Entrepreneurs d`élevage n°1 - Avril 2014

Transcription

Entrepreneurs d`élevage n°1 - Avril 2014
Trimestriel n°1 - avril 2014
d’é evage
Le journal de Orne Conseil Elevage
expérience
Chez Jean-Luc Leportier à Pointel
Ensilage d’herbe riche en azote
L’ensilage d’herbe est
un élément important
dans la ration vaches laitières
chez Jean-Luc Leportier,
le gagnant du concours ensilage
d’herbe organisé par Orne
Conseil élevage. L’exploitation
située dans le Bocage est
équipée d’un robot de traite
et vient d’installer des logettes.
L’objectif reste de valoriser
au mieux les prairies.
L’ensilage d’herbe représente
20 % de la ration
O.R. : Comment sont gérées les prairies de
l’exploitation ?
Jean-Luc Leportier : La mise en place du
robot a modifié le système fourrager en diminuant la part de l’herbe pâturée dans la ration. Mais l’objectif reste de valoriser l’herbe
au maximum en récoltant un produit avec
de bonnes valeurs alimentaires pour l’incorporer dans la ration des vaches laitières. Aujourd’hui, il reste 7 ha de pâturage accessibles aux 45 vaches
laitières. J’organise un pâturage tournant d’avril à juin.
Je sème un mélange RGH - trèfle incarnat comme couvert végétal sur les sols nus pour réaliser une coupe ensilage ou enrubannage en fonction de la météo, avant l’implantation du maïs
ensilage. Cette pratique est mise en place uniquement sur les
parcelles de l’exploitation qui le permettent avec une terre de
qualité, un sol profond et de la réserve en eau.
La part d’ensilage d’herbe représente aujourd’hui 20 % dans la
ration. Ce n’est pas assez. Elle va passer à 25-30 %. Nous voulons
limiter les risques liés aux maïs avec de très forts taux d’amidon
comme cette année.
L’intérêt est double : sécuriser la ration, en réduisant le risque
acidose, et faire des économies d’achat de correcteur azoté.
Je privilégie la qualité à la quantité récoltée.
O. R. : Quels sont les facteurs déclenchant la fauche
pour l’ensilage d’herbe ?
Jean-Luc Leportier : Le plus important est d’être
sûr d’avoir une période de beau temps et si
possible au bon stade, en fin de montaison.
Il faut savoir attendre si le temps n’est pas
sommaire
favorable. Ensuite, il y a des règles à
initiative p2
respecter : faucher l’après-midi
Métier p6
si possible afin de maxi-
innovation p7
expérience
miser les sucres et d’éviter la rosée. Un
ensilage d’herbe ne doit pas rester plus
de 24 heures sans être retourné et plus
de 48 heures par terre. Mon objectif est
toujours de récolter le plus vite possible
avec un maximum de matière sèche. Le
matériel est important aussi. Je privilégie les conditionneuses à rouleaux qui, à
mon avis, préservent mieux le fourrage.
Les conditionneuses à fléaux ont tendance à éclater le fourrage.
initiative
Système fourrager
Comment le Gaec du Chef du
O. R. : Utilisez-vous des conservateurs ?
Jean-Luc Leportier : J’utilise un acide
que j’étale sur le silo. Je pense que les
être sûr d’avoir
une période
de beau temps
pour ensiler
conservateurs sont des produits intéressants qui nous permettent de répondre
aux exigences de qualité du lait demandées par la laiterie. Ils permettent de
diminuer le risque butyrique, les pertes
d’éléments nutritifs et d’orienter vers les
bonnes fermentations. Je tasse bien mon
silo. La longueur de hachage est réglée à
4 – 5 cm car je considère que ce n’est pas
l’ensilage d’herbe qui doit apporter des
fibres dans la ration.
O. R. : Pour vous, qu’est-ce qu’un bon
ensilage d’herbe ?
