Compte-rendu - DREAL Aquitaine - Limousin - Poitou

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Compte-rendu - DREAL Aquitaine - Limousin - Poitou
Compte-rendu de la visite pédagogique de la zone d’activité de Périgny
(Charente-Maritime,17180) : présentation d’une démarche d’EIT.
La Rochelle, le 26 mai 2016
Contexte : Suite à la mise en place d’un groupe EIT en 2015 réunissant les partenaires de la
DREAL sur le sujet, permettant un repérage de territoires à potentiel en limousin et impulsant des
démarches d’EIT sur certaines zones d’activité, la DREAL ALPC a proposé une visite pédagogique
d’une démarche d’EIT réussie sur le territoire Poitou-Charentes le 26 mai 2016.
Cette journée fût organisée à l’intention de toutes les structures (collectivités territoriales,
entreprises…) susceptibles d’être intéressées par une démarche EIT. Le parc d’activités industrielles
de Périgny animé par le réseau BIOTOP étant un exemple de réussite d’écologie industrielle et
territoriale, Alexandre PETROZZI, animateur du réseau, a proposé de partager son expérience dont
les freins et les leviers rencontrés lors de cette démarche afin de participer au développement de
l’EIT sur l’ensemble du territoire national.
La DREAL avait prévu un départ de Limoges à 6h10 en autocar pour l’ensemble des participants.
Liste des participants à la journée de formation EIT :
NOM
Prénom
Organisme
BOGGIO
Guillaume
Communauté d’Agglomération
Limoges Métropole
COLOMBEAU
Grégoire
DREAL ALPC
FORMAN
Pierre
SILAB
FRUGIER
Sylvie
DREAL ALPC
HUYETTE
Camille
CCI Limousin
KHOURY
Nicolas
SILAB
MAURIE
Sébastien
CCI Limousin
RAMBAULT
Dorota
Communauté d’Agglomération
du Bocage Bressuirais
TERRIEUX
Sophie
DREAL ALPC
Cette journée de formation sur l’Écologie Industrielle et Territoriale à Périgny s’est organisée en 3
temps :
• 10h00 : Formation sur l’EIT (salle de formation dans les locaux de la Communauté
d’Agglomération de la Rochelle, au 16, av Jacques de Vaucanson ZI de Périgny 17180
Périgny)
•
13h00 : Déjeuner sur la zone de Périgny restaurant la Loge situé au 3, rue Augustin Fresnel
ZI de Périgny (17180)
•
14h00 : Visite et échanges sur l’EIT avec 3 entreprises adhérentes sur la zone de Périgny
10h00 : matinée de formation :
1. Accueil par :
- Alexandre DERIVE, Président du Club d’entreprises de Périgny,
- Alexandre PETROZZI, animateur du réseau BIOTOP,
- et Gilles Loire Mongazon du service développement économique de la Communauté
d’Agglomération de la Rochelle.
Alexandre PETROZZI rappelle que l’idée de création du réseau Biotop est née en 2011 du fait de la
volonté des entreprises de la zone (chefs d’entreprises bénévoles), déjà regroupées en club
d’entreprise. Le lien entre les adhérents étant fort, ces derniers ont souhaité porter un vrai projet à
forte valeur ajoutée par la mise en place une démarche d’Écologie Industrielle et Territoriale.
Cette dernière avait pour objectifs de : réduire les impacts environnementaux, de créer plus de liens,
de développer un réseau et une conscience écologique industrielle.
Pour la mise en place d’une telle démarche, le club d’entreprise a sollicité la Communauté
d’Agglomération de la Rochelle pour un accompagnement financier.
Gilles LOIRE MONGAZON, de la Communauté d’Agglomération de la Rochelle nous a révélé son
intérêt à insérer « une conscience EIT » sur la zone, qui collait parfaitement à son cadre
d’intervention pour développer de nouvelles activités, de nouveaux produits, créer de la valeur
ajoutée et développer des valeurs RSE (responsabilité sociétale des entreprises).
Un partenariat s’est formé avec une convention d’objectifs : la Communauté d’Agglomération
apporte une aide technique par ses connaissances de la zone ou sur la caractérisation des flux , mais
n’intervient pas dans ce projet géré par le réseau Biotop.
