0 + 0) et traités avec des doses associées PARA + DiCF (100 + 0 ; 15 + 3 ; 100 + 3 ; 200 + 3 ; 400 + 3) mg/kg après 7 jours de traitement (chaque valeur représente la moyenne ± SD de 10 rats). * (P < 0,05) ; ** (P < 0,01) ; *** (P < 0,001) : différence significative par rapport aux témoins. Copyright © 20162009 JLE. Ann Biol Clin, vol. 67, no 6, novembre-décembre Téléchargé par un utilisateur anonyme le 09/03/2016. 623 article original glycémie a été observée et qui est probablement due à un dysfonctionnement du métabolisme glucidique sous l’effet du métabolite toxique (NAPQI). Ce dernier étant électrophile, possède des propriétés de radical libre [13], ce qui génère un stress oxydatif lorsque la vitesse de génération des radicaux libres dépasse la capacité cellulaire de leur suppression [32]. En effet, le stress oxydatif est responsable d’une multitude de dysfonctions métaboliques comme la résistance à l’insuline [33], qui inhibe la pénétration du glucose dans les cellules [34]. En plus en cas 350 Activité GPx (Ul/L) 300 *** 250 ** *** 200 * 150 100 50 mg/kg 3) + 3) (4 00 (1 00 (2 00 + + 3) 3) + (1 5 (0 (1 00 + + 0) 0) 0 Figure 2. Activité enzymatique de la glutathion peroxydase GPx (UI/L) chez les rats témoins (0 + 0) et traités avec des doses associées PARA + DiCF (100 + 0 ; 15 + 3 ; 100 + 3 ; 200 + 3 ; 400 + 3) mg/kg après 7 jours de traitement (chaque valeur représente la moyenne ± SD de 10 rats). * (P < 0,05) ; ** (P < 0,01) ; *** (P < 0,001) : différence significative par rapport aux témoins. 25 *** Activité GR (Ul/L) ** 20 *** * 15 10 5 mg/kg 3) 00 + 3) (4 00 (2 00 + 3) + 3) (1 (1 5 + + 00 (1 (0 + 0) 0) 0 Figure 3. Activité enzymatique de la glutathion réductase GR (U/ L) chez les rats témoins (0 + 0) et traités avec des doses associées PARA + DiCF (100 + 0 ; 15 + 3 ; 100 + 3 ; 200 + 3 ; 400 + 3) mg/kg après 7 jours de traitement (chaque valeur représente la moyenne ± SD de 10 rats). * (P < 0,05) ; ** (P < 0,01) ; *** (P < 0,001) : différence significative par rapport aux témoins. 624 d’agressions, le métabolisme hépatique des protéines est modifié vers la production des systèmes de défense et la néoglucogenèse [35]. Les transaminases et les phosphatases alcalines sont des biomarqueurs de la fonction hépatique [36] et leur augmentation sérique est liée à l’effet hépatotoxique du paracétamol administré par des doses toxiques. Le NAPQI non conjugué s’accumule lorsque la capacité de détoxification des hépatocytes est dépassée. Ceci favorise la fixation du métabolite toxique par liaison covalente irréversible aux enzymes et amino-acides des protéines vitales de la cellule, et induit alors une cytolyse des cellules hépatiques [13, 14, 37]. Ces dernières déversent leur contenu dans la circulation sanguine [13, 38]. Par ailleurs, l’élévation du taux de la bilirubine plasmatique par les doses toxiques du paracétamol peut être attribuée au stress oxydatif induit par le NAPQI. Ce phénomène provoque l’oxydation de l’hémoglobine en méthémoglobine qui peut être dégradé en bilirubine, son métabolite final. Ce résultat est en accord avec les travaux de Udosen et al. [39]. Les résultats des paramètres mesurant le stress oxydatif (GSH, GR, GPx) reflètent le rôle important de détoxification assuré par le système enzymatique de glutathion. Ce rôle est confirmé par une étude in vitro sur des hépatocytes de souris traitées par une dose toxique de paracétamol, en utilisant deux inhibiteurs spécifiques de GPx et GR. La toxicité a augmenté en présence des inhibiteurs avec l’apparition de lésions membranaires en réponse au stress oxydatif [40]. Les données indiquent que ce système enzymatique contribue à la protection de la toxicité de paracétamol et que la formation des radicaux libres est responsable de ses effets toxiques. L’administration de doses toxiques de paracétamol a entraîné une déplétion significative du taux de GSH au niveau du foie, des reins, des intestins et de la rate. Cette diminution est expliquée par la participation de ces organes à l’élimination des différents métabolites toxiques résultant de la dégradation du xénobiotique tels que les peroxydes lipidiques et les électrophiles responsables des dommages tissulaires [4143]. De plus, le glutathion a une forte capacité de donneur d’électrons, c’est le