L`emploi culturel dans l`Union européenne en 2002

Transcription

L`emploi culturel dans l`Union européenne en 2002
Les Notes de
L’OBSERVATOIRE DE
L’EMPLOI CULTUREL
L’emploi culturel
dans l’Union européenne
en 2002
Données de cadrage et indicateurs
Délégation
au développement
et aux affaires internationales
Département
des études,
de la prospective
et des statistiques
No 39 – Juin 2005
Responsable des études « Emploi » au sein du Département des études, de la prospective
et des statistiques (Deps) : Frédérique PATUREAU, assistée d’Yves JAUNEAU ;
coordination de la Task Force d’Eurostat sur l’emploi culturel : Jeannine CARDONA
(responsable de la cellule statistique) et Yves JAUNEAU
Responsable des publications : Jacqueline BOUCHERAT
Directeur de la publication : Philippe CHANTEPIE, chef du Département des études,
de la prospective et des statistiques (Deps)
© Ministère de la culture et de la communication, Délégation au développement et aux affaires
internationales (DDAI). Département des études, de la prospective et des statistiques (Deps),
Paris, 2005.
SOMMAIRE
Avertissement
.................................................................................
7
...................................................................................
9
Environ 2,5 % des actifs de l’Union européenne
ont un emploi culturel . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
10
Un profil sociodémographique
comparable à celui des autres actifs…
...........................................
13
… mais un niveau d’éducation
très supérieur à celui des autres actifs
...........................................
16
Introduction
Une proportion plus élevée de travailleurs indépendants…
..........
18
.....................................................
20
Annexe :
Méthodologie mise en œuvre par la Task Force
sur l’emploi culturel . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
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… et des emplois plus précaires
Définition de l’emploi culturel . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
Les enquêtes harmonisées Forces de travail . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
Inclusions/exclusions dans les professions
et les activités pour déterminer le « champ culturel » . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
Le calcul des coefficients culturels . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
5
26
27
28
30
Avertissement
Tous les résultats présentés dans ce document sont issus d’une étude
menée par le Département des études, de la prospective et des statistiques
du Ministère français de la culture, dans le cadre de la Task Force (groupe
de travail) d’Eurostat sur l’emploi culturel qu’il coordonne. Cette Task
Force a réuni, entre 2000 et 2004, sept pays européens (Belgique,
Danemark, Espagne, France, Finlande, Grèce et Italie).
La méthode d’estimation a été mise au point par cette Task Force, et en
particulier :
• la définition de l’emploi culturel ;
• la délimitation du champ à partir des nomenclatures harmonisées internationales ;
• l’estimation de l’emploi culturel à partir des enquêtes harmonisées Force
de travail ;
• le choix des indicateurs à analyser.
Le champ de l’étude comprend l’ensemble des 25 pays de l’Union européenne (sauf Malte et la Pologne, pour lesquels aucune donnée n’était disponible en 2002), ainsi que 4 pays hors Union européenne1 (Islande,
Norvège, Bulgarie et Suisse). Les résultats pour ces 4 pays sont présentés
dans chacun des tableaux mais les commentaires ne portent que sur les
pays de l’Union européenne.
L’ensemble des résultats a été validé par chacun des pays européens. Dans
de très rares cas, certains indicateurs présentent des valeurs dont l’interprétation nécessiterait des investigations particulières.
Les données relatives à la France sont cohérentes avec celles que publie
le Département des études, de la prospective et des statistiques à partir
des enquêtes Emploi de l’Insee2 (enquêtes qui sont la source statistique
1. Quatre parmi un ensemble de pays, situés en dehors de l’Union européenne, participant aux travaux d’Eurostat.
2. Voir L’emploi dans le secteur culturel en 2002, d’après l’enquête Emploi de l’Insee, Les notes de l’Observatoire de
l’emploi culturel no 35, 2004 et L’emploi dans les professions culturelles en 2002, d’après l’enquête Emploi de l’Insee,
Les notes de l’Observatoire de l’emploi culturel no 36, 2004. Contrairement aux résultats présentés ici, ces deux notes
ne mêlent pas les deux notions de « secteur » et de « profession » pour la culture.
7
NOTE n o 39
utilisée ici mais après avoir été réexploitées en tenant compte des nomenclatures internationales).
La part des emplois culturels dans l’emploi total en France semble très
légèrement inférieure à la moyenne de l’Union européenne (2,1 % contre
2,5 %). Ce résultat est dû au poids moins important de certaines activités
(architecture ou presse par exemple) que ce n’est le cas dans d’autres pays
européens (Allemagne et Italie par exemple), alors qu’en revanche le spectacle vivant concentre en France proportionnellement plus d’emplois que
dans l’Union européenne. Enfin, l’utilisation des nomenclatures internationales ne permet pas d’inclure certaines professions (les professeurs
d’art par exemple) dans la définition de l’emploi culturel.