Jean-Luc Leportier : C’est un ensilage
bien conservé, avec de bonnes valeurs
UFL-PDI pour ne pas déconcentrer la
ration et pour faire des économies de
concentré. Il faut aussi qu’il garantisse la
qualité du lait, donc attention à ne pas
incorporer de terre pour éviter les butyriques. Pour moi, la matière sèche doit
être aux environs de 35 %. Au-delà, la ration VL va être trop sèche et on aura des
pertes d’éléments nutritifs. nz
Olivier Raux
2- avril 2014/ Entrepreneurs d’élevage
à St Nicolas-des-Laitiers, Mme et M. Brizard ont choisi
d’incorporer jusqu’à 50 % de fourrage vert pâturé dans la ration
annuelle, tout en conservant un système intensif. Les parcelles
sont gérées au plus près et les chemins d’accès ont
été bitumés. Le coût alimentaire descend à 50 €/1 000 l
en pleine saison de pâture.
Y.M. : Pourquoi avez-vous intensifié le
pâturage ?
Patrick Brizard : Depuis une dizaine
d’années, le pâturage occupe une part
de plus en plus importante dans la ration
vaches laitières. Le contexte nous y poussait : nous livrons à une laiterie qui collecte du lait AOP avec nécessité d’avoir
un minimum d’herbe et de pâturage et
nous voulions optimiser la marge sur
coût alimentaire et le coût alimentaire.
Notre parcellaire s’y prêtait bien aussi,
avec un accès direct du bâtiment à plus
de 80 ha, dont une bonne part est en surface en herbe. Notre système de production a toujours été intensif sur l’animal et
sur la surface fourragère. Nous sommes
avis d’expert
Bois a gagné 2 mois de pâturage
« Les deux-tiers des chemins
ont été bitumés ».
L’exploitation en chiffres
90 vaches : 80 % en Prim’Holstein – 20 % en Normande ❰
9 000 kg produits par vache à 39 g/kg TB et 32,4 g/kg TP ❰
50 ha de prairies dont 35,5 ha en pâtures ❰
passés d’un système où nous distribuions
des fourrages conservés toute l’année, à
un système toujours intensif où nous intégrons jusqu’à 50 % de la ration annuelle en
fourrage vert pâturé.
Y.M. : Quels bénéfices en avez-vous tirés ?
Patrick Brizard : Les enjeux sont forts
pour notre exploitation. Le coût alimentaire est divisé par 2 : il est de 100 €/
1 000 l en hiver à moins de 50 € pour les
mois de pleine valorisation de la pâture.
Cela nous permet de rester dans le cahier
des charges de l’AOP avec une plus-value
de l’ordre de 30 €/1 000 l. Aujourd’hui,
le pâturage est une véritable force pour
notre exploitation.
Y.M. : Quels ont été les leviers d’action ?
Patrick Brizard : Nous avons commencé
à drainer les parcelles au début des années 80. Sans ce drainage nous n’existerions plus aujourd’hui. Nous avons
ensuite agi sur trois points : la flore, la
conduite des parcelles et leur accès. Depuis un an, le suivi de la pousse de l’herbe
nous apporte beaucoup d’informations
pour piloter les parcelles.
Y.M. : Avez-vous modifié les ensemencements ?
Patrick Brizard : Les sols sont en général humides en hiver et séchants en été.
Quelques parcelles sont restées en prairie naturelle car elles sont très bien valo-
Guilène Duboc, ingénieure référent Herbe à Orne Conseil élevage,
analyse les actions mises en place
au Gaec du Chef du Bois.
Y.M. : Comment Orne Conseil élevage
a accompagné Mme et M. Brizard ?
G.D. : Leur question étant comment
mieux valoriser les prairies, le « spécialiste herbe » est intervenu une fois en
2010 et une fois en 2012. Le conseil a
porté sur l’amélioration des accès aux
pâtures, le redimensionnement des paddocks et la rénovation des prairies par
des espèces mieux adaptées aux conditions pédoclimatiques de l’exploitation.
Y.M. : Quels sont les facteurs de réussite du pâturage ?
