Le Sénat ratifie Laurent SaLvador Lamothe! terribLe accident à Petit

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Le Sénat ratifie Laurent SaLvador Lamothe! terribLe accident à Petit
Vol. 5 • No. 39 • du 11 au 17 Avril 2012
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HAÏTI LIBERTÉ
JUSTICE • VÉRITÉ • INDÉPENDANCE
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Le Sénat
ratifie
Laurent
Salvador
Lamothe!
MOLEGHAF deklare
Kenneth Merten,
Persona Non Grata
Page 6
Un danger nommé
Laurent Lamothe
Page 7
Voir page 4
Michel Martelly et Laurent Lamothe, après des heures de houleuses discussions 19 voix pour, 3 contre ont voté favorablement le rapport de la commission sénatoriale
Terrible accident
à Petit-Goâve!
Voir page 4
Le bilan de l’accident s’est soldé par une quarantaine de morts 27 sur le lieu du drame et 19 à l’hôpital
Notre-Dame de Petit-Goâve.
Le Rapport AntiEmpire :
La Syrie mise en
perspective et le Bilan
d’Obama
Page 10
L'État québécois
mobilise son appareil de
répression contre les
étudiants en grève !
Page 17
Editorial
HAITI
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Que nous réservent Martelly et Lamothe?
Par Berthony Dupont
A
près la publication de l’article « la route des millions » de la journaliste Nuria Peria, la classe
politique dominicaine a réagi en demandant au controversé sénateur, Felix Bautista non seulement de
s’expliquer à la Nation, mais de démissionner. C’est
ainsi que par la magie politicienne ou par une drôle
de coïncidence celui qui s’était fait le bienfaiteur de
Martelly a été le bénéficiaire de juteux contrats obtenus de l’ancien Premier ministre Jean-Max Bellerive
et cela ne peut avoir d’autre explication que d’être
reconnu comme récompense pour services rendus,
du népotisme.
Pourtant, en Haiti où l’affront est plus poignant,
plus sévère, ou le nom du président de la République
a été cité dans cette affaire louche de corruption et
de pots de vin, jusqu’à cette heure toute la classe
politique indistinctement et la société civile ont fait
un silence de mort sur le sujet, ils n’ont pas crié haro
sur le baudet, c’est comme quoi rien d’anormal ne
s’était passé. Aucun parti politique, même les plus
influents n’a osé rien dire. Alors quel message lancent-ils au peuple haïtien et plus précisément quel
exemple envoient ils à la jeunesse montante ?
Il est reconnu que des sénateurs avaient pillé l’Office Nationale d’Assurance vieillesse (ONA)
en empruntant des sommes exorbitantes qu’ils
n’arriveront jamais à rembourser, rien que pour
acheter des villas à l’étranger, et même l’un d’entre
eux a construit un hôpital à Santo-Domingo, pas
même en Haiti. Alors en raison de toutes ces dérives
comment peuvent-ils prendre de position claire ou de
principe contre tous ces écarts.
Au lieu de mettre en question les dirigeants du
pays sur leurs vilaines actions, certaines personnalités préfèrent s’adonner à faire campagne pour le
ministre des Affaires étrangères en recommandant
un vote favorable en sa faveur. Défendant les intérêts
de la classe bourgeoise comme toujours, les chambres de Commerce et certaines couches rétribuées
exigent sans vergogne que les parlementaires ratifient le Premier ministre désigné. Il y a même des
journaux qui se montrent impatients du fait que le
parlement tarde encore à ratifier leur nouveau patron. Laurent Lamothe.
Lamothe a fait campagne en rencontrant outre
des parlementaires des dirigeants de la plateforme
Inité, mais également des hommes politiques tels
Himmler Rebu du GREH qui n’en a été que trop
heureux pour déclarer que « Les rencontres de Laurent Lamothe avec des secteurs vitaux du pays sont
à même de moduler certaines appréhensions et réticences au niveau du parlement » Quant à Evans
Paul du Kid, il s’est exclamé « S’entretenir avec des
organisations, c’est un choix intelligent qu’a fait
monsieur Lamothe. Il veut donc orienter l’opinion
et c’est bien ». Même son de cloche pour le chef de
l’OPL qui pour sa part, voit dans la démarche de Laurent Lamothe la recherche d’un soutien moral auprès
des groupes organisés de la société.
En réalité que nous réservent Martelly et Lamothe si ce n’est que la continuation du système
néolibéral, allié fervent du capitalisme, un système
qui nous est hostile et qui veut nous coloniser à
jamais.
L’impérialisme et ses alliés ne veulent pas admettre ou tolérer que les options des masses souffrantes pour le changement soient irréversibles,
qu’elles reflètent les véritables aspirations de tout un
peuple ; c’est pour cela qu’ils nous ont emmenés sur
ce terrain de lutte avec des hommes de cet acabit. On
vole, on pille sans s’inquiéter puisque l’atmosphère
d’aujourd’hui est propice aux mercenaires et aux
spéculateurs.
Martelly et Lamothe ne nous apporteront rien de
nouveau sous le soleil. A ce stade, nous laissons les
caudataires à leurs flatteries et à leurs tours de passepasse ainsi qu’à ces prestidigitateurs qui d’ailleurs
ont trop souffert, lutté par le passé pour pourvoir
aujourd’hui se faire illusion.
Nous du journal, nous avons choisi le camp
révolutionnaire une fois pour toutes. Notre ligne
n’est pas un produit dont le prix est à négocier ou à
échanger sur le marché politique, et c’est dans cette
optique que nous combattons sans désemparer cette
classe politique acquise à Martelly et à Lamothe.
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Vol. 5, No. 39 • du 11 au 17 Avril 2012
A travers Haiti
Les paysans du Plateau Central,
reflets de l’injustice de l’Etat
Civil d’Haiti
la manière de nos compatriotes haitiens nés en
République Dominicaine non
consignés dans les registres
d’Etat-Civil de cette République, nombre de nos concitoyens paysans, vivant dans
l’arrière pays (Haiti), également n’ont pas d’acte de naissance ni aucune autre pièce
pouvant les identifier comme
étant citoyens haitiens.
Jésula Exius, une adolescente de 13 ans, née à
Matelgate, 1ère section communale de Thomassique, vit
sans une pièce d’identité, vu
qu’elle n’est pas détentrice
d’un acte de naissance.
« Je n’ai pas d’acte de
« Je suis né sous le régine de François Duvalier.
N’ayant pas d’acte de naissance, j’ai du mal à me souvenir de la dâte de ma naissance... En dépit de mon
désir, de ma volonté de remplir mon devoir civique, faute
d’ acte de naissance, je ne
suis jamais arrivé à voter... »
Ces paysans marginaux, vivant dans les sections
communales enclavées dans
l’arrière pays, avouent avoir
payé d’importantes sommes
d’argent à certains affairistes
qui les assurent toujours de
leur apporter un acte de naissance. Mais, souvent, ces
escrocs disparaissent tout
bonnement avec leur argent,
quand ils ne leur livrent pas
un faux acte.
Haïti : Calvaire des petits
Commerçants
Par Yves Pierre-Louis
D
ans plusieurs communes de
la zone métropolitaine de la
capitale d’Haïti, les commerçants du secteur informel ont été
quotidiennement persécutés par
des agents de la Police National
d’Haïti et par ceux de différentes
municipalités, dans l’objectif de
protéger les intérêts des grands
commerçants et des hommes
d’affaires de ces zones -là. A
Pétion-Ville, Delmas, Cité Soleil entre autres, les détaillants,
les marchands ambulants ne
savent quoi faire pour vaquer à
leurs activités journalières pour
pouvoir répondre à leurs obligations familiales. Des Haïtiens
qui ne se trouvent pas d’emplois
ou qui sont victimes de la politique économique néolibérale,
de la privatisation des entreprises publiques, sont obligés de
s’investir dans l’informel. Cer-
e samedi 7 avril dernier,
dans la localité de Fraicineau, à l’entrée sud de la ville
de St Marc, bas Artibonite, un
incendie à partir des flammes
d’une bougie a ravagé une maisonnette où se trouvaient enfermés 2 bébés. Les 2 enfants
dont un en bas âge (3 ans) et
l’autre 4 mois, sont morts carbonisés dans les flammes.
Selon les témoignages
de certains voisins décrivant la
catastrophe, les 2 enfants sont
morts à cause du fait que leurs
daves, entièrement calcinés, les
a rendus aux parents des enfants pour les funérailles.
A rappeler que l’année
dernière, à Portail Guèpe,
l’entrée nord de la ville de
Saint Marc, un cas pareil s’était
produit où une mère avait préféré aller s’amuser à une soirée
dansante plutôt que de veiller
sur sa fillette qu’elle avait laissé
enfermée seule dans sa maison. Un incendie a consumé
la maison et l’enfant est morte
calcinée.
parents étaient absents.
« Un voisin s’est hâté
de m’annoncer l’incendie et
je me suis empressée de rentrer. Je n’ai même pas pu sauver un seul des enfants. Je me
suis précipité à retirer du feu
le plus petit quand j’ai été moi
aussi pris dans les flammes »,
a déclaré le père des enfants,
Rochner Labady.
Le juge de Paix de la
commune de St marc, Maitre
Max, après avoir procédé au
constat légal des 2 petits ca-
4 personnes retrouvées mortes dans
leur maisonnette à Fond des Nègres
L
e matin du lundi 9 avril lence sur les corps, si non
écoulé, dans la commune que des écumes au niveau de
de Fond des Nègres, départe- leurs lèvres et de leurs nez.
ment des Nippes, 4 personnes
Le juge de paix de Fond
dont une adolescente, ont été des Nègres, ayant procédé
trouvées mortes dans leur aux opérations de certifimaisonnette située au centre cation des meurtres, avait
de la ville. Les autorités judi- ordonné l’arrestation de 3
ciaires,
ont fait
le constat
les H •proches
Format
: 4,875’’
L x 7,5’’
N&B voisins suspects qui
cadavres,
déclaré n’avoir ont refusé de fournir aucune
Haïti ont
Progress
trouvé aucune trace de vio- information à la justice, se
rapportant même aux identités des victimes.
Le juge qui avoue que
ce dossier est relativement
trop fort pour la compétence
de la justice de paix de sa
commune, l’a déféré au tribunal de première instance
de Miragoâne tout en ordonnant l’inhumation des cadavres.
GRANDE
BIBLIOTHÈQUE
Activités
Claire Lydie Parent maire de Pétionville
tains endroits où des marchés
ont été installés ne répondent
pas aux exigences de leurs activités. C’est ainsi que les petits commerçants n’ont d’autre
choix que d’investir les rues de
la capitale et de ses environs et
cette situation anarchique a déjà
causé pas mal d’incident regrettable, des accidents routiers, des
saisies de marchandises, des
bastonnades surtout à Delmas
et à Pétion-Ville.
Le jeudi 5 Avril 2012, au
cours de la semaine Sainte, des
agents municipaux de l’édile
Claire Lydie Parent, ont maltraité une femme qui n’était
pas une commerçante, mais qui
était de passage au marché, attendant sa fille qui
est elle-même une
commerçante. Des
agents qui l’ont
vue, sans lui poser
aucune question,
ont
commencé
par la frapper et
l’ont jetée à coup
de pieds, baignée
de sang, sur une
pile de fatras,
selon les témoins
: « Elle n’est pas
une commerçante
d’ici, elle est passée voir sa fille.
Des agents de la
mairie ont rendu
la vie impossible
aux petits commerçants
de
Pétion-ville. Lydie
Parent ne donne
pas de marché,
elle a tout simplement envoyé ses
bourreaux
pour
nous
empêcher
de chercher la vie
pour nos enfants.
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Vol. 5, No. 39 • du 11 au 17 Avril 2012
Photo : iStockphoto
A
naissance. Mes parents, non
plus. Nous ne savons à qui
nous adresser pour obtenir
nos pièces d’identité ».
Beaucoup
d’autres
enfants attelés comme des
esclaves aux travaux domestiques dans les champs
des grands dons ou dans les
maisons des dames, vivent
sans acte de niassance, sans
aucune pièce d’identité. Ces
tristes et malheureux enfants
appelés « restavèk », évoluant comme des animaux sont
des anonymes. On les trouve
partout dans certaines communes dans le département
dont Lociane, Lamiel et autres sections communales.
Fanius Jean, un paysan
qui vit à Thomassique a ainsi
précisé:
L
Les dimanches 8, 15, 22 et 29 avril 2012
de 15 h à 16 h
Au Théâtre Inimagimô
banq.qc.ca •
L’Heure du conte
en créole haïtien
N ap tire kont
13 -
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Pendant que les enfants se régalent d’histoires et de comptines
célébrant la richesse de la langue créole et de la culture haïtienne,
leurs parents peuvent discuter en français avec des animateurs
afin d’en apprendre davantage sur la société québécoise.
Photo : Daniel Morissette
Par Rateau Jackson
Une maisonnette incendiée à
St Marc, 2 morts
Deux contes en créole, un en français
Conteuse : Marie-Célie Agnant
R
Réservation nécessaire au comptoir d’accueil
de la Grande Bibliothèque ou en téléphonant
pendant les heures d’ouverture au 514 873-1100,
option 2 (sans frais : 1 800 363-9028)
Les enfants de moins de 8 ans doivent être accompagnés
d’un adulte.
475, boulevard De Maisonneuve Est, Montréal
Berri-UQAM ou autobus : 30, 15 et 125
514 873-1100 ou 1 800 363-9028
Haiti Liberté/Haitian Times
3
Circulation routière: Terrible accident à Petit-Goâve
Par Isabelle L. Papillon
L
e samedi 7 Avril 2012, aux environs de 4 heures de l’après-midi,
un terrible accident de circulation s’est
produit sur la route nationale # 2, au
niveau de Petit-Goâve, au Morne Tapion, à 68 km, Sud de la capitale haïtienne. Le camion qui a causé l’accident
assurait le trajet Port-au-Prince/SaintLouis du Sud avec environ 65 passagers à bord et rempli de marchandises,
pour se rendre à destination dans le Sud
du pays.
Le bilan de l’accident s’est soldé par une quarantaine de morts 27
sur le lieu du drame et 19 à l’hôpital
Notre-Dame de Petit-Goâve. Selon
l’administrateur de l’hôpital, Joël
Charles des dizaines de blessés ont
été acheminés par la Croix-Rouge dans
ce Centre hospitalier. A ce momentlà, l’hôpital dépassé par l’ampleur de
la situation, n’était pas en mesure de
prodiguer convenablement des soins
aux accidentés. L’unique établissement
hospitalier de la ville de Petit-Goâve
était en effet dysfonctionnel depuis des
années. Il manque pratiquement de
tout, matériels, médicaments, personnel médical, médecins etc.
Selon des témoignages recueillis sur place, la majorité des victimes
étaient des femmes commerçantes appelées « Madan Sara », qui assurent
la circulation des produits des travailleurs agricoles vers la capitale. Des
témoignages ont fait savoir également
que le camion avait des problèmes mécaniques ; certains passagers prudents
ne voulaient pas prendre le risque de
poursuivre le trajet aussi long sont descendus du camion en cours de route.
Le chauffeur imprudent a poursuivi la route malgré tout. Arrivé au
Morne Tapion, un endroit aussi dangereux, le système du freinage a lâché, le
chauffeur a perdu le contrôle du camion
qui a capoté dans un ravin avec les
quatre roues en l’air.
De là, on peut conclure que les
causes de l’accident mortel ont été
d’abord la négligence du chauffeur et
ensuite de l’irresponsabilité des autorités de la sécurité publique et l’absence
du contrôle de la circulation routière à
travers le pays. L’accident serait inévi-
La majorité des victimes étaient des femmes commerçantes appelées «
Madan Sara »
table, sans doute avec les freins qui ont
lâché, mais certains accidents peuvent
être évités, si les autorités du pays prenaient des dispositions raisonnables et
mettaient tout en œuvre pour les faire
respecter. Le pire c’est que ce n’était pas
le premier accident qui s’était produit
au Morne Tapion. Les accidents sont à
répétition à cet endroit. Il y a deux (2)
jours de cela, le mercredi 4 avril dernier,
un autre accident aussi grave avait déjà
fait quatre (4) morts et une quinzaine
de blessés au même endroit.
Rappelons que le 16 janvier
2012, un autre terrible accident s’était
produit à Delmas 33 faisant une
quarantaine de morts. Les autorités
ont annoncé l’ouverture d’une enquête
pour déterminer les causes de cette
catastrophe, trois (3) mois plus tard, les
résultats de l’enquête tardent toujours à
être rendus publiques.
Selon des constats faits, l’accident de la circulation des véhicules serait l’une des premières causes de mortalité en Haïti. L’Etat n’a aucun contrôle
réel sur la circulation routière. Les dispositions qui sont prises ne sont pas
respectées et aucune mesure coercitive
n’est mise en place par les autorités. Le
transport en commun fonctionne de façon anarchique, les routes se trouvent
en très mauvais état, pas de panneaux
de signalisation, pas d’éclairage et enfin
il n’y a rien pour empêcher que de tels
drames ne se reproduisent.
Par ailleurs, à Petit-Goâve, le
vendredi 6 avril 2012 aux environs de
8 heures du soir un incendie a éclaté
dans la direction du Collège Harry
Break Man de l’Eglise Méthodiste de
la zone. D’importants dégâts matériels
ont été enregistrés : les livres, cahiers,
actes de naissance, pratiquement tous
les dossiers, les archives du Collège
ont été consumés par le feu en furie.
N’était-ce l’intervention de la population à l’avenue la Hatte, tout le bâtiment du Collège aurait été entièrement
détruit par l’incendie.
L’un des membres du Conseil de
direction, M Monice, qui était sous le
coup de l’émotion a déclaré : « Cet acte
nous a vraiment fait mal, nous le déplorons. Tous les dossiers de l’établissement de 1994 à nos jours ont brûlé. »
Pour le juge de paix de la juridiction de
Petit-Goâve, Me. Arentz Mars, cet incident serait d’origine criminelle : « Nous
avons retrouvé des allumettes du côté
Est de la direction de l’établissement
tout près d’une fenêtre. Il n’y avait
pas de problème d’électricité, puisque
le courant d’électricité fonctionnait très
bien comme à l’accoutumée. »
De plus, le mercredi 4 avril
2012, au Wharf de Miragoâne le feu a
éclaté dans un bateau rempli de marchandises. Tout ce qui s’y trouve a été
emporté par le feu. La population en
colère a manifesté son mécontentement contre le directeur de la douane
de Miragoâne, Edner Rivière. Celui-ci a
pris la poudre d’escampette et n’est plus
revenu jusqu’à date.
Depuis le début de l’année 2012,
Quelques sacs des commerçantes
L’unique établissement hospitalier de la ville de Petit-Goâve était en
effet dysfonctionnel depuis des années. Il manque pratiquement de tout,
matériels, médicaments, personnel médical, médecins etc
accidents et incendies ne cessent d’éclater à travers le pays, causant d’énormes
pertes en vie humaine et beaucoup de
dégâts dans l’économie du pays, surtout dans le secteur informel. Le 16
janvier 2012, un terrible accident a tué
des dizaines de personnes à Delmas 33
; le 24 février de la même année, un
incendie criminel a détruit le marché
de Tabarre, des millions de gourdes de
marchandises ont été emportés par le
feu. L’eau ne cesse de couler des yeux
des victimes. Jusqu’à présent les autorités du pays n’ont rien fait réellement
pour prévenir que de tels actes ne se
reproduisent plus. Elles ne font que
déplorer à chaque fois. En outre, les
pluies qui se sont abattues sur les différents départements du pays, surtout
dans le Nord, ont causé d’importants
dégâts matériels et des pertes en vie
humaine. La population des communes
du Borgne, de Port-de-Paix appelle les
autorités du pays à leur secours.
Le Sénat ratifie Laurent Salvador Lamothe
Par Mona Péralte
C
omme l’avait sollicité la commission sénatoriale qui examinait le dossier du premier ministre
désigné Laurent Salvador Lamothe,
l’assemblée des sénateurs a donné un
vote favorable au candidat à la Primature le mardi 10 avril 2012.
C’est le Président du Sénat, un
proche de Martelly qui a introduit
en ces termes le vote « ...Je pense
que l’Assemblée est assez édifiée de
l’exposé qui a été fait sur le rapport de
la Sous-commission qui s’était chargée d’étudier les documents du Premier Ministre désigné. Conformément
à l’article 219 de nos réglements
intérieurs, ce rapport doit finir après
discussions par un vote. Dans l’esprit
de ce règlement intérieur nous allons
passer au vote des recommandations
du rapport. Les personnes qui acceptent les recommandations du rapport
telles qu’elles sont, levez vos mains
s’il vous plait. Les personnes qui sont
contre les recommandations, levez
vos mains s’il vous plait. Les personnes qui s’abstiennent, qui votent
ni pour ni contre, levez vos mains
[...] 19 voix pour, 3 contre. Il y a 23
personnes dans la salle moi je ne vote
pas, une abstention. Donc le rapport
est adopté suivant les recommandations qui ont été faites... »
Ainsi les sénateurs l’ont ratifié et parmi les 3 sénateurs qui ont
voté contre on peut citer Moise JeanCharles et Steven Benoît.
Le vote a eu lieu peu avant 11
voir les auditionner séparément
afin de déterminer le vrai coupable
», a déclaré un policier.
Tandis que la victime était
transportée en toute urgence à
l’hôpital pour être soignée, quand
on n’a remarqué aucun responsable de la mairie après l’incident.
A Delmas, le jeudi 5 avril,
plusieurs dizaines de petits commerçants ont manifesté pour protester contre la saisie injuste de
leurs marchandises par des agents
municipaux. Au niveau de Delmas
19, ils ont dressé des barricades
enflammées, bloquant ainsi la circulation des véhicules. Ils lancent
également des propos injurieux
à l’endroit du magistrat communal de Delmas, Wilson Jeudy, qui
selon eux, n’a jamais cessé de
persécuter la population de Delmas. « Wilson Jeudy, magistrat
de la commune de Delmas a mis
ses bourreaux armés de bâtons, de
couteau pour nous persécuter. Ils
ont volé nos marchandises, brisé
nos barques, frappé les marchands ambulants », a déclaré un
commerçant en colère. N’était-ce
l’intervention de la Police Nationale d’Haïti qui a dissous la manifestation, la situation risquait de
tourner au vinaigre.
Le sénateur Jean William Jeanty
heures PM après des heures de houleuses discussions au cours desquelles
de nombreux doutes ont été exprimés
sur la nationalité haïtienne de M. Laurent Lamothe. Juste avant le vote, le
sénateur Jean William Jeanty avait
laissé la salle.
Ce rapport de la commission sénatoriale ayant travaillé sur le dossier
de M. Lamothe, sera soumis ce mercredi 11 avril à la chambre des députés qui doit elle également se prononcer sur le choix pour le successeur de
Garry Conille.
Signalons que bien avant la séance de ratification du Premier Ministre désigné, le coordonnateur de l’Inité,
Levaillant Louis Jeune, et les membres
du directoire de ce parti avaient eu une
réunion avec les sénateurs et députés
de cette formation politique. L’objectif
de cette rencontre avait été la position que le parti devrait adopter, face
au rapport de la commission chargée
d’analyser les dossiers du Premier
Ministre désigné.
Par ailleurs, le Vendredi 6 avril
dernier, le candidat à la Primature Laurent Lamothe accompagné du ministre
de la justice Pierre Michel Brunache
avait eu une séance de travail avec
les principaux leaders de la plateforme
Inité. Les dirigeants de ce parti ont, de
leur coté, revendiqué : la publication
de l’amendement de la constitution, la
résolution du problème des militaires
démobilisés et le respect de la liberté
de la Presse.
Arrestation de plusieurs de ces
agents portant un maillot jaune,
frappé de l’effigie de la mairie de
Pétion-ville
Le magistrat communal de Delmas,
Wilson Jeudy
Suite de la page (3)
Ils sont venus ici pour nous tuer.
