Le Sénat ratifie Laurent SaLvador Lamothe! terribLe accident à Petit
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Le Sénat ratifie Laurent SaLvador Lamothe! terribLe accident à Petit
Vol. 5 • No. 39 • du 11 au 17 Avril 2012 Haiti 20 gdes/ USA $1.50/ France 2 euros/ Canada $2.00 HAÏTI LIBERTÉ JUSTICE • VÉRITÉ • INDÉPENDANCE 1583 Albany Ave, Brooklyn, NY 11210 Tel: 718-421-0162 Email: [email protected] Web: www.haitiliberte.com Le Sénat ratifie Laurent Salvador Lamothe! MOLEGHAF deklare Kenneth Merten, Persona Non Grata Page 6 Un danger nommé Laurent Lamothe Page 7 Voir page 4 Michel Martelly et Laurent Lamothe, après des heures de houleuses discussions 19 voix pour, 3 contre ont voté favorablement le rapport de la commission sénatoriale Terrible accident à Petit-Goâve! Voir page 4 Le bilan de l’accident s’est soldé par une quarantaine de morts 27 sur le lieu du drame et 19 à l’hôpital Notre-Dame de Petit-Goâve. Le Rapport AntiEmpire : La Syrie mise en perspective et le Bilan d’Obama Page 10 L'État québécois mobilise son appareil de répression contre les étudiants en grève ! Page 17 Editorial HAITI 1583 Albany Ave Brooklyn, NY 11210 Tel: 718-421-0162 Fax:718-421-3471 Que nous réservent Martelly et Lamothe? Par Berthony Dupont A près la publication de l’article « la route des millions » de la journaliste Nuria Peria, la classe politique dominicaine a réagi en demandant au controversé sénateur, Felix Bautista non seulement de s’expliquer à la Nation, mais de démissionner. C’est ainsi que par la magie politicienne ou par une drôle de coïncidence celui qui s’était fait le bienfaiteur de Martelly a été le bénéficiaire de juteux contrats obtenus de l’ancien Premier ministre Jean-Max Bellerive et cela ne peut avoir d’autre explication que d’être reconnu comme récompense pour services rendus, du népotisme. Pourtant, en Haiti où l’affront est plus poignant, plus sévère, ou le nom du président de la République a été cité dans cette affaire louche de corruption et de pots de vin, jusqu’à cette heure toute la classe politique indistinctement et la société civile ont fait un silence de mort sur le sujet, ils n’ont pas crié haro sur le baudet, c’est comme quoi rien d’anormal ne s’était passé. Aucun parti politique, même les plus influents n’a osé rien dire. Alors quel message lancent-ils au peuple haïtien et plus précisément quel exemple envoient ils à la jeunesse montante ? Il est reconnu que des sénateurs avaient pillé l’Office Nationale d’Assurance vieillesse (ONA) en empruntant des sommes exorbitantes qu’ils n’arriveront jamais à rembourser, rien que pour acheter des villas à l’étranger, et même l’un d’entre eux a construit un hôpital à Santo-Domingo, pas même en Haiti. Alors en raison de toutes ces dérives comment peuvent-ils prendre de position claire ou de principe contre tous ces écarts. Au lieu de mettre en question les dirigeants du pays sur leurs vilaines actions, certaines personnalités préfèrent s’adonner à faire campagne pour le ministre des Affaires étrangères en recommandant un vote favorable en sa faveur. Défendant les intérêts de la classe bourgeoise comme toujours, les chambres de Commerce et certaines couches rétribuées exigent sans vergogne que les parlementaires ratifient le Premier ministre désigné. Il y a même des journaux qui se montrent impatients du fait que le parlement tarde encore à ratifier leur nouveau patron. Laurent Lamothe. Lamothe a fait campagne en rencontrant outre des parlementaires des dirigeants de la plateforme Inité, mais également des hommes politiques tels Himmler Rebu du GREH qui n’en a été que trop heureux pour déclarer que « Les rencontres de Laurent Lamothe avec des secteurs vitaux du pays sont à même de moduler certaines appréhensions et réticences au niveau du parlement » Quant à Evans Paul du Kid, il s’est exclamé « S’entretenir avec des organisations, c’est un choix intelligent qu’a fait monsieur Lamothe. Il veut donc orienter l’opinion et c’est bien ». Même son de cloche pour le chef de l’OPL qui pour sa part, voit dans la démarche de Laurent Lamothe la recherche d’un soutien moral auprès des groupes organisés de la société. En réalité que nous réservent Martelly et Lamothe si ce n’est que la continuation du système néolibéral, allié fervent du capitalisme, un système qui nous est hostile et qui veut nous coloniser à jamais. L’impérialisme et ses alliés ne veulent pas admettre ou tolérer que les options des masses souffrantes pour le changement soient irréversibles, qu’elles reflètent les véritables aspirations de tout un peuple ; c’est pour cela qu’ils nous ont emmenés sur ce terrain de lutte avec des hommes de cet acabit. On vole, on pille sans s’inquiéter puisque l’atmosphère d’aujourd’hui est propice aux mercenaires et aux spéculateurs. Martelly et Lamothe ne nous apporteront rien de nouveau sous le soleil. A ce stade, nous laissons les caudataires à leurs flatteries et à leurs tours de passepasse ainsi qu’à ces prestidigitateurs qui d’ailleurs ont trop souffert, lutté par le passé pour pourvoir aujourd’hui se faire illusion. Nous du journal, nous avons choisi le camp révolutionnaire une fois pour toutes. Notre ligne n’est pas un produit dont le prix est à négocier ou à échanger sur le marché politique, et c’est dans cette optique que nous combattons sans désemparer cette classe politique acquise à Martelly et à Lamothe. Bulletin d'AbonnmentB Prénom: ______________________ Adresse: ______________________ Ville: _________________________ Etat/Pays: ____________________ Zip Code/Code Postal: ___________ Tél: __________________________ E-mail: 2 _______________________ Haiti Liberté/Haitian Times Modalités de paiement Etats-Unis Première Classe $80 pour un an $42 pour six mois Montant : $ ___________ Chèque 3, 2ème Impasse Lavaud Port-au-Prince, Haiti Tél: 509-3407-0761 Responsable: Yves Pierre-Louis Email : [email protected] Website : www.haitiliberte.com Directeur Berthony Dupont Editeur Dr. Frantz Latour Rédaction Berthony Dupont Wiener Kerns Fleurimond Kim Ives Fanfan Latour Guy Roumer CORRESPONDANTS EN HAITI Wadner Pierre Jean Ristil Collaborateurs Marie-Célie Agnant J. Fatal Piard Catherine Charlemagne Pierre L. Florestal Yves Camille Jean-Claude Cajou Didier Leblanc Jacques Elie Leblanc Roger Leduc Joël Léon Claudel C. Loiseau Anthony Mompérousse Dr. Antoine Fritz Pierre Jackson Rateau Eddy Toussaint Ray Laforest Administration Marie Laurette Numa Jean Bertrand Laurent DISTRIBUTION: CANADA Pierre Jeudy (514)727-6996 DISTRIBUTION: MIAMI Pierre Baptiste (786) 262-4457 Composition Et Arts Graphiques Mevlana Media Solutions Inc. 416-789-9933 * [email protected] WEBMASTER Frantz Merise frantzmerise.com Tarifs d’abonnements A remplir et à retourner à Haiti Liberté 1583 Albany Ave, Brooklyn, NY 11210 Tel : 718-421-0162, Fax 718-421-3471 Nom: _________________________ Liberté Mandat bancaire Carte de crédit Numéro : ________________________ Date d’expiration : ________ /_______ Canada $125 pour un an $65 pour six mois Europe Amerique Centrale, Amerique du Sud et Caraïbes $140 pour un an $80 pour six mois $150 pour un an $80 pour six mois Afrique $150 pour un an $85 pour six mois Code de sécurité : _________________ Vol. 5, No. 39 • du 11 au 17 Avril 2012 A travers Haiti Les paysans du Plateau Central, reflets de l’injustice de l’Etat Civil d’Haiti la manière de nos compatriotes haitiens nés en République Dominicaine non consignés dans les registres d’Etat-Civil de cette République, nombre de nos concitoyens paysans, vivant dans l’arrière pays (Haiti), également n’ont pas d’acte de naissance ni aucune autre pièce pouvant les identifier comme étant citoyens haitiens. Jésula Exius, une adolescente de 13 ans, née à Matelgate, 1ère section communale de Thomassique, vit sans une pièce d’identité, vu qu’elle n’est pas détentrice d’un acte de naissance. « Je n’ai pas d’acte de « Je suis né sous le régine de François Duvalier. N’ayant pas d’acte de naissance, j’ai du mal à me souvenir de la dâte de ma naissance... En dépit de mon désir, de ma volonté de remplir mon devoir civique, faute d’ acte de naissance, je ne suis jamais arrivé à voter... » Ces paysans marginaux, vivant dans les sections communales enclavées dans l’arrière pays, avouent avoir payé d’importantes sommes d’argent à certains affairistes qui les assurent toujours de leur apporter un acte de naissance. Mais, souvent, ces escrocs disparaissent tout bonnement avec leur argent, quand ils ne leur livrent pas un faux acte. Haïti : Calvaire des petits Commerçants Par Yves Pierre-Louis D ans plusieurs communes de la zone métropolitaine de la capitale d’Haïti, les commerçants du secteur informel ont été quotidiennement persécutés par des agents de la Police National d’Haïti et par ceux de différentes municipalités, dans l’objectif de protéger les intérêts des grands commerçants et des hommes d’affaires de ces zones -là. A Pétion-Ville, Delmas, Cité Soleil entre autres, les détaillants, les marchands ambulants ne savent quoi faire pour vaquer à leurs activités journalières pour pouvoir répondre à leurs obligations familiales. Des Haïtiens qui ne se trouvent pas d’emplois ou qui sont victimes de la politique économique néolibérale, de la privatisation des entreprises publiques, sont obligés de s’investir dans l’informel. Cer- e samedi 7 avril dernier, dans la localité de Fraicineau, à l’entrée sud de la ville de St Marc, bas Artibonite, un incendie à partir des flammes d’une bougie a ravagé une maisonnette où se trouvaient enfermés 2 bébés. Les 2 enfants dont un en bas âge (3 ans) et l’autre 4 mois, sont morts carbonisés dans les flammes. Selon les témoignages de certains voisins décrivant la catastrophe, les 2 enfants sont morts à cause du fait que leurs daves, entièrement calcinés, les a rendus aux parents des enfants pour les funérailles. A rappeler que l’année dernière, à Portail Guèpe, l’entrée nord de la ville de Saint Marc, un cas pareil s’était produit où une mère avait préféré aller s’amuser à une soirée dansante plutôt que de veiller sur sa fillette qu’elle avait laissé enfermée seule dans sa maison. Un incendie a consumé la maison et l’enfant est morte calcinée. parents étaient absents. « Un voisin s’est hâté de m’annoncer l’incendie et je me suis empressée de rentrer. Je n’ai même pas pu sauver un seul des enfants. Je me suis précipité à retirer du feu le plus petit quand j’ai été moi aussi pris dans les flammes », a déclaré le père des enfants, Rochner Labady. Le juge de Paix de la commune de St marc, Maitre Max, après avoir procédé au constat légal des 2 petits ca- 4 personnes retrouvées mortes dans leur maisonnette à Fond des Nègres L e matin du lundi 9 avril lence sur les corps, si non écoulé, dans la commune que des écumes au niveau de de Fond des Nègres, départe- leurs lèvres et de leurs nez. ment des Nippes, 4 personnes Le juge de paix de Fond dont une adolescente, ont été des Nègres, ayant procédé trouvées mortes dans leur aux opérations de certifimaisonnette située au centre cation des meurtres, avait de la ville. Les autorités judi- ordonné l’arrestation de 3 ciaires, ont fait le constat les H •proches Format : 4,875’’ L x 7,5’’ N&B voisins suspects qui cadavres, déclaré n’avoir ont refusé de fournir aucune Haïti ont Progress trouvé aucune trace de vio- information à la justice, se rapportant même aux identités des victimes. Le juge qui avoue que ce dossier est relativement trop fort pour la compétence de la justice de paix de sa commune, l’a déféré au tribunal de première instance de Miragoâne tout en ordonnant l’inhumation des cadavres. GRANDE BIBLIOTHÈQUE Activités Claire Lydie Parent maire de Pétionville tains endroits où des marchés ont été installés ne répondent pas aux exigences de leurs activités. C’est ainsi que les petits commerçants n’ont d’autre choix que d’investir les rues de la capitale et de ses environs et cette situation anarchique a déjà causé pas mal d’incident regrettable, des accidents routiers, des saisies de marchandises, des bastonnades surtout à Delmas et à Pétion-Ville. Le jeudi 5 Avril 2012, au cours de la semaine Sainte, des agents municipaux de l’édile Claire Lydie Parent, ont maltraité une femme qui n’était pas une commerçante, mais qui était de passage au marché, attendant sa fille qui est elle-même une commerçante. Des agents qui l’ont vue, sans lui poser aucune question, ont commencé par la frapper et l’ont jetée à coup de pieds, baignée de sang, sur une pile de fatras, selon les témoins : « Elle n’est pas une commerçante d’ici, elle est passée voir sa fille. Des agents de la mairie ont rendu la vie impossible aux petits commerçants de Pétion-ville. Lydie Parent ne donne pas de marché, elle a tout simplement envoyé ses bourreaux pour nous empêcher de chercher la vie pour nos enfants. Suite à la p(4) LACROIX MULTI SERVICES Tel: 718-703-0168 * Cell: 347-249-8276 1209 Rogers Avenue, Brooklyn, NY 11226 www.lacroixmultiservices.com • Income Tax • Electronic Filing • Refund Anticipation Check (RAC) • Direct Deposit - IRS Check • Business Tax • Notary Public • Immigration Services • Translation, Preparation, Application, Inquiry letters • 6 Hour Defensive Driving Course • Fax Send & Receive • Resume • Property Management • Credit Repair Vol. 5, No. 39 • du 11 au 17 Avril 2012 Photo : iStockphoto A naissance. Mes parents, non plus. Nous ne savons à qui nous adresser pour obtenir nos pièces d’identité ». Beaucoup d’autres enfants attelés comme des esclaves aux travaux domestiques dans les champs des grands dons ou dans les maisons des dames, vivent sans acte de niassance, sans aucune pièce d’identité. Ces tristes et malheureux enfants appelés « restavèk », évoluant comme des animaux sont des anonymes. On les trouve partout dans certaines communes dans le département dont Lociane, Lamiel et autres sections communales. Fanius Jean, un paysan qui vit à Thomassique a ainsi précisé: L Les dimanches 8, 15, 22 et 29 avril 2012 de 15 h à 16 h Au Théâtre Inimagimô banq.qc.ca • L’Heure du conte en créole haïtien N ap tire kont 13 - ans 20 PLACES R Pendant que les enfants se régalent d’histoires et de comptines célébrant la richesse de la langue créole et de la culture haïtienne, leurs parents peuvent discuter en français avec des animateurs afin d’en apprendre davantage sur la société québécoise. Photo : Daniel Morissette Par Rateau Jackson Une maisonnette incendiée à St Marc, 2 morts Deux contes en créole, un en français Conteuse : Marie-Célie Agnant R Réservation nécessaire au comptoir d’accueil de la Grande Bibliothèque ou en téléphonant pendant les heures d’ouverture au 514 873-1100, option 2 (sans frais : 1 800 363-9028) Les enfants de moins de 8 ans doivent être accompagnés d’un adulte. 475, boulevard De Maisonneuve Est, Montréal Berri-UQAM ou autobus : 30, 15 et 125 514 873-1100 ou 1 800 363-9028 Haiti Liberté/Haitian Times 3 Circulation routière: Terrible accident à Petit-Goâve Par Isabelle L. Papillon L e samedi 7 Avril 2012, aux environs de 4 heures de l’après-midi, un terrible accident de circulation s’est produit sur la route nationale # 2, au niveau de Petit-Goâve, au Morne Tapion, à 68 km, Sud de la capitale haïtienne. Le camion qui a causé l’accident assurait le trajet Port-au-Prince/SaintLouis du Sud avec environ 65 passagers à bord et rempli de marchandises, pour se rendre à destination dans le Sud du pays. Le bilan de l’accident s’est soldé par une quarantaine de morts 27 sur le lieu du drame et 19 à l’hôpital Notre-Dame de Petit-Goâve. Selon l’administrateur de l’hôpital, Joël Charles des dizaines de blessés ont été acheminés par la Croix-Rouge dans ce Centre hospitalier. A ce momentlà, l’hôpital dépassé par l’ampleur de la situation, n’était pas en mesure de prodiguer convenablement des soins aux accidentés. L’unique établissement hospitalier de la ville de Petit-Goâve était en effet dysfonctionnel depuis des années. Il manque pratiquement de tout, matériels, médicaments, personnel médical, médecins etc. Selon des témoignages recueillis sur place, la majorité des victimes étaient des femmes commerçantes appelées « Madan Sara », qui assurent la circulation des produits des travailleurs agricoles vers la capitale. Des témoignages ont fait savoir également que le camion avait des problèmes mécaniques ; certains passagers prudents ne voulaient pas prendre le risque de poursuivre le trajet aussi long sont descendus du camion en cours de route. Le chauffeur imprudent a poursuivi la route malgré tout. Arrivé au Morne Tapion, un endroit aussi dangereux, le système du freinage a lâché, le chauffeur a perdu le contrôle du camion qui a capoté dans un ravin avec les quatre roues en l’air. De là, on peut conclure que les causes de l’accident mortel ont été d’abord la négligence du chauffeur et ensuite de l’irresponsabilité des autorités de la sécurité publique et l’absence du contrôle de la circulation routière à travers le pays. L’accident serait inévi- La majorité des victimes étaient des femmes commerçantes appelées « Madan Sara » table, sans doute avec les freins qui ont lâché, mais certains accidents peuvent être évités, si les autorités du pays prenaient des dispositions raisonnables et mettaient tout en œuvre pour les faire respecter. Le pire c’est que ce n’était pas le premier accident qui s’était produit au Morne Tapion. Les accidents sont à répétition à cet endroit. Il y a deux (2) jours de cela, le mercredi 4 avril dernier, un autre accident aussi grave avait déjà fait quatre (4) morts et une quinzaine de blessés au même endroit. Rappelons que le 16 janvier 2012, un autre terrible accident s’était produit à Delmas 33 faisant une quarantaine de morts. Les autorités ont annoncé l’ouverture d’une enquête pour déterminer les causes de cette catastrophe, trois (3) mois plus tard, les résultats de l’enquête tardent toujours à être rendus publiques. Selon des constats faits, l’accident de la circulation des véhicules serait l’une des premières causes de mortalité en Haïti. L’Etat n’a aucun contrôle réel sur la circulation routière. Les dispositions qui sont prises ne sont pas respectées et aucune mesure coercitive n’est mise en place par les autorités. Le transport en commun fonctionne de façon anarchique, les routes se trouvent en très mauvais état, pas de panneaux de signalisation, pas d’éclairage et enfin il n’y a rien pour empêcher que de tels drames ne se reproduisent. Par ailleurs, à Petit-Goâve, le vendredi 6 avril 2012 aux environs de 8 heures du soir un incendie a éclaté dans la direction du Collège Harry Break Man de l’Eglise Méthodiste de la zone. D’importants dégâts matériels ont été enregistrés : les livres, cahiers, actes de naissance, pratiquement tous les dossiers, les archives du Collège ont été consumés par le feu en furie. N’était-ce l’intervention de la population à l’avenue la Hatte, tout le bâtiment du Collège aurait été entièrement détruit par l’incendie. L’un des membres du Conseil de direction, M Monice, qui était sous le coup de l’émotion a déclaré : « Cet acte nous a vraiment fait mal, nous le déplorons. Tous les dossiers de l’établissement de 1994 à nos jours ont brûlé. » Pour le juge de paix de la juridiction de Petit-Goâve, Me. Arentz Mars, cet incident serait d’origine criminelle : « Nous avons retrouvé des allumettes du côté Est de la direction de l’établissement tout près d’une fenêtre. Il n’y avait pas de problème d’électricité, puisque le courant d’électricité fonctionnait très bien comme à l’accoutumée. » De plus, le mercredi 4 avril 2012, au Wharf de Miragoâne le feu a éclaté dans un bateau rempli de marchandises. Tout ce qui s’y trouve a été emporté par le feu. La population en colère a manifesté son mécontentement contre le directeur de la douane de Miragoâne, Edner Rivière. Celui-ci a pris la poudre d’escampette et n’est plus revenu jusqu’à date. Depuis le début de l’année 2012, Quelques sacs des commerçantes L’unique établissement hospitalier de la ville de Petit-Goâve était en effet dysfonctionnel depuis des années. Il manque pratiquement de tout, matériels, médicaments, personnel médical, médecins etc accidents et incendies ne cessent d’éclater à travers le pays, causant d’énormes pertes en vie humaine et beaucoup de dégâts dans l’économie du pays, surtout dans le secteur informel. Le 16 janvier 2012, un terrible accident a tué des dizaines de personnes à Delmas 33 ; le 24 février de la même année, un incendie criminel a détruit le marché de Tabarre, des millions de gourdes de marchandises ont été emportés par le feu. L’eau ne cesse de couler des yeux des victimes. Jusqu’à présent les autorités du pays n’ont rien fait réellement pour prévenir que de tels actes ne se reproduisent plus. Elles ne font que déplorer à chaque fois. En outre, les pluies qui se sont abattues sur les différents départements du pays, surtout dans le Nord, ont causé d’importants dégâts matériels et des pertes en vie humaine. La population des communes du Borgne, de Port-de-Paix appelle les autorités du pays à leur secours. Le Sénat ratifie Laurent Salvador Lamothe Par Mona Péralte C omme l’avait sollicité la commission sénatoriale qui examinait le dossier du premier ministre désigné Laurent Salvador Lamothe, l’assemblée des sénateurs a donné un vote favorable au candidat à la Primature le mardi 10 avril 2012. C’est le Président du Sénat, un proche de Martelly qui a introduit en ces termes le vote « ...Je pense que l’Assemblée est assez édifiée de l’exposé qui a été fait sur le rapport de la Sous-commission qui s’était chargée d’étudier les documents du Premier Ministre désigné. Conformément à l’article 219 de nos réglements intérieurs, ce rapport doit finir après discussions par un vote. Dans l’esprit de ce règlement intérieur nous allons passer au vote des recommandations du rapport. Les personnes qui acceptent les recommandations du rapport telles qu’elles sont, levez vos mains s’il vous plait. Les personnes qui sont contre les recommandations, levez vos mains s’il vous plait. Les personnes qui s’abstiennent, qui votent ni pour ni contre, levez vos mains [...] 