Cette étude a été réalisée avec le cofinancement et la coopération de la
Commission européenne (respectivement DG « Éducation et culture » et
Eurostat).
8
Introduction
Dès la fin des années 1990, les premiers travaux d’Eurostat ont montré la place
importante et croissante de l’emploi culturel dans l’ensemble de l’économie.
Ainsi, selon une étude exploratoire menée en 2001 pour les 15 pays alors
membres de l’Union européenne, le poids de l’emploi culturel dans l’ensemble
de la population active occupée pouvait être estimé en 1999 entre 1,7 % et 2,5 %.
Les données présentées ici permettent, d’une part, de préciser ces résultats en
fournissant une estimation plus solide du nombre d’emplois culturels en Europe,
et d’autre part de les confirmer. En effet, en 2002, la part de l’emploi culturel
dans l’emploi total est d’environ 2,5 %. Ce sont ainsi plus de 4 millions d’actifs
qui ont un emploi culturel parmi l’ensemble des pays de l’Union européenne.
Le poids de l’emploi culturel est très variable selon les pays, d’un peu plus de
1 % de la population active occupée à près de 4 %. De façon générale, il est plus
élevé dans les pays du nord que dans ceux du sud.
Si les actifs occupant un emploi culturel ont un profil sociodémographique comparable à celui des autres actifs, leur niveau d’éducation y est plus élevé que la
moyenne. Environ 40 % des personnes ayant un emploi culturel ont au moins un
niveau universitaire contre 25 % dans l’ensemble de la population active occupée.
Par ailleurs, l’emploi culturel présente plusieurs caractéristiques très marquées :
le non-salariat y est plus fréquent et le travail à temps partiel aussi. Il est enfin
marqué par une plus grande précarité que dans la moyenne des emplois : les
emplois non permanents y occupent une place plus importante et l’existence
d’un emploi secondaire y est plus fréquente.
9
Environ 2,5 % des actifs
de l’Union européenne ont un emploi culturel
En 2002, 4,2 millions environ d’actifs ont un emploi culturel dans l’Union européenne, soit 2,5 % de la population active occupée (voir tableau 1).
L’emploi culturel3 regroupe ici à la fois les actifs qui ont une profession culturelle (artistes, architectes, bibliothécaires…) et ceux qui travaillent dans une
unité économique ayant une activité culturelle (audiovisuel, spectacle vivant,
édition…).
La part de l’emploi culturel dans l’emploi total varie de 1,4 % au Portugal et en
Slovaquie et 1,8 % en République tchèque, en Lettonie et au Luxembourg à
3,3 % aux Pays-Bas et en Suède, 3,5 % en Finlande et 3,7 % en Estonie.
Près des trois quarts des emplois culturels sont concentrés dans les cinq pays
européens les plus importants en termes de population (Allemagne, RoyaumeUni, France, Italie et Espagne). Cette concentration est la même dans l’ensemble
des emplois.
3. Voir la définition précise en Annexe p. 26.
10
L’emploi culturel dans l’Union européenne en 2002
Tableau 1 – Nombre d’actifs ayant un emploi culturel
et poids de l’emploi culturel dans l’emploi total en 2002
Emploi culturel
(en milliers d’actifs)
Allemagne
Autriche
Belgique
Chypre
Danemark
Espagne
Estonie
Finlande
France
Grèce
Hongrie
Irlande
Italie
Lettonie
Lituanie
Luxembourg
Malte
Pays-Bas
Pologne
Portugal
République tchèque
Royaume-Uni
Slovaquie
Slovénie
Suède
Total Union européenne*
Bulgarie**
Islande
Norvège
Suisse
Poids de l’emploi culturel dans l’emploi total
(en %)
929,7
70,4
89,0
7,3
79,9
307,9
19,9
78,8
434,0
81,7
69,0
42,8
453,0
15,0
30,1
3,2
nd
249,1
nd
60,4
79,6
877,1
27,0
20,1
139,6
2,7
2,0
2,3
2,5
3,1
2,0
3,7
3,5
2,1
2,5
1,9
2,7
2,2
1,8
2,7
1,8
nd
3,3
nd
1,4
1,8
3,2
1,4
2,5
3,3
4 164,3
50,5
6,1
48,4
93,3
2,5
2,1
4,2
2,2
2,7
* Hors Malte et Pologne.