La Communauté d’Agglomération est fière d’avoir participé au projet BIOTOP, portée par
l’association SPHERE, au vu de son succès. Le projet a, en effet, incité d’autres territoires à
s’engager, comme en témoigne le succès de l’Appel à Manifestation d’intérêt (AMI) EIT lancé par
le Conseil Régional de Poitou-Charentes et de l’ADEME en 2015 : 13 porteurs de projet y ont
répopndu, dont 4 en Charente-Maritime. Le port maritime de La Rochelle fait partie des 4 lauréats.
Ce dernier va bénéficier, pendant 3 ans, d’un accompagnement : financement d’un animateur et
d’un cabinet extérieur pour les études et la communication.
2. Intervention de l’animateur de Biotop :
Alexandre PETROZZI à évoqué la genèse du projet, ainsi que les différentes étapes de la mise en
œuvre d’une démarche réussie EIT.
PARTIE 1 : la génèse du projet :
Le réseau Biotop est né, en 2010, d’une association présente sur la zone d’activité de Périgny, issue
d’un club d’entreprise. La commission développement durable de l’association se demandait quel
sujet traiter en environnement, et quels projets pouvaient se développer individuellement ou en
mutualisation.
Le raisonnement a été plutôt global et lié au territoire. Afin de développer une démarche d’EIT sur
la zone d’activité, l’association a fait du benchmarking et s’est intéréssée aux ouvrages publiés par
l’association nationale Orée.
Les chefs d’entreprises étaient convaincus que :
• Les démarches environnementales individuelles des entreprises devaient devenir collectives.
• Les évolutions devaient être anticipées pour ne pas les subir,
• Le mode de fonctionnement de la zone devait être permettre d’intégrer et d’anticiper le
développement durable.
Le projet d’EIT a donc été basé sur 3 axes : les déchets, l’énergie et l’eau.
L’objectif du projet était d’une part d’améliorer les pratiques environnementales et d’autre part de
réduire les charges, les coûts de l’ensemble de la zone, avec la volonté de mettre en place une
organisation collective et mutualisée grâce à une animation locale, permettant de contribuer à la
compétitivité. Il vite apparu évident que les bureaux dédiés à l’animation devaient être situés au
coeur de la zone afin que l’animateur mis à disposition de la démarche soit très présente sur le site.
La zone de Périgny compte 200 entreprises et 7 000 collaborateurs dont les activités sont très
diversifiées. D’où l’avantage de travailler en réseau.
– Les entreprises et le territoire tirent des avantages de cette démarche EIT :
Pour les entreprises, il s’agit de :
• réduire les coûts
• créer de nouvelles sources de revenus
• améliorer l’image de l’entreprise
Pour le territoire, il s’agit de :
• renforcer son attractivité
• maintenir et créer des activités
• intégrer et respecter l’environnement
• optimiser ou créer des structures collectives mutualisées
– Les partenaires : partenaires privés (la majeure partie) et publics :
•Les clubs d’entreprises (un réseau qui fonctionne avec des partenaires de terrain),
•Les réseaux locaux (filières. Exemple : le nautisme),
•Les CCI (contact avec les entreprises),
•Le service du développement économique de l’agglomération (pilotant les zones d’activité),
•Les élus (déchets, énergie, développement économique, mobilité, agenda 21…)
•Les institutionnels départementaux et régionaux : de gros partenaires (Région, Pôles, ADEME,
CD...)
• Les partenaires privés sous forme de mécénat : LEA NATURE, EDF, ENGIE, CREDIT MUTUEL
(responsables environnementaux).
Il reste essentiel de pérenniser les relations avec les partenaires privés qui prennent une place de
plus en plus importante, au vue du retrait crescendo des aides publiques.
– La gouvernance / le pilotage :
Il est conseillé de définir assez rapidement qui décide et de réfléchir à la gouvernance pour définir :
•
L’analyse du métabolisme,
•
Les synergies,
•
Le plan d’action.
Le bureau Biotop est constitué de 4 membres, de 4 chefs d’entreprises bénévoles et de l’animateur
qui doit être au maximum disponible pour la réussite du projet.
Attention : le binôme président/animateur est très important !