19 voix pour, 3 contre. Il y a 23 personnes dans la salle moi je ne vote pas, une abstention. Donc le rapport est adopté suivant les recommandations qui ont été faites... » Ainsi les sénateurs l’ont ratifié et parmi les 3 sénateurs qui ont voté contre on peut citer Moise JeanCharles et Steven Benoît. Le vote a eu lieu peu avant 11 voir les auditionner séparément afin de déterminer le vrai coupable », a déclaré un policier. Tandis que la victime était transportée en toute urgence à l’hôpital pour être soignée, quand on n’a remarqué aucun responsable de la mairie après l’incident. A Delmas, le jeudi 5 avril, plusieurs dizaines de petits commerçants ont manifesté pour protester contre la saisie injuste de leurs marchandises par des agents municipaux. Au niveau de Delmas 19, ils ont dressé des barricades enflammées, bloquant ainsi la circulation des véhicules. Ils lancent également des propos injurieux à l’endroit du magistrat communal de Delmas, Wilson Jeudy, qui selon eux, n’a jamais cessé de persécuter la population de Delmas. « Wilson Jeudy, magistrat de la commune de Delmas a mis ses bourreaux armés de bâtons, de couteau pour nous persécuter. Ils ont volé nos marchandises, brisé nos barques, frappé les marchands ambulants », a déclaré un commerçant en colère. N’était-ce l’intervention de la Police Nationale d’Haïti qui a dissous la manifestation, la situation risquait de tourner au vinaigre. Le sénateur Jean William Jeanty heures PM après des heures de houleuses discussions au cours desquelles de nombreux doutes ont été exprimés sur la nationalité haïtienne de M. Laurent Lamothe. Juste avant le vote, le sénateur Jean William Jeanty avait laissé la salle. Ce rapport de la commission sénatoriale ayant travaillé sur le dossier de M. Lamothe, sera soumis ce mercredi 11 avril à la chambre des députés qui doit elle également se prononcer sur le choix pour le successeur de Garry Conille. Signalons que bien avant la séance de ratification du Premier Ministre désigné, le coordonnateur de l’Inité, Levaillant Louis Jeune, et les membres du directoire de ce parti avaient eu une réunion avec les sénateurs et députés de cette formation politique. L’objectif de cette rencontre avait été la position que le parti devrait adopter, face au rapport de la commission chargée d’analyser les dossiers du Premier Ministre désigné. Par ailleurs, le Vendredi 6 avril dernier, le candidat à la Primature Laurent Lamothe accompagné du ministre de la justice Pierre Michel Brunache avait eu une séance de travail avec les principaux leaders de la plateforme Inité. Les dirigeants de ce parti ont, de leur coté, revendiqué : la publication de l’amendement de la constitution, la résolution du problème des militaires démobilisés et le respect de la liberté de la Presse. Arrestation de plusieurs de ces agents portant un maillot jaune, frappé de l’effigie de la mairie de Pétion-ville Le magistrat communal de Delmas, Wilson Jeudy Suite de la page (3) Ils sont venus ici pour nous tuer. C’est injuste, c’était même une action criminelle. » Après l’incident criminel, la Police de Pétion-ville a procédé à l’arrestation de plusieurs de ces agents portant un T-shirt jaune, frappé de l’effigie de la mairie de Pétion-ville et les a conduits au commissariat de la zone. « Ce sont des agents de la mairie qui sont là pour mettre de l’ordre au marché, mais ils ne doivent pas frapper les commerçants. Alors on n’a pas pu identifier celui qui a commis cet acte, on a procédé à l’interpellation de tous pour pou- 4 Haiti Liberté/Haitian Times Vol. 5, No. 39 • du 11 au 17 Avril 2012 Twa fèy, Twa rasin O Mithridatisation, martellysation, poubellisation, bordellisation Par Fanfan La Tulipe D epuis ce mémorable débat électoral entre Martelly et Mme Manigat, débat qui n’en fut pas un à la vérité, maints observateurs ont commencé à avoir des inquiétudes, des lapèrèz, des cœurs sautés, car à la télé on avait bien vu que Micky avait donné le ton : des réponses décousues, une pensée peu articulée, le comportement d’un fanfaron, d’un pantin, d’un comédien ; l’attitude d’irrespect et d’agressivité vis-à-vis de la presse plus spécifiquement du journaliste de l’agence en ligne AlterPresse, Gotson Pierre ; l’évocation explicite de possibles représailles de « la rue »: à une simple question se rapportant à des dettes présumées envers les banques américaines et à l’aptitude du candidat à assumer ses responsabilités, l’animal a alors vite rué dans les brancards : «kite l vini non, se voye yo voye l, m ap tann li », Pour ma part, lors de ce «débat», j’ai eu des sueurs froides car, par intermittence, il me revenait à l’esprit ces images publicitaires montrant l’animal au plus bas de ses pulsions atrocement vulgaires, d’autant que durant la campagne électorale, des présentateurs de radio tel un Lucien Jura, tel un Docteur Harrisson Ernest faisaient tout pour glisser dans l’inconscient du public, et en douceur, un profil positif et prometteur de cette calamité humaine surnommée Sweet Micky. La ruade Mickiste en plein visage du journaliste Gotson Pierre avait été certes notée et dénoncée par les médias, mais ces derniers ne soupçonnaient guère qu’un processus de mithridatisation avait été amorcé par ce voyou de musicien. On sait que le roi Mithridate VI, du royaume grec du Pont, craignant pour sa vie, serait parvenu, selon la légende, à s’immuniser en absorbant de petites doses de poison. Martelly, du royaume des vulgarités, pour sa part, commença à distiller, à petite dose, le venin de ses dérives et obscénités, espérant secrètement sinon consciemment que le public, y compris la presse et les politiciens, finirait par s’y habituer. D’où mon idée de Martellysation. Le 27 juillet 2011, Martelly osait lâcher un « Taisez-vous », en direction de ceux qui à ses yeux symbolisent l’échec tout en exprimant son désintérêt pour les médias qui, selon lui, dans la plupart des cas, dénigrent l’image d’Haïti à travers le monde et contrarient ainsi le développement de l’industrie touristique qui lui est si cher. Les flatteurs, admirateurs, flagorneurs présents ce jour-là au complexe La Promenade à Pétion-Ville eurent vite fait d’applaudir bêtement, stupidement et béatement à l’indécence de Martelly, indécence aggravée par des propos machistes sinon insultants à l’endroit des femmes haïtiennes que le musicien dépravé disait vouloir «offrir aux touristes» comme si elles étaient de simples articles de consommation. Certes, Jacques Desrosier de l’AJH et Hérold Jean-François de l’ANMH dénoncèrent les propos potentiellement menaçants du chef de l’Etat, mais le ver s’installait dans le fruit socio-médiatique, et Michel Martelly venait d’augmenter la dose vénéneuse. Nos deux journalistes étaient réduits à seulement exhorter leurs confrères et consoeurs à «ne pas céder à la panique». Il aurait fallu, lors et par la suite, mobiliser toute la presse, y compris forcer les médias pro-Martelly, pour une campagne permanente de dénonciation des propos irresponsables, anti-démocratiques, malveillants et mal venus d’un président krizokal en mal de revenir aux pratiques fascistes, réactionnaires de François Duvalier. Au tout début du mois d’octobre 1991, plus précisément le 3 octobre, l’animal récidivait, cette fois dans un registre plus grave. Martelly revêtant sa défroque Sweet Mickyste débitait des insultes d’une extrême trivialité en menaçant d’entrer dans la mère du journaliste Germain Etienne de Scoop FM qui l’interrogeait avec insistance sur l’institution non encore effective du Conseil supérieur du pouvoir judiciaire (CSPJ), alors qu’il venait de s’adresser de façon courtoise, et en anglais, à une journaliste étrangère. «Bandit » autoproclamé pas plus tard que la semaine d’avant cette grave dérive langagière, jamais le rustre n’était allé aussi loin en s’adressant avec autant d’arrogance, de brutalité et de vulgarité à un membre de la presse haïtienne, en l’occurrence un journaliste de Scoop FM. Face à une telle bassesse, l’Association des journalistes haïtiens (AJH), par le truchement de Jacques Desrosiers s’est dit choquée par les injures proférées par Michel Joseph Martelly, scandalisée d’entendre une telle muflerie de la part du chef de l’État, persistant dans son attitude irrespectueuse, irrévérencieuse et grossière à l’égard de la corporation des journalistes, partie intégrante de la société civile. Certes, on a apprécié cette réaction de Desrosiers, mais il n’y a pas eu une levée de boucliers généralisée de la part des médias, il n’y a pas eu une grève, même symbolique pour dire : après Attila, holà ! Guyler C. Delva, correspondant de l’agence Reuters en Haïti et secrétaire général de SOS Journalistes n’avait même pas pensé à verser quelques larmes (de crocodile) comme il l’avait fait lors d’une conférence de presse au Palais national le 6 mai 2010. Dommage ! Martelly savait bien que la presse se contenterait seulement de déclarations stigmatisant son manque de moralité. La preuve c’est que le lendemain, invité à s’exprimer sur ce nouveau et grossier dérapage verbal, le mufle a répondu cavalièrement et de façon arrogante : “Je n’ai pas aimé la façon dont j’ai été abordé; j’ai répondu, et c’est fini”. Le processus de martellysation bien en cours, n’est-ce pas ? Scandale, déblosailles, lòbèy, c’est le seul milieu dans lequel le grossier et médiocre Martelly se sent dans son élément, dans sa peau. En effet, le mercredi 12 octobre 2011, dans la soirée, en pleine rencontre avec le « Groupe 58 », Sweet Micky s’est laissé aller à une autre décharge vénéneuse lors d’un violent échange, émaillé de propos orduriers et même menaçants, avec le député de Delmas/Tabarre, Arnel Bélizaire. Il paraît qu’abasourdi par la violence verbale du malotru, le parlementaire qualifié d’évadé de Vol. 5, No. 39 • du 11 au 17 Avril 2012 Lors de ce «débat», j’ai eu des sueurs froides car, par intermittence, il me revenait à l’esprit ces images de pub montrant l’animal au plus bas de ses pulsions atrocement vulgaires prison, de repris de justice par le goujat Micky a dû battre bas. Certes, des députés, touchés dans leur orgueil, se sont dit « humiliés » par les agissements du chef de l’Etat, la presse en a fait état, mais tout est resté en l’état, d’autant que le mufle avait une fois dit : L’Etat c’est moi. Entre-temps, le malappris fit un petit tour en République dominicaine. En principe, pour participer à un Sommet sur l’Amérique latine. Mais qui sait ? Sauf les Haïtiens qui savent que malè pa mal et que le mal existe. Micky aurait-il rencontré le sénateur maffieux Felix Bautista pour «affaires les concernant» ? Toujours est-il que le samedi 15 octobre 2011, revenant de ses suspectes virées et dévirées au royaume à millions du parlementaire dominicain, Micky allait ajouter à la dose mithridatisante :« Vous n’avez encore rien vu, ce président va être cynique. Quelqu’un qui, au palais national, s’en prend au président, peut ne pas pouvoir en sortir, même s’il jouit d’une certaine immunité. Ils s’exposent au malheur, ceux qui s’opposent à moi. J’entends faire respecter l’institution tout le temps que j’occupe la fonction », a-t-il lancé en revenant de la République Dominicaine. Que je sache, encore une fois, la presse et la société civile ont réagi plutôt mollement. On n’a fait qu’enregistrer les propos belliqueux, hargneux, bilieux et menaçants de l’homme. D’ailleurs, revenant sur l’incident qui l’avait opposé à des parlementaires au cours de la semaine d’avant, lorsqu’il avait échangé des propos injurieux et orduriers avec le député Bélizaire, le chef de l’Etat avait indiqué qu’il était “prêt à refaire ce qu’il avait fait”. Et s’il vous plaît, sa k pa kontan anbake. Le jeudi 27 octobre 2011, à l’aéroport Toussaint Louverture, vers 4 :30 PM ce fut le grand spectacle, une grande déblosaillerie : l’arrestation du député Arnel Bélizaire avec fracas, alors que le président Martelly, tranquillement, s’envolait vers les Etats-Unis. Grand branlebas journalistique. C’était un secret polichinellois : le parlementaire (Britannicus) Bélizaire avait été arrêté malgré son immunité, le chef du parquet de Port-au-Prince, Me (Narcisse) Félix Léger aidé de la PNH avait fait le coup, mais c’est (Néron) Micky Martelly qui l’avait ordonné. Agrippine, porte-parole du peuple en était sûre : le pays devient un vrai bordel où un président mal élu ordonne l’arrestation d’un député bien élu, et quand il revient quelques jours après son forfait, il a le culot de dire qu’il n’a rien à voir avec l’arrestation «ni de près ni de loin». La presse pro-Martelly, Signal FM par exemple, a fait de son mieux pour casser les feuilles et couvrir ça. Lucien Jura devait bien mériter le poste promis de porte-parole du président. Une partie de la «presse anti» a tenté de ménager la chèvre et le chou. Une autre partie comme Radio Caraïbe a fendu dans le fifre de l’Exécutif avec toute la «sincérité» dont Jean Monard aime se vanter. Mal kou byen, le Comité des Avocats pour le Respect des Libertés Individuelles (CARLI) a condamné l’arrestation du Député Arnel Bélizaire. Bravo ! G & S AUTO SALES • We Do Finance • Trade-In • Same Day Plates Dans une très brève note en date du 27 octobre, Radio Kiskeya a seulement mentionné :« Poursuivi comme fugitif, le parlementaire était aux mains de policiers qui l’emmenaient vers une destination inconnue». Aucun autre commentaire. En date du 28 octobre, Radio Métropole a signalé la libération de Bélizaire après son arrestation, la veille, sans commentaire. Du côté des parlementaires, ça a été la pagaille; les wondonmon, rodomontades, fanfaronnades, galéjades, bravades, gasconnades, tarasconnades, braveries, crâneries, fanfaronneries et forfanteries des députés se sont révélées être des gwo van ti vwal. Les billets verts ont parlé plus haut, plus fort et de façon efficace. Aujourd’hui, on sait que ladite «affaire Bélizaire» s’est terminée en queue de poisson. Entre-temps, personne ne sait exactement où va l’argent provenant des transferts de la diaspora ou des appels téléphoniques. Les mauvaises (ou bonnes) langues racontent que c’est «gwo soso», alias «rèn chanpwèl» qui tient le magot. Madame Myrlande Manigat a évoqué le rapport qui existerait entre une livraison de drogue aux Cayes et les célébrations carnavalesques tenues dans cette ville. Des associations d’enseignants ont plusieurs fois contesté le nombre d’élèves bénéficiant du programme d’éducation gratis ti cheri mis en trompette par Martelly. Le sénateur Stevens Benoît tonitrue au Parlement au sujet des dérives autoritaires de Martelly. Un ministre des Relations extérieures, inventeur d’une «diplomatie d’affaires» dont on ne sait plus à qui elles vont profiter visite toutes les grandes capitales, mais rien ne se matérialise. La faculté d’ethnologie est envahie par l’animal à la tête d’une bande carnavalesque dont certains éléments se livrent à la casse et au pillage. Le mufle refuse de collaborer dans le dossier de sa double citoyenneté (présumée) pour finalement se livrer à un exercice de clown rehaussé de la présence de l’ambassadeur états-unien. Les magouilles présidentielles pour forcer l’ex-Premier ministre Conille à Suite à la page (15) LA DIFFERENCE AUTO SCHOOL LEARN TO DRIVE Open Sundays • Closed Saturdays 4914 Tilden Avenue Brooklyn, NY 11203 La Différence Auto School Tel: 347.442.3837 836 Rogers Avenue (between Church Avenue & Erasmus Street) Brooklyn, NY 11226 Guy Edouard, General Manager 718.791.1094 Ernest Delouis: 646.201.0603 Luc Delsius: 646.377.1008 Manager: Ernst Sevère [email protected] Tel: 718-693-2817 Cell: 917-407-8201 Haiti Liberté/Haitian Times 5 Kwonik Kreyòl 750 Ayisyen jwenn sètifika alfabetizasyon yo MOLEGHAF deklare Kenneth Merten, Persona Non Grata N an kad kontinite metòd andragojik “wi nou kapab” Kiba te entwodui nan zafè alfabetizasyon nan peyi Dayiti ak yon bourad lajan 5 milyon dola vèt Venezyela te bay Ayiti, ap pèmèt plizyè milye Ayisyen aprann li ak ekri. Ak kontribisyon Kiba ak Venezyela, sekretèri Deta pou alfabetizasyon an te remèt sètifika daprantisaj li ak ekri a 750 patisipan, vandredi 30 mas pase a. Seremoni sa a te dewoule nan oditoryòm palè minisipal Delmas 33 a, anprezans anbasadè Kiben ak Venezyela a nan peyi Dayiti, Ricardo Garcia Napoles e Pedro Antonio Gonzalez; prezidan Repiblik la, Michel Joseph Martelly, minis Edikasyon Nasyonal la, Reginald Paul ak majistra Delma a, Wilson Jeudy. Sekretè Deta a, Mirlaine Alexandre fè konnen 750 nouvo alfabetize sa yo te sòti nan 5 sou 20 komin nan depatman Lwès la ki se: Site Solèy, Delma, Kafou, Petyonvil ak Kwadèboukè, e yo nan yon gwoup 18 mil moun k ap apran li ak ekri nan Sant Alfa nan depatman Lwès la. 750 patisipan sa yo te aprann li ak ekri sòti nan mwa Septanm 2011 pou rive fevriye 2012. Gras ak metòd sa a ki deja genyen 52,626 Ayisyen ki konn li ak ekri epi kalkile. Anbasadè Kiben an Ayiti a, Ricardo Garcia Napoles pa t kache satisfaksyon li te fè konnen objektif yo nan kad koperasyon tripatit Ayiti-Kiba-Venezyela a, 5 milyon Ayisyen ap benefisye ti moso lakonesans nan pwochen lane k ap vini yo. Nan lane ki sot pase la yo, Kiba te voye 14 koperan ki te repati nan 8 depatman peyi a, pou ede Ayiti bese kantite moun ki pa konn li ak ekri, ki plis pase 60 pousan. Anbasadè a te deklare tou: “Katriyèm faz pwogram lan pran gaye nan tout rejyon nan peyi a ak metòd, “Wi nou kapab” la, ki se yon pwogram odyovizyèl”. Li te pwofite lanse yon apèl bay kominote entènasyonal la pou ede Ayiti atenn objektif li. Anbasadè Venezyela la bò kote pa l, Pedro Antonio Canino Gonzalez fè konnen, Venezyela ap kontinye pote sipò l bay Ayiti pou l fini ak kesyon moun pa konn li ak ekri nan peyi a: “N ap sipòte Ayiti jiskaske laviktwa M Anbasadè Kiben an Ayiti a, Ricardo Garcia Napoles Anbasadè Venezyela a Pedro Antonio Canino Gonzalez final.” Prezidan Michel Martelly ki te vin patisipe nan seremoni gradyasyon sa a te remèsye 2 gouvènman sosyalis sa yo, Kiba ak Venezyela, ki toujou rete kwè nan alfabetizasyon e ki pa janm sispann ede Ayiti nan okenn enterè patikilye. Patisipan yo te rive jwenn yon sètifika aprè 6 mwa. Yo te manifeste satisfaksyon yo konsa: “Konnye a mwen konn li ak ekri, mwen te konn fè yon ti kwa lè m ap siyen non m. Mwen pap fè tikwa ankò, m ap ekri non m menm jan ak tout moun. Mwen te santi m ekskli nan sosyete a. Jounen Jodi a m ap patisipe tankou tout moun nan lavi nasyonal la…” Tout moun te remake satisfaksyon ak kè kontan yo nan figi moun yo, lè yo t ap resevwa sètifika yo. Nan kad koperasyon peyi Ayiti ak lòt peyi etranje yo, se sèl Kiba ak Venezyela ki pran angajman pou ede Ayiti kaba nèt alkole kesyon pa konn li ak pa konn ekri a, ki se yonn nan andikap ki anpeche nou pran wout devlopman ak liberasyon total kapital. Gouvènman ki pase yo ak sa ki la a ap pale chak jou sou envestisman etranje, men si pèp ayisyen an pa konn li ak ekri, se menm etranje yo k ap vin kontinye eksplwate peyi a. Malgre yon anbago kriminèl peyi Etazini mete sou peyi Kiba depi plis pase 50 lane, gouvènman kiben an pa janm sispann pote sipò l bay pèp ayisyen an, san l pa foure bouch li nan zafè politik Ayiti, ni li pa janm antre nan okenn konplo kont Ayiti. Venezyela ak Kiba se 2 peyi ki pa antre nan lojik dominan an : okipe, domine epi eksplwate peyi pòv yo nan kontinan amerik la. Kontrèman ak Brezil, Ajantin, Chili, Bolivi ki toujou ap fè sèvis pou gwo peyi enperyalis yo nan kontinan, sou direksyon Loni ak LOEA, Kiba ak Venezyela bò kote pa yo ap travay pou ede pèp ayisyen an sòti nan inyorans, dominasyon, eksplwatasyon, esklizyon, enjerans elatriye. Se 2 peyi pwogresis sa yo ki se vrè zanmi Ayiti ap pèp Ayisyen an, aprèsa tout lòt yo se fo zanmi yo ye, se enterè pa yo y ap defann, se bouch y ap foure byen fon nan zafè entèn peyi a, pou yo mete restavèk yo nan tèt peyi a, pou kontinye piye richès nou yo, epi kite pèp la nan mizè ak povrete. Prèv yo la, genyen prè 10 mil ONG nan peyi a k ap kouri monte kouri desann, pa gen yonn ki antre nan koze alfabetizasyon nan peyi Dayiti, koze sa a pa enterese yo, paske si pèp ayisyen an konn li ak ekri yo pap ka kontinye esplwate l e l ap prè pou l fè yon lòt premye janvye 1804. Dirijan restavèk yo ki nan tèt Leta boujwa peyi Dayiti a pa montre okenn volonte reyèl pou alfabetize pèp ayisyen an. Yo prefere ap goumen tout lajounen pou enterè pèsonèl yo. Jounen jodi a li klè kou dlo kokoye, fòk pèp ayisyen an kale jè l pou l wè ki peyi ki vle ede l toutbonvre e kimoun ki vle pou l pran wout devlopman ak liberasyon toutbonvre. ouvman pou Libète ak Egalite tout ayisyen, (MOLEGHAF) rele medya yo pou l fiske pozisyon l sou plizyè dosye k ap brase bil peyi Dayiti pandan mas pèp la nan katye popilè yo ap jemi nan mizè, povrete ak chomaj. MOLEGHAF rete ak je l byen kale ak zòrèy byen louvri pou l ap konstate kijan sitiyasyon politik, ekonomik ak sosyal peyi a ap fin depafini. Etranje yo ak doub nasyonalite pran peyi a an otaj, koripsyon, trafik dwog, ensekirite, nèg ame k ap taye banda yo, Minista/ loni k ap kontinye touye mas pèp la ak kolera, anbasadè Etazini an Kenneth Merten, pa janm sispann foure bouch li byen fon nan zafè politik peyi a. Pandan plizyè milye moun kontinye ap viv nan kondisyon kote bèt pa ta dwe ap viv, nan kan yo ak nan katye popilè yo. Negosyasyon, konpwomisyon, magouy ap fèt adwat agoch sou do mas pèp la, kote plizyè milyon dola ap brase e y ap toufe pèp la ak manti, blòf elatriye. Se nan sans sa a MOLEGHAF ap denonse tout konplo etranje yo, ki nan tèt peyi a ak gwo peyi enperyalis yo tankou: Etazini, Lafrans, ak Kanada, ak tyoul yo kouwè: Brezil, Ajantin, Chili, Repiblik Dominiken ap fè sou do mas pèp la. MOLEGHAF ap makonnen vwa l ak tout lòt òganizasyon popilè, pwogresis ak pèp ayisyen an pou deklare anbasadè Etazini an, Kenneth Merten pèsona non grata. Fòk Kenneth Merten rache manyòk li, bay bout tè papa Dessalines te mouri kite pou nou an blanch. Papa Dessalines pa t fè endepandans lan pou etranje vin dirije e vin pase lòd. Fòk tout etranje ki nan tèt peyi a retounen lakay yo. Konstitisyon 1987 la klè sou sa, etranje. Pou n mete etranje yo deyò nan tèt peyi a, pou Kenneth Merten al fè wout li, bay ayisyen lape l. Maggie Flambeau DR. 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Son choix s’est porté sur M. Laurent Lamothe pour être le nouveau chef du gouvernement. Qui est Laurent Lamothe ? À la vérité, nous n’avons de lui qu’une connaissance rudimentaire. Et cela, seulement à partir de certains journaux d’Afrique qui, avouons-le, n’ont pas une très haute opinion de lui. M. Lamothe n’a pas de passé politique, n’ayant jamais fait de déclarations publiques sur les questions politiques d’importance et n’ayant jamais appartenu à un parti politique en Haïti. Nous savons de M. Lamothe qu’il est un entrepreneur, un homme qui fait des affaires, particulièrement en Afrique. Néanmoins, aujourd’hui M. Lamothe risque de devenir le nouveau premier ministre d’Haïti. C’est au travers de ses actions, dit-on, que l›homme se révèle le mieux. Aussi, à défaut donc de connaître ses opinions politiques ou son appartenance idéologique, nous sommes bien obligés de scruter ses actions afin de savoir entre les mains de qui le futur d›Haïti va être confié. Laurent Lamothe ouvre le bal Dans un éditorial du Toronto Star du 6 décembre 2010, la journaliste Jennifer Wells tente de percer un secret impénétrable en ouvrant son article par une question : « Mais qui donc est cet homme d’affaires qui a pris contact avec M. Antonio Sola pour être le directeur de campagne de M. Michel Martelly? » La réponse ne va pas tarder à venir. M. Sola, très discret: « c’est un ami, un homme d’affaires qui nous a présenté M. Martelly aux ÉtatsUnis.» Aujourd’hui, tout le monde sait qui était cet homme d’affaires. Il s’agit de Laurent Lamothe. Mais pourquoi tenait-il tant à rester en arrière-plan ? C’est qu’en pleine campagne électorale de son poulain, les journaux d’Afrique n’arrêtaient pas de tirer à boulets rouges sur lui. M. Lamothe sachant qu’il n’avait pas bonne presse dans certains milieux, ne tenait pas à ce que son poulain-candidat soit éclaboussé par ces scandales financiers auxquels son nom y était associé en Afrique. Les élections en Haïti ont lieu le 28 novembre 2010. Dans un article retentissant du 11 novembre 2010, intitulé « Global Voice : Wade manipulé par Laurent Lamothe », le journal Le GRIOT, sous la plume du journaliste Steven Addamah révélait que : « Suite à plusieurs enquêtes, il s’avère que Laurent Lamothe, président de Global Voice a trompé tout le monde, y compris le président Wade pour pouvoir installer Global Voice au Sénégal. Il a corrompu des autorités avec des sommes d’argent, des voyages en Afrique du Sud pris en charge par lui, pour faire passer le projet à la présidence. Plusieurs personnes dont un ministre, un conseiller du président, une femme sénatrice, un directeur général devaient gagner 29 millions de dollars sur le dos du contribuable sénégalais et de la SONATEL (la compagnie nationale de téléphonie) après signature du contrat. Ces derniers n’ont pas donc hésité à convaincre le président sénégalais ainsi que d’autres personnes concernées pour faire avancer la procédure » On comprend donc mieux aujourd’hui pourquoi Laurent Lamothe a préféré se tenir à l’écart pendant un certain moment pour travailler dans l’ombre. Car Laurent Lamothe a un but à atteindre. Agir autrement aurait pu gêner cette phase décisive de l’opération dont il est le commanditaire. Laurent Lamothe : un homme pressé Pourvoyeur principal de la campagne électorale de M. Martelly, M. Lamothe n’investit pas à fonds perdu. C’est un homme méthodique. Qui a de la suite dans les idées et qui sait ce qu’il veut. Michel Martelly prête serment le 14 mai 2011. Laurent Lamothe entame la phase expérimentale de son opération. Le 23 mai 2011 paraît une note circulaire du Conseil national des télécommunications (CONATEL) annonçant un train de mesures ayant trait au tarif des appels téléphoniques internationaux entrants : 1- Le tarif régulier des appels internationaux entrant passera à un tarif plancher de vingt-trois (23) centimes USD par minute 2- Les opérateurs garderont dixhuit (18) centimes et verseront au CONATEL les cinq (5) centimes additionnels exempts de toute charge fiscale 3- Les cinq (5) centimes alimenteront la caisse du Fonds national pour l’éducation gérée par un Conseil d’administration de sept (7) membres 4- Une date limite jusqu’au 30 juin 2011 est fixée pour la régularisation des cartes d’appel en circulation. Cette note prévoit également une firme d’audit et une entité de lutte contre les fraudes téléphoniques et le «bypassing». Ici, il convient de signaler que Laurent Lamothe est le patron d’une société Global Voice, qui, comme par hasard et comme il est indiqué sur la page d’accueil de son site internet flambant neuf, est spécialisée dans « la supervision du trafic national et international entrant » et la « lutte contre le phénomène de by-pass (la fraude téléphonique).» Le vendredi 17 juin 2011, soit seulement un mois plus tard après l’investiture du président Martelly, la phase finale de l’opération est bouclée. Laurent Lamothe convoque au palais national et au nom du président une réunion mettant en présence le Conseil National des Télécommunications (CONATEL), les opérateurs de téléphonie et la police sous prétexte de combattre la fraude téléphonique. Il leur présente son projet qui n’est qu’une reproduction en tous points identique aux projets habituellement présentés aux chefs d’État et aux autorités de régulation des télécommunications des pays d’Afrique. La seule différence, cette fois-ci, étant que l’État aujourd’hui est représenté par Laurent Lamothe et que les sommes collectées devront servir au financement d’un Fonds National de l’Éducation. Le 9 septembre 2011, un arrêté présidentiel vient finaliser l’affaire. Cet arrêté dispose : « Article 1- le prix plancher des appels entrants internationaux est fixé à vingt-trois centimes de dollar américain (0,23 USD) à la minute. Article 2 - De ces vingt-trois centimes de dollar américain (0,23 USD) cinq centimes de dollar américain (USD 0,05) seront versés par les opérateurs