« TANGUY » revisité : de l`adolescence à l`ado

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« TANGUY » revisité : de l`adolescence à l`ado
: de l'adolescence à l'ado-laisse sens : petites réflexions à propos de l'autonomisation tardive de certain
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« TANGUY » revisité : de
l'adolescence à l'ado-laisse
sens : petites réflexions à
propos de l'autonomisation
tardive de certains de nos
Date de mise en ligne : lundi 7 mars 2011
jeunes gens.
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Sommaire
• TANGUY » revisité : de l'adolescence à l'ado-laisse
• I. Vous avez dit « Tanguy ?
• II. Mais qu'entendre par « autonomie » (...)
• III. Tanguy « revisité » : de la désignation du (...)
• IV. Céline un Tanguy au masculin ?
• V. Le nid vide
• VI. Tanguy, sa mère, son père et ses éventuels (...)
• VII. Le cannabis comme co-tanguyficateur (...)
• VIII. Aspects « Tanguythérapeutiques &#187
• IX. Pour synthétiser...
• X. Nuances ...
• XI. Bibliographie
TANGUY » revisité : de l'adolescence à l'ado-laisse
sens : petites réflexions à propos de l'autonomisation
tardive de certains de nos jeunes gens.
Janne P. [1] Reynaert C. [2] Jacques D. [3] Tordeurs D. [4], Zdanowicz N. [5]
Résumé
L'autonomisation tardive (financière, affective, et de santé) chez nombre de jeunes est un phénomène en forte
augmentation, au grand dam de l'un, l'autre, ou des deux parents biologiques, sans parler des beaux-parents,
souvent également fortement interpellés par ce phénomène. Le présent article est une tentative quelque peu «
provocante », au sens étymologique du terme (pro-vocare = appeler en avant), de repositionnement systémique de
cette problématique typiquement familiale, bien qu'elle comporte également des dimensions sociologiques et
socio-économiques.
Mots-clés : autonomie, centripète, centrifuge, parentification , syndrome du nid vide
REVISITING THE "TANGUY" PHENOMENON : ABOUT RETARDED SELF-SUFFICIENCY IN OUR
POST-ADOLESCENT POPULATION
Summary
Financial, affective and health retarded autonomisation is now increasing in our post-adolescent population. Parents
as well as parents-in-law are often disapointed with such a stagnation-process. The aim of the present paper is to
propose- from an etymological standpoint - a provocative (pro-vocare) highlightening of such a phenomenon, which
is is clearly family-determined, even if sociologic and economic aspects are also co-existing.
Key-words : self-sufficiency, centrifugal, centripetal, parentification, empty nest syndrome
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Resumen : parviendra sous peu
Palabras claves : parviendront sous peu
« Actuellement le contexte, tant familial que social, a changé. Le drame de nombreux sujets ne se situe plus dans
l'abondance et la richesse étouffante des liens tant familiaux que sociaux. Les familles ont bien d'autres soucis. Entre
deux mariages, deux recompositions, les parents ne sont plus guère concernés par ce « plus » que pourrait apporter
l'enfant à la famille, mais simplement par leur souhait qu'il prenne son autonomie le plus rapidement possible et
assume son existence ! »
Robert Neuburger, 1998
I. Vous avez dit « Tanguy ?
« A 28 ans, il habite toujours chez ses parents ... » « TANGUY » est un film d'Etienne Chatiliez, avec dans les
principaux rôles André Dussollier, Sabine Azéma et Eric Berger, dont « la première » date - à notre connaissance du 21 novembre 2001 à Paris.
Le succès de ce film a pris une telle ampleur que par antonomase son intitulé en est venu à désigner certains de
nos jeunes qui suscitent fructueusement des soucis chez leurs parents quant à leur autonomisation.
Le label de « Tanguy », encore aimable - parce que d'autres qualificatifs plus péjoratifs existent - les affuble donc
désormais ainsi : il s'agit, dans le discours courant, de ces jeunes, les plus souvent masculins dans notre pratique
clinique, qui cultivent l'art de faire du surplace en restant dans un périmètre proche de leurs parents sans vraiment «
s'engager » dans la vie active.