C’est injuste, c’était même une action criminelle. »
Après l’incident criminel, la
Police de Pétion-ville a procédé à
l’arrestation de plusieurs de ces
agents portant un T-shirt jaune,
frappé de l’effigie de la mairie de
Pétion-ville et les a conduits au
commissariat de la zone. « Ce
sont des agents de la mairie qui
sont là pour mettre de l’ordre au
marché, mais ils ne doivent pas
frapper les commerçants. Alors
on n’a pas pu identifier celui qui
a commis cet acte, on a procédé à
l’interpellation de tous pour pou-
4
Haiti Liberté/Haitian Times
Vol. 5, No. 39 • du 11 au 17 Avril 2012
Twa fèy, Twa rasin O
Mithridatisation, martellysation, poubellisation, bordellisation
Par Fanfan La Tulipe
D
epuis ce mémorable débat électoral entre Martelly et Mme
Manigat, débat qui n’en fut pas un
à la vérité, maints observateurs ont
commencé à avoir des inquiétudes,
des lapèrèz, des cœurs sautés, car
à la télé on avait bien vu que Micky
avait donné le ton : des réponses décousues, une pensée peu articulée, le
comportement d’un fanfaron, d’un
pantin, d’un comédien ; l’attitude
d’irrespect et d’agressivité vis-à-vis
de la presse plus spécifiquement du
journaliste de l’agence en ligne AlterPresse, Gotson Pierre ; l’évocation
explicite de possibles représailles de
« la rue »: à une simple question se
rapportant à des dettes présumées
envers les banques américaines et à
l’aptitude du candidat à assumer ses
responsabilités, l’animal a alors vite
rué dans les brancards : «kite l vini
non, se voye yo voye l, m ap tann li
», Pour ma part, lors de ce «débat»,
j’ai eu des sueurs froides car, par intermittence, il me revenait à l’esprit
ces images publicitaires montrant
l’animal au plus bas de ses pulsions
atrocement vulgaires, d’autant que
durant la campagne électorale, des
présentateurs de radio tel un Lucien
Jura, tel un Docteur Harrisson Ernest
faisaient tout pour glisser dans l’inconscient du public, et en douceur,
un profil positif et prometteur de
cette calamité humaine surnommée
Sweet Micky.
La ruade Mickiste en plein
visage du journaliste Gotson Pierre
avait été certes notée et dénoncée
par les médias, mais ces derniers
ne soupçonnaient guère qu’un processus de mithridatisation avait été
amorcé par ce voyou de musicien.
On sait que le roi Mithridate VI, du
royaume grec du Pont, craignant
pour sa vie, serait parvenu, selon la
légende, à s’immuniser en absorbant
de petites doses de poison. Martelly,
du royaume des vulgarités, pour sa
part, commença à distiller, à petite
dose, le venin de ses dérives et obscénités, espérant secrètement sinon
consciemment que le public, y compris la presse et les politiciens, finirait par s’y habituer. D’où mon idée
de Martellysation.
Le 27 juillet 2011, Martelly
osait lâcher un « Taisez-vous »,
en direction de ceux qui à ses yeux
symbolisent l’échec tout en exprimant son désintérêt pour les médias qui, selon lui, dans la plupart
des cas, dénigrent l’image d’Haïti
à travers le monde et contrarient
ainsi le développement de l’industrie touristique qui lui est si cher.
Les flatteurs, admirateurs, flagorneurs présents ce jour-là au complexe La Promenade à Pétion-Ville
eurent vite fait d’applaudir bêtement, stupidement et béatement à
l’indécence de Martelly, indécence
aggravée par des propos machistes
sinon insultants à l’endroit des
femmes haïtiennes que le musicien
dépravé disait vouloir «offrir aux
touristes» comme si elles étaient de
simples articles de consommation.
Certes, Jacques Desrosier de
l’AJH et Hérold Jean-François de
l’ANMH dénoncèrent les propos
potentiellement menaçants du chef
de l’Etat, mais le ver s’installait
dans le fruit socio-médiatique, et
Michel Martelly venait d’augmenter la dose vénéneuse. Nos deux
journalistes étaient réduits à seulement exhorter leurs confrères
et consoeurs à «ne pas céder à
la panique». Il aurait fallu, lors
et par la suite, mobiliser toute
la presse, y compris forcer les
médias pro-Martelly, pour une
campagne permanente de dénonciation des propos irresponsables,
anti-démocratiques,
malveillants et mal venus d’un
président krizokal en mal de revenir aux pratiques fascistes, réactionnaires de François Duvalier.
Au tout début du mois d’octobre 1991, plus précisément le 3
octobre, l’animal récidivait, cette
fois dans un registre plus grave.
Martelly revêtant sa défroque
Sweet Mickyste débitait des insultes d’une extrême trivialité en
menaçant d’entrer dans la mère
du journaliste Germain Etienne de
Scoop FM qui l’interrogeait avec
insistance sur l’institution non encore effective du Conseil supérieur
du pouvoir judiciaire (CSPJ), alors
qu’il venait de s’adresser de façon
courtoise, et en anglais, à une
journaliste étrangère. «Bandit »
autoproclamé pas plus tard que la
semaine d’avant cette grave dérive
langagière, jamais le rustre n’était
allé aussi loin en s’adressant avec
autant d’arrogance, de brutalité
et de vulgarité à un membre de la
presse haïtienne, en l’occurrence
un journaliste de Scoop FM.
Face à une telle bassesse,
l’Association des journalistes haïtiens (AJH), par le truchement de
Jacques Desrosiers s’est dit choquée par les injures proférées par
Michel Joseph Martelly, scandalisée d’entendre une telle muflerie
de la part du chef de l’État, persistant dans son attitude irrespectueuse, irrévérencieuse et grossière à l’égard de la corporation
des journalistes, partie intégrante
de la société civile. Certes, on a apprécié cette réaction de Desrosiers,
mais il n’y a pas eu une levée de
boucliers généralisée de la part des
médias, il n’y a pas eu une grève,
même symbolique pour dire : après
Attila, holà !
Guyler C. Delva, correspondant de l’agence Reuters en Haïti
et secrétaire général de SOS Journalistes n’avait même pas pensé
à verser quelques larmes (de
crocodile) comme il l’avait fait
lors d’une conférence de presse
au Palais national le 6 mai 2010.
Dommage ! Martelly savait bien
que la presse se contenterait
seulement de déclarations stigmatisant son manque de moralité. La preuve c’est que le lendemain, invité à s’exprimer sur
ce nouveau et grossier dérapage
verbal, le mufle a répondu cavalièrement et de façon arrogante :
“Je n’ai pas aimé la façon dont j’ai
été abordé; j’ai répondu, et c’est
fini”. Le processus de martellysation bien en cours, n’est-ce
pas ?
Scandale, déblosailles, lòbèy,
c’est le seul milieu dans lequel le
grossier et médiocre Martelly se
sent dans son élément, dans sa
peau. En effet, le mercredi 12 octobre 2011, dans la soirée, en pleine
rencontre avec le « Groupe 58 »,
Sweet Micky s’est laissé aller à une
autre décharge vénéneuse lors d’un
violent échange, émaillé de propos
orduriers et même menaçants, avec
le député de Delmas/Tabarre, Arnel
Bélizaire. Il paraît qu’abasourdi par
la violence verbale du malotru, le
parlementaire qualifié d’évadé de
Vol. 5, No. 39 • du 11 au 17 Avril 2012
Lors de ce «débat», j’ai eu des sueurs froides car, par intermittence, il
me revenait à l’esprit ces images de pub montrant l’animal au plus
bas de ses pulsions atrocement vulgaires
prison, de repris de justice par le
goujat Micky a dû battre bas. Certes,
des députés, touchés dans leur orgueil, se sont dit « humiliés » par
les agissements du chef de l’Etat, la
presse en a fait état, mais tout est
resté en l’état, d’autant que le mufle
avait une fois dit : L’Etat c’est moi.
Entre-temps, le malappris fit
un petit tour en République dominicaine. En principe, pour participer
à un Sommet sur l’Amérique latine.
Mais qui sait ? Sauf les Haïtiens qui
savent que malè pa mal et que le
mal existe. Micky aurait-il rencontré
le sénateur maffieux Felix Bautista
pour «affaires les concernant» ? Toujours est-il que le samedi 15 octobre
2011, revenant de ses suspectes
virées et dévirées au royaume à
millions du parlementaire dominicain, Micky allait ajouter à la dose
mithridatisante :«
Vous n’avez
encore rien vu, ce président va être
cynique. Quelqu’un qui, au palais
national, s’en prend au président,
peut ne pas pouvoir en sortir, même
s’il jouit d’une certaine immunité.
Ils s’exposent au malheur, ceux qui
s’opposent à moi. J’entends faire
respecter l’institution tout le temps
que j’occupe la fonction », a-t-il
lancé en revenant de la République
Dominicaine.
Que je sache, encore une fois,
la presse et la société civile ont
réagi plutôt mollement. On n’a fait
qu’enregistrer les propos belliqueux,
hargneux, bilieux et menaçants
de l’homme. D’ailleurs, revenant
sur l’incident qui l’avait opposé à
des parlementaires au cours de la
semaine d’avant, lorsqu’il avait
échangé des propos injurieux et
orduriers avec le député Bélizaire, le
chef de l’Etat avait indiqué qu’il était
“prêt à refaire ce qu’il avait fait”. Et
s’il vous plaît, sa k pa kontan anbake.
Le jeudi 27 octobre 2011, à
l’aéroport Toussaint Louverture,
vers 4 :30 PM ce fut le grand spectacle, une grande déblosaillerie :
l’arrestation du député Arnel Bélizaire avec fracas, alors que le président Martelly, tranquillement,
s’envolait vers les Etats-Unis. Grand
branlebas journalistique. C’était un
secret polichinellois : le parlementaire (Britannicus) Bélizaire avait
été arrêté malgré son immunité, le
chef du parquet de Port-au-Prince,
Me (Narcisse) Félix Léger aidé de
la PNH avait fait le coup, mais c’est
(Néron) Micky Martelly qui l’avait
ordonné. Agrippine, porte-parole
du peuple en était sûre : le pays devient un vrai bordel où un président
mal élu ordonne l’arrestation d’un
député bien élu, et quand il revient
quelques jours après son forfait, il a
le culot de dire qu’il n’a rien à voir
avec l’arrestation «ni de près ni de
loin».
La presse pro-Martelly, Signal
FM par exemple, a fait de son mieux
pour casser les feuilles et couvrir
ça. Lucien Jura devait bien mériter
le poste promis de porte-parole du
président. Une partie de la «presse
anti» a tenté de ménager la chèvre
et le chou. Une autre partie comme
Radio Caraïbe a fendu dans le fifre
de l’Exécutif avec toute la «sincérité» dont Jean Monard aime se
vanter. Mal kou byen, le Comité
des Avocats pour le Respect des
Libertés Individuelles (CARLI) a
condamné l’arrestation du Député
Arnel Bélizaire. Bravo !
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Dans une très brève note en
date du 27 octobre, Radio Kiskeya
a seulement mentionné :« Poursuivi
comme fugitif, le parlementaire était
aux mains de policiers qui l’emmenaient vers une destination inconnue». Aucun autre commentaire.
En date du 28 octobre, Radio
Métropole a signalé la libération de
Bélizaire après son arrestation, la
veille, sans commentaire. Du côté
des parlementaires, ça a été la pagaille; les wondonmon, rodomontades, fanfaronnades, galéjades,
bravades, gasconnades, tarasconnades, braveries, crâneries, fanfaronneries et forfanteries des députés
se sont révélées être des gwo van
ti vwal. Les billets verts ont parlé
plus haut, plus fort et de façon efficace. Aujourd’hui, on sait que ladite
«affaire Bélizaire» s’est terminée en
queue de poisson.
Entre-temps, personne ne
sait exactement où va l’argent provenant des transferts de la diaspora ou des appels téléphoniques.
Les mauvaises (ou bonnes) langues racontent que c’est «gwo
soso», alias «rèn chanpwèl» qui
tient le magot. Madame Myrlande
Manigat a évoqué le rapport qui
existerait entre une livraison de
drogue aux Cayes et les célébrations
carnavalesques tenues dans cette
ville. Des associations d’enseignants
ont plusieurs fois contesté le nombre
d’élèves bénéficiant du programme
d’éducation gratis ti cheri mis en
trompette par Martelly. Le sénateur
Stevens Benoît tonitrue au Parlement au sujet des dérives autoritaires de Martelly. Un ministre des
Relations extérieures, inventeur
d’une «diplomatie d’affaires» dont
on ne sait plus à qui elles vont profiter visite toutes les grandes capitales, mais rien ne se matérialise.
La faculté d’ethnologie est
envahie par l’animal à la tête d’une
bande carnavalesque dont certains
éléments se livrent à la casse et au
pillage. Le mufle refuse de collaborer dans le dossier de sa double
citoyenneté (présumée) pour finalement se livrer à un exercice de
clown rehaussé de la présence de
l’ambassadeur états-unien. Les
magouilles présidentielles pour forcer l’ex-Premier ministre Conille à
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Haiti Liberté/Haitian Times
5
Kwonik Kreyòl
750 Ayisyen jwenn sètifika
alfabetizasyon yo
MOLEGHAF deklare
Kenneth Merten,
Persona Non Grata
N
an kad kontinite metòd andragojik “wi nou kapab” Kiba
te entwodui nan zafè alfabetizasyon
nan peyi Dayiti ak yon bourad lajan
5 milyon dola vèt Venezyela te bay
Ayiti, ap pèmèt plizyè milye Ayisyen
aprann li ak ekri. Ak kontribisyon
Kiba ak Venezyela, sekretèri Deta
pou alfabetizasyon an te remèt sètifika daprantisaj li ak ekri a 750 patisipan, vandredi 30 mas pase a. Seremoni sa a te dewoule nan oditoryòm
palè minisipal Delmas 33 a, anprezans anbasadè Kiben ak Venezyela
a nan peyi Dayiti, Ricardo Garcia
Napoles e Pedro Antonio Gonzalez;
prezidan Repiblik la, Michel Joseph
Martelly, minis Edikasyon Nasyonal
la, Reginald Paul ak majistra Delma
a, Wilson Jeudy.
Sekretè Deta a, Mirlaine Alexandre fè konnen 750 nouvo alfabetize sa yo te sòti nan 5 sou 20
komin nan depatman Lwès la ki se:
Site Solèy, Delma, Kafou, Petyonvil ak Kwadèboukè, e yo nan yon
gwoup 18 mil moun k ap apran li
ak ekri nan Sant Alfa nan depatman Lwès la. 750 patisipan sa yo te
aprann li ak ekri sòti nan mwa Septanm 2011 pou rive fevriye 2012.
Gras ak metòd sa a ki deja genyen
52,626 Ayisyen ki konn li ak ekri
epi kalkile. Anbasadè Kiben an Ayiti
a, Ricardo Garcia Napoles pa t kache
satisfaksyon li te fè konnen objektif yo nan kad koperasyon tripatit
Ayiti-Kiba-Venezyela a, 5 milyon
Ayisyen ap benefisye ti moso lakonesans nan pwochen lane k ap
vini yo. Nan lane ki sot pase la yo,
Kiba te voye 14 koperan ki te repati
nan 8 depatman peyi a, pou ede Ayiti bese kantite moun ki pa konn li
ak ekri, ki plis pase 60 pousan. Anbasadè a te deklare tou: “Katriyèm
faz pwogram lan pran gaye nan tout
rejyon nan peyi a ak metòd, “Wi
nou kapab” la, ki se yon pwogram
odyovizyèl”. Li te pwofite lanse yon
apèl bay kominote entènasyonal la
pou ede Ayiti atenn objektif li. Anbasadè Venezyela la bò kote pa l,
Pedro Antonio Canino Gonzalez fè
konnen, Venezyela ap kontinye pote
sipò l bay Ayiti pou l fini ak kesyon
moun pa konn li ak ekri nan peyi a:
“N ap sipòte Ayiti jiskaske laviktwa
M
Anbasadè Kiben an Ayiti a,
Ricardo Garcia Napoles
Anbasadè Venezyela a Pedro
Antonio Canino Gonzalez
final.”
Prezidan Michel Martelly ki te
vin patisipe nan seremoni gradyasyon sa a te remèsye 2 gouvènman
sosyalis sa yo, Kiba ak Venezyela, ki
toujou rete kwè nan alfabetizasyon
e ki pa janm sispann ede Ayiti nan
okenn enterè patikilye.
Patisipan yo te rive jwenn yon
sètifika aprè 6 mwa. Yo te manifeste
satisfaksyon yo konsa: “Konnye
a mwen konn li ak ekri, mwen te
konn fè yon ti kwa lè m ap siyen
non m. Mwen pap fè tikwa ankò,
m ap ekri non m menm jan ak tout
moun. Mwen te santi m ekskli nan
sosyete a. Jounen Jodi a m ap patisipe tankou tout moun nan lavi nasyonal la…”
Tout moun te remake satisfaksyon ak kè kontan yo nan figi
moun yo, lè yo t ap resevwa sètifika yo. Nan kad koperasyon peyi
Ayiti ak lòt peyi etranje yo, se sèl
Kiba ak Venezyela ki pran angajman
pou ede Ayiti kaba nèt alkole kesyon pa konn li ak pa konn ekri a,
ki se yonn nan andikap ki anpeche
nou pran wout devlopman ak liberasyon total kapital. Gouvènman ki
pase yo ak sa ki la a ap pale chak
jou sou envestisman etranje, men si
pèp ayisyen an pa konn li ak ekri, se
menm etranje yo k ap vin kontinye
eksplwate peyi a.
Malgre yon anbago kriminèl
peyi Etazini mete sou peyi Kiba depi
plis pase 50 lane, gouvènman kiben
an pa janm sispann pote sipò l bay
pèp ayisyen an, san l pa foure bouch
li nan zafè politik Ayiti, ni li pa janm
antre nan okenn konplo kont Ayiti.
Venezyela ak Kiba se 2 peyi ki pa
antre nan lojik dominan an : okipe,
domine epi eksplwate peyi pòv yo
nan kontinan amerik la. Kontrèman
ak Brezil, Ajantin, Chili, Bolivi ki toujou ap fè sèvis pou gwo peyi enperyalis yo nan kontinan, sou direksyon
Loni ak LOEA, Kiba ak Venezyela
bò kote pa yo ap travay pou ede pèp
ayisyen an sòti nan inyorans, dominasyon, eksplwatasyon, esklizyon,
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mete restavèk yo nan tèt peyi a, pou
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pèp la nan mizè ak povrete. Prèv yo
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enterese yo, paske si pèp ayisyen an
konn li ak ekri yo pap ka kontinye
esplwate l e l ap prè pou l fè yon lòt
premye janvye 1804.
Dirijan restavèk yo ki nan tèt
Leta boujwa peyi Dayiti a pa montre
okenn volonte reyèl pou alfabetize
pèp ayisyen an. Yo prefere ap goumen tout lajounen pou enterè pèsonèl yo. Jounen jodi a li klè kou dlo
kokoye, fòk pèp ayisyen an kale jè l
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katye popilè yo ap jemi nan mizè,
povrete ak chomaj. MOLEGHAF
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politik peyi a. Pandan plizyè milye
moun kontinye ap viv nan kondisyon kote bèt pa ta dwe ap viv,
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yo. Negosyasyon, konpwomisyon,
magouy ap fèt adwat agoch sou
do mas pèp la, kote plizyè milyon
dola ap brase e y ap toufe pèp la ak
manti, blòf elatriye.
Se nan sans sa a MOLEGHAF
ap denonse tout konplo etranje
yo, ki nan tèt peyi a ak gwo peyi
enperyalis yo tankou: Etazini, Lafrans, ak Kanada, ak tyoul yo kouwè: Brezil, Ajantin, Chili, Repiblik
Dominiken ap fè sou do mas pèp
la. MOLEGHAF ap makonnen vwa
l ak tout lòt òganizasyon popilè,
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deklare anbasadè Etazini an, Kenneth Merten pèsona non grata.
Fòk Kenneth Merten rache
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Papa Dessalines pa t fè endepandans lan pou etranje vin dirije
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nan tèt peyi a retounen lakay yo.
Konstitisyon 1987 la klè sou sa,
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Pou n mete etranje yo deyò
nan tèt peyi a, pou Kenneth Merten
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Mèkredi 9-10 pm
Vol. 5, No. 39 • du 11 au 17 Avril 2012
Perspectives
Un danger nommé Laurent Lamothe
Par Edner Paillere
D
ans la tourmente d’une controverse soulevée autour de sa vraie
nationalité et de sa véritable identité,
le président Martelly, pressé de toutes
parts, est, depuis la démission forcée
de M Conille, contraint de désigner un
nouveau premier ministre. Son choix
s’est porté sur M. Laurent Lamothe
pour être le nouveau chef du gouvernement.
Qui est Laurent Lamothe ?
À la vérité, nous n’avons de lui qu’une
connaissance rudimentaire. Et cela,
seulement à partir de certains journaux d’Afrique qui, avouons-le, n’ont
pas une très haute opinion de lui. M.
Lamothe n’a pas de passé politique,
n’ayant jamais fait de déclarations
publiques sur les questions politiques
d’importance et n’ayant jamais appartenu à un parti politique en Haïti.
Nous savons de M. Lamothe qu’il est
un entrepreneur, un homme qui fait
des affaires, particulièrement en Afrique. Néanmoins, aujourd’hui M. Lamothe risque de devenir le nouveau
premier ministre d’Haïti.
C’est au travers de ses actions,
dit-on, que l›homme se révèle le mieux.
Aussi, à défaut donc de connaître ses
opinions politiques ou son appartenance idéologique, nous sommes bien
obligés de scruter ses actions afin de
savoir entre les mains de qui le futur
d›Haïti va être confié.
Laurent Lamothe ouvre le bal
Dans un éditorial du Toronto Star du
6 décembre 2010, la journaliste Jennifer Wells tente de percer un secret
impénétrable en ouvrant son article
par une question : « Mais qui donc est
cet homme d’affaires qui a pris contact avec M. Antonio Sola pour être
le directeur de campagne de M. Michel Martelly? » La réponse ne va pas
tarder à venir. M. Sola, très discret: «
c’est un ami, un homme d’affaires qui
nous a présenté M. Martelly aux ÉtatsUnis.» Aujourd’hui, tout le monde sait
qui était cet homme d’affaires. Il s’agit
de Laurent Lamothe. Mais pourquoi
tenait-il tant à rester en arrière-plan ?
C’est qu’en pleine campagne électorale
de son poulain, les journaux d’Afrique
n’arrêtaient pas de tirer à boulets rouges sur lui. M. Lamothe sachant qu’il
n’avait pas bonne presse dans certains
milieux, ne tenait pas à ce que son
poulain-candidat soit éclaboussé par
ces scandales financiers auxquels son
nom y était associé en Afrique.
Les élections en Haïti ont lieu le
28 novembre 2010. Dans un article
retentissant du 11 novembre 2010,
intitulé « Global Voice : Wade manipulé
par Laurent Lamothe », le journal Le
GRIOT, sous la plume du journaliste
Steven Addamah révélait que : « Suite à
plusieurs enquêtes, il s’avère que Laurent Lamothe, président de Global Voice
a trompé tout le monde, y compris le
président Wade pour pouvoir installer
Global Voice au Sénégal. Il a corrompu
des autorités avec des sommes d’argent, des voyages en Afrique du Sud
pris en charge par lui, pour faire passer
le projet à la présidence. Plusieurs personnes dont un ministre, un conseiller
du président, une femme sénatrice, un
directeur général devaient gagner 29
millions de dollars sur le dos du contribuable sénégalais et de la SONATEL
(la compagnie nationale de téléphonie)
après signature du contrat. Ces derniers
n’ont pas donc hésité à convaincre le
président sénégalais ainsi que d’autres
personnes concernées pour faire avancer la procédure »
On comprend donc mieux aujourd’hui pourquoi Laurent Lamothe
a préféré se tenir à l’écart pendant un
certain moment pour travailler dans
l’ombre. Car Laurent Lamothe a un but
à atteindre. Agir autrement aurait pu
gêner cette phase décisive de l’opération dont il est le commanditaire.
Laurent Lamothe : un homme
pressé
Pourvoyeur principal de la campagne
électorale de M. Martelly, M. Lamothe
n’investit pas à fonds perdu. C’est un
homme méthodique. Qui a de la suite
dans les idées et qui sait ce qu’il veut.
Michel Martelly prête serment
le 14 mai 2011. Laurent Lamothe
entame la phase expérimentale de
son opération. Le 23 mai 2011 paraît
une note circulaire du Conseil national
des télécommunications (CONATEL)
annonçant un train de mesures ayant
trait au tarif des appels téléphoniques
internationaux entrants :
1- Le tarif régulier des appels internationaux entrant passera à un tarif
plancher de vingt-trois (23) centimes
USD par minute
2- Les opérateurs garderont dixhuit (18) centimes et verseront au CONATEL les cinq (5) centimes additionnels exempts de toute charge fiscale
3- Les cinq (5) centimes alimenteront la caisse du Fonds national
pour l’éducation gérée par un Conseil
d’administration de sept (7) membres
4- Une date limite jusqu’au 30
juin 2011 est fixée pour la régularisation des cartes d’appel en circulation.
Cette note prévoit également une firme
d’audit et une entité de lutte contre les
fraudes téléphoniques et le «bypassing».
Ici, il convient de signaler que
Laurent Lamothe est le patron d’une
société Global Voice, qui, comme par
hasard et comme il est indiqué sur
la page d’accueil de son site internet
flambant neuf, est spécialisée dans « la
supervision du trafic national et international entrant » et la « lutte contre
le phénomène de by-pass (la fraude
téléphonique).»
Le vendredi 17 juin 2011, soit
seulement un mois plus tard après
l’investiture du président Martelly, la
phase finale de l’opération est bouclée.