à l›État haïtien via le Conseil National des Télécommunications (CONATEL) ; Article 3 - Le Conseil National des Télécommunications pourra déduire de ces fonds des frais relatifs à la mise en place des mécanismes de lutte contre la fraude téléphonique et déposer la balance sur un compte spécial créé à cet effet. » Mais il y a quand même un couac dans toute cette opération. Du point de vue de la Constitution, cette mesure est illégale. Car la Constitution de 1987 dans Vol. 5, No. 39 • du 11 au 17 Avril 2012 Laurent Lamothe ses articles 218 et 219 dispose : 1) -article 219 : « qu›aucun impôt au profit de l›État ne peut être établi que par la loi. » 2) - article 219: « aucune exception, aucune augmentation, diminution ou suppression d›impôts ne peut être établie que par la loi. » Toutefois, fait à signaler : contrairement à la note circulaire, l›arrêté présidentiel ne fait nullement mention du Fonds National de l›Éducation qui, au fond, ne sert que de caution morale à l’opération. Pari réussi donc ! Tout est bien ficelé, la surtaxe est imposée à tous les opérateurs de téléphonie. La machine est bien huilée. Et sans que le nom de M. Lamothe et de Global Voice ne soit jamais cité, pas même une seule fois, dans le cadre de cette affaire de Fonds National pour l’Éducation, sa compagnie est, on ne peut plus sérieusement et formellement, mais silencieusement, mise en orbite. Aurait-on quelque chose à cacher ? Quoi qu›il en soit, d’ici quelques mois, les affaires seront bonnes, très bonnes, florissantes. Le retour sur investissement de la campagne électorale est assuré. Avec de gros, de très gros bénéfices. Bravo l›artiste, une fois de plus ! Les choses sérieuses étant réglées, on peut se permettre de batifoler. Place à la politique et à la « diplomatie d’affaires. » Et pourquoi pas premier ministre. Après quelques mois, on aura tout l’argent nécessaire pour acheter, exception faite de quelques rares valeureux parlementaires, toute une majorité de députés et de sénateurs, du Sud-est ou d’ailleurs, à peu de frais. Ce ne sera pas de 29 millions de dollars qu’il en faudra comme au Sénégal, pour acheter « président, ministre, conseiller du président, femme sénatrice, directeur général ! » Ce que l›ex-président sénégalais M. Abdoulaye Wade lui-même avait confirmé. Aux syndicalistes venus le voir pour présenter leurs doléances, il leur a déclaré : « Global Voice me propose 2 milliards (de francs CFA). Et vous, qu›est-ce que vous faites ? » Comme on le voit donc, effectivement Global Voice ne sera pas à son coup d’essai en Haïti. Nous ne sommes pas contre le fait que l’État perçoive une taxe ou réclame une redevance à certaines personnes morales ou physiques pour financer un fonds national d’éducation. Et quel que soit le nom qu’on voudra bien donner à cette augmentation du prix des appels internationaux entrants : redevance, surplus tarifaire, taxe, etc., les vraies questions sont en amont. Elles concernent le rôle de Global Voice à l’origine et au cœur de toute l’opération et la destination finale des produits de cette taxe, redevance ou surplus tarifaire comme on voudra bien l’appeler. Tout le reste n’est que diversion. Le Fonds National de l›Éducation : le tonneau des Danaïdes Il n’y a aucune transparence dans ce contrat de gré à gré, conclu en de- Laurent Lamothe et Martelly hors de toutes règles de passation de marchés, entre le CONATEL et la firme d’audit prévue dans la note circulaire. Si l’ex-premier ministre de Préval, M. Bellerive pouvait invoquer la loi d’urgence pour passer ce genre de contrat de gré à gré avec les entreprises dominicaines, aujourd’hui M. Lamothe ne pourrait pas se Préval-oir d’une telle excuse. Personne ne connaît les termes de cette entente, ni le pourcentage des fonds qui doivent être reversés à la société Global Voice de M. Laurent Lamothe. Toutefois si nous nous basons sur les pratiques courantes de cette société en Afrique, nous pouvons affirmer que ce pourcentage devrait être au-delà des 40 à 45 %. Lors d’une conférence de presse donnée par Ndongo Diaw, directeur général de l’agence de l’autorité de régulation ARTP au Sénégal et rapportée par plusieurs journaux du pays, celui-ci eut à déclarer que: « le format de ce partenariat public-privé avec Global Voice consiste à dire, on découvre ensemble le gisement de télécom, je prends 50 %, vous prenez 50 %. Vous n’investissez rien du tout. Global Voice a un matériel qui coûte près de 7 millions de dollars (mais le coût réel de l’équipement se situe aux environs de 2 millions d’euros sur le marché international, c’est nous qui soulignons) qu’il met à la disposition de l’État pendant 5 ans pour capter ces fonds à travers les appels entrants. Au Sénégal, la discussion a été très dure. L’État a obtenu 51 %, cédant à Global Voice 49 %. » (Journal Le Soleil, mercredi 21 juillet 2010) Les citoyens ont le droit de connaître les termes de cette entente passée entre Global Voice et le CONATEL. À combien, une fois de plus, s’élève la somme qui doit être versée à cette société assurant la mise en KATOU RESTAURANT place des mécanismes de lutte contre la fraude téléphonique depuis la mise en place de cette circulaire ? Nous pouvons néanmoins, pour nous faire une idée, nous livrer à un petit calcul sur la base des projections que l’autorité de régulation elle-même, le CONATEL avait faites en février 2011 et qui prévoyaient un volume du trafic international entrant de l’ordre de 60 millions de minutes par mois. Avec un prélèvement de US 0,05 centime sur chaque minute, cela nous donne un montant total de 3millions de dollars par mois devant être collectés par le CONATEL. La mesure ayant été mise en application dès la parution de la note circulaire du 23 mai 2011, cela fait aujourd’hui dix mois depuis que les opérateurs, selon l’article 3 de ladite note sont obligés de verser au CONATEL les cinq (5) centimes additionnels exempts de toute charge fiscale. A raison de 3millions de dollars par mois donc, cela nous donne aux environs de 30 millions qui auraient dû déjà être collectés par le CONATEL (ces calculs ne tiennent pas compte des montants provenant des transferts d’argent qui relèvent de la Banque centrale). Nous pouvons, certes, nous tromper. Nous en sommes même certains. Nos chiffres peuvent être au-delà ou en deçà de la réalité des faits. Mais nous ne sommes pas les seuls et nous ne croyons pas être trop loin de la vérité. La preuve, toutes ces déclarations discordantes. - Le 30 septembre 2011 Gaston George Mérisier, le conseiller de Martelly en éducation et prévu pour être son ministre avait annoncé que 28 millions de dollars US avaient déjà été collectés dans le cadre du financement du Fonds National pour l’Éducation (FNE) lancé Suite à la page (8) Immaculeé Bakery & Restaurant 2 Locations en Brooklyn 5012 Ave M (Entre E. 51 et Utica) 10h am – 10h pm Une innovation dans la cuisine haïtienne à Brooklyn Tous les plats haïtiens réalisés par une équipe de cordons bleus recrutés sous la supervision de Katou Griots – Poissons – Poissons Gros Sel – Dinde – Poulet – Cabri – Boeuf – Légumes Bouillon le samedi – Soupe le dimanche – Bouillie de banane le soir Appelez le 718-618-0920 Livraison à domicile Si vous avez du goût, vous ne lâcherez pas Katou Restaurant Spécialités • Pâtés • Pain • AK-100 • Gâteaux • Jus citron • Bonbon amidon • Bouchées • Cornets • Pain patate (sur commande) • Bouillon (chaque samedi) • Soupe (chaque dimanche) 1227 Nostrand Avenue (entre Hawthorne & Winthrop) Tél: 718.778.7188 1411 Nostrand Avenue (entre Linden & Martense) Tél: 718.941.2644 Haiti Liberté/Haitian Times 7 Un danger nommé Laurent Lamothe Suite de la page (7) le 26 mai écoulé. (Source, HPN 30 septembre 2011). Il a peut-être un peu trop parlé. Il ne sera pas nommé au poste de ministre de l’Éducation Nationale. - Le 13 décembre 2011, le gouverneur de la Banque centrale, Charles Castel, déclara : « La Banque centrale perçoit un frais de 1.50 dollar américain sur les transferts entrants et sortants …. Depuis qu’il a été créé le 15 juin jusqu’à aujourd’hui, nous avons environ 4.8 millions de dollars qui sont toujours sur un compte à la Banque Centrale, donc l’Exécutif et le Législatif doivent nous dire quand et dans quelles conditions ils vont transférer cet argent dans le fonds (FNE). » (Source Le Nouvelliste, Haïti 16 décembre 2011). - Le 6 janvier 2012, dans un article du New York Times Denis O’Brien fondateur de la Digicel déclara que sa compagnie avait déjà versé 11.1 millions de dollars américains [au] CONATEL. Il ajouta qu’il en avait parlé au président Martelly des rumeurs concernant les 26 millions de dollars manquants et qu’il allait en faire une affaire personnelle. Il réclame un audit. Dans une note rendue publique le 10 janvier 2012, la compagnie confirme les déclarations du patron et annonce que le virement des frais de décembre se fera le 20 janvier pour un montant de 1.945million de dollars américains. Ce qui porte à 13 millions de dollars américains le montant total des frais versés par la Digicel au CONATEL. - Le 11 janvier 2012, le CONATEL par la voix de son Directeur général M. Jean Marie Guillaume, annonce que du 16 juin au 30 novembre 2011, il a déjà collecté, de la Digicel et de Comcel/Voilà, un montant de 4,897,558.26) dollars américains et 336,159,069.13 en monnaie locale [gourde]. Ce qui fait un montant total de 13,116,606.40 dollars américains, calculé selon le taux de référence de 40.90 gourdes pour 1 dollar, par la Banque de la République d’Haïti. Il existait quatre opérateurs de téléphonie d’importance en Haïti au moment où parlait le directeur général du CONATEL : Digicel, Natcom, Comcel/Voilà, Haitel et trois autres de moindre importance qui sont : AccessHaiti, Hainet et Multilink. L’on remarquera que le directeur général n’a mentionné que seulement deux opérateurs, la Digicel et Comcel/ Voilà. Il est vrai que Natcom (née de la fusion de la Teleco et de la société vietnamienne Viettel) faisait à peine son entrée sur le marché et que Haïtel avait déclaré qu’elle n’allait pas respecter la note circulaire. Mais, l’on souhaiterait avoir des informations plus précises de la direction générale du CONATEL sur le comportement de ces compagnies. N’ont-elles jamais versé de montant au CONATEL qui soit en rapport avec le Fonds National d’Éducation. Si oui, à combien s’élève ce montant ? Si non, on aimerait également le savoir, ne serait-ce que pour ne pas nous tromper dans nos calculs. - Le 26 janvier 2012, le Président Martelly annonce à Davos qu’« à date, 15,9 millions de dollars pour le Fonds National d-Éducation à partir des appels entrants internationaux et des transferts d’argent. » Ici, le calcul est simple. Il suffit d’additionner les montants déclarés le 11 janvier 2012 par le Directeur général du CONATEL (13,116,606.40 dollars) et ceux révélés le 13 décembre 2012 par le directeur général de la banque centrale (4.8 millions de dollars) pour s’apercevoir que le compte n’y est pas. Au fond, personne ne semble être trop bien au courant de ce qui se passe avec ce fonds national pour l’éducation. C’est un tonneau des Danaïdes. Comme disait le journal le Monde: « Le Tonneau des Danaïdes est vraiment d’une attirance irrésistible pour la l’hyperpuissance de la finance mondialisée! » — Le Monde.fr Une affaire politico-financière On nous avait annoncé lors du lancement de ce Fonds National de l’Éducation qu’un montant de 144 millions de dollars US était attendu au bout de cinq ans. Que représentent ces 144 millions de dollars : le montant total des fonds recueillis, la balance après remboursements des frais à la firme d’audit Global Voice ou le montant du dépôt sur le compte spécial du Fonds National de l’Education ? Il y a là de lourds enjeux financiers dans cette opération qui se déroule dans la plus parfaite opacité. L’Article 3 de l’arrêté présidentiel daté du 9 septembre stipule en effet que : « Le Conseil National des Télécommunications pourra déduire de ces fonds des frais relatifs à la mise en place des mécanismes de lutte contre la fraude téléphonique et déposer la balance sur un compte spécial créé à cet effet. » D’après les informations que nous disposons aujourd’hui et compte tenu du fait que Global Voice, la firme qui assure la mise en place de ces mécanismes de lutte contre la fraude téléphonique, a la réputation de négocier « durement » avec les autorités de régulation des télécommunications en Afrique (tel ne devait pas être le cas en Haïti, puisque M Lamothe avait le pouvoir de placer qui il veut pour diriger le CONATEL) avant de parvenir à un accord et qu’ habituellement elle réclame 50 % du « gisement » selon les dires corroborés de plusieurs membres de la presse et du directeur général de l’ARTP lui-même (agence de régulation des télécommunications et des postes au Sénégal,) on aimerait savoir si Global Voice a passé un contrat léonin avec le CONATEL et quel sera le montant du pactole dont elle va hériter au bout de ces cinq ans. Et puis au-delà de ces calculs de montants collectés, cet accord donne lieu à de véritables inquiétudes sur la question des conflits d’intérêts. C’est une question que nous nous posons. Sommes-nous en face d’un cas d’abus de biens publics et de biens sociaux ? Nous rappellerons pour ces messieurs que : « L’abus de biens sociaux est un délit, commis par un responsable d’un bien public ou d’une société privée qui, de mauvaise foi, fait sciemment usage des crédits, des biens ou des pouvoirs qu’il possède au sein de la société ou de l’institution, contraire à l’intérêt de celle-ci, à des fins personnelles ou pour favoriser une autre société ou entreprise dans laquelle il est intéressé directement ou indirectement. C’est l’une des formes possibles du détournement de biens ». Et qu’aujourd’hui il existe une législation internationale servant à combattre la corruption sous toutes ses formes, particulièrement la corruption d’agents publics nationaux. Certains actes tels :le fait de promettre, d’offrir ou d’accorder à un agent public, - directement ou indirectement, un avantage indû, pour lui-même ou pour une autre personne ou entité afin qu’il accomplisse ou s’abstienne d’accomplir un acte dans l’exercice de ses fonctions officielles ; la soustraction, le détournement ou autre usage illicite de biens par un agent public, le trafic d’influence, les abus de fonctions, l’enrichissement illicite, etc., ont, selon la Convention des Nations unies contre la corruption, le caractère d’une infraction pénale. Que certains arrangements illégaux entre des personnalités politiques et des organisations ou entreprises peuvent déclencher une affaire politico-financière et que les commissions occultes, les pots-de-vin ou toutes autres actions de corruption servant à monnayer l’agrément d’un homme de pouvoir constituent aux yeux de la Paul J. Jourdan Convention des Nations unies contre la corruption, des cas d’abus de biens sociaux ou de biens publics. Que les auteurs de ces actes, une fois la commission de l’infraction établie conformément à la Convention des Nations unies contre la corruption, ils sont passibles, n’importe où ils se trouveraient, de poursuites judiciaires, de jugement et de sanctions suivis de gel, saisie et confiscation des biens mal acquis. Ils peuvent être extradés, transférés ou poursuivis en raison de l’une quelconque des infractions ci-dessus mentionnées. Dès lors qu’on est à se demander: que sert-il à un homme de gagner autant de millions si un jour il devra être mis en examen pour abus de biens sociaux, se retrouver devant une cour pénale, finir ses jours derrière les barreaux et voir tous ces biens mal acquis confisqués ? Certains aujourd’hui en Haïti, appelés à occuper les plus hautes fonctions de l’État semblent se retrouver déjà dans ces cas d’infraction pénale. Non pas l’argent, mais « l’amour de l’argent est la source de tous les maux ». La corruption constitue déjà depuis fort longtemps un fléau pour le pays. Et si nous avions toujours eu cette excuse commode, lorsqu’un scandale politico-financier éclabousse un leader ou un dirigeant politique, de dire que nous ne savions pas qu’il était aussi corrompu, aujourd’hui dans le cas qui nous préoccupe, ce ne serait pas par ignorance du problème. Le passage de M. Lamothe en Afrique n’a pas été un long fleuve tranquille, pour répéter un journaliste africain. Avec toutes les preuves documentées dont nous disposons, nos excuses seront dès lors très peu convaincantes. Avant de lui confier les rênes du gouvernement, le Parlement devra prendre le temps nécessaire afin de scruter ce passé. Pour terminer nous emprunterons au Comité catholique contre la faim et pour le développement (CCFD) la déclaration suivante qui convient bien a notre sujet : « Derrière un dirigeant corrompu, ce sont les règles de passation des marchés publics, les conditions de négociation des contrats publics, ou encore l’octroi des concessions d’exploitation des sous-sols qui sont corrompus, au sens premier du terme. Le pillage des richesses par les dirigeants et l’impunité dont ils jouissent annihilent toute possibilité de développement démocratique et de construction d’un Etat de droit. Les régimes ayant pratiqué la corruption et les détournements à grande échelle ont bâti leur domination sur le clientélisme, l’achat du silence, l’asservissement du système judiciaire et/ou l’oppression des opposants et des média, réduisant à néant l’espace du débat public. En demandant la saisie et la restitution des biens et des avoirs mal acquis, les peuples spoliés demandent non seulement que justice leur soit rendue, mais aussi et surtout qu’un avenir démocratique soit possible. A contrario, continuer à laisser impuni l’enrichissement indu des responsables politiques sonnerait comme un sauf-conduit à tous les autocrates de la terre, voire un encouragement à la prébende. » Que chacun prenne ses responsabilités devant la Nation et devant l’Histoire ! Maison à Vendre Attorney at Law 107 Kenilworth Place Brooklyn, NY 11210 Phone: (718) 859-5725 (718) 338-0222 •Immigration •Divorce •Business Formation (Corporation & Partnership) •Estate Administration - Wills •Real Estate Closings Cette maison est en vente à Delmas, Port-au-Prince, Haiti. Comprenant : 5 chambres à coucher, 5 toilettes, 2 salons, une grande salle à manger, eau chaude, office, garage, dépendance, inverter, entretien. 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Vol. 5, No. 39 • du 11 au 17 Avril 2012 This Week in Haiti Edouard Steinhauer’s Vivid Darkness Lawyers for Haiti Cholera Victims tell UN: “Immunity Cannot Mean Impunity” By André Juste B Kim Ives/Haiti Liberté (Lft to rt) Dr. Evan Lyon, Brian Concannon and Mario Joseph held a press conference in Manhattan to highlight the UN’s foot-dragging on owning up to unleashing cholera in Haiti. By Kim Ives L ast November, the International Lawyers Bureau (BAI), based in Port-au-Prince, and the Institute for Justice and Democracy (IJDH), based in Boston, filed a complaint at the United Nations’ headquarters in New York demanding reparations from the world body for starting Haiti’s cholera epidemic, today the worst in the world (see Haïti Liberté, Vol. 5, No. 17, 11/9/2011). The water-borne disease has sickened about 523,000 Haitians and killed over 7,000. Those numbers will be spiking in the coming weeks now that the rainy season has arrived. The suit requests UN financial compensation for 5,000 Haitians who are cholera survivors or close family members of someone killed by the disease. The petitioners also call on the UN to take constructive action to prevent cholera’s spread and to formally accept responsibility for importing cholera into Haiti. Until now, the UN has not officially replied to the complaint, saying it is still “being studied,” and continues to deny responsibility. Just last week, the UN Secretary General’s spokesman said that “it was not possible to be conclusive about how cholera was introduced into Haiti.” But Dr. Evan Lyon disagrees. “There is no doubt” that UN Nepalese troops brought cholera into Haiti when they returned there in October 2010 from Nepal, where the disease is endemic, he said. “From a microbiologic and genetic point of view, epidemiologically,... the strains in Haiti and Nepal are identical. It’s like matching, in criminal forensics, a blood sample or some other piece of tissue; you can tell where it comes from.” Dr. Lyon, who fought, as part of Partners in Health, on the front-lines against the disease when it exploded in Haiti’s Artibonite River basin, was speaking to a room-full of UN diplomats and journalists at 777 UN Plaza in Manhattan on Apr. 9 in a conference organized by the Global Policy Forum, an independent policy watchdog that monitors the UN’s work. Speaking with him at the event were the BAI’s lead lawyer Mario Joseph and Brian Concannon, Jr., the head of the IJDH. They were also joined by Abby Goldberg of the New Media Advocacy Project (NMAP), who presented a beautifully crafted six-minute video entitled “Fight the Outbreak: Cholera in Haiti & the United Nations” http://vimeo.com/39599088. The presentations were followed by a question and answer period where the audience repeatedly asked who in the UN was refusing to accept responsibility for the outbreak and why. We present here the abridged remarks of Dr. Lyon, who now teaches medicine at the University of Chicago, and Mr. Joseph. Suite à la page (15) Haiti to Star in Upcoming Tribeca Film Festival By Kim Ives T wo films about Haiti are part of this years prestigious Tribeca Film Festival, which will take place from Apr. 18 to 29 in New York City. Patricia Benoit’s long-awaited feature “Stones in the Sun” (Wòch nan soley) will make its world premiere as part of the Festival’s Viewpoint program on Apr. 22. The film follows the lives of three pairs of Haitian refugees in 1980s New York City to explore the themes of Haiti’s fierce political struggle and the expatriate experience. “Authentically tapping into the reality of the unique Haitian-American experience, Benoit sensitively represents the characters’ conflicted desire to return to a home that no longer exists,” writes the Tribeca Festival’s Liza Domnitz. Meanwhile, “Baseball in the Time of Cholera” by David Darg and Bryn Mooser will be part of Tribeca’s Short Documentary competition, first Vol. 5, No. 39 • du 11 au 17 Avril 2012 e they trained or outsider types, artists inclined toward the visionary and the mystical are all over the art-historical map. They usually present their mysterious visions as something beyond our immediate realm. Or they insinuate such visions in the everyday world, as if it’s naturally embedded there. “In No Strange Land” is a solo exhibit by Edouard Steinhauer at the gallery FiveMyles in Brooklyn. In it, the mystical is something that’s individually engineered and grounded in one’s chosen socio-historical sense of being. The entire show is based on the only surviving work by the AfricanAmerican visionary artist James Hampton, “The Throne of the Third Heaven of the Nations’ Millennium General Assembly.” A monumental 14-year labor of love (currently in the permanent collection of the Smithsonian), it consists of over 150 pieces of various found objects almost all covered in aluminum foil and presented in a shrine-like installation. If Hampton’s work exudes an awesome presence of spiritual mystery and his deep faith in Christ’s Second Coming, Steinhauer’s exhibit, in contrast, galvanizes such a concern, launching viewers in a dark universe that he himself has aesthetically (re)fabricated and encoded. It’s a marvel that, through his earnest engagement with this chosen realm, he manages both to demystify as well as amplify its mystery. Steinhauer achieves this paradoxical demystification, though, partly because he has (wisely) localized, and therefore grounded, the spiritual-mystical in the particular aesthetics of a selftaught artist. Made immanent or politicized as such, the mystical forfeits some of its transcendence. Five of the six works presented in the show, especially the wall-sized triptych “The Illuminated Throne of the State of Eternity no. 2,” “Winged Beast,” and “The Illuminated Throne […] no. 1,” consist of images or motifs that are, like Hampton’s installation, foil-wrapped. These include toy-like spacecrafts, winged quadrupeds and other creatures and even a couple of handguns. In the latter photograph, there’s a sense of theatrical opposition and of imminent combat between vestiges of shimmering beings seemingly facing off in the lateral sides of the composition. The staged action takes place as if under a central watchful presence flanked by two gold-handled guns aimed in opposing directions. Unlike Hampton’s work, however, the artist uses the foil-wrapped objects seen in the photo-based works as electrical capacitors and conductors. The shimmering lightning-like fringes that seem to streak against the dark background of his pictures result from the artist generating and manipulating electrical discharges or filaments of light emitted by the wrapped objects and then