Le comité de pilotage s’est réunit 3 fois /an et était constitué par l’ensemble des financeurs. Ces
derniers décident du lieu et de la fréquence des rencontres. Conseil : restreindre le nombre de
personnes au comité de pilotage et mettre en œuvre l’équipe projet rapidement (bureau de
l’association + animateur).
La démarche portée par le Club d’Entreprises de Périgny s’est tout d’abord développée à l’échelle
de la Zone Industrielle de Périgny, puis en 2013, Biotop a élargi son champ d’action au territoire de
la Communauté d’Agglomération de La Rochelle.
Le Club d’Entreprises de Périgny a alors transmis à l’association Sphère (en 2012) la gestion et le
développement de son projet.
Le comité de pilotage se réunit aujourd’hui 3 fois par an pour faire un point sur les avancées et les
actions à venir. Il permet aux partenaires financiers et techniques d’échanger entre eux et d’assurer
la cohérence d’ensemble du projet.
En marge de ces rencontres, des échanges réguliers ont lieu tout au long de l’année en fonction des
sujets abordés, notamment avec l’équipe opérationnelle du Pôle des Éco-industries PoitouCharentes qui apporte son expertise en accompagnant ce projet innovant d’Ecologie Industrielle et
Territoriale depuis son lancement.
– La communication : l’important est de rendre visible la démarche, et de se faire connaître auprès
de tous les acteurs du territoire.
•
En créant une identité spécifique visuelle et reconnaissable : nom
et logo pour avoir un sentiment d’appartenance et parler de réseau.
•
En créant des outils de communication sérieux et bien structurés, des moyens d’aller sur le
terrain : page Facebook pour avoir une interaction avec les citoyens et un ancrage territorial, site
internet officiel, flyers, plaquettes de présentation, cartes de visite, adresse mail spécifique,
communiqué de presse sur des actions, newsletters…
– Délimitation du périmètre d’actions/ définir l’échelle du territoire d’influence :
il est recommandé de débuter par une zone d’activité assez concentrée ayant un tissu d’entreprises
suffisament dense pour créer de la proximité entre voisins et faciliter les échanges. Avoir des
entreprises variées sur les entrants et les sortants permettant une complémentarité et peu de
concurrence.
Avoir un territoire test.
L’élargissement du périmètre est possible en fonction des besoins sur les synergies matures et
maîtrisées.
– Créer une dynamique collective :
•
le recueil des besoins communs : représente des opportunités de résoudre des
problématiques opérationnelles du dirigeant,
•
perception générale : définir avec le dirigeant : les attentes et les conditions de participation
au projet (pré-requis), rôle futur dans la démarche réseau,
•
analyser le jeu des acteurs, les alliances, les réseaux existants et les animosités,
•
s’intéresser à la vision et à la perception des acteurs économiques,
•
identification des leaders naturels, et gérer des éventuels « parias ».
Objectif : mettre en place des synergies et des actions simples, du quotidien tels que sur le carton,
les palettes.
– L’implication des membres : il y a des membres actifs et d’autres moins. Les membres actifs
participent et s’impliquent alors les autres membres sont plus observateurs et s’impliquent de temps
en temps.
La dynamique du Cluster tiend à l’investissement de quelques-uns. Ces derniers continueront à
s’investir s’ils partagent la même vision du projet, c’est pourquoi il est important de s’inspirer de la
stratégie et de la vision des leaders.
Sur 63 adhérents, environ 30 % des membres sont très actifs, et 30 % sont opportunistes et 30 %
sont inactifs.
Le rôle de l’animateur est très important, car c’est lui qui est en lien direct avec les entreprises et qui
mobilise le maximum les membres du réseau. Il ne doit pas avoir peur de passer du temps au
téléphone et d’organiser régulièrement des rencontres.
Aujourd’hui, un bon rythme a été atteind sur Périgny et il y a eu deux campagnes d’entreprises :
Sur Périgny : 40 entreprises,
Sur une 2ème zone d’activité : 40.
– Le financement : il faut définir les besoins et le budget
•
par typologie de dépenses : frais de fonctionnement et actions,
•
par nature de recettes, ressources du réseau : typologie et évolution dans le temps,
•
les financements publics et privés,
•
fixer les cotisations : 200 à 1200€ (cotisation en fonction de l’effectif ou forfaitaire en
fonction du service).