Laurent Lamothe convoque au palais
national et au nom du président une
réunion mettant en présence le Conseil
National des Télécommunications (CONATEL), les opérateurs de téléphonie
et la police sous prétexte de combattre
la fraude téléphonique. Il leur présente
son projet qui n’est qu’une reproduction en tous points identique aux
projets habituellement présentés aux
chefs d’État et aux autorités de régulation des télécommunications des pays
d’Afrique. La seule différence, cette
fois-ci, étant que l’État aujourd’hui est
représenté par Laurent Lamothe et que
les sommes collectées devront servir
au financement d’un Fonds National
de l’Éducation.
Le 9 septembre 2011, un arrêté
présidentiel vient finaliser l’affaire.
Cet arrêté dispose :
« Article 1- le prix plancher des
appels entrants internationaux est
fixé à vingt-trois centimes de dollar
américain (0,23 USD) à la minute.
Article 2 - De ces vingt-trois centimes de dollar américain (0,23 USD)
cinq centimes de dollar américain (USD
0,05) seront versés par les opérateurs
à l›État haïtien via le Conseil National
des Télécommunications (CONATEL) ;
Article 3 - Le Conseil National
des Télécommunications pourra déduire de ces fonds des frais relatifs à la
mise en place des mécanismes de lutte
contre la fraude téléphonique et déposer la balance sur un compte spécial
créé à cet effet. »
Mais il y a quand même un
couac dans toute cette opération. Du
point de vue de la Constitution, cette
mesure est illégale.
Car la Constitution de 1987 dans
Vol. 5, No. 39 • du 11 au 17 Avril 2012
Laurent Lamothe
ses articles 218 et 219 dispose :
1) -article 219 : « qu›aucun impôt au profit de l›État ne peut être établi
que par la loi. »
2) - article 219: « aucune exception, aucune augmentation, diminution ou suppression d›impôts ne peut
être établie que par la loi. »
Toutefois, fait à signaler : contrairement à la note circulaire, l›arrêté présidentiel ne fait nullement mention du
Fonds National de l݃ducation qui, au
fond, ne sert que de caution morale à
l’opération.
Pari réussi donc ! Tout est bien
ficelé, la surtaxe est imposée à tous les
opérateurs de téléphonie. La machine
est bien huilée. Et sans que le nom de
M. Lamothe et de Global Voice ne soit
jamais cité, pas même une seule fois,
dans le cadre de cette affaire de Fonds
National pour l’Éducation, sa compagnie est, on ne peut plus sérieusement
et formellement, mais silencieusement,
mise en orbite. Aurait-on quelque
chose à cacher ? Quoi qu›il en soit,
d’ici quelques mois, les affaires seront
bonnes, très bonnes, florissantes. Le
retour sur investissement de la campagne électorale est assuré. Avec de
gros, de très gros bénéfices. Bravo
l›artiste, une fois de plus ! Les choses
sérieuses étant réglées, on peut se permettre de batifoler. Place à la politique
et à la « diplomatie d’affaires. » Et
pourquoi pas premier ministre. Après
quelques mois, on aura tout l’argent
nécessaire pour acheter, exception faite
de quelques rares valeureux parlementaires, toute une majorité de députés
et de sénateurs, du Sud-est ou d’ailleurs, à peu de frais. Ce ne sera pas de
29 millions de dollars qu’il en faudra
comme au Sénégal, pour acheter «
président, ministre, conseiller du président, femme sénatrice, directeur général ! » Ce que l›ex-président sénégalais
M. Abdoulaye Wade lui-même avait
confirmé. Aux syndicalistes venus le
voir pour présenter leurs doléances, il
leur a déclaré : « Global Voice me propose 2 milliards (de francs CFA). Et
vous, qu›est-ce que vous faites ? »
Comme on le voit donc, effectivement Global Voice ne sera pas à
son coup d’essai en Haïti. Nous ne
sommes pas contre le fait que l’État
perçoive une taxe ou réclame une
redevance à certaines personnes
morales ou physiques pour financer
un fonds national d’éducation. Et quel
que soit le nom qu’on voudra bien
donner à cette augmentation du prix
des appels internationaux entrants :
redevance, surplus tarifaire, taxe, etc.,
les vraies questions sont en amont.
Elles concernent le rôle de Global
Voice à l’origine et au cœur de toute
l’opération et la destination finale des
produits de cette taxe, redevance ou
surplus tarifaire comme on voudra
bien l’appeler. Tout le reste n’est que
diversion.
Le Fonds National de l݃ducation :
le tonneau des Danaïdes
Il n’y a aucune transparence dans ce
contrat de gré à gré, conclu en de-
Laurent Lamothe et Martelly
hors de toutes règles de passation de
marchés, entre le CONATEL et la firme
d’audit prévue dans la note circulaire.
Si l’ex-premier ministre de Préval,
M. Bellerive pouvait invoquer la loi
d’urgence pour passer ce genre de contrat de gré à gré avec les entreprises
dominicaines, aujourd’hui M. Lamothe
ne pourrait pas se Préval-oir d’une telle
excuse. Personne ne connaît les termes
de cette entente, ni le pourcentage des
fonds qui doivent être reversés à la
société Global Voice de M. Laurent Lamothe. Toutefois si nous nous basons
sur les pratiques courantes de cette
société en Afrique, nous pouvons affirmer que ce pourcentage devrait être
au-delà des 40 à 45 %. Lors d’une conférence de presse donnée par Ndongo
Diaw, directeur général de l’agence de
l’autorité de régulation ARTP au Sénégal et rapportée par plusieurs journaux
du pays, celui-ci eut à déclarer que: «
le format de ce partenariat public-privé
avec Global Voice consiste à dire, on
découvre ensemble le gisement de télécom, je prends 50 %, vous prenez
50 %. Vous n’investissez rien du tout.
Global Voice a un matériel qui coûte
près de 7 millions de dollars (mais le
coût réel de l’équipement se situe aux
environs de 2 millions d’euros sur le
marché international, c’est nous qui
soulignons) qu’il met à la disposition
de l’État pendant 5 ans pour capter ces
fonds à travers les appels entrants. Au
Sénégal, la discussion a été très dure.
L’État a obtenu 51 %, cédant à Global
Voice 49 %. » (Journal Le Soleil, mercredi 21 juillet 2010)
Les citoyens ont le droit de
connaître les termes de cette entente
passée entre Global Voice et le CONATEL. À combien, une fois de plus,
s’élève la somme qui doit être versée
à cette société assurant la mise en
KATOU
RESTAURANT
place des mécanismes de lutte contre la
fraude téléphonique depuis la mise en
place de cette circulaire ?
Nous pouvons néanmoins, pour
nous faire une idée, nous livrer à un
petit calcul sur la base des projections
que l’autorité de régulation elle-même,
le CONATEL avait faites en février
2011 et qui prévoyaient un volume du
trafic international entrant de l’ordre de
60 millions de minutes par mois. Avec
un prélèvement de US 0,05 centime
sur chaque minute, cela nous donne
un montant total de 3millions de dollars par mois devant être collectés par
le CONATEL. La mesure ayant été mise
en application dès la parution de la
note circulaire du 23 mai 2011, cela
fait aujourd’hui dix mois depuis que
les opérateurs, selon l’article 3 de ladite
note sont obligés de verser au CONATEL les cinq (5) centimes additionnels
exempts de toute charge fiscale. A raison de 3millions de dollars par mois
donc, cela nous donne aux environs
de 30 millions qui auraient dû déjà être
collectés par le CONATEL (ces calculs
ne tiennent pas compte des montants
provenant des transferts d’argent qui
relèvent de la Banque centrale). Nous
pouvons, certes, nous tromper. Nous
en sommes même certains. Nos chiffres
peuvent être au-delà ou en deçà de la
réalité des faits. Mais nous ne sommes
pas les seuls et nous ne croyons pas
être trop loin de la vérité. La preuve,
toutes ces déclarations discordantes.
- Le 30 septembre 2011 Gaston
George Mérisier, le conseiller de Martelly en éducation et prévu pour être son
ministre avait annoncé que 28 millions
de dollars US avaient déjà été collectés
dans le cadre du financement du Fonds
National pour l’Éducation (FNE) lancé
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Haiti Liberté/Haitian Times
7
Un danger nommé Laurent Lamothe
Suite de la page (7)
le 26 mai écoulé. (Source, HPN 30
septembre 2011). Il a peut-être un peu
trop parlé. Il ne sera pas nommé au
poste de ministre de l’Éducation Nationale.
- Le 13 décembre 2011, le gouverneur de la Banque centrale, Charles
Castel, déclara : « La Banque centrale
perçoit un frais de 1.50 dollar américain sur les transferts entrants et sortants …. Depuis qu’il a été créé le 15
juin jusqu’à aujourd’hui, nous avons
environ 4.8 millions de dollars qui sont
toujours sur un compte à la Banque
Centrale, donc l’Exécutif et le Législatif
doivent nous dire quand et dans quelles
conditions ils vont transférer cet argent
dans le fonds (FNE). » (Source Le Nouvelliste, Haïti 16 décembre 2011).
- Le 6 janvier 2012, dans un article du New York Times Denis O’Brien
fondateur de la Digicel déclara que sa
compagnie avait déjà versé 11.1 millions de dollars américains [au] CONATEL. Il ajouta qu’il en avait parlé
au président Martelly des rumeurs
concernant les 26 millions de dollars
manquants et qu’il allait en faire une
affaire personnelle. Il réclame un audit.
Dans une note rendue publique le 10
janvier 2012, la compagnie confirme
les déclarations du patron et annonce
que le virement des frais de décembre
se fera le 20 janvier pour un montant
de 1.945million de dollars américains.
Ce qui porte à 13 millions de dollars
américains le montant total des frais
versés par la Digicel au CONATEL.
- Le 11 janvier 2012, le CONATEL par la voix de son Directeur
général M. Jean Marie Guillaume, annonce que du 16 juin au 30 novembre
2011, il a déjà collecté, de la Digicel
et de Comcel/Voilà, un montant de
4,897,558.26) dollars américains et
336,159,069.13 en monnaie locale
[gourde]. Ce qui fait un montant total
de 13,116,606.40 dollars américains,
calculé selon le taux de référence de
40.90 gourdes pour 1 dollar, par la
Banque de la République d’Haïti. Il
existait quatre opérateurs de téléphonie
d’importance en Haïti au moment où
parlait le directeur général du CONATEL
: Digicel, Natcom, Comcel/Voilà, Haitel
et trois autres de moindre importance
qui sont : AccessHaiti, Hainet et Multilink. L’on remarquera que le directeur
général n’a mentionné que seulement
deux opérateurs, la Digicel et Comcel/
Voilà. Il est vrai que Natcom (née de la
fusion de la Teleco et de la société vietnamienne Viettel) faisait à peine son
entrée sur le marché et que Haïtel avait
déclaré qu’elle n’allait pas respecter la
note circulaire. Mais, l’on souhaiterait
avoir des informations plus précises de
la direction générale du CONATEL sur
le comportement de ces compagnies.
N’ont-elles jamais versé de montant au
CONATEL qui soit en rapport avec le
Fonds National d’Éducation. Si oui, à
combien s’élève ce montant ? Si non,
on aimerait également le savoir, ne
serait-ce que pour ne pas nous tromper
dans nos calculs.
- Le 26 janvier 2012, le Président Martelly annonce à Davos qu’« à
date, 15,9 millions de dollars pour le
Fonds National d-Éducation à partir
des appels entrants internationaux et
des transferts d’argent. » Ici, le calcul
est simple. Il suffit d’additionner les
montants déclarés le 11 janvier 2012
par le Directeur général du CONATEL
(13,116,606.40 dollars) et ceux révélés le 13 décembre 2012 par le directeur
général de la banque centrale (4.8 millions de dollars) pour s’apercevoir que
le compte n’y est pas.
Au fond, personne ne semble
être trop bien au courant de ce qui
se passe avec ce fonds national pour
l’éducation. C’est un tonneau des Danaïdes. Comme disait le journal le
Monde: « Le Tonneau des Danaïdes
est vraiment d’une attirance irrésistible
pour la l’hyperpuissance de la finance
mondialisée! » — Le Monde.fr
Une affaire politico-financière
On nous avait annoncé lors du
lancement de ce Fonds National de
l’Éducation qu’un montant de 144
millions de dollars US était attendu au
bout de cinq ans. Que représentent ces
144 millions de dollars : le montant total des fonds recueillis, la balance après
remboursements des frais à la firme
d’audit Global Voice ou le montant du
dépôt sur le compte spécial du Fonds
National de l’Education ? Il y a là de
lourds enjeux financiers dans cette
opération qui se déroule dans la plus
parfaite opacité.
L’Article 3 de l’arrêté présidentiel
daté du 9 septembre stipule en effet que
: « Le Conseil National des Télécommunications pourra déduire de ces fonds
des frais relatifs à la mise en place des
mécanismes de lutte contre la fraude
téléphonique et déposer la balance sur
un compte spécial créé à cet effet. »
D’après les informations que
nous disposons aujourd’hui et compte
tenu du fait que Global Voice, la firme
qui assure la mise en place de ces
mécanismes de lutte contre la fraude
téléphonique, a la réputation de négocier « durement » avec les autorités de
régulation des télécommunications en
Afrique (tel ne devait pas être le cas
en Haïti, puisque M Lamothe avait le
pouvoir de placer qui il veut pour diriger le CONATEL) avant de parvenir
à un accord et qu’ habituellement elle
réclame 50 % du « gisement » selon les
dires corroborés de plusieurs membres
de la presse et du directeur général de
l’ARTP lui-même (agence de régulation des télécommunications et des
postes au Sénégal,) on aimerait savoir
si Global Voice a passé un contrat léonin avec le CONATEL et quel sera le
montant du pactole dont elle va hériter
au bout de ces cinq ans. Et puis au-delà
de ces calculs de montants collectés,
cet accord donne lieu à de véritables
inquiétudes sur la question des conflits
d’intérêts. C’est une question que nous
nous posons. Sommes-nous en face
d’un cas d’abus de biens publics et de
biens sociaux ?
Nous rappellerons pour ces messieurs que : « L’abus de biens sociaux
est un délit, commis par un responsable d’un bien public ou d’une société
privée qui, de mauvaise foi, fait sciemment usage des crédits, des biens ou
des pouvoirs qu’il possède au sein de
la société ou de l’institution, contraire
à l’intérêt de celle-ci, à des fins personnelles ou pour favoriser une autre société ou entreprise dans laquelle il est
intéressé directement ou indirectement.
C’est l’une des formes possibles du détournement de biens ».
Et qu’aujourd’hui il existe une
législation internationale servant à
combattre la corruption sous toutes ses
formes, particulièrement la corruption
d’agents publics nationaux. Certains
actes tels :le fait de promettre, d’offrir
ou d’accorder à un agent public, - directement ou indirectement, un avantage indû, pour lui-même ou pour une
autre personne ou entité afin qu’il accomplisse ou s’abstienne d’accomplir
un acte dans l’exercice de ses fonctions
officielles ; la soustraction, le détournement ou autre usage illicite de biens par
un agent public, le trafic d’influence,
les abus de fonctions, l’enrichissement
illicite, etc., ont, selon la Convention
des Nations unies contre la corruption,
le caractère d’une infraction pénale.
Que certains arrangements illégaux entre des personnalités politiques
et des organisations ou entreprises
peuvent déclencher une affaire politico-financière et que les commissions
occultes, les pots-de-vin ou toutes
autres actions de corruption servant
à monnayer l’agrément d’un homme
de pouvoir constituent aux yeux de la
Paul J. Jourdan
Convention des Nations unies contre
la corruption, des cas d’abus de biens
sociaux ou de biens publics. Que les
auteurs de ces actes, une fois la commission de l’infraction établie conformément à la Convention des Nations
unies contre la corruption, ils sont passibles, n’importe où ils se trouveraient,
de poursuites judiciaires, de jugement
et de sanctions suivis de gel, saisie et
confiscation des biens mal acquis. Ils
peuvent être extradés, transférés ou
poursuivis en raison de l’une quelconque des infractions ci-dessus mentionnées.
Dès lors qu’on est à se demander: que sert-il à un homme de gagner
autant de millions si un jour il devra
être mis en examen pour abus de biens
sociaux, se retrouver devant une cour
pénale, finir ses jours derrière les barreaux et voir tous ces biens mal acquis
confisqués ? Certains aujourd’hui en
Haïti, appelés à occuper les plus hautes
fonctions de l’État semblent se retrouver déjà dans ces cas d’infraction pénale. Non pas l’argent, mais « l’amour
de l’argent est la source de tous les
maux ».
La corruption constitue déjà
depuis fort longtemps un fléau pour
le pays. Et si nous avions toujours
eu cette excuse commode, lorsqu’un
scandale politico-financier éclabousse
un leader ou un dirigeant politique,
de dire que nous ne savions pas qu’il
était aussi corrompu, aujourd’hui dans
le cas qui nous préoccupe, ce ne serait pas par ignorance du problème. Le
passage de M. Lamothe en Afrique n’a
pas été un long fleuve tranquille, pour
répéter un journaliste africain. Avec
toutes les preuves documentées dont
nous disposons, nos excuses seront
dès lors très peu convaincantes. Avant
de lui confier les rênes du gouvernement, le Parlement devra prendre le
temps nécessaire afin de scruter ce
passé.
Pour terminer nous emprunterons au Comité catholique contre la faim
et pour le développement (CCFD) la
déclaration suivante qui convient bien
a notre sujet : « Derrière un dirigeant
corrompu, ce sont les règles de passation des marchés publics, les conditions de négociation des contrats publics, ou encore l’octroi des concessions
d’exploitation des sous-sols qui sont
corrompus, au sens premier du terme.
Le pillage des richesses par les dirigeants et l’impunité dont ils jouissent annihilent toute possibilité de développement démocratique et de construction
d’un Etat de droit. Les régimes ayant
pratiqué la corruption et les détournements à grande échelle ont bâti leur
domination sur le clientélisme, l’achat
du silence, l’asservissement du système judiciaire et/ou l’oppression des
opposants et des média, réduisant à
néant l’espace du débat public. En demandant la saisie et la restitution des
biens et des avoirs mal acquis, les peuples spoliés demandent non seulement
que justice leur soit rendue, mais aussi
et surtout qu’un avenir démocratique
soit possible. A contrario, continuer à
laisser impuni l’enrichissement indu
des responsables politiques sonnerait
comme un sauf-conduit à tous les autocrates de la terre, voire un encouragement à la prébende. »
Que chacun prenne ses responsabilités devant la Nation et devant
l’Histoire !
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l’actualité tels:
Jean Elie Th. Pierre-Louis, Guy Dorvil,
Dorsainvil Bewit, Claudy Jean-Jacques,
Jean Laurent Nelson, et pour Haïti
Liberté, Kim Ives.
En direct avec Bénédict Gilot depuis Haïti.
Soyez à l’écoute sur Radyo Panou &
Radyo Inite.
Vol. 5, No. 39 • du 11 au 17 Avril 2012
This Week in Haiti
Edouard Steinhauer’s
Vivid Darkness
Lawyers for Haiti Cholera
Victims tell UN:
“Immunity Cannot
Mean Impunity”
By André Juste
B
Kim Ives/Haiti Liberté
(Lft to rt) Dr. Evan Lyon, Brian Concannon and Mario Joseph held a press
conference in Manhattan to highlight the UN’s foot-dragging on owning
up to unleashing cholera in Haiti.
By Kim Ives
L
ast November, the International
Lawyers Bureau (BAI), based in
Port-au-Prince, and the Institute for
Justice and Democracy (IJDH), based
in Boston, filed a complaint at the
United Nations’ headquarters in New
York demanding reparations from the
world body for starting Haiti’s cholera epidemic, today the worst in the
world (see Haïti Liberté, Vol. 5, No.
17, 11/9/2011).
The water-borne disease has
sickened about 523,000 Haitians and
killed over 7,000. Those numbers will
be spiking in the coming weeks now
that the rainy season has arrived.
The suit requests UN financial
compensation for 5,000 Haitians who
are cholera survivors or close family
members of someone killed by the
disease. The petitioners also call on
the UN to take constructive action to
prevent cholera’s spread and to formally accept responsibility for importing cholera into Haiti.
Until now, the UN has not officially replied to the complaint, saying it is still “being studied,” and
continues to deny responsibility. Just
last week, the UN Secretary General’s
spokesman said that “it was not possible to be conclusive about how
cholera was introduced into Haiti.”
But Dr. Evan Lyon disagrees.
“There is no doubt” that UN Nepalese troops brought cholera into Haiti
when they returned there in October
2010 from Nepal, where the disease
is endemic, he said. “From a microbiologic and genetic point of view,
epidemiologically,... the strains in
Haiti and Nepal are identical. It’s
like matching, in criminal forensics,
a blood sample or some other piece
of tissue; you can tell where it comes
from.”
Dr. Lyon, who fought, as part of
Partners in Health, on the front-lines
against the disease when it exploded
in Haiti’s Artibonite River basin, was
speaking to a room-full of UN diplomats and journalists at 777 UN Plaza
in Manhattan on Apr. 9 in a conference organized by the Global Policy
Forum, an independent policy watchdog that monitors the UN’s work.
Speaking with him at the event were
the BAI’s lead lawyer Mario Joseph
and Brian Concannon, Jr., the head of
the IJDH.
They were also joined by Abby
Goldberg of the New Media Advocacy Project (NMAP), who presented a beautifully crafted six-minute
video entitled “Fight the Outbreak:
Cholera in Haiti & the United Nations” http://vimeo.com/39599088.
The presentations were followed by a question and answer period where the audience repeatedly
asked who in the UN was refusing to
accept responsibility for the outbreak
and why.
We present here the abridged
remarks of Dr. Lyon, who now teaches medicine at the University of Chicago, and Mr. Joseph.
Suite à la page (15)
Haiti to Star in Upcoming
Tribeca Film Festival
By Kim Ives
T
wo films about Haiti are part of this
years prestigious Tribeca Film Festival, which will take place from Apr. 18
to 29 in New York City.
Patricia Benoit’s long-awaited
feature “Stones in the Sun” (Wòch nan
soley) will make its world premiere as
part of the Festival’s Viewpoint program
on Apr. 22. The film follows the lives of
three pairs of Haitian refugees in 1980s
New York City to explore the themes of
Haiti’s fierce political struggle and the
expatriate experience. “Authentically
tapping into the reality of the unique
Haitian-American experience, Benoit
sensitively represents the characters’
conflicted desire to return to a home
that no longer exists,” writes the Tribeca Festival’s Liza Domnitz.
Meanwhile, “Baseball in the
Time of Cholera” by David Darg and
Bryn Mooser will be part of Tribeca’s
Short Documentary competition, first
Vol. 5, No. 39 • du 11 au 17 Avril 2012
e they trained or outsider types, artists inclined toward the visionary
and the mystical are all over the art-historical map. They usually present their
mysterious visions as something beyond
our immediate realm. Or they insinuate
such visions in the everyday world, as if
it’s naturally embedded there.
“In No Strange Land” is a solo
exhibit by Edouard Steinhauer at the
gallery FiveMyles in Brooklyn. In it, the
mystical is something that’s individually
engineered and grounded in one’s chosen socio-historical sense of being.
The entire show is based on the
only surviving work by the AfricanAmerican visionary artist James Hampton, “The Throne of the Third Heaven
of the Nations’ Millennium General Assembly.” A monumental 14-year labor
of love (currently in the permanent collection of the Smithsonian), it consists of
over 150 pieces of various found objects
almost all covered in aluminum foil and
presented in a shrine-like installation. If
Hampton’s work exudes an awesome
presence of spiritual mystery and his
deep faith in Christ’s Second Coming,
Steinhauer’s exhibit, in contrast, galvanizes such a concern, launching viewers
in a dark universe that he himself has
aesthetically (re)fabricated and encoded.
It’s a marvel that, through his earnest
engagement with this chosen realm, he
manages both to demystify as well as
amplify its mystery.
Steinhauer achieves this paradoxical demystification, though, partly
because he has (wisely) localized, and
therefore grounded, the spiritual-mystical in the particular aesthetics of a selftaught artist. Made immanent or politicized as such, the mystical forfeits some
of its transcendence. Five of the six
works presented in the show, especially
the wall-sized triptych “The Illuminated
Throne of the State of Eternity no. 2,”
“Winged Beast,” and “The Illuminated
Throne […] no. 1,” consist of images
or motifs that are, like Hampton’s installation, foil-wrapped. These include
toy-like spacecrafts, winged quadrupeds
and other creatures and even a couple
of handguns. In the latter photograph,
there’s a sense of theatrical opposition
and of imminent combat between vestiges of shimmering beings seemingly
facing off in the lateral sides of the composition. The staged action takes place
as if under a central watchful presence
flanked by two gold-handled guns
aimed in opposing directions.