photographing them in complete darkness. By electrifying images that recall Hampton’s shrine, Steinhauer not only affirms and amplifies the mystery he has appropriated but also vouches for it as a viable means of projecting one’s chosen identity in the world. That Steinhauer deliberately seeks showing on Apr. 21. The film is the story of Joseph, a young baseball player, and Mario Joseph, the Haitian lawyer fighting for compensation from the UN for the victims of Haiti’s cholera epidemic. As the epidemic spreads, the two stories intersect in the struggle for survival and justice. For more information and to buy tickets, visit www.tribecafilm.com. “The Illuminated Throne of the State of Eternity no. 2” “The Millennium General Assembly Starship” to establish to some extent a spiritual and brotherly identity with another black artist is of course also evident in the sense of connection suggested by the show’s title, “In No Strange Land.” Born in Haiti, the artist came to the United States at age two and went on to receive his art training from Yale. Having visited his native country several times as a child and as an adult, even attending school there for about three years, he seems rather familiar with Haitian culture and its fantastical art tradition. His compelling “Winged Beast,” one of two smaller magnificent photo-based works in the show, is an existential, frenzied take on the theme of chien pays or (stray Haitian) “country dog” the artist referenced in an exhibited work at the alternative space Exit Art in 1996. But the cultural-historical identity that underpins the show is only part of what makes it compelling. Aptly presented in a dimly lit gallery, the overall feel of the works is contemplative but longingly so, quite at ease but open to possibilities. In “The Millennium General Assembly Starship,” the seemingly bulky but actually lightweight radar-like rotor that glints and crowns this large but finely economical sculpture seems able to detect even imperceptible vibes far and wide, not least from the other exhibited works, on which its reflected light flashes. But the entire work, under which viewers could easily walk, seems self-contained, emitting (as in “Winged Beast”) an abiding stoicism as the rotor’s engine whirs on. All in all, the magical beauty – and even the mystery – in the show lies in it’s transparency of means. For instance, in the kinetic piece “Crown # 1,” which somewhat recalls Duchamps’ playful machine “Rotary Glass Plates (Precision Optics),” Steinhauer dispenses with the already deconstructed theatricality with which he conveys the notion of mystery and opts for a more open engagement with it. Here, a simple metal ladder, a couple of light bulbs, a motorized contraption that spins some foil-wrapped spacecrafts and a transparent disc with a lone star glued on it are all that the artist needs to project cyclically on the gallery wall a sort of shadow film about a space quest to an unreachable star. (Hampton had claimed that the Star of Bethlehem supposedly appeared in 1946 in Washington, DC, where he labored as a daytime janitor and nighttime artist.) Steinhauer’s quest is all convincing. But it’s not about attaining a fixed, external goal. Nor is it about acquiescing to the promise of salvation per se. Like the glinting, persistent and surprisingly dissimilar faceted bulks that make up the two sensors of the would-be symmetrical rotor probing the heavens (the only variation in an otherwise thoroughly balanced work) the artist simply insists on the freedom to stand for one’s belief against, as he has written, “our ingrained acceptance of the current ‘global order.’” It’s this dynamic that lends “In No Strange Land” its reverberating power. “In No Strange Land” FiveMyles 558 St. Johns Place Brooklyn, NY 11238 718 783 4438 Showtimes “Stones in the Sun” (Wòch nan soley) (95 min., 2012) Sun, 4/22, 8:30PM, Clearview Cinemas Chelsea 4 Wed, 4/25, 6:30PM, Clearview Cinemas Chelsea 6 Sat, 4/28, 1:00PM, Clearview Cinemas Chelsea 5 ““Baseball in the Time of Cholera” (27 min., 2011) Sat, 4/21, 6:00PM,AMC Loews Village 7 - 1 Mon, 4/23, 12:00PM, AMC Loews Village 7 - 1 Fri, 4/27, 9:45PM, Clearview Cinemas Chelsea 8 Sun, 4/29, 6:30PM, Tribeca Cinemas Theater 1 Haiti Liberté/Haitian Times 9 Le Rapport A La Syrie mise en perspec Par William BLUM L a Sainte Trinité - les Etats-Unis, l’OTAN et l’Union Européenne – ou un de ses composants, arrive généralement à ses fins. Elle voulait renverser Saddam Hussein, et peu après il pendait au bout d’une corde. Elle voulait renverser les Taliban et, grâce à une supériorité militaire écrasante, la chose fut faite assez rapidement. Elle voulait la fin du règne de Moammar Kadhafi et peu après il mourrait dans des conditions atroces. Jean-Bertrand Aristide avait été démocratiquement élu, mais ce noir a outrepassé ses prérogatives et il fut expédié en exil lointain par les Etats-Unis et la France en 2004. L’Irak et la Libye étaient les deux pays les plus modernes, éduqués et laïques du Moyen Orient. A présent, tous ces pays peuvent être qualifiés d’états en déroute (« failed states »). Ce sont là quelques exemples au cours de la dernière décennie qui montrent comment la Sainte Trinité ne reconnaît aucun pouvoir supérieur et croit, littéralement, qu’elle peut faire ce que bon lui semble au monde entier, à qui bon lui semble, le temps que bon lui semble, et qualifier ses actes comme bon lui semble, comme « une intervention humanitaire », par exemple. En Occident, la mentalité coloniale-impérialiste du 19ème et 20ème siècle se porte comme un charme. Prochain sur l’agenda : le renversement de Bashar al-Assad de la Syrie. Comme avec Kadhafi, le terrain est préparé à coups d’informations incessantes - de CNN à Al Jazeera - sur la nature supposément barbare d’Assad, qualifiée à la fois d’inflexible et de non-provoquée. Après des mois de massacres médiatiques, qui pourrait encore douter que les événements en Syrie ne sont qu’un nouveau « soulèvement populaire » d’un Printemps Arabe, tel qu’ils les aiment, contre un « dictateur brutal » qu’il faut renverser ? Et que le gouvernement Assad est très majoritairement responsable des violences. En fait, il semblerait qu’Assad jouisse d’une grande popularité, non seulement en Syrie, mais dans tout le Moyen orient. Non seulement parmi les Alouites, mais aussi parmi les deux millions de Chrétiens et un nombre significatif de Sunnites. Kadhafi lui-aussi jouissait d’une popularité similaire en Libye et ailleurs en Afrique. La différence entre les deux, du moins jusqu’à ce jour, est que la Sainte Trinité a bombardé et mitraillé quotidiennement la Libye pendant sept mois, sans interruption, détruisant les forces pro-gouvernementales, ainsi que Kadhafi lui-même, pour aboutir à ce « changement de régime » tant recherché par la Trinité. A présent, le chaos, l’anarchie, la guerre de religion, la guerre civile, le racisme le plus affreux contre la population noire, la perte des services sociaux auxquels ils tenaient tant, et peut-être l’éclatement du pays en plusieurs mini-états sont devenus le lot quotidien des Libyens. La capitale, Tripoli, « est noyée sous des montagnes de déchets » parce que les environs sont contrôlés par une faction qui refuse les déchets d’une autre faction. (1) On n’ose à peine imaginer 10 Le vice président Joseph Biden et le Président des Etats-Unis Barack Obama Prochain sur l’agenda : le renversement de Bashar al-Assad de la Syrie, le terrain est préparé à coups d’informations incessantes - de CNN à Al Jazeera - sur la nature supposément barbare d’Assad dans quel état sont les infrastructures du pays. C’est peut-être cela qui attend la Syrie si la Trinité réussit son coup. Cela dit, les Maîtres de l’Univers croient sans doute que les Libyens devraient leur être reconnaissants pour leur « libération ». En ce qui concerne la violence en cours en Syrie, il faut prendre en compte les nombreux rapports sur les soutiens militaires apportés aux rebelles syriens – la GrandeBretagne, la France, les Etats-Unis, la Turquie, Israël, le Qatar, les Etats du Golfe et le champion des libertés et de la démocratie, l’Arabie Saoudite. Il y a aussi la Syrie qui affirme avoir capturé 14 soldats français. Et les djihadistes et mercenaires individuels du Liban, de la Jordanie, de l’Irak, de la Libye, etc, qui se joignent aux forces antigouvernementales, dont des vétérans d’Al-Qaeda d’Irak et d’Afghanistan qui sont probablement derrière les attentats aux voitures piégées destinés à semer le chaos et la déstabilisation. C’est peut-être la troisième fois que les Etats-Unis se retrouvent aux côtés d’Al-Qaeda, en comptant l’Afghanistan et la Libye. Stratfor, la société privée et conservatrice américaine de renseignement avec des relations au plus haut niveau, révèle que « la plupart des affirmations de l’opposition se sont révélées être des exagérations grossières ou tout simplement fausses. » Les groupes d’opposition dont le Conseil National Syrien, l’Armée Libre Syrienne et l’Observatoire Syrien des Droits de l’Homme basé à Londres ont commencé par affirmer que « les forces du régime avaient assiégé Homs et imposé un délai de 72 heures aux rebelles pour se rendre avec leurs armes ou être massacrés. » Cette information a fait la une des journaux du monde entier. Cependant, l’enquête de Statfor n’a trouvé « aucun signe de massacre » et précisait que « les forces Haiti Liberté/Haitian Times d’opposition trouvent un intérêt à décrire un massacre dans l’espoir d’imiter les conditions qui ont provoqué l’intervention militaire en Libye. » Stratfor a ajouté que toute histoire de massacre serait peu vraisemblable dans la mesure ou le « régime (syrien) dose sa répression pour justement éviter un tel scénario. Les forces du régime prennent soin d’éviter de faire trop de victimes pour ne pas offrir l’excuse d’une intervention humanitaire. » (2) Dans un courrier électronique de décembre 2011, Reva Bhalla, Directeur des Analyses de Stratfor, a fait le compte-rendu d’une réunion à laquelle elle a participé au Pentagone sur la Syrie : « Au bout de quelques heures de discussions, ils ont dit sans le dire que les Forces Spéciales (apparemment celles des Etats-Unis, de la GrandeBretagne, de la France, de la Jordanie et de la Turquie) étaient déjà sur place en missions de reconnaissance et pour former les groupes d’opposition. » Nous connaissons ce courrier électronique grâce aux 5 millions de courriers de Stratfor obtenus par un hacker du groupe Anonymous en décembre et communiqués à Wikileaks. (3) Human Rights Watch a indiqué que les forces de sécurité du gouvernement syrien et les rebelles armés syriens ont tous deux commis de graves violations des droits de l’homme, dont des enlèvements, des tortures et des exécutions sommaires. Mais seule la Trinité peut échapper aux sanctions qu’elle adore imposer aux autres. L’épouse d’Assad est désormais bannie des pays de l’UE et ses biens peuvent être saisis. Idem pour la mère d’Assad, sa sœur et sa belle-soeur, ainsi que huit ministres du gouvernement. Assad luimême a subi le même traitement au mois de mai dernier. (4) Parce que la Trinité peut. Le 25 mars, les gouverne- ments US et turcs ont annoncé qu’ils discutaient sur l’envoi d’armes non-létales à l’opposition syrienne, sous-entendant clairement par là qu’ils ne l’avaient pas fait auparavant. (5) Mais selon un câble de l’ambassade US, révélé par Wikileaks, depuis 2006 au moins les Etats-Unis financent les groupes d’opposition en Syrie ainsi que la chaîne de télévision basée à Londres, Barada TV, dirigée par des exilés syriens, qui émet des programmes antigouvernementaux dans le pays. Le câble précisait aussi qu’aux yeux des autorités syriennes « tout fonds US versé à des groupes syriens illégaux constituerait un soutien à un changement de régime. » Le changement de régime en Syrie fait partie des objectifs des néoconservateurs depuis au moins 2002 lorsque John Bolton, soussecrétaire d’Etat sous George W. Bush, a présenté un projet visant à briser simultanément la Libye et la Syrie. Il qualifiait ces deux états, avec Cuba, « d’Axe du Mal ». Lors d’une émission sur la chaîne FOX en 2011, Bolton a dit que les Etats-Unis auraient dû renverser le gouvernement syrien juste après le renversement de Saddam Hussein. Parmi les crimes de la Syrie, il a énuméré ses relations étroites avec l’Iran, le Hezbollah (au Liban), la résistance palestinienne, la Russie, et son incapacité à conclure un accord de paix avec Israël, contrairement à la Jordanie et l’Egypte. Aux yeux de la Sainte Trinité, tout ceci constitue la démonstration que la Syrie, à l’instar d’Aristide, a bien franchi la ligne jaune. Il serait difficile d’exagérer la mégalomanie clinique de la Sainte Trinité. Et encore moins de la traîner devant la justice. En guise de conclusion, quelques mots de Cui Tiankai, le vice-ministre chinois des Affaires Etrangères : « Les Etats-Unis ont l’armée la plus puissante du monde et dépense plus que tout autre pays. Mais les Etats-Unis sont toujours préoccupés pour leur propre sécurité à cause d’autres pays... Je suggère que les Etats-Unis passent plus de temps à penser comment faire en sorte que les autres pays soient moins préoccupés pour leur propre sécurité à cause des EtatsUnis. » (6) L’oeuvre d’Obama Le mois dernier, Alan S. Hoffman, un professeur américain de l’université de Washington à St Louis, a été empêché par le Département du Trésor US de se rendre à Cuba pour donner des cours sur les biomatériaux. (7) Dans le même temps, le La Sainte Trinité ne reconnaît aucun pouvoir supérieur et croit, littéralement, qu’elle peut faire ce que bon lui semble au monde entier, à qui bon lui semble, le temps que bon lui semble, et qualifier ses actes comme bon lui semble, comme « une intervention humanitaire Vol. 5, No. 39 • du 11 au 17 Avril 2012 Anti-Empire : ctive et le Bilan d’Obama Reva Bhalla, Directeur des Analyses de Stratfor Département d’Etat a refusé d’accorder à deux diplomates cubains basés à Washington la permission de voyager à New York pour prendre la parole au Forum de la Gauche, le plus grand rassemblement de la gauche aux EtatsUnis qui cette année à attiré plus de 5000 participants. (8) Le Département d’Etat a aussi été occupé récemment à empêcher la participation de Cuba aux Sommet des Amériques qui se tiendra en Colombie au mois d’avril. (9) Et tout ceci au cours du mois écoulé seulement. Si j’en parle, c’est pour le garder à l’esprit lorsque la prochaine fois le Président Obama ou un de ses partisans parlera de l’amélioration des relations entre les Etats-Unis et Cuba comme partie de son bilan. Moi-même je ne peux pas me rendre légalement à Cuba. Une autre affirmation que les Obamaniaques aiment répéter pour défendre leur idole est qu’il aurait aboli la torture. C’est rassurant mais il n’y pas de raison pour les croire sur parole. Peu après l’entrée de fonction d’Obama, lui et Leon Panetta, le nouveau directeur de la CIA, ont explicitement déclaré que les « renditions » se poursuivraient. Selon le Los Angeles Times : « d’après un décret présidentiel (executive order) d’Obama publié récemment, la CIA a toujours le droit d’effectuer des « renditions », des enlèvements secrets et des transferts de prisonniers vers des pays qui coopèrent avec les EtatsUnis » (10) Par « coopération », entendez « torture ». « Rendition » équivaut à torture. Il n’y a pas d’autre raison pour expédier des prisonniers en Lituanie, en Pologne, en Roumanie, en Egypte, en Jordanie, au Kenya, en Somalie, au Kosovo, ou sur l’île de Diego Garcia dans l’Océan Indien, pour ne citer que quelques uns des centres de torture connus et fréquentés par nos braves. Au Kosovo et à Diego Garcia - qui accueillent tous deux de très grandes et très secrètes bases militaires US – il est probable que les affaires de torture continuent. De même à Guantanamo. De plus, Les Etats-Unis ont l’armée la plus puissante du monde et dépense plus que tout autre pays Vol. 5, No. 39 • du 11 au 17 Avril 2012 le décret présidentiel relatif à la torture, émis le 22 janvier 2009 – numéro 13491, garantissant la légalité des interrogatoires – est ambigu. Par exemple il est stipulé qu’il s’applique uniquement dans le contexte de « tout conflit armé ». Par conséquent, la torture hors d’un contexte de « conflit armé », ce qui est d’ailleurs le cas pour la plupart des tortures dans le monde, ne serait pas interdit. Et qu’en estil de la torture dans le cadre de la « lutte contre le terrorisme » ? Un des décrets d’Obama exige que la CIA n’utilise que les méthodes d’interrogatoire décrites dans le manuel « Army Field Manual ». Cependant, en se basant sur ce manuel, sont toujours autorisés l’enfermement en isolement, les privations sensorielles, les privations de sommeil, l’usage de drogues qui provoquent la peur, le désespoir et altèrent les pensées, les manipulations d’environnement telles que la température et éventuellement le bruit, et des positions de stress et de surcharge sensoriel. Après que Panetta ait été interrogé par le Sénat, le New York Times a écrit qu’il avait « laissé la possibilité à l’agence de demander l’autorisation de recourir à des méthodes d’interrogation plus agressives que celles contenues dans le menu autorisé par le Président Obama... M. Panetta a dit aussi que l’agence poursuivra les pratiques de « rendition » de l’administration Bush – l’enlèvement de suspects et leur expédition vers un pays tiers. Mais il a dit que l’agence refuserait de livrer un suspect à un pays connu pour appliquer la torture ou d’autres actions qui seraient « contraires à nos valeurs humaines ». (11) Absolument personne des administrations Bush ou Obama n’a été puni pour crimes de guerre en Irak, Afghanistan et ailleurs où des guerres illégales ont été lancées, et personne n’a été puni non plus pour torture. Et on pourrait ajouter qu’aucun bankster américain n’a été puni pour son rôle incontournable dans la torture des finances mondiales. L’Amérique a décidément le pardon facile. Sauf en ce qui concerne Julian Assange et Bradley Manning. Au cours des derniers jours de Bush à la Maison Blanche, Michael Ratner, professeur à Columbia Law School et ancien président du Centre pour les Droits Constitutionnels, faisait remarquer : La seule manière pour éviter que cela ne se reproduise est de punir les responsables du programme de torture. Je ne vois pas comment nous pourrions retrouver notre statut moral en autorisant ceux qui ont été directement impliqués dans les programmes de torture de simplement s’en tirer à bon compte et de continuer à mener leurs vies sans avoir de comptes à rendre. (12) J’aimerais à présent rappeler à mes chers lecteurs les termes de la « Convention contre la torture et autres peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants », rédigée par les Nations Unies en 1984, entrée en vigueur en 1987, et ratifiée par les Etats-Unis en 1994. L’article 2 de la Convention stipule : « Aucune circonstance exceptionnelle, quelle qu’elle soit, qu’il s’agisse de l’état de guerre ou de menace de guerre, d’instabilité politique intérieure ou de tout autre état d’exception, ne peut être invoquée pour justifier la torture. » Des termes merveilleusement clairs et sans équivoques destinés à poser les bases d’un principe universel dans un monde qui nous fait de plus en plus honte. Nous ne pouvons revenir en arrière. Joseph Biden Dans un document trouvé dans la planque de Ben Laden au Pakistan après son assassinat au mois de mai dernier, se trouvait un appel à assassiner le Président Obama parce que « Obama est le chef des infidèles et sa mort le ferait automatiquement remplacer par Biden... Biden n’est absolument pas préparé pour ce poste, ce qui plongerait les Etats-Unis dans une crise. » (13) Ainsi, il semblerait que l’homme que les Etats-Unis adoraient haïr et craindre n’en connaissait pas plus sur le fonctionnement de la politique étrangère des EtatsUnis que l’Américain moyen. Quelle différence cela aurait-il eu pour la Guerre Contre le Terrorisme – en bien ou en mal – et pour tous les Ben Laden et Al Qaedas, si Joe Biden avait été président ces trois dernières années ? Biden soutient sans faille la guerre en Irak et se révèle en tous points un pro-israé- lien fanatique à l’instar d’Obama. Au cours des 35 dernières années au Sénat US, Biden a soutenu avec zèle toutes les guerres d’agression des Etats-Unis, de la Grenade en 1983, en passant par le Panama en 1989, l’Irak en 1991, la Yougoslavie en 1999 et l’Afghanistan en 2001. A quoi pouvait bien penser Ben Laden ? Et à quoi pouvait bien penser Joe Biden lorsqu’il s’est récemment exprimé après la visite aux Etats-Unis du présumé futur dirigeant de la Chine, Xi Jinping ? Les Etats-Unis ont au moins un avantage économique décisif sur la Chine. Car le gouvernement chinois autoritaire réprime ses propres citoyens, ces derniers ne peuvent pas penser librement ou innover. « Pourquoi ne sont-ils pas devenus un des pays les plus innovants du monde ? Pourquoi ont-ils besoin de voler notre propriété intellectuelle ? Pourquoi ontils besoin d’obliger à communiquer les secrets commerciaux pour pouvoir accéder à un marché d’un milliard trois cent millions de personnes ? Parce qu’ils n’innovent pas. » En remarquant au passage que la Chine et d’autres pays similaires produisent beaucoup d’ingénieurs et de scientifiques, mais peu d’inventeurs, Biden a dit : « Il est impossible de penser différemment dans un pays où il n’y a pas de liberté d’expression. Il est impossible de penser différemment lorsqu’il faut faire attention à ce que vous publiez sur Internet au risque de le voir confisqué ou de finir en prison. Il est impossible de penser différemment lorsque règne l’orthodoxie. C’est pour cela que nous sommes toujours le pays le plus innovant au monde ». (14) C’est la Guerre Froide. Exactement le genre de choses que l’on nous racontait à propos de l’Union Soviétique. Pendant des années et des années. Des dizaines d’années. Puis ils ont lancé le Spoutnik, le premier satellite artificiel mis en orbite autour de la terre. Il fut lancé par l’Union Soviétique le 4 octobre 1957. L’annonce surprise du succès de Spoutnik 1 a précipité la crise aux Etats-Unis et lancé la course à l’espace. Le lancement de Spoutnik a poussé les Etats-Unis à créer l’Agence de Recherches Avancées pour regagner une avance technologique ce qui a directement mené à la création de la NASA. Notes 1. Washington Post, April 1, 2012 2. Huffington Post, December 19, 2011 3. See the document on WikiLeaks 4. Washington Post, March 24, 2012 5. Ibid., March 26, 2012 6. Ibid., January 10, 2012 7. Prensa Latina (Cuba), March 18, 2012 8. See the video description on Cuba’s UN Ambassador at Left Forum ’12 9. BBC News, "Ecuador to boycott Americas summit over Cuba exclusion", April 3, 2012 10. Los Angeles Times, February 1, 2009 11. New York Times, February 6, 2009 12. Associated Press, November 17, 2008 13. Washington Post, March 16, 2012 14. Ibid., March 1, 2012 15. Wikipedia entry for Sputnik 1 LGS 8 avril 2012 Haiti Liberté/Haitian Times 11 Perspectives Cuba face aux défis du XXIe siècle Entretien avec Ricardo Alarcón, Président du Parlement cubain 2ème Partie Par Salim Lamrani La réforme du modèle économique cubain Salim Lamrani (SL) : En avril 2011, le Congrès du Parti Communiste a décidé de réformer le modèle économique cubain. A quoi est dû ce changement ? En quoi consiste-t-il exactement ? Ricardo Alarcón de Quesada (RAQ) : Nous, Cubains, nous sommes rendu compte que nous devions introduire des changements importants au projet économique et social de notre nation, afin de sauver le socialisme, de l’améliorer, de le perfectionner. Nous avons pris en compte des facteurs objectifs de la réalité. Le socialisme cubain a été durant une longue période très lié au socialisme basé en Union soviétique. A l’évidence, il ne peut plus en être ainsi. Il faut également prendre en compte des facteurs globaux présents sur la scène internationale. Par ailleurs, il convient de rectifier certains aspects de notre projet économique et social, qui avaient sans doute un sens à l’époque où ils ont été appliqués, mais qui ne se justifient plus. Certaines politiques prises par le passé avaient une explication conjoncturelle, mais n’ont actuellement plus lieu d’être. Que recherche-t-on exactement ? Nous essayons d’atteindre une meilleure efficience économique, une utilisation plus rationnelle et efficace de nos ressources naturelles, matérielles, économiques et financières, lesquelles sont limitées. Nous devons prendre en compte les principaux facteurs externes pour ce qui concerne Cuba, en l’occurrence les sanctions économiques que nous imposent les Etats-Unis, et qui n’ont cessé de s’intensifier lors des dernières années. Il convient également de prendre en compte les réalités positives, tels que les changements importants survenus en Amérique latine et dans la Caraïbe. Après une analyse des problèmes de la société cubaine, une réflexion collective à ce sujet, nous sommes arrivés à la conclusion qu’il fallait introduire