Et de fait, le processus général d'autonomisation (Chené A., 1983) des adolescents diffère notablement de ce qu'il
était il y a 20-30 ans : il se trouve de plus en plus souvent « entaché » de périodes de « stagnation » plus ou moins
durables et prenant par ailleurs des formes très diverses, malheureusement souvent cumulables. Les aspects
sociaux, économiques et psychosociétaux (Fourez, B. (2004) sont certes impliqués, mais notre but est ici de nous
centrer sur leurs aspects intra-familiaux.
Les manifestations les plus fréquentes de ces post-positions d'autonomisation sont :
a) le retard scolaire et les insuccès chroniques dans les études,
b) l'hésitation à s'engager professionnellement (dont font partie le syndrome du cumul des diplômes (éternel
étudiant) et celui du chômage de longue durée « choisi »)
et c) l'hésitation à s'engager affectivement (dont font partie, d'une part la pulsion d'échec qui consiste à se faire «
larguer » de façon répétitive, d'autre part par la recherche inlassable du partenaire « idéal » qui de toute façon
existera de moins en moins plus la quête est longue).
Vignette 1 : Tanguy et l'extraconjugalité de son père
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Un couple nous consulte, dans le décours de l'alcoolisation chronique du père positionnée comme symptôme officiel.
Ils ont un fils Hector (« mon gamin » dira madame), âgé maintenant de 27 ans, sans emploi et en défaillance
d'études, qui vit à la maison après un essai d'autonomisation de quelques mois dans un appartement. Hector évalue
le « pourcentage de bonheur » de ses parents à 30 % pour la mère (chroniquement dépressive depuis la tentative de
départ du fils) et à 50 % pour le père, lui-même issu d'un orphelinat parce qu'abandonné par ses propres parents.
Les correspondances de dates sont flagrantes entre l'épisode d'extraconjugalité du père (qu'il révélera à son fils en
ayant bu, peu après que ce dernier se soit installé dans un studio), le basculement dépressif de la mère, le départ du
fils, et le retour de ce dernier vers le domicile parental. Dans cette histoire clinique, ce qui frappe, outre l'effet
centripète du conflit parental, sont les démarches de pseudo-autonomisation du fils, étonnamment attiré par des
jeunes filles beaucoup plus jeunes que lui (mineures), et de surcroît de milieux culturels fort différents, ce qui ne fait
que diminuer les probabilités de réussite dans les deux sous-systèmes familiaux.
La conviction de la mère selon laquelle son mari « rechutera » un jour (bien qu'il soit parfaitement abstinent depuis 1
an) est inébranlable (de l'ordre du co-alcoolisme actif) et lui permet de maintenir une désespérance profonde que
son fils cherche en permanence à corriger par ses attentions diverses et sa présence permanente (sur laquelle
d'ailleurs le père s'appuie pour justifier son extraconjugalité), ce qui produit l'effet « du serpent qui se mord la queue
» bien décrit par Varela (1989). L'alcoolisation paroxystique et les accidents de voiture avec séquelles physiques
sont courants chez le fils, contribuant à la pérennisation de sa stagnation.
II. Mais qu'entendre par « autonomie » ?
Le mot autonomie vient de deux mots grecs : autos (soi-même) et nomos (la règle), la loi. Etre autonome serait donc
se gouverner, se diriger selon sa propre loi (Reynaert et al., 1993). L'autonomie peut se définir comme « une liberté
de l'influence des autres » (Garrison et Baynton, 1987), laquelle liberté induit des corrélats importants pour le
maintien de la santé (Zdanowicz, 2001, 2003, 2004).
Si l'on se réfère à Francisco Varela (1989) « Autonomie signifie loi propre. Afin de bien comprendre ce concept, il
est préférable de le comparer à l'allonomie ou loi externe, ce qui est comme l'image de l'autonomie réfléchie dans le
miroir. C'est là, bien sûr, ce que nous nommons commande. Ces deux thèmes, l'autonomie et la commande se
livrent à une danse incessante. L'une représente la génération, l'affirmation de sa propre identité, la régulation
interne, la définition de l'intérieur. L'autre, représente la consommation, les systèmes à entrées/sorties, l'affirmation
de l'identité de l'autre, la définition par l'extérieur. Leurs jeux peuvent s'appliquer à un vaste éventail de domaines,
de la génétique à la psychothérapie » (...) « l'une des intentions de ce travail est de mettre en évidence les effets
combinés de ces deux notions, et de reconnaître les mécanismes sous-jacents qui dotent les systèmes naturels
d'autonomie.