** Rappelons que les résultats concernant ces 4 pays ne sont pas commentés.
Source : Enquêtes Forces de travail/Eurostat/Deps
11
Un profil sociodémographique
comparable à celui des autres actifs…
La répartition par sexe et par âge des actifs qui ont un emploi culturel diffère très
peu de celle de l’ensemble de la population active occupée. En 2002, 46 % des
emplois culturels de l’Union européenne sont occupés par des femmes contre
44 % dans l’emploi total (voir tableau 2). Pour cette même année, les parts respectives des 15-24 ans sont de 12 % dans l’emploi culturel et 11 % dans l’emploi total ; celles des plus de 50 ans de 23 % dans l’emploi culturel et 22 % dans
l’emploi total (voir tableau 3).
L’analyse pays par pays montre en revanche certaines particularités. La féminisation de l’emploi culturel semble ainsi plus marquée en Lettonie et en Lituanie
et dans une moindre mesure en Slovaquie ou en Estonie. Pour la répartition par
âge, la part des moins de 24 ans dans l’emploi culturel est la plus élevée en Grèce
et aux Pays-Bas et celle des plus de 50 ans la plus importante en Estonie, en
Suède ou en République tchèque.
13
NOTE n o 39
Tableau 2 – Répartition des actifs selon le sexe en 2002
En %
Emploi total
Emploi culturel
Femmes
Hommes
Femmes
Hommes
Allemagne
Autriche
Belgique
Chypre
Danemark
Espagne
Estonie
Finlande
France
Grèce
Hongrie
Irlande
Italie
Lettonie
Lituanie
Luxembourg
Pays-Bas
Portugal
République tchèque
Royaume-Uni
Slovaquie
Slovénie
Suède
45
45
43
45
48
38
51
49
45
38
46
44
39
51
51
41
44
45
44
46
47
46
49
55
55
57
55
52
62
49
51
55
63
54
56
62
49
49
59
56
55
56
55
53
54
51
49
44
44
48
49
41
57
53
48
42
51
51
42
66
66
41
44
45
48
45
55
49
50
51
56
56
52
51
59
43
47
52
58
49
49
58
34
34
59
56
55
52
55
45
51
50
Total Union européenne*
Bulgarie
Islande
Norvège
Suisse
44
49
49
48
47
56
51
51
52
53
46
57
47
44
48
54
43
53
56
52
* Hors Malte et Pologne.
Source : Enquêtes Forces de travail/Eurostat/Deps
14
L’emploi culturel dans l’Union européenne en 2002
Tableau 3 – Répartition des actifs selon la tranche d’âge en 2002
En %
Emploi total
15-24 ans 25-49 ans
Emploi culturel
Plus
de 50 ans
15-24 ans 25-49 ans
Plus
de 50 ans
Allemagne
Autriche
Belgique
Chypre
Danemark
Espagne
Estonie
Finlande
France
Grèce
Hongrie
Irlande
Italie
Lettonie
Lituanie
Luxembourg
Pays-Bas
Portugal
République tchèque
Royaume-Uni
Slovaquie
Slovénie
Suède
11
13
9
10
13
11
9
12
9
9
11
18
8
10
9
8
16
13
10
14
12
10
11
65
70
73
68
60
70
64
62
69
69
69
63
71
66
70
75
64
65
65
62
72
75
59
24
17
18
22
27
19
28
26
21
22
20
19
21
24
21
17
21
21
25
24
16
15
31
13
10
9
14
11
13
5
14
8
15
8
16
6
14
12
8
17
14
12
14
14
9
10
62
72
67
70
60
71
57
60
71
65
67
65
73
59
59
75
61
62
57
62
69
69
57
26
19
24
16
28
16
38
26
21
20
25
20
21
26
28
17
22
24
32
24
17
22
33
Total Union européenne*
Bulgarie
Islande
Norvège
Suisse
11
8
16
13
15
67
69
58
62
60
22
23
26
26
26
12
10
17
18
12
65
68
55
62
60
23
22
28
20
28
* Hors Malte et Pologne.
Source : Enquêtes Forces de travail/Eurostat/Deps
15
… mais un niveau d’éducation
très supérieur à celui des autres actifs
L’une des caractéristiques les plus saillantes des actifs qui occupent un emploi
culturel est leur très haut niveau d’éducation. En 2002, plus de 40 % d’entre eux
ont ainsi au moins un niveau universitaire contre 24 % des actifs dans l’emploi
total (voir tableau 4).
Parmi l’ensemble des actifs qui ont un emploi culturel, la part des diplômés universitaires est maximale en Lituanie (79 %), à Chypre (65 %), en Estonie (60 %),
en France, en Espagne et en Belgique (51 %), et la plus faible au Portugal
(25 %), en Italie (27 %) et au Luxembourg (31 %).