•
ventes de prestations : aux membres et en dehors du cercle des membres (exemple : tarif
préférentiel en jouant le rôle de centrale d’achat, éco-conduite),
•
Ventes de produits, de matières revendues aux entreprises adhérentes ou autres.
Il faut, dès le départ, anticiper les problématiques de financement liées au maintien ou non des aides
publiques dans la durée ainsi que les montants. L’anticipation de la baisse ou du retrait des aides est
vitale pour que l’association puisse continuer ses missions. Le but est donc de diversifier ses
ressources et de les pérenniser (par exemple : en augmentant les cotisations, en vendant des
services, en consolidant le budget des actions collectives…).
– Le plan d’action : faire un choix des actions en fonction du coût, de la communication et du
monneyable.
•
un travail intéractif avec les financeurs pour ajuster le plan d’actions.Une relation de
confiance avec les financeurs est essentielle.
•
se focaliser sur les actions jugées à plus forte valeur ajoutée pour les membres.
•
La nécessité à ce stade de bien cerner le futur modèle économique, les leviers pour générer
des ressources privées, la marge de manœuvre sur l’augmentation de la cotisation, les possibilités de
vente de services et le système de paiement privilégié des membres.
– La répartition des rôles :
•
le rôle de la Gouvernance : appui pour la mobilisation des membres, arbitrage sur le temps,
l’investissement des permanents, lobbying (montée au créneau vis-à-vis des financeurs),
•
le rôle des membres : retour sur les sollicitations aux actions, soumission de quelques idées,
avis sur les actions conduites et le bénéfice qui résulte de l’action.
Le tryptique gagant est : Président + animateur + consultant.
En ce qui concerne les compétences de l’animateur : il doit avoir un excellent relationnel, avoir un
sens politique (diplomate) et avoir une capacité à développer des liens. L’animateur est un créateur
de lien qui doit connaitre les PME, maîtriser le management environnemental, savoir gérer des
projets, avoir un champ d’expertise valorisable, être modérateur et développeur.
– La structure d’animation :
•
nécessité de disposer d’une structure de portage pour discuter avec les collectivités, porter
les actions et recevoir des subventions,
•
Avoir une mission claire (une lettre d’animation) , des objectifs explicites pour les équipes et
la gouvernance.
• Un tableau de bord simple avec des indicateurs créés (précis et régulièrement renseignés : le
nombre d’actions ou le tonnage recyclé par exemple),
•
Un suivi des temps passés, et une comptabilité analytique pour les équipes : c’est-à-dire la
capacité à faire le tri entre les missions accessoires et indispensables et la mesure de la rentabilité
réelle des services assurés,
• une enquête annuelle à réaliser par téléphone ou en réunion pour collecter les nouveaux
besoins et analyser les impacts des actions.
– Le rôle de l’animateur : rôle primordial dans la réussite de la démarche d’EIT :
•
•
•
•
•
•
•
•
•
•
Créer du lien entre des personnes qui ne se connaissent pas
Démarcher les entreprises
Réaliser une collecte de flux ou piloter un prestataire
Proposer et mettre en oeuvre les synergies
Sélectionner les prestataires
Animer le réseau
Accueillir les nouveaux adhérents
Assurer le reporting et le bilan d’activité
Témoigner et représenter le réseau
Répondre aux besoins collectifs et individuels
•
Faire le point avec ses adhérents (AG, visites, entretien individuel…)
•
Rechercher des subventions pour ses membres
•
Attention à l’administratif : activité chronophage, le recrutement d’une personne dédiée est
optimal (CR, factures, demandes de subvention, conventions). Dès le début, prévoir une assistante
comptable.
– Un terreau favorable : on revient au choix du périmètre. Ce périmètre doit contenir un tissu
d’entreprises existant ayant déjà une culture du collectif (clubs, clusters, réseaux…), un volume
suffisant d’entreprises (masse critique), des structures de formation et de recherche en lien avec la
thématique du réseau, et une identité et une culture locale forte, où les entreprises sont bien ancrées.
Un volume de 30 à 40 entreprises est suffisant.