Or, il se trouve que ces mécanismes sont liés à un type d'interactions circulaires, partout présentes dans le monde
naturel. Ce qui nous amène à prendre au sérieux l'image du serpent qui se mord la queue, en tant que
représentation paradigmatique de l'autonomie comme loi propre et autorégulation ».
Selon les pédagogues, l'autonomie se conquiert, elle ne se donne pas. On peut seulement proposer - dans une
situation pédagogique avec des élèves notamment - des situations qui leur donneront le maximum de chances de
rencontrer et de s'approprier informations, connaissances et conseils. Les choses ne sont cependant pas aussi
simples à nos yeux de systémiciens (Meynckens-Fourez, M. ,1999),que nous citons ici : « En court-circuitant la
phase orale de réception, nous lui demandons d'être autonome, de produire, de prendre des initiatives, d'être créatif,
de se débrouiller seul, d'avoir son mot à dire et de se montrer à l'aise avec les adultes », d'où le présent essai, qui
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vise à intervertir cette logique selon laquelle « les parents proposent » et « les enfants disposent ». Bien que l'on
puisse volontiers adhérer dans un premier temps à l'absurdité du paradoxe « sois autonome », tout à fait isomorphe
à celui du « sois spontané », il apparaît dans un second temps (celui de l'analyse clinique) que dans bien des cas, la
façon dont l'autonomie est « proposée » relève davantage du double lien « sois autonome mais ne le sois pas » que
de la réelle proposition de moyens à visée centrifuge .
Rappelons que les trois grands piliers de l'autonomie sont :
1) la santé,
2) l'autonomisation affective, le plus souvent sous forme de conjugalisation ,
3) l'autonomisation financière, ce qui suppose la réussite d'un minimum d'études ou tout au moins l'accès à un travail
rémunéré. Ces trois piliers font souvent, à des degrés divers - et, comme dit plus haut, parfois cumulables - défaut
chez notre « Tanguy ».
Désormais, et de plus en plus, se produit ce que l'on pourrait appeler une prolongation de la période intermédiaire
entre l'enfance et l'âge adulte, avec différents phénomènes connexes. L'effet « Tanguy » - pour dire simple - est
cependant sensiblement différent dans la réalité des faits que dans le scénario du film comme tel, par ailleurs peu
crédible dans certains de ses aspects .
III. Tanguy « revisité » : de la désignation du « sujet
problème » au recadrage systémique
Il nous est courant, dans l'approche systémique, pour mieux comprendre un phénomène, de partir d'une démarche
non-normative et non moralisatrice. Ceci malheureusement est rarement le cas : le « Tanguy » est en effet
habituellement désigné, pointé du doigt comme un « vilain petit canard » qui ne fait rien pour « évoluer » et qui «
profite du système ». Bref, c'est un « glandeur » qui suscite avec efficacité l'indignation de ses proches.
Nous sommes convaincus que de telles façons de considérer le phénomène ne vont en rien faire progresser la
problématique et vont, au contraire, la renforcer via l'instauration d'un (de) véritable(s) cercle(s) vicieux.
L'approche systémique en thérapie familiale part du principe que si un comportement ou un symptôme est présent,
c'est qu'il a de « bonnes raisons » d'être présent, et propose dès lors un élargissement de l'analyse du problème au
contexte dans lequel il survient.
1.Dans un premier temps, pour tenter de quitter le discours normatif et culpabilisant, nous ré-étiquetterons le «
phénomène Tanguy », caractérisé négativement par le mot « stagnation », par la désignation neutre de sa fonction
principale : l'adolescent fait du « sur place ». A ce stade, nous nous contentons donc d'observer les faits sans leur
donner de « sens ».
2.Dans un second temps, par le biais d'une analyse contextuelle, nous partons d'un a priori positif et finaliste : s'il y a
« surplace », c'est qu'il y a de bonnes raisons de le faire : cherchons-les dans l'anamnèse familiale, par le biais du
questionnement circulaire , de la constitution du génogramme et par l'analyse des correspondances de dates.