Le haut niveau d’éducation dans l’emploi culturel se retrouve pour l’ensemble
des pays de l’Union européenne mais la différence entre le niveau de formation
des actifs culturels et celui de l’ensemble des actifs est particulièrement marquée
en République tchèque (33 % de niveau universitaire et plus dans l’emploi culturel contre 13 % dans l’emploi total), en Slovaquie (34 % contre 14 %), en
Hongrie (43 % contre 18 %), au Portugal (25 % contre 11 %) et en Slovénie
(36 % contre 16 %).
16
L’emploi culturel dans l’Union européenne en 2002
Tableau 4 – Répartition des actifs selon le niveau d’éducation en 2002
En %
Emploi total
Emploi culturel
< au niveau
universitaire
Niveau universitaire
et +
< au niveau Niveau universitaire
universitaire
et +
Allemagne
Autriche
Belgique
Chypre
Danemark
Espagne
Estonie
Finlande
France
Grèce
Hongrie
Irlande
Italie
Lettonie
Lituanie
Luxembourg
Pays-Bas
Portugal
République tchèque
Royaume-Uni
Slovaquie
Slovénie
Suède
76
81
65
67
73
69
67
66
72
76
82
70
86
75
47
79
75
89
87
70
86
84
74
24
19
35
33
27
31
33
34
28
24
18
30
14
25
53
21
25
11
13
30
14
16
26
61
68
49
35
57
49
40
62
49
63
57
58
73
65
22
69
59
75
67
54
66
64
61
39
32
51
65
43
51
60
38
51
37
43
42
27
35
78
31
41
25
33
46
34
36
39
Total Union européenne*
Bulgarie
Islande
Norvège
Suisse
76
72
76
66
76
24
28
24
34
24
58
46
56
53
64
42
54
44
47
36
* Hors Malte et Pologne.
Source : Enquêtes Forces de travail/Eurostat/Deps
17
Une proportion plus élevée
de travailleurs indépendants…
Dans l’emploi culturel, environ 29 % des actifs travaillent à leur compte, soit une
proportion deux fois plus élevée que dans l’emploi total (voir tableau 5).
La part des actifs indépendants dans l’emploi culturel est maximale en Italie
(47 %), en Autriche (39 %), aux Pays-Bas (32 %) et en Grèce (31 %), et minimale en Estonie (5 %), en Lettonie (6 %) et en Lituanie (8 %). La proportion
d’employeurs et de travailleurs non salariés parmi les travailleurs de la culture
est quatre fois plus élevée que dans le total des actifs en Autriche (39 % contre
9 %) et environ trois fois supérieure en Allemagne (30 % contre 10 %), aux PaysBas (32 % contre 11 %) et en Suède (27 % contre 9 %).
18
L’emploi culturel dans l’Union européenne en 2002
Tableau 5 – Répartition des actifs selon le niveau d’éducation en 2002
En %
Emploi total
Emploi culturel
Salariés
Non-salariés
Salariés
Non-salariés
Allemagne
Autriche
Belgique
Chypre
Danemark
Espagne
Estonie
Finlande
France
Grèce
Hongrie
Irlande
Italie
Lettonie
Lituanie
Luxembourg
Pays-Bas
Portugal
République tchèque
Royaume-Uni
Slovaquie
Slovénie
Suède
90
91
85
80
93
83
95
91
91
70
88
87
74
94
94
93
89
81
84
89
91
91
91
10
9
15
20
8
17
5
9
9
30
12
13
26
6
6
7
11
19
16
11
9
9
9
70
61
71
80
83
75
95
81
80
69
82
72
53
95
92
84
68
73
71
72
82
80
73
30
39
29
20
17
25
5
19
20
31
19
28
47
6
8
16
32
27
29
28
18
20
27
Total Union européenne*
Bulgarie
Islande
Norvège
Suisse
86
90
85
95
86
14
10
15
5
14
71
88
65
81
73
29
12
35
19
27
* Hors Malte et Pologne.
Source : Enquêtes Forces de travail/Eurostat/Deps
19
… et des emplois plus précaires
Trois indicateurs montrent que l’emploi culturel, de façon globale, est marqué
par une plus grande précarité que l’emploi total, dans l’ensemble de l’économie :
– la part des actifs ayant un emploi temporaire (19 % dans le domaine culturel
contre 12 % dans l’ensemble de l’économie), voir tableau 6 ;
– la part des actifs travaillant à temps partiel (26 % contre 17 %), voir tableau 7 ;
– la part des actifs ayant un deuxième emploi en plus de leur emploi culturel
(9 % contre 3 %), voir tableau 8.