des changements pour faire face à ces réalités objectives mais aussi parce que nous sommes convaincus qu’il y a une meilleure façon de procéder pour construire une société plus juste. SL : Cuba a décidé de réduire le rôle de l’Etat. RAQ : Nous avons effectivement décidé de réduire le rôle de l’Etat Dr. Kesler Dalmacy 1671 New York Ave. Brooklyn, New York 11226 Tel: 718-434-5345 Le docteur de la Communauté Haïtienne à New York 12 Ricardo Alarcon et Fidel Castro dans notre société. Nous n’avons pas renoncé à l’idée que la société a une responsabilité vis-à-vis de ses citoyens. Nous restons convaincus que l’accès à la santé, à l’éducation, à la culture, à la sécurité sociale, à l’assistance sociale, à la retraite, aux congés de tout type, au bien-être sont des droits humains fondamentaux. Ces secteurs représentent la plus grosse partie du budget national et nous obligent à maintenir chaque année un déficit budgétaire d’une certaine importance que nous essayons de contrôler et de réduire, comme la plupart des pays du monde. Néanmoins, dans notre cas, cela ne se fait pas au détriment du rôle fondamental de l’Etat. SL : C’est-à-dire ? RAQ : L’Etat ne renonce pas à son rôle et ne remet pas en cause les Vous pouvez vous promener dans acquis sociaux. Pour maintenir un acLa Havane et vous ne trouverez cès à la santé universelle et gratuite, absolument personne vivant dans à l’éducation universelle et gratuite et la rue ou sous un pont, comme garantir à toutes et à tous les prestacela est le cas dans de nombreuses tions sociales, le droit à la retraite, à capitales occidentales l’assistance sociale, il est indispenssont en train de construire leur propre able d’arriver à la plus grande effisocialisme. Pendant longtemps, l’une cience possible dans la mise en place des erreurs fondamentales commises de ces droits sociaux. Nous avons répar le mouvement socialiste et révolualisé un travail de fond afin d’offrir un tionnaire a été de croire qu’il existait un service d’excellente qualité à moindre modèle de socialisme. En réalité, il ne coût, non pas en réduisant le salaire faut pas parler de socialisme mais de de l’enseignant mais au contraire en socialismes au pluriel. Il n’y a pas de éliminant les dépenses inutiles, inhérsocialisme qui soit similaire à un autre. entes à la bureaucratie. Il s’agit là de Le socialisme est « création héroïque » la perspective générale pour le reste de comme disait Mariátegui. S’il s’agit de l’économie. création, cela doit donc répondre à des SL : L’un des objectifs est donc de réalités, des motivations, des cultures, mettre un terme aux obstacles bureaudes situations, des contextes, des obcratiques, avec un retrait de l’Etat des jectifs qui ne sont pas identiques mais secteurs non stratégiques, tels que les différents. salons de coiffure, par exemple. SL : Comment a été décidée cette RAQ : Raúl Castro a souvent réforme du modèle économique ? évoqué le cas des salons de coiffure. A RAQ : Nous nous trouvons face quel moment Karl Marx a-t-il affirmé à une situation expérimentale, dévelque le socialisme consistait à collectivoppée selon une méthode très cubaine iser les salons de coiffure ? A quel moet –dirais-je – très socialiste, c’est-à-dire ment a-t-il dit que cette activité, tout à travers un processus constant, large comme de nombreuses autres, devait et authentique de consultation popuêtre administrée et contrôlée par l’Etat. laire. Le Parti a proposé un projet de L’idée du socialisme a toujours été la soréforme du système économique. Ce cialisation des moyens fondamentaux projet a été débattu dans tout le pays, de production. Il est clair que l’acception non seulement parmi les militants, mais du terme « fondamental » peut avoir un aussi avec tous les citoyens qui ont spectre plus ou moins large. En ce qui souhaité participer à ces discussions. nous concerne, nous sommes convainLe projet a d’ailleurs été profondément cus qu’il est impossible de renoncer à modifié suite à ces débats. Des articles certaines choses. Néanmoins, pour le ont été modifiés, certains ont été proreste, il est indispensable de réduire posés, d’autres ont été éliminés. Le l’implication de l’Etat dans des tâches document initial a été modifié à plus de et des activités que les gens peuvent 70% suite aux discussions citoyennes réaliser eux-mêmes, pour leur propre et il a ensuite été proposé au Congrès compte, de façon coopérative. Cela perdu Parti Communiste. Plusieurs commet à l’Etat de réduire énormément les missions ont été créées afin de travailler coûts et de garantir ce que nous consiet de réfléchir sur le document final et dérons comme étant des droits humains d’analyser les nouvelles propositions fondamentaux. Pour cela, il faut libérer apparues suite à ce grand débat nade nouvelles forces productives, pertional. A la fin, un nouveau document mettre les initiatives personnelles aussi a été présenté avec 311 propositions de bien à la ville qu’à la campagne, afin changement au Parlement qui l’a apde construire un socialisme à la cubaine prouvé. Certaines mesures sont déjà en qui, en fin de compte, ne consiste pas application, d’autres sont en train d’être à répondre à un dogme établi, à suivre mises en place et d’autres sont toujours un exemple ou à copier un modèle prééen phase de débat non pas sur leur contabli. tenu, qui a été approuvé, mais sur la SL : Un socialisme qui serait donc manière de les réaliser. authentiquement cubain. Je ne suis pas sûr qu’il y ait beauRAQ : Ce qui caractérise actuelcoup de gouvernements dans le monde lement l’Amérique latine est qu’un cerqui prennent la peine de consulter la tain nombre de pays, à leur manière, Haiti Liberté/Haitian Times population avant de lancer une politique de transformation du système économique. Je ne suis pas sûr que les gouvernements qui ont appliqué des mesures d’austérité drastiques, qui ont réduit les budgets de la santé et de l’éducation, qui ont augmenté l’âge de départ à la retraite, en raison de la crise systémique néolibérale qui touche de nombreuses nations aient demandé l’avis des citoyens sur les changements profonds qui affectent désormais leur quotidien. De tout cela émergera un socialisme nouveau, différent de celui dont nous disposons actuellement mais, ce sera toujours du socialisme et il sera sans doute plus authentique. SL : Ne s’agirait-il pas d’un retour au capitalisme ? RAQ : Je ne pense pas, même s’il est vrai qu’il y aura une plus grande présence dans la société cubaine de mécanismes de marché, d’éléments qui caractérisent l’économie de marché, le capitalisme si vous préférez. SL : Depuis le mois de novembre 2011, les Cubains peuvent acheter et vendre un logement et des automobiles. Pourquoi quelque chose qui constitue la norme dans le reste du monde était-il interdit, ou du moins fortement encadré à Cuba ? RAQ : Permettez-moi de vous donner une explication historique. Dans les années 1960, lorsque ces mesures ont été prises, l’objectif était d’empêcher la restauration capitaliste, avec l’accumulation de biens. Prenez l’exemple de la Révolution mexicaine qui avait fait une grande réforme agraire, mais peu de temps après le latifundio avait refait son apparition. La Révolution cubaine ne voulait pas commettre la même erreur. Si le paysan possédant un lopin de terre grâce à la réforme agraire décidait de le vendre au propriétaire terrien le plus riche, il sapait les fondements même de la réforme agraire, car il contribuait de nouveau à l’accumulation de biens et à la résurgence du latifundio. Pour ce qui est du logement, la réforme urbaine avait permis à tous les Cubains de posséder un logement en limitant la concentration de propriété. Vous pouvez vous promener dans La Havane et vous ne trouverez absolument personne vivant dans la rue ou sous un pont, comme cela est le cas dans de nombreuses capitales occidentales. Il peut y avoir un problème de promiscuité avec plusieurs générations vivant sous le même toit, mais personne n’est abandonné à son sort. Nous ne voulions donc pas nous retrouver de nouveau avec de multipropriétaires et c’est la raison pour laquelle des restrictions – et non une interdiction totale – ont été imposées. SL : Et en ce qui concerne les voitures ? RAQ : Pour ce qui est des voitures, la question est plus complexe car il s’agit d’un produit d’importation dont la nation est dépendante. Cuba n’a historiquement jamais eu d’industrie automobile. Cuba a produit quelques moyens de transport collectif, mais l’automobile n’a jamais été produite à Cuba. Il y a également un autre élément fondamental qui est l’essence, le carburant, qui a toujours constitué le talon d’Achille de l’économie cubaine. Il fallait donc établir des contrôles et certaines restrictions. Il convient de rappeler que certaines de ces mesures de contrôle sont antérieures à l’idée du socialisme cubain. Je me réfère souvent à un document extrêmement intéressant datant de février 1959, quand nous avons établi à Cuba un contrôle sur les devises et les importations. Ainsi, jusqu’à février 1959, la bourgeoisie cubaine était habituée à aller à la banque pour acheter des dollars et importer une voiture, du parfum ou des articles de luxe. Lorsque la Révolution a triomphé, une partie de l’élite liée à l’ancien régime prend le chemin de l’exil et parmi ces personnes là se trouvait le président de la Banque nationale de Cuba. Le gouvernement provisoire dirigé par Manuel Urrutia nomme alors le Docteur Felipe Pazos à la tête de cette institution. Pazos avait été le fondateur et premier président de cette entité financière nationale qui avait vu le jour en 1950 sous le gouvernement de Carlos Prío Socarrás. Pazos était un économiste de prestige, indépendant et qui n’était pas de gauche. Il avait dirigé la Banque de 1950 à mars 1952, date marquant le coup d’Etat de Fulgencio Batista. Dès sa prise de fonction, il avait rédigé un rapport qu’il avait remis au président Urrutia – Fidel Castro n’était que chef des Forces armées à l’époque – dans lequel il décrivait l’état des finances cubaines et révélait le pillage des réserves effectué par les dirigeants de l’ancien régime avant de prendre la fuite. Pazos – et non le Che Guevara, Raúl Castro ou autre radical du Mouvement 26 Juillet – qui était le représentant emblématique des classes aisées, très respecté par la bourgeoisie de l’époque, avait décidé donc d’établir le contrôle des changes, de cesser la vente de dollars, et d’imposer un contrôle strict sur les importations. En tant que président de la Banque nationale, il avait informé Urrutia qu’il était impératif de prendre ces mesures au vu du désastre financier dans lequel se trouvait la nation. La situation économique de Cuba était dramatique et il faut reconnaître que les éléments de tension qui existaient au sein de l’économie cubaine n’ont toujours pas disparu. Ainsi, à partir des années 1960, il y a eu une forte restriction sur l’importation de produits – y compris les automobiles – et cela s’est poursuivi jusqu’à aujourd’hui pour des raisons économiques. Cette décision – je le rappelle – avait été prise par un économiste de renom, Felipe Pazos, qui n’était pas un radical ou un communiste mais plutôt un conservateur. Il existait deux types de situations. Ceux qui disposaient déjà d’une voiture avant le triomphe de la Révolution pouvaient l’utiliser comme bon leur semblait, la vendre, etc. Suite à la page (16) Vol. 5, No. 39 • du 11 au 17 Avril 2012 Perspectives La pauvreté a-t-elle diminué dans le monde ? Les manipulations de la Banque mondiale Banque mondiale : la citadelle assiégée Par Alain Faujas Jim Yong Kim, le candidat présenté par les États-Unis, devrait remplacer Robert Zoellick à la tête de la Banque mondiale en juin. Mais le monopole américano-européen sur les institutions financières est de plus en plus contesté par les pays émergents. P Le siège principal de la Banque mondiale à Washington La pauvreté mondiale diminue malgré la récession économique mondiale Par Vicenç Navarro I l y a quelques semaines, la Banque mondiale a publié un bref communiqué de presse de six pages, qui a fait couler beaucoup d'encre. La Banque mondiale signalait que, malgré la récession mondiale, la pauvreté extrême avait baissé dans le monde. Le titre du communiqué de presse résumait tout : « De nouvelles estimations révèlent une diminution de la pauvreté extrême pour la période de 2005 à 2010 ». Il est inutile de dire que les principaux médias d'information du monde occidental, de sensibilité libérale et avides de bonnes nouvelles, ont relayé la dépêche abondamment. Les plus grands quotidiens et hebdomadaires du monde ont publié des articles à la une clamant la bonne nouvelle. Le titre du New York Times était représentatif : « La pauvreté mondiale diminue malgré la récession économique mondiale ». Des titres similaires sont apparus dans les grands médias, et particulièrement dans la presse économique libérale, du Financial Times en passant par The Economist. Ce dernier, avec l'exagération qui le caractérise, a indiqué que « pour la première fois, le nombre de pauvres a diminué dans le monde entier ». Évidement, comme on aurait pu le prévoir, les médias dominants en Espagne ont relayé l'information avec la même allégresse. Le problème de toute cette mobilisation médiatique, c’est que les données, y compris les données de la Banque mondiale elle-même, ne reflètent pas cette réalité. L'étude de la Banque mondiale porte sur l'évolution de la pauvreté extrême durant la période 1981-2008. La dernière année analysée est donc l'année 2008, première année de la récession. En effet, en 2008, la récession avait à peine commencé. On ne peut donc pas conclure de l'étude de la Banque mondiale que la pauvreté a diminué malgré la récession, comme l'ont indiqué la majorité des médias. En réalité, la crise et la récession ont commencé en 2008 et s’intensifient en de nombreuses parties du monde. Pour arriver à la conclusion à laquelle les médias sont parvenus, il aurait fallu que l'étude porte sur les années 2008-2012 et voir si la pauvreté avait baissé durant cette période. La Banque mondiale n'a pas réalisé une telle étude. Ce qu'a réellement fait la Banque mondiale, c'est une estimation de la baisse de la pauvreté pour la période 2008-2010, estimation basée non pas sur des données réelles mais sur des données calculées selon plusieurs présupposés, dont certains doivent être sérieusement remis en question. Les estimations de la Banque mondiale sont en effet connues pour leur « créativité » conduisant à des estimations et à des projections qui ont une maigre crédibilité dans la communauté scientifique. Les seules données exactes, et non des suppositions, de l'étude de la Banque mondiale terminent en 2008, quand la récession commençait à peine. De plus le rapport de la Banque mondiale commet une autre erreur qui, Vol. 5, No. 39 • du 11 au 17 Avril 2012 our la première fois, la Banque mondiale semble résolue à appliquer un processus de sélection « ouvert, fondé sur le mérite et transparent » pour désigner le successeur de Robert Zoellick, son président (celui-ci n'a pas demandé le renouvellement de son mandat, qui arrivera à son terme le 30 juin). Jusqu'ici, les États-Unis s'arrogeaient le droit de nommer le patron de la Banque, les Européens se réservant, avec leur complicité, celui du Fonds monétaire international (FMI). Ngozi Okonjo-Iweala, 57 ans, ministre des Finances du Nigeria, José Antonio Ocampo, 59 ans, universitaire et ancien ministre des Finances de Colombie, et Jim Yong Kim, 52 ans, président du Dartmouth College, l'une des universités américaines les plus prestigieuses, ont été présélectionnés, le 23 mars, par le conseil d'administration. Pour être retenu, chacun des trois candidats devra « avoir fait ses preuves à des postes de direction ; posséder une expérience de l'administration des grandes institutions internationales et une bonne connaissance du secteur public ; être en mesure de présenter une vision claire de la mission de développement de la Banque ; être fermement déterminé à promouvoir la coopération multilatérale et être convaincu de son importance ; être en mesure de communiquer de façon efficace et diplomatique et de faire preuve d'impartialité et d'objectivité dans l'exercice de ses fonctions ». À l'aune de ces exigences, c'est « Ngozi » - comme elle est universellement appelée - qui semble la plus qualifiée. Diplômée de Harvard et du Massachusetts Institute of Technology (MIT), elle est entrée à la Banque mondiale en 1982 et a arpenté le monde en développement pour surveiller la mise en place de programmes d'aide aux pays pauvres. Ministre des Finances de 2003 à 2006, elle a mené une lutte sans merci contre la corruption et obtenu une très sensible réduction de la dette nigériane : 18 milliards de dollars. De 2007 à 2011, elle a été le numéro deux de la Banque avant de diriger de nouveau les finances de son pays. José Antonio Ocampo est estimé bien au-delà de l'Amérique latine. De 2003 à 2007, il a été secrétaire général adjoint de l'ONU pour les affaires économiques et sociales. Diplômé de l'université américaine Yale, il a aussi été ministre de l'Agriculture (19931994) puis des Finances (1996-1998) de la Colombie. Depuis 2007, il enseigne le droit international à l'université américaine Columbia. Il est proche de Joseph Stiglitz, le Prix Nobel d'économie américain, avec qui, en 2006, il a écrit un livre sur la stabilité et la croissance. "Ngozi" dénonce l'hypocrisie comme la précédente, permet de parvenir à une conclusion erronée. On y analyse combien de gens vivent dans le monde avec moins de 1,25 dollars par jour et on quantifie comment ce chiffre a évolué durant la période de 19812008. Selon les calculs de l'étude, il y avait 662 millions de personnes en moins qui vivaient dans ces conditions en 2008 qu'en 1981. On en a conclu que la pauvreté avait diminué au niveau mondial. Étant donné que cette Jim Yong Kim, le candidat des États-Unis, affrontera la nigérianne Ngozi Okonjo-Iweala "l'hypocrisie" des Occidentaux acharnés à perpétuer leur domination. La surprise est venue du choix de Jim Yong Kim par Barack Obama. On attendait une des femmes de poids de l'administration américaine, Hillary Clinton ou Susan Rice ; mais c'est ce médecin américano-coréen formé à Harvard et docteur en anthropologie qui a été présenté. Celui-ci a consacré la plus grande partie de sa brillante carrière à combattre les pandémies dans les pays en développement : de 1987 à 2009, il a notamment dirigé le département de lutte contre le VIH/sida de l'Organisation mondiale de la santé (OMS). Sa qualité principale est de n'être issu ni de Goldman Sachs, ni de l'administration américaine, ni du petit monde des experts en développement. Son handicap est le revers de cette originalité, il ne connaît pas les processus du développement. Il a même écrit, en 2000, un livre dans lequel il accuse la croissance d'avoir paupérisé les classes moyennes des pays en développement. Étrange point de vue pour un homme qui aspire à diriger la Banque mondiale - dont la croissance est précisément l'objectif essentiel ! L'originalité de la compétition qui débute est d'opposer des candidats dont aucun n'est né aux États-Unis, mais qui sont tous issus des universités américaines. Ils ont en somme un pied « dedans » et l'autre « dehors », ce qui traduit bien l'évolution en cours dans la gouvernance des institutions de Bretton Woods. On sait que les pays émergents, qui assurent plus de la moitié de la croissance économique mondiale, contestent de plus en plus vigoureusement le duopole américano-européen... Division Mais ne rêvons pas. Le docteur Kim a toutes les chances de l'emporter. D'abord parce que les pays en développement ne sont pas parvenus à s'entendre sur un seul nom. Certes, l'Union africaine est derrière Ngozi, même si le Rwandais Paul Kagamé a applaudi le choix de Kim, qu'il connaît personnellement. Mais le Brésil hésite à soutenir Ocampo, l'Inde ne veut rien dire, la Russie manie la langue de bois pour ne pas se prononcer et les Chinois période a surtout été libérale, c'est-àdire que la majorité des pays du monde, sous la pression du FMI et de la Banque mondiale, ont suivi des politiques néolibérales, cette diminution est présentée comme la preuve du grand succès de telles politiques. On a vu apparaître différents articles de célèbres économistes libéraux (en réalité, néolibéraux) chantant les louanges du néolibéralisme. Mais une telle euphorie ignore quelques faits élémentaires. Ngozi Okonjo-Iweala, rivale du candidat des Etats-Unis, Jim Yong Kim à la présidence de la Banque mondiale déplorent par avance la victoire du candidat américain ! La principale raison de la probable victoire de Kim est que les Américains détiennent près de 17 % des voix au conseil de la Banque et que les voix européennes (32 %) lui sont acquises en remerciement du soutien de Washington à la candidature de Christine Lagarde à la direction générale du FMI, l'an dernier. Si l'on y ajoute les voix du Japon, du Canada, de l'Australie et de quelques autres pays, il est clair que la majorité des suffrages est virtuellement acquise au candidat américain. Les mentalités et la géostratégie ont incontestablement évolué, mais pas encore suffisamment pour que tombe l'une des dernières citadelles monopolisées par les pays riches. Pour se faire connaître, Jim Yong Kim a entrepris de visiter, avec l'assistance du Trésor américain, sept pays jusqu'au 9 avril : Éthiopie, Chine, Japon, Corée du Sud, Inde, Brésil et Mexique. Comme ses deux challengeurs, il sera ensuite entendu sur la politique qu'il entend conduire par le conseil d'administration. Celui-ci s'est donné pour objectif de désigner son président avant le 20 avril, « par consensus ». Mais le doute n'est pas permis : il sera américain. C'est la raison pour laquelle Ngozi a durci le ton dans le Financial Times du 29 mars. Elle veut désormais faire du processus électoral un « test » destiné à révéler « l'hypocrisie » de tous ceux qui déclarent vouloir un scrutin « ouvert », mais dont le seul objectif est de perpétuer leur domination. Jeune Afrique 6 avril 2012 Un de ceux-ci est que la majorité de la diminution du pourcentage des personnes qui vivent avec moins de 1,25 dollars par jour se concentre en Chine (et en deuxième position en Inde). Or, la Chine n'a pas suivi les politiques néolibérales dans son processus de développement. Au contraire de la sagesse conventionnelle néolibérale des USA et de l'Union européenne, l'Etat chinois est Suite à la page (16) Haiti Liberté/Haitian Times 13 Perspectives La partition du Mali : premier domino après l’effritement de la Libye « Il y a crise quand l’ancien monde ne veut pas mourir et que le nouveau ne peut pas naître. » Antonio Gramsci (Philosophe italien) bannière du Mouvement national pour la libération de l’Azawad (Mnla), les milices armées auraient saisi la région nord-est de Kidal, incitant l’armée malienne, mal équipée, à abandonner ses positions stratégiques au nord (...) » (2) « Même si l’on a imputé aux Touareg la déstabilisation dans le nord du Mali, il est davantage probable qu’Aqmi soit à l’origine de l’activité Par Chems Eddine CHITOUR E n l’espace d’une quinzaine de jours, un conflit latent depuis des dizaines d’années a connu son épilogue d’abord, après la prise de pouvoir au Mali par une junte militaire dont on ne connaît pas les motifs profonds, puis par une partition unilatérale de la part des Touaregs azawad en conflit avec le pouvoir malien depuis pratiquement l’indépendance de ce pays. Cela n’a pas tardé ! Une dépêche du monde nous apprend que le Mouvement national de libération de l’Azawad (Mnla), importante composante de la rébellion touarègue malienne, a proclamé vendredi 6 avril « l’indépendance de l’Azawad » dans une déclaration sur son site Internet et via un de ses porte-parole sur la chaîne France 24. « Nous proclamons solennellement l’indépendance de l’Azawad à compter de ce jour », a déclaré Mossa Ag Attaher, qui a indiqué vouloir respecter « les frontières avec les Etats limitrophes ». Le porte-parole a condamné l’enlèvement jeudi du consul d’Algérie à Gao « par un commando terroriste ». Pour rappel, l’Azawad est une région considérée comme le berceau naturel des Touareg. Des rebelles touaregs et des groupes islamistes ont pris en fin de semaine dernière le contrôle des trois métropoles du Nord - Kidal, Gao et Tombouctou - sans rencontrer de résistance de la part d’une armée malienne sous-équipée, désorganisée et en déroute, coupant de fait le pays en deux. Les islamistes d’Ansar Dine, diri- taire continue de se détériorer au Mali et la France pourrait se sentir obligée d’intervenir dans les affaires de ses anciennes colonies, comme on l’a vu malheureusement en Côte d’Ivoire. Il y a un parallèle entre la crise au Mali et les événements en cours au Nigeria, une nation aux prises avec les activités des insurgés islamiques séparatistes de Boko Haram au nord. (...) L’afflux d’armes découlant du changement de Les Touaregs sont organisés en tribus. Les hommes portent un voile indigo (tagelmust), d’où leur surnom d’« hommes bleus » gés par le chef touareg Iyad Ag Ghaly, et des éléments d’Al Qaîda au Maghreb islamique (AQMI) ont, depuis lors, pris le dessus sur le Mnla, qui a annoncé unilatéralement jeudi soir la fin de ses « opérations militaires ». (1) Qui sont les Touaregs ? Ce sont des populations berbères nomades musulmanes. Bergers, ils vivent essentiellement au Niger, au Mali, en Algérie et en Libye. Les Touaregs sont organisés en tribus. Les hommes portent un voile indigo (tagelmust), d’où leur surnom d’« hommes bleus ». Ce sont des musulmans sunnites et ils parlent une langue berbère : le tamacheq. Nomades dans l’âme, les Touaregs se nomment eux-mêmes Imazeren (hommes libres). Ce peuple compte de 1 à 3 millions d’individus, d’après l’Unesco ; 85% d’entre eux vivent au Mali où ils représentent 10% de la population. La main de l’Occident dans le chaos sahélien ? Nile Bowie attribue cet état de déliquescence à l’intervention indirecte des Etat-Unis. Il écrit : « (...) Bien que Sanogo ait visité les États-Unis à plusieurs reprises après avoir été choisi par le Pentagone pour participer à un programme international d’éducation et d’entraînement militaire parrainé par le département d’État états-unien, les représentants des États-Unis ont appelé les dirigeants du coup d’État au Mali à démissionner et permettre la tenue d’élections. (...) La justification principale du coup est la réponse inadéquate du gouvernement civil à une campagne permanente des Touareg en faveur du séparatisme dans le nord du Mali, bien que le désarroi récent à Bamako ait suscité la progression régulière des milices armées touarègue vers le Sud. Sous la Le président du Parlement malien, Dioncounda Traoré, assume désormais la fonction de chef de l’État en charge de la transition des insurgés dans la région. Le Mnla a déclaré que l’objectif de sa campagne pour l’indépendance est de développer une bastion pour se protéger de la violence d’Aqmi, tandis que Bamako a affirmé que le Mnla cherche à fonder un État islamiste strict en partenariat avec l’Aqmi (...) Avec la possibilité accrue que des soulèvements généralisés comme ceux du printemps arabe surviennent dans la région du Sahel, un afflux de réfugiés mettra une pression supplémentaire sur l’Algérie et le Niger. L’Algérie pourrait être déstabilisée davantage si la situation sécuri- L’éphémère chef de l’Etat, le capitaine Amadou Haya Sanago, a accepté vendredi dans un bref discours à la télévision, de rétablir totalement l’ordre constitutionnel régime par l’Otan en Libye a créé de nouvelles perspectives désastreuses favorisant une guerre civile au Mali, où les parties seraient lourdement armées. (...) Comme l’armée américaine s’oppose à l’Armée de résistance du Seigneur en étendant sa présence militaire par le biais d’Africom en République démocratique du Congo, l’aggravation de la situation au Mali et au Nigeria fournit une justification supplémentaire pour l’intervention étrangère et l’exploitation de la guerre. » (2) Il ne faut pas être grand clerc pour comprendre que la Suite à la page (16) Les illusions de Stephen Harper Par Fidel Castro Ruz J e crois, sans vouloir offenser personne, que c’est ainsi que s’appelle le Premier ministre canadien. Je le déduis d’une déclaration publiée mercredi saint par un porte-parole du ministère des Affaires étrangères de ce pays. Les États, censément indépendants, qui constituent l’Organisation des Nations Unies sont presque deux cents : leurs dirigeants changent constamment ou alors on les change. Beaucoup sont des gens honorables et des amis de Cuba, mais il n’est pas possible de se rappeler les détails de chacun d’eux. Dans la seconde moitié du XXe siècle, j’ai eu le privilège de vivre des années d’apprentissage intense et de constater que les Canadiens, situés à l’extrémité nord de notre continent, ont toujours respecté notre pays : ils investissaient dans les domaines qui les intéressaient et faisaient du commerce avec Cuba, mais ils n’intervenaient pas dans les affaires intérieures de notre État. La Révolution démarrée le 1er janvier 1959 n’a pas adopté de mesures lésant leurs intérêts, et elle en a tenu compte pour maintenir des relations normales et constructives avec les autorités de ce pays qui consentait des efforts intenses pour se développer. Le Canada n’a pas été complice du blocus économique, de la guerre et de l’invasion mercenaire des États-Unis contre Cuba. En mai 1948, l’année de la créa- 14 tion de l’OEA, une institution à l’histoire honteuse qui liquida le peu qu’il restait du rêve des libérateurs d’Amérique, le Canada n’en faisait pas partie et il conserva ce statut pendant plus de quarante ans, jusqu’en 1990. Certains de ses dirigeants nous ont rendu visite. L’un d’eux fut Pierre Elliott Trudeau, un homme politique brillant et courageux, décédé prématurément et aux funérailles duquel j’ai assisté au nom de Cuba. L’OEA est censée être une organisation régionale composée des États souverains de ce continent-ci. Ce genre d’assertion, comme bien d’autres de consommation courante, contient un grand nombre de mensonges. Le moins que nous puissions faire, c’est d’en être conscients si nous voulons préserver l’esprit de lutte et l’espoir d’un monde plus digne. L’OEA est censée être une organisation panaméricaine. Aucun pays d’Europe, d’Afrique, d’Asie ou d’Océanie ne pourrait y appartenir sous prétexte de posséder une colonie, comme la France avec la Guadeloupe ou les Pays-Bas avec Curaçao. Or, le colonialisme britannique ne pouvait pas définir le statut du Canada ni expliquer s’il s’agissait d’une colonie, d’une république ou d’un royaume. Le chef de l’État canadien est la reine d’Angleterre, Elizabeth II, bien qu’elle délègue ses facultés à un gouverneur général qu’elle nomme ellemême. On pourrait donc demander si le Royaume-Uni ne devrait pas faire partie de l’OEA. L’honorable ministre canadien des Affaires étrangères n’ose pas dire de son côté s’il soutient ou non l’Argentine dans la question épineuse des Malvinas. Haiti Liberté/Haitian Times Il se borne à exprimer des vœux pieux pour que la paix règne entre les deux pays, oubliant que la Grande-Bretagne y possède la plus grande base militaire située hors de son territoire en violation de la souveraineté argentine ; qu’elle ne s’est pas excusée d’avoir coulé le Belgrano hors des eaux territoriales qu’elle a elle-même fixées et qu’elle a causé le sacrifice inutile de centaines de conscrits du service militaire. Il faudra demander à Obama et à Harper quelle position ils vont adopter face à la très juste réclamation que ces îles soient rendues à la souveraineté de l’Argentine et qu’on cesse de priver ce pays des ressources énergétiques et halieutiques dont il a tant besoin pour se développer. J’ai été vraiment étonné de mieux connaître les activités des transnationales canadiennes en Amérique latine. Je n’ignorais pas les dommages que les Yankees infligeaient au peuple canadien, en obligeant ce pays beau et vaste à extraire le pétrole de grandes étendues de sable imprégnées de ce combustible, ce qui cause un préjudice irréparable à son environnement. Or, les entreprises canadiennes spécialisées dans la recherche d’or, de métaux précieux et de matériau radioactif causent un tort incroyable à des millions de personnes. Un article publié sur le site web Alainet voilà une semaine par une ingénieure en qualité de l’environnement nous introduit plus en détail dans la matière que l’on a si souvent mentionnée comme l’un des principaux fléaux qui attentent à des millions de personnes : « Les sociétés minières, dont 60 p. 100 sont à capitaux canadiens, tra- vaillent selon la logique de l’exploitation maximale, à faible coût et à court terme, ces conditions étant encore plus avantageuses si, là où elle s’implantent, elles paient des impôts minimes et sont astreintes à très peu d’exigences environnementales et sociales… « Les lois minières de nos pays […] ne comprennent pas d’obligations ni de méthodologies relatives au contrôle des retombées environnementales et sociales. « …les redevances que les sociétés minières versent aux pays de la région ne dépassent pas en moyenne 1,5 p. 100 de leurs revenus. « Les luttes sociales contre les mines, surtout de métal, n’ont cessé de se renforcer à mesure que des générations entières ont constaté leurs retombées environnementales et sociales… « Le Guatemala possède une force de résistance admirable aux projets miniers, dans la mesure où les peuples indigènes ont toujours mieux pris conscience que leurs territoires et leurs ressources naturelles n’avaient pas de prix en tant que patrimoine ancestral. Mais ces luttes se sont traduites ces dix dernières années par l’assassinat de cent vingt activistes et défenseurs des droits humains. » Ce même article signale ce qu’il se passe en El Salvador, au Honduras, au Nicaragua et au Costa Rica, apportant des chiffres qui obligent à penser à fond à la gravité et à la rigueur du pillage impitoyable auquel sont soumises les ressources naturelles de nos pays et qui hypothèque l’avenir des LatinoAméricains. La présence de Dilma Rousseff, de retour dans son pays après une es- Stephen Harper le Premier ministre canadien cale à Washington, servira à persuader Obama que, même si certains se délectent à prononcer des discours mielleux, l’Amérique latine est loin d’être un chœur de pays demandant l’aumône. Les guayaberas que portera Obama à Cartagena sont un des grands thèmes des agences de presse : « "Edgar Gómez […] en a dessiné une pour le président étasunien, Barack Obama, qu’il portera au Sommet des Amériques", nous raconte la fille du modiste, qui ajoute : "Il s’agit d’une guayabera blanche, sobre, d’un travail fait main plus notable que de coutume". » Cette agence de presse précise : « Cette chemise-veste caribéenne a vu le jour sur les berges du fleuve Yayabo, à Cuba, d’où son nom original de yayabera… » Le plus curieux, aimables lecteurs, c’est qu’il est interdit à Cuba de participer à ce Sommet ; mais pas aux guayaberas… Qui pourrait se retenir de rire ? Courons vite avertir Harper. Fidel Castro Ruz Le 8 avril 2012 Vol. 5, No. 39 • du 11 au 17 Avril 2012 Immunity Cannot Mean Impunity continued from p(9) Dr. Evan Lyon Cholera is really a 19th century problem. It’s not a modern medical problem. It’s a solvable problem. Medicine has a very small role to play actually in the control of the cholera epidemic. It’s more an infrastructure, water and sanitation problem than a medical problem. Cholera was understood to be a water-borne illness before germs were understand to cause illness. Before germ theory, in 1854, a man named John Snow made a map of a cluster of cholera outbreaks along Broad Street in London. He found a pump where most of these cases were clustered. He took the handle off the pump, and that’s assumed to be one of the first effective public health interventions around infectious disease. Now unfortunately we’re faced in Haiti with an epidemic which is rampant, it’s not going anywhere, and it has now infected close to 5% of the population. There are an estimated 500,000 cases in a country of 9 million people. If that were the United States, that would be 12.5 million people sick. That’s the city of New York. Everyone in Haiti has been touched by the disease. It’s very fast and very frightening. And again it’s not going anywhere. To prevent the illness with proper water and sanitation is really the only option. Medicine can save lives, but to stop the epidemic, there needs to be better infrastructure and better capacity to provide safe clean water to people, and, of course, sanitation. There is no municipal sewage system in the entire nation. Only half of people have access to any improved water source in rural places. That’s probably 25% of all people. So most people are living, predictably, without any access to clean water... In 2007, along with a team from NYU here in the city, some colleagues in Haiti, and other partners in Washington, DC, we did a study [on water]... in Port-de-Paix, a city of about 100,000 people in the north of Haiti. We spent several months studying the problem, including a household survey and water sample testing. Haiti’s water supply has always had an underlying vulnerability, and the world community understands this. In Port-de-Paix, in the summer of 2007, people were living on nine liters of water a day. International standards say, for survival, one should have access to 20 liters a day. For health, it’s better to have 50 liters a day. Long term, these are households which are living on nine liters a day or half of what’s estimated for basic survival in refugee settings and displacement settings. Fourteen of the 19 samples we tested were contaminated with infectious material. People were spending 12% of household income for water. Accessibility both physically and financially were very low. There were vulnerabilities for women and others collecting water. It was a really dramatic situation which has yet to be remedied. A cholera strain, that is frequent in Southeast Asia, had a documented outbreak in Nepal some months before October 2010. Peacekeeping troops carrying that germ came to Haiti. There was a basic breakdown in sanitation, and the germ was introduced into the water system. There is no doubt, from a microbiologic and genetic point of view, epidemiologically, that the strains in Haiti and Nepal are identical. It’s like matching, in criminal forensics, a blood sample or some other piece of tissue; you can tell where it comes from. And the germ that is now epidemic in Haiti, that is causing the largest outbreak in the world, is identical to the strain that is from Nepal, and we also know that the soldiers moved from Nepal to Haiti. So that is, without any doubt, the proximate cause of this outbreak. With Haiti’s poor water and sanitation systems, it blew up very quickly... None of my colleagues or myself , none of us had ever treated cholera until this outbreak. Very quickly it spread down the river valley. I work with a group in St. Marc. We went from no documented cases on Oct. 18, [2010,] to 18 documented cases of diarrheal disease the next day, to 400 cases on the Oct. 20. Mortality was around 9% in that first wave of the epidemic. We didn’t have the means or the knowledge to deal with it on a medical or community level. There have been major improvements, and now mortality is closer to 1%. But that still is drastic considering the size of the epidemic. If someone reaches medical care in time, there’s very low mortality. Interventions are quite simple: hydration with oral fluids, salt water, and sugar. If that fails or isn’t possible, intravenous hydration is needed, which is a little harder logistically, but not rocket science. It’s very doable. Antibiotics may play a role, but even that’s unclear. There is a vaccine available. There is currently not enough vaccine in the world to treat this epidemic. Should the world decide to invest in it at the level needed, there are some vaccine trials that may start soon. They have been hampered by a variety of logistical concerns. The world was really not ready for this epidemic. Certainly, Haiti was not ready for it. The epidemic will be around for at least a decade. Best estimates are that, even with improvements to water and sanitation, even with an adequate response for treatment, and what’s available for prevention, the epidemic will last for some time. One of the reasons for that is because there is no immunity. Haiti UN troops, who brought cholera to Haiti, don masks to guard against their Haitian victims. Lawyer Mario Joseph We filed a complaint with the UN on behalf of 5,000 victims of cholera in November, 2012. The cholera victims ask the UN to provide three things. First, the clean water and sanitation infrastructure necessary to control the epidemic. Second, compensation for the victims, many of whom lost everything they had, or were forced from poverty into starvation by the loss of the family wage earner. Third, the victims want an apology to the people of Haiti for the reckless introduction of cholera into our country. We filed the complaint with the MINUSTAH claims commission in Haiti and the UN General Secretariat in New York. We received a response acknowledging UN receipt of the complaint in December, but have not heard anything else from the UN. The UN and Haiti signed an agreement called the Status of Forces Agreement, or SOFA, that regulates the rights and responsibilities of UN peacekeepers in Haiti. The Haiti SOFAs, like SOFAs for all UN missions, has a provision giving the UN protection against the jurisdiction of Haitian courts. But the SOFA also requires the UN to set up an alternative mechanism, called the Standing Claims Commission, to settle claims against it. MINUSTAH has not set up a standing claims commission in Haiti, or, to our knowledge, anywhere else in the world in over 60 years of peacekeeping. There is a developing legal doctrine that “immunity cannot mean impunity.” If an international organization with an immunity agreement does not provide a fair mechanism for responding to claims against it, courts will decline to enforce the immunity provision. Right now we are asking the UN to provide our clients with their day in court. If the UN does not do so, we will ask a national court to do so. Currently we are researching avenues for justice in Haitian, U.S. and European courts. Haiti’s cholera epidemic is a perfect illustration of the dangers of impunity. Only an organization with no fear of consequences would have acted so recklessly with a disease as dangerous as cholera. As you have heard from Evan and seen on the NMAP video, the introduction of cholera into my country was not an accident, but the result of a series of decisions made with no regard for the safety of people in Haiti. The UN made a decision not to test peacekeepers coming from a cholera zone, even though it had, itself, warned of Haiti’s vulnerability to cholera. The UN then made a decision not to safely dispose of the wastes at the Mirebalais base. It is important to note that the waste disposal problem in Mirebalais was not an isolated incident, but part of a pattern of poor waste disposal at MINUSTAH bases throughout Haiti. The UN’s defense in this case, that “a confluence of factors” caused the bacteria the UN introduced to turn into an epidemic, would only be used as a defense for an institution with no fear of being brought to court. The UN was fully aware of these factors before et de la charité krizokal. Poubelle de défilés de cortèges présidentiels voyeuristes, de distribution tapageuse de motocyclettes, de voyages très dispendieux en jets privés, de comportements présidentiels disgracieux et honteux émaillés de tuipés, de clowneries carnavalesques désinvoltes et surtout du rituel devenu la marque de fabrique du pésident : Micky guette ta maman. On croyait que le bordel martellyste avait fait son plein d’indécence et de corruption lorsque de l’autre côté de la frontière, la journaliste dominicaine Nuria Piera a lancé un tonton pavé dans la mare à ordures présidentielle. Avec une douzaine de pages d’informations bancaires et de transactions authentifiées, Piera a révélé que Michel Martelly, avant et après son arrivée à la présidence d’Haïti, aurait accepté des sommes atteignant un total de 2,5 millions de dollars américains de la part du sénateur maffieux Felix Bautista, qui lui-même aurait grassement bénéficié de contrats de reconstruction irréguliers pour un montant de plus de 300 millions de dollars américains. Bellerive doit en savoir long. J’entendais ce matin, mardi 10 avril, à l’émission «Intersections» de Radio Caraïbe que la presse et la société dominicaines exigent la démission du sénateur Bautista. Du côté haïtien, Martelly et son porte-parole Lucien Jura mentent outrageusement, niant toute malversation. Or Madame Piera compte déjà 25 ans depuis qu’elle pratique son journalisme d’investigation, avec succès. La liste est assez longue de politiciens maffieux qu’elle a déjà épinglés et qui sont passés en justice. A bon entendeur, salut ! Ce qui me tue c’est que cette martellysation assortie de poubellisation et de bordellisation va continuer de plus belle. On va devoir «attendre 29 ans» avant de pouvoir s’en débarrasser. Ha ha ha ! Merci Marvel Dandin. has not seen cholera in many generations. Haiti was largely spared from the global pandemics that were lead killers in the 19th century. But now, with this large, fast moving epidemic, in a context where there is no immunity, people have not been exposed to the germ, so noone is protected. The vaccine would help jumpstart that process and allow people some limited protection based on exposure. If there were investment in water and sanitation, it would change generations of lives in Haiti. Although there aren’t great statistics in Haiti, there are 15 to 20 thousand deaths from diarrheal illness in Haiti each year, most of that among children. It’s estimated that 16% of under 5 mortality is from waterborne disease. If we could, as a world community, invest in water and sanitation, we could change the primary dynamic of this epidemic. There would be side-benefits for generations, literally. We would save, potentially, tens of thousands of lives per year if there were meaningful water improvements... Medical people are not the answer to this problem. Public health, sanitation and infrastructure are the answer. Suite de la page (5) plier bagages étaient à l’évidence antidémocratiques. Des contrats bouclés, ficelés à la va-vite par un cousin expert en Plannification (bien ordonnée commence par soi-même), avide de pourcentages, commissions, empochés au détriment du pays sont dénoncés par le rapport d’un comité ad hoc. Toutes ces anomalies (pour employer un euphémisme) sont pratiquement passées comme lettre à la poste. Pas grand monde à s’en émouvoir trop longtemps, à les dénoncer sans désemparer. On ne sent aucun réel effort de la part de la majorité de la presse et de la société civile pour mobiliser de façon permanente et efficace la nation contre les agissements du pouvoir, ces deux secteurs qui vociféraient si haut et gagnaient les rues si fréquemment en 2003-2004. J’ai bien l’impression que la martellysation fait effectivement son cours. Une mithridatisation martellyste fait son chemin qui ne dit pas son nom. En fait, il y a de cela deux se- it decided to not test its peacekeepers or safely dispose of their wastes. As a result, that excuse would be rejected in both the Continental law system and the English law system. Under both, knowledge of a dangerous condition is a reason for being more careful, not an excuse for being reckless. The UN’s impunity problem in Haiti started before cholera. In its seven years, the mission and its personnel have been involved in many serious incidents of malfeasance, including widespread sexual assault, individual murders and large-scale killings. Each time MINUSTAH resists attempts to hold it accountable, and so the cycle is repeated. Right now we are expecting that the UN will take responsibility and provide the cholera victims a fair hearing. There are several encouraging signs since we filed the lawsuit. In January several UN agencies joined a “call to action” that conceded that the only way to effectively control the epidemic was comprehensive water and sanitation. Last month UN Special Envoy to Haiti Bill Clinton conceded that UN troops were the “proximate cause” of the cholera epidemic. That is a little like someone saying that the sky is blue, except in the context of repeated UN denial, it was an important step forward. Also last month, the Representatives of Pakistan and France displayed the leadership needed for a just response to the cholera epidemic, by urging the UN to take responsibility for cholera. This progress has not led, as far as we know, to any concrete plans for stopping the cholera’s killing in Haiti, or a financing plan for the necessary infrastructure. So it is necessary for more organization to play a leadership role and stand up for the people of Haiti. When the cholera outbreak started in Haiti, we did not think of filing a lawsuit, because we assumed that with such clear liability and such great harm, that the UN would respond in a responsible manner. But when the UN experts report came out in May 2011, we knew we had to act. The report conceded the facts showing the UN responsible, but somehow came to a conclusion that it had no responsibility for its action. We knew then that the UN’s impunity addiction would keep it from treating cholera victims fairly, so we acted. One place that the UN can start looking for money to save lives in Haiti is the budget of MINUSTAH, currently at over $800 million per year or $2.4 million every day. MINUSTAH has had one in ten UN peacekeepers, for seven years, in a country that has not had a recognized war in my lifetime, and does not pose a threat to other countries. Shortening MINUSTAH’s presence by just one year