principal antioxydant dans les cellules en se liant par son groupe SH aux métabolites toxiques [44]. Le glutathion reste alors un élément essentiel dans la détoxication des substances toxiques. Lors d’une intoxication aiguë, la diminution du glutathion hépatique est expliquée par l’afflux massif de paracétamol qui sature la sulfoconjugaison. Par augmentation de son substrat, la voie de détoxication par conjugaison au glutathion prend de l’importance et va conduire à une formation accrue du NAPQI toxique. La conjugaison au glutathion inactive normalement ce métabolite réactif, mais une baisse de ses réserves en dessous du seuil critique de 20 à 30 % de la normale entraîne une augmentation du toxique Copyright © 2016 JLE. Téléchargé par un utilisateur anonyme 09/03/2016. Ann Biolle Clin, vol. 67, no 6, novembre-décembre 2009 Protection de diclofénac contre la toxicité du paracétamol libre, la cellule devient de ce fait en état de stress oxydatif [2]. Plusieurs travaux ont trouvé des résultats semblables après traitement de rats par des doses toxiques de paracétamol [45-47]. En ce qui concerne les enzymes clés du système de défense de glutathion, l’activité enzymatique de GPx et GR a significativement augmenté après le traitement des rats par les doses toxiques de paracétamol. Le résultat de l’élévation de l’activité de GR est similaire à celui des travaux de Guzy et al. [14], qui ont traité des rats par 500 mg/kg de paracétamol. Kozer et al. [37] ont suggéré que cette activité élevée peut avoir un effet protecteur contre la toxicité du paracétamol. Nos résultats montrent que l’accumulation accrue du NAPQI a causé une forte déplétion du GSH, ce qui n’a pas permis d’augmenter son niveau malgré la grande activité signalée de GR. Cette enzyme est connue par sa capacité à régénérer le GSH afin de maintenir le rapport (GSH/GSSG) normal. L’augmentation de GPx est peut-être liée au stress oxydatif induit par NAPQI. Les radicaux libres ainsi formés donnent naissance aux hydroperoxydes toxiques. La principale fonction de ces enzymes antioxydantes est la protection des cellules contre les différents hydroperoxydes résultant d’espèces oxygéniques réactives (ROS) [48]. L’augmentation de l’activité des enzymes antioxydantes stimule la capacité cellulaire à capter les radicaux libres, ce qui limite les dommages causés par les ROS. Toutefois, les travaux de Chattopathyay et al. [49] ont trouvé une diminution de la GPx hépatique chez des rats traités par 2 g/kg de paracétamol. Nous pensons que ce résultat peut être dû à l’inhibition de l’enzyme par excès de substrat. La présente étude a évalué l’effet protecteur du diclofénac contre la toxicité induite par le paracétamol. L’association du diclofénac a considérablement réduit l’intensité de la toxicité qui a été reflétée par le changement des valeurs du glucose, bilirubine D, bilirubine T, ASAT, ALAT et PAL, chez les animaux traités seulement avec la dose 100 mg/kg de paracétamol, par rapport aux témoins. Ceci est une indication de la stabilisation de la membrane plasmique, peut-être due à la réduction de la liaison covalente des métabolites toxiques suite à l’effet du diclofénac. Ce dernier a peut-être diminué la vitesse de l’absorption du paracétamol, et augmenté l’excrétion urinaire des dérivés conjugués PARA-GSH. Les travaux de Speck et al. [50] ont signalé que l’activité d’ALAT sérique ainsi que l’étendue de la nécrose hépatocellulaire ont significativement diminué chez les rats traités par une dose toxique de paracétamol (375 mg/kg) associée au prednisolone qui est un anti-inflammatoire stéroïdien. Les cellules ont un certain nombre de mécanismes pour se protéger des effets toxiques du ROS. La SOD dismute le superoxyde (O°2) en le transformant en H2O2 rapidement convertis en eau par la catalase et la GPx. En outre, une grande réserve de glutathion est présente dans les hépatoCopyright © 20162009 JLE. Ann Biol Clin, vol. 67, no 6, novembre-décembre cytes et les globules rouges afin de détoxifier les xénobiotiques et les radicaux libres [5]. À cause de la peroxydation des lipides accrue chez les rats traités par le paracétamol seulement, la diminution du taux de glutathion est très significative au niveau de tous les organes. La combinaison avec le diclofénac a réduit la