Unlike Hampton’s work, however, the artist uses the foil-wrapped
objects seen in the photo-based works
as electrical capacitors and conductors.
The shimmering lightning-like fringes
that seem to streak against the dark
background of his pictures result from
the artist generating and manipulating
electrical discharges or filaments of light
emitted by the wrapped objects and then
photographing them in complete darkness. By electrifying images that recall
Hampton’s shrine, Steinhauer not only
affirms and amplifies the mystery he has
appropriated but also vouches for it as a
viable means of projecting one’s chosen
identity in the world.
That Steinhauer deliberately seeks
showing on Apr. 21. The film is the
story of Joseph, a young baseball
player, and Mario Joseph, the Haitian
lawyer fighting for compensation from
the UN for the victims of Haiti’s cholera
epidemic. As the epidemic spreads, the
two stories intersect in the struggle for
survival and justice.
For more information and to buy
tickets, visit www.tribecafilm.com.
“The Illuminated Throne of the State of Eternity no. 2”
“The Millennium General Assembly Starship”
to establish to some extent a spiritual and
brotherly identity with another black artist is of course also evident in the sense
of connection suggested by the show’s
title, “In No Strange Land.” Born in Haiti, the artist came to the United States
at age two and went on to receive his
art training from Yale. Having visited his
native country several times as a child
and as an adult, even attending school
there for about three years, he seems
rather familiar with Haitian culture and
its fantastical art tradition. His compelling “Winged Beast,” one of two smaller
magnificent photo-based works in the
show, is an existential, frenzied take on
the theme of chien pays or (stray Haitian) “country dog” the artist referenced
in an exhibited work at the alternative
space Exit Art in 1996.
But the cultural-historical identity
that underpins the show is only part of
what makes it compelling. Aptly presented in a dimly lit gallery, the overall
feel of the works is contemplative but
longingly so, quite at ease but open to
possibilities. In “The Millennium General Assembly Starship,” the seemingly
bulky but actually lightweight radar-like
rotor that glints and crowns this large
but finely economical sculpture seems
able to detect even imperceptible vibes
far and wide, not least from the other
exhibited works, on which its reflected
light flashes. But the entire work, under
which viewers could easily walk, seems
self-contained, emitting (as in “Winged
Beast”) an abiding stoicism as the rotor’s engine whirs on.
All in all, the magical beauty –
and even the mystery – in the show
lies in it’s transparency of means. For
instance, in the kinetic piece “Crown #
1,” which somewhat recalls Duchamps’
playful machine “Rotary Glass Plates
(Precision Optics),” Steinhauer dispenses with the already deconstructed
theatricality with which he conveys the
notion of mystery and opts for a more
open engagement with it. Here, a simple
metal ladder, a couple of light bulbs, a
motorized contraption that spins some
foil-wrapped spacecrafts and a transparent disc with a lone star glued on
it are all that the artist needs to project
cyclically on the gallery wall a sort of
shadow film about a space quest to an
unreachable star. (Hampton had claimed
that the Star of Bethlehem supposedly
appeared in 1946 in Washington, DC,
where he labored as a daytime janitor
and nighttime artist.)
Steinhauer’s quest is all convincing. But it’s not about attaining a fixed,
external goal. Nor is it about acquiescing
to the promise of salvation per se. Like
the glinting, persistent and surprisingly
dissimilar faceted bulks that make up
the two sensors of the would-be symmetrical rotor probing the heavens (the
only variation in an otherwise thoroughly balanced work) the artist simply
insists on the freedom to stand for one’s
belief against, as he has written, “our
ingrained acceptance of the current
‘global order.’”
It’s this dynamic that lends “In No
Strange Land” its reverberating power.
“In No Strange Land”
FiveMyles
558 St. Johns Place
Brooklyn, NY 11238
718 783 4438
Showtimes
“Stones in the Sun” (Wòch nan soley) (95 min., 2012)
Sun, 4/22, 8:30PM, Clearview Cinemas Chelsea 4
Wed, 4/25, 6:30PM, Clearview Cinemas Chelsea 6
Sat, 4/28, 1:00PM, Clearview Cinemas Chelsea 5
““Baseball in the Time of Cholera” (27 min., 2011)
Sat, 4/21, 6:00PM,AMC Loews Village 7 - 1
Mon, 4/23, 12:00PM, AMC Loews Village 7 - 1
Fri, 4/27, 9:45PM, Clearview Cinemas Chelsea 8
Sun, 4/29, 6:30PM, Tribeca Cinemas Theater 1
Haiti Liberté/Haitian Times
9
Le Rapport A
La Syrie mise en perspec
Par William BLUM
L
a Sainte Trinité - les Etats-Unis,
l’OTAN et l’Union Européenne
– ou un de ses composants, arrive
généralement à ses fins. Elle voulait renverser Saddam Hussein, et
peu après il pendait au bout d’une
corde. Elle voulait renverser les Taliban et, grâce à une supériorité militaire écrasante, la chose fut faite
assez rapidement. Elle voulait la
fin du règne de Moammar Kadhafi
et peu après il mourrait dans des
conditions atroces. Jean-Bertrand
Aristide avait été démocratiquement élu, mais ce noir a outrepassé
ses prérogatives et il fut expédié
en exil lointain par les Etats-Unis
et la France en 2004. L’Irak et la
Libye étaient les deux pays les plus
modernes, éduqués et laïques du
Moyen Orient. A présent, tous ces
pays peuvent être qualifiés d’états
en déroute (« failed states »).
Ce sont là quelques exemples
au cours de la dernière décennie
qui montrent comment la Sainte
Trinité ne reconnaît aucun pouvoir
supérieur et croit, littéralement,
qu’elle peut faire ce que bon lui
semble au monde entier, à qui bon
lui semble, le temps que bon lui
semble, et qualifier ses actes comme bon lui semble, comme « une
intervention humanitaire », par
exemple. En Occident, la mentalité
coloniale-impérialiste du 19ème et
20ème siècle se porte comme un
charme.
Prochain sur l’agenda : le
renversement de Bashar al-Assad
de la Syrie. Comme avec Kadhafi, le terrain est préparé à coups
d’informations incessantes - de
CNN à Al Jazeera - sur la nature
supposément barbare d’Assad,
qualifiée à la fois d’inflexible et de
non-provoquée. Après des mois de
massacres médiatiques, qui pourrait encore douter que les événements en Syrie ne sont qu’un nouveau « soulèvement populaire »
d’un Printemps Arabe, tel qu’ils les
aiment, contre un « dictateur brutal
» qu’il faut renverser ? Et que le
gouvernement Assad est très majoritairement responsable des violences.
En fait, il semblerait qu’Assad
jouisse d’une grande popularité,
non seulement en Syrie, mais dans
tout le Moyen orient. Non seulement parmi les Alouites, mais
aussi parmi les deux millions de
Chrétiens et un nombre significatif de Sunnites. Kadhafi lui-aussi
jouissait d’une popularité similaire
en Libye et ailleurs en Afrique. La
différence entre les deux, du moins
jusqu’à ce jour, est que la Sainte
Trinité a bombardé et mitraillé quotidiennement la Libye pendant sept
mois, sans interruption, détruisant
les forces pro-gouvernementales,
ainsi que Kadhafi lui-même, pour
aboutir à ce « changement de régime » tant recherché par la Trinité.
A présent, le chaos, l’anarchie, la
guerre de religion, la guerre civile,
le racisme le plus affreux contre la
population noire, la perte des services sociaux auxquels ils tenaient
tant, et peut-être l’éclatement
du pays en plusieurs mini-états
sont devenus le lot quotidien des
Libyens. La capitale, Tripoli, « est
noyée sous des montagnes de
déchets » parce que les environs
sont contrôlés par une faction qui
refuse les déchets d’une autre faction. (1) On n’ose à peine imaginer
10
Le vice président Joseph Biden et le Président des Etats-Unis Barack
Obama
Prochain sur l’agenda : le renversement de Bashar al-Assad de la Syrie,
le terrain est préparé à coups d’informations incessantes - de CNN à Al
Jazeera - sur la nature supposément barbare d’Assad
dans quel état sont les infrastructures du pays. C’est peut-être cela
qui attend la Syrie si la Trinité réussit son coup. Cela dit, les Maîtres
de l’Univers croient sans doute que
les Libyens devraient leur être reconnaissants pour leur « libération
».
En ce qui concerne la violence
en cours en Syrie, il faut prendre
en compte les nombreux rapports
sur les soutiens militaires apportés
aux rebelles syriens – la GrandeBretagne, la France, les Etats-Unis,
la Turquie, Israël, le Qatar, les Etats
du Golfe et le champion des libertés et de la démocratie, l’Arabie
Saoudite. Il y a aussi la Syrie qui
affirme avoir capturé 14 soldats
français. Et les djihadistes et mercenaires individuels du Liban, de la
Jordanie, de l’Irak, de la Libye, etc,
qui se joignent aux forces antigouvernementales, dont des vétérans
d’Al-Qaeda d’Irak et d’Afghanistan
qui sont probablement derrière les
attentats aux voitures piégées destinés à semer le chaos et la déstabilisation. C’est peut-être la troisième
fois que les Etats-Unis se retrouvent aux côtés d’Al-Qaeda, en
comptant l’Afghanistan et la Libye.
Stratfor, la société privée et
conservatrice américaine de renseignement avec des relations
au plus haut niveau, révèle que
« la plupart des affirmations de
l’opposition se sont révélées être
des exagérations grossières ou tout
simplement fausses. » Les groupes
d’opposition dont le Conseil National Syrien, l’Armée Libre Syrienne et l’Observatoire Syrien des
Droits de l’Homme basé à Londres
ont commencé par affirmer que «
les forces du régime avaient assiégé Homs et imposé un délai de
72 heures aux rebelles pour se rendre avec leurs armes ou être massacrés. » Cette information a fait la
une des journaux du monde entier.
Cependant, l’enquête de Statfor
n’a trouvé « aucun signe de massacre » et précisait que « les forces
Haiti Liberté/Haitian Times
d’opposition trouvent un intérêt à
décrire un massacre dans l’espoir
d’imiter les conditions qui ont
provoqué l’intervention militaire
en Libye. » Stratfor a ajouté que
toute histoire de massacre serait
peu vraisemblable dans la mesure
ou le « régime (syrien) dose sa répression pour justement éviter un
tel scénario. Les forces du régime
prennent soin d’éviter de faire
trop de victimes pour ne pas offrir
l’excuse d’une intervention humanitaire. » (2)
Dans un courrier électronique
de décembre 2011, Reva Bhalla,
Directeur des Analyses de Stratfor, a fait le compte-rendu d’une
réunion à laquelle elle a participé
au Pentagone sur la Syrie : « Au
bout de quelques heures de discussions, ils ont dit sans le dire que
les Forces Spéciales (apparemment
celles des Etats-Unis, de la GrandeBretagne, de la France, de la Jordanie et de la Turquie) étaient déjà
sur place en missions de reconnaissance et pour former les groupes
d’opposition. » Nous connaissons
ce courrier électronique grâce aux
5 millions de courriers de Stratfor
obtenus par un hacker du groupe
Anonymous en décembre et communiqués à Wikileaks. (3)
Human Rights Watch a indiqué que les forces de sécurité
du gouvernement syrien et les
rebelles armés syriens ont tous
deux commis de graves violations
des droits de l’homme, dont des
enlèvements, des tortures et des
exécutions sommaires. Mais seule
la Trinité peut échapper aux sanctions qu’elle adore imposer aux
autres. L’épouse d’Assad est désormais bannie des pays de l’UE et
ses biens peuvent être saisis. Idem
pour la mère d’Assad, sa sœur et
sa belle-soeur, ainsi que huit ministres du gouvernement. Assad luimême a subi le même traitement
au mois de mai dernier. (4) Parce
que la Trinité peut.
Le 25 mars, les gouverne-
ments US et turcs ont annoncé
qu’ils discutaient sur l’envoi
d’armes non-létales à l’opposition
syrienne, sous-entendant clairement par là qu’ils ne l’avaient pas
fait auparavant. (5) Mais selon un
câble de l’ambassade US, révélé
par Wikileaks, depuis 2006 au
moins les Etats-Unis financent les
groupes d’opposition en Syrie ainsi
que la chaîne de télévision basée
à Londres, Barada TV, dirigée par
des exilés syriens, qui émet des
programmes antigouvernementaux dans le pays. Le câble précisait
aussi qu’aux yeux des autorités
syriennes « tout fonds US versé à
des groupes syriens illégaux constituerait un soutien à un changement de régime. »
Le changement de régime en
Syrie fait partie des objectifs des
néoconservateurs depuis au moins
2002 lorsque John Bolton, soussecrétaire d’Etat sous George W.
Bush, a présenté un projet visant
à briser simultanément la Libye
et la Syrie. Il qualifiait ces deux
états, avec Cuba, « d’Axe du Mal ».
Lors d’une émission sur la chaîne
FOX en 2011, Bolton a dit que les
Etats-Unis auraient dû renverser le
gouvernement syrien juste après le
renversement de Saddam Hussein.
Parmi les crimes de la Syrie, il a
énuméré ses relations étroites avec
l’Iran, le Hezbollah (au Liban), la
résistance palestinienne, la Russie,
et son incapacité à conclure un accord de paix avec Israël, contrairement à la Jordanie et l’Egypte. Aux
yeux de la Sainte Trinité, tout ceci
constitue la démonstration que la
Syrie, à l’instar d’Aristide, a bien
franchi la ligne jaune.
Il serait difficile d’exagérer la
mégalomanie clinique de la Sainte
Trinité. Et encore moins de la
traîner devant la justice.
En guise de conclusion,
quelques mots de Cui Tiankai, le
vice-ministre chinois des Affaires
Etrangères : « Les Etats-Unis ont
l’armée la plus puissante du monde
et dépense plus que tout autre
pays. Mais les Etats-Unis sont toujours préoccupés pour leur propre
sécurité à cause d’autres pays... Je
suggère que les Etats-Unis passent
plus de temps à penser comment
faire en sorte que les autres pays
soient moins préoccupés pour leur
propre sécurité à cause des EtatsUnis. » (6)
L’oeuvre d’Obama
Le mois dernier, Alan S. Hoffman, un professeur américain
de l’université de Washington à
St Louis, a été empêché par le
Département du Trésor US de se
rendre à Cuba pour donner des
cours sur les biomatériaux. (7)
Dans le même temps, le
La Sainte Trinité ne reconnaît aucun pouvoir supérieur et croit, littéralement, qu’elle
peut faire ce que bon lui semble au monde entier, à qui bon lui semble, le temps que
bon lui semble, et qualifier ses actes comme bon lui semble, comme « une intervention
humanitaire
Vol. 5, No. 39 • du 11 au 17 Avril 2012
Anti-Empire :
ctive et le Bilan d’Obama
Reva Bhalla, Directeur des Analyses de Stratfor
Département d’Etat a refusé
d’accorder à deux diplomates cubains basés à Washington la permission de voyager à New York
pour prendre la parole au Forum de
la Gauche, le plus grand rassemblement de la gauche aux EtatsUnis qui cette année à attiré plus
de 5000 participants. (8)
Le Département d’Etat a aussi
été occupé récemment à empêcher
la participation de Cuba aux Sommet des Amériques qui se tiendra
en Colombie au mois d’avril. (9)
Et tout ceci au cours du mois
écoulé seulement.
Si j’en parle, c’est pour le garder
à l’esprit lorsque la prochaine fois
le Président Obama ou un de ses
partisans parlera de l’amélioration
des relations entre les Etats-Unis
et Cuba comme partie de son bilan.
Moi-même je ne peux pas me
rendre légalement à Cuba.
Une autre affirmation que les
Obamaniaques aiment répéter pour
défendre leur idole est qu’il aurait
aboli la torture. C’est rassurant
mais il n’y pas de raison pour les
croire sur parole. Peu après l’entrée
de fonction d’Obama, lui et Leon
Panetta, le nouveau directeur de
la CIA, ont explicitement déclaré
que les « renditions » se poursuivraient. Selon le Los Angeles Times
: « d’après un décret présidentiel
(executive order) d’Obama publié
récemment, la CIA a toujours le
droit d’effectuer des « renditions
», des enlèvements secrets et des
transferts de prisonniers vers des
pays qui coopèrent avec les EtatsUnis » (10)
Par « coopération », entendez
« torture ». « Rendition » équivaut
à torture. Il n’y a pas d’autre raison pour expédier des prisonniers
en Lituanie, en Pologne, en Roumanie, en Egypte, en Jordanie, au
Kenya, en Somalie, au Kosovo,
ou sur l’île de Diego Garcia dans
l’Océan Indien, pour ne citer que
quelques uns des centres de torture connus et fréquentés par nos
braves. Au Kosovo et à Diego Garcia - qui accueillent tous deux de
très grandes et très secrètes bases
militaires US – il est probable que
les affaires de torture continuent.
De même à Guantanamo. De plus,
Les Etats-Unis ont l’armée la plus puissante du monde et
dépense plus que tout autre pays
Vol. 5, No. 39 • du 11 au 17 Avril 2012
le décret présidentiel relatif à la
torture, émis le 22 janvier 2009
– numéro 13491, garantissant la
légalité des interrogatoires – est
ambigu. Par exemple il est stipulé
qu’il s’applique uniquement dans
le contexte de « tout conflit armé
». Par conséquent, la torture hors
d’un contexte de « conflit armé »,
ce qui est d’ailleurs le cas pour la
plupart des tortures dans le monde,
ne serait pas interdit. Et qu’en estil de la torture dans le cadre de la «
lutte contre le terrorisme » ?
Un des décrets d’Obama exige que la CIA n’utilise que les
méthodes d’interrogatoire décrites
dans le manuel « Army Field Manual ». Cependant, en se basant sur
ce manuel, sont toujours autorisés
l’enfermement en isolement, les privations sensorielles, les privations
de sommeil, l’usage de drogues qui
provoquent la peur, le désespoir et
altèrent les pensées, les manipulations d’environnement telles que la
température et éventuellement le
bruit, et des positions de stress et
de surcharge sensoriel.
Après que Panetta ait été interrogé par le Sénat, le New York
Times a écrit qu’il avait « laissé la
possibilité à l’agence de demander
l’autorisation de recourir à des méthodes d’interrogation plus agressives que celles contenues dans
le menu autorisé par le Président
Obama... M. Panetta a dit aussi que
l’agence poursuivra les pratiques
de « rendition » de l’administration
Bush – l’enlèvement de suspects et
leur expédition vers un pays tiers.
Mais il a dit que l’agence refuserait de livrer un suspect à un pays
connu pour appliquer la torture ou
d’autres actions qui seraient « contraires à nos valeurs humaines ».
(11)
Absolument personne des administrations Bush ou Obama n’a
été puni pour crimes de guerre en
Irak, Afghanistan et ailleurs où des
guerres illégales ont été lancées,
et personne n’a été puni non plus
pour torture. Et on pourrait ajouter
qu’aucun bankster américain n’a
été puni pour son rôle incontournable dans la torture des finances
mondiales. L’Amérique a décidément le pardon facile. Sauf en ce
qui concerne Julian Assange et
Bradley Manning.
Au cours des derniers jours de
Bush à la Maison Blanche, Michael
Ratner, professeur à Columbia Law
School et ancien président du Centre pour les Droits Constitutionnels,
faisait remarquer :
La seule manière pour éviter
que cela ne se reproduise est de
punir les responsables du programme de torture. Je ne vois pas
comment nous pourrions retrouver
notre statut moral en autorisant
ceux qui ont été directement impliqués dans les programmes de torture de simplement s’en tirer à bon
compte et de continuer à mener
leurs vies sans avoir de comptes à
rendre. (12)
J’aimerais à présent rappeler
à mes chers lecteurs les termes de
la « Convention contre la torture et
autres peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants »,
rédigée par les Nations Unies en
1984, entrée en vigueur en 1987,
et ratifiée par les Etats-Unis en
1994. L’article 2 de la Convention
stipule : « Aucune circonstance
exceptionnelle, quelle qu’elle soit,
qu’il s’agisse de l’état de guerre ou
de menace de guerre, d’instabilité
politique intérieure ou de tout autre
état d’exception, ne peut être invoquée pour justifier la torture. » Des
termes merveilleusement clairs et
sans équivoques destinés à poser
les bases d’un principe universel
dans un monde qui nous fait de
plus en plus honte. Nous ne pouvons revenir en arrière.
Joseph Biden
Dans un document trouvé dans la
planque de Ben Laden au Pakistan
après son assassinat au mois de
mai dernier, se trouvait un appel
à assassiner le Président Obama
parce que « Obama est le chef
des infidèles et sa mort le ferait
automatiquement remplacer par
Biden... Biden n’est absolument
pas préparé pour ce poste, ce qui
plongerait les Etats-Unis dans une
crise. » (13)
Ainsi, il semblerait que
l’homme que les Etats-Unis adoraient haïr et craindre n’en connaissait pas plus sur le fonctionnement
de la politique étrangère des EtatsUnis que l’Américain moyen.
Quelle différence cela aurait-il eu
pour la Guerre Contre le Terrorisme
– en bien ou en mal – et pour tous
les Ben Laden et Al Qaedas, si Joe
Biden avait été président ces trois
dernières années ? Biden soutient
sans faille la guerre en Irak et se
révèle en tous points un pro-israé-
lien fanatique à l’instar d’Obama.
Au cours des 35 dernières années
au Sénat US, Biden a soutenu avec
zèle toutes les guerres d’agression
des Etats-Unis, de la Grenade en
1983, en passant par le Panama
en 1989, l’Irak en 1991, la Yougoslavie en 1999 et l’Afghanistan en
2001. A quoi pouvait bien penser
Ben Laden ? Et à quoi pouvait bien
penser Joe Biden lorsqu’il s’est
récemment exprimé après la visite
aux Etats-Unis du présumé futur
dirigeant de la Chine, Xi Jinping ?
Les Etats-Unis ont au moins
un avantage économique décisif
sur la Chine. Car le gouvernement chinois autoritaire réprime
ses propres citoyens, ces derniers
ne peuvent pas penser librement
ou innover. « Pourquoi ne sont-ils
pas devenus un des pays les plus
innovants du monde ? Pourquoi
ont-ils besoin de voler notre propriété intellectuelle ? Pourquoi ontils besoin d’obliger à communiquer les secrets commerciaux pour
pouvoir accéder à un marché d’un
milliard trois cent millions de personnes ? Parce qu’ils n’innovent
pas. » En remarquant au passage que la Chine et d’autres pays
similaires produisent beaucoup
d’ingénieurs et de scientifiques,
mais peu d’inventeurs, Biden a dit
: « Il est impossible de penser différemment dans un pays où il n’y
a pas de liberté d’expression. Il est
impossible de penser différemment
lorsqu’il faut faire attention à ce
que vous publiez sur Internet au
risque de le voir confisqué ou de
finir en prison. Il est impossible de
penser différemment lorsque règne
l’orthodoxie. C’est pour cela que
nous sommes toujours le pays le
plus innovant au monde ». (14)
C’est la Guerre Froide. Exactement le genre de choses que
l’on nous racontait à propos de
l’Union Soviétique. Pendant des
années et des années. Des dizaines
d’années. Puis ils ont lancé le
Spoutnik, le premier satellite artificiel mis en orbite autour de la terre.
Il fut lancé par l’Union Soviétique
le 4 octobre 1957. L’annonce surprise du succès de Spoutnik 1 a
précipité la crise aux Etats-Unis
et lancé la course à l’espace. Le
lancement de Spoutnik a poussé
les Etats-Unis à créer l’Agence de
Recherches Avancées pour regagner une avance technologique ce
qui a directement mené à la création de la NASA.
Notes
1. Washington Post, April 1, 2012
2. Huffington Post, December 19,
2011
3. See the document on WikiLeaks
4. Washington Post, March 24, 2012
5. Ibid., March 26, 2012
6. Ibid., January 10, 2012
7. Prensa Latina (Cuba), March 18,
2012
8. See the video description on Cuba’s
UN Ambassador at Left Forum ’12
9. BBC News, "Ecuador to boycott
Americas summit over Cuba exclusion", April 3, 2012
10. Los Angeles Times, February 1,
2009
11. New York Times, February 6,
2009
12. Associated Press, November 17,
2008
13. Washington Post, March 16, 2012
14. Ibid., March 1, 2012
15. Wikipedia entry for Sputnik 1
LGS 8 avril 2012
Haiti Liberté/Haitian Times
11
Perspectives
Cuba face aux défis du XXIe siècle
Entretien avec Ricardo Alarcón, Président du Parlement cubain
2ème Partie
Par Salim Lamrani
La réforme du modèle
économique cubain
Salim Lamrani (SL) : En avril
2011, le Congrès du Parti Communiste a
décidé de réformer le modèle économique
cubain. A quoi est dû ce changement ?
En quoi consiste-t-il exactement ?
