Didier Froehly : « Je me sens vraiment bien à La Baule

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Didier Froehly : « Je me sens vraiment bien à La Baule
18 juillet 2010
la baule + télévision
L’un des plus grands réalisateurs de télévision
de France est baulois…
Didier Froehly : « Je me sens vraiment bien à La Baule
qui est une ville de rêve. »
une trentaine d'années et j'ai
une écoute sélective. Je travaille avec un casque sur une
oreille droite, où je reçois le
programme et les ordres de
mes assistants qui sont sur le
plateau et, à la gauche, j’ai ma
script qui me donne toutes
les indications. Derrière, c'est
un écran sonore et je n'entends rien de ce qui se passe.
Lorsque les producteurs veulent me parler, il faut qu'ils
viennent physiquement me
toucher. Sinon, je n'entends
pas… Cela nécessite une très
grande concentration. Évidemment, lorsque j'enregistre une émission avec Thierry
Ardisson, c'est plus décontracté parce que c'est un enregistrement…
D
idier Froehly est une vede!e de la télévision.
Pourtant, vous ne le connaissez probablement
pas : il n’est jamais devant les caméras, mais
toujours derrière… Il s’agit de l’un des plus grands
réalisateurs de télévision de France. À son actif, des
centaines d’émissions et de grands rendez-vous en
direct, comme le Festival de Cannes ou le Mondial
de Football : des milliers d’heures d’antenne. La liste
des programmes passés ou présents dont il a assuré
la réalisation est considérable. Citons notamment:
Ca va s’Cauet, Le Grand Journal, le News Show,
Sacrée Soirée, Qui veut gagner des millions, Koh
Lanta, Canal Football Club, Télé Foot, Vidéo Gag,
le Concours de l’Eurovision, Dance Machine, les 24
heures du Mans, Combien ça coûte, On ne peut pas
plaire à tout le monde, La Roue de la Fortune, Zone
Interdite… Didier Froehly vient régulièrement à
La Baule où il a sa résidence secondaire. Il est venu
visiter le studio de Kernews et parler de son métier
avec Yannick Urrien. Un entretien passionnant qui
permet de découvrir les coulisses de la télévision et de
comprendre l’évolution de ce métier…
La Baule+ : Quand on pense
au métier de réalisateur de
télévision, on imagine un ingénieur qui se trouve devant
une table de mixage et qui sélectionne les images des différentes caméras en guidant
les opérateurs qui se trouvent
sur le plateau…
Didier Froehly : C’est exactement cela. Contrairement à
la radio où l'on a une table de
mixage, pour l'image, nous
avons un mélangeur qui a
autant de touches que de
fonctions dont on peut avoir
besoin pendant une émission
pour commander les caméras, lire les sujets, lire les ralentis…
Vous avez commencé par la
radio…
Effectivement, à la création
des radios locales, dans le
golfe du Morbihan en 1982.
J'ai eu la chance de vivre
ce!e aventure des radios libres. Logiquement, je me suis
orienté vers l'image. Je suis
parti en Nouvelle-Calédonie
pour installer un réseau de
radio et lorsque je suis revenu en métropole, j'avais envie
de m'orienter vers l'image.
Pourquoi la télévision et pas
le cinéma ?
On pourrait parler du bâtiment et demander à un
plombier: «Pourquoi pas l'électricité ?» En fait, on est dans
le même domaine de l'image,
mais ce sont deux métiers totalement distincts. Les outils
sont complètement diffé-
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DE 80KM
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rents. La grosse différence,
c'est qu'il y a une image de
plus en vidéo. Par exemple,
un montage en vidéo se fait
de manière électronique : on
enlève ou on ajoute des images... Au cinéma, on prend
des gants blancs, on se met
sur un banc de montage et
on coupe aux ciseaux. L'approche est aussi totalement
différente. Au cinéma, on met
en scène, on dirige en disant
que l'on voudrait que cela se
passe comme ça. C'est différent en télévision : je me pose
comme un téléspectateur privilégié et je montre aux gens
ce que je vois, et du meilleur
point de vue possible.
Lorsqu'un joueur de football
part avec le ballon, je ne sais
pas s'il va aller au but et je ne
lui demande pas de refaire
son action. Donc, je ne dirige
rien du tout, je capte…
Avec la haute
définition on
arrive à des
qualités égales à
celles du cinéma
Le cinéma ne va-t-il pas évoluer progressivement comme
la télévision avec la numérisation ?
Absolument. Cela ne va pas
encore se généraliser tout de
suite, mais avec la haute définition on arrive à des qualités égales à celles du cinéma
avec des coûts de production moins élevés et plus de
rapidité. C'est effectivement
l'avenir.
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Le réalisateur de cinéma peut
s'arrêter et reprendre sa prise,
alors que lorsque vous travaillez sur du direct : l'erreur
doit être proche de zéro…
On fait tout pour ! Il y a beaucoup de rigueur et peu de
place à l'improvisation. Par
exemple, lorsqu'il s'agit de
réaliser un entretien avec le
président de la République,
tout est calibré : la hauteur de
la caméra, la taille de la focale… C'est la même chose sur
un match de football. L'erreur
serait d'envoyer un ralenti au
moment où il y a un but…
Pendant ce temps-là, il doit être
impossible de vous parler…
J'ai la chance d'avoir fait une
formation de morse il y a
On entend parfois l'animateur ou le journaliste dire :
«Mon réalisateur me demande d'aller un peu plus vite…»
Les animateurs ou les journalistes équipés d’oreille!es
sont en liaison avec le producteur, le chef d'édition et
je peux aussi intervenir. Je
n'aime pas lâcher mes boutons et, pour parler à l'animateur, j'ai une pédale. Je peux
intervenir pour lui demander
de se décaler légèrement ou
de lancer la publicité…
Comment devient-on réalisateur de télévision ? C'est surtout un métier de passion…
Il faut d'abord être passionné
par la technique. Maintenant,
il y a des écoles qui forment
des réalisateurs de télévi-

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