déplétion du GSH au niveau du lot traité par 100 mg/kg de paracétamol. Ce résultat montre l’effet du diclofénac sur la régénération du glutathion et donc probablement son pouvoir à stimuler la GR. Cela confirme les travaux de Van Bree et al. [45] qui ont administré à des rats une dose toxique de paracétamol associée à un AINS (acide acétylsalicylique). Cette association a provoqué une diminution de l’épuisement du GSH. Par ailleurs, Rocha et al. [51] ont traité les rats par une combinaison de paracétamol (1 200 mg/kg) et ebselen. Ce dernier a également diminué sensiblement la peroxydation des lipides et donc la conservation du contenu cellulaire en GSH. Ceci est probablement dû à son action semblable à celle de GPx qui contribue à la réduction des radicaux libres formés après l’intoxication au paracétamol. Le même résultat a été prouvé par la combinaison paracétamol et lobenzarit [52]. Les enzymes du stress oxydatif interviennent par des réactions en chaîne afin d’empêcher les lésions cellulaires résultantes de l’attaque des radicaux libres et des hydroperoxydes. Dans notre étude, le niveau de l’augmentation de l’activité enzymatique de GR et GPx a diminué après la combinaison avec le diclofénac. Cela est un signe de la réduction de la toxicité du paracétamol, qui est vraisemblablement expliquée par la capacité du diclofénac à empêcher l’accumulation des métabolites toxiques du paracétamol. Cependant les résultats de l’association du diclofénac avec les doses très toxiques du paracétamol (200, 400) mg/kg ont dévoilé l’existence d’une grave toxicité. Cette dernière est reflétée par des variations significatives des concentrations de tous les paramètres étudiés par rapport au témoin. La diminution significative du cholestérol peut être due à l’hépatotoxicité causée par le PARA. Ghanem et al. [53] ont affirmé que les doses toxiques du PARA induisent une élévation de l’excrétion biliaire. Le cholestérol est le constituant essentiel de la bile, donc ceci peut expliquer la chute du taux du cholestérol. Comme la créatinine est éliminée exclusivement par les reins, son augmentation significative est probablement due à l’altération de la fonction rénale. Une surdose de PARA provoque une insuffisance rénale aiguë [54]. Le diclofénac n’a pas donc d’effet protecteur au niveau des doses (200, 400) mg/kg du PARA. À ce stade, les dommages cellulaires provenant de l’accumulation du NAPQI sont irréversibles, d’ailleurs Hans-Peter et al. [22] ont déconseillé l’indication du diclofénac en cas d’insuffisance hépatique sévère. Téléchargé par un utilisateur anonyme le 09/03/2016. 625 article original Conclusion 10. Forrest JA, Clements JA, Prescott LF. Clinical pharmacokinetics of paracetamol. Clin Pharmacokinet 1982 ; 7 : 93-107. Les résultats de cette étude démontrent l’effet protecteur du diclofénac contre le stress oxydatif généré par l’accumulation du métabolite toxique du paracétamol chez les rats. La toxicité a été évaluée par la perturbation du métabolisme biochimique et la déplétion du système enzymatique de détoxification du glutathion. La combinaison (PARA + DiCF) a fait alléger le niveau de la toxicité en augmentant le rendement du GSH par sa régénération et donc le fonctionnement normal de GPx et GR. Ceci a augmenté la capacité de la cellule à capter les radicaux libres, ce qui a diminué leurs liaisons covalentes aux protéines membranaires. La cytolyse cellulaire a été donc probablement affaiblie ce qui a induit la baisse des concentrations des marqueurs biochimiques. Nos résultats établissent une action protectrice du diclofénac qui peut être associée à une diminution du stress oxydatif. Il semble qu’il y a un bénéfice à combiner ces deux médicaments ce qui rend leur association favorable. Il serait judicieux de compléter cette recherche par une étude approfondie s’intéressant aux mécanismes de défense radicalaire par le dosage d’autres marqueurs du stress oxydatif (rapport GSH/GSSG, SOD, catalase, vitamine C, etc.). Il serait également souhaitable de pouvoir doser les composés conjugués du NAPQI et les protéines cellulaires afin de bien cerner la toxicité causée par le paracétamol. 11. Band F, Barriot P, Rion B. Les antidotes. Paris : Masson, 1992. Références 1. 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