Arrête de ronfler - Editions Dangles

Transcription

Arrête de ronfler - Editions Dangles
Docteur Jean-Loup Dervaux
Arrête de ronfler !
Un ouvrage paru sous la direction
de Jean-Luc Darrigol
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INTRODUCTION
De la dérision
à l’inquiétude…
Ce livre n’est pas un ouvrage de plus sur le ronflement,
il ne s’adresse pas non plus au ronfleur, qui est bien le
dernier à s’en inquiéter ; il s’adresse clairement et directement à l’entourage immédiat du ronfleur, le premier
concerné par le phénomène.
Quoi qu’il en soit, ce ronflement dont vous êtes la victime malheureuse induit en vous des sentiments variables
selon les circonstances :
o  l’amusement ou le sourire est destiné au ronflement
épisodique ;
o  l’agacement et l’énervement sont réservés au ronflement permanent ;
o  l’anxiété, voire l’angoisse, cible les ronflements accompagnés d’apnées respiratoires.
Alors, avant de savoir comment l’aider à vous en sortir,
il faut d’abord définir la nature de son mal.
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QUEL EST SON PROBLÈME ?
1. Comment et pourquoi ronfle-t-on ?
Définitions
La définition du dictionnaire pourrait être la vôtre :
« Le ronflement est un bruit du nez ou de la gorge, produit
par certaines personnes en dormant. »
La définition médicale invoque le mécanisme du ronflement : le ronflement est un « bruit respiratoire lié à la
vibration des tissus de la gorge ».
Enfin une définition pragmatique en fait un véritable
signal d’alarme, un mal pour un bien, en quelque sorte.
Manifestations
Le ronflement est une vibration de basse fréquence,
assimilable au bruit produit par un moteur de camion au
ralenti. Ce bruit est d’abord intermittent, puis de plus en
plus fréquent et prolongé pour devenir continu.
Il est périodique, contemporain des périodes de sommeil profond, lesquelles surviennent plusieurs fois dans
le courant de la nuit.
Il est donc bien différent du bruit causé par l’obstruction
nasale, qui est continu, mais parfois les deux sont associés, l’obstruction nasale aggravant alors le ronflement.
Mécanisme de base
Le voile du palais est une « valve antireflux » qui évite
le passage de la nourriture par le nez lors de la déglutition.
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Il comporte une partie haute, gainée de muscles, qui
lui permet de remplir cette fonction, et une partie basse,
non musculaire, qui assure l’étanchéité de la valve.
En position normale, il laisse passer librement l’air
aussi bien à l’inspiration qu’à l’expiration.
Lorsqu’il se met en position arrière et se rapproche de
la paroi postérieure de la gorge, les conditions changent :
o  à l’inspiration, l’air fait vibrer le voile : c’est le ronflement ;
o  l’expiration, quant à elle, se fait par la bouche, de
manière bruyante (voir les schémas de l’annexe 1).
Le voile du palais peut se mettre en position arrière
pour des raisons diverses : tonus insuffisant au niveau du
voile musculaire, trop grande surface au niveau du voile
mou, voile alourdi sur toute sa surface.
Bien entendu, pendant la nuit, la position sur le dos et
le relâchement musculaire du voile, lié à la profondeur du
sommeil, expliquent qu’il soit facilité.
2. Y a-t-il d’autres causes au ronflement ?
Certaines causes basses du ronflement sont plus rares
mais plus sévères.
L’étage inférieur de la gorge en est, en effet, la partie la
plus étroite. Il est bordé par deux éléments.
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Quel est son problème ?
I.  En avant, on trouve le pied d’attache arrondi de la
langue, appelé « base de la langue » sur laquelle sont
situées deux formations lymphoïdes dénommées tout
naturellement « amygdales de base de langue ». À cette
base de langue est rattachée l’épiglotte, clapet destiné à
empêcher les aliments de pénétrer dans les voies respiratoires inférieures. Juste en dessous se trouve l’entrée
du larynx avec les cordes vocales (voir annexe 1).
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II.   En arrière, recouvert de muscles et de muqueuses,
on retrouve le bombement plus ou moins accentué de la
colonne vertébrale cervicale.
L’augmentation du volume de la base de la langue ou
son relâchement et sa chute arrière créent un obstacle
d’autant plus important qu’elle va entraîner avec elle le
clapet épiglottique.
Le bombement d’une colonne cervicale par malposition
ou arthrose peut être une autre cause de rétrécissement
à ce niveau et, bien sûr, les deux peuvent être associés,
favorisant alors la survenue des apnées du sommeil.
Ces causes doivent donc être impérativement recher­
chées et neutralisées avant toute action au niveau du
voile du palais.
3. Existe-t-il plusieurs sortes de ronflement ?
On distingue, un peu artificiellement, trois stades du
ronflement : le ronflement signal, le ronflement nuisance,
le ronflement alarme.
