Tricodex est la quatrième version d`un travail que je

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Tricodex est la quatrième version d`un travail que je
Tricodex est la quatrième version d’un travail que
je développe depuis presque 20 ans.
Au départ, un livre, le Codex Seraphinianus.
Il s’agit d’une encyclopédie, décrivant un monde imaginaire,
écrite dans une langue inconnue, et heureusement abondamment
illustrée. J’en ai tiré une première version chorégraphique pour sept
danseurs, Codex, en 86. Puis, l’année suivante, une version filmée,
également intitulée Codex.
Quelques années plus tard, l’envie de retravailler sur le même thème
me démange, et je crée Decodex, pour 12 danseurs.
Aujourd’hui, voilà que ça me reprend, et nous allons donc pondre
Tricodex pour les trente danseurs du Ballet de l’Opéra de Lyon.
’’
A l’image de Picasso qui a repeint certains tableaux à plusieurs années
d’intervalle, je retravaille sur la trame du spectacle en y intégrant mes
recherches en cours.
Philippe Guillotel est, cette fois encore, maître d’œuvre des costumes,
Jean Rabasse du décor, Pierre-Jean Verbraecken des vols et accessoires.
Irma Omerzo, qui a volé avec moi d’Albertville à Triton 2ter s’occupera
de la partie aérienne.
Eric Martin, qui a dessiné avec son corps les plus beaux solos de mes
spectacles s’occupera des solistes.
Muriel Corbel, qui danse avec moi depuis 15 ans, sera mon assistante
chorégraphique.
La thématique n’a pas changé : je propose au public une exploration,
à la fois précise, analytique, loufoque et poétique de ce monde
imaginaire, en un panorama non exhaustif de mon vocabulaire
chorégraphique.
Philippe Decouflé
TRICODEX
ARGUMENT I
Lors d’une mémorable visite dans les sous-sols du Muséum d’histoire
naturelle, je suis tombé sur un traité scientifique étrange. C’était une
sorte d’encyclopédie, un codex, précis mais incompréhensible. En
feuilletant l’imposant ouvrage, je me suis arrêté sur des images, de
grandes gravures aux couleurs passées, dans lesquelles je me suis
plongé. En un mouvement de travelling arrière ponctué de spirales
chaotiques, j’ai vécu plusieurs instants de cet univers suspendu.
J’y ai croisé différents types de microbes, des fougères grimpantes,
une mante religieuse, quelques volatiles. J’ai écouté un exposé sur la
géométrie variable et observé le mouvement des planètes folles. J’ai
regardé dans un télescope, dans un microscope et au travers de mes
lunettes. Je n’en croyais pas mes yeux.
J’ai suivi une leçon d’anatomie, assisté à une cérémonie tribale.
J’ai marché sur un oursin venimeux et le poison m’a emmené vers des
horizons brumeux, où la lecture se mêlait à des rêves étranges.
C’est alors que je me suis perdu pour de bon dans ce livre d’images
animées, bercé par des rythmes étranges et de mystérieuses mélopées.
La vue troublée, l’oreille vague et le pied incertain, je me suis aventuré
au hasard dans ce dédale de folie, ne sachant plus si j’essayais d’en
sortir ou de m’y perdre un peu plus.
Un jour – était-il beau ? – j’étais au cœur du chapitre sur les lunes et les
étoiles. Les personnages présents m’ont mis dans une catapulte et j’ai
sauté. Je suis alors tombé du livre pour ne plus jamais y retourner.
C’est ce voyage, dont je ne garde malheureusement que des bribes de
souvenirs hallucinés, que je vais ici et maintenant vous conter.
Philippe Decouflé
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TRICODEX
ARGUMENT II
Il était une fois une coïncidence qui était partie faire une promenade en
compagnie d’un petit accident.
Pendant qu’ils se promenaient tous deux, ils rencontrèrent une explication, une très vieille explication, si vieille qu’elle était toute ratatinée et
pliée en deux, en sorte qu’elle ressemblait à une devinette.
Lewis Carroll
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LA COMPAGNIE DCA
En 1983, Philippe Decouflé fonde DCA, sa propre compagnie.
Vague café est créé en février 1983 avec Michèle Prélonge, Françoise
Grolet et Eric Larrondo, obtient le Premier prix de chorégraphie du concours de Bagnolet et le Prix du ministère de la Culture. En mars, Philippe
Decouflé danse avec Karole Armitage dans Parafango. Il crée également deux trios : S u r p r i s e s à Chateauvallon en juillet 1983 avec
Véronique Ros de la Grange et Karl Biscuit, Fraîcheur limite à Londres
avec Michèle Prélonge et Karl Biscuit.
En 1984, Soupière de luxe est créé au Théâtre de la Bastille et Tranche
de cake au Festival d’été de Seine-Maritime. Trio épouvantable est
présenté lors de la soirée d’inauguration du Théâtre Contemporain de
la Danse.