Cette plus grande précarité est due à la présence, au sein des emplois culturels,
d’activités ou de professions présentant des caractéristiques très particulières sur
chacun de ces trois indicateurs. Dans le spectacle vivant par exemple, la part des
actifs ayant un emploi temporaire ou un emploi secondaire est très élevée.
En 2002, la part des emplois temporaires dans l’ensemble des emplois culturels
est la plus élevée au Portugal (35 %), en Espagne (34 %) et en France (30 %), et
la plus faible au Luxembourg (1 %), en Estonie et en Lituanie (2 %).
Cette part est environ deux fois plus élevée que dans l’emploi total en Belgique
(17 % contre 8 %), en France (30 % contre 14 %) ou en Italie (19 % contre 9 %).
20
L’emploi culturel dans l’Union européenne en 2002
Tableau 6 – Répartition des actifs selon le type d’emploi en 2002
En %
Emploi total
Emploi culturel
Emploi
permanent
Emploi
temporaire
Emploi
permanent
Emploi
temporaire
Allemagne
Autriche
Belgique
Chypre
Danemark
Espagne
Estonie
Finlande
France
Grèce
Hongrie
Irlande
Italie
Lettonie
Lituanie
Luxembourg
Pays-Bas
Portugal
République tchèque
Royaume-Uni
Slovaquie
Slovénie
Suède
88
93
92
91
91
70
98
83
86
89
93
95
91
89
94
96
86
79
92
94
95
85
84
12
7
8
9
9
30
2
17
14
11
7
5
9
11
6
4
14
21
8
6
5
15
16
81
89
83
95
90
66
98
76
70
79
89
91
81
91
98
99
80
65
85
90
95
74
78
19
11
17
5
10
34
2
24
30
21
11
9
19
9
2
1
20
35
15
10
5
26
22
Total Union européenne*
Bulgarie
Islande
Norvège
Suisse
88
95
94
90
87
12
5
6
10
13
81
92
95
83
85
19
8
5
17
15
* Hors Malte et Pologne.
Source : Enquêtes Forces de travail/Eurostat/Deps
21
NOTE n o 39
Parmi les emplois culturels de l’Union européenne, le recours au temps partiel
est le plus fréquent aux Pays-Bas (56 %) – pays pour lequel il est aussi très
important dans les autres secteurs de l’économie – ainsi qu’au Danemark (36 %)
et en Allemagne (30 %). Il est en revanche minoritaire en Slovaquie (2 %), en
Lettonie (10 %) et en Hongrie et à Chypre (11 %).
Pour l’ensemble des pays, la part du temps partiel est plus importante dans l’emploi culturel que dans l’emploi total. C’est tout particulièrement le cas en Grèce
(14 % de temps partiel dans l’emploi culturel contre 4 % dans l’emploi total), en
Slovénie (15 % contre 5 %), en République tchèque (12 % contre 5 %) et au
Portugal (15 % contre 7 %).
Tableau 7 – Répartition des actifs selon la durée du temps de travail en 2002
En %
Emploi total
Emploi culturel
Temps complet
Temps partiel
Temps complet
Temps partiel
Allemagne
Autriche
Belgique
Chypre
Danemark
Espagne
Estonie
Finlande
France
Grèce
Hongrie
Irlande
Italie
Lettonie
Lituanie
Luxembourg
Pays-Bas
Portugal
République tchèque
Royaume-Uni
Slovaquie
Slovénie
Suède
79
81
80
94
79
92
93
88
84
96
96
83
92
93
92
88
56
93
95
75
98
95
79
21
19
20
6
21
8
7
12
16
4
4
17
9
7
8
12
44
7
5
25
2
5
21
70
74
79
89
65
84
87
76
76
86
89
76
83
90
85
84
44
85
88
74
98
85
71
30
26
21
11
36
16
13
24
24
14
11
24
17
10
15
16
56
15
12
26
2
15
29
Total Union européenne*
Bulgarie
Islande
Norvège
Suisse
83
98
71
74
67
17
2
29
26
33
74
93
59
71
55
26
7
41
29
45
* Hors Malte et Pologne.
Source : Enquêtes Forces de travail/Eurostat/Deps
22
L’emploi culturel dans l’Union européenne en 2002
Enfin, la proportion des actifs culturels ayant un deuxième emploi est la plus élevée au Danemark (21 %), en Lettonie (19 %) et en Lituanie (18 %), alors qu’elle
reste très faible au Luxembourg, en Slovénie, en Estonie ou en Irlande (entre 3
et 4 %).