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La pratique clinique, avec de très nombreux exemples à l'appui, nous montrera bien vite que le fameux « Tanguy »
est en fait souvent, derrière ses aspects parfois « repoussants », un individu généreux, sensible, particulièrement
perméable (éponge) aux soucis des proches qui l'entourent même si ces derniers ne s'en rendent pas compte et
croient qu'il fait tout ce qu'il peut pour les « sortir de leurs gonds ». Il s'agit d'un garçon qui a des « scrupules », aux
sens étymologique et actuel du terme : rappelons que le « scrupulum » désigne historiquement la petite pierre qui se
glisse entre la caligula du légionnaire romain et son pied, l'obligeant par-là à s'écarter de la légion romaine en
marche pour la retirer. Il reste ainsi en retrait et prend du retard. Par extension, nous connaissons le sens actuel
donné à ce terme. Souvent, notre Tanguy aura « capté » des problèmes dans son entourage, le plus souvent chez
ses parents, et s'en inquiète. Il devient donc, du fait de son inquiétude, inapte à vraiment se préoccuper de son futur
tant il est centré sur ses arrières, sur son système familial d'origine.
Nous représentons souvent ces personnes en leur faisant un dessin d'elles-mêmes, marchant vers leur futur, mais
regardant en arrière avec une torsion du cou à 180° (position ô combien inconfortable, cf. fig. 1.). Sachant qu'il y a
des pierres sur toute route (les embûches de la vie), ils vont inévitablement « se les prendre » et buter, c'est-à-dire
échouer et stagner de différentes façons.
D'un point de vue technique, une façon intéressante de se rendre compte de ce processus est le questionnement
circulaire réel ou virtuel : nous demandons aux adolescents (de 13 à 27 ans) de nous donner un chiffre de 0 à 100
pour décrire le degré de bonheur de leur père, de leur mère, etc. Les cotes ainsi obtenues sont très souvent en
dessous des 50 %. Nos Tanguys sont donc légitimement inquiets pour un ou plusieurs de leurs proches et
l'attribution de ces cotes, lorsqu'elle se fait en présence des parents, ne manque pas de créer dans leur chef ce que
Bateson appelle « une différence qui crée une différence ». Le recadrage ou recadrement (Janne & Dessoy, 1999)
s'impose donc peu à peu de lui-même aux yeux des parents : l'inquiétude de leur enfant le transforme en « vigile » ,
), telle qu'on les observe lorsque l'on rentre dans les grandes surfaces : devant la porte (pas dans le magasin comme
tel) se trouve une personne, prête à intervenir, qui stationne et qui « veille au grain », parfois accompagnée d'un
grand chien : c'est notre « Tanguy ». Il occupe désormais, au revers de la façade de patient désigné, un rôle de
soignant.
3.Dans un troisième temps, notre travail, en tant que tiers, est de créer une alliance thérapeutique avec notre
Tanguy : le plus souvent individuellement nous partageons avec lui ses préoccupations sur les siens, pour d'ailleurs
assez souvent arriver à la conclusion que ceux qui devraient consulter sont justement ceux-là même qui l'ont conduit
« avec un couteau dans le dos » jusqu'à la consultation. Ils vont mal sans s'en rendre compte. Tanguy devient alors
notre co-thérapeute, jusqu'au moment où sa fonction de co-thérapeute deviendra inutile, parce qu'il deviendra
rassuré sur les siens, soit qu'ils aillent mieux, soit qu'ils soient désormais bien pris en charge par un autre thérapeute
que lui-même. Ainsi, souvent, certaines séances débutant avec un Tanguy se termineront par une thérapie de couple
des parents ou des nouveaux couples formés par les parents et beaux-parents.
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IV. Céline un Tanguy au masculin ?
La plupart d'entre nous, même parmi les jeunes, ont encore à l'esprit, si ce n'est en mélodie, les paroles de la
fameuse chanson « Céline » de Hughes Aufrey : « Dis-moi, Céline, les années ont passé...etc. » . Le scénario de la
chanson est indubitablement proche du processus que l'on vient de décrire : il s'agit cette fois d'une fille (l'aînée), qui
se dévoue à l'éducation de ses frères et soeurs, la maman étant probablement décédée...ou partie.
Et que se passe-t-il ? Elle a « laissé couler le temps » de son autonomisation affective et conjugale au profit des
soins à prodiguer à son entourage, à sa fratrie en particulier, mais, on s'en doute, à son père aussi, ayant en quelque
sorte dû prendre un rôle de substitut maternel : elle a donc, elle aussi, fait du « surplace » animé par des fonctions
thérapeutiques. C'est la raison pour laquelle, d'une manière générale, nous proposons que l'on considère le Céline
comme la version féminine de notre Tanguy. La différence la plus nette se situe probablement dans l'hyperactivité
altruiste de Céline, là où nos Tanguys masculins sont davantage, eux, ancrés dans certaines formes d'hypoactivité et
de collections d'échecs scolaires et sentimentaux.