Il reçoit le Prix nouveau talent danse de la SACD en 1985, et crée à
Rouen, Danz Folklorik Martiennes, un trio avec Pascale Henrot et Spot.
En mai 1986, les téléspectateurs découvrent le clip publicitaire de
Butagaz chorégraphié par Philippe Decouflé.
Codex, créé à Amsterdam pendant le Holland Festival et présenté au
Festival d’Avignon 1986, est inspiré par une encyclopédie dessinée à la
fin des années soixante-dix par un jeune italien, Luigi Serafini – le Codex
Seraphinianus – et peuplé d’animaux fantastiques, de plantes imaginaires et de légumes vivants.
Caramba ! court-métrage de 8 minutes est tourné en 1986 et reçoit le
Prix de la qualité par le Centre National du Cinéma. En 1987, il réalise
le clip vidéo de New Order.
Technicolor est créé à Barcelone. Il tourne la même année un deuxième
clip musical, cette fois pour Fine Young Cannibals.
Il signe les chorégraphies de la danse des sabots pour Bleu, Blanc
Goude de Jean-Paul Goude, lors du défilé du 14 juillet 1989, et réalise
deux nouveaux films publicitaires, l’un pour Dior, l’autre pour Polaroïd.
Ce dernier obtient le Lion d’Argent à Cannes en 1990.
N o v e m b r e, un divertissement chorégraphique, musical et cinématographique, conçu comme une suite de très courts numéros, est
présenté au musée Grévin en mars 1990.
T r i t o n est créé au Festival d’Avignon, ajoutant au style (humour,
images, décalages) le thème du folklore. Avec Philippe Guillotel, artiste
plasticien, il invente des univers de formes, d’objets et de matières
inattendues.
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& PHILIPPE DECOUFLE
En 1990, retour vers la publicité avec la marque Seïbu.
En 1992, il est choisi par le Comité d’organisation des Jeux Olympiques
pour mettre en scène les cérémonies d’ouverture et de clôture des XVIe
Jeux Olympiques d’hiver à Albertville. Cela deviendra un show avec
1500 personnages, en collaboration avec son alter ego costumier
Philippe Guillotel et le jeune décorateur Jean Rabasse, révélé par le film
Delicatessen, les musiciens Joseph Racaille, Woudi, Antonin Maurel et
Martin Meissonnier. L’expression “Decoufleries” est consacrée, désignant par-là cet art singulier et personnel de la rencontre incongrue
entre le monde du cirque et ceux de l’image et de la danse.
Petites Pièces Montées est créé à l’Espace Malraux de Chambéry en
novembre 1993. « Comment faire entrer et sortir mes danseurs par les
cintres, comment les faire surgir du plancher, voilà une question qui
m’oblige à interroger l’espace différemment. Je rêve de Méliès, de
fantasmagorie. Tous ces éléments qui manquent cruellement au spectacle vivant. »
Le P’tit Bal, 1993. Philippe Decouflé et Pascale Houbin y interprètent
dans le langage des signes la chanson de Bourvil : C’était bien. D’une
durée de 4 minutes, ce film obtient de nombreux prix dans les divers
festival de cinéma du monde entier et est diffusé sur plusieurs télévisions.
En 1995, il signe la chorégraphie du Dernier Chaperon Rouge, courtmétrage de Jan Kounen.
Denise, juin 1995, a été l’occasion donnée à plusieurs artistes de la
nébuleuse DCA de développer leur propre travail. Dans la Chaufferie,
laboratoire de recherches spectaculaires à Saint-Denis, la Compagnie
DCA a accueilli près de 3 000 personnes pendant une semaine.
A partir de Codex, Philippe Decouflé décide de créer Decodex. Des
microbes, des volatiles fantastiques, des plantes extraordinaires et des
légumes bizarres se retrouvent sur la scène du Festival Marseille Méditerranée en juillet 1995. « Decodex s’avère être une des meilleures
créations de Philippe Decouflé, truffée de gags et d’inventions délicieuses... » René Sirvin (Le Figaro).
Ce spectacle tournera en France et à l’étranger (Belgique, Allemagne,
Danemark, Espagne, Brésil, Royaume-Uni et sur les routes de l’Europe
Centrale – Estonie, Russie, Ukraine, Pologne, Slovaquie, Hongrie,
Croatie, Slovénie...).
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En 1996, au Japon, Philippe Decouflé met en scène la comédie musicale Dora, le chat qui a vécu un million de fois et réalise l’ensemble des
publicités pour la nouvelle numérotation de France Télécom. Pendant ce
temps à la chaufferie de Saint Denis on présente Micheline par Sébastien Libolt et La Trabant.
En 1997, il met en scène L’Art en Parade pour l’Atelier des enfants du
Centre Georges Pompidou. Il orchestre la cérémonie du cinquantenaire
du Festival International du Film de Cannes, et crée Marguerite à Saint
Denis, un avant-goût de Shazam !.