G.D. : La création de véritables chemins
stabilisés permet de pâturer par tous
les temps : meilleurs déplacements des
animaux, moins de boiteries et vaches
plus propres. Le semis d’espèces adaptées à l’exploitation maximise la pousse
de l’herbe toute l’année : les terres étant
hydromorphes l’hiver et séchantes l’été,
les fétuques ou hybrides de fétuquesRGA sont pertinentes. Cette gestion de
flux entre pousse de l’herbe et besoins
des animaux demande une réflexion
permanente et des prises de décision
rapides, aidées par les repères de mesures d’herbe à l’herbomètre. L’exploitation est d’ailleurs intégrée au réseau
de suivi de la pousse de l’herbe animé
par Orne Conseil élevage.
Y.M. : Existe-il d’autres leviers d’action ?
G.D. : Comme les parcelles sont pauvres
en légumineuses, le sursemis de trèfle
blanc est intéressant pour économiser les
achats d’azote, d’engrais et de tourteaux.
La plantation de haies permettrait d’améliorer le confort des animaux au pâturage
mais attention à la forte concentration
des animaux sous les arbres lors des fortes
chaleurs qui peuvent favoriser la transmission des mammites. nz
Entrepreneurs d’élevage/avril 2014 - 3
initiative
risées en l’état et appréciées des vaches.
Mais il y a maintenant aussi des parcelles
en fétuques, en RGA et en matrix.
Y.M. : Comment adaptez-vous la conduite
à l’herbe ?
Patrick Brizard : La conduite est ajustée
chaque semaine : pâturer ras, débrayer
des parcelles lorsque le stock et la pousse
sont trop importants. Soit nous réalisons
de l’enrubanné, soit nous plaçons un lot
de génisses ou de vaches taries pour
pâturer les restes des vaches laitières en
sortie de parcelle. Nous modulons aussi
les apports de fourrages conservés de
type maïs ensilage. Tous ces leviers permettent de ne jamais se faire déborder et
de pouvoir proposer en permanence une
herbe de qualité aux vaches laitières.
« Des tapis de couloir recyclés
vont être installés autour de
tous les abreuvoirs ».
Avant
en masse, des creux se sont formés et le
chemin s’est vite détérioré. Les animaux
avaient du sable sous les sabots et en
ramenaient dans le bâtiment. Avec le
caillebotis, on ensablait la fosse, on avait
des difficultés importantes pour la vider.
Le risque de boiterie était aussi réel. L’année suivante, nous avons bitumé 2/3 des
accès, pour un montant de 5 200 €. Quatre
ans plus tard, les accès sont comme neufs.
Les animaux se déplacent sur l’ensemble
de la surface du chemin et plus en file
indienne. C’est un signe de confort. Le
temps de pâturage a été augmenté de 1 à
3 mois selon l’année. Le pari a été gagnant
et bitumer les chemins a été un investissement rentable. Maintenant, le facteur
limitant n’est plus l’accès en tant que tel
mais la portance de la parcelle !
Y.M. : Comment avez-vous aménagé l’accès aux pâtures ?
Patrick Brizard : Les chemins doivent résister à toutes les conditions. Il ne suffit
pas d’avoir une herbe de qualité à offrir
aux animaux, il faut qu’ils puissent y accéder dans quasi toutes les conditions.
Les enjeux sont importants : 1 à 3 mois
de durée de pâturage en plus, des animaux propres en salle de traite, moins
de risque de perdre la qualité…
Nous avons engagé une réflexion
globale. Nous avons rénové le chemin principal qui dessert 6 des 10
parcelles, avec une couche de
0-40 recouverte d’un revêtement fin. Ce chemin fait 3 m
de large. L’investissement
a été de 12 000 €. Le che- Y.M. : Et maintenant, quels sont vos promin a été bombé pour jets à court et moyen termes ?
faciliter l’écoulement Patrick Brizard : La taille des parcelles est
d’eau sur les côtés. très hétérogène. Elle varie de 1 à 3. Si
Historique
Mais ce n’était pas nous l’homogénéisons, nous faciliterons
1980 : installation en
concluant car la rotation et la gestion des parcelles. Gaec de Patrick Brizard
le sable n’a Nous avons aussi prévu, dès ce printemps,
avec ses parents
j a m a i s de sursemer du trèfle blanc dans la moi1993 : évolution du Gaec vers sa
pris tié des prairies pâturées. Cela permettra
forme actuelle : M. Brizard, sa femme
d’enrichir les parcelles de graminées en
et son frère
place, avec plus de légumineuses.
