1940 la souterraine

1940
LA SOUTERRAINE
Pendant toute la durée de la guerre, les réserves d’or détenues par la
Banque
de
France
ont
échappé
aux
Allemands
et…
aux
Alliés.
Le 14 juin 1940, les troupes allemandes entrent dans Paris. Dès le
lendemain, deux officiers de l’armée du Reich se présentent au siège de la Banque
de France pour s’emparer des réserves d’or français, dont l’or confié par la
Belgique et la Pologne à l’établissement (mai 1939), qui jouit du statut
d’entreprise privée.
Ce formidable trésor compte 2.500 tonnes de lingots et de pièces et
représente le deuxième stock d’or de la planète après celui des Etats-Unis. Mais,
les immenses salles de « la Souterraine »1 sont vides.
« Si Paris est menacé, on évacue l’or », c’était là une chose à laquelle ont
s’était préparé.
En 1932, la décision fut prise de commencer à déplacer l’or loin des
frontières de l’est2. Jusqu’en 1938, dans le plus grand secret, les réserves
entreposées dans les deux cents succursales de province sont convoyées vers les
côtes et six cents tonnes d’or sont embarquées pour les Etats-Unis.
Au printemps 1939, alors que l’Europe est au bord de l’embrasement, toutes
les réserves, mis à part celles du siège, sont déplacées jusqu’aux ports de Toulon,
Brest et Le Verdon, prêtes elles aussi à prendre la mer.
Les Allemands, humiliés par les clauses du Traité de Versailles, sont de plus
en plus hostiles aux Français. Dans ce contexte de crise, la NSDAP, dirigé par
Adolf Hitler, remporte les élections de 1932.
1
la Souterraine, construite en 1920, à 30m sous terre, est une salle de 11.000m2, soit
environ l’équivalent de deux stades de football.
2
L’Allemagne subit de plein fouet les retombées de la crise économique de 1929, et doit
toujours payer de fortes sommes aux pays vainqueurs de la Première Guerre mondiale (somme
qu’elle ne versera jamais intégralement… cadeau des alliés).
Résumé de : France 5 & Vous. Par Alain-Gilles Minella et Jean-Philippe Immarigeon. Emission du
Mars 2013
1940
LA SOUTERRAINE
Dès 1936, le budget alloué par le gouvernement pour l’équipement de son
armée, ne suffisant plus, la France se tourne vers les Etats-Unis pour s’équiper de
camions, avions, etc. (payable en or).
Le 3 septembre, la guerre avec l’Allemagne est déclarée. Malgré le refus qui
lui est opposé pour le transfert des réserves de la Souterraine, Lucien Lamoureux,
alors ministre des Finances, désobéit et donne l’ordre de vider les sous-sols de la
Banque de France. Il reste alors 620 tonnes d’or à la Souterraine.
Profitant des quelques mois de répit de la « drôle de guerre » où les
belligérants se font face sans intervenir, la marine française convoie, entre
septembre 1939 et avril 1940, plusieurs centaines de tonnes d’or à New York
(1145T), Fort de France (220T), Dakar (1100T).
Convoitises :
Les
Américains
désiraient
conserver
notre
or
et
en
contrepartie, nous donneraient des dollars ; choses inacceptable. Plus tard, ils
décrèteront le blocus de la Martinique afin de s’assurer que l’or resta bien toujours
là.
De son côté, Churchill veut détruire les avions et navires Français et
s’emparer de l’or comme il a déjà tenté de la faire à Mers-el-Kébir.
Réclamées par Vichy en septembre 1940, exigées par Berlin et devant la
menace de l’occupant, l’or belge sera sacrifié et remis aux Allemands.
Cette sauvegarde doit beaucoup au courage des équipages des navires de
guerre qui ont assuré leur transport, mais aussi à celui de cinq des salariés de la
Banque de France (René Gontier, Edouard de Katow, Gaston Lacroix, Félix Stiot et
Charles Moréton) qui ont veillé à les préserver, à terre, de tous les périls et
auxquels ce film dont est tiré ce résumé, rend hommage.
Le 26 août 1944, le pays est libéré. L’or des Etats-Unis (1235T), Casablanca
(390T), Kayes (350T) et La Martinique (255T) ne rentrera qu’en 1946.
Résumé de : France 5 & Vous. Par Alain-Gilles Minella et Jean-Philippe Immarigeon. Emission du
Mars 2013
1940
LA SOUTERRAINE
Finalement, sur les 2 500 tonnes d’or soustraites en 1940 à l’occupant
allemand, 395 kilos seulement manqueront à l’appel à la fin de la guerre malgré
toutes ces péripéties.
Après la guerre, la France prendra sur son stock pour indemniser la
Belgique, alors que l’or polonais leur sera rendu.
Résumé de : France 5 & Vous. Par Alain-Gilles Minella et Jean-Philippe Immarigeon. Emission du
Mars 2013