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Essai long terme Mazda3 : 6000 kilomètres et 4 mois plus tard
Par :Frédérick Boucher-Gaulin - 19 septembre 2014 – guideauto.com
Au cours de la dernière année, la Mazda3 a eu droit à plusieurs prix dont quelques-uns provenant de l’équipe
du Guide de l’auto (compacte de l'année 2015 et grande gagnante du match comparatif hivernal des
compactes, entre autres). Aussi, l'opinion générale est qu'il s'agit d'une excellente voiture.
Mais qu'en est-il d'un contact plus prolongé avec cette sympathique Mazda? Est-ce que le fait de vivre au
quotidien avec elle pendant plusieurs mois allait rompre la magie du premier contact et nous faire découvrir
des défauts insoupçonnés? Après plus de 6 000 kilomètres et quatre mois derrière son volant, j'estime être en
mesure de répondre à cette question!
La Mazda3 Sport 2014 que j'ai eu le plaisir d'apprendre à connaitre était un modèle GT. Tout d'abord, le
moteur utilisé dans cette version est un quatre cylindres de 184 chevaux auquel on a associé une boite
automatique à six rapports. Étant donné qu'il s'agit du plus haut niveau d'équipement disponible, la voiture
regorge de caractéristiques de série, comme la navigation par satellite, des phares bixénon, des roues de 18
pouces, un système audio Bose, la climatisation automatique ainsi qu'un mode de conduite Sport et des
palettes au volant servant à passer les rapports soi-même. De plus, les deux seuls ensembles d'équipements
disponibles (les ensembles Luxe et Technologies) sur la Mazda3 avait été cochés lors de la commande de
mon modèle d'essai, ce qui signifie que j'avais aussi droit à des phares adaptatifs qui pivotent dans les
virages, des avertisseurs de changement de voie et d'angles morts, un détecteur de circulation qui désactive
les feux de route s'il détecte une voiture venant en sens inverse, un miroir autopolarisant et un somptueux
intérieur garni de cuirs beige pale et surpiqués en rouge. Avec autant de gadgets, la compacte peut facilement
rivaliser avec d'autres voitures beaucoup plus cossues. Néanmoins, tout ce luxe a un prix : à plus de 33 000 $
(incluant les taxes et les frais de transport), cette bagnole n'est déjà plus à la portée de toutes les bourses...
Coup de foudre
En apercevant ma future bagnole dans un stationnement situé derrière mon bureau, et j'ai marqué un temps
d'arrêt : même de loin, la Mazda3 est séduisante, spécialement dans cette robe blanche nacrée (une option de
200 $). Les stylistes de la marque se sont surpassés : toute la voiture n'est que courbes fluides et proportions
sportives. Il faut y regarder de près pour voir qu'il y a un hayon à l'arrière. Sur cette génération, le coup de
crayon est réussi, surtout si on le compare avec la gueule ébahie de l'ancienne version... L'intérieur est aussi
abouti que la carrosserie : on a peine à croire qu'on est assis dans une compacte débutant à moins de 18 000
$! Les matériaux sont de très bonne qualité, il n'y a presque pas de plastiques durs et les quelques accents
d'aluminium rehaussent bien les teintes sombres de la planche de bord et de la console centrale. Sur les
portières, on retrouve des panneaux en cuir beige, le même que sur les sièges. Parlant de sièges, ceux-ci
procurent un excellent soutien latéral, et sont confortables pour effectuer de longs trajets (une opinion que j'ai
pu tester lors d'un voyage de 6 heures consécutives). Mon seul reproche adressé aux stylistes d'Hiroshima
concerne l'écran du système d'infodivertissement : on dirait qu'il a été placé sur la planche de bord à la
dernière minute! Il a l'apparence d'un iPad, et n'est pas du tout incorporé dans le design de l'habitacle.
Dès les premiers tours de roue au volant de la bagnole, j'ai immédiatement compris pourquoi mes collègues
tiennent la Mazda3 en si haute estime : aucune autre compacte ne possède une direction aussi précise, un
moteur avec autant de verve et un châssis aussi communicatif. On sent distinctement que les ingénieurs qui
étaient responsables de l'impression de conduite de cette Mazda ne se sont pas contentés de connecter le
volant aux roues avant, ils ont réellement conçu une voiture plaisante et engageante à conduire.