Ricardo Alarcón de Quesada
(RAQ) : Nous, Cubains, nous
sommes rendu compte que nous devions introduire des changements
importants au projet économique et
social de notre nation, afin de sauver le
socialisme, de l’améliorer, de le perfectionner. Nous avons pris en compte des
facteurs objectifs de la réalité. Le socialisme cubain a été durant une longue
période très lié au socialisme basé en
Union soviétique. A l’évidence, il ne
peut plus en être ainsi. Il faut également
prendre en compte des facteurs globaux
présents sur la scène internationale. Par
ailleurs, il convient de rectifier certains
aspects de notre projet économique et
social, qui avaient sans doute un sens à
l’époque où ils ont été appliqués, mais
qui ne se justifient plus. Certaines politiques prises par le passé avaient une
explication conjoncturelle, mais n’ont
actuellement plus lieu d’être.
Que recherche-t-on exactement
? Nous essayons d’atteindre une meilleure efficience économique, une utilisation plus rationnelle et efficace de
nos ressources naturelles, matérielles,
économiques et financières, lesquelles
sont limitées. Nous devons prendre
en compte les principaux facteurs externes pour ce qui concerne Cuba, en
l’occurrence les sanctions économiques
que nous imposent les Etats-Unis, et
qui n’ont cessé de s’intensifier lors des
dernières années. Il convient également de prendre en compte les réalités
positives, tels que les changements importants survenus en Amérique latine
et dans la Caraïbe. Après une analyse
des problèmes de la société cubaine,
une réflexion collective à ce sujet, nous
sommes arrivés à la conclusion qu’il
fallait introduire des changements pour
faire face à ces réalités objectives mais
aussi parce que nous sommes convaincus qu’il y a une meilleure façon de
procéder pour construire une société
plus juste.
SL : Cuba a décidé de réduire le
rôle de l’Etat.
RAQ : Nous avons effectivement décidé de réduire le rôle de l’Etat
Dr. Kesler Dalmacy
1671 New York Ave.
Brooklyn, New York 11226
Tel: 718-434-5345
Le docteur de la
Communauté Haïtienne
à New York
12
Ricardo Alarcon et Fidel Castro
dans notre société. Nous n’avons pas
renoncé à l’idée que la société a une
responsabilité vis-à-vis de ses citoyens.
Nous restons convaincus que l’accès à
la santé, à l’éducation, à la culture, à la
sécurité sociale, à l’assistance sociale, à
la retraite, aux congés de tout type, au
bien-être sont des droits humains fondamentaux. Ces secteurs représentent
la plus grosse partie du budget national
et nous obligent à maintenir chaque année un déficit budgétaire d’une certaine
importance que nous essayons de contrôler et de réduire, comme la plupart
des pays du monde. Néanmoins, dans
notre cas, cela ne se fait pas au détriment du rôle fondamental de l’Etat.
SL : C’est-à-dire ?
RAQ : L’Etat ne renonce pas à
son rôle et ne remet pas en cause les
Vous pouvez vous promener dans
acquis sociaux. Pour maintenir un acLa Havane et vous ne trouverez
cès à la santé universelle et gratuite,
absolument personne vivant dans
à l’éducation universelle et gratuite et
la rue ou sous un pont, comme
garantir à toutes et à tous les prestacela est le cas dans de nombreuses
tions sociales, le droit à la retraite, à
capitales occidentales
l’assistance sociale, il est indispenssont en train de construire leur propre
able d’arriver à la plus grande effisocialisme. Pendant longtemps, l’une
cience possible dans la mise en place
des erreurs fondamentales commises
de ces droits sociaux. Nous avons répar le mouvement socialiste et révolualisé un travail de fond afin d’offrir un
tionnaire a été de croire qu’il existait un
service d’excellente qualité à moindre
modèle de socialisme. En réalité, il ne
coût, non pas en réduisant le salaire
faut pas parler de socialisme mais de
de l’enseignant mais au contraire en
socialismes au pluriel. Il n’y a pas de
éliminant les dépenses inutiles, inhérsocialisme qui soit similaire à un autre.
entes à la bureaucratie. Il s’agit là de
Le socialisme est « création héroïque »
la perspective générale pour le reste de
comme disait Mariátegui. S’il s’agit de
l’économie.
création, cela doit donc répondre à des
SL : L’un des objectifs est donc de
réalités, des motivations, des cultures,
mettre un terme aux obstacles bureaudes situations, des contextes, des obcratiques, avec un retrait de l’Etat des
jectifs qui ne sont pas identiques mais
secteurs non stratégiques, tels que les
différents.
salons de coiffure, par exemple.
SL : Comment a été décidée cette
RAQ : Raúl Castro a souvent
réforme du modèle économique ?
évoqué le cas des salons de coiffure. A
RAQ : Nous nous trouvons face
quel moment Karl Marx a-t-il affirmé
à une situation expérimentale, dévelque le socialisme consistait à collectivoppée selon une méthode très cubaine
iser les salons de coiffure ? A quel moet –dirais-je – très socialiste, c’est-à-dire
ment a-t-il dit que cette activité, tout
à travers un processus constant, large
comme de nombreuses autres, devait
et authentique de consultation popuêtre administrée et contrôlée par l’Etat.
laire. Le Parti a proposé un projet de
L’idée du socialisme a toujours été la soréforme du système économique. Ce
cialisation des moyens fondamentaux
projet a été débattu dans tout le pays,
de production. Il est clair que l’acception
non seulement parmi les militants, mais
du terme « fondamental » peut avoir un
aussi avec tous les citoyens qui ont
spectre plus ou moins large. En ce qui
souhaité participer à ces discussions.
nous concerne, nous sommes convainLe projet a d’ailleurs été profondément
cus qu’il est impossible de renoncer à
modifié suite à ces débats. Des articles
certaines choses. Néanmoins, pour le
ont été modifiés, certains ont été proreste, il est indispensable de réduire
posés, d’autres ont été éliminés. Le
l’implication de l’Etat dans des tâches
document initial a été modifié à plus de
et des activités que les gens peuvent
70% suite aux discussions citoyennes
réaliser eux-mêmes, pour leur propre
et il a ensuite été proposé au Congrès
compte, de façon coopérative. Cela perdu Parti Communiste. Plusieurs commet à l’Etat de réduire énormément les
missions ont été créées afin de travailler
coûts et de garantir ce que nous consiet de réfléchir sur le document final et
dérons comme étant des droits humains
d’analyser les nouvelles propositions
fondamentaux. Pour cela, il faut libérer
apparues suite à ce grand débat nade nouvelles forces productives, pertional. A la fin, un nouveau document
mettre les initiatives personnelles aussi
a été présenté avec 311 propositions de
bien à la ville qu’à la campagne, afin
changement au Parlement qui l’a apde construire un socialisme à la cubaine
prouvé. Certaines mesures sont déjà en
qui, en fin de compte, ne consiste pas
application, d’autres sont en train d’être
à répondre à un dogme établi, à suivre
mises en place et d’autres sont toujours
un exemple ou à copier un modèle prééen phase de débat non pas sur leur contabli.
tenu, qui a été approuvé, mais sur la
SL : Un socialisme qui serait donc
manière de les réaliser.
authentiquement cubain.
Je ne suis pas sûr qu’il y ait beauRAQ : Ce qui caractérise actuelcoup de gouvernements dans le monde
lement l’Amérique latine est qu’un cerqui prennent la peine de consulter la
tain nombre de pays, à leur manière,
Haiti Liberté/Haitian Times
population avant de lancer une politique de transformation du système
économique. Je ne suis pas sûr que
les gouvernements qui ont appliqué
des mesures d’austérité drastiques, qui
ont réduit les budgets de la santé et de
l’éducation, qui ont augmenté l’âge
de départ à la retraite, en raison de la
crise systémique néolibérale qui touche
de nombreuses nations aient demandé
l’avis des citoyens sur les changements
profonds qui affectent désormais leur
quotidien.
De tout cela émergera un socialisme nouveau, différent de celui dont
nous disposons actuellement mais, ce
sera toujours du socialisme et il sera
sans doute plus authentique.
SL : Ne s’agirait-il pas d’un retour au capitalisme ?
RAQ : Je ne pense pas, même s’il
est vrai qu’il y aura une plus grande
présence dans la société cubaine de
mécanismes de marché, d’éléments qui
caractérisent l’économie de marché, le
capitalisme si vous préférez.
SL : Depuis le mois de novembre
2011, les Cubains peuvent acheter et
vendre un logement et des automobiles.
Pourquoi quelque chose qui constitue la
norme dans le reste du monde était-il
interdit, ou du moins fortement encadré
à Cuba ?
RAQ : Permettez-moi de vous
donner une explication historique. Dans
les années 1960, lorsque ces mesures
ont été prises, l’objectif était d’empêcher
la restauration capitaliste, avec l’accumulation de biens. Prenez l’exemple de
la Révolution mexicaine qui avait fait
une grande réforme agraire, mais peu de
temps après le latifundio avait refait son
apparition. La Révolution cubaine ne
voulait pas commettre la même erreur.
Si le paysan possédant un lopin de terre
grâce à la réforme agraire décidait de
le vendre au propriétaire terrien le plus
riche, il sapait les fondements même de
la réforme agraire, car il contribuait de
nouveau à l’accumulation de biens et à
la résurgence du latifundio.
Pour ce qui est du logement, la
réforme urbaine avait permis à tous
les Cubains de posséder un logement
en limitant la concentration de propriété. Vous pouvez vous promener
dans La Havane et vous ne trouverez
absolument personne vivant dans la
rue ou sous un pont, comme cela est
le cas dans de nombreuses capitales
occidentales. Il peut y avoir un problème de promiscuité avec plusieurs
générations vivant sous le même toit,
mais personne n’est abandonné à son
sort. Nous ne voulions donc pas nous
retrouver de nouveau avec de multipropriétaires et c’est la raison pour laquelle
des restrictions – et non une interdiction
totale – ont été imposées.
SL : Et en ce qui concerne les
voitures ?
RAQ : Pour ce qui est des voitures, la question est plus complexe
car il s’agit d’un produit d’importation
dont la nation est dépendante. Cuba n’a
historiquement jamais eu d’industrie
automobile. Cuba a produit quelques
moyens de transport collectif, mais
l’automobile n’a jamais été produite à
Cuba. Il y a également un autre élément
fondamental qui est l’essence, le carburant, qui a toujours constitué le talon
d’Achille de l’économie cubaine. Il fallait
donc établir des contrôles et certaines
restrictions. Il convient de rappeler que
certaines de ces mesures de contrôle
sont antérieures à l’idée du socialisme
cubain. Je me réfère souvent à un document extrêmement intéressant datant
de février 1959, quand nous avons établi à Cuba un contrôle sur les devises et
les importations. Ainsi, jusqu’à février
1959, la bourgeoisie cubaine était habituée à aller à la banque pour acheter
des dollars et importer une voiture, du
parfum ou des articles de luxe. Lorsque
la Révolution a triomphé, une partie
de l’élite liée à l’ancien régime prend le
chemin de l’exil et parmi ces personnes
là se trouvait le président de la Banque
nationale de Cuba.
Le gouvernement provisoire
dirigé par Manuel Urrutia nomme alors le Docteur Felipe Pazos à la tête
de cette institution. Pazos avait été le
fondateur et premier président de cette
entité financière nationale qui avait vu
le jour en 1950 sous le gouvernement
de Carlos Prío Socarrás. Pazos était un
économiste de prestige, indépendant et
qui n’était pas de gauche. Il avait dirigé
la Banque de 1950 à mars 1952, date
marquant le coup d’Etat de Fulgencio
Batista. Dès sa prise de fonction, il avait
rédigé un rapport qu’il avait remis au
président Urrutia – Fidel Castro n’était
que chef des Forces armées à l’époque
– dans lequel il décrivait l’état des finances cubaines et révélait le pillage
des réserves effectué par les dirigeants
de l’ancien régime avant de prendre la
fuite.
Pazos – et non le Che Guevara,
Raúl Castro ou autre radical du Mouvement 26 Juillet – qui était le représentant
emblématique des classes aisées, très
respecté par la bourgeoisie de l’époque,
avait décidé donc d’établir le contrôle
des changes, de cesser la vente de dollars, et d’imposer un contrôle strict sur
les importations. En tant que président
de la Banque nationale, il avait informé
Urrutia qu’il était impératif de prendre
ces mesures au vu du désastre financier dans lequel se trouvait la nation.
La situation économique de Cuba était
dramatique et il faut reconnaître que les
éléments de tension qui existaient au
sein de l’économie cubaine n’ont toujours pas disparu.
Ainsi, à partir des années 1960,
il y a eu une forte restriction sur
l’importation de produits – y compris
les automobiles – et cela s’est poursuivi
jusqu’à aujourd’hui pour des raisons
économiques. Cette décision – je le rappelle – avait été prise par un économiste
de renom, Felipe Pazos, qui n’était pas
un radical ou un communiste mais
plutôt un conservateur.
Il existait deux types de situations. Ceux qui disposaient déjà
d’une voiture avant le triomphe de la
Révolution pouvaient l’utiliser comme bon leur semblait, la vendre, etc.
Suite à la page (16)
Vol. 5, No. 39 • du 11 au 17 Avril 2012
Perspectives
La pauvreté a-t-elle
diminué dans le monde ?
Les manipulations de la
Banque mondiale
Banque mondiale :
la citadelle assiégée
Par Alain Faujas
Jim Yong Kim, le candidat présenté
par les États-Unis, devrait remplacer
Robert Zoellick à la tête de la Banque
mondiale en juin. Mais le monopole
américano-européen sur les institutions financières est de plus en plus
contesté par les pays émergents.
P
Le siège principal de la Banque mondiale à Washington
La pauvreté mondiale diminue malgré la récession économique mondiale
Par Vicenç Navarro
I
l y a quelques semaines, la
Banque mondiale a publié un bref
communiqué de presse de six pages,
qui a fait couler beaucoup d'encre.
La Banque mondiale signalait que,
malgré la récession mondiale, la
pauvreté extrême avait baissé dans
le monde. Le titre du communiqué
de presse résumait tout : « De nouvelles estimations révèlent une diminution de la pauvreté extrême pour
la période de 2005 à 2010 ».
Il est inutile de dire que les principaux médias d'information du monde
occidental, de sensibilité libérale et
avides de bonnes nouvelles, ont relayé
la dépêche abondamment. Les plus
grands quotidiens et hebdomadaires
du monde ont publié des articles à la
une clamant la bonne nouvelle. Le titre
du New York Times était représentatif :
« La pauvreté mondiale diminue malgré la récession économique mondiale
». Des titres similaires sont apparus
dans les grands médias, et particulièrement dans la presse économique
libérale, du Financial Times en passant
par The Economist. Ce dernier, avec
l'exagération qui le caractérise, a indiqué que « pour la première fois, le nombre de pauvres a diminué dans le monde
entier ». Évidement, comme on aurait
pu le prévoir, les médias dominants en
Espagne ont relayé l'information avec
la même allégresse.
Le problème de toute cette mobilisation médiatique, c’est que les
données, y compris les données de la
Banque mondiale elle-même, ne reflètent pas cette réalité. L'étude de la
Banque mondiale porte sur l'évolution
de la pauvreté extrême durant la période 1981-2008. La dernière année
analysée est donc l'année 2008, première année de la récession. En effet,
en 2008, la récession avait à peine
commencé. On ne peut donc pas conclure de l'étude de la Banque mondiale
que la pauvreté a diminué malgré la
récession, comme l'ont indiqué la majorité des médias. En réalité, la crise et
la récession ont commencé en 2008 et
s’intensifient en de nombreuses parties
du monde. Pour arriver à la conclusion
à laquelle les médias sont parvenus, il
aurait fallu que l'étude porte sur les années 2008-2012 et voir si la pauvreté
avait baissé durant cette période. La
Banque mondiale n'a pas réalisé une
telle étude.
Ce qu'a réellement fait la Banque
mondiale, c'est une estimation de la
baisse de la pauvreté pour la période
2008-2010, estimation basée non pas
sur des données réelles mais sur des
données calculées selon plusieurs présupposés, dont certains doivent être
sérieusement remis en question. Les
estimations de la Banque mondiale
sont en effet connues pour leur « créativité » conduisant à des estimations et
à des projections qui ont une maigre
crédibilité dans la communauté scientifique. Les seules données exactes, et
non des suppositions, de l'étude de la
Banque mondiale terminent en 2008,
quand la récession commençait à peine.
De plus le rapport de la Banque
mondiale commet une autre erreur qui,
Vol. 5, No. 39 • du 11 au 17 Avril 2012
our la première fois, la Banque
mondiale semble résolue à appliquer un processus de sélection « ouvert, fondé sur le mérite et transparent » pour désigner le successeur de
Robert Zoellick, son président (celui-ci
n'a pas demandé le renouvellement de
son mandat, qui arrivera à son terme
le 30 juin). Jusqu'ici, les États-Unis
s'arrogeaient le droit de nommer le
patron de la Banque, les Européens se
réservant, avec leur complicité, celui du
Fonds monétaire international (FMI).
Ngozi Okonjo-Iweala, 57 ans, ministre
des Finances du Nigeria, José Antonio
Ocampo, 59 ans, universitaire et ancien
ministre des Finances de Colombie, et
Jim Yong Kim, 52 ans, président du
Dartmouth College, l'une des universités américaines les plus prestigieuses,
ont été présélectionnés, le 23 mars, par
le conseil d'administration.
Pour être retenu, chacun des trois
candidats devra « avoir fait ses preuves
à des postes de direction ; posséder
une expérience de l'administration des
grandes institutions internationales et
une bonne connaissance du secteur
public ; être en mesure de présenter
une vision claire de la mission de développement de la Banque ; être fermement déterminé à promouvoir la coopération multilatérale et être convaincu
de son importance ; être en mesure de
communiquer de façon efficace et diplomatique et de faire preuve d'impartialité
et d'objectivité dans l'exercice de ses
fonctions ».
À l'aune de ces exigences, c'est
« Ngozi » - comme elle est universellement appelée - qui semble la plus
qualifiée. Diplômée de Harvard et du
Massachusetts Institute of Technology
(MIT), elle est entrée à la Banque mondiale en 1982 et a arpenté le monde en
développement pour surveiller la mise
en place de programmes d'aide aux
pays pauvres. Ministre des Finances
de 2003 à 2006, elle a mené une lutte
sans merci contre la corruption et obtenu une très sensible réduction de la
dette nigériane : 18 milliards de dollars.
De 2007 à 2011, elle a été le numéro
deux de la Banque avant de diriger de
nouveau les finances de son pays.
José Antonio Ocampo est estimé
bien au-delà de l'Amérique latine. De
2003 à 2007, il a été secrétaire général adjoint de l'ONU pour les affaires
économiques et sociales. Diplômé de
l'université américaine Yale, il a aussi
été ministre de l'Agriculture (19931994) puis des Finances (1996-1998)
de la Colombie. Depuis 2007, il enseigne le droit international à l'université
américaine Columbia. Il est proche de
Joseph Stiglitz, le Prix Nobel d'économie
américain, avec qui, en 2006, il a écrit
un livre sur la stabilité et la croissance.
"Ngozi" dénonce l'hypocrisie
comme la précédente, permet de parvenir à une conclusion erronée. On y
analyse combien de gens vivent dans le
monde avec moins de 1,25 dollars par
jour et on quantifie comment ce chiffre a évolué durant la période de 19812008. Selon les calculs de l'étude, il
y avait 662 millions de personnes en
moins qui vivaient dans ces conditions
en 2008 qu'en 1981. On en a conclu que la pauvreté avait diminué au
niveau mondial. Étant donné que cette
Jim Yong Kim, le candidat des États-Unis, affrontera la nigérianne
Ngozi Okonjo-Iweala
"l'hypocrisie" des Occidentaux acharnés
à perpétuer leur domination.
La surprise est venue du choix
de Jim Yong Kim par Barack Obama.
On attendait une des femmes de poids
de l'administration américaine, Hillary Clinton ou Susan Rice ; mais c'est
ce médecin américano-coréen formé à
Harvard et docteur en anthropologie
qui a été présenté. Celui-ci a consacré
la plus grande partie de sa brillante
carrière à combattre les pandémies
dans les pays en développement : de
1987 à 2009, il a notamment dirigé le
département de lutte contre le VIH/sida
de l'Organisation mondiale de la santé (OMS). Sa qualité principale est de
n'être issu ni de Goldman Sachs, ni de
l'administration américaine, ni du petit
monde des experts en développement.
Son handicap est le revers de cette originalité, il ne connaît pas les processus
du développement. Il a même écrit, en
2000, un livre dans lequel il accuse la
croissance d'avoir paupérisé les classes
moyennes des pays en développement.
Étrange point de vue pour un homme
qui aspire à diriger la Banque mondiale
- dont la croissance est précisément
l'objectif essentiel !
L'originalité de la compétition
qui débute est d'opposer des candidats
dont aucun n'est né aux États-Unis,
mais qui sont tous issus des universités
américaines. Ils ont en somme un pied
« dedans » et l'autre « dehors », ce qui
traduit bien l'évolution en cours dans la
gouvernance des institutions de Bretton
Woods. On sait que les pays émergents,
qui assurent plus de la moitié de la
croissance économique mondiale, contestent de plus en plus vigoureusement
le duopole américano-européen...
Division
Mais ne rêvons pas. Le docteur Kim
a toutes les chances de l'emporter.
D'abord parce que les pays en développement ne sont pas parvenus à
s'entendre sur un seul nom. Certes,
l'Union africaine est derrière Ngozi,
même si le Rwandais Paul Kagamé a
applaudi le choix de Kim, qu'il connaît
personnellement. Mais le Brésil hésite
à soutenir Ocampo, l'Inde ne veut rien
dire, la Russie manie la langue de bois
pour ne pas se prononcer et les Chinois
période a surtout été libérale, c'est-àdire que la majorité des pays du monde,
sous la pression du FMI et de la Banque
mondiale, ont suivi des politiques néolibérales, cette diminution est présentée
comme la preuve du grand succès de
telles politiques. On a vu apparaître différents articles de célèbres économistes
libéraux (en réalité, néolibéraux) chantant les louanges du néolibéralisme.
Mais une telle euphorie ignore quelques
faits élémentaires.
Ngozi Okonjo-Iweala, rivale
du candidat des Etats-Unis,
Jim Yong Kim à la présidence
de la Banque mondiale
déplorent par avance la victoire du candidat américain !
La principale raison de la probable victoire de Kim est que les Américains détiennent près de 17 % des voix
au conseil de la Banque et que les voix
européennes (32 %) lui sont acquises
en remerciement du soutien de Washington à la candidature de Christine
Lagarde à la direction générale du FMI,
l'an dernier. Si l'on y ajoute les voix du
Japon, du Canada, de l'Australie et de
quelques autres pays, il est clair que la
majorité des suffrages est virtuellement
acquise au candidat américain. Les
mentalités et la géostratégie ont incontestablement évolué, mais pas encore
suffisamment pour que tombe l'une des
dernières citadelles monopolisées par
les pays riches.
Pour se faire connaître, Jim
Yong Kim a entrepris de visiter, avec
l'assistance du Trésor américain, sept
pays jusqu'au 9 avril : Éthiopie, Chine,
Japon, Corée du Sud, Inde, Brésil et
Mexique. Comme ses deux challengeurs, il sera ensuite entendu sur la
politique qu'il entend conduire par le
conseil d'administration. Celui-ci s'est
donné pour objectif de désigner son
président avant le 20 avril, « par consensus ». Mais le doute n'est pas permis
: il sera américain. C'est la raison pour
laquelle Ngozi a durci le ton dans le Financial Times du 29 mars. Elle veut désormais faire du processus électoral un
« test » destiné à révéler « l'hypocrisie
» de tous ceux qui déclarent vouloir un
scrutin « ouvert », mais dont le seul objectif est de perpétuer leur domination.
Jeune Afrique 6 avril 2012
Un de ceux-ci est que la majorité de la diminution du pourcentage des personnes qui vivent avec
moins de 1,25 dollars par jour se
concentre en Chine (et en deuxième
position en Inde). Or, la Chine n'a pas
suivi les politiques néolibérales dans
son processus de développement.
Au contraire de la sagesse conventionnelle néolibérale des USA et de
l'Union européenne, l'Etat chinois est
Suite à la page (16)
Haiti Liberté/Haitian Times
13
Perspectives
La partition du Mali : premier domino
après l’effritement de la Libye
« Il y a crise quand l’ancien monde ne
veut pas mourir et que le nouveau ne
peut pas naître. » Antonio Gramsci
(Philosophe italien)
bannière du Mouvement national pour
la libération de l’Azawad (Mnla), les
milices armées auraient saisi la région
nord-est de Kidal, incitant l’armée malienne, mal équipée, à abandonner ses
positions stratégiques au nord (...) »
(2)
« Même si l’on a imputé aux
Touareg la déstabilisation dans le nord
du Mali, il est davantage probable
qu’Aqmi soit à l’origine de l’activité
Par Chems Eddine CHITOUR
E
n l’espace d’une quinzaine de
jours, un conflit latent depuis des
dizaines d’années a connu son épilogue d’abord, après la prise de pouvoir
au Mali par une junte militaire dont
on ne connaît pas les motifs profonds,
puis par une partition unilatérale de la
part des Touaregs azawad en conflit
avec le pouvoir malien depuis pratiquement l’indépendance de ce pays. Cela
n’a pas tardé ! Une dépêche du monde
nous apprend que le Mouvement
national de libération de l’Azawad
(Mnla), importante composante de la
rébellion touarègue malienne, a proclamé vendredi 6 avril « l’indépendance
de l’Azawad » dans une déclaration
sur son site Internet et via un de ses
porte-parole sur la chaîne France 24.