L’émergence d’un ou de plusieurs leaders pour accompagner la démarche et témoigner, capitaliser
est aussi un facteur de réussite,
Tout comme l’existence de fonctions support / services (DD, QHSE),
Ne pas oublier d’associer les écoles (universités, écoles d’ingénieurs).
– Conseil pour la vie et la pérennité du réseau :
•
l’appropriation du sujet par les entreprises
•
une gouvernance par les entreprises
•
la montée en puissance de l’autofinancement
•
une écoute attentive des adhérents, l’animateur doit être très disponible et réactif (visites
régulières de l’animateur, animation de groupe de travail)
•
une structure évolutive
•
un turnover raisonnable au sein des adhérents, essayer de garder un solde positif
•
un repositionnement périodique du réseau (objet, thème, action)
•
avoir de nouveaux projets, abandonner les projets peu réalistes
•
une intégration complète dans le paysage économique et institutionnel
•
s’associer avec des réseaux partenaires, connexion avec les pôles de compétitivité, relation
avec les autres réseaux professionnels.
PARTIE 2 : les étapes de la mise en œuvre :
En 2010, une étude de 3 ans a été menée sous le pilotage de l’association Orée et un outil
COMETHE a été mis à disposition pour rappeler les grandes étapes d’une démarche d’EIT. Biotop
a repris exactement le cheminement de la méthode COMETHE :
1 : un pré-diagnostic a été réalisé pendant 2 mois rechercher les territoires à potentiel (2 campagnes
ciblées sur 24 entreprises),
2 : Un diagnostic a été réalisé pendant 6 mois, par un cabinet d’études, sur 40 entreprises pour
connaître les besoins de synergies,
3 : des synergies cotées ont été définies,
4 : pendant 1 mois : des études de faisabilité et d’impact ont été réalisées,
5 : Définition des scénarios de mise en œuvre,
6 : définition d’un plan d’action,
7 : Mise en ouevre des actions sur 1 à 2 ans,
8 : Travail sur la pérennisation.
– Identifier les entreprises cibles de mon territoire :
•
Créer un fichier d’entreprises pour le phoning (auguillage par les présidents de réseaux, les
conseillers CCI, les chargés du développement économique de l’agglo…)
•
Intervenir aupres des réseaux et des clubs d’entreprises (participation à des ateliers, à des
soirées de clubs...).
•
120 entreprises sélectionnées sur des hypothèses de synergies : constitution d’un pannel
dans tous les domaines représentatifs de la zone. Sélection des entreprises suivant certains criteres :
le secteur d’activité, la taille des entreprises volontaires, leur engagement ou la communication
RSE, la présence d’une certification ou la présence d’un responsable QSE ou DD.
•
Faire un classement des entreprises selon un niveau de priorité, une cotation 1/2/3.
– Prendre un maximum de rendez-vous pour présenter la démarche :
•
Préparer un fichier de suivi et de relance.
•
Préparer son argumentaire.
•
Contacter le dirigeant ou le responsable QSE.
•
Expliquer la démarche.
•
Obtenir une date de RDV pour présenter le projet.
•
Présenter la démarche et convenir d’un RDV pour la collecte des flux et visite de
l’entreprise, rassurer le dirigeant que la démarche sera rapide (2 à 3 heures maximum) et que la
collecte des informations restent confidentielles. Prévoir deux rendez-vous : Un d’1/2 heure et un
d’une matinée.
Rédiger un rapport de visite puis, prendre un autre rendez-cous dans les 3 à 6 mois afin de réaliser
un diagnostic plus complet avec un rapport et une restitution individuelle.
– La collecte des flux :
•
préparer son questionnaire
•
analyser les facteurs
•
recueillir les éléments quantitatifs et qualitatifs
•
recueillir les problématiques, les besoins de votre interlocuteur, les conditions de
participation
•
finir par une visite de l’entreprise afin de comprendre le métier, de recouper les informations
en échangeant avec le personnel, identifier plus finement les déchets DIB
•
comprendre l’organisation en place
•
prendre des échantillons
•
faire retour collectif (réunion) ou individuel (rapport) dans les 3 à 6 mois qui suivent la
collecte, pour que la démarche soit toujours présente dans l’esprit du dirigeant.
•
Collecte des flux entrants et sortants pour les matières, l’énergie, l’eau, la mobilité, les
actions et les problématiques.