2003 : transfert des vaches du site d’Anceins à
Côté chemin, nous avons
St Nicolas-des-Laitiers. Changement du système de pâturage
encore quelques
4- avril 2014/ Entrepreneurs d’élevage
Après
Chiffres Clés
Composition de la ration Composition
de la mensuelle ration mensuelle
Mois Mois
12 12
11 11
10 10
99 88 77 66 55 44 33 22 11 0% 0%
20% 20%
40% 40%
60% 60%
80% 80% 100% 100%
Ens.
Maïs
Ens Maïs Ens.
Herbe
Ens Herbe Foin
luzerne
Foin luzerne Maïs
grain humide
Maïs grain humide Paturage/Ens.
Paturage/Ens. Paturage
Paturage points noirs sur les accès. Les entrées ne
sont pas stabilisées. On réfléchit à faire
des fossés ou créer une double-entrée.
Dernier axe, les abords des points d’eau.
Nous allons installer des tapis de couloir
recyclés autour de tous les abreuvoirs
pour éviter une dégradation importante
de ces zones. nz
Yann Martinot
en bref
actualités
Rencontres France Conseil Élevage
Nouvelles solutions nutrition
Céto’Scan® : de la vache
au troupeau
L’indicateur des cétoses subcliniques en
début de lactation s’enrichit d’une approche annuelle troupeau. Elle permet
de repérer les périodes à risque.
Succès croissant pour SmartPilot
La version Smartphone d’Osmos’Pilotage est désormais utilisée par plus de
200 éleveurs ornais. Cet outil gère les
alertes, donne les caractéristiques des
animaux et permet d’enregistrer les
évènements métaboliques et sanitaires.
Silo’Scan présenté aux Cuma
Le 20 février 2014, Orne Conseil élevage
(OCE) a présenté au réseau France Conseil
Élevage, 5 innovations directement utilisables en élevage pour améliorer la nutrition des vaches laitières. « Une innovation
est intéressante si elle répond à un besoin du
terrain », a souligné Jean-François Le Meur,
président d’OCE.
SILO’SCAN expertise ainsi le tassage et la
fermentation des silos de maïs. PDI’PREDICT calcule en instantané la valeur alimentaire des correcteurs azotés solubles
du commerce. ACIDO’SCAN aliment déter-
mine le potentiel acidogène de la ration.
AMIDO’SCAN évalue l’excès d’amidon bypass par la mesure des pertes d’amidon.
L’IFG ou indice de fragmentation mesure
avec précision l’éclatage des grains dans
l’ensilage de maïs. « En élevage, les critères
visuels d’appréciation sont importants mais
aussi insuffisants. Évaluer la valorisation du
maïs en regardant les bouses peut conduire
à des aberrations techniques », a expliqué
Yann Martinot, directeur technique d’OCE.
« La mesure est indispensable. » nz
Cécile Blanchard
Le nouvel outil de diagnostic des silos
a été présenté par Olivier Raux, lors
de l’assemblée générale des Cuma de
Basse-Normandie. Celle-ci se tenait le
13 février à Vaudry dans le Calvados.
Étude Bio :
bientôt des références
L’étude menée avec le GAB 61 va fournir
des références technico-économiques sur
les performances laitières, les diagnostics prairiaux, les coûts alimentaires et
les valeurs de l’herbe analysée en foin,
enrubanné et ensilage avec l’AgriNIR™.
Ces références seront diffusées à tous
les éleveurs bio en conseil.
Services Robot de traite
Bovins Croissance
Le diagnostic cap’Eco
Cap’Eco est un nouvel outil technicoéconomique conçu par l’Institut de l’élevage. Mis en œuvre par Bovins Croissance,
il pose un premier diagnostic sur deux
maillons essentiels de la compétitivité
des élevages bovins viande : le coût alimentaire et les frais d’élevage. L’objectif
est de dégager des leviers d’action.
