UN VILLAGE FRANçAIS

Transcription

UN VILLAGE FRANçAIS
1940, vivre c’est choisir.
un village
pour
français
un village
français
1940, vivre c’est choisir.
12 Juin 1940.
Avec l’arrivée des troupes
allemandes à Villeneuve,
petite ville du Jura, c’est
tout un monde qui bascule
à jamais. Ils étaient des
françaises et des français
ordinaires, maris, femmes,
notables ou paysans… ils
deviendront patriotes,
traîtres, collaborateurs ou
résistants.
Après s’être effondrée, La
France se reconstruit jour
après jour, mais à l’heure
allemande. Avec cette période
incertaine et dangereuse
de notre Histoire, s’ouvre
une ère nouvelle : aux règles
imposées par l’occupant,
répondent celles de la
désobéissance civile ou de la
clandestinité.
On y a peur, on y a faim,
on s’y déchire au nom des
valeurs et d’une certaine idée
de la France… ou parfois
simplement par amour.
un village
français
présentation
Au-delà du projet de captiver et de divertir, un village français
revendique une autre ambition, celle de faire découvrir au public, pour
la première fois, une vision nuancée et extrêmement réaliste de ce que
fut la vie et la pensée des Français, pendant cette période trouble et
cruciale de notre histoire.
Cette série traduit également la politique volontariste de
France 3 en matière de création. Permettre aux téléspectateurs
de découvrir, à travers une saga composée de personnages très
attachants, la guerre et la question de l’Occupation sous un angle
différent.
Daniel (Robin Renucci), médecin humaniste, va devenir maire malgré
lui, après avoir tenté en vain de fuir l’invasion. Homme de devoir,
comment va-t-il assumer les responsabilités et les compromis que lui
impose sa charge ? Hortense (Audrey Fleurot), son épouse en mal
d’enfants, sera l’heureuse bénéficiaire d’un cadeau du destin. L’amour
maternel contiendra-t-il son besoin de passion ? Raymond (Thierry
Godard), se bat pour maintenir à flot la scierie qu’il tient de sa bellefamille et succombe à l’amour qu’il porte à Marie (Nade Dieu), sa
métayère. Elle-même doit composer avec l’absence de Lorrain, son
mari envoyé au front. Raymond fera-t-il exploser son couple pour ne
plus vivre leur histoire dans l’ombre ? Marcel (Fabrizio Rongione), le
petit frère de Daniel auquel il ne veut rien devoir, militant communiste
recherché, doit son salut à l’arrivée des chars allemands. Quels
dangers est-il prêt à courir pour défendre ses idées ? Son engagement
vaut-il plus que la vie de sa femme et de son fils Gustave ? Echapperat-il à Jean (Nicolas Gob), un jeune policier des RG, chasseur dans
l’âme, qui croit par-dessus tout en la valeur de l’ordre. Quitte à ce
qu’elle soit portée par l’occupant ? Comme son aîné, le commissaire
De Kervern (Patrick Descamps), il assiste, d’abord fataliste et
impuissant, à la débâcle. Puis il s’indigne, quand sa hiérarchie semble
de plus en plus marcher main dans la main avec la Kommandantur. Les
diktats et les humiliations feront-ils basculer ce fonctionnaire de police
dans la résistance ? Lucienne (Marie Kremer), la jeune institutrice,
qui garde encore un pied dans l’enfance, sera quant à elle frappée de
plein fouet par l’horreur de la guerre. Traumatisée, comment vivra-telle l’injustice des premières mesures du régime de Vichy ? L’Histoire
est en marche, tout comme le destin de nos héros, déchirés par leurs
sentiments, divisés par leurs convictions, et bientôt séparés par une
ligne de démarcation qui, pour beaucoup, va bouleverser le cours de
leur vie.
1940, Vivre c’est choisir.
Robin
Renucci
Acteur passionné de théâtre
et de cinéma, il avait jusqu’à
présent décliné toute
proposition de série pour le
petit écran. C’est à France 3 et
au Village français que Robin
Renucci a réservé sa première
participation à une série
inédite. Parce que le projet
parle de l’engagement humain,
qu’il est signé Philippe Triboit
et qu’il amène le spectateur à
grandir.