– Analyser les données et identifier les besoins en synergie :
•
agir sans attendre : lancer les synergies évidentes dès que possible pour illustrer la démarche
de façon concrète et communiquer ;
•
recenser les flux, croiser les données et les besoins exprimés pour chaque entreprise ;
•
identifier le maximum de synergies même si elles ne seront pas toutes réalisables.
On différencie les types de synergies, d’un côté il y a les synergies de mutualisation (entrantsentrants= approvisionnement / sortants-sortants= collecte- traitement), et de l’autre les synergies de
substitution (sortants-entrants).
– La sélection des synergies : elles ne sont pas toutes faisables. Il faut les sélectionner selon
différents critères :
•
la mise en œuvre technique qui nécessite le moins d’investissements, de transformations ou
de transports dans les limites du possible ;
•
réglementation applicable ;
•
économie générée ;
•
le nombre d’entreprises concernées ;
•
les volumes identifiés.
Cette sélection doit amener à la rédaction du plan d’action EIT, ou à des fiches d’actions.
– Mettre en œuvre les synergies :
•
mettre en place des réunions de restitution avec les partenaires et les entreprises visitées ;
•
identifier sur le territoire les exutoires existants (incinérateur, méthaniseur, plate-forme de
compostage, plate-forme de broyage de matériaux…) ;
•
identifier les acteurs du recyclage ;
•
identifier les équipements mutualisables (presse à balles, broyeuses, bennes, camions…) ;
•
identifier les acteurs et les savoirs faire du secteur de l’ESS ;
•
rédiger le dossier de consultation ;
•
sélectionner le prestataire ;
•
signer le contrat.
Pour les synergies entre adhérents, il n’a pas vraiment de formalisme particulier, c’est à l’animateur
de veiller à ce que tout se passe bien. L’association doit proposer une solution clef en main pour
résoudre les problèmes, les entrepreneurs n’ayant pas forcément le temps de participer à des
groupes de travail chronophage.
PARTIE 3 : les résultats
– Exemples de synergies de substitution :
•
flux PVC broyés, recyclés : l’UNIMA, Frans Bonhomme, Muertes, Colas Sud Ouest et
Dufour Frères recyclent directement leur PVC chez Périplast en tubes neufs, 45 m3 en 2015 ;
•
flux Big Bag : les emballages de Big Bags usagés de LEA NATURE sont directement
réemployés chez Ovive. Un stock est également disponible à la vente chez Biotop. 1 tonne
réemployée en 2015 ;
•
flux de textile hospitalier: le textile usagé de la blanchisserie des centres hospitaliers est
revalorisé en chiffons d’essuyage pour les entreprises. Un stock est disponible à la vente chez
Biotop, pour 20€/ sac de 10kg. 12 tonnes en 2015 ;
•
flux de carton usagé : le carton est déposé chez Groupe Rhinos pour être transformé en
gaufre de calage pour l’expédition de produits en remplacement du papier bulle ou Kraft. 40 tonnes
en 2015, mais en arrêt pour le moment ;
•
flux de chutes de mousse : mousse de haute densité réutilisée en calage d’expédition par
Qualicolor. 4 m³ en 2015 ;
•
Melting Pot : propose la pose de toiture végétalisée 100 % issue du recyclage : 70 m³ de
substrat à base de marc de café, de coquilles de moules et de briques/tuiles concassées ont été
produit par Ovive, et des sacs à cafés font office de tapis prévégétalisés. 500 m² de surface ont été
végétalisé par les Ateliers du Végétal. Travail avec le CRITT de Rochefort.
– Exemples de synergies de mutualisation : sur la collecte de déchets.
•
Flux de polystyrène : le polystyrène est trié par les adhérents et recyclé par Coup’Ouest à
Nieul/Mer. 15 m³ recyclés.