Cap’Eco s’intègre dans les actions triennales financées par le Conseil Régional de
Basse-Normandie et FranceAgriMer. nz
Ulysse Olivier
Charles Maria a présenté le 20 février
aux membres du réseau France Conseil
Élevage, la gamme de services spécifiques Robot de traite créée dans l’Orne.
Du conseil avant achat à l’optimisation
des performances au robot, en passant
par la mise en route, la gamme a suscité
un vif intérêt.
PMTVA avant le 15 mai
Le dispositif PMTVA est reconduit cette
année. La demande est à déposer avant
le 15 mai 2014. Les femelles devront être
présentes au moins 6 mois à compter de
la date de dépôt. Les vérifications porteront sur le type d’animaux et le respect
des 60 % minimum de vaches. nz
Entrepreneurs d’élevage/avril 2014 - 5
agenda france
Du 10 au 12 avril 2014
Eurogénétique
metier
Le contrôle des déposes automatiques
Garantir une traite efficace
25e édition avec un Challenge France
en race Prim’Holstein, des concours de
races laitières et allaitantes et une vente
aux enchères Prim’Holstein.
épinal (Vosges)
www.eurogenetique.com
Du 18 au 20 mai 2014
Aquitanima
Salon de l’élevage et de la Génétique
Bovine du Sud-Ouest avec de nombreux concours.
Bordeaux (Gironde)
pro.salon-agriculture.fr/
aquitanima/
4 et 5 juin 2014
Salon de l’Herbe
Le rendez-vous de tous les fournisseurs
liés à la culture et à l’exploitation de
l’herbe. Démonstrations de matériels et
vitrine fourragère.
Poussay (Vosges)
www.salonherbe.com
13 au 15 juin 2014
Concours National
Prim’Holstein
Plus de 300 animaux sont attendus. Un
rendez-vous à ne pas manquer pour
tous les passionnés de génétique et
morphologie Prim’Holstein.
Fougères (Ille-et-Vilaine)
www.primholstein.com
6- avril 2014/ Entrepreneurs d’élevage
P
our une traite efficace et adaptée aux
exigences de l’éleveur, le contrôle et
le réglage des déposes s’imposent. Une
réponse concrète pour limiter les problèmes de qualité du lait, le décrochage
intempestif et la sur-traite.
Un diagnostic complet
Les installations de traite impactent la qualité du lait et la santé des vaches. Un dysfonctionnement doit ainsi être suspecté
en cas de récurrence persistante de mammites, même s’il n’y a pas d’anomalie apparente sur le matériel. Lorsque les pratiques
de traite ont été revues et que la situation
ne s’est pas améliorée, contrôler les déposes automatiques est nécessaire.
Grâce à un simulateur de fin de traite, le
conseiller Machines à traire vérifie le niveau de décrochage de tous les postes. Ce
simulateur, appelé « mamelle artificielle »,
est rempli d’eau ou d’eau salée afin d’augmenter la conductivité pour certaines installations. Relié directement au fluxmètre, il
mesure la durée du cycle de traite après un
contrôle de la temporisation initiale.
Le conseiller examine ainsi la qualité du
nettoyage sur l’ensemble des postes de
traite. Il suffit qu’un tuyau d’arrivée d’eau
soit trop petit pour que le débit d’eau soit
insuffisant : le nettoyage perd alors en efficacité sur les derniers postes de traite
malgré l’utilisation quotidienne d’acide. Le
conseiller Machines à traire repère ce dysfonctionnement. Il élabore ensuite un plan
modifiant l’alimentation d’eau et propose à
l’éleveur de contacter l’installateur pour sa
mise en œuvre. Au-delà du contrôle, c’est le
réglage du décrochage qui est en jeu.
Un réglage sur mesure
Ce réglage permet d’harmoniser l’installation avec une réponse identique sur tous
les postes. Le conseiller examine ainsi tous
les points clés comme les branchements
électriques, les fils oxydés, les types de
montage et les longueurs de tuyau. Il vérifie aussi le nettoyage interne, les dépôts
de lait engendrant souvent une mauvaise conductivité. L’éleveur fixe ses priorités zootechniques et d’organisation, le
conseiller adapte le réglage. C’est un choix
tactique entre temps de traite, choix de
production et prévention sanitaire de la
mamelle.