En septembre de la même année, Philippe Decouflé travaille sur un
essai cinématographique intitulé Abracadabra vidéo de 37 minutes. Il
crée Shazam ! en mars à la Rochelle et présente en juin à Saint-Denis
Triton et les petites tritures, une recréation sous chapiteau de Triton.
En 1999, il signe l’habillage publicitaire de France 2.
En 2002, Philippe Decouflé met en cercle les 14 élèves du Centre National des Arts du Cirque, dans une production intitulée Cyrk 13. Ce
spectacle tourne actuellement en Europe
A lire : Philippe Decouflé de Rosita Boisseau. Editions Textuel, Paris, 2003.
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LE
BALLET
DE L’OPERA DE LYON
En près de 20 ans, le Ballet de l’Opéra de Lyon a constitué un répertoire
d’une qualité exceptionnelle, qui en a fait une compagnie reconnue
dans le monde entier. Ce répertoire compte certaines des plus belles
pièces de Jirí Kylián, Trisha Brown, Mats Ek, William Forsythe, Nacho
Duato et Ohad Naharin, qui sont autant de maîtres de la chorégraphie
contemporaine ; chaque saison il s’enrichit aussi de créations que
Yorgos Loukos, directeur de la compagnie depuis 1988, commande à
de jeunes chorégraphes ; et il compte quelques relectures de grands
classiques, dont certaines, comme Cendrillon et Coppélia de Maguy
Marin, et Roméo et Juliette d’Angelin Preljocaj, ont fait le tour du
monde. Citons parmi les chorégraphes qui ont travaillé avec le Ballet de
l’Opéra de Lyon : les américains Bill T. Jones, Ralph Lemon, Karole
Armitage, Lucinda Childs, Susan Marshall, Stephen Petronio et John
Jasperse, les français Jean-Claude Gallotta, Dominique Bagouet, Stéphanie Aubin, Hervé Robbe, Lionel Hoche, le finlandais Tero Saarinen,
l’anglais Russell Maliphant.
Parmi les créations qui ont marqué les dernières saisons, il faut citer
l’audacieux E J M 2 de Frédéric Flamand (1998), le B o l é r o de Meryl
Tankard (1998), Gaspard (1999) et Sini (2000) de Tero Saarinen, la
version de Casse-noisette conçue par Dominique Boivin (2001) et le
récent et radical à double face de John Jasperse (2002). Jirí Kylián aura
donné à la compagnie cinq pièces en cinq ans, parmi lesquelles l’inoubliable Petite Mort (1997) et la somptueuse Symphonie de psaumes
(2002). La saison dernière à été plus particulièrement marquée par
deux entrées au répertoire de la compagnie, Critical Mass (2002) de
Russell Maliphant et FLÜKE (2003) de Mats Ek.
Le Ballet de l’Opéra de Lyon offre régulièrement à un chorégraphe
d’assurer seul le programme d’une soirée entière, en 2004, c’est
Philippe Découflé, avec Tricodex qui tient la barre.
La saison se terminera avec Sylvie Guillem dans la Carmen de Mats Ek.
Le Ballet de l’Opéra national de Lyon bénéficie du soutien du conseil général du Rhône et, pour
certaines de ses tournées à l’étranger, de l’A.F.A.A., Association Française d’Action Artistique /
ministère des Affaires étrangères.
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Jérémie Perroud
Yu Otagaki
Andrew Boddington
Cristina Gallofré Vargas
Thierry Véziès
Corba Mathieu
Pierre Advokatoff
Amandine François
Nicolas Robillard
Ana Presta
Benoît Caussé
Mikaël Pulcini
Pavel Trush
Iratxe Ansa Santesteban
Martin Perakis Roehrich
Ashley Chen
Maïté Cebrian Abad
Andràs Lukàcs
Julie Guibert
Julien Monty
Emmanuelle Broncin
Jere Nurminen
Julie Tardy
Davy Brun
Caelyn Jean Knight
Olivier Nobis-Peron
Marketa Plzakova
Misha Kostrzewski
Marie-Gaëlle Communal
Fernando Carrion Caballero
YORGOS LOUKOS
Photographies
© MICHEL CAVALCA
Rédaction
Philippe Decouflé
Opéra national de Lyon
Conception & Réalisation
Brigitte Rax / Clémence Hiver
Impression
Horizon
Opéra National de Lyon
Saison 2003/04
Président
Gérard Collomb
Directeur
Serge Dorny
OPERA NATIONAL DE LYON
Place de la Comédie
69001 Lyon
Renseignements & Réservation
04.72.00.45.45
www.opera-lyon.com
L’Opéra national de Lyon est conventionné par le ministère de la Culture et de la Communication,
la Ville de Lyon, le conseil régional Rhône-Alpes et le conseil général du Rhône.