« Nous proclamons solennellement
l’indépendance de l’Azawad à compter
de ce jour », a déclaré Mossa Ag Attaher, qui a indiqué vouloir respecter
« les frontières avec les Etats limitrophes ». Le porte-parole a condamné
l’enlèvement jeudi du consul d’Algérie
à Gao « par un commando terroriste ».
Pour rappel, l’Azawad est une région considérée comme le berceau naturel des Touareg. Des rebelles touaregs
et des groupes islamistes ont pris en
fin de semaine dernière le contrôle des
trois métropoles du Nord - Kidal, Gao
et Tombouctou - sans rencontrer de
résistance de la part d’une armée malienne sous-équipée, désorganisée et
en déroute, coupant de fait le pays en
deux. Les islamistes d’Ansar Dine, diri-
taire continue de se détériorer au Mali
et la France pourrait se sentir obligée
d’intervenir dans les affaires de ses
anciennes colonies, comme on l’a vu
malheureusement en Côte d’Ivoire. Il
y a un parallèle entre la crise au Mali
et les événements en cours au Nigeria,
une nation aux prises avec les activités des insurgés islamiques séparatistes
de Boko Haram au nord. (...) L’afflux
d’armes découlant du changement de
Les Touaregs sont organisés en tribus. Les hommes portent un voile
indigo (tagelmust), d’où leur surnom d’« hommes bleus »
gés par le chef touareg Iyad Ag Ghaly,
et des éléments d’Al Qaîda au Maghreb
islamique (AQMI) ont, depuis lors, pris
le dessus sur le Mnla, qui a annoncé
unilatéralement jeudi soir la fin de ses «
opérations militaires ». (1)
Qui sont les Touaregs ?
Ce sont des populations berbères nomades musulmanes. Bergers, ils vivent
essentiellement au Niger, au Mali, en
Algérie et en Libye. Les Touaregs sont
organisés en tribus. Les hommes portent un voile indigo (tagelmust), d’où
leur surnom d’« hommes bleus ». Ce
sont des musulmans sunnites et ils parlent une langue berbère : le tamacheq.
Nomades dans l’âme, les Touaregs se
nomment eux-mêmes Imazeren (hommes libres). Ce peuple compte de 1 à 3
millions d’individus, d’après l’Unesco ;
85% d’entre eux vivent au Mali où ils
représentent 10% de la population.
La main de l’Occident dans le
chaos sahélien ?
Nile Bowie attribue cet état de déliquescence à l’intervention indirecte
des Etat-Unis. Il écrit : « (...) Bien que
Sanogo ait visité les États-Unis à plusieurs reprises après avoir été choisi
par le Pentagone pour participer à un
programme international d’éducation
et d’entraînement militaire parrainé par
le département d’État états-unien, les
représentants des États-Unis ont appelé
les dirigeants du coup d’État au Mali
à démissionner et permettre la tenue
d’élections. (...) La justification principale du coup est la réponse inadéquate
du gouvernement civil à une campagne
permanente des Touareg en faveur du
séparatisme dans le nord du Mali, bien
que le désarroi récent à Bamako ait suscité la progression régulière des milices
armées touarègue vers le Sud. Sous la
Le président du Parlement malien,
Dioncounda
Traoré,
assume
désormais la fonction de chef de
l’État en charge de la transition
des insurgés dans la région. Le Mnla
a déclaré que l’objectif de sa campagne
pour l’indépendance est de développer une bastion pour se protéger de la
violence d’Aqmi, tandis que Bamako a
affirmé que le Mnla cherche à fonder
un État islamiste strict en partenariat
avec l’Aqmi (...) Avec la possibilité
accrue que des soulèvements généralisés comme ceux du printemps arabe
surviennent dans la région du Sahel,
un afflux de réfugiés mettra une pression supplémentaire sur l’Algérie et le
Niger. L’Algérie pourrait être déstabilisée davantage si la situation sécuri-
L’éphémère chef de l’Etat, le
capitaine Amadou Haya Sanago,
a accepté vendredi dans un bref
discours à la télévision, de rétablir
totalement l’ordre constitutionnel
régime par l’Otan en Libye a créé de
nouvelles perspectives désastreuses
favorisant une guerre civile au Mali,
où les parties seraient lourdement armées. (...) Comme l’armée américaine
s’oppose à l’Armée de résistance du Seigneur en étendant sa présence militaire
par le biais d’Africom en République
démocratique du Congo, l’aggravation
de la situation au Mali et au Nigeria
fournit une justification supplémentaire pour l’intervention étrangère et
l’exploitation de la guerre. » (2)
Il ne faut pas être grand
clerc pour comprendre que la
Suite à la page (16)
Les illusions de Stephen Harper
Par Fidel Castro Ruz
J
e crois, sans vouloir offenser personne, que c’est ainsi que s’appelle
le Premier ministre canadien. Je le
déduis d’une déclaration publiée
mercredi saint par un porte-parole
du ministère des Affaires étrangères
de ce pays. Les États, censément
indépendants,
qui
constituent
l’Organisation des Nations Unies
sont presque deux cents : leurs dirigeants changent constamment ou
alors on les change. Beaucoup sont
des gens honorables et des amis de
Cuba, mais il n’est pas possible de se
rappeler les détails de chacun d’eux.
Dans la seconde moitié du XXe
siècle, j’ai eu le privilège de vivre des
années d’apprentissage intense et de
constater que les Canadiens, situés à
l’extrémité nord de notre continent, ont
toujours respecté notre pays : ils investissaient dans les domaines qui les intéressaient et faisaient du commerce avec
Cuba, mais ils n’intervenaient pas dans
les affaires intérieures de notre État.
La Révolution démarrée le 1er
janvier 1959 n’a pas adopté de mesures
lésant leurs intérêts, et elle en a tenu
compte pour maintenir des relations
normales et constructives avec les autorités de ce pays qui consentait des
efforts intenses pour se développer.
Le Canada n’a pas été complice du
blocus économique, de la guerre et de
l’invasion mercenaire des États-Unis
contre Cuba.
En mai 1948, l’année de la créa-
14
tion de l’OEA, une institution à l’histoire
honteuse qui liquida le peu qu’il restait
du rêve des libérateurs d’Amérique, le
Canada n’en faisait pas partie et il conserva ce statut pendant plus de quarante
ans, jusqu’en 1990. Certains de ses dirigeants nous ont rendu visite. L’un d’eux
fut Pierre Elliott Trudeau, un homme
politique brillant et courageux, décédé prématurément et aux funérailles
duquel j’ai assisté au nom de Cuba.
L’OEA est censée être une organisation régionale composée des États
souverains de ce continent-ci. Ce genre
d’assertion, comme bien d’autres de
consommation courante, contient un
grand nombre de mensonges. Le moins
que nous puissions faire, c’est d’en être
conscients si nous voulons préserver
l’esprit de lutte et l’espoir d’un monde
plus digne.
L’OEA est censée être une organisation
panaméricaine.
Aucun
pays d’Europe, d’Afrique, d’Asie ou
d’Océanie ne pourrait y appartenir sous
prétexte de posséder une colonie, comme la France avec la Guadeloupe ou les
Pays-Bas avec Curaçao. Or, le colonialisme britannique ne pouvait pas définir
le statut du Canada ni expliquer s’il
s’agissait d’une colonie, d’une république ou d’un royaume.
Le chef de l’État canadien est la
reine d’Angleterre, Elizabeth II, bien
qu’elle délègue ses facultés à un gouverneur général qu’elle nomme ellemême. On pourrait donc demander si le
Royaume-Uni ne devrait pas faire partie
de l’OEA.
L’honorable ministre canadien
des Affaires étrangères n’ose pas dire de
son côté s’il soutient ou non l’Argentine
dans la question épineuse des Malvinas.
Haiti Liberté/Haitian Times
Il se borne à exprimer des vœux pieux
pour que la paix règne entre les deux
pays, oubliant que la Grande-Bretagne
y possède la plus grande base militaire
située hors de son territoire en violation
de la souveraineté argentine ; qu’elle
ne s’est pas excusée d’avoir coulé le
Belgrano hors des eaux territoriales
qu’elle a elle-même fixées et qu’elle a
causé le sacrifice inutile de centaines de
conscrits du service militaire. Il faudra
demander à Obama et à Harper quelle
position ils vont adopter face à la très
juste réclamation que ces îles soient rendues à la souveraineté de l’Argentine et
qu’on cesse de priver ce pays des ressources énergétiques et halieutiques
dont il a tant besoin pour se développer. J’ai été vraiment étonné de mieux
connaître les activités des transnationales canadiennes en Amérique latine.
Je n’ignorais pas les dommages que les
Yankees infligeaient au peuple canadien, en obligeant ce pays beau et vaste
à extraire le pétrole de grandes étendues
de sable imprégnées de ce combustible,
ce qui cause un préjudice irréparable à
son environnement.
Or, les entreprises canadiennes
spécialisées dans la recherche d’or, de
métaux précieux et de matériau radioactif causent un tort incroyable à des
millions de personnes.
Un article publié sur le site web
Alainet voilà une semaine par une ingénieure en qualité de l’environnement
nous introduit plus en détail dans la
matière que l’on a si souvent mentionnée comme l’un des principaux fléaux
qui attentent à des millions de personnes :
« Les sociétés minières, dont 60
p. 100 sont à capitaux canadiens, tra-
vaillent selon la logique de l’exploitation
maximale, à faible coût et à court terme,
ces conditions étant encore plus avantageuses si, là où elle s’implantent,
elles paient des impôts minimes et sont
astreintes à très peu d’exigences environnementales et sociales…
« Les lois minières de nos pays
[…] ne comprennent pas d’obligations
ni de méthodologies relatives au contrôle des retombées environnementales
et sociales.
« …les redevances que les sociétés minières versent aux pays de la région ne dépassent pas en moyenne 1,5
p. 100 de leurs revenus.
« Les luttes sociales contre les
mines, surtout de métal, n’ont cessé de
se renforcer à mesure que des générations entières ont constaté leurs retombées environnementales et sociales…
« Le Guatemala possède une force
de résistance admirable aux projets miniers, dans la mesure où les peuples
indigènes ont toujours mieux pris conscience que leurs territoires et leurs
ressources naturelles n’avaient pas de
prix en tant que patrimoine ancestral.
Mais ces luttes se sont traduites ces dix
dernières années par l’assassinat de
cent vingt activistes et défenseurs des
droits humains. »
Ce même article signale ce qu’il
se passe en El Salvador, au Honduras,
au Nicaragua et au Costa Rica, apportant des chiffres qui obligent à penser à
fond à la gravité et à la rigueur du pillage impitoyable auquel sont soumises
les ressources naturelles de nos pays
et qui hypothèque l’avenir des LatinoAméricains.
La présence de Dilma Rousseff,
de retour dans son pays après une es-
Stephen Harper le Premier ministre
canadien
cale à Washington, servira à persuader
Obama que, même si certains se délectent à prononcer des discours mielleux,
l’Amérique latine est loin d’être un
chœur de pays demandant l’aumône.
Les guayaberas que portera Obama à
Cartagena sont un des grands thèmes
des agences de presse : « "Edgar Gómez
[…] en a dessiné une pour le président
étasunien, Barack Obama, qu’il portera
au Sommet des Amériques", nous raconte la fille du modiste, qui ajoute : "Il
s’agit d’une guayabera blanche, sobre,
d’un travail fait main plus notable que
de coutume". »
Cette agence de presse précise : «
Cette chemise-veste caribéenne a vu le
jour sur les berges du fleuve Yayabo, à
Cuba, d’où son nom original de yayabera… »
Le plus curieux, aimables
lecteurs, c’est qu’il est interdit à Cuba de
participer à ce Sommet ; mais pas aux
guayaberas… Qui pourrait se retenir de
rire ? Courons vite avertir Harper.
Fidel Castro Ruz
Le 8 avril 2012
Vol. 5, No. 39 • du 11 au 17 Avril 2012
Immunity Cannot Mean Impunity
continued from p(9)
Dr. Evan Lyon
Cholera is really a 19th century problem.
It’s not a modern medical problem. It’s a
solvable problem. Medicine has a very
small role to play actually in the control of the cholera epidemic. It’s more
an infrastructure, water and sanitation
problem than a medical problem.
Cholera was understood to be a
water-borne illness before germs were
understand to cause illness. Before
germ theory, in 1854, a man named
John Snow made a map of a cluster of
cholera outbreaks along Broad Street in
London. He found a pump where most
of these cases were clustered. He took
the handle off the pump, and that’s assumed to be one of the first effective
public health interventions around infectious disease.
Now unfortunately we’re faced in
Haiti with an epidemic which is rampant, it’s not going anywhere, and it
has now infected close to 5% of the
population. There are an estimated
500,000 cases in a country of 9 million
people. If that were the United States,
that would be 12.5 million people sick.
That’s the city of New York.
Everyone in Haiti has been
touched by the disease. It’s very fast
and very frightening. And again it’s not
going anywhere.
To prevent the illness with proper
water and sanitation is really the only
option. Medicine can save lives, but to
stop the epidemic, there needs to be
better infrastructure and better capacity
to provide safe clean water to people,
and, of course, sanitation.
There is no municipal sewage
system in the entire nation. Only half
of people have access to any improved
water source in rural places. That’s
probably 25% of all people. So most
people are living, predictably, without
any access to clean water...
In 2007, along with a team from
NYU here in the city, some colleagues
in Haiti, and other partners in Washington, DC, we did a study [on water]... in
Port-de-Paix, a city of about 100,000
people in the north of Haiti. We spent
several months studying the problem,
including a household survey and water sample testing.
Haiti’s water supply has always
had an underlying vulnerability, and
the world community understands this.
In Port-de-Paix, in the summer of 2007,
people were living on nine liters of water a day. International standards say,
for survival, one should have access
to 20 liters a day. For health, it’s better to have 50 liters a day. Long term,
these are households which are living
on nine liters a day or half of what’s
estimated for basic survival in refugee
settings and displacement settings.
Fourteen of the 19 samples we
tested were contaminated with infectious material. People were spending
12% of household income for water.
Accessibility both physically and financially were very low. There were vulnerabilities for women and others collecting water. It was a really dramatic
situation which has yet to be remedied.
A cholera strain, that is frequent
in Southeast Asia, had a documented
outbreak in Nepal some months before
October 2010. Peacekeeping troops
carrying that germ came to Haiti. There
was a basic breakdown in sanitation,
and the germ was introduced into the
water system.
There is no doubt, from a microbiologic and genetic point of view, epidemiologically, that the strains in Haiti
and Nepal are identical. It’s like matching, in criminal forensics, a blood sample or some other piece of tissue; you
can tell where it comes from. And the
germ that is now epidemic in Haiti, that
is causing the largest outbreak in the
world, is identical to the strain that is
from Nepal, and we also know that the
soldiers moved from Nepal to Haiti. So
that is, without any doubt, the proximate cause of this outbreak.
With Haiti’s poor water and sanitation systems, it blew up very quickly... None of my colleagues or myself ,
none of us had ever treated cholera until this outbreak. Very quickly it spread
down the river valley. I work with a
group in St. Marc. We went from no
documented cases on Oct. 18, [2010,]
to 18 documented cases of diarrheal
disease the next day, to 400 cases on
the Oct. 20.
Mortality was around 9% in that
first wave of the epidemic. We didn’t
have the means or the knowledge to
deal with it on a medical or community
level. There have been major improvements, and now mortality is closer to
1%. But that still is drastic considering
the size of the epidemic.
If someone reaches medical care
in time, there’s very low mortality. Interventions are quite simple: hydration
with oral fluids, salt water, and sugar. If
that fails or isn’t possible, intravenous
hydration is needed, which is a little
harder logistically, but not rocket science. It’s very doable. Antibiotics may
play a role, but even that’s unclear.
There is a vaccine available.
There is currently not enough vaccine in the world to treat this epidemic.
Should the world decide to invest in it
at the level needed, there are some vaccine trials that may start soon. They
have been hampered by a variety of
logistical concerns.
The world was really not ready
for this epidemic. Certainly, Haiti was
not ready for it.
The epidemic will be around for
at least a decade. Best estimates are
that, even with improvements to water
and sanitation, even with an adequate
response for treatment, and what’s
available for prevention, the epidemic
will last for some time.
One of the reasons for that is
because there is no immunity. Haiti
UN troops, who brought cholera to Haiti, don masks to guard against
their Haitian victims.
Lawyer Mario Joseph
We filed a complaint with the UN on
behalf of 5,000 victims of cholera in
November, 2012. The cholera victims
ask the UN to provide three things.
First, the clean water and sanitation
infrastructure necessary to control the
epidemic. Second, compensation for the
victims, many of whom lost everything
they had, or were forced from poverty
into starvation by the loss of the family
wage earner. Third, the victims want an
apology to the people of Haiti for the
reckless introduction of cholera into our
country.
We filed the complaint with the
MINUSTAH claims commission in Haiti
and the UN General Secretariat in New
York. We received a response acknowledging UN receipt of the complaint in
December, but have not heard anything
else from the UN.
The UN and Haiti signed an
agreement called the Status of Forces
Agreement, or SOFA, that regulates the
rights and responsibilities of UN peacekeepers in Haiti. The Haiti SOFAs, like
SOFAs for all UN missions, has a provision giving the UN protection against
the jurisdiction of Haitian courts. But
the SOFA also requires the UN to set up
an alternative mechanism, called the
Standing Claims Commission, to settle
claims against it. MINUSTAH has not
set up a standing claims commission in
Haiti, or, to our knowledge, anywhere
else in the world in over 60 years of
peacekeeping.
There is a developing legal doctrine that “immunity cannot mean
impunity.” If an international organization with an immunity agreement
does not provide a fair mechanism for
responding to claims against it, courts
will decline to enforce the immunity
provision. Right now we are asking the
UN to provide our clients with their day
in court. If the UN does not do so, we
will ask a national court to do so. Currently we are researching avenues for
justice in Haitian, U.S. and European
courts.
Haiti’s cholera epidemic is a perfect illustration of the dangers of impunity. Only an organization with no fear
of consequences would have acted so
recklessly with a disease as dangerous
as cholera. As you have heard from
Evan and seen on the NMAP video, the
introduction of cholera into my country
was not an accident, but the result of a
series of decisions made with no regard
for the safety of people in Haiti. The UN
made a decision not to test peacekeepers coming from a cholera zone, even
though it had, itself, warned of Haiti’s
vulnerability to cholera. The UN then
made a decision not to safely dispose
of the wastes at the Mirebalais base. It
is important to note that the waste disposal problem in Mirebalais was not an
isolated incident, but part of a pattern
of poor waste disposal at MINUSTAH
bases throughout Haiti.
The UN’s defense in this case,
that “a confluence of factors” caused
the bacteria the UN introduced to turn
into an epidemic, would only be used
as a defense for an institution with no
fear of being brought to court. The UN
was fully aware of these factors before
et de la charité krizokal. Poubelle
de défilés de cortèges présidentiels
voyeuristes, de distribution tapageuse de motocyclettes, de voyages
très dispendieux en jets privés, de
comportements présidentiels disgracieux et honteux émaillés de tuipés,
de clowneries carnavalesques désinvoltes et surtout du rituel devenu la
marque de fabrique du pésident :
Micky guette ta maman.
On croyait que le bordel martellyste avait fait son plein d’indécence et de corruption lorsque de
l’autre côté de la frontière, la journaliste dominicaine Nuria Piera a
lancé un tonton pavé dans la mare
à ordures présidentielle. Avec une
douzaine de pages d’informations
bancaires et de transactions authentifiées, Piera a révélé que Michel
Martelly, avant et après son arrivée à
la présidence d’Haïti, aurait accepté
des sommes atteignant un total de
2,5 millions de dollars américains
de la part du sénateur maffieux
Felix Bautista, qui lui-même aurait
grassement bénéficié de contrats de
reconstruction irréguliers pour un
montant de plus de 300 millions de
dollars américains. Bellerive doit en
savoir long.
J’entendais ce matin, mardi 10
avril, à l’émission «Intersections» de
Radio Caraïbe que la presse et la société dominicaines exigent la démission du sénateur Bautista. Du côté
haïtien, Martelly et son porte-parole
Lucien Jura mentent outrageusement, niant toute malversation. Or
Madame Piera compte déjà 25 ans
depuis qu’elle pratique son journalisme d’investigation, avec succès.
La liste est assez longue de politiciens maffieux qu’elle a déjà épinglés
et qui sont passés en justice. A bon
entendeur, salut !
Ce qui me tue c’est que cette
martellysation assortie de poubellisation et de bordellisation va continuer de plus belle. On va devoir
«attendre 29 ans» avant de pouvoir
s’en débarrasser. Ha ha ha ! Merci
Marvel Dandin.
has not seen cholera in many generations. Haiti was largely spared from the
global pandemics that were lead killers
in the 19th century. But now, with this
large, fast moving epidemic, in a context where there is no immunity, people
have not been exposed to the germ, so
noone is protected. The vaccine would
help jumpstart that process and allow
people some limited protection based
on exposure.
If there were investment in water
and sanitation, it would change generations of lives in Haiti. Although there
aren’t great statistics in Haiti, there are
15 to 20 thousand deaths from diarrheal illness in Haiti each year, most of
that among children. It’s estimated that
16% of under 5 mortality is from waterborne disease.
If we could, as a world community, invest in water and sanitation, we
could change the primary dynamic of
this epidemic. There would be side-benefits for generations, literally. We would
save, potentially, tens of thousands of
lives per year if there were meaningful
water improvements...
Medical people are not the answer to this problem. Public health,
sanitation and infrastructure are the
answer.
Suite de la page (5)
plier bagages étaient à l’évidence antidémocratiques. Des contrats bouclés,
ficelés à la va-vite par un cousin expert en Plannification (bien ordonnée commence par soi-même), avide
de pourcentages, commissions, empochés au détriment du pays sont
dénoncés par le rapport d’un comité
ad hoc.
Toutes ces anomalies (pour
employer un euphémisme) sont pratiquement passées comme lettre à la
poste. Pas grand monde à s’en émouvoir trop longtemps, à les dénoncer
sans désemparer. On ne sent aucun
réel effort de la part de la majorité de
la presse et de la société civile pour
mobiliser de façon permanente et efficace la nation contre les agissements
du pouvoir, ces deux secteurs qui vociféraient si haut et gagnaient les rues
si fréquemment en 2003-2004.
J’ai bien l’impression que la
martellysation fait effectivement son
cours. Une mithridatisation martellyste fait son chemin qui ne dit pas son
nom. En fait, il y a de cela deux se-
it decided to not test its peacekeepers
or safely dispose of their wastes. As a
result, that excuse would be rejected in
both the Continental law system and
the English law system. Under both,
knowledge of a dangerous condition is
a reason for being more careful, not an
excuse for being reckless.
The UN’s impunity problem in
Haiti started before cholera. In its seven
years, the mission and its personnel
have been involved in many serious
incidents of malfeasance, including
widespread sexual assault, individual
murders and large-scale killings. Each
time MINUSTAH resists attempts to
hold it accountable, and so the cycle is
repeated.
Right now we are expecting that
the UN will take responsibility and provide the cholera victims a fair hearing.
There are several encouraging signs
since we filed the lawsuit. In January
several UN agencies joined a “call to
action” that conceded that the only
way to effectively control the epidemic
was comprehensive water and sanitation. Last month UN Special Envoy
to Haiti Bill Clinton conceded that UN
troops were the “proximate cause” of
the cholera epidemic. That is a little like
someone saying that the sky is blue,
except in the context of repeated UN denial, it was an important step forward.
Also last month, the Representatives of
Pakistan and France displayed the leadership needed for a just response to the
cholera epidemic, by urging the UN to
take responsibility for cholera.
This progress has not led, as far
as we know, to any concrete plans for
stopping the cholera’s killing in Haiti, or
a financing plan for the necessary infrastructure. So it is necessary for more organization to play a leadership role and
stand up for the people of Haiti.
When the cholera outbreak started in Haiti, we did not think of filing a
lawsuit, because we assumed that with
such clear liability and such great harm,
that the UN would respond in a responsible manner. But when the UN experts
report came out in May 2011, we knew
we had to act. The report conceded the
facts showing the UN responsible, but
somehow came to a conclusion that
it had no responsibility for its action.