Le contrôle des déposes automatiques
dure une demi-journée. Il a été conçu par
l’Institut de l’Élevage. Il est recommandé
tous les 2 à 3 ans. Les trois conseillers
Machines à Traire d’Orne Conseil Élevage,
Patrice Guillet, Yoann Durand, Cédric Delalande, sont formés et agréés pour le
réaliser. Ils en font plus de 70 par an. nz
Bénédicte Le Gouil
innovation
Correcteur azoté soluble
Calculer leur vraie valeur
Comment évaluer la vraie valeur alimentaire d’un correcteur azoté soluble du
commerce ? Les données fournies par les
fabricants d’aliments doivent être intégrées avec précaution. Dans la quasi-totalité des cas, des additifs technologiques
sont ajoutés, comme des huiles essentielles, tanins, zinc… Cet ajout permet
d’afficher des valeurs PDI revalorisées
de 20 à 120 g. Pour autant, les références
scientifiques ne valident pas ce « plus ».
PDI PREDICT
Orne Conseil élevage a développé un logiciel qui recalcule la valeur « intrinsèque »
de chaque correcteur azoté, c’est-à-dire
la valeur apportée par les matières premières qui le composent. à partir des informations obligatoires mentionnées sur
le bon de livraison - MAT, CB, MM, MG et
% d’urée – le logiciel PDI PREDICT calcule
les UFL, PDIN, PDIE et PDIA.
PDI PREDICT vient d’être déployé chez
tous les conseillers d’Orne Conseil élevage.
Il permet d’acheter les aliments en toute
transparence et de caler des rations très
efficaces et performantes. L’enjeu est de
taille : aujourd’hui, 1 kg d’aliment représente entre 10 à 15 €/ 1 000 l ! nz
Yann Martinot
Analyses AgriNIR™
Mesurer la MAT de l’herbe verte
Ensiler une parcelle d’herbe en fonction
de sa valeur azotée, ajuster la complémentation des vaches à la qualité de
l’herbe pâturée, rénover les prairies peu
riches… Autant d’actions jusqu’ici peu
étayées car les analyses sur l’herbe verte
nécessitent une logistique compliquée et
demandent du temps : au moins une semaine pour obtenir le résultat. Pourtant
l’herbe occupe une forte place dans les
rations des vaches laitières et des génisses.
Orne Conseil élevage innove en développant sur l’AgriNIR™, la famille herbe verte.
Dès ce printemps, vous pourrez analyser
en instantané les principales valeurs alimentaires : matière sèche, MAT, NDF et
ADF, MM, MG et la Digestibilité (DCS). De
ces valeurs découlent les vraies valeurs
UF et PDI de votre herbe verte.
Forte variabilité
La valeur alimentaire de l’herbe verte est
très variable : la MAT varie de 70 à 200 soit de 45 à 150 g de PDIN - et les valeurs
énergétiques de 0,60 à 1 UFL. Au regard
de cette amplitude, mieux vaux savoir sur
quelle herbe compter…
Les analyses seront réalisées en « coin
d’étable », avec résultat immédiat, ou
chaque semaine sur les sites d’Alençon et
la Ferté-Macé. Elles sont incluses dans les
Packs Valorys 1-2-3. Les échantillons devront comporter a minima 50 % de graminées. nz
Yann Martinot
Entrepreneurs d’élevage/avril 2014 - 7
agenda normandie
chronique
11 avril 2014
Vente publique d’une
quinzaine de femelles
Normandes
N
otre département, c’est 110 000 vaches
laitières et 51 000 vaches allaitantes
dont la production alimente des entreprises de transformation bien installées. Ce
sont aussi des produits de qualité. Ce sont de
bonnes performances techniques sur un territoire propice à la production bovine.
La performance ne se décrète pas. Elle se crée.