Zones d’ombre
Souvent, les synthèses de l’Histoire font que
les événements nous sont restitués avec une
sorte de manichéisme, les bons d’un côté, les
méchants de l’autre. Sous l’Occupation, nous
avons parfois l’impression que les Français
étaient soit résistants, soit collabos. Or la
France de Pétain était beaucoup plus nuancée.
Pendant longtemps, certains ont cru qu’il
fallait suivre, quoi qu’il arrive, le vainqueur de
Verdun. À l’inverse, je me souviens que dans
ma petite enfance, les récits de mes oncles et
tantes se rapportaient toujours à des actes de
la résistance. En fin de compte, c’est comme
s’il existait une forme d’amnésie, tant sur la
question juive que sur celle de la « cohabitation »
avec l’ennemi. J’ai eu besoin d’éclairer ces
zones d’ombre et c’est en ça que le sujet du
Village français m’a intéressé. Je crois que
ce film va toucher le spectateur, parce qu’il
peut y trouver des réminiscences d’un passé
familial. Le destin des différents personnages
va nous éclairer sur les comportements au
quotidien des Français, à partir de juin 1940.
Robin
Renucci
Tensions
Un village français ne présente pas les
recettes du film de guerre à grand spectacle.
Heureusement. J’estime qu’il est indécent
de raconter et de jouer « l’insupportable »,
alors que nous devons l’affronter encore
aujourd’hui, en regardant le monde qui nous
entoure. Il n’est pas non plus nécessaire de
multiplier les scènes de violence pour créer
le danger ou susciter la tension. Il suffit, et le
film le prouve, d’entrer dans la psychologie
des personnages et d’observer comment
les gens d’un même village réagissent
et arrivent à ne plus se comprendre.
épisodes
Dans cette série, nous allons suivre la vie de
Daniel, Raymond, Hortense, Marie et d’autres
encore, durant quatre ans. Raconter autant
de destins sur une longue période ne peut se
satisfaire d’un temps compressé, sinon vous
tombez dans des clichés et des vrais raccourcis
de l’Histoire. Les personnages, nombreux, ont
chacun leurs richesses et leurs failles. Les
événements sont multiples et complexes. Il était
impératif que le format proposé nous permette
de développer chacun de ces paramètres.
Révélateur
On dit que c’est dans la tempête qu’on
voit les marins. Dans les périodes de
troubles, quand tout à coup la vie ne vaut
pas grand-chose, certains se posent des
cas de conscience, d’autres pas du tout.
L’action au quotidien détermine si vous
êtes d’un côté ou de l’autre d’une ligne.
Vous pouvez rester inactif, choisir d’agir
de manière frontale, ou préférer vous
débrouiller en suivant des chemins sinueux.
Un village français est un miroir. Il reflète
cette nécessité qu’ont les hommes de choisir
un certain mode de relation et d’existence
pour subsister. Il nous rappelle aussi qu’à une
autre époque, nous avons été acteurs d’une
situation, et que nous devons accepter de
nous regarder en face. Il nous rappelle,
enfin, que nous pouvons tous commettre,
au quotidien, des actes dont nous ignorons
la portée. Car rien, bien souvent, ne nous
laisse
présager
des
conséquences…
Daniel
Daniel est le thermomètre de cette histoire. Je le
vis et je le joue comme un témoin. Aguerri parce
qu’il est éduqué, il voit les choses, il les regarde.
Il se rend compte. En tant que médecin, il est
attentif, dans de telles circonstances, à soigner
les corps autant que les âmes. Mais il connaît
aussi les aboutissements d’une maladie, il
en mesure les conséquences. Daniel est en
souffrance car en porte-à-faux entre l’homme
qui veut faire le bien et celui, investi des fonctions
de maire, qui doit composer, mentir ou dialoguer
avec les Allemands. Honnête, il assume ses
responsabilités et prend des risques, car bien
que pressentant l’horreur, il ne veut pas céder.
Daniel se dit qu’il ne peut pas avoir en face
de lui des individus aussi barbares. Ce point
aussi est intéressant à jouer : on peut être
d’emblée militant comme Marcel ou, comme
Daniel, avoir besoin de comprendre, avant que
notre conscience nous dicte d’être résistant.