•
Le collecte de palettes perdues en bois. Elles sont récupérées pour être reconditionnées ou
broyées. 42 tonnes en 2015 ;
•
Collecte de consommables (cartouches, toners, piles, batteries, lampes, néons, disquettes,
CD, DVD, 120 kg recyclés en 2015 ;
•
Collecte de DEEE (unités centrales, écrans, claviers, souris, imprimantes…) une fois par
semestre. 3,7 tonnes recyclées ;
•
collecte d’archives confidentielles (documents sensibles, documents commerciaux,
archives…) 6,7 tonnes recyclés en 2015 par Suez environnement ;
•
collecte de films plastiques (PE) (film étirable, film thermoformé, papier bulle) une fois par
mois. 9 tonnes recyclées en 2015 ;
•
Collecte de PE rigide (PE plomberie, gaines TPC, fûts à bières PEHD), 1 tonne recyclé en
2015 ;
•
Collecte de mobilier de bureaux usagés, depuis 2015 le réseau Biotop est référencé comme
Point d’Apport Volontaire (PAV) Valdelia, 11 tonnes collectés en 2015.
•
Un plan de déplacement inter-entreprises.
– Aujourd’hui le réseau Biotop compte 63 entreprises engagées. Les économies réalisées sont de
l’ordre de 35 000€, et participent au développement de la zone en employant 5 personnes. D’un
point de vue environnementale, le réseau recycle 75 tonnes de déchets et réutilise 110 tonnes de
déchets.
13h00 : Déjeuner sur la zone de Périgny offert par la DREAL au restaurant la Loge.
Le déjeuner a permis à tous les participer d’échanger entre eux, mais aussi de continuer à partager
les expériences du réseau Biotop avec M.PETROZZI Alexandre.
14h00 - Saint Loubès : Visite de 3 entreprises adhérentes au réseau Biotop.
1. Café Merling, Avenue Paul Angevinbp, 17180 PERIGNY FRANCE
Il s’agit d’une entreprises de torréfaction du café.
Le siège de la société se trouve à Périgny et cette dernière possède 3 sites de torréfaction comme
celui-ci à La Rochelle, à Limoges et à Bordeaux.
Depuis janvier 2013, les Cafés Errel ont intégré le Groupe Cafés Merling. Elle représente 500
emplois dans le sud ouest de la France.
La clientèle : est composée par l’Hôtellerie/Restauration et la distribution automatique pour les
entreprises.
La société écoule 700t/an de café vert.
Inspiré de la torréfaction artisanale, chaque café est torréfié lentement par origine pour laisser
exprimer chaque arôme. Le système de fabrication assisté par ordinateur confère stabilité et
régularité, pour des cafés à qualité constante. Après la torréfaction, le groupe assure la distribution
de son produit.
La société souhaitant s’inscrire dans les normes environnementales ISO 9001 puis ISO 14 001,
avait l’obligation de trouver une filière de recyclage pour les sacs de jute qui étaient auparavant
incinérés (10 000 sacs de jute par an). Le réseau Biotop a donc proposé de réduire les déchets du
site de Périgny. Aujourd’hui, ces derniers ont été réduits de15 à 20t/an de déchets ménagers alors
que le site rejette 120 tonnes/an de déchets ménagers.
Les sacs de jute sont récupérés par « L’atelier du végétal » pour en faire des toitures végétalisées.
Cette solution a demandé de l’investissement en recherche et en temps.
Ou bien ils sont éfilés et recyclés pour l’industrie textile.
Cette solution permet aussi de valoriser le marc de café qui sert à la fabrication du substrat.
Ce mécanisme a entraîné une réflexion globale sur l’ensemble des déchets, notamment sur la
collecte de plastiques avec une entreprise ESS de Rochefort.
Aujourd’hui d’autres synergies sont mises en place :
Collecte déchets dangereux et DEE en petite quantité par Biotop (une fois par trimestre) pour
récupérer les déchets. La société recycle aussi les palettes de bois grâce à une entreprise de l’ESS
de Rochefort.
Une personne est dédiée à l’envrionnement : responsable QHSE.
Conclusion : Biotop permet de faire le lien entre les entreprises du territoire qui n’ont pas forcément
le temps de se connaître. La principale problématique rencontrée est celle de la logistique.
L’objectif étant de réduire le coût de traitement de déchets, et pas de faire du bénéfice, les déchets
sont donnés sans contrepartie.
2. Ovive, 1 rue Claude CHAPPE, Zone Industrielle, 17180 PERIGNY FRANCE
OVIVE est une entreprise industrielle spécialisée dans le sourcing et la transformation de minéraux
et de coquillages.