Au fil des kilomètres, l'euphorie est lentement retombée, et j'ai pu évaluer la Mazda3 Sport avec plus de recul.
L'habitabilité est bonne, toutes les commandes tombent bien sous la main, et l'on s'y retrouve facilement parmi
les instruments du tableau de bord. Soit dit en passant, Mazda offre un affichage holographique sur un écran
en plastique qui se déploie lorsqu'on démarre la voiture. Ce dispositif affiche la vitesse, les informations du
GPS ainsi qu'une foule d'autres informations utiles. Il permet de consulter certaines données vitales sans
quitter la route du regard, et je me suis surpris à ne pas zyeuter mes cadrans pendant de longues périodes.
La visibilité avant et latérale est correcte, mais on voit beaucoup moins bien les angles morts et à travers la
lunette arrière. Ces deux endroits problématiques sont couverts par divers détecteurs et caméras de recul,
mais il faut avoir une confiance aveugle en ces béquilles électroniques.
La motorisation est à l'image de celle utilisée dans les Rolls-Royce : peu importe ce que disent les chiffres, la
puissance disponible pourrait être qualifiée de suffisante. On peut sélectionner soi-même les rapports avec
l'aide des palettes situées derrière le volant, mais il est souvent plus judicieux de laisser l'ordinateur gérer tout
ça lui-même. À aucun moment n'ai-je senti le besoin d'avoir quelques chevaux supplémentaires sous mon pied
droit, mais je n'ai pas été abasourdi par les reprises non plus. Comme il y a beaucoup de couple à bas régime
(185 livres-pied, dès 3 200 tours-minute), le moulin n'est jamais obligé de révolutionner très haut pour vous
permettre d'accélérer. Les dépassements se font sans histoire, et l'ensemble n'est pas bruyant à vitesse
d'autoroute. Côté consommation, le manufacturier mentionne des cotes de 7,2 litres/100 km en ville, et 5,1 sur
la route. Il s'agit de chiffres quelque peu optimistes selon moi, puisque je n'ai pu faire mieux que 7,9 litres aux
100 km en conduite mixte.
Technologie récalcitrante
Au cours de mes mois d'essais, un seul point est venu obscurcir mes impressions sur la Mazda3 Sport : son
système d'infodivertissement. Soyons clairs, cependant : le manufacturier a entièrement revu son système
HMI pour cette voiture, et l'ergonomie est l'une des meilleures sur le marché. On accède à toutes les
commandes via une molette située juste derrière le levier de vitesses, et ce système ne pourrait être plus
simple à utiliser : les différents menus sont faciles à trouver et les diverses options sont limitées, mais
efficaces. Par contre, la programmation laisse à désirer : au moment de démarrer la voiture, il arrivait que son
système GPS ne soit pas reconnu. J'avais donc droit à un message d'erreur me disant : « Cette voiture n'est
pas équipée de la navigation par satellite ». Il me fallait éteindre, puis redémarrer le moteur (technique de
réparation informatique 101) pour que l'ordinateur détecte finalement qu'il était dans l'erreur. Les connecteurs
USB m'ont aussi donné du fil à retordre. Ils étaient caractériels sur le type de clés USB qu'ils acceptaient de
lire... J'ai dû retirer, puis remettre ladite clé (et même copier le contenu d'une barrette USB à une autre) à
plusieurs reprise pour que la radio daigne faire jouer ma musique située sur la clé en question. Pire encore,
certains morceaux refusaient carrément d'être lus, alors qu'ils fonctionnaient sans faille dans d'autres voitures.
Il faut laisser du temps à Mazda pour trouver et régler tous les petits bogues de leurs systèmes, mais il s'agit
néanmoins d'irritants notoires pour certains individus.
Un prêcheur convaincu
Une compacte n'est pas dans mes plans d'achat immédiats, mais si un jour j'ai besoin d'un véhicule à la fois
pratique, économique et capable de m'accrocher un sourire au visage dans les virages, il est probable que
j'irai chez un concessionnaire Mazda avant n'importe quels compétiteurs...