Metteur en scène
Pouvoir retravailler avec Philippe Triboit est
l’une des raisons de mon engagement. Nous
avions réalisé ensemble Le Train de 16h19 
qui traite du cas de conscience d’un homme,
qui assiste à un viol dans un train. Philippe et
le scénariste Frédéric Krivine ont une grande
exigence dans l’écriture et la réalisation. Nous
considérons que le spectateur de télévision est
un partenaire et non pas un client. Nous tentons
de lui proposer un film qui l’éveille et non un
produit de consommation. Je ne m’étais jamais
engagé dans une série jusqu’à présent, parce
je craignais que le téléspectateur soit plongé
dans un projet anesthésiant. En étant
partenaire de France 3 dans Un village
français,
nous
démontrons
qu’après
20 heures, les chaînes publiques sont plus
que jamais des lieux de découvertes et de
rencontres plutôt que d’endormissement…
Propos recueillis par Béatrice Dupas
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auteur
Frédéric Krivine
Au-delà du projet de captiver et divertir, qui est celui de toute série qui se
respecte, Un village français veut faire découvrir au public, pour la première
fois, une vision nuancée et dynamique de ce que furent la vie et la pensée des
Français pendant cette période cruciale de notre histoire.
S’il y a en effet eu de très nombreuses fictions consacrées à l’Occupation,
elles étaient toutes ou bien centrées sur des épisodes particuliers (presque
tous liés à la Résistance), ou bien phagocytées par la pensée dominante de
leur époque de fabrication : La France a été globalement résistante, Vichy a
évité le pire (de 1945 à 1970, période caractérisée par un film comme La Ligne
de démarcation de Claude Chabrol) ; la France a été globalement indifférente
ou collaboratrice, Vichy a été pire que tout (de 1970 à ces dernières années,
période initiée par une mauvaise digestion d’œuvres majeures comme Le
Chagrin et la Pitié).
Aujourd’hui, soixante-dix ans après les faits, les passions les plus vives ont
commencé de s’éteindre, en même temps que les acteurs. Et il est aujourd’hui
possible de montrer de façon humaine et assez simple, au travers de destins
de personnages, les ambivalences, contradictions et accommodements de
l’époque. Les Français, dans leur majorité, ont certainement été beaucoup
plus attentistes et/ou accommodants qu’on ne le disait en 45-70, et beaucoup
moins pétainistes et passifs qu’on ne l’a dit depuis Ophuls et Paxton.
Un village français bénéficie d’un avantage considérable : la durée. C’est
grâce à ce temps étiré que nous pouvons montrer de façon juste, précise,
les petits glissements et les nombreuses ambivalences qui caractérisent la
période de l’Occupation.
Nous nous fixons une règle absolue, et qui à elle seule, bouleverse la
vision de l’Occupation telle qu’elle sera montrée dans cette série : les
personnages doivent raisonner et réagir uniquement en fonction des
informations et représentations dont ils disposent au moment où ils vivent les
scènes, et non en fonction de ce que nous savons, nous, aujourd’hui. Ainsi,
plusieurs de nos personnages exposent tranquillement un antisémitisme
bonhomme, car dans le monde du village français, Auschwitz n’existe pas ;
ils peuvent, jusqu’à la mi 1942 au moins, avoir très envie de commercer
avec les Allemands, car la guerre est finie et qu’il faut bien vivre. Ils illustrent,
enfin, cette formule qu’eut un collaborateur pendant son procès en 1946 :
« Dans les situations de crise, ce n’est pas de faire son devoir qui est difficile,
c’est de le discerner », à compléter par la formule de Sartre : « me comprendrat-on assez si je dis que l’Occupation nous était insupportable… et que nous
nous en accommodions fort bien ».
Pour mener à bien ce projet, nous travaillons, dès la conception de chaque
épisode, pour les intrigues privées comme pour les arches longues, avec
Jean-Pierre Azéma, sans doute l’historien français le plus important de la
période, professeur à Sciences Politiques, auteur de nombreux ouvrages sur
l’Occupation et tous ses aspects.