Vignette 2 : Céline, le sparadrap de ses parents
Céline, 35 ans, habite une maison à côté de ses parents (partiellement subsidiée par eux, et dont bien sûr ils ont la
clé pour y aller en son absence.) les parents sont en dispute permanente depuis sa naissance, laquelle naissance
est d'ailleurs survenue dans un contexte de forte opposition des familles d'origine au mariage. Avec brio, les parents
vont lui inculquer la nécessité de sa présence permanente comme régulateur des conflits, querelles et
disqualifications respectives incessantes dans le décours desquelles elle finit par s'autopositionner comme une balle
de ping-pong thérapeutique.
Ainsi part-elle en voyage avec son père, pour laisser sa mère « souffler », laquelle mère lui fait du chantage au
suicide (déjà tenté violemment) lorsqu'elle feint de s'autonomiser ou de conserver l'un ou l'autre secret intime pour
elle. La pérennisation de son destin de « bâton de vieillesse » transite par de multiples relais, dont, entre autres, un
excès pondéral qui la détourne de toute séduction possible et une maladie endocrinologique (comportant des
dimensions mythiques) selon laquelle « de toute façon elle n'aura jamais d'enfant ». Sa mère contrôle la totalité de
ses finances, entre chez le gynécologue avec elle, et son père surveille les allées et venues des rares hommes (pour
la plupart des ecclésiastiques) qui osent franchir les limites intérieures de ce microcosme.
V. Le nid vide
Le « syndrome du nid vide » ou « empty nest syndrome » est bien connu, désignant ce moment critique de
changement de cycle de vie où les parents voient leurs enfants partir, soit sur un site universitaire pour leurs études,
soit parce qu'ils « emménagent » avec leur copain, copine ou se marient. Logiquement, le dernier enfant en âge de
partir porte d'habitude davantage de risques de « tanguyfication », bien que la créativité des systèmes familiaux nous
montre combien les allées et venues des enfants, ainsi que leurs « faux départs » viennent combler les manques
inhérents au syndrome du « nid vide ».
Cette période est critique à plusieurs titres (Segers-Laurent, A., 1997) : les jeunes vont-ils réussir leur sevrage du
système familial d'origine ? les parents vont-ils savoir se retrouver à deux sans avoir les enfants comme
intermédiaires et « régulateurs de distances » ? Les éventuels conflits qu'ils avaient éventuellement masqués en
restant ensemble « pour les enfants » (formule consacrée) vont-ils prendre de l'ampleur ? Nous postulons, et la
pratique clinique nous y invite, que lorsque la sérénité du couple face à ce retour à la vie à deux est présente, les
inquiétudes des enfants seront moindres et que donc le système familial aura réellement réussi sa vocation
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d'éducation (du latin EX-ducere, conduire dehors de). Malheureusement, beaucoup de systèmes familiaux où les
conflits ne sont pas vraiment gérés sont devenus des systèmes « IN-ducatifs », en ceci que la préoccupation des
enfants est telle qu'ils hésitent à s'autonomiser : ainsi donc la famille d'origine a-t-elle un effet centripète (Tordeurs
D., 2003). plutôt que centrifuge, dans lequel des mécanismes de type « Tanguy » vont trouver leur origine et leur
fondement justificatif.
VI. Tanguy, sa mère, son père et ses éventuels
beaux-parents.