Par rapport à la moyenne des actifs, cette part est plus importante en Lettonie
(19 % des actifs culturels ont un deuxième emploi contre 7 % pour l’ensemble
des actifs), en Lituanie (18 % contre 7 %), au Danemark (21 % contre 11 %) et
aux Pays-Bas (14 % contre 6 %).
Tableau 8 – Répartition des actifs
selon l’existence d’un emploi secondaire en 2002
En %
Emploi total
Emploi culturel
Non
Oui
Non
Oui
Allemagne
Autriche
Belgique
Chypre
Danemark
Espagne
Estonie
Finlande
France
Grèce
Hongrie
Irlande
Italie
Lettonie
Lituanie
Luxembourg
Pays-Bas
Portugal
République tchèque
Royaume-Uni
Slovaquie
Slovénie
Suède
98
96
97
95
90
98
96
96
97
97
98
98
99
93
93
99
94
94
98
96
99
98
91
2
4
3
5
11
2
4
4
3
3
2
2
1
7
7
1
6
7
2
4
1
2
9
93
91
93
95
79
94
96
92
90
91
95
96
93
81
82
97
86
87
93
93
94
97
87
8
9
7
5
21
6
4
8
10
9
5
4
7
19
18
3
14
13
7
7
6
3
14
Total Union européenne*
Bulgarie
Islande
Norvège
Suisse
97
99
84
92
94
3
1
17
9
6
91
99
71
87
86
9
1
29
13
14
* Hors Malte et Pologne.
Source : Enquêtes Forces de travail/Eurostat/Deps
23
Annexe
Présentation de la méthodologie de la Task Force sur l’emploi culturel
Définition de l’emploi culturel
Les enquêtes harmonisées Forces de travail
Inclusions/exclusions dans les professions
et les activités pour déterminer le « champ culturel »
Le calcul des coefficients culturels
25
NOTE n o 39
Présentation de la méthodologie
de la Task Force sur l’emploi culturel
La méthode d’estimation mise en œuvre par la Task Force a été la suivante :
– définition de l’emploi culturel ;
– choix d’une source harmonisée sur l’emploi : les enquêtes Forces de travail ;
– définition des inclusions et des exclusions dans les nomenclatures de professions et d’activités pour définir le champ culturel ;
– pour chaque croisement profession x activité, calcul d’un coefficient culturel ;
– application de ce coefficient à l’ensemble des pays, estimation finale du nombre d’emplois culturels et calcul des indicateurs sur l’emploi.
Chacune des étapes de la méthode de travail a fait l’objet de discussions entre les différents
pays membres de la Task Force. Ils ont été ensuite présentés à l’ensemble des pays de
l’Union européenne pour validation finale.
DÉFINITION DE L’EMPLOI CULTUREL
L’emploi culturel a été défini dans cette étude comme « ensemble des actifs ayant soit une
profession culturelle, soit travaillant dans une unité économique du secteur culturel ».
Dans le schéma ci-dessous, l’emploi culturel figure en gris, il regroupe donc trois situations
possibles :
1. Les actifs ayant à la fois une profession culturelle et travaillant dans le secteur culturel
(exemples : artiste dans une salle de spectacles, journaliste à la télévision).
2. Les actifs ayant une profession culturelle et travaillant en dehors du secteur culturel
(exemples : documentaliste dans une administration, designer dans l’industrie automobile).
3. Les actifs ayant une profession non culturelle et travaillant dans le secteur culturel
(exemples : ouvreur dans un cinéma, secrétaire dans une maison d’édition).
Secteur culturel
Autres secteurs
Professions culturelles
1
2
Autres professions
3
Les professions culturelles regroupent :
– les archivistes, les bibliothécaires et les documentalistes ;
– les artistes créateurs et exécutants, les écrivains et les journalistes ;
– les photographes et techniciens d’appareils enregistreurs et de son ;
– les professions intermédiaires de la création artistique et du spectacle (décorateurs, dessinateurs, annonceurs, présentateurs, artistes de rue ou de cabaret, clowns, magiciens…) ;
– les architectes.
Le secteur culturel regroupe :
– l’édition (livres, journaux, magazines, enregistrement sonores…) ;
– les activités cinématographiques ou de vidéo, la radio, la télévision ;
– le spectacle vivant ;
– la presse ;
– les musées, les archives et les bibliothèques ;
– la vente de gros et de détail de biens culturels ;
– les activités d’architecture.