Jean-Pierre Azéma s’engage à fond dans la série, ce qui est une garantie
importante pour sa crédibilité et sa justesse. Il aura un rôle décisif pour
que cette grande série de service public sur la France de l’Occupation, en
plus de divertir les Français, les renvoie à eux-mêmes, c’est-à-dire à leurs
contradictions d’hier et d’aujourd’hui.
Le lecteur pressé consultera avant tout ce qui est de notre point de vue son
chef-d’œuvre, De Munich à la Libération, une Nouvelle Histoire de la France
contemporaine, Le Seuil, Collection Points-Histoire.
réalisateur
Philippe Triboit
Le film d’époque n’est pas un genre, le film
d’antiquaire oui. Seule compte à mes yeux la
justesse des personnages et des situations
auxquelles ils sont confrontés. Il y a pourtant un
aspect essentiel du film historique qu’on ne peut nier :
il renvoie conjointement à la culture et à la mémoire. La
culture est collective, transmise avec son lot d’images,
devenues patrimoine commun. Trop souvent, le film
d’époque en souffre. La mémoire est plus personnelle,
mais aussi plus fantasmée. Elle choisit, teinte et
réinvente… C’est cet aspect qui m’intéresse le plus.
Ma mémoire, comme celle de chacun, est sélective.
En fonction de mon histoire, elle se souvient de ce qui
l’a touchée, ou plutôt de ce qui a touché les sens. En
prononçant ce mot, je réalise que je viens de nommer
ce que représente mon projet de réalisateur sur cette
aventure : filmer du sens en provoquant les sens.
Comment capter des états d’âme universels dans
un contexte historique précis ? Comment dégager
par le jeu des acteurs un climat général, des enjeux
fondamentaux et pourtant jamais prononcés ?
Peut-être qu’une partie de la réponse réside dans
la nature du regard d’une femme pour un homme à
cette époque, dans la simplicité des coiffures qu’elles
réalisaient elles-mêmes sans l’aide du staff beauté.
La vérité, ce sont les vêtements modestes et usés qui
remontent le plus souvent aux années 2O. La vérité,
c’est la poussière sur les uniformes allemands, plus
débraillés qu’à l’ordinaire. La vérité, c’est la sècheresse des corps, quand la nourriture vient à manquer, et
l’obsession du froid durant l’hiver 40. Filmer l’occupant
n’est pas une question de nombre de figurants. C’est
filmer une présence obsédante. Comment rend on une
présence obsédante ? Comment rend on sa vérité à
un décor si ce n’est en le regardant « de l’intérieur ? »
historien
jean-pierre azéma
J’ai tout de suite accepté la proposition de Frédéric Krivine d’être le conseiller
historique de cette série retraçant l’histoire d’une petite ville française sous
l’Occupation. Je sais par expérience combien la confrontation entre mémoire
et Histoire resurgit à chaque occasion dans la vie politique française comme
dans les discussions familiales.
Les historiens en effet, après avoir pris en charge les rouages de l’Occupation
allemande, puis longuement analysé les allées du pouvoir de la France de
Vichy, en somme Vichy vu d’en haut, se sont installés dans Vichy vu d’en bas.
Ils ont prêté une attention particulière à ce que nos amis allemands nomment
die Alltagsgeschichte, plus qu’une banale vie quotidienne, ce qui nourrit,
mobilise — Die Heimat — un terme intraduisible.
Cette approche est très efficace pour penser l’Occupation car elle respecte
deux éléments essentiels pour comprendre les choix des Français moyens
durant ces années noires : l’ambivalence des réactions, des attitudes, des
appréciations, et le respect de la chronologie.
En représentant des personnages ordinaires pris dans une tourmente qui les
dépasse, on les suit dans des cheminements qui sont personnels mais que
l’historien analyse en termes plus généraux : des hommes et des femmes ont
eu des discussions, des problèmes financiers ou familiaux, des expériences
religieuses ou militantes, ont vécu des amours, etc., qui les poussaient
dans telle ou telle voie qui n’avait pas forcément les sens clairs que nous lui
imposons rétrospectivement.