A l'heure d'une majorité statistique de familles dites « recomposées », les choses sont sensiblement plus
compliquées que dans le phénomène Tanguy, classiquement imagé dans le film comme assis dans le divan entre
père et mère biologiques. Les mécanismes de surplace voient autant - si pas plus - le jour dans des contextes où
les parents sont séparés. Souvent, dans de tels contextes familiaux, les racines du mécanisme de stagnation
s'originent dans les périodes entourant la séparation des parents : avant, pendant et après. Avant : si l'un des
parents a été chroniquement « mal » avant la séparation, le Tanguy potentiel se sera précocement auto-mandaté
d'un rôle de soins, voire d'équivalent conjugal, qui bien sûr ira à l'encontre de son autonomisation . Pendant :
malheureusement, les conflits alentour de la période de séparation ont souvent pour effet que l'un ou l'autre des
enfants en vient à prendre parti pour un des deux parents, souvent d'ailleurs celui qui va le plus mal, le plus fragile
ou celui qui reste seul alors que l'autre conjoint est parti. Ce type de choix, parfois contraint (« c'est lui ou moi, etc. »)
, a habituellement des conséquences délétères au sens où elles sont « liguantes », du verbe lier. Un lien parfois
excessif est alors automatiquement mis en place entre l'enfant et le parent avec lequel il va rester, dans lequel le
jeune va s'auto-mandater pour combler les manques du parent restant (comme dans l'histoire de Céline). Après :
parfois cette relation duale, dans laquelle les rôles et les niveaux générationnels sont distordus, dure plusieurs
années. A ce moment se renforcent les mécanismes dits de « parentification » : le jeune grandit psychologiquement
précocement, et prend souvent le rôle d'équivalent conjugal auprès du parent resté seul. Les frontières
trans-générationnelles sont abolies, et l'enfant devient un équivalent conjugal, voire le père ou la mère du parent
resté seul. En soi, ce processus est bien naturel et, comme on le voit, basé sur de bonnes intentions et raisons.
Mais, dans le cas où la période entre le jeune et l'adulte restant seul perdure au-delà de quelques mois, différents
problèmes vont immanquablement surgir et ce, de deux types.
1.Dans le chef du parent restant seul, l'idée de « refaire sa vie » avec quelqu'un d'autre va générer des inquiétudes
à propos de l'enfant. Ce dernier ayant déjà perdu un parent, si « je refais aussi ma vie », mon enfant sera confronté à
une seconde perte. Il s'ensuit, très regrettablement, que nombre de pères et de mères ne vont pas (vraiment) «
refaire leur vie » pour ne pas blesser l'enfant resté auprès d'eux. Seules auront lieu des « pseudo-conjugalisations »
(maman a un « ami », mais ne veut pas qu'il vive avec nous, etc.). Ce faisant, croyant bien faire, ils pérennisent le
problème de loyauté de leur enfant envers eux.
2.Dans le chef de l'enfant, par contre se produit un mécanisme du type : « Il /elle reste seul pour moi, donc... »...je
dois rester vigile. La toxicité du processus apparaît clairement lorsque l'un des enfants a un sentiment de dette
envers le parent correspondant. C'est dans ce mécanisme de dette que s'enracine l'effet de surplace.
Nous avons dans ce type de communication (le parent reste seul pour l'enfant), l'enfant reste avec le parent resté
seul « pour lui » les ingrédients idéaux pour la genèse de véritables malentendus, chacun ayant le sentiment de «
payer » pour l'autre, ce qui d'une manière générale alimente certaines formes d'animosité, d'où les appellations
parfois négatives dont s'affuble le petit Tanguy. Ainsi donc, lorsque la situation s'est chronifiée, observerons-nous
différentes formes de résistances aux changements. Le parent freinera la conjugalisation de l'enfant, et l'enfant
freinera parfois diaboliquement la re-conjugalisation du ou des deux parent(s). C'est ainsi que certains adolescents
deviennent parfois de véritables « fouteurs de m... » dans les couples reconstitués des parents, ou dans leurs
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tentatives de le faire. Le film « Le Solitaire » , avec Jean-Paul Belmondo (le commissaire Stan), illustre
adorablement la problématique lorsque le petit orphelin va semer la zizanie entre les femmes qui s'intéressent au
beau Bebel, disant à la blonde qu'une brune est venue hier, et disant à la brune que la blonde est bien plus jolie, etc..