We knew then that the UN’s impunity
addiction would keep it from treating
cholera victims fairly, so we acted.
One place that the UN can start
looking for money to save lives in Haiti
is the budget of MINUSTAH, currently
at over $800 million per year or $2.4
million every day. MINUSTAH has had
one in ten UN peacekeepers, for seven
years, in a country that has not had
a recognized war in my lifetime, and
does not pose a threat to other countries. Shortening MINUSTAH’s presence by just one year would, by some
estimates, pay for the entire water and
sanitation infrastructure Haiti needs to
control cholera. That would save over
70,000 lives over a decade.
Menez Jean-Jerome
maines environ, à l’émission «Di m m
a di w» de Radio Kiskeya, un auditeur
faisait remarquer à Marvel Dandin, le
présentateur et commentateur, que
l’empressement d’un certain secteur
à vouloir le départ d’Aristide en 2004
aurait dû refaire surface et donner
lieu à une mobilisation effective
tous azimuts contre Martelly. Ce à
quoi Dandin eut à répondre, sur un
mode casuistique: il faut savoir faire
la différence entre un mouvement
«social» pacifique (le GNBisme) qui
prend du temps et un mouvement
«politique» violent (le Guyphillipisme),
et que du reste il nous a pris 29 ans
pour nous débarrasser de la dictature
duvaliériste. Alors, laissons voguer
la galère de Sweet Micky, pourquoi
pas ? Rendez-vous d’ici 29 ans. Sauf
que moi la Tulipe m ap gentan mouri,
Dandin aussi, vraisemblablement.
Cette martellysation a fait du
pays une poubelle à mensonges, à
hypocrisie, à grands bluffs, à effets de
manche, à publicité mensongère et
éhontée, à grand goût du clinquant
Vol. 5, No. 39 • du 11 au 17 Avril 2012
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Haiti Liberté/Haitian Times
15
Suite de la page (12)
Ensuite, étant donné que l’Etat avait le
monopole des importations, l’automobile
était vendue aux fonctionnaires à un prix
subventionné – souvent à peine 10% de
sa valeur réelle – ou aux éléments méritants. La contrepartie est qu’il ne leur
était pas possible de la vendre pour des
raisons anti-spéculatives évidentes.
Ainsi, la propriété personnelle de
l’automobile était limitée laquelle était
destinée à une fonction sociale. Si l’on
légalisait la vente de voitures, la possession de ces dernières reviendrait non pas
à ceux qui en faisaient un usage social
ou l’avaient acquis grâce à leurs mérites,
mais à ceux qui disposaient des revenus
les plus importants. Cela se justifiait ainsi
à l’époque. Il fallait éviter le développement de la spéculation sur les voitures,
car à l’évidence, le pays ne disposait pas
des ressources suffisantes pour les importer en masse, ni pour fournir le carburant nécessaire à leur fonctionnement.
Là encore, l’Etat a imposé certaines restrictions.
SL : Qu’en est-il maintenant ?
RAQ : Désormais, nous voyons
cela sous un angle différent. Si l’on
est propriétaire de son logement – ce
qui concerne 85% des Cubains –, il
est possible de le vendre. Pour quelles
raisons ? Prenez le cas d’une famille qui
s’agrandit et qui souhaite acquérir un
bien plus grand et le cas d’un ménage qui
se rétrécit, car les enfants ont grandi et se
sont mariés, et qui nécessite un logement
plus modeste. Désormais, il leur sera
possible de procéder à un échange ou à
une vente. Il est également possible de
le léguer, de le prêter, de le louer, etc.
Auparavant, seul l’échange était autorisé,
tout comme la location de chambre. En
réalité, il s’agit désormais de faciliter ce
type de transactions et d’éliminer tous les
obstacles bureaucratiques.
SL : Quels étaient ces obstacles ?
RAQ : Il fallait auparavant une
décision administrative de l’Institut national du Logement. Pour cela, un accord
du Bureau municipal du Logement était
nécessaire, puis il fallait obtenir une autorisation au niveau provincial et enfin au
niveau national. La bureaucratie était
énorme et étant donné qu’il s’agissait de
décisions administratives, elles étaient
source de corruption et de pots-de vin.
Désormais, depuis le 1er décembre 2011, si deux personnes souhaitent échanger leur logement, il leur suffit
simplement de passer devant le notaire
avec les titres de propriété. Toutes les
démarches bureaucratiques inutiles ont
été éliminées. Il y a d’ailleurs toujours eu
des notaires à Cuba mais qui agissaient
en bout de chaîne après l’obtention des
autorisations administratives de la part
du vendeur et de l’acheteur.
SL : Que se passe-t-il en cas de
litige ?
RAQ : En cas de litige, si une personne revendique par exemple certains
droits sur une transaction déjà effectuée,
que ce soit une vente ou un échange, les
tribunaux trancheront et auront le dernier
mot. Les bureaucrates n’auront plus voix
au chapitre. Vous vous rendez compte
ainsi que dans un seul secteur, nous arrivons à réduire de manière drastique la
fonction administrative et bureaucratique
en éliminant les démarches inutiles.
Ces réformes vont permettre de résoudre certains problèmes liés au logement
en facilitant les transactions de vente et
d’échange.
Pour ce qui est des voitures, ce sera
plus simple car il existe un registre de véhicules depuis fort longtemps. Il s’agit
de débureaucratiser notre société. La
grande limitation réside dans le fait que
les particuliers ne peuvent pas importer
de véhicule et, au risque de me répéter,
cette décision a été prise il y a cinquante
les pays en voie de développement. Le
véritable seuil de la pauvreté extrême
est plutôt le pouvoir d’achat en monnaie locale dont la valeur est comparable à un pouvoir d’achat de 1,25 dollars
aux USA.
Cet indicateur, comme l'ont bien
montré Robin Broad et John Cavanagh
dans leur livre «Development Redefined. How the Market met its Match»,
est simpliste et extrême. En effet, il ne
tient pas compte des biens de consommation qui ne sont pas commercialisés.
Par exemple, deux pays peuvent être
au seuil de 1,25 dollars par habitant et
par jour, et cependant, celui qui a des
services publics abondants sera moins
pauvre que celui qui ne détient pas de
tels services. Le fait est que la Banque
mondiale ne valorise pas les services
publics, mais bien le secteur privé. De
la sorte, un tel indicateur sous-estime
délibérément l'effet positif des services
publics en matière de réduction de la
pauvreté dans un pays.
En résumé, le néolibéralisme est
un échec, même si la Banque mondiale
et le FMI essaient de le sauver. Il a un
impact dévastateur sur la pauvreté et
la crise est en train d'accentuer encore
plus cette situation. L'Espagne est un
exemple édifiant des méfaits du néolibéralisme. La pauvreté s'est accentuée
et non réduite. Ecrire le contraire est
de la propagande néolibérale, d'autant
plus quand on essaie d'occulter cette
réalité par des études qui n'ont de scientifique que l'apparence.
*Vincenç Navarro, professeur
en politique publique à l'université
Pompeu Fabra et à The Johns Hopkins
University. L'université Pompeu Fabra
est une université publique située à
Barcelone et fondée en 1990 par Pompeu Fabra i Poch, un grammairien qui
a fixé les normes du catalan moderne.
Navarro dirige l'Observatoire social
d'Espagne, un réseau de chercheurs sur
le Bien-Etre.
La partition du Mali
ans non pas par Fidel Castro mais par
Felipe Pazos, bien avant que les EtatsUnis ne décrètent un embargo commercial contre notre nation, bien avant la loi
Torricelli de 1992, la loi Helms-Burton
de 1996 et les deux rapports de la Commission d’Assistance à une Cuba libre de
2004 et 2006, qui aggravent les sanctions économiques. Comme vous pouvez
l’imaginer, ces sanctions ont aggravé
notre économie nationale et nous ont
amené à imposer un strict contrôle sur les
importations personnelles.
De la même manière, un candidat
à l’émigration pourra désormais vendre
son logement avant de quitter le pays ou
le léguer à sa famille jusqu’au quatrième
degré de consanguinité. Auparavant,
l’Etat prenait possession du logement
abandonné et le remettait à une autre
famille. Ce ne sera désormais plus le cas.
A suivre
Suite de la page (13)
hautement interventionniste, avec un
contrôle total de la banque publique et
du crédit, entres autres exemples. En
Inde, la situation est similaire. En dehors de ces deux pays, le pourcentage
de la population vivant dans l'extrême
pauvreté augmente, et non diminue,
et en particulier dans les pays qui ont
suivi avec plus de docilité les recettes
néolibérales.
Quant aux autres pays concernés par la baisse de la pauvreté,
comme par exemple le Venezuela, le
Brésil, l'Argentine et d'autres pays de
l'Amérique latine, cette diminution de
la pauvreté est justement due à la révolte contre les politiques néolibérales.
Rompant avec ces dernières, les politiques de ces pays sont davantage interventionnistes et d'orientation redistributive, avec une participation active
de l'Etat dans l'activité économique.
Comme le montrent les rapports publiés par le « Center for Economic and
Policy Research » de Washington, les
conséquences du néolibéralisme dans
le monde en termes de développement
sont négatives. Les taux de croissance
économique et de production d'emploi
ont été plus importants dans les pays
qui ont ignoré les postures néolibérales
que dans ceux qui les ont suivies. En
effet, un des pays qui a connu la plus
grande diminution de la pauvreté est
précisément le Venezuela, sous le gouvernement d’Hugo Chavez, diabolisé
par les medias de grande diffusion espagnols.
Mais le plus grand problème du
rapport de la Banque mondiale est la
définition même qu'ils font de la pauvreté extrême, utilisant comme indicateur la consommation de 1,25 dollars
US comme le seuil de la pauvreté. Bien
sûr, utiliser 1,25 dollars US ne veut pas
dire que, dans le monde, sont pauvres
ceux qui consomment moins de 1,25
dollar par habitant. Une telle somme,
en dollars US, pourrait être une quantité respectable d'argent pour un pays
pauvre. Le seuil de la pauvreté extrême
ne se situe pas à 1,25 dollar US dans
Investig Action 7 avril 2012
Independent Rent a Car (IRC)
Suite de la page (14)
boîte de Pandore libyenne en s’ouvrant
a libéré toutes les forces centrifuges qui,
il faut bien le dire, étaient d’une façon
ou d’une autre maîtrisées du temps de
Kadhafi. Le chaos malien a ses prémices
dans la dispersion de l’arsenal libyen
laissé au grand jour par les puissances
occidentales Royaume-Uni, France,
Otan qui, après avoir réduit en miettes
ce pays, dispersé ses forces, permis le
lynchage atroce de son dirigeant, s’en
lavent les mains pourvu que le pétrole
coule sans discontinuer.
Un instituteur et directeur d’école
malien dans une lettre au président
français écrit : « Les Touaregs qui formaient une partie importante de l’armée
de Kadhafi ont déferlé sur le Mali et,
n’espérant plus retrouver l’Eldorado
perdu, ont choisi de retourner leurs
armes contre ceux qui les ont toujours
considérés comme leurs frères. En
2011, sous le mandat 1973 de l’ONU
dévoyé par vos soins, vous avez, avec
l’aide de certains de vos alliés et sur les
conseils de Monsieur Lévy, fait attaquer
la Libye par des forces coalisées. (...)
Le prétexte évoqué pour justifier votre
implication personnelle dans cette campagne anti-Kadhafi était votre engagement à protéger les braves populations
de Benghazi et de Misrata, menacées
par le Guide libyen, d’extermination.
Ceci a abouti à son assassinat et à la
dislocation totale des structures de l’État
libyen. (...) Le problème est qu’en tant
que président de « la France forte », soit
vous avez agi sans grand discernement
en n’ayant pas suffisamment apprécié
toute l’étendue des immenses dommages collatéraux auxquels votre intervention allait aboutir ; soit vous aviez tout
prévu grâce à vos géo-stratèges. Dans
l’un ou l’autre des cas, incommensurable est votre responsabilité morale,
car les conséquences en sont dramatiques.(...) Kadhafi a été sauvagement
assassiné, grâce à quoi, maintenant,
le pétrole et les marchés tant convoités
de Libye sont à vos pieds. Mais en revanche : de nouvelles milices armées
terrorisent, rackettent, torturent et massacrent chaque jour les populations en
question. La Libye redeviendra difficilement une entité géographique, politique
et économique stable puisqu’elle est en
voie de dislocation et de morcellement.
Des groupuscules infiniment plus dangereux que Kadhafi se positionnent çà et
là et menaceront désormais la quiétude
et la stabilité du monde entier dont celle
de la France Forte. (...) Je vous suggère
de vous poser une question simple : «
Combien de vies, combien de foyers ai-je
bouleversés, détruits de par mes actions
en tant que Président de la-France-Forte
? » (3)
« Il faut dire et répéter que le
facteur déclenchant de tout cela est
l’intervention occidentale » en Libye.
La sentence est sévère, elle concerne le
Mali et est signée Eric Denécé, Directeur
du CF2R (Centre français de recherche
sur le renseignement). Coauteur en mai
2011 d’un rapport intitulé Libye, un
avenir incertain, il y décrivait déjà les
liens historiques entre Kadhafi et les
Touaregs en provenance du Mali, activement protégés et financés par le Guide
dans les années 1990. « Kadhafi fait de
nouveau parler de lui en 2005, en accordant à tous les Touaregs nigériens et
maliens présents sur son territoire une
carte de séjour à durée illimitée. (...)
Parce qu’il ne faut pas perdre de vue
que c’est parce que cette même France,
aux côtés d’autres puissances, a choisi
de déclencher une guerre en Libye, que
le Mali se retrouve aujourd’hui en lambeaux. » (4)
Dans une tribune publiée des
intellectuels maliens, dont Aminata
Traoré, fustigent « l’impérialisme » responsable de tous les maux et les élites
: « Mis en lumière par l’amputation
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des deux tiers de son territoire, le coup
d’Etat du 22 mars 2012 et l’embargo total de la Cedeao, l’extrême vulnérabilité
du Mali tient d’abord à la trahison des
élites. Elles se voilent la face, réfutent
tout débat de fond sur les enjeux de la
mondialisation capitaliste. Désormais,
tout est clair : la recolonisation du pays
à travers les politiques néolibérales entre dans une nouvelle phase qui obéit
au schéma libyen avec l’intervention
directe de l’Otan en moins.(...) La revendication des deux tiers du territoire
malien par le Mouvement national de
libération de l’Azawad (Mnla) vient
d’être satisfaite avec la complicité de la «
communauté internationale ». L’os malien étant bien moins dur à briser que
l’os libyen, il suffisait de mettre à profit
l’état de déliquescence de l’armée nationale et de fermer les yeux sur la progression des assaillants lourdement équipés
d’armes sophistiquées en provenance
des arsenaux libyens pour que le tour
soit joué. (...) » (5)
« Les enjeux énergétiques, sécuritaires, migratoires et idéologiques de
la guerre globale trouvent leurs expressions dans cette recolonisation que les
dirigeants politiques maliens n’ont pas
vu venir et que certains d’entre eux refusent toujours d’admettre. La France
espère obtenir de la future République
laïque et démocratique de l’Azawad ce
que le Président malien Amadou Toumani Touré (ATT) n’a pas su ou voulu
lui accorder : la base de Tessalit hautement stratégique au plan économique
et militaire ; de la fermeté dans la lutte
contre l’émigration « clandestine » et Al
Qaîda (Aqmi). (...) Face au rôle de pompier pyromane de la France dans la crise
malienne, nous ne pouvons pas nous
empêcher de penser à la loi n°57-27 du
10 janvier 1957 créant une Organisation commune des régions sahariennes
(Ocrs). ».(5)
Epilogue provisoire
La junte malienne a finalement lâché le
pouvoir. Soumis à d’intenses pressions
internationales et locales, l’éphémère
chef de l’Etat, le capitaine Amadou
Haya Sanago, a accepté vendredi dans
un bref discours à la télévision, de rétablir totalement l’ordre constitutionnel.
C’est le président de l’Assemblée nationale, Dioncounda Traoré, qui va prendre
provisoirement la tête de l’Etat malien.
L’Union africaine (UA) s’est « félicitée
» de l’accord. En théorie, la tâche de
Dioncounda Traoré devrait se limiter,
selon la loi fondamentale, à organiser
une élection dans les 40 jours. Or, la
tenue d’un tel scrutin est totalement illusoire dans ce Mali en plein chaos et
divisé en deux par l’occupation du nord
du pays par les rebelles touaregs. Un
vote reviendrait au mieux à conduire
au pouvoir un président faible car mal
élu et au pire à entériner la partition du
pays. Le nord du pays est toujours occupé par des sécessionnistes touaregs et
des groupes salafistes. Pour faire face,
les nouvelles autorités seront presque
nues. Elles ne pourront compter ni sur
l’armée, en pleine débandade ni sur des
finances à sec. Les secours ne pourront venir que d’une aide extérieure.
Suite à la page (19)
Vol. 5, No. 39 • du 11 au 17 Avril 2012
A Travers le monde
L'État québécois mobilise son appareil de
répression contre les étudiants en grève
Par Richard Dufour
L
'État québécois fait appel à son appareil répressif pour mettre fin à
une grève étudiante qui dure depuis
plusieurs semaines contre la hausse
de 75 pour cent des frais de scolarité
post-secondaire décrétée par le gouvernement libéral de Jean Charest.
Tôt mercredi dernier, la police
anti-émeute a pourchassé et arrêté
une soixantaine d'étudiants qui continuaient de manifester au centre-ville
de Montréal après que la police eut
déclaré leur manifestation illégale. La
raison invoquée par les policiers pour
disperser, et ensuite arrêter, les étudiants protestataires, est qu'ils auraient
fait acte de « vandalisme », comme
renverser des tables et des présentoirs,
lors d'incursions dans le chic hôtel Reine Elizabeth puis le centre d'achats
Eaton. Nonobstant la version de la
police, rien ne permet de conclure que
des actes criminels ont été commis par
les étudiants.
L'arrestation a été filmée par
CUTV, la chaîne de télévision communautaire des étudiants de l'Université
Concordia. Dans la vidéo, diffusée sur
Internet, on voit des policiers bousculer les étudiants avant de procéder à
leur arrestation, sans daigner répondre
à ceux qui demandent pourquoi on les
arrête. Cette scène n'est que la dernière
d'une série de violentes interventions
policières contre les étudiants grévistes, qui ont vu l'usage de matraques,
de gaz lacrymogènes, de poivre de
Cayenne et de grenades assourdissantes.
Le caméraman de CUTV, Laith
Marouf, a été lui aussi arrêté parce qu'il
insistait pour filmer l'arrestation. La
reporter de CUTV qui l'accompagnait,
Sabine Friesinger, raconte ce qui s'est
passé : « Nous étions en direct. Des
étudiants ont été encerclés et poussés par les policiers. Ils ont donné des
coups aussi. Le cameraman a dit plusieurs fois : "Je suis des médias, nous
sommes en direct." Ils ne devaient pas
vouloir qu'on filme ça. J'ai finalement
pu récupérer la caméra, mais lui (le
caméraman), il est toujours en état
d'arrestation ».
Tandis que des policiers procèdent à des arrestations arbitraires
d'étudiants en grève, des juges rendent
des décisions pour saper leur droit de
grève.
Le 30 mars dernier, la Cour supérieure du Québec faisait face à une
requête déposée par une étudiante
Des policiers procèdent à des arrestations arbitraires d'étudiants en
grève, des juges rendent des décisions pour saper leur droit de grève
La hausse des frais de scolarité est une mesure socialement injuste, et les
étudiants ont tout à fait raison de s'y opposer avec tant d'énergie
du Collège d'Alma alléguant que son
droit d'assister aux cours avait été
bafoué par un vote de grève entaché
d'irrégularités. Bien que le vote de
grève contesté avait été renouvelé une
semaine plus tard avec une claire majorité, le juge Jean Lemelin lui a donné raison et a ordonné la reprise des
cours, dans une injonction en vigueur
jusqu'au 10 avril. Dans sa décision,
Lemelin a remis en question le droit
de grève des étudiants. « La légalité
de cette grève », a-t-il écrit, « apparaît
douteuse en regard du régime et des
lois du travail en vigueur au Québec,
qui consacrent le droit à la grève à certaines personnes et à certaines conditions très strictes ».
Quelques jours plus tard, le 3
avril en l'occurrence, le juge Bernard
Godbout de la Cour supérieure ordonnait de mettre fin aux piquets de
grève qui bloquaient l'accès à un cours
d'anthropologie de l'Université Laval,
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Vol. 5, No. 39 • du 11 au 17 Avril 2012
suite à une requête déposée par un
étudiant inscrit à ce cours. L'avocat
de cet étudiant a ensuite déclaré sur
les ondes de Radio-Canada avoir reçu
quelque 150 courriels d'étudiants songeant à faire de même.
Le lendemain, soit le 4 avril, une
nouvelle demande d'injonction était
déposée à la Cour supérieure, cette
fois par un établissement, à savoir
l'Université du Québec à Montréal
(UQAM). Dans sa requête, la direction de l'UQAM voulait forcer ses 23
000 étudiants en grève à lever les piquets de grève devant les pavillons de
l'établissement. Les associations étudiantes de l'UQAM ont accepté de s'y
soumettre. La juge Micheline Perrault
a ensuite accordé l'injonction, qui sera
en vigueur jusqu'au 19 avril. Les étudiants grévistes devront s'abstenir de
gêner l'accès ou la circulation près des
pavillons de l'UQAM, et se garder d'«
intimider » ou de « menacer » toute
personne désirant y pénétrer. Ceux qui
contreviendraient à l'injonction sont
passibles d'une amende de 50 000 $
et d'une peine de prison allant jusqu'à
un an.
Pendant qu'il manipule d'une
main le bâton de la répression policière
et judiciaire, l'État québécois tend de
l'autre main la carotte d'une ouverture
apparente au dialogue. Le gouvernement libéral a annoncé le 5 avril qu'il
allait élargir son programme de prêts
aux étudiants et mettre en place un régime de remboursement proportionnel
au revenu. Mais ces deux mesures ne
concernent aucunement la revendication principale des étudiants en grève,
à savoir l'accès à l'éducation pour tous.
Leur seul impact sera d'augmenter
l'endettement étudiant.
Malgré la ligne dure maintenue
par le gouvernement sur sa décision
d'augmenter drastiquement les droits
de scolarité, malgré la mobilisation de
la police et des cours pour intimider les
étudiants en grève, ces derniers restent
déterminés dans leur lutte. Quelque
180 000 étudiants sont toujours en
grève illimitée à travers la province,
certains depuis plus de 50 jours. Il y a
un sentiment général que c'est l'avenir
de la jeunesse qui est en jeu.
Les étudiants ne doivent pas mener une lutte isolée contre une mesure en
particulier, mais se tourner vers les travailleurs pour lancer conjointement
une contre-offensive contre toute la politique de réaction sociale de l'élite
dirigeante
Mais ce qui fait défaut aux
jeunes grévistes, c'est une perspective
politique capable de faire avancer leur
lutte. La hausse des frais de scolarité
est une mesure socialement injuste,
et les étudiants ont tout à fait raison
de s'y opposer avec tant d'énergie.
Mais cette mesure fait partie d'un assaut plus vaste, non seulement sur
l'éducation, mais aussi sur la santé et
les services publics, ainsi que les emplois et les conditions de travail.
C'est la politique suivie non
seulement par le gouvernement libéral
du Québec, mais aussi par tous les
paliers de gouvernement à travers
le Canada. Elle fait partie des plans
de la classe dirigeante, au Canada et
à l'échelle internationale, pour faire
payer aux travailleurs et à la jeunesse
les frais de la profonde crise du capitalisme mondial. C'est pourquoi, tout
l'appareil répressif de l'État est mobilisé pour leur mise en place.
Les étudiants ne doivent pas
mener une lutte isolée contre une
mesure en particulier, mais se tourner
vers les travailleurs pour lancer conjointement une contre-offensive contre
toute la politique de réaction sociale de
l'élite dirigeante. Un tournant vers les
travailleurs implique avant tout une
lutte commune pour briser l'influence
politique de la bureaucratie syndicale
qui étouffe depuis des décennies tout
mouvement de résistance des travailleurs.
Cette perspective est rejetée par
les associations étudiantes qui dirigent
la grève, et notamment celle qui a
lancé le mouvement, à savoir CLASSE
(Coalition large de l'association pour
une solidarité syndicale étudiante).
Les dirigeants de CLASSE ne mentionnent jamais les travailleurs comme
une force sociale vers laquelle les étudiants devraient se tourner. Dans la
mesure où ils parlent d'élargir la lutte
étudiante, c'est pour faire appel à div-
ers groupes de protestation des classes
moyennes et aux syndicats.