Au cours des 15 dernières années, l'entreprise a développé des savoir-faire uniques autour d’un outil
industriel souple et performant. Ovive est un fournisseur reconnu et apprécié dans trois domaines
principaux :
l’agriculture
et
l’élevage
(compléments
alimentaires,
amendements),
l’animalerie
(fond
de
cage
et
décoration
d’aquarium),
- les travaux publics et le paysagisme (minéraux naturels ou en granulats).
Ovive est un acteur engagé en faveur de l'environnement tant par ses actions de recyclage des
déchets coquillers que dans ses pratiques industrielles (pas de produits chimiques, production
d'énergie par panneaux solaires, réduction des déchets industriels.) En plus de la collecte et de la
valorisation des coquilles, il s’associe avec les déchetteries de la Région pour récupérer les
coquilles grâce à des Big Bag récupérés chez LEA NATURE. Les coquilles de moules servent aussi
à faire un substrat 100 % recyclé (marc de café, coquilles de moules, déchet de brique, fibre de bois,
déchets verts), validé par le CRIDD Horticole de Rochefort, qu’utilise « l’atelier du végétal » pour
ces toitures végétalisées.
Ovive est un acteur conscient de sa responsabilité sociétale et, privilégie à ce titre une insertion
professionnelle ouverte à la diversité des profils.
Ovive se développe depuis son origine grâce à une veille active des besoins de ses clients et
partenaires. L’innovation est au centre des activités d'Ovive qui consacre une part importante de ses
ressources à la mise au point de nouveaux produits et à l’amélioration continue de ses pratiques.
3. « Blank’ass », Blanchisserie hospitalière : Allée Henri Becquerel,17180 Périgny CharenteMaritime
Installée sur la zone industrielle de Périgny, à une distance de 3 km du Groupe Hospitalier de La
Rochelle-Ré-Aunis, la Blanchisserie industrielle a été inaugurée en février 2007.
L’ancienne unité, située dans les sous-sols de l’hôpital était obsolète, mal configurée et ne laissait
pas de possibilité d’évolution. En partenariat avec l’association du personnel, l’objectif fixé était de
permettre une couverture complète et évolutive du traitement du linge tout en améliorant les
conditions de travail et le respect des règles d’hygiène et de sécurité. Pour ce faire, 6 millions
d’euros (50% pour les bâtiments et 50% pour les équipements) ont été investis.
Aujourd’hui, la blanchisserie dispose d’un bâtiment de 3 000 m² sur un terrain de 6 300 m² et traite
10 tonnes de linge par jour, dont le linge de l’hôpital de la Rochelle-Ré-Aunis et celui de l’hôpital
de Rochefort. Le cadre juridique retenu pour cette mutualisation est celui du Groupement de
Coopération Sanitaire (GCS Charente-Maritime Nord). Ce GCS regroupe les deux Centres
Hospitaliers et diverses structures médico-sociales du Territoire de Santé, son objet social prévoit
outre la fonction linge, diverses prestations à caractère logistique et médico-technique anticipant
ainsi de futures mutualisations (restauration, laboratoire, pharmacie…). La Blanchisserie s’est donc
développée et emploi 53 agents.
La blanchisserie dont le système est très automatisé, est considérée comme une Installation Classée
pour la Protection de l’Environnement au regard du traitement journalier traité (≥5t/J) et est régie
par un arrêté préfectoral. Ces dispositions ont nécessité la création d’une station de rejets pour
permettre de contrôler et de surveiller 24h/24h les rejets de la blanchisserie : les températures, le
PH, les débits. Ces valeurs sont ensuite stockées et permettent de déclencher des seuils d’alarme. La
consommation d’eau peut être ainsi contrôlée et est de l/kg de linge.
Le réseau Biotop a repéré 2 synergies possibles, qui sont aujourd’hui mis en place dans la
blanchisserie. Au moment de mettre le linge sur les cintres, l’agent vérifie l’état du linge, si ce
dernier est trop usagé, au lien d’être mis au déchet industriel banal, aujourd’hui il est récupéré pour
le transformer en chiffon industriel.
Autre synergie, au moment du filmage du linge par la machine, les chutes sont gardées et recyclées
par le réseau Biotop.
Récupération des eaux de lavage pour les réinjecter dans les tuyaux.

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