Giovanni Giocondo umanista, architetto e antiquario

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Giovanni Giocondo umanista, architetto e antiquario
Sélection d’ouvrages présentés en hommage
lors des séances 2015 de l’Académie des Inscriptions et Belles-Lettres.
« J’ai l’honneur de déposer également sur le bureau de
l’Académie les actes du séminaire international que j’ai
organisé avec P. N. Pagliara au Centre d’études sur
l’architecture “Andrea Palladio” de Vicenza (Veneto). Ce
séminaire, qui s’est tenu en juin 2010, était consacré à
Giovanni Giocondo. Le volume qui en est issu en 2014
sous les presses de l’éditeur vénitien Marsilio, intitulé
Giovanni Giocondo umanista, architetto e antiquario, 398
pages, doté d’un important atlas iconographique,
rassemble vingt communications de spécialistes
internationaux
qui
examinent
les
différentes
compétences du savant moine de Vérone, l’une des
personnalités les plus célèbres et les plus complexes de la
culture de l’Humanisme entre la fin du XVe et le début du
XVIe siècle. Outre sa contribution essentielle à la
redécouverte et à l’interprétation des textes classiques,
en particulier du De architectura de Vitruve, dont il a fourni en 1511 la première édition
lisible, pourvue d’un texte amendé des principales erreurs de la tradition médiévale et
illustré de nombreuses xylographies, il s’est acquis une grande autorité dans de
nombreux domaines, philologie, épigraphie, mécanique, hydraulique, géométrie,
architecture et art militaire.
La majorité des contributions a concerné le travail accompli par Giocondo sur le texte
vitruvien. Depuis les études fondatrices de L. A. Ciapponi, qui a du reste participé ellemême au colloque, des questions ont surgi, certaines suscitées par la nature même de
l’entreprise éditoriale de Giocondo, comme celles affrontées par P. N. Pagliara dans un
important article qui pose les bases d’une approche renouvelée, en particulier des
illustrations, ou les analyses très poussées de deux des auteurs français de l’édition des
Belles Lettres, qui définissent les principes et les limites des figures du livre VIII
(L. Callebat) et du livre X (Ph. Fleury) ; mais la préparation du volume de 1511 est aussi
éclairée par l’examen, dû à M. T. Sambin De Norcen, d’un incunable de la BNF daté de
1497, où les gloses de Guillaume Budé, qui a assisté aux leçons du maître, montrent que
le grand érudit parisien est toujours aux prises avec la lecture et la compréhension d’un
texte qui lui reste encore partiellement obscur ; et la réception du volume de 1511 est de
son côté illustrée par l’étude de l’exemplaire du Metropolitan Museum de New York, qui
a appartenu à Antonio da Sangallo le Jeune, à la relecture duquel s’emploie Fr. Benelli,
pour essayer de comprendre les raisons des corrections et des incompréhensions du
grand architecte florentin. Et bien évidemment le problème posé par le Vitruvio
Ferrarese, manuscrit recomposé et publié naguère grâce aux soins de A. Sgarbi, est
repris à frais nouveaux par cet auteur, avec des observations inédites qui lui permettent
d’avancer avec prudence l’hypothèse d’une attribution de ce remarquable exemplaire de
travail à Giacomo Andrea, ami et collaborateur de Léonard de Vinci. Au terme d’une
analyse comparative serrée entre le texte du manuscrit de Ferrare et celui de l’édition de
1511, V. Pizzigoni est en mesure de conclure que si l’auteur anonyme a eu des contacts
avec Fra Giocondo ou son équipe, il n’a pas eu une connaissance directe de son Vitruvio.
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Sélection d’ouvrages présentés en hommage
lors des séances 2015 de l’Académie des Inscriptions et Belles-Lettres.
Sans pouvoir évoquer dans cette brève présentation toutes les études qui sont venues
enrichir la réflexion sur l’activité multiforme de ce savant, signalons seulement, parmi
les contributions les plus suggestives, mais sans prétendre établir la moindre hiérarchie,
l’article de Fr. Lemerle sur les corrections apportées par Philandrier au texte et aux
conjectures de Giocondo, les analyses novatrices de A. Tura sur l’écriture de ses lettres
ou manuscrits autographes, de A. Nesselrath sur ses dessins, de M. Buonocore sur sa
méthode d’épigraphiste. J. Guillaume a émis avec de bonnes raisons des doutes sur la
réalité de sa participation à la reconstruction du Pont Notre-Dame à Paris ; V. Fontana a
rappelé l’importance de ses travaux d’hydraulique à Venise, et Ch. L. Frommel a
efficacement décrit les relations de Giocondo avec le pape Jules II lors de la présentation
par l’architecte de son projet pour Saint-Pierre du Vatican, dont le savant allemand
propose une remarquable restitution hypothétique en plan comme en élévation.
Ce volume s’inscrit donc dans la série inaugurée par le CISA en 2002, qui se donne pour
tâche de faire le point sur les travaux les plus récents relatifs aux architectes de la
Renaissance italienne, les ouvrages précédents étant consacrés à Bramante et à
Peruzzi. »
Pierre GROS
Le 18 décembre 2015
Giovanni Giocondo umanista,
architetto e antiquario
Marsilio Editori
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