VII. Le cannabis comme co-tanguyficateur insidieux.
La consommation de ce produit - que ce soit sous forme d'herbe (marijuana) ou de haschich (shit) - s'avère d'une
merveilleuse efficacité pour aider le jeune à faire du « surplace ». Souvent, l'étudiant ou le jeune qui en consomme
sera bien moins angoissé que celui qui n'en consomme pas face aux difficultés inhérentes au processus
d'autonomisation (Tordeurs N. et al., 2000). Ainsi, par exemple, le verra-t-on se présenter « baba-cool » mais les
pupilles dilatées à l'examen, sans avoir été pris par la nécessaire angoisse de devoir se mettre à étudier pour
pouvoir réussir . Ainsi, Arthur 22 ans, recommençant pour la troisième fois sa première année en marketing,
explique-t-il sans sourciller que le cannabis l'aide à se présenter à l'examen même quand il ne connaît pas sa
matière ! Comme cela « il y a quand même parfois moyen de réussir presque sans étudier »
Mais, relationnellement au sein de la famille, cette consommation permet au jeune de ne pas répondre de façon
agressive aux impulsions parfois inadéquates des parents qui visent à « le secouer » : il répondra de façon calme et
même parfois désarçonnante qu'il vise un autre type de vie que celui des parents, basé sur d'autres valeurs que
l'effort et le travail. Tout se passe donc comme si le cannabis, bien qu'en apparence inoffensif, avait une action
insidieusement dé-réalisatrice : il permet de retarder le temps, de post-poser les angoisses et de minimiser les efforts
à atteindre pour réussir les objectifs prétendument visés. Rares sont d'ailleurs, lorsqu'on les interroge de façon
approfondie, les consommateurs qui nient ce phénomène. Il s'ensuit que les parents qui cautionnent cette
consommation, sans le savoir peut-être, cautionnent aussi un excellent « co-processeur » du retard
d'autonomisation.
VIII. Aspects « Tanguythérapeutiques »
Rares voire inexistants, tout-au moins à notre connaissance, sont les écrits spécifiquement consacrés à l'abord
thérapeutique de cette problématique du « Tanguy ». Les travaux les plus proches et les plus susceptibles de nous
aider sont ceux qui concernent les loyautés cachées (Boszormenyi-Nagy & Spark G. (1973) et les mécanismes de
parentification (Jurkovic G. J., 1997 ; Le Goff J-F., 1999, 2005). Sur le plan du « setting », et en se référant à
l'analyse de la demande en sous-composantes (allégation de la demande, souffrance et problème) telle que
préconisée par Robert Neuburger depuis plus de vingt ans (Janne, Reynaert, Tordeurs & Zdanowicz, 2000) il
apparaît clairement qu'en la présence d'un mécanisme de type Tanguy, c'est toute la famille qui doit se remettre en
question, et pas seulement celui que l'on désigne comme étant « le problème ». Il s'agit donc - au départ à tout le
moins - d'une indication stricte de thérapie familiale avec un thérapeute systémicien, plutôt que d'une indication de
travail psychothérapeutique individuel uniquement. Dans l'idéal, l'instauration progressive de séances alternées en
l'absence du patient désigné avec, soit les deux parents biologiques (s'ils sont restés ensemble), soit les « nouveaux
couples », sera bénéficiaire, permettant ainsi peu à peu au jeune de se voir démunir de son mandat «
auto-thérapeutique » de « tiers stagnant » perturbateur. Corollairement, à ce moment, viendra peut-être la place pour
que s'instaure une démarche thérapeutique individuelle pour notre jeune adolescent de 28 ans.
Sur le plan du fond de la thérapie, l'instauration (ou la restauration) des différentes formes d'intimité conjugale, telle
qu'elle résulte habituellement d'une thérapie de couple, générera un effet centrifuge, accroissant dès lors le champ et
le périmètre de liberté du jeune concerné et ce, dès le moment où il sentira que les deux conjoints sont « heureux »
ensemble, mais surtout davantage compétents pour gérer leurs conflits sans avoir le recours d'un tiers intrafamilial.
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C'est la raison pour laquelle nous axons régulièrement notre travail avec les parents ou les nouveaux couples sur les
différentes formes d'intimités et les différences perçues au sein des couples à ce sujet : intellectuelle, émotionnelle,
sociale, esthétique, physique (tendresse et sexualité) : lorsque les poteaux qui soutiennent le linge se rapprochent,
les fils se détendent et les chemises, autrefois suspendues et gesticulant, prisonnières du fil, en l'air, peuvent mettre
pied à terre et prendre le large fut-ce au prix de devoir traverser la boue et de se salir. (fig 2.)
Dans certains cas toutefois (voir X. « nuances... » ci-après), les choses sont moins simples.