à l’heure où de nouveaux marchés se dessinent, la dynamique collective sera déterminante. Elle est déjà réelle et bien ancrée dans
notre département. C’est avant tout celle d’entrepreneurs passionnés par leur métier. C’est
aussi celle d’Orne Conseil Élevage qui nous
accompagne, nous éleveurs, par l’anticipation
et la créativité.
Tous ensemble, nous impulsons un mouvement positif. La recherche part du terrain et de
nos questions. Les idées naissent de l’échange
entre nous, éleveurs, nos conseillers et nos
ingénieurs qui développent des innovations
utiles pour nous. Elles nous apportent des
solutions au quotidien et nous permettent
de raisonner nos projets et d’anticiper. Nous
osons sortir de nos frontières pour avancer et
trouver.
Deux prix, des INEL d’Or, sont
venus récompenser notre
engagement : en 2011, sur
l’analyse des fourrages à la
ferme avec AgriNIR™ et en
2012, avec Céto’Scan sur la
détection de la cétose à partir des analyses du contrôle
de performance. Et d’autres
avancées techniques sont en
vue. Directement utilisables en élevage, elles
seront déployées en 2014 : Silo’Scan – mesure
de la qualité de stockage et de conservation
du maïs ensilage pour limiter les pertes ;
Energie’Scan – mesure de la valorisation de
Tél : 06 87 61 14 65
Routot (Eure)
3 et 4 mai 2014
Festival des AOC/AOP
en Normandie
l’énergie par les vaches pour éviter les gaspillages ; Acido’Scan – mesure du potentiel
acidogène d’une ration et détection des
phases où les animaux sont en acidose.
Pour transmettre ce progrès, ces connaissances, ce savoir-faire vers l’élevage et à
chaque entreprise d’élevage, Orne Conseil
Élevage développe et adapte son potentiel
humain. Notre syndicat investit dans les ressources qui permettent d’intégrer toute la
complexité d’une exploitation agricole dans
son environnement.
Cette dynamique entre les éleveurs et les
équipes d’Orne Conseil Élevage nous rassemble et crée un espace de progrès. Elle a largement contribué à ce que
nous sommes aujourd’hui.
Elle nous permettra demain,
de porter plus haut, plus
loin, nos visions d’entrepreneurs et notre ambition
pour la filière élevage. Elle
assurera une place pour nos
productions animales et elle
pérennisera nos entreprises.
C’est dans cet esprit de progrès et d’ambition que je souhaite que nous
nous rassemblions, en toute indépendance,
autour et au sein d’Orne Conseil Élevage. nz
Jean-François Le Meur
Président de Orne Conseil élevage
Deux jours de gourmandise et de découvertes au cœur du canton augeron.
Cette année, l’invité d’honneur est la
Norvège.
Cambremer (Calvados)
www.lesrencontresdecambremer.fr
La dynamique
collective sera
déterminante
Entrepreneurs d’élevage est édité par Orne Conseil élevage
52, bd du 1er Chasseurs, BP 36, 61001 ALENÇON Cedex - Tél. : 0 214 220 100 - www.orne-conseil-elevage.fr
Directeur de Publication : Patrick Hichard. Comité de Rédaction : Dominique Haspeslagh, Jean-François Le
Meur, Christian Manoury, Didier Renault, Cécile Blanchard, Patrick Hichard, Bénédicte Le Gouil, Yann Martinot.
Crédits photo : Cécile Blanchard, Béatrice Charruau et Bénédicte Le Gouil. Direction artistique et conseil
éditorial : www.bleucomloiseau.fr. Impression : www.imprimeriedeletoile.com. Imprimé sur papier recyclé.
Pour contacter les rédacteurs : [email protected]
8- avril 2014/ Entrepreneurs d’élevage
De mai à septembre 2014
Comices
Orne Conseil élevage est présent auprès
des éleveurs sur tous les comices cantonaux et d’arrondissement. Calendrier
détaillé sur le site internet.
www.orne-conseil-elevage.fr
17 juin 2014
Portes ouvertes bio
Visite du Gaec Guilbert, vitrine régionale d’essais sur les cultures bio.
Tracy-Bocage (Calvados)
www.normandie.chambagri.fr

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