26
L’emploi culturel dans l’Union européenne en 2002
LES ENQUÊTES HARMONISÉES FORCES DE TRAVAIL
La Task Force d’Eurostat sur l’emploi culturel a mis en avant une source prioritaire pour
les estimations d’emploi dans la Culture : les enquêtes Forces de travail.
Ces enquêtes harmonisées sont le résultat d’un travail conceptuel d’Eurostat de grande
ampleur et des instituts nationaux de statistiques en référence aux définitions du Bureau
international du travail (BIT). Elles utilisent les résultats des enquêtes nationales et portent
sur des échantillons de ménages pour lesquels sont collectées les informations sur l’emploi
et ses aspects connexes.
Le but premier est d’analyser la population en âge de travailler et de la répartir en trois catégories spécifiques : les actifs, les chômeurs et les inactifs. Les deux premières catégories
sont étudiées par secteur d’activité et par profession. Ces enquêtes sont d’une grande
richesse pour la connaissance de l’emploi et du marché du travail. La collecte se déroule au
printemps et se réfère à la situation au cours d’une semaine donnée.
Les Instituts nationaux de statistiques sont responsables du choix de l’échantillon, de la préparation des questionnaires, de la conduite des entretiens dans les ménages et de la transmission des résultats à Eurostat selon des modalités communes. En tenant compte des
contraintes imposées par le règlement européen, chaque État établit donc son propre questionnaire, en le complétant d’éventuelles questions répondant à des préoccupations nationales, et son propre plan de sondage.
Dans ces enquêtes, les professions et les activités sont codées par chaque pays à l’aide de
deux nomenclatures internationales : respectivement Classification internationale type des
professions (CITP) et Nomenclature générale des activités économiques dans la
Communauté européenne (Nace4). Pour chacun des pays, le niveau de détail demandé est
de 3 chiffres pour les professions (codes Isco) et de 2 chiffres pour les activités (codes
Nace).
Ce niveau minimum de détail ne permet pas d’isoler les professions culturelles des autres
et les activités culturelles des autres5. La méthode ici mise en œuvre a constitué à définir
un champ culturel (par inclusions/exclusions de codes de la nomenclature), à utiliser les
données des pays ayant un niveau de détail plus élevé (Isco à 4 chiffres et Nace à 3 chiffres)
pour calculer un coefficient de « poids culturel » dans chaque croisement Isco 3 x Nace 2,
et enfin d’appliquer ce coefficient à l’ensemble des croisements et à l’ensemble des pays
pour estimer au final le nombre d’emplois culturels.
4. Les nomenclatures CITP et Nace peuvent être consultées sur le site Internet d’Eurostat :
http://europa.eu.int/comm/eurostat/ramon
5. Dans les professions, certains codes Isco à 3 chiffres contiennent à la fois des professions culturelles (exemple :
l’Isco 3473 « Musiciens, chanteurs et danseurs de rue, de boîte de nuit et assimilés » dans l’Isco 347 « Professions
intermédiaires de la création artistique, du spectacle et du sport ») et d’autres des professions non culturelles (l’Isco
3475 « Athlètes, sportifs et assimilés » dans le même Isco 347). Dans les activités, certains codes Nace à 2 chiffres
contiennent aussi des activités culturelles (221 « Édition » dans 22 « Édition, imprimerie et reproduction ») et d’autres
activités non culturelles (222 « Imprimerie » dans le même code 22).
27
NOTE n o 39
INCLUSIONS/EXCLUSIONS DANS LES PROFESSIONS
ET LES ACTIVITÉS POUR DÉTERMINER LE « CHAMP CULTUREL »
Sont ici présentés les codes Isco et Nace contenant respectivement des professions culturelles et des activités culturelles.
Professions
Isco
Isco
3
4
Inclusion dans
le champ culturel
243 Archivistes, bibliothécaires,
documentalistes et assimilés
24.31 Archivistes paléographes
et conservateurs de musée
24.32 Bibliothécaires, documentalistes et assimilés
Oui
Oui
245 Écrivains et artistes
créateurs et exécutants
24.51 Auteurs, journalistes et autres écrivains
24.52
24.53
24.54
24.55
313 Techniciens d’appareils
optiques et électroniques
347 Professions intermédiaires
de la création artistique,
du spectacle et du sport
Sculpteurs, peintres et assimilés
Compositeurs, musiciens et chanteurs
Chorégraphes et danseurs
Acteurs et metteurs en scène de cinéma,
de théâtre et d’autres spectacles
31.31 Photographes et techniciens d’appareils
enregistreurs d’images et de son
31.32 Techniciens de matériels
d’émissions de radio,
de télévision et de télécommunications
31.33 Techniciens d’appareils électromédicaux
31.39 Techniciens d’appareils optiques
et électroniques non classés ailleurs
34.71 Décorateurs et dessinateurs modélistes
de produits industriels et commerciaux
34.72 Annonceurs-présentateurs de radio,
de télévision et de spectacles
34.73 Musiciens, chanteurs et danseurs de rue,
de boîte de nuit et assimilés
34.74 Clowns, magiciens, acrobates et assimilés
34.75 Athlètes, sportifs et assimilés
214 Architectes, ingénieurs
et assimilés
21.41 Architectes, urbanistes et ingénieurs
de la circulation routière
21.42 Ingénieurs civils
…
…
…
Oui
Oui
Oui
Oui
Oui
Oui
Non
Non
Non
Oui
Oui
Oui
Oui
Non
Estimation
particulière6
Non
Non
Non
Non
6. Le code le plus fin de la nomenclature Isco (2141) ne permet pas d’isoler les architectes des urbanistes et des ingénieurs de la circulation routière. Pour calculer le nombre d’architectes, on a ici utilisé une source professionnelle.