Ronflement signal
Le ronflement est encore épisodique. Sa signification
est effectivement celle d’un signal : signal témoignant
que certains aspects de sa vie hygiénique ont subi des
dérives et qu’il faut y remédier.
Arrête de ronfler !
Ronflement nuisance
Le ronflement est permanent ; il s’agit véritablement
d’une nuisance : nuisance sonore réservée à l’entourage
plus ou moins immédiat, c’est-à-dire vous, et dont le
ronfleur lui-même n’a pas conscience.
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Ronflement alarme
C’est celui des apnées du sommeil, qui définissent le
ronflement maladie. C’est le ronfleur lui-même qui est
visé avec un certain indice de gravité potentielle.
Au début, le ronflement est donc une simple nuisance
pour vous, sans danger pour l’auteur ; par la suite, l’évolution en fait une véritable maladie susceptible d’amener
des complications graves pour l’intéressé.
Nous pouvons donc déduire logiquement de tout cela
les deux catégories de ronflement :
o  le ronflement simple, isolé – 75 % des ronflements –
se résumant alors à une simple vibration du voile ou
associé à des troubles respiratoires sans gravité réelle.
o  le ronflement compliqué – 25 % des ronflements –
associé à des blocages respiratoires plus ou moins
répétés et plus ou moins prolongés, sources de compli­
cations.
La conclusion est, bien entendu, qu’il faut intervenir le
plus précocement possible.
4. Que dire du ronflement épisodique ?
Mécanisme
Il peut s’agir d’un ronflement naissant, débutant, ou
d’un ronflement réduit à ce stade, après prise en charge
d’un ronflement plus accentué.
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Quel est son problème ?
On parle ici de modifications réversibles. Il peut s’agir
d’une congestion passagère, d’un relâchement excessif
momentané des muscles du voile. Une fois passé l’épisode, le voile redevient comme avant.
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Particularités du ronflement épisodique
o  Il est intermittent : il existe à certains moments et dans
certaines circonstances ; il ne survient pas toutes les
nuits
o  Son importance est variable dans le temps ; il est d’un
volume sonore faible à modéré.
o  Il ne survient pas dans toutes les positions : survenant
sur le dos, il disparaît en position latérale.
o  On retrouve des causes déclenchantes bien précises.
o  Il est rapidement réversible avec une prise en charge
adaptée.
o  Il récidive lorsque surviennent les mêmes circonstances.
Causes
Les facteurs sont occasionnels :
o  prise d’alcool, surtout le soir ;
o  fatigue ou prise de somnifères ;
o  tabagisme excessif lors d’une soirée ;
o  digestion lourde, dîner trop riche ;
o  inflammation ou infection de la gorge…
Toutes ces causes entraînent une congestion ou un
relâchement excessif du voile. On peut donc considérer
que ce ronflement naissant nous amène à juger notre
mode de vie et à « rectifier le tir ».
Arrête de ronfler !
Conséquences
Si ces épisodes ne sont pas trop rapprochés ou prolongés, les conséquences sur la morphologie du voile sont
nulles.
Exploration
À ce stade, aucune exploration du ronflement n’est
à envisager.
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5. Que dire du ronflement simple ?
Mécanisme
Il existe un état permanent de congestion et de relâchement excessif du voile, accompagné d’un début de
modifications morphologiques : épaississement et augmentation de la surface du voile.
Caractéristiques
Le bruitage survient dans toutes les positions : allongé
sur le dos bien sûr, mais aussi sur le côté.
L’intensité du bruitage nocturne augmente et entraîne
une gêne croissante du conjoint.
Causes
Elles sont de deux sortes.
Les causes locales
o  voile pléthorique : épaissi et alourdi ;
o  voile palmé : dont la surface est agrandie ;
o  voile déshabité : dont la musculature est insuffisante
(voir les schémas de l’annexe 2) ;
o  association d’un voile pléthorique avec des amygdales
gonflées et une paroi de la gorge épaissie, définissant
le « pharynx bourguignon ».
Les causes générales
Il entraîne une infiltration graisseuse du voile qui le fait
rentrer dans la catégorie des voiles pléthoriques.
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Quel est son problème ?
Le surpoids est la première de toutes les causes générales du ronflement. Plus de 75 % des ronfleurs sont en
surpoids.
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Êtes-vous en surpoids ?
La référence la plus unanimement admise à l’heure actuelle
pour calculer son poids idéal est l’indice de masse corporelle
(IMC), calculé en fonction du sexe, de la taille et de
l’importance de l’ossature.
