En amont de la négociation européenne du 9
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En amont de la négociation européenne du 9
Communiqué de presse Paris, le 6 décembre 2013 En amont de la négociation européenne du 9 décembre prochain Prism’emploi propose 7 mesures contre le travail illégal et le détachement abusif « La situation est critique : des mesures urgentes doivent être prises concernant le détachement de travailleurs européens en France. Prism’emploi renouvelle son engagement dans la lutte contre le travail illégal, et propose 7 mesures qui peuvent participer à stopper les manquements et les abus qui se multiplient et mettent à mal la compétitivité des entreprises françaises », déclare François Roux, délégué général de Prism’emploi. Prism’emploi (Professionnels du recrutement et de l’intérim) réaffirme son soutien au plan de lutte du gouvernement, et souhaite également que les discussions du Conseil européen autour de la Directive « détachement » de 1996 aboutissent le 9 décembre prochain à un texte qui renforcera ses conditions d’application. Souhaitant participer à une dynamique constructive, les professionnels du recrutement et de l’intérim proposent 7 mesures structurant un arsenal de solutions susceptibles de régler les dérives à leur source. Ces mesures vont vers plus de clarté, plus de contrôle et plus d’information : 1. Interdiction du détachement d’un salarié dans le pays dans lequel il réside Certaines entreprises s’implantent dans des pays où les taux de charges sociales sont faibles pour ensuite recruter et détacher du personnel résidant dans le pays d’accueil. Ni la Directive « détachement », ni le règlement européen de sécurité sociale, ne prévoient l’interdiction de cette pratique : des salariés résidant en France sont ainsi régulièrement détachés dans leur propre pays, notamment par des agences d’emploi implantées dans des pays voisins où les charges sociales sont inférieures. Interdire le détachement d’un salarié dans le pays dans lequel il est résident mettrait fin aux affiliations aux régimes de sécurité sociale incitant à l’optimisation sociale des entreprises 2. Coordination des législations européennes sur le détachement (droit du travail et droit de la sécurité sociale) Les critères déterminant si un détachement est licite sont différents en droit du travail et en droit de la sécurité sociale. En conséquence, les entreprises étrangères abusent de cette différence de règlementation pour affirmer que le détachement est licite en droit du travail alors qu’il est contestable du point de vue du droit de la sécurité sociale. Utiliser des critères identiques pour les deux législations éviterait de détourner la règlementation européenne de son objectif premier, la mobilité des travailleurs dans l’Union européenne. 3. Création au niveau européen d’un système unique de déclaration préalable au détachement, avec déclaration en ligne et formulaire type consultable par les corps de contrôle nationaux La complexité des formulaires de détachement et l’absence de contrôle aboutit aujourd’hui à la déclaration de moins de la moitié des détachements (145 000 déclarations vs 300 000 déclarations estimées en 2011 par la DGT). Un système unique éviterait aux entreprises voulant détacher des salariés d’être confrontées à des règlementations différentes d’un pays à un autre, à des déclarations sur des formulaires en langue étrangère, ainsi qu’à la recherche de l’information réglementaire sur des sites nationaux. 4. Création d’un site internet actualisé sur les formalités préalables au détachement, avec un accès à l’information du droit du travail du pays d’accueil Les informations sont aujourd’hui dispersées pour chaque pays sur des pages web de ministères ou d’administrations qui ne sont pas toutes traduites dans les différentes langues de l’Union européenne ; Un site web unique permettrait aux entreprises d’accéder rapidement à toutes les formalités préalables au détachement, ce qui mettrait fin aux « pratiques de mauvaise foi » selon lesquelles l’information est introuvable sur les sites nationaux. 5. Définition du « détachement temporaire » au niveau européen et d’un seuil obligeant une implantation dans le pays d’accueil La directive de 1996 et la proposition de directive déposée par la Commission européenne en 2012 ne donnent pas de définition au détachement et ne fixent aucune durée maximale du détachement (seule précision, le détachement doit être temporaire). Cette mesure mettrait un terme aux détachements abusifs et permettrait aux organismes de sécurité sociale de percevoir les cotisations sociales dues dans le pays d’accueil en caractérisant le délit de dissimulation d’activité. 6. Re-définition de l’activité substantielle : revenir sur le seuil de 25 % du chiffre d’affaires établi par la Commission La Commission européenne a publié un guide sur l’application du règlement de 2004 qui définit l’affiliation au régime de sécurité sociale. Il indique que 25 % de chiffre d’affaires dans le pays d’origine « peut être un indicateur suffisant » pour l’affiliation dans le pays d’origine. Les entreprises étrangères sont ainsi incitées à seulement réaliser une activité résiduelle dans leur pays d’origine, pour effectuer jusqu’à 75 % de chiffre d’affaires dans les pays de détachement. Redéfinir le seuil des 25 % inciterait les régimes de sécurité sociale des pays d’origine à avoir un contrôle plus strict sur l’activité des entreprises : le certificat A1 nécessaire à l’affiliation au régime de sécurité sociale du pays d’origine serait ainsi délivré dans des conditions législatives optimales. 7. Allongement de la durée d’affiliation minimale du salarié dans son pays d’origine Pour pouvoir être « détaché » au sens du droit de la sécurité sociale, un salarié doit avoir une antériorité d’affiliation d’un mois au régime de sécurité sociale du pays d’origine. Allonger la durée d’affiliation minimale obligerait les entreprises étrangères à ne détacher que les salariés qu’elles emploient habituellement, mettant fin aux embauches courtes ne visant qu’à un détachement rapide du salarié. . À propos de Prism’emploi Prism’emploi - Professionnels du recrutement et de l’intérim - regroupe plus de 600 entreprises de toutes tailles qui représentent 90 % du chiffre d’affaires de la profession. 6 900 agences d’emploi et 20 000 salariés permanents sont présents sur l’ensemble du territoire. Pour plus d’information : www.prismemploi.eu Contacts presse Prism’emploi : Isabelle Mazza | T : 01 55 07 85 84 | [email protected] Agence Hopscotch : Cécilia Derrien | T : 01 58 65 01 25 | [email protected] Anne Gautier | T : 01 58 65 10 80 | [email protected]