IX. Pour synthétiser...
En synthèse donc nous pourrions , à titre d'essai, modéliser le phénomène Tanguy de la façon suivante :
1)L'enfant est parfois tellement préoccupé par l'un ou les deux parents qu'il ne sait pas s'engager vraiment dans une
relation affective et qu'il va tout faire pour retarder le temps de l'autonomisation, entre autres par la voie des insuccès
scolaires.
2)Le fait d'avoir des parents séparés n'est pas en soi le problème ni le facteur de « Tanguyfication » : il vaut mieux
des parents séparés mais vécus comme « heureux » que des parents dont l'un ou les deux sont « malheureux ».
3)Les insuccès scolaires, les échecs sentimentaux répétés et la consommation de cannabis (ce sur quoi on pointe le
doigt le plus souvent) sont des moyens, des instruments de surplace plutôt que des problèmes en soi. Ce qui nous
intéresse donc, c'est leur(s) fonction(s), dont celle de vigile est souvent méconnue derrière la face manifeste des
symptômes.
4)Il s'agit, au premier abord, d'une indication stricte de thérapie familiale systémique, à concilier ultérieurement,
après désaliénation (ne plus être rendu « autre » par les autres), par un travail individuel.
X. Nuances ...
Les choses ne sont toutefois pas toujours aussi simples : bien qu'elle ait des vertus préventives, l'intimité parentale
ne suffit pas toujours comme processus d'anti-tanguyfication.
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D'une part, il arrive qu'après un certain temps l'effet « Tanguy » , même si initialement partiellement configuré par les
contingences familiales, ne puisse être simplement « éradiqué » par le simple rapprochement des conjoints (parents
ou nouveaux couples) : c'est là que la dimension de chronification a ses effets délétères, inscrivant l'épisode dans le
temps sous forme de processus, ce qui réclamera une énergie thérapeutique très importante pour obtenir ne fut-ce
que de petits changements. D'autre part, il nous faut - malheureusement - également envisager les situations plus
problématiques dans lesquelles l'adolescent tardif n'a pas ou plus de famille. Dans de telles hypothèses, il est bien
évident que deuil doive se faire quant à tout travail systémique familial au sens strict. Restent bien sûr les
interventions « palliatives » avec d'éventuelles familles d'accueil où l'un ou l'autre représentant d'institutions ayant
connu l'enfant, mais la pratique nous renseigne suffisamment sur la précarité de telles interventions...et sur le risque
de « faire pire que mieux ». Si donc le « setting » reste « individuel » envers et contre toute attente, avec - ce qui
arrive de plus en plus - des parents qui dans certains cas ne veulent même plus se mobiliser, le travail à mettre en
place consiste pour l'essentiel à arriver à obtenir de la quête de l'adolescent tardif qu'il arrive à faire le deuil de son
mandat thérapeutique, pour enfin en arriver à se dire « je ne les rendrai jamais heureux », « je fais ma vie sans eux
».
Bien qu'ingrate, cette démarche de réification apporte généralement une dimension thérapeutique impressionnante,
surtout lorsque qu'elle ponctue des interventions paradoxales, amplificatrices et recadrantes de la part du
thérapeute, lequel maintient sa prescription du dévouement jusqu'à l'obtention du changement structurel dit « de type
II ». N'oublions pas non plus, in fine, l'intervention apparemment brutalement « Selvinienne » - mais combien
désaliénante ! - qui consiste à rappeler, de façon structuraliste à l'enfant trop « parentifié » qu'il est temps qu'il
arrête de se mêler de la vie de ses parents, et que désormais, ces derniers prennent leur problème en charge, soit
en toute autonomie en tant que couple, soit avec un tiers thérapeutique.
Adresse pour la correspondance : ¨Pr. P. Janne, Cliniques UCL /Mont-Godinne, B 5530 Yvoir Belgique ; e-mail :
[email protected], tel : (32) 81 423754
XI. Bibliographie
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[1] Thérapeute familial, Professeur à l'Université catholique de Louvain,
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: de l'adolescence à l'ado-laisse sens : petites réflexions à propos de l'autonomisation tardive de certain
[2] Thérapeute familial, Professeur à l'Université catholique de Louvain,
[3] Psychiatre psychothérapeute, Cliniques UCL Mont-Godinne,
[4] Psychologue psychothérapeute familial, Cliniques UCL Mont-Godinne
[5] Psychiatre psychothérapeute, Professeur à l'Université catholique de Louvain
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