Pour déterminer si votre ossature est « légère », « moyenne »
ou « forte », il suffit de faire le test du poignet : avec le pouce
et l’index de la main droite (gauche pour les gauchers), faire
un bracelet autour de l’autre poignet, bien au niveau de
l’articulation :
o  si les doigts se chevauchent nettement, votre ossature est
« légère » ;
o  si les doigts se rejoignent juste, votre ossature est
« moyenne » ;
o  si les doigts restent un peu éloignés, votre ossature est
« forte ».
Vous pouvez dès à présent retrouver votre IMC de référence
dans le tableau suivant :
Ossature
Légère
Moyenne
Forte
Femme
18-20
21
22-24
Homme
20-21
22
23-25
Arrête de ronfler !
Multipliez cet IMC deux fois par votre taille en mètre. Vous
obtiendrez votre poids idéal en kg.
Exemple : pour un homme de 2 m à ossature moyenne,
IMC = 22, le poids souhaité est égal à 22 x 2 m x 2 m = 88 kg.
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Table des matières
Introduction – De la dérision à l’inquiétude… . . . . . . . . . . 3
QUEL EST SON PROBLÈME ? . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 4
1. Comment et pourquoi ronfle-t-on ? . . . . . . . . . . . . . . . . . . 4
2. Y a-t-il d’autres causes au ronflement ? . . . . . . . . . . . . . . 5
3. Existe-t-il plusieurs sortes de ronflement ? . . . . . . . . . . . . 6
4. Que dire du ronflement épisodique ? . . . . . . . . . . . . . . . . 7
5. Que dire du ronflement simple ? . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 9
6. Que dire du ronflement asphyxique ? . . . . . . . . . . . . . . . . 12
TEST – QUEL EST SON RONFLEMENT ?
. . . . . . . . . . . . . 14
CHOISISSEZ-LUI LES BONNES SOLUTIONS ! . . . . . . . . . 17
Ronflement simple : évitez-lui l’opération ! . . . . . . . . . . 17
En agissant localement . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 17
7. En le mettant face à son ronflement . . . . . . . . . . . . . . . . . 17
8. En luttant contre la position sur le dos . . . . . . . . . . . . . . . 18
9. En utilisant le CPC . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 19
10. En pratiquant la rééducation antironflement . . . . . . . . . . 22
11. En renforçant et désinfectant nez, sinus et gorge . . . . . . 24
12. En ne négligeant pas les « petits moyens » . . . . . . . . . . 25
13. En profitant des traitements au cabinet médical . . . . . . . 26
Par des actions générales . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 28
14. En lui faisant retrouver son poids de forme . . . . . . . . . . . 28
15. En l’assistant dans sa stratégie antistress . . . . . . . . . . . 34
16. En luttant contre ses troubles du sommeil . . . . . . . . . . . 37
17. En l’aidant à retrouver sa sérénité au naturel . . . . . . . . . 39
Ronflement asphyxique : sortez du cauchemar ! . . . . . 41
I. En l’incitant à faire le point . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 41
A. Visualisation de la zone critique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 41
18. Imagerie médicale : la technique . . . . . . . . . . . . . . . . . . 41
19. Imagerie médicale : les résultats . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 43
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B. Matérialisation de son problème . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 43
20. Exploration du ronflement à domicile . . . . . . . . . . . . . . . 44
21. Polysomnographie à l’hôpital . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 45
22. Sachez faire le bon choix . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 46
II. En discutant des différents traitements . . . . . . . . . . . 47
A. Tous les moyens médicaux… . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 47
23. Respiration en pression positive : technique . . . . . . . . . . 47
24. Respiration en pression positive : résultats . . . . . . . . . . . 48
25. Canule pharyngée et prothèse maxillaire . . . . . . . . . . . . 49
26. Traitements médicaux des conséquences . . . . . . . . . . . 50
B. … sans oublier la chirurgie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 51
27. Les opérations du voile . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 51
28. Les autres actes chirurgicaux . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 53
III. En déterminant ensemble la bonne tactique . . . . . . . 54
29. Tactique des examens . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 54
30. Tactique de prise en charge . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 55
Ronflement épisodique : place à la prévention ! . . . . . 56
Par l’hygiène générale . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 56
31. En évitant les substances nocives . . . . . . . . . . . . . . . . . 56
32. En gérant votre apport calorique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 58
33. En sélectionnant votre alimentation . . . . . . . . . . . . . . . . 59
34. En vous assurant un bon repos . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 61
35. En pratiquant l’endurance douce . . . . . . . . . . . . . . . . . . 63
36. En préservant votre tonus quotidien . . . . . . . . . . . . . . . . 64
Par l’hygiène respiratoire . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 66
37. En pratiquant la respiration complète . . . . . . . . . . . . . . . 66
38. En gérant son environnement . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 68
39. En lui évitant la pollution . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 71
40. En évacuant et nettoyant nez, gorge et sinus . . . . . . . . . 73
Annexes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 76
Sources . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 78
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