La liste d'invités officiels à un «
grand rassemblement populaire » organisé par CLASSE le 9 avril prochain
comprend plusieurs syndicats, dont le
syndicat des métallos, la Centrale des
syndicats du Québec (CSQ), la Confédération des syndicats nationaux
(CSN) et la Fédération nationale des
enseignantes et enseignants du Québec (FNEEQ). Cette dernière a déjà
offert ses services au gouvernement
pour l'aider à torpiller la grève étudiante. Selon un article publié sur le site
de Radio-Canada : « La FNEEQ croit
qu'un moratoire d'un an sur la hausse
des droits de scolarité et la tenue d'un
véritable débat public sur l'éducation
seraient accueillis favorablement par
les étudiants et pourraient mettre fin à
leurs moyens de pression. »
L'autre danger qui menace la
grève étudiante est qu'elle soit détournée derrière le parti de la grande
entreprise qu'est le Parti québécois. Sa
dirigeante Pauline Marois a récemment
fait la promesse démagogique que son
parti annulerait la hausse des droits de
scolarité s'il prenait le pouvoir. Mais
c'est sous la gouverne du gouvernement péquiste de Lucien Bouchard
au milieu des années 90 qu'un assaut
majeur sur l'éducation et la santé a été
lancé au nom du « déficit zéro ».
Passant sous silence le dossier
du PQ en matière de coupures drastiques dans les programmes sociaux,
les dirigeants de la FECQ (Fédération
étudiante collégiale du Québec) et de
la FEUQ (Fédération étudiante universitaire du Québec) ont annoncé
que la prochaine étape de la lutte des
étudiants sera de cibler une dizaine de
députés libéraux jugés vulnérables en
vue de la prochaine élection provinciale.
Wsws 7 avril 2012
Haiti Liberté/Haitian Times
17
Vénézuéla : hausse de 32,25 %
du salaire minimum
L
a hausse, qui portera le salaire
minimum à 362 euros, aura lieu
en deux temps, le 1er mai et le 1er
septembre. Quatre millions de salariés seront concernés, a précisé le
président, qui s'exprimait d'une voix
forte et semblait en bonne forme.
"Dans les années 80 et 90, le salaire
minimum a été pratiquement gelé,
puis l'inflation a explosé (...) Nous
y travaillons depuis plusieurs semaines", a-t-il déclaré, annonçant
une hausse de 32,25% du salaire
minimum lors d'un Conseil des ministres retransmis à la télévision.
Le chef de l’État, atteint d'un
cancer, s'absente régulièrement
pour suivre des soins à Cuba, alors
qu'Henrique Capriles, chef de file de
l'opposition, mène campagne sans
Le président vénézuélien Hugo
Chavez, qui entend briguer un
nouveau mandat le 7 octobre
malgré son état de santé, a relevé
samedi dernier le salaire minimum
de près d'un tiers
discontinuer. Malgré cet handicap,
le promoteur de la "révolution bo-
livarienne", qui reste très apprécié
des plus démunis, conserve un
net avantage dans les intentions
de vote. Hugo Chavez est reparti
quelques heures plus tard pour
La Havane, afin d'entamer une
troisième radiothérapie.
Hugo Chavez, âgé de 57 ans,
ne laisse rien filtrer de son état de
santé et la nature de son cancer
reste inconnue. En moins d'un an, il
a été opéré à trois reprises et a donc
subi deux radiothérapies. Jeudi, il
a fondu en larmes lors d'une cérémonie religieuse et a imploré le Ciel
de lui prêter vie pour poursuivre sa
mission à la tête de l'Etat.
L’Humanité 8 Avril 2012
« Le Trophée des capitaux »,
de Guy Régis Jr Debout dans le feu
Par Christine Tully-Sitchet
G
uy Régis, traducteur en langue
créole d’Albert Camus, de Bernard-Marie Koltès, de Maurice Maeterlinck et aujourd’hui de Marcel Proust,
metteur en scène et acteur, a fondé en
2001 en Haïti une compagnie incarnant une proposition esthétique audacieuse : le Nous Théâtre. Pour exprimer un malaise commun. Et tenter de
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18
Haiti Liberté/Haitian Times
sur des marchés et des places, dans
des rues et des écoles, afin d’aller à la
rencontre de tous les publics, car « le
théâtre, tout théâtre, prêche l’existence
», il est son « rêve d’homme ». C’est
ce qu’il poursuit ici, avec un « roman
à dire debout », tandis qu’alentour
tout est « à dormir debout ». Debout,
comme les arbres qui résistent quand
tout s’effondre. Debout, comme cette
ville qui malgré le feu « défend atrocement sa verticalité ». Les héros du
livre (écrit avant le séisme de 2010)
sont deux lycéens vagabonds, le narrateur et une amie, accompagnés d’un
dogue. « Rêve éveillé dans une ville
muette et morte », en plein air, assis
sur les bancs de la « Grande-Place »,
celle sans doute du Champ-de-Mars à
Port-au-Prince, ils révisent leur bac.
Un incendie se déclare dans un bidonville, petit à petit « tout Belair-ville
avec ses horribles constructions faites
de carcasses, de boues, de tôles rouillées (...) se réduit en cendres ». Les
deux lycéens poursuivent leurs révisions. Imperturbables. Blasés, peutêtre. Car « ce n’est pas la première
fois (...) que dans la ville, ça brûle ».
Puis les deux « baroudeurs habituels
», complices depuis « cinq Noël, cinq
carnavals, cinq jours de l’An et trois
coups d’Etat », se mettent en marche
et bravent la ville dans la nuit.
Et l’on suit le flux de conscience
du garçon, « vingt ans nous avons
», son cheminement à la recherche
d’une place digne « dans cette ville de
jeunesses avachies ». Il s’interroge,
s’insurge, fustige l’inertie. En quelques
pages, il dresse un portrait du dictateur Duvalier, « matièrefécale »,
cherche à réduire à néant le « sanguinaire » honni par la puissance de ses
mots. La Grande-Place, lieu d’accueil
d’innombrables damnés, est le « témoin oculaire de tous les malheurs de
la ville », et la nature, lilas et magnolias, l’est tout autant, qui de surcroît
s’en trouve victime : « ces fleurs qui
ne supportent plus les échauffements
de la ville » ni « d’être ensanglantées
» ; « les arbres emmitouflés dans leurs
feuillages se sont mis à tanguer, à devenir fous »... Sombre évocation, celle
d’une ville « volontairement abrutie
», « sous la gouverne du silence »,
celle d’un monde en déchéance.
Mais, lancinante, concise, lyrique, la
langue de Régis n’exprime pas que la
désolation et la colère : elle dit aussi
l’attachement pour cette « ville que
la beauté, que la mer s’entêtaient
encore à aimer », elle accompagne
les incertitudes et les questions ; car
« à force de subir nous finirons par
croire que c’est normal de subir ».
Si le narrateur se réjouit du
désastre qui frappe Belair-ville, « bidonville furoncle », c’est que ce feu
L’accaparement des
terres agricoles, une
menace bien réelle
Par Estelle Leroy-Debiasi
P
hénomène
mondial,
l’accaparement des terres agricoles par des investisseurs étrangers
est un sujet qui préoccupe de plus
en plus les pays d’Amérique Latine
soucieux de préserver leur souveraineté alimentaire. Crainte confirmée par une étude de GRAIN sur 66
pays et 35 millions d’hectares.
L’emprise de l’agro-business
dans le monde, et la rapidité de son
développement depuis les crises financières de 2008, aux dépens des
producteurs locaux sont bien réelles.
Une étude fort intéressante
vient d’être publiée par GRAIN (voir
Document joint) qui fournit des éléments sur 416 exemples récents
dans le monde d’accaparement à
grande échelle par des investisseurs
étrangers, destinés à la production
de cultures alimentaires. L’étude
prenant en compte les accords
lancés après 2006 – qui n’ont pas
été annulés- implique de vastes superficies. Si l’Afrique est bien la cible
première de l’accaparement des
terres, l’Amérique Latine est également visée.
En décembre dernier- après
des mois de débats et d’intenses
pressions -les députés Argentins ont
voté une loi limitant la vente et le
contrôle des terres entre les mains
d’investisseurs étrangers à un seuil
de 15% du territoire national, mais
aussi des communes, départements
et provinces. Un seuil de 30% est
fixé à la détention de terres dans les
mains de personnes physiques ou
morales de même nationalité. Des
strictes restrictions concernent les
zones jouxtant les rivières et lacs.
. L’initiative vise à « préserver
une ressource qui est stratégique et
non renouvelable pour les argentins, sachant que l’acquisition ou la
vente de terres rurales ne pourra être
considérée comme un investissement. On comprend bien l’urgence
et la nécessité d’un tel cadre législatif à la lecture des éléments fournis
par l’étude de GRAIN.
Cette étude permet de mieux
appréhender aussi qui sont ceux
qui accaparent les terres. La majorité, sans surprise, appartient au
secteur agroalimentaire, mais il ne
faut sous estimer les sociétés financières et les fonds souverains
qui représentent près d’un tiers des
accords. « Et très souvent, les intérêts des sociétés se chevauchent.
Nous voyons ainsi que Cargill, l’une
des plus grandes entreprises mondiales d’agrobusiness, a acquis des
centaines de milliers d’hectares de
terres agricoles par le biais de son
fonds de couverture, Black River
Asset Management » commente
t-on chez GRAIN.
Les investisseurs basés en
Europe et en Asie sont responsables d’environ les deux tiers des
cas d’accaparement des terres inclus dans le tableau. Avec en tête
la Chine et l’Inde. Le Royaume-Uni
– aussi comme paradis fiscal abritant les sociétés qui achètent les
terres- . Sans oublier les Etats-Unis
-quelque 40 cas d’accaparement, et
les Émirats Arabes Unis et l’Arabie
Saoudite à eux deux 39 cas.
Ainsi, en Argentine outre le
méga projet chinois qui portait sur
320 000 ha et qui a été suspendu
(El Correo), on peut citer notamment
les 12 000 ha acquis par l’entrepise
Almarai, émanation des pays du
Golfe, ou les 17 000 ha par Olam
International, émanation d’une entreprise indienne basée à Singapour
en vue de la culture de maïs et de
soja ; des sociétés françaises sont
aussi répertoriées dans cette étude
, dont Calyx Agro, émanation de
Louis Dreyfus Commodities pour
quelque 6000 ha ou Campos Orientales, qui aurait acquis 19 000 ha,
gérés par le fond Pergam Finance.
Le projet de loi argentin
s’inscrit dans une démarche régionale : car c’est une réponse que font
actuellement plusieurs pays voisins,
à la fièvre spéculative qui s’empare
des terres dans un contexte de crise.
La Bolivie est aussi selon
l’étude de GRAIN une cible, où
la Chine notamment à travers le
groupe Penxin a investi plus de
12 500ha ; au Brésil, par exemple,
Louis Dreyfus possède quelque 320
000 ha en canne à sucre, alors
qu’une société indienne en a acheté
133 000 ; au Pérou, plus de 72 000
ha ont été acquis par la Corée du sud
sur des zones appartenant normalement aux communautés amazoniennes.
L’accaparement sous forme
d’achats ou de locations à grande
échelle de terres par des investisseurs étrangers, présente, outre
une menace pour la souveraineté
alimentaire, le danger de modifier l’écosystème en introduisant de
nouvelles cultures, ce qui est une
autre forme d’atteinte à la souveraineté compte tenu des surfaces
concernées.
El Correo, le 8 avril 2012
menaçant, qui se propage et détruit
tout, est non seulement la métaphore
d’une révolte larvée, mais aussi celle
d’une force de renaissance, l’horizon
d’un possible. « Qui, dans cette villelà, même un jour, n’a pas pensé tout
brûler ? » Avec le projet de « tout effacer ». « Pour faire que tout recommence. » C’est là ce que l’auteur
mettait aussi en jeu dans une pièce
de théâtre écrite après le séisme (1),
et présentée l’an dernier au Festival
d’Avignon : l’avenir est à réinventer,
grâce à une destruction radicale. «
Deux écoliers sommes-nous. Fils et
filles de la réparation. Fils et fille de la
préparation, disent les gens. Nos têtes
dans les livres. Brûlez ! Brûlez ! »
Le Trophée des capitaux, de Guy
Régis Jr, Vents d’ailleurs, La Roqued’Anthéron, 2011, 158 pages,
12 euros
(1)De toute la terre le grand effarement, Les Solitaires intempestifs,
Besançon, 2011.
Le Monde diplomatique,
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Plaintiff Designates QUEENS
County as the place of trial.
FRANCK H. LEVEILLE
Defendant
Index No. 18783-11
Date Summons Filed 8/9/11
The basis of venue is:
Plaintiff’s Residence
SUPPLEMENTAL SUMMONS WITH
NOTICE
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Plaintiff’s residence:
7013 Catamaran Way
Averne, N.Y 11692
Tel: 718-421-0162
[email protected]
ment of the Plaintiff by the Defendant, DRL §
170(7) – Irretrievable Breakdown and that the
relief requested is:
1- The granting of a judgment of absolute divorce against you and in favor of the Plaintiff
dissolving forever the bonds of matrimony between the parties to the above entitled action;
2- Awarding Plaintiff physical and legal custody of the minor child of the marriage, Grant
Leveille, DOB: July 3;
3- Child support for the child of the marriage
to be paid by Defendant according to the New
York State Basic Child Support Guidelines;
4- Awarding Plaintiff equitable distribution of
all marital property, including by not limited to
Defendant’s numerous pensions
5- Awarding the Plaintiff maintenance to be
paid by the Defendant; and
6- Declaring the rights of the parties to their
separate property;
7- Compelling defendant to maintain and provide suitable policies of life and health insurance for the benefit of the infant issue;
8- Awarding to Plaintiff the exclusive use and
occupancy of the marital residence located
at 7013 Catamaran Way, Arverne, New York
11692;
9- Awarding Plaintiff reasonable sums for
counsel, investigative, appraisal, accountant,
and other expert fees and expenses;
10- And for such other and further relief as
to the Court may seem just and proper, together with the costs and disbursements of
this action.
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Dated: August 8, 2011
New York, New York
De Leon & Associates, PLLC
By: Sharifa Milena Nasser, Esq
Attorney(s) for Plaintiff
26 Broadway – Suite 2100
New York, New York 10004
Telephone: (212) 747-0200
Facsimile: (212) 747-0202
ACTION FOR A DIVORCE
To the above named Defendant:
YOU ARE HEREBY SUMMONED to answer the
complaint in this action and to serve a copy of
your answer, or if the complaint is not served
with this summons to serve a notice of appearance, on the Plaintiff’s Attorney within
twenty (20) days after the service of this summons exclusive of the day of service where
service is made by delivery upon personally
within the state, or within thirty (30) days after
completion of service where service is made
in any other manner. In case of your failure
to appear or answer, judgment will be taken
against you by default for the relief demanded
in the complaint, or where the complaint is
not served with this summons, for the relief
requested in the notice set out below.
PLEASE TAKE NOTICE that the nature and
object of this action is to obtain a judgment
divorcing the parties and dissolving the bonds
of matrimony on the grounds of: (1), and (2)
DRL § 170(1) – the cruel and inhuman treat-
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NOTICE OF SALE
SUPREME COURT: KINGS COUNTY. CARNEGIE CAPITAL CORP., Pltf. vs. BROOKLYN
PROPERTIES 5 LLC, et al, Defts. Index
#26307/07. Pursuant to judgment of
foreclosure and sale dated Dec. 22, 2008,
I will sell at public auction at the Kings
County Supreme Court, 360 Adams St.,
Brooklyn, NY on Thursday, Apr. 19, 2012 at
2:30 p.m., prem. k/a 188/192 Ralph Ave.,
Brooklyn, NY. Said property located at the
southwesterly corner of McDonough St.
and Ralph Ave., being a plot 20 ft. x 80 ft.
Approx. amt. of judgment is $531,083.75
plus costs and interest. Sold subject to
terms and conditions of filed judgment
and terms of sale and the right of the
United States of America to redeem within
120 days from the date of sale as provided
by law. ROBERT E. JOHNSON, Referee.
DEUTSCH & SCHNEIDER, LLP, Attys. for
Pltf., 79-37 Myrtle Ave., Glendale, NY. File
No. RG-100- #81070
Suite de la page (16)
Le danger pour l’Algérie
Ahmed Lagraa, ancien diplomate,
fait remonter le chaos actuel à une
décolonisation bâclée. « Le Sahel
contient en son sein les ingrédients de son propre éclatement. Il
est du ressort des politiques de
chaque pays de s’ériger en démineurs. (...) (...) Il y a quelques
mois, sur l’invitation d’une institution, un ex-ministre européen
des Affaires étrangères a fait un
exposé sur cet avenir qui attend
les pays, notamment arabes. (...)
Grosso modo, deux paramètres
ont retenu mon attention : *le déplacement du centre d’intérêt de
la grande puissance américaine
vers l’Asie et le second, *céder
l’Atlantique à la gestion de l’Otan
comme nouveau gendarme pour
cette région occidentale de la planète ». (6)
« Autour de la région du
Hoggar, riche en matières premières, nous avons l’impression
pense Mohand Tahar Yala ancien
général que des forces veulent
vider cette zone stratégique pour
nous imposer des solutions à nos
dépens ! L’Algérie ne peut rester
muette avec ce qui se passe à nos
frontières Sud. Notre pays doit
avoir une réaction vigoureuse.
Avoir une position d’un pays fort,
qui peut servir d’intermédiaire
régional ou, si les belligérants
outrepassent leurs engagements,
imposer sa force. C’est ce qu’on
doit faire au Mali avec les derniers
dangereux développements. Ou
nous sommes offensifs ou nous
sommes perdants ! » (7)
Au-delà de la nécessité de
faire tout pour récupérer les diplomates enlevés, le problème de
Vol. 5, No. 39 • du 11 au 17 Avril 2012
l’Algérie est complexe. Certaines
parties la poussent à s’engager
dans le conflit. Ce serait dangereux. Il ne faut pas être naïf tout
le monde attend que l’Algérie soit
le prochain domino à commencer
par nos frères et voisins. Le plus
grand pays d’Afrique, qui contient
des richesses insolentes et prometteuses ne peut pas laisser indifférent en ces temps de pénuries
d’énergie et de matières premières.
Il ne faut pas croire que nous en
sortirons indemnes si nous ne faisons rien pour nous protéger. Il est
urgent plus que jamais d’informer,
de mettre en garde et d’affirmer
plus que jamais ce désir d’être
ensemble loin du régionalisme
et des courtes vues. Le destin de
l’Algérie ne se décide pas à la foire
aux sièges de députés promis par
les élections où l’on voit les partis
politiques s’agiter frénétiquement
sans cap si ce n’est le verbiage
de la langue de bois qui n’a plus
cours. Les jeunes qui porteront
l’avenir doivent avoir, toute affaire cessante, une perspective
de sortie. L’heure est grave, nous
avons besoin d’unité. Seul le parler vrai et partant, l’alternance
sereine permettront de prétendre à
une Algérie heureuse fascinée par
l’avenir, unie, bien dans son identité et se faisant réfractaire à toute
manipulation. Amen.
Notes
1. Mali : les rebelles touaregs du
Mnla proclament l’indépendance
AFP 06.04.2012
2. Washington et la déstabilisation politique de l’Afrique. Après
le coup d’État, une guerre séparatiste menace le Mali. Nile Bowie
Traduction : Julie Lévesque pour
Mondialisation.ca Le 4 avril 2012
http://www.mondialisation.ca/index.php?context=va&aid=30142
3. Mamadou Dramane Traoré
h t t p : / / w w w. l e g r a n d s o i r. i n f o /
lettre-d-un-malien-a-monsieursa...
4. Marianne 2 Cri du Peuple 1871
: http://www.mleray.info/articlemali-consequence-de-l-interve...
5. Forum pour un Autre Mali
(Foram) Chronique d’une recolonisation programmée. Bamako, le
04 avril 2012
6. Ahmed Lagraa : Etats sahéliens
nés de la décolonisation. La menace d’implosion 07.04.2012
7. Général Mohand Tahar Yala.
http://www.elwatan.com//actualite/le-changement-ne-peut-etre...
LGS 9 avril 2012
Haiti Liberté/Haitian Times
19
Ce qui doit être dit !
Par Günter Grass
d'oser reprocher ce fait à Israël,
un pays dont je suis et veux rester
l'ami.
Pourquoi je ne dis pas
pourquoi ai-je tu pendant trop
longtemps
ce qui est pourtant évident
et a fait l'objet de tant de simulations
dans lesquelles nous, les survivants,
sommes au mieux des notes de
bas de page.
On évoque le droit à une frappe
préventive,
l'éradication du peuple iranien soumis,
tenu à une liesse sans joie par un
fort en gueule,
sous prétexte que ce potentat construirait une bombe atomique.
Mais alors, pourquoi m'interdis-je
de nommer cet autre pays
qui dispose depuis des années,
certes dans le plus grand secret,
d'un potentiel nucléaire croissant
et échappant à tout contrôle,
puisque aucun contrôle n'est permis ?
L'écrivain
allemand
et
prix Nobel de littérature,
Günther
Grass,
dénonce
dans ce poème, censuré par
l'hebdomadaire Die Zeit et
publié par les quotidiens
Süddeutsche Zeitung, La
Repubblica et le New-York
Times la politique israélienne
contre l'Iran et la complicité
allemande avec celle-ci
Le silence général autour de ce fait
établi,
ce silence auquel j'ai moi-même
souscrit,
je le ressens comme un mensonge
pesant,
une règle que l'on ne peut rompre
qu'au risque d'une peine lourde et
infâmante :
le verdict d'antisémitisme est assez
courant.
certains parlent un peu vite de
réparation,
s'en va livrer un nouveau sousmarin à Israël,
un engin dont la spécialité est
d'envoyer
des ogives, capables de détruire
toute vie
là où l'existence de ne serait-ce
qu'une seule
bombe nucléaire, n'est pas prouvée,
mais où le soupçon tient lieu de
preuve,
je dis ce qui doit être dit.
Mais aujourd'hui, alors que mon
pays
coupable de crimes sans commune
mesure,
pour lesquels il doit rendre des
comptes encore et encore,
mon pays donc, dans un geste
purement commercial,
Pourquoi me suis-je tu aussi longtemps ?
Parce que je croyais que mes origines,
entachées par des crimes à jamais
impardonnables,
m'interdisaient d'exprimer cette
vérité,
DÎNER DE SOLIDARITÉ
Le Journal Haiti Liberté
Prend plaisir à inviter lecteurs, supporters et amis
À un Grand Dîner Dansant
Qu’il organise
Pourquoi ne dis-je que maintenant,
vieux, dans un ultime soupir de
mon stylo,
que la puissance nucléaire d'Israël
menace la paix mondiale déjà fragile ?
Parce qu'il faut dire maintenant
ce qui pourrait être trop tard demain,
et parce que nous, Allemands,
avec le poids de notre passé,
pourrions devenir les complices
d'un crime,
prévisible et donc impossible
à justifier avec les excuses habituelles.
Je dois l'admettre aussi, je ne me
tairai plus
parce que j'en ai assez de
l'hypocrisie de l'Occident
et j'espère que nombreux seront
ceux,
prêts à se libérer des chaînes du
silence,
pour appeler l'auteur d'une menace
évidente
à renoncer à la violence tout en
exigeant
un contrôle permanent et sans entraves
du potentiel atomique israélien
et des installations nucléaires iraniennes
par une instance internationale
acceptée par les deux gouvernements.
Ce n'est qu'ainsi que pourrons
aider
les Israéliens et les Palestiniens,
mieux encore, tous les peuples,
frères ennemis, vivant côte à côte
dans cette région guettée par la folie meurtrière,
et en fin de compte nous-mêmes.
Traduction Michel Klepp
Tlaxcala 4 avril 2012
À l’auditorium de CW Mixon New Life Center,
Situé au 112-50 Springfield Blvd
Queens Village, NY 11429
De 9h du soir à 3h du matin
Le samedi 28 avril 2012
Enorme est l’ampleur de
notre travail quant à la
préparation et la diffusion du
journal, nous entraînant dans
des dépenses qui nous
essoufflent.
Ainsi, seule votre solidarité
peut garantir la survie de cet
hebdomadaire appelé à
défendre les intérêts du pays
et de la masse abandonnée.
Ambiance musicale variée
agrémentée des meilleurs
plats de la cuisine haïtienne
Admission $50.00 par personne
20
Haiti Liberté/Haitian Times
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En retournant la petite enveloppe
qui vous a été envoyée
Avant le 28 mars 2012
Ou à défaut d’en avoir reçu une,
Vous pouvez toujours nous faire
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Ce dîner dansant est patronné par Aromark Shipping, Chery’s
Brokerage, Dr. Kesler Dalmacy, Immaculée Bakery &
Restaurant, Interlink Translation Services, Maggy Flambeau
Restaurant & Venus Restaurant.
718-421-0162
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Nous comptons grandement sur votre générosité et votre solidarité.
Vol. 5, No. 39 • du 11 au 17 Avril 2012