would, by some estimates, pay for the entire water and sanitation infrastructure Haiti needs to control cholera. That would save over 70,000 lives over a decade. Menez Jean-Jerome maines environ, à l’émission «Di m m a di w» de Radio Kiskeya, un auditeur faisait remarquer à Marvel Dandin, le présentateur et commentateur, que l’empressement d’un certain secteur à vouloir le départ d’Aristide en 2004 aurait dû refaire surface et donner lieu à une mobilisation effective tous azimuts contre Martelly. Ce à quoi Dandin eut à répondre, sur un mode casuistique: il faut savoir faire la différence entre un mouvement «social» pacifique (le GNBisme) qui prend du temps et un mouvement «politique» violent (le Guyphillipisme), et que du reste il nous a pris 29 ans pour nous débarrasser de la dictature duvaliériste. Alors, laissons voguer la galère de Sweet Micky, pourquoi pas ? Rendez-vous d’ici 29 ans. Sauf que moi la Tulipe m ap gentan mouri, Dandin aussi, vraisemblablement. Cette martellysation a fait du pays une poubelle à mensonges, à hypocrisie, à grands bluffs, à effets de manche, à publicité mensongère et éhontée, à grand goût du clinquant Vol. 5, No. 39 • du 11 au 17 Avril 2012 Attorney at Law Real Estate Immigration-Divorce 4512 Church Avenue Brooklyn, NY 11203 Nou pale kreyòl! (718) 462-2600 (914) 643-1226 cell Haiti Liberté/Haitian Times 15 Suite de la page (12) Ensuite, étant donné que l’Etat avait le monopole des importations, l’automobile était vendue aux fonctionnaires à un prix subventionné – souvent à peine 10% de sa valeur réelle – ou aux éléments méritants. La contrepartie est qu’il ne leur était pas possible de la vendre pour des raisons anti-spéculatives évidentes. Ainsi, la propriété personnelle de l’automobile était limitée laquelle était destinée à une fonction sociale. Si l’on légalisait la vente de voitures, la possession de ces dernières reviendrait non pas à ceux qui en faisaient un usage social ou l’avaient acquis grâce à leurs mérites, mais à ceux qui disposaient des revenus les plus importants. Cela se justifiait ainsi à l’époque. Il fallait éviter le développement de la spéculation sur les voitures, car à l’évidence, le pays ne disposait pas des ressources suffisantes pour les importer en masse, ni pour fournir le carburant nécessaire à leur fonctionnement. Là encore, l’Etat a imposé certaines restrictions. SL : Qu’en est-il maintenant ? RAQ : Désormais, nous voyons cela sous un angle différent. Si l’on est propriétaire de son logement – ce qui concerne 85% des Cubains –, il est possible de le vendre. Pour quelles raisons ? Prenez le cas d’une famille qui s’agrandit et qui souhaite acquérir un bien plus grand et le cas d’un ménage qui se rétrécit, car les enfants ont grandi et se sont mariés, et qui nécessite un logement plus modeste. Désormais, il leur sera possible de procéder à un échange ou à une vente. Il est également possible de le léguer, de le prêter, de le louer, etc. Auparavant, seul l’échange était autorisé, tout comme la location de chambre. En réalité, il s’agit désormais de faciliter ce type de transactions et d’éliminer tous les obstacles bureaucratiques. SL : Quels étaient ces obstacles ? RAQ : Il fallait auparavant une décision administrative de l’Institut national du Logement. Pour cela, un accord du Bureau municipal du Logement était nécessaire, puis il fallait obtenir une autorisation au niveau provincial et enfin au niveau national. La bureaucratie était énorme et étant donné qu’il s’agissait de décisions administratives, elles étaient source de corruption et de pots-de vin. Désormais, depuis le 1er décembre 2011, si deux personnes souhaitent échanger leur logement, il leur suffit simplement de passer devant le notaire avec les titres de propriété. Toutes les démarches bureaucratiques inutiles ont été éliminées. Il y a d’ailleurs toujours eu des notaires à Cuba mais qui agissaient en bout de chaîne après l’obtention des autorisations administratives de la part du vendeur et de l’acheteur. SL : Que se passe-t-il en cas de litige ? RAQ : En cas de litige, si une personne revendique par exemple certains droits sur une transaction déjà effectuée, que ce soit une vente ou un échange, les tribunaux trancheront et auront le dernier mot. Les bureaucrates n’auront plus voix au chapitre. Vous vous rendez compte ainsi que dans un seul secteur, nous arrivons à réduire de manière drastique la fonction administrative et bureaucratique en éliminant les démarches inutiles. Ces réformes vont permettre de résoudre certains problèmes liés au logement en facilitant les transactions de vente et d’échange. Pour ce qui est des voitures, ce sera plus simple car il existe un registre de véhicules depuis fort longtemps. Il s’agit de débureaucratiser notre société. La grande limitation réside dans le fait que les particuliers ne peuvent pas importer de véhicule et, au risque de me répéter, cette décision a été prise il y a cinquante les pays en voie de développement. Le véritable seuil de la pauvreté extrême est plutôt le pouvoir d’achat en monnaie locale dont la valeur est comparable à un pouvoir d’achat de 1,25 dollars aux USA. Cet indicateur, comme l'ont bien montré Robin Broad et John Cavanagh dans leur livre «Development Redefined. How the Market met its Match», est simpliste et extrême. En effet, il ne tient pas compte des biens de consommation qui ne sont pas commercialisés. Par exemple, deux pays peuvent être au seuil de 1,25 dollars par habitant et par jour, et cependant, celui qui a des services publics abondants sera moins pauvre que celui qui ne détient pas de tels services. Le fait est que la Banque mondiale ne valorise pas les services publics, mais bien le secteur privé. De la sorte, un tel indicateur sous-estime délibérément l'effet positif des services publics en matière de réduction de la pauvreté dans un pays. En résumé, le néolibéralisme est un échec, même si la Banque mondiale et le FMI essaient de le sauver. Il a un impact dévastateur sur la pauvreté et la crise est en train d'accentuer encore plus cette situation. L'Espagne est un exemple édifiant des méfaits du néolibéralisme. La pauvreté s'est accentuée et non réduite. Ecrire le contraire est de la propagande néolibérale, d'autant plus quand on essaie d'occulter cette réalité par des études qui n'ont de scientifique que l'apparence. *Vincenç Navarro, professeur en politique publique à l'université Pompeu Fabra et à The Johns Hopkins University. L'université Pompeu Fabra est une université publique située à Barcelone et fondée en 1990 par Pompeu Fabra i Poch, un grammairien qui a fixé les normes du catalan moderne. Navarro dirige l'Observatoire social d'Espagne, un réseau de chercheurs sur le Bien-Etre. La partition du Mali ans non pas par Fidel Castro mais par Felipe Pazos, bien avant que les EtatsUnis ne décrètent un embargo commercial contre notre nation, bien avant la loi Torricelli de 1992, la loi Helms-Burton de 1996 et les deux rapports de la Commission d’Assistance à une Cuba libre de 2004 et 2006, qui aggravent les sanctions économiques. Comme vous pouvez l’imaginer, ces sanctions ont aggravé notre économie nationale et nous ont amené à imposer un strict contrôle sur les importations personnelles. De la même manière, un candidat à l’émigration pourra désormais vendre son logement avant de quitter le pays ou le léguer à sa famille jusqu’au quatrième degré de consanguinité. Auparavant, l’Etat prenait possession du logement abandonné et le remettait à une autre famille. Ce ne sera désormais plus le cas. A suivre Suite de la page (13) hautement interventionniste, avec un contrôle total de la banque publique et du crédit, entres autres exemples. En Inde, la situation est similaire. En dehors de ces deux pays, le pourcentage de la population vivant dans l'extrême pauvreté augmente, et non diminue, et en particulier dans les pays qui ont suivi avec plus de docilité les recettes néolibérales. Quant aux autres pays concernés par la baisse de la pauvreté, comme par exemple le Venezuela, le Brésil, l'Argentine et d'autres pays de l'Amérique latine, cette diminution de la pauvreté est justement due à la révolte contre les politiques néolibérales. Rompant avec ces dernières, les politiques de ces pays sont davantage interventionnistes et d'orientation redistributive, avec une participation active de l'Etat dans l'activité économique. Comme le montrent les rapports publiés par le « Center for Economic and Policy Research » de Washington, les conséquences du néolibéralisme dans le monde en termes de développement sont négatives. Les taux de croissance économique et de production d'emploi ont été plus importants dans les pays qui ont ignoré les postures néolibérales que dans ceux qui les ont suivies. En effet, un des pays qui a connu la plus grande diminution de la pauvreté est précisément le Venezuela, sous le gouvernement d’Hugo Chavez, diabolisé par les medias de grande diffusion espagnols. Mais le plus grand problème du rapport de la Banque mondiale est la définition même qu'ils font de la pauvreté extrême, utilisant comme indicateur la consommation de 1,25 dollars US comme le seuil de la pauvreté. Bien sûr, utiliser 1,25 dollars US ne veut pas dire que, dans le monde, sont pauvres ceux qui consomment moins de 1,25 dollar par habitant. Une telle somme, en dollars US, pourrait être une quantité respectable d'argent pour un pays pauvre. Le seuil de la pauvreté extrême ne se situe pas à 1,25 dollar US dans Investig Action 7 avril 2012 Independent Rent a Car (IRC) Suite de la page (14) boîte de Pandore libyenne en s’ouvrant a libéré toutes les forces centrifuges qui, il faut bien le dire, étaient d’une façon ou d’une autre maîtrisées du temps de Kadhafi. Le chaos malien a ses prémices dans la dispersion de l’arsenal libyen laissé au grand jour par les puissances occidentales Royaume-Uni, France, Otan qui, après avoir réduit en miettes ce pays, dispersé ses forces, permis le lynchage atroce de son dirigeant, s’en lavent les mains pourvu que le pétrole coule sans discontinuer. Un instituteur et directeur d’école malien dans une lettre au président français écrit : « Les Touaregs qui formaient une partie importante de l’armée de Kadhafi ont déferlé sur le Mali et, n’espérant plus retrouver l’Eldorado perdu, ont choisi de retourner leurs armes contre ceux qui les ont toujours considérés comme leurs frères. En 2011, sous le mandat 1973 de l’ONU dévoyé par vos soins, vous avez, avec l’aide de certains de vos alliés et sur les conseils de Monsieur Lévy, fait attaquer la Libye par des forces coalisées. (...) Le prétexte évoqué pour justifier votre implication personnelle dans cette campagne anti-Kadhafi était votre engagement à protéger les braves populations de Benghazi et de Misrata, menacées par le Guide libyen, d’extermination. Ceci a abouti à son assassinat et à la dislocation totale des structures de l’État libyen. (...) Le problème est qu’en tant que président de « la France forte », soit vous avez agi sans grand discernement en n’ayant pas suffisamment apprécié toute l’étendue des immenses dommages collatéraux auxquels votre intervention allait aboutir ; soit vous aviez tout prévu grâce à vos géo-stratèges. Dans l’un ou l’autre des cas, incommensurable est votre responsabilité morale, car les conséquences en sont dramatiques.(...) Kadhafi a été sauvagement assassiné, grâce à quoi, maintenant, le pétrole et les marchés tant convoités de Libye sont à vos pieds. Mais en revanche : de nouvelles milices armées terrorisent, rackettent, torturent et massacrent chaque jour les populations en question. La Libye redeviendra difficilement une entité géographique, politique et économique stable puisqu’elle est en voie de dislocation et de morcellement. Des groupuscules infiniment plus dangereux que Kadhafi se positionnent çà et là et menaceront désormais la quiétude et la stabilité du monde entier dont celle de la France Forte. (...) Je vous suggère de vous poser une question simple : « Combien de vies, combien de foyers ai-je bouleversés, détruits de par mes actions en tant que Président de la-France-Forte ? » (3) « Il faut dire et répéter que le facteur déclenchant de tout cela est l’intervention occidentale » en Libye. La sentence est sévère, elle concerne le Mali et est signée Eric Denécé, Directeur du CF2R (Centre français de recherche sur le renseignement). Coauteur en mai 2011 d’un rapport intitulé Libye, un avenir incertain, il y décrivait déjà les liens historiques entre Kadhafi et les Touaregs en provenance du Mali, activement protégés et financés par le Guide dans les années 1990. « Kadhafi fait de nouveau parler de lui en 2005, en accordant à tous les Touaregs nigériens et maliens présents sur son territoire une carte de séjour à durée illimitée. (...) Parce qu’il ne faut pas perdre de vue que c’est parce que cette même France, aux côtés d’autres puissances, a choisi de déclencher une guerre en Libye, que le Mali se retrouve aujourd’hui en lambeaux. » (4) Dans une tribune publiée des intellectuels maliens, dont Aminata Traoré, fustigent « l’impérialisme » responsable de tous les maux et les élites : « Mis en lumière par l’amputation Integrated Technology Center Immigration & Tax Services • Tax Preparation • Refund Anticipation Check (RAC) • Electronic Filing • Business Tax • Tax ID • Real Estate General Manager: Jerry Masters Tels: 3712-2510/ 3407-8172/ 3749-6635 USA: (203) 6670261 Email: [email protected] [email protected] Adresse: Fontamara 43, Rue Sassine #12 P.au.P, Haiti 16 Haiti Liberté/Haitian Times 1814 Nostrand Avenue (Between Clarendon & Ave. D) Brooklyn, NY 11226 Tel: 646.340.2561 Cell: 917.517.4216 Email: [email protected] • Immigration Petition • Green Card • Citizenship • Passport Picture • Notary Public des deux tiers de son territoire, le coup d’Etat du 22 mars 2012 et l’embargo total de la Cedeao, l’extrême vulnérabilité du Mali tient d’abord à la trahison des élites. Elles se voilent la face, réfutent tout débat de fond sur les enjeux de la mondialisation capitaliste. Désormais, tout est clair : la recolonisation du pays à travers les politiques néolibérales entre dans une nouvelle phase qui obéit au schéma libyen avec l’intervention directe de l’Otan en moins.(...) La revendication des deux tiers du territoire malien par le Mouvement national de libération de l’Azawad (Mnla) vient d’être satisfaite avec la complicité de la « communauté internationale ». L’os malien étant bien moins dur à briser que l’os libyen, il suffisait de mettre à profit l’état de déliquescence de l’armée nationale et de fermer les yeux sur la progression des assaillants lourdement équipés d’armes sophistiquées en provenance des arsenaux libyens pour que le tour soit joué. (...) » (5) « Les enjeux énergétiques, sécuritaires, migratoires et idéologiques de la guerre globale trouvent leurs expressions dans cette recolonisation que les dirigeants politiques maliens n’ont pas vu venir et que certains d’entre eux refusent toujours d’admettre. La France espère obtenir de la future République laïque et démocratique de l’Azawad ce que le Président malien Amadou Toumani Touré (ATT) n’a pas su ou voulu lui accorder : la base de Tessalit hautement stratégique au plan économique et militaire ; de la fermeté dans la lutte contre l’émigration « clandestine » et Al Qaîda (Aqmi). (...) Face au rôle de pompier pyromane de la France dans la crise malienne, nous ne pouvons pas nous empêcher de penser à la loi n°57-27 du 10 janvier 1957 créant une Organisation commune des régions sahariennes (Ocrs). ».(5) Epilogue provisoire La junte malienne a finalement lâché le pouvoir. Soumis à d’intenses pressions internationales et locales, l’éphémère chef de l’Etat, le capitaine Amadou Haya Sanago, a accepté vendredi dans un bref discours à la télévision, de rétablir totalement l’ordre constitutionnel. C’est le président de l’Assemblée nationale, Dioncounda Traoré, qui va prendre provisoirement la tête de l’Etat malien. L’Union africaine (UA) s’est « félicitée » de l’accord. En théorie, la tâche de Dioncounda Traoré devrait se limiter, selon la loi fondamentale, à organiser une élection dans les 40 jours. Or, la tenue d’un tel scrutin est totalement illusoire dans ce Mali en plein chaos et divisé en deux par l’occupation du nord du pays par les rebelles touaregs. Un vote reviendrait au mieux à conduire au pouvoir un président faible car mal élu et au pire à entériner la partition du pays. Le nord du pays est toujours occupé par des sécessionnistes touaregs et des groupes salafistes. Pour faire face, les nouvelles autorités seront presque nues. Elles ne pourront compter ni sur l’armée, en pleine débandade ni sur des finances à sec. Les secours ne pourront venir que d’une aide extérieure. Suite à la page (19) Vol. 5, No. 39 • du 11 au 17 Avril 2012 A Travers le monde L'État québécois mobilise son appareil de répression contre les étudiants en grève Par Richard Dufour L 'État québécois fait appel à son appareil répressif pour mettre fin à une grève étudiante qui dure depuis plusieurs semaines contre la hausse de 75 pour cent des frais de scolarité post-secondaire décrétée par le gouvernement libéral de Jean Charest. Tôt mercredi dernier, la police anti-émeute a pourchassé et arrêté une soixantaine d'étudiants qui continuaient de manifester au centre-ville de Montréal après que la police eut déclaré leur manifestation illégale. La raison invoquée par les policiers pour disperser, et ensuite arrêter, les étudiants protestataires, est qu'ils auraient fait acte de « vandalisme », comme renverser des tables et des présentoirs, lors d'incursions dans le chic hôtel Reine Elizabeth puis le centre d'achats Eaton. Nonobstant la version de la police, rien ne permet de conclure que des actes criminels ont été commis par les étudiants. L'arrestation a été filmée par CUTV, la chaîne de télévision communautaire des étudiants de l'Université Concordia. Dans la vidéo, diffusée sur Internet, on voit des policiers bousculer les étudiants avant de procéder à leur arrestation, sans daigner répondre à ceux qui demandent pourquoi on les arrête. Cette scène n'est que la dernière d'une série de violentes interventions policières contre les étudiants grévistes, qui ont vu l'usage de matraques, de gaz lacrymogènes, de poivre de Cayenne et de grenades assourdissantes. Le caméraman de CUTV, Laith Marouf, a été lui aussi arrêté parce qu'il insistait pour filmer l'arrestation. La reporter de CUTV qui l'accompagnait, Sabine Friesinger, raconte ce qui s'est passé : « Nous étions en direct. Des étudiants ont été encerclés et poussés par les policiers. Ils ont donné des coups aussi. Le cameraman a dit plusieurs fois : "Je suis des médias, nous sommes en direct." Ils ne devaient pas vouloir qu'on filme ça. J'ai finalement pu récupérer la caméra, mais lui (le caméraman), il est toujours en état d'arrestation ». Tandis que des policiers procèdent à des arrestations arbitraires d'étudiants en grève, des juges rendent des décisions pour saper leur droit de grève. Le 30 mars dernier, la Cour supérieure du Québec faisait face à une requête déposée par une étudiante Des policiers procèdent à des arrestations arbitraires d'étudiants en grève, des juges rendent des décisions pour saper leur droit de grève La hausse des frais de scolarité est une mesure socialement injuste, et les étudiants ont tout à fait raison de s'y opposer avec tant d'énergie du Collège d'Alma alléguant que son droit d'assister aux cours avait été bafoué par un vote de grève entaché d'irrégularités. Bien que le vote de grève contesté avait été renouvelé une semaine plus tard avec une claire majorité, le juge Jean Lemelin lui a donné raison et a ordonné la reprise des cours, dans une injonction en vigueur jusqu'au 10 avril. Dans sa décision, Lemelin a remis en question le droit de grève des étudiants. « La légalité de cette grève », a-t-il écrit, « apparaît douteuse en regard du régime et des lois du travail en vigueur au Québec, qui consacrent le droit à la grève à certaines personnes et à certaines conditions très strictes ». Quelques jours plus tard, le 3 avril en l'occurrence, le juge Bernard Godbout de la Cour supérieure ordonnait de mettre fin aux piquets de grève qui bloquaient l'accès à un cours d'anthropologie de l'Université Laval, GET YOUR TAX REFUND FAST • Income Tax • Insurance (car, life, home, business) • Real Estate • Financial Consulting • Notary Public • Translations (from French, Creole, Spanish to English) • Typing (resume, flyers, invitations, papers, business letters) • Faxing (sending and receiving). Copying. • Electronic Filing Phone: 718.693.8229 Fax: 718.693.8269 1786 Nostrand Ave., Brooklyn, NY 11226 (between Clarendon Rd & Avenue D) Chery’s Brokerage, Inc. CHERY’S BROKERAGE 1786 Nostrand Ave., Brooklyn, NY 11226 Tel: 718-693-8229 * Fax: 718-693-8269 Vol. 5, No. 39 • du 11 au 17 Avril 2012 suite à une requête déposée par un étudiant inscrit à ce cours. L'avocat de cet étudiant a ensuite déclaré sur les ondes de Radio-Canada avoir reçu quelque 150 courriels d'étudiants songeant à faire de même. Le lendemain, soit le 4 avril, une nouvelle demande d'injonction était déposée à la Cour supérieure, cette fois par un établissement, à savoir l'Université du Québec à Montréal (UQAM). Dans sa requête, la direction de l'UQAM voulait forcer ses 23 000 étudiants en grève à lever les piquets de grève devant les pavillons de l'établissement. Les associations étudiantes de l'UQAM ont accepté de s'y soumettre. La juge Micheline Perrault a ensuite accordé l'injonction, qui sera en vigueur jusqu'au 19 avril. Les étudiants grévistes devront s'abstenir de gêner l'accès ou la circulation près des pavillons de l'UQAM, et se garder d'« intimider » ou de « menacer » toute personne désirant y pénétrer. Ceux qui contreviendraient à l'injonction sont passibles d'une amende de 50 000 $ et d'une peine de prison allant jusqu'à un an. Pendant qu'il manipule d'une main le bâton de la répression policière et judiciaire, l'État québécois tend de l'autre main la carotte d'une ouverture apparente au dialogue. Le gouvernement libéral a annoncé le 5 avril qu'il allait élargir son programme de prêts aux étudiants et mettre en place un régime de remboursement proportionnel au revenu. Mais ces deux mesures ne concernent aucunement la revendication principale des étudiants en grève, à savoir l'accès à l'éducation pour tous. Leur seul impact sera d'augmenter l'endettement étudiant. Malgré la ligne dure maintenue par le gouvernement sur sa décision d'augmenter drastiquement les droits de scolarité, malgré la mobilisation de la police et des cours pour intimider les étudiants en grève, ces derniers restent déterminés dans leur lutte. Quelque 180 000 étudiants sont toujours en grève illimitée à travers la province, certains depuis plus de 50 jours. Il y a un sentiment général que c'est l'avenir de la jeunesse qui est en jeu. Les étudiants ne doivent pas mener une lutte isolée contre une mesure en particulier, mais se tourner vers les travailleurs pour lancer conjointement une contre-offensive contre toute la politique de réaction sociale de l'élite dirigeante Mais ce qui fait défaut aux jeunes grévistes, c'est une perspective politique capable de faire avancer leur lutte. La hausse des frais de scolarité est une mesure socialement injuste, et les étudiants ont tout à fait raison de s'y opposer avec tant d'énergie. Mais cette mesure fait partie d'un assaut plus vaste, non seulement sur l'éducation, mais aussi sur la santé et les services publics, ainsi que les emplois et les conditions de travail. C'est la politique suivie non seulement par le gouvernement libéral du Québec, mais aussi par tous les paliers de gouvernement à travers le Canada. Elle fait partie des plans de la classe dirigeante, au Canada et à l'échelle internationale, pour faire payer aux travailleurs et à la jeunesse les frais de la profonde crise du capitalisme mondial. C'est pourquoi, tout l'appareil répressif de l'État est mobilisé pour leur mise en place. Les étudiants ne doivent pas mener une lutte isolée contre une mesure en particulier, mais se tourner vers les travailleurs pour lancer conjointement une contre-offensive contre toute la politique de réaction sociale de l'élite dirigeante. Un tournant vers les travailleurs implique avant tout une lutte commune pour briser l'influence politique de la bureaucratie syndicale qui étouffe depuis des décennies tout mouvement de résistance des travailleurs. Cette perspective est rejetée par les associations étudiantes qui dirigent la grève, et notamment celle qui a lancé le mouvement, à savoir CLASSE (Coalition large de l'association pour une solidarité syndicale étudiante). Les dirigeants de CLASSE ne mentionnent jamais les travailleurs comme une force sociale vers laquelle les étudiants devraient se tourner. Dans la mesure où ils parlent d'élargir la lutte étudiante, c'est pour faire appel à div- ers groupes de protestation des classes moyennes et aux syndicats. La liste d'invités officiels à un « grand rassemblement