La France dans la crise des années 30

La France dans la crise des années 30
I - L'ANALYSE DU SUJET
Intitulé "la France dans la crise des années 1930", le sujet porte sur la première partie du programme consacrée à la
période 1914-1945 et à trois notions : guerre, démocratie et totalitarisme.
Le concept de crise est étudié de manière comparative en France et en Allemagne : dans le premier cas, la démocratie
résiste ; dans le second, les années 30 signent l'entrée dans le totalitarisme.
Mais pour ce qui est de la France, il s'agit aussi et surtout d'étudier l'expérience du Front populaire et ses acquis.
II - LES CONNAISSANCES ESSENTIELLES
A - LES REPONSES AUX QUESTIONS
Question 1
Les indicateurs socio-économiques proposés mettent en lumière différents aspects de la crise des années 1930 qui touche
la France :
• La chute de la production industrielle.
• La très forte baisse des revenus agricoles.
(Les secteurs primaire et secondaire sont donc tous les deux touchés).
• La diminution des salaires et donc du pouvoir d'achat, particulièrement sensibles chez les ouvriers et les paysans.
• La forte croissance du chômage, en particulier à partir de 1931 (45 000 chômeurs contre 1 700 l'année précédente),
signe que la France a été touchée plus tard que d'autres pays par la crise économique internationale ouverte par le krach
de Wall Street en 1929. Là encore, ceux qui perdent leurs emplois sont avant tout des paysans et des ouvriers.
Question 2
L'ouvrier se souvient notamment de quatre mesures sociales prises par le gouvernement du Front populaire dirigé par
Léon Blum :
• La naissance des congés payés (12 jours à l'époque, en 1936).
• La semaine des 40 heures de travail (contre 48 auparavant).
• Les conventions collectives, qui protègent les ouvriers de l'arbitraire du patron.
• L'augmentation des salaires, qui a provoqué l'amélioration du pouvoir d'achat.
Question 3
Les deux personnages à gauche de l'image sont issus d'une classe sociale favorisée, probablement la bourgeoisie, et ils
font allusion à la mesure des congés payés : c'est cette réforme en effet qui provoque les premiers départs en vacances
massifs des familles ouvrières.
L'opinion des ces deux "privilégiés" est à l'opposé de celle exprimée par l'ouvrier du document 2. Pour ce dernier, les
congés payés représentent "un de ses meilleurs souvenirs" car les loisirs entrent véritablement dans sa vie. Pour les
bourgeois de la caricature, c'est une "horreur" : jusqu'ici, ils étaient seuls à profiter de l'océan, de l'air pur et du soleil dont
ils avaient l'impression d'être les "propriétaires". Désormais, ils vont devoir apprendre à partager "leur" lieu de vacances
avec les gens issus de milieux défavorisés qu'ils ont toujours répugné à fréquenter.
B - LE PARAGRAPHE ARGUMENTE
Il est bien spécifié que le candidat doit utiliser "en priorité" ses connaissances. Les documents sont là pour l'aider, il peut y
"prélever" des informations, qui ne seront cependant pas suffisantes pour traiter un sujet tel que "La France dans la crise
des années 1930".
Le document 1 donne quelques aspects de la crise économique française : chute de la production industrielle, des revenus
agricoles, des salaires et montée spectaculaire du chômage. Mais il faut indiquer aussi les causes de cette crise (krach de
la bourse américaine en 1929), et le fait qu'elle touche la France plus tard (1931) et moins durement que d'autres pays,
comme l'Allemagne par exemple.
Insister sur la misère paysanne et ouvrière qui en découle, d'où un fort mécontentement. Montrer que la crise devient
sociale, puis politique avec l'instabilité ministérielle, l'essor des ligues d'extrême droite et la journée du 6 février 1934.
Le document 2 évoque les réformes sociales réalisées par le Front populaire (augmentation de salaires, semaine des 40 h,
congés payés, conventions collectives). Mais il faut au préalable absolument expliquer ce qu'est le Front populaire (une
alliance des socialistes, des communistes et des radicaux), les conditions de sa formation (la crainte d'un coup d'Etat
fasciste avec les émeutes du 6 février 1934), ses objectifs affichés lors de la campagne des législatives de 1936
(supprimer les ligues, résoudre la crise économique).
Ne pas oublier l'enthousiasme engendré par la victoire et l'arrivée au pouvoir du premier chef de gouvernement socialiste,
Léon Blum : cet espoir est symbolisé par les "grèves de la joie", qui seront suivies des Accords Matignon du 7 juin 1936 et
des différentes réformes mentionnées plus haut. Les loisirs entrent dans la vie des ouvriers.
Le document 3 montre au contraire les réticences des catégories sociales aisées, en particulier les patrons de la
bourgeoisie. C'est donc l'occasion d'expliquer la chute du Front populaire, dont les milieux d'affaires se méfient. Les
radicaux ne soutiennent plus la gauche et Léon Blum. L'expérience n'aura donc guère duré plus de 2 ans mais l'œuvre
sociale du Font populaire est restée gravée.
Pour conclure :
Face à la crise économique, la démocratie française a résisté en tentant d'améliorer la situation sociale des ouvriers. Mais
l'incapacité de ce gouvernement à résoudre complètement la crise économique a précipité sa chute.