La fiction doit se situer quelque part : et là encore l’historien s’est trouvé
heureux d’avoir l’occasion d’éviter l’un de ces carambolages hasardeux
entre mémoire et Histoire si fréquent dans les représentations d’une France
uniformément soumise à des conflits simplistes, par exemple entre collabos
et résistants. La ville de Dole, bien étudiée par les historiens, sert en quelque
sorte de patron ou de modèle à la petite ville représentée dans la série. Elle
permet d’illustrer concrètement ce qu’on oublie trop souvent : le morcellement
du territoire national. Située en deçà de la ligne de démarcation, toute proche
aussi de la Suisse, rurale sans être trop éloignée de Sochaux-Montbéliard,
le quotidien de ses habitants n’est pas celui de l’agglomération parisienne.
Le Jura, terre de passeurs, terre de maquis, nous introduit dans le monde
compliqué de la résistance intérieure.
Il s’agit à mes yeux d’une occasion exceptionnelle, grâce à ce relais
formidable qu’est la télévision, de présenter sans dogmatisme, avec rigueur
et souplesse, les résultats de nos travaux sur un sujet d’intérêt qu’on peut
qualifier de civique.
Professeur des Universités, professeur émérite à l’IEP de Paris, historien
pour aller plus loin
un dispositif inédit
Des histoires françaises,
documentaires de 5 minutes
Grâce à la collaboration des unités fiction et
documentaires de France 3, une série de mini
documentaires accompagnera les épisodes.
Réalisées à partir d’une interview de l’historien
Jean-Pierre Azéma et de trois ou quatre
témoignages, ces pastilles documentaires
« des histoires françaises » évoqueront chacun
une thématique en résonnance à la diffusion de
la série.
• la débâcle et l’exode (mai-juin 1940)
• la France à l’heure allemande
• les premiers réseaux /l’entrée en résistance
• le sort des juifs
• rationnement et marché noir
Chaque film sera structuré de façon identique :
une brève introduction destinée à donner les clés
du contexte par Jean-Pierre Azéma, historien et
spécialiste de la période, puis une évocation du
thème retenu par des témoins, illustré d’images
d’archives.
Réalisateur : Antoine de Meaux
Production : Tétra Média avec la participation de
France 3
Durée : 5 minutes
Sur france3.fr…
Le site Un Village français
Un site Internet consacré à la fiction Un Village
Français sur france3.fr offrira aux internautes
tous les résumés, des extraits vidéo de chaque
épisode, et des entretiens avec l’éminent
historien de la seconde Guerre Mondiale
Jean-Pierre Azéma. une galerie de photos,
permettra de découvrir en détail les portraits
des différents personnages de la série.
Le site sera constamment réactualisé au
rythme de la diffusion de la série.
un village
français
1940, vivre c’est choisir.
un village
français
Une série inédite réalisée par Philippe Triboit
Créée par Frédéric Krivine, Philippe Triboit et Emmanuel Daucé
Direction d’écriture, scénario, adaptation et dialogues de Frédéric Krivine
Atelier d’écriture : Frédéric Azemar, Claude Cauwet, Benjamin Dupas, Séverine Jacquet, Marine
Francou, Cédric Salmon
Dialogues additionnels de Christiane Lebrima
Produit par Jean-François Boyer et Emmanuel Daucé
Directeur de la photographie : Thierry Jault
Musique d’Eric Neveux
Son de Michel Brethez et Eric Bonnard
Décors de François Chauvaud
Costumes d’Eric Perron
Maquillage de Valérie Beauregard
Coiffure de Christine Lambert
Casting de Okinawa Guerard-Valérie
Montage d’Emmanuèle Labbé
Assistants réalisateur : Pascal Morucci et Franck Delpech
Scripte : Nathalie Alquier
Producteur exécutif : Laurent Cavalier
Une production Tetra Media, terego avec la participation de France 3, le soutien de la région LIMOUSIN,
en partenariat avec le CNC, en association avec SOFICA EUROPACORP et la participation de TV5 Monde
Directrice de l’unité Fiction de France 3 : Anne Holmes
Unité Fiction de France 3 : Thierry Sorel / François Hitter / Yasmina Yahiaoui
Avec Robin Renucci (Daniel), Thierry Godard (Raymond), Nicolas Gob (Jean), Audrey Fleurot
(Hortense), Fabrizio Rongione (Marcel), Nade Dieu (Marie), Patrick Descamps (De Kervern), Marie
Kremer (Lucienne), la participation de Francis Renaud (Jacques) Emmanuelle Bach (Jeannine), Nathalie
Cerda (Madame Morhange),Judith Henry (Micheline), Laura Stainkrycer (Sarah), Maxim Driesen
(Marceau), Yan Goven (Max), Julien Lambroschini (Bruno), Xavier Thomass (Ignacio) …
les épisodes
Episode 1
LE DEBARQUEMENT
12 juin 1940
La vie suit son cours à
Villeneuve,
petite
souspréfecture du Jura encore
inconsciente de la défaite
qui s’annonce. Pendant que
le médecin, Daniel Larcher,
se rend à un accouchement,
Raymond Schwartz tombe
amoureux de Marie, une
de ses employées, et
Lucienne, l’institutrice, part en
promenade avec sa classe…
Soudain, un avion allemand tire
sur les enfants : l’Occupation
vient de commencer.