populaire » organisé par CLASSE le 9 avril prochain comprend plusieurs syndicats, dont le syndicat des métallos, la Centrale des syndicats du Québec (CSQ), la Confédération des syndicats nationaux (CSN) et la Fédération nationale des enseignantes et enseignants du Québec (FNEEQ). Cette dernière a déjà offert ses services au gouvernement pour l'aider à torpiller la grève étudiante. Selon un article publié sur le site de Radio-Canada : « La FNEEQ croit qu'un moratoire d'un an sur la hausse des droits de scolarité et la tenue d'un véritable débat public sur l'éducation seraient accueillis favorablement par les étudiants et pourraient mettre fin à leurs moyens de pression. » L'autre danger qui menace la grève étudiante est qu'elle soit détournée derrière le parti de la grande entreprise qu'est le Parti québécois. Sa dirigeante Pauline Marois a récemment fait la promesse démagogique que son parti annulerait la hausse des droits de scolarité s'il prenait le pouvoir. Mais c'est sous la gouverne du gouvernement péquiste de Lucien Bouchard au milieu des années 90 qu'un assaut majeur sur l'éducation et la santé a été lancé au nom du « déficit zéro ». Passant sous silence le dossier du PQ en matière de coupures drastiques dans les programmes sociaux, les dirigeants de la FECQ (Fédération étudiante collégiale du Québec) et de la FEUQ (Fédération étudiante universitaire du Québec) ont annoncé que la prochaine étape de la lutte des étudiants sera de cibler une dizaine de députés libéraux jugés vulnérables en vue de la prochaine élection provinciale. Wsws 7 avril 2012 Haiti Liberté/Haitian Times 17 Vénézuéla : hausse de 32,25 % du salaire minimum L a hausse, qui portera le salaire minimum à 362 euros, aura lieu en deux temps, le 1er mai et le 1er septembre. Quatre millions de salariés seront concernés, a précisé le président, qui s'exprimait d'une voix forte et semblait en bonne forme. "Dans les années 80 et 90, le salaire minimum a été pratiquement gelé, puis l'inflation a explosé (...) Nous y travaillons depuis plusieurs semaines", a-t-il déclaré, annonçant une hausse de 32,25% du salaire minimum lors d'un Conseil des ministres retransmis à la télévision. Le chef de l’État, atteint d'un cancer, s'absente régulièrement pour suivre des soins à Cuba, alors qu'Henrique Capriles, chef de file de l'opposition, mène campagne sans Le président vénézuélien Hugo Chavez, qui entend briguer un nouveau mandat le 7 octobre malgré son état de santé, a relevé samedi dernier le salaire minimum de près d'un tiers discontinuer. Malgré cet handicap, le promoteur de la "révolution bo- livarienne", qui reste très apprécié des plus démunis, conserve un net avantage dans les intentions de vote. Hugo Chavez est reparti quelques heures plus tard pour La Havane, afin d'entamer une troisième radiothérapie. Hugo Chavez, âgé de 57 ans, ne laisse rien filtrer de son état de santé et la nature de son cancer reste inconnue. En moins d'un an, il a été opéré à trois reprises et a donc subi deux radiothérapies. Jeudi, il a fondu en larmes lors d'une cérémonie religieuse et a imploré le Ciel de lui prêter vie pour poursuivre sa mission à la tête de l'Etat. L’Humanité 8 Avril 2012 « Le Trophée des capitaux », de Guy Régis Jr Debout dans le feu Par Christine Tully-Sitchet G uy Régis, traducteur en langue créole d’Albert Camus, de Bernard-Marie Koltès, de Maurice Maeterlinck et aujourd’hui de Marcel Proust, metteur en scène et acteur, a fondé en 2001 en Haïti une compagnie incarnant une proposition esthétique audacieuse : le Nous Théâtre. Pour exprimer un malaise commun. Et tenter de l’exorciser. Avec elle, il bouscule les cadres, déroule des scènes portables Marina Clothing Best Quality, Best Prices in New York Metro Area www.marinasclothing.com Largest selection in metro area of evening attire and seperates. Full line of European day wear and outerwear. Carrying Sizes 00-30 • Wedding • First communion • Baptism • Prom • Mother of bride/groom • Full line of outerwear and undergarments by the best designers in the industry STORE HOURS Monday-Friday 11am - 7pm Saturday 11am - 6pm Sunday 11am - 5pm 4315 18th Ave., Brooklyn, NY 11218 (between East 2nd St & Mcdonald Ave.) 718-438-6159 18 Haiti Liberté/Haitian Times sur des marchés et des places, dans des rues et des écoles, afin d’aller à la rencontre de tous les publics, car « le théâtre, tout théâtre, prêche l’existence », il est son « rêve d’homme ». C’est ce qu’il poursuit ici, avec un « roman à dire debout », tandis qu’alentour tout est « à dormir debout ». Debout, comme les arbres qui résistent quand tout s’effondre. Debout, comme cette ville qui malgré le feu « défend atrocement sa verticalité ». Les héros du livre (écrit avant le séisme de 2010) sont deux lycéens vagabonds, le narrateur et une amie, accompagnés d’un dogue. « Rêve éveillé dans une ville muette et morte », en plein air, assis sur les bancs de la « Grande-Place », celle sans doute du Champ-de-Mars à Port-au-Prince, ils révisent leur bac. Un incendie se déclare dans un bidonville, petit à petit « tout Belair-ville avec ses horribles constructions faites de carcasses, de boues, de tôles rouillées (...) se réduit en cendres ». Les deux lycéens poursuivent leurs révisions. Imperturbables. Blasés, peutêtre. Car « ce n’est pas la première fois (...) que dans la ville, ça brûle ». Puis les deux « baroudeurs habituels », complices depuis « cinq Noël, cinq carnavals, cinq jours de l’An et trois coups d’Etat », se mettent en marche et bravent la ville dans la nuit. Et l’on suit le flux de conscience du garçon, « vingt ans nous avons », son cheminement à la recherche d’une place digne « dans cette ville de jeunesses avachies ». Il s’interroge, s’insurge, fustige l’inertie. En quelques pages, il dresse un portrait du dictateur Duvalier, « matièrefécale », cherche à réduire à néant le « sanguinaire » honni par la puissance de ses mots. La Grande-Place, lieu d’accueil d’innombrables damnés, est le « témoin oculaire de tous les malheurs de la ville », et la nature, lilas et magnolias, l’est tout autant, qui de surcroît s’en trouve victime : « ces fleurs qui ne supportent plus les échauffements de la ville » ni « d’être ensanglantées » ; « les arbres emmitouflés dans leurs feuillages se sont mis à tanguer, à devenir fous »... Sombre évocation, celle d’une ville « volontairement abrutie », « sous la gouverne du silence », celle d’un monde en déchéance. Mais, lancinante, concise, lyrique, la langue de Régis n’exprime pas que la désolation et la colère : elle dit aussi l’attachement pour cette « ville que la beauté, que la mer s’entêtaient encore à aimer », elle accompagne les incertitudes et les questions ; car « à force de subir nous finirons par croire que c’est normal de subir ». Si le narrateur se réjouit du désastre qui frappe Belair-ville, « bidonville furoncle », c’est que ce feu L’accaparement des terres agricoles, une menace bien réelle Par Estelle Leroy-Debiasi P hénomène mondial, l’accaparement des terres agricoles par des investisseurs étrangers est un sujet qui préoccupe de plus en plus les pays d’Amérique Latine soucieux de préserver leur souveraineté alimentaire. Crainte confirmée par une étude de GRAIN sur 66 pays et 35 millions d’hectares. L’emprise de l’agro-business dans le monde, et la rapidité de son développement depuis les crises financières de 2008, aux dépens des producteurs locaux sont bien réelles. Une étude fort intéressante vient d’être publiée par GRAIN (voir Document joint) qui fournit des éléments sur 416 exemples récents dans le monde d’accaparement à grande échelle par des investisseurs étrangers, destinés à la production de cultures alimentaires. L’étude prenant en compte les accords lancés après 2006 – qui n’ont pas été annulés- implique de vastes superficies. Si l’Afrique est bien la cible première de l’accaparement des terres, l’Amérique Latine est également visée. En décembre dernier- après des mois de débats et d’intenses pressions -les députés Argentins ont voté une loi limitant la vente et le contrôle des terres entre les mains d’investisseurs étrangers à un seuil de 15% du territoire national, mais aussi des communes, départements et provinces. Un seuil de 30% est fixé à la détention de terres dans les mains de personnes physiques ou morales de même nationalité. Des strictes restrictions concernent les zones jouxtant les rivières et lacs. . L’initiative vise à « préserver une ressource qui est stratégique et non renouvelable pour les argentins, sachant que l’acquisition ou la vente de terres rurales ne pourra être considérée comme un investissement. On comprend bien l’urgence et la nécessité d’un tel cadre législatif à la lecture des éléments fournis par l’étude de GRAIN. Cette étude permet de mieux appréhender aussi qui sont ceux qui accaparent les terres. La majorité, sans surprise, appartient au secteur agroalimentaire, mais il ne faut sous estimer les sociétés financières et les fonds souverains qui représentent près d’un tiers des accords. « Et très souvent, les intérêts des sociétés se chevauchent. Nous voyons ainsi que Cargill, l’une des plus grandes entreprises mondiales d’agrobusiness, a acquis des centaines de milliers d’hectares de terres agricoles par le biais de son fonds de couverture, Black River Asset Management » commente t-on chez GRAIN. Les investisseurs basés en Europe et en Asie sont responsables d’environ les deux tiers des cas d’accaparement des terres inclus dans le tableau. Avec en tête la Chine et l’Inde. Le Royaume-Uni – aussi comme paradis fiscal abritant les sociétés qui achètent les terres- . Sans oublier les Etats-Unis -quelque 40 cas d’accaparement, et les Émirats Arabes Unis et l’Arabie Saoudite à eux deux 39 cas. Ainsi, en Argentine outre le méga projet chinois qui portait sur 320 000 ha et qui a été suspendu (El Correo), on peut citer notamment les 12 000 ha acquis par l’entrepise Almarai, émanation des pays du Golfe, ou les 17 000 ha par Olam International, émanation d’une entreprise indienne basée à Singapour en vue de la culture de maïs et de soja ; des sociétés françaises sont aussi répertoriées dans cette étude , dont Calyx Agro, émanation de Louis Dreyfus Commodities pour quelque 6000 ha ou Campos Orientales, qui aurait acquis 19 000 ha, gérés par le fond Pergam Finance. Le projet de loi argentin s’inscrit dans une démarche régionale : car c’est une réponse que font actuellement plusieurs pays voisins, à la fièvre spéculative qui s’empare des terres dans un contexte de crise. La Bolivie est aussi selon l’étude de GRAIN une cible, où la Chine notamment à travers le groupe Penxin a investi plus de 12 500ha ; au Brésil, par exemple, Louis Dreyfus possède quelque 320 000 ha en canne à sucre, alors qu’une société indienne en a acheté 133 000 ; au Pérou, plus de 72 000 ha ont été acquis par la Corée du sud sur des zones appartenant normalement aux communautés amazoniennes. L’accaparement sous forme d’achats ou de locations à grande échelle de terres par des investisseurs étrangers, présente, outre une menace pour la souveraineté alimentaire, le danger de modifier l’écosystème en introduisant de nouvelles cultures, ce qui est une autre forme d’atteinte à la souveraineté compte tenu des surfaces concernées. El Correo, le 8 avril 2012 menaçant, qui se propage et détruit tout, est non seulement la métaphore d’une révolte larvée, mais aussi celle d’une force de renaissance, l’horizon d’un possible. « Qui, dans cette villelà, même un jour, n’a pas pensé tout brûler ? » Avec le projet de « tout effacer ». « Pour faire que tout recommence. » C’est là ce que l’auteur mettait aussi en jeu dans une pièce de théâtre écrite après le séisme (1), et présentée l’an dernier au Festival d’Avignon : l’avenir est à réinventer, grâce à une destruction radicale. « Deux écoliers sommes-nous. Fils et filles de la réparation. Fils et fille de la préparation, disent les gens. Nos têtes dans les livres. Brûlez ! Brûlez ! » Le Trophée des capitaux, de Guy Régis Jr, Vents d’ailleurs, La Roqued’Anthéron, 2011, 158 pages, 12 euros (1)De toute la terre le grand effarement, Les Solitaires intempestifs, Besançon, 2011. Le Monde diplomatique, mars 2012 Vol. 5, No. 39 • du 11 au 17 Avril 2012 Classified Directory Adoption Adopt: A loving, educated, well traveled couple hoping to adopt a newborn. Home filled with love,laughter. Nearby extended family awaits. Please call: Lisa/ Brian 1-888-939-8399 www.Lbadopt.onfo $69,995. NOW $49,995. 5AC-Beautiful woodlands & riverfront WAS: $69,995 NOW: $39,995. 97AC-Timber & trout stream WAS: $119,995 NOW: $99,995. In-house financing. Over 150 land bargains. Call 800-229-7843 Or visit www.LandandCamps.com Autos Wanted DONATE VEHICLE: RECEIVE $1000 GROCERY COUPONS. National Animal Welfare Foundation. Support NO KILL Shelters. Help Homeless Pets. Free Towing, TAX DEDUCTIBLE, NON-RUNNERS Accepted 1-888-333-3848 Legal REAL ESTATE CLOSINGS $875. Expd Attorney. Free Buy/Sell Guide. CRIMINAL MATTERS Richard H. Lovell, P.C., 10748 Cross Bay, Ozone Park, NY 11417 718 835-9300. [email protected]. Autos Wanted CASH FOR CARS! We Buy ANY Car or Truck, Running or NOT! 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Have you suffered a thigh bone/femur injury? Recent studies have indicated that use of the osteoporosis medicine Fosamax® can lead to fractures in the femur – the hip bone. These fractures can occur in low-impact situations, such as when stepping down stairs or even just falling from a standing height or less. This significant risk has been recently added to the Warnings and Precautions section of the label. If you or your loved one has suffered a HIP fracture after taking Fosamax® it is your best interests to investigate your legal rights for possible compensation! Weitz & Luxenberg can help you understand your legal options. We are one of America’s largest trial law and products liability law firms representing injured persons with total verdicts and settlements in excess of $3 Billion, and are committed to represent your interests aggressively and professionally. For a free consultation please call us today at 1-888-411-LAWS (5297). Dated: August 8, 2011 New York, New York De Leon & Associates, PLLC By: Sharifa Milena Nasser, Esq Attorney(s) for Plaintiff 26 Broadway – Suite 2100 New York, New York 10004 Telephone: (212) 747-0200 Facsimile: (212) 747-0202 ACTION FOR A DIVORCE To the above named Defendant: YOU ARE HEREBY SUMMONED to answer the complaint in this action and to serve a copy of your answer, or if the complaint is not served with this summons to serve a notice of appearance, on the Plaintiff’s Attorney within twenty (20) days after the service of this summons exclusive of the day of service where service is made by delivery upon personally within the state, or within thirty (30) days after completion of service where service is made in any other manner. In case of your failure to appear or answer, judgment will be taken against you by default for the relief demanded in the complaint, or where the complaint is not served with this summons, for the relief requested in the notice set out below. PLEASE TAKE NOTICE that the nature and object of this action is to obtain a judgment divorcing the parties and dissolving the bonds of matrimony on the grounds of: (1), and (2) DRL § 170(1) – the cruel and inhuman treat- Miscellaneous SAWMILLS from only $3997- MAKE & SAVE MONEY with your own bandmill- Cut lumber any dimension. In stock ready to ship. FREE Info/DVD: www.NorwoodSawmills.com 1-800-578-1363 Ext.300N Miscellaneous EARN COLLEGE ONLINE. *Medical, *Business, *Criminal Justice. Job placement assistance. Computer available. Financial Aid if qualified. SCHEV certified Call 888201-8657 www.CenturaOnline.com Vacation Rentals OCEAN CITY, MARYLAND. Best selection of affordable rentals. Full/ partial weeks. Call for FREE brochure. Open daily. Holiday Real Estate. 1-800-638-2102. Online reservations: www.holidayoc.com Wanted BUYING ALL Gold & Silver COINS FOR CASH! Also Stamps & Paper Money, Entire Collections, Estates. Travel to your home. Call Marc - Near NYC 1-800-959-3419 NOTICE OF SALE SUPREME COURT: KINGS COUNTY. CARNEGIE CAPITAL CORP., Pltf. vs. BROOKLYN PROPERTIES 5 LLC, et al, Defts. Index #26307/07. Pursuant to judgment of foreclosure and sale dated Dec. 22, 2008, I will sell at public auction at the Kings County Supreme Court, 360 Adams St., Brooklyn, NY on Thursday, Apr. 19, 2012 at 2:30 p.m., prem. k/a 188/192 Ralph Ave., Brooklyn, NY. Said property located at the southwesterly corner of McDonough St. and Ralph Ave., being a plot 20 ft. x 80 ft. Approx. amt. of judgment is $531,083.75 plus costs and interest. Sold subject to terms and conditions of filed judgment and terms of sale and the right of the United States of America to redeem within 120 days from the date of sale as provided by law. ROBERT E. JOHNSON, Referee. DEUTSCH & SCHNEIDER, LLP, Attys. for Pltf., 79-37 Myrtle Ave., Glendale, NY. File No. RG-100- #81070 Suite de la page (16) Le danger pour l’Algérie Ahmed Lagraa, ancien diplomate, fait remonter le chaos actuel à une décolonisation bâclée. « Le Sahel contient en son sein les ingrédients de son propre éclatement. Il est du ressort des politiques de chaque pays de s’ériger en démineurs. (...) (...) Il y a quelques mois, sur l’invitation d’une institution, un ex-ministre européen des Affaires étrangères a fait un exposé sur cet avenir qui attend les pays, notamment arabes. (...) Grosso modo, deux paramètres ont retenu mon attention : *le déplacement du centre d’intérêt de la grande puissance américaine vers l’Asie et le second, *céder l’Atlantique à la gestion de l’Otan comme nouveau gendarme pour cette région occidentale de la planète ». (6) « Autour de la région du Hoggar, riche en matières premières, nous avons l’impression pense Mohand Tahar Yala ancien général que des forces veulent vider cette zone stratégique pour nous imposer des solutions à nos dépens ! L’Algérie ne peut rester muette avec ce qui se passe à nos frontières Sud. Notre pays doit avoir une réaction vigoureuse. Avoir une position d’un pays fort, qui peut servir d’intermédiaire régional ou, si les belligérants outrepassent leurs engagements, imposer sa force. C’est ce qu’on doit faire au Mali avec les derniers dangereux développements. Ou nous sommes offensifs ou nous sommes perdants ! » (7) Au-delà de la nécessité de faire tout pour récupérer les diplomates enlevés, le problème de Vol. 5, No. 39 • du 11 au 17 Avril 2012 l’Algérie est complexe. Certaines parties la poussent à s’engager dans le conflit. Ce serait dangereux. Il ne faut pas être naïf tout le monde attend que l’Algérie soit le prochain domino à commencer par nos frères et voisins. Le plus grand pays d’Afrique, qui contient des richesses insolentes et prometteuses ne peut pas laisser indifférent en ces temps de pénuries d’énergie et de matières premières. Il ne faut pas croire que nous en sortirons indemnes si nous ne faisons rien pour nous protéger. Il est urgent plus que jamais d’informer, de mettre en garde et d’affirmer plus que jamais ce désir d’être ensemble loin du régionalisme et des courtes vues. Le destin de l’Algérie ne se décide pas à la foire aux sièges de députés promis par les élections où l’on voit les partis politiques s’agiter frénétiquement sans cap si ce n’est le verbiage de la langue de bois qui n’a plus cours. Les jeunes qui porteront l’avenir doivent avoir, toute affaire cessante, une perspective de sortie. L’heure est grave, nous avons besoin d’unité. Seul le parler vrai et partant, l’alternance sereine permettront de prétendre à une Algérie heureuse fascinée par l’avenir, unie, bien dans son identité et se faisant réfractaire à toute manipulation. Amen. Notes 1. Mali : les rebelles touaregs du Mnla proclament l’indépendance AFP 06.04.2012 2. Washington et la déstabilisation politique de l’Afrique. Après le coup d’État, une guerre séparatiste menace le Mali. Nile Bowie Traduction : Julie Lévesque pour Mondialisation.ca Le 4 avril 2012 http://www.mondialisation.ca/index.php?context=va&aid=30142 3. Mamadou Dramane Traoré h t t p : / / w w w. l e g r a n d s o i r. i n f o / lettre-d-un-malien-a-monsieursa... 4. Marianne 2 Cri du Peuple 1871 : http://www.mleray.info/articlemali-consequence-de-l-interve... 5. Forum pour un Autre Mali (Foram) Chronique d’une recolonisation programmée. Bamako, le 04 avril 2012 6. Ahmed Lagraa : Etats sahéliens nés de la décolonisation. La menace d’implosion 07.04.2012 7. Général Mohand Tahar Yala. http://www.elwatan.com//actualite/le-changement-ne-peut-etre... LGS 9 avril 2012 Haiti Liberté/Haitian Times 19 Ce qui doit être dit ! Par Günter Grass d'oser reprocher ce fait à Israël, un pays dont je suis et veux rester l'ami. Pourquoi je ne dis pas pourquoi ai-je tu pendant trop longtemps ce qui est pourtant évident et a fait l'objet de tant de simulations dans lesquelles nous, les survivants, sommes au mieux des notes de bas de page. On évoque le droit à une frappe préventive, l'éradication du peuple iranien soumis, tenu à une liesse sans joie par un fort en gueule, sous prétexte que ce potentat construirait une bombe atomique. Mais alors, pourquoi m'interdis-je de nommer cet autre pays qui dispose depuis des années, certes dans le plus grand secret, d'un potentiel nucléaire croissant et échappant à tout contrôle, puisque aucun contrôle n'est permis ? L'écrivain allemand et prix Nobel de littérature, Günther Grass, dénonce dans ce poème, censuré par l'hebdomadaire Die Zeit et publié par les quotidiens Süddeutsche Zeitung, La Repubblica et le New-York Times la politique israélienne contre l'Iran et la complicité allemande avec celle-ci Le silence général autour de ce fait établi, ce silence auquel j'ai moi-même souscrit, je le ressens comme un mensonge pesant, une règle que l'on ne peut rompre qu'au risque d'une peine lourde et infâmante : le verdict d'antisémitisme est assez courant. certains parlent un peu vite de réparation, s'en va livrer un nouveau sousmarin à Israël, un engin dont la spécialité est d'envoyer des ogives, capables de détruire toute vie là où l'existence de ne serait-ce qu'une seule bombe nucléaire, n'est pas prouvée, mais où le soupçon tient lieu de preuve, je dis ce qui doit être dit. Mais aujourd'hui, alors que mon pays coupable de crimes sans commune mesure, pour lesquels il doit rendre des comptes encore et encore, mon pays donc, dans un geste purement commercial, Pourquoi me suis-je tu aussi longtemps ? Parce que je croyais que mes origines, entachées par des crimes à jamais impardonnables, m'interdisaient d'exprimer cette vérité, DÎNER DE SOLIDARITÉ Le Journal Haiti Liberté Prend plaisir à inviter lecteurs, supporters et amis À un Grand Dîner Dansant Qu’il organise Pourquoi ne dis-je que maintenant, vieux, dans un ultime soupir de mon stylo, que la puissance nucléaire d'Israël menace la paix mondiale déjà fragile ? Parce qu'il faut dire maintenant ce qui pourrait être trop tard demain, et parce que nous, Allemands, avec le poids de notre passé, pourrions devenir les complices d'un crime, prévisible et donc impossible à justifier avec les excuses habituelles. Je dois l'admettre aussi, je ne me tairai plus parce que j'en ai assez de l'hypocrisie de l'Occident et j'espère que nombreux seront ceux, prêts à se libérer des chaînes du silence, pour appeler l'auteur d'une menace évidente à renoncer à la violence tout en exigeant un contrôle permanent et sans entraves du potentiel atomique israélien et des installations nucléaires iraniennes par une instance internationale acceptée par les deux gouvernements. Ce n'est qu'ainsi que pourrons aider les Israéliens et les Palestiniens, mieux encore, tous les peuples, frères ennemis, vivant côte à côte dans cette région guettée par la folie meurtrière, et en fin de compte nous-mêmes. Traduction Michel Klepp Tlaxcala 4 avril 2012 À l’auditorium de CW Mixon New Life Center, Situé au 112-50 Springfield Blvd Queens Village, NY 11429 De 9h du soir à 3h du matin Le samedi 28 avril 2012 Enorme est l’ampleur de notre travail quant à la préparation et la diffusion du journal, nous entraînant dans des dépenses qui nous essoufflent. Ainsi, seule votre solidarité peut garantir la survie de cet hebdomadaire appelé à défendre les intérêts du pays et de la masse abandonnée. Ambiance musicale variée agrémentée des meilleurs plats de la cuisine haïtienne Admission $50.00 par personne 20 Haiti Liberté/Haitian Times Assurez-nous de votre participation En retournant la petite enveloppe qui vous a été envoyée Avant le 28 mars 2012 Ou à défaut d’en avoir reçu une, Vous pouvez toujours nous faire avoir votre contribution Ce dîner dansant est patronné par Aromark Shipping, Chery’s Brokerage, Dr. Kesler Dalmacy, Immaculée Bakery & Restaurant, Interlink Translation Services, Maggy Flambeau Restaurant & Venus Restaurant. 718-421-0162 Pour réserver votre place car il nʼy aura pas de paiement à la porte. Nous comptons grandement sur votre générosité et votre solidarité. Vol. 5, No. 39 • du 11 au 17 Avril 2012