28
L’emploi culturel dans l’Union européenne en 2002
Activités
Nace
Nace
2
3
22 Édition, imprimerie,
reproduction
92 Activités récréatives,
culturelles et sportives
74 Services fournis
principalement aux entreprises
Inclusion dans
le champ culturel
22.1 Édition
Oui
22.2 Imprimerie
22.3 Reproduction d’enregistrements
Non
Non
92.1 Activités cinématographiques et vidéo
Oui
92.2
92.3
92.4
92.5
92.6
92.7
Oui
Oui
Oui
Oui
Non
Non
Activités de radio et de télévision
Autres activités de spectacle
Agences de presse
Autres activités culturelles
Activités liées au sport
Activités récréatives
74.1 Activités juridiques,
comptables et de conseil de gestion
74.2 Activités d’architecture et d’ingénierie
74.3 Activités de contrôle et analyses techniques
74.4 Publicité
74.5 Sélection et fourniture de personnel
74.6 Enquêtes et sécurité
74.7 Activités de nettoyage
74.8 Services divers fournis principalement
aux entreprises
Non
Estimation directe7
Non
Oui
Non
Non
Non
Oui
7. On a utilisé ici l’estimateur calculé à partir des sources professionnelles (voir note 6, page précédente).
29
NOTE n o 39
LE CALCUL DES COEFFICIENTS CULTURELS
La méthode consiste à calculer un coefficient culturel pour chaque croisement profession
x activité codé en Isco 3/Nace 2 (profession codé à 3 chiffres et activité codé à 2 chiffres).
Exemple 1 : croisement Nace 22 (Édition, imprimerie, reproduction)
avec Isco 131 (Dirigeants et gérants)
Ici la Nace 22 comprend des activités culturelles (voir les inclusions/exclusions page 29) et
l’Isco 131 ne contient que des professions non culturelles.
Le coefficient culturel est calculé de la façon suivante :
(croisement Nace 221 x Isco 131)
Coefficient (Nace 22/Isco 131) =
= 39 %
(croisement Nace 22 x Isco 131)
Ce croisement est uniquement disponible pour les pays détaillant en Nace à 3 chiffres.
Exemple 2 : croisement Nace 75 (Administration publique)
avec Isco 313 (Techniciens d’appareils optiques et électroniques)
Ici la Nace 75 ne comprend que des activités non culturelles et l’Isco 313 contient des professions culturelles.
Le coefficient culturel est calculé de la façon suivante :
(croisement Nace 75 x Isco 3131)
Coefficient (Nace 75/Isco 313) =
= 20 %
(croisement Nace 75 x Isco 313)
Ce croisement est uniquement disponible pour les pays détaillant en Isco à 4 chiffres.
Remarque : pour un croisement contenant à la fois des activités et des professions culturelles (exemple : croisement Nace 22 x Isco 313), il y a donc deux manières de calculer le
coefficient culturel. Il a été choisi ici de faire la moyenne des deux coefficients (très élevés
à chaque fois).
Une fois l’ensemble des coefficients calculés, on l’applique à chacun des pays et pour chacun des croisement Nace x Isco.
Exemple : pour un pays donné, le croisement Nace 22 x Isco 131 donne 10 000 actifs.
Le coefficient culturel pour ce croisement est de 39 %. Il y a donc 3 900 emplois culturels
dans ce croisement. En procédant ainsi pour tous les croisements Nace à deux chiffres et
Isco à trois chiffres, on estime au final le nombre total d’emplois culturels.
30
Fabrication
TRANSFAIRE SA, 04250 Turriers
04 92 55 18 14
04 92 55 18 88

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