Episode 2
CHAOS
24 juin 1940
Après avoir, comme des millions
de Français, erré sans but sur
les routes, Daniel et sa famille
reviennent à Villeneuve. En tant
que médecin et adjoint au maire
de cette ville en proie au chaos, il
est désormais considéré par les
Allemands comme seul responsable
des réfugiés qui se sont entassés
dans l’église. Pendant que, avec
l’aide d’un jeune policier, Jean
Marchetti, Daniel tente d’organiser
les secours, Raymond se rend à
l’église pour retrouver Marie, dont
il est sans nouvelles depuis une
semaine…
un village
français
Episode 3
PASSER LA LIGNE
30 septembre 1940
Un câble a été coupé dans l’école
communale qui sert désormais
de caserne. Les Allemands sont
furieux après ce qu’ils considèrent
comme un sabotage et demandent
à la police française de les
aider à retrouver le coupable.
Alors que Jean, De Kervern et
Daniel s’opposent sur le principe
d’une collaboration entre police
française et l’occupant, Raymond
Schwartz hésite à travailler
pour les Allemands, ce qui le
sauverait pourtant de la faillite.
Episode 4
SUR LA TERRE
COMME AU CIEL
15 octobre 1940
Un pilote anglais égaré tombe du
ciel. Jacques, un ancien bagnard
devenu passeur, tente de lui faire
passer la ligne, alors que les
Allemands sont à leurs trousses.
Pour certains, la guerre n’est pas
finie…
Lucienne reçoit une lettre
qu’elle pense être une lettre de
révocation, suite à la mort des
enfants de sa classe, le 12 juin,
événement dont on la tient pour
seule responsable.
Raymond retrouve Lorrain, l’époux
de Marie, qu’il croyait mort sur le
front.
Episode 5
MARCHÉS NOIRS
7 novembre 1940
Au cinéma, des gens profitent de
l’obscurité pour huer la poignée
de main entre Pétain et Hitler à
Montoire. Les policiers français
sont contraints de mener l’enquête
pour trouver un coupable.
Pendant ce temps, Raymond
est surpris dans les bras de
Marie par sa bonne, Sarah…
Episode 6
COUP DE FROID
11 novembre 1940
Marcel monte une opération
de distribution de tracts
communistes,
avec
l’aide
de la chef du bureau de
poste, Suzanne. Très vite,
Jean est sur leur piste…
France 3 , de près on se comprend mieux
Chargée de communication de France 3
Cécile Chemin
[email protected]
01 56 22 75 18
assistée de Céline Barrelet
01 56 22 75 19
Communication Tetra Média
Blue Helium Christophe Kerambrun/
Yoan Jeronymos
01 43 73 12 01 / 06 26 54 28 97
www.bluehelium.com
et TEREGO
édité par la direction de la communication
mars 2009
directrice de la communication :
Eve Demumieux
réalisation : France 3 - service PAO
responsable : Nathalie Grammat
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© Charlotte Schousboe / France 3
rédactrices : Béatrice